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Haven => Haven => Discussion démarrée par: Conteur le 29 mars 2020, 11:49:11

Titre: Convenances (sans convens)
Posté par: Conteur le 29 mars 2020, 11:49:11
4ème jour de la 2e décade d'été 1485 - Champ des Foires

La Grande Prêtresse de la Couleuse, vêtue une tenue d'un bronze chatoyant brodé de fils d'or, termina d'enrouler un ruban de soie dorée autour des poignets des époux.

« Habitants de Haven, réjouissez-vous avec moi, car le sieur Micha de Girier et la dame Kateerid sont maintenant mari et femme! Que la Couleuse bénisse le métal façonné de leur main, la maison construite de leur rêve et les enfants nés de leur amour. »

Elle dénoua le ruban et laissa la foule applaudir.

***

Les de Girier avaient vu grand, et ils avaient réservé l'ensemble du Champ des Foires pour le mariage de leur héritier. Plusieurs tentes aux couleurs gaies avaient été dressées çà et là, pour protéger tant le buffet que les convives. Un orchestre de ménestrels jouait pour le moment une musique légère et joyeuse. Le bal viendrait plus tard. Les serviteurs en livrée se faufilaient entre les invités et servaient les convives. On discutait du mariage, qui une mignardise à ma main, qui un verre de vin entre les doigts. Les jeunes filles à marier s'extasiaient sur la robe de Kateerid, les jeunes hommes plaisantaient en rêvant la nuit de noces.

Au milieu de la foule, Sertan de Girier félicitait son fils et sa bru.

« Et maintenant, dépêchez-vous de fournir quelques héritiers à la lignée. »

 [Règle pour ce sujet : il n'y a pas de tour de jeu formel. Le conteur interviendra pour rythmer le sujet et lancer des petits événements. Ainsi, si le joueur A est en conversation avec les joueurs B et C, il n'a pas besoin d'attendre que D et E aient répondu. Il en va de même pour D et E qui n'attendent pas les réponses des 3 autres. Quand le Conteur fait une ellipse temporelle, finissez vos actions en cours et signalez l'ellipse par *** dans votre prochain post. Il n'est en outre pas nécessaire d'écrire de longs posts. Privilégiez des messages courts, pour permettre un jeu dynamique. Attention, cependant, Micha et Kate commencent à poster.]
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kateerid de Girier le 29 mars 2020, 13:52:23
Iréel.
C’était ça le sentiment de Kate. Un persistant sentiment d’irréalité qui lui collait à la peau depuis qu’elle s’était réveillé.
Elle allait se marier.
Aujourd’hui.
A Micha. 
Sa vie allait totalement changer.
Son rôle, son nom, sa position dans le monde.
Et le pire, c’est que c’était normal, parce qu’elle était une femme.

"Laissez-nous"

C’était sa mère qui avait parlé, congédiant les domestiques présents dans la chambre de jeune fille de Kate, mais aussi sa petite sœur, et sa vieille tante Clothilde.
Laeallas s’approcha de sa fille et vint lisser le tissu bleu qui recouvrait son épaule. Les Venelgueste n’avaient pas compté pour ce mariage prestigieux. Pour la robe de Kate, ils avaient engagé une des meilleures couturières, et Kate s’était drapée aujourd’hui dans une robe à la coupe très étudiée, bleu et blanche, rebrodé d’argent dans un travail si fin que cela ressemblait à de l'argent véritable.
Ses lourds cheveux bruns avaient été un défi pour la femme de chambre mais ils étaient à présent rassemblés dans un montage complexe en bas de sa nuque, et sa mère avait confectionné elle-même une couronne en platine, un métal précieux qu'elle était une des rares à savoir façonner. Quelques lapis-lazuli y avait été incrustés. Kate avait refusé de porter un voile, hors de question de cacher une partie de son visage. *

"Kateerid. Je veux que tu saches à quel point je suis fière de toi."

Kate voyait sa mère dans le reflet du miroir en pied de sa chambre, un objet de luxe que sa petit soeur récupérerait au départ de son ainée, et lui sourit en replaçant une mèche de ses cheveux.

"Merci Maman"
"Je parle de toi, pas seulement de ce mariage. Même s'il est prestigieux, je le reconnais. Je suis heureuse de constater que j'ai réussi à te transmettre mes valeurs, et celles de ton père."
"Vous rendre fiers de moi et faire honneur au nom que je porte a toujours été ma principale préoccupation, vous le savez n'est-ce pas?"
"Je ne le sais que trop. Et je sais aussi, ma chérie, ce que te coûte ce mariage.  Les sacrifices qu'il te demande."

Kate lança un regard plus que surpris à sa mère. Elle pensait avoir toujours bien caché ses préférences aux yeux de toute sa famille. En tout cas, elle avait la certitude que son père et sa soeur et son frère ne savaient rien.  Mais de sa mère, dont elle était la plus proche et à qui elle ressemblait le plus, elle avait parfois douté. Alors que sous-entendait Laeallas ? Qu'elle avait percé à jour sa fille ?

"Tu as toujours été farouchement indépendante." continua sa mère,

Kate soupira intérieurement mais soutint le regard lourd de sens de la matriarche Venelgueste. Rien ne serait clairement dit, et c'était mieux ainsi.

"C'est de ma faute, je t'ai élevé ainsi", continua Laeallas. "Comme moi. Et je sais mieux que personne ce qu'une femme dans notre milieu doit faire pour s'y faire une place."

Elle parlait de son propre mariage sans amour avec son père, qu'elle respectait néanmoins infiniment.

"Ce sera plus simple avec Ingra."

Effectivement, sa petite soeur n'était qu'une jolie poupée soupirant après son mariage qui n'arriverait jamais assez tôt.

"Toi, j'ai longtemps eu peur tant tu fuyais tout ce qui pouvait ressembler au mariage. Je suis heureuse que Micha et toi vous soyez trouvés. C'est un homme responsable, sérieux, et qui porte un nom important. Je n'aurai pu espérer mieux."

Kate agrippa une main de sa mère mais ne répondit pas. Elle se sourirent en silence.

***

Tout ce monde qui les regardait alors qu'on la liait plus que symboliquement à Micha remplissait Kate d'angoisse, elle qui n'était pourtant pas impressionnable. Micha devait à coup sûr sentir qu'elle tremblait.  Elle avait essayé de se concentrer sur les paroles de le prêtresse, pour n'en rien rater. Dans sa famille, on vénérait plutôt les cent petits dieux, son père ayant été élevé à la frontière de Hardorn. Cela dit, il avait très vite acquis de solides connaissances sur La Couleuse, pour pouvoir travailler au mieux avec la caste très fermée des bijoutiers. Et ses enfants avaient profités de ses connaissances. Elle n'était donc pas en terrain inconnu, mais changer de famille, de maison, de nom et de religion dans la même journée, c'était tout de même beaucoup !

Quand la prêtresse annonça qu'ils étaient mari et femme, elle sourit nerveusement à Micha. Elle l'avait regardé dans les yeux du début à la fin. Tant mieux si les invités y voyaient de l'amour, mais ce n'était pas que pour la forme mais surtout par réelle complicité.
Ils l'avaient fait.
Qui aurait pu penser qu'une simple idée lancée autour d'une table et d'une bière puisse aller si loin ?

***

Les Venelguste n'avaient pas compté, mais ce n'était rien à côté des dépenses engendrées par les De Girier. Tout était fait pour célébrer la gloire de leur famille. La sienne à présent. Kateerid n'étant pas dépourvu d'orgueil, elle saurait facilement s'y faire. Même si actuellement, jouer la potiche à féliciter n'était pas vraiment son rôle favori.
Accroché au bras de Micha, à qui finalement elle n'avait que peu parlé, elle lui dit:

"Tu es très beau, est-ce que je te l'ai dit?"

C'était honnête. Elle avait toujours soutenu que Micha était beau, car c'était vrai, même elle s'en rendait compte, malgré son gros défaut d'être un homme.
Quand elle l'avait vu, l'attendre devant la prêtresse, elle l'avait trouvé renversant. Certes, c'était peut-être en parti du à son costume qui avait du coûté deux fois plus cher que sa robe, mais aussi à la fierté qui irradiait de lui alors qu'il représentait sa famille devant toute cette foule venu célébrer son mariage.

"Je connais bien des femmes qui vont être jalouses de moi..." plaisanta-t-elle en corrigeant un pli sur sa veste dans un geste affectueux. "Je pense que ce sera amusant."

Certaines de ces jeunes filles pleine de compliment sur sa robe et la cérémonie étaient en effet dévorées d'envie. Si elles savaient...
C'est ce moment que choisi son beau-père pour plaisanter sur leur progéniture, et l'angoisse de Kate qui refluait un peu revint l'étreindre. Ce qui ne l'empêcha pas de sourire au patriarche De Girier et lui répondre avec assuance:

"Attendons tout de même la fin des festivités, ce ne serait pas très distingué."

Spoiler: montrer

* L'inspiration de la robe de Kate:
(https://cloud-audy.fr/index.php/s/PZ87QjzDCdaDYcF/preview?fbclid=IwAR2F5ediLph535CdmTayLnJozH6Nd3sp-UngRi7pYWzDFWNPm_PrWoiE3CA)

Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Micha de Girier le 29 mars 2020, 17:58:07
Micha avait la tête vide. Depuis la veille il se laissait porter par les évènements. En partie parce qu'il restait choqué par son enterrement de vie de garçon, en partie parce que sa mère était une vraie tornade qui emportait tout sur son passage. La Douce Lucile était devenu un véritable dragon. Micha se demandait si elle était comme ça au mariage d'Isa. Il le lui demanderait. À Isa, pas à Maman.

Les dernières heures avant le mariage étaient passées comme un éclair, laissant à peine à l'artisan le temps de se demander s’il voulait vraiment faire ça et si s'enfuir avec son barde ne pourrait pas être une bonne idée... Non. C'était une très mauvaise idée. Il ne pouvait pas abandonner Kate toute seule là-dedans.

Alors il s'habilla de son habit de mariage, sortit du meilleur tailleur de la ville, un costume noir avec un manteau noir à motifs bronze.

Attends. Noir?

Il avait commandé un manteau noir pour un mariage d'été?

Mais il était idiot?

Enfin, il était trop tard pour changer. Au pire, il enlèverait son manteau à la fête.

***

Pendant toute la cérémonie, il ne quitta pas Kate des yeux. Elle était sublime dans sa robe bleue. Elle avait l'air sereine et sure d'elle. Il l'admirait. Et aussi terrifié qu'il fait, il savait qu'il avait fait le bon choix. Kate serait une partenaire de choix.

***

"Tu es sublime. J'espère qu'on va bien ensemble."

Oui, il espérait. Aussi sûr de lui qu'il puisse sembler, il ne l'était pas totalement. Puis Kate enbraya sur la jalousie qu'elle devait susciter.

"À commencer par les cousines De Girier... Je ne sais pas pourquoi Papa tient encore à les inviter. Ces gens-là nous méprisent... Enfin bon. Ce sont ses frères."

Papa, justement, arrivait et les incita à vite se reproduire. Micha sentit Kate se crisper, mais elle répondit à la perfection. Micha rit à l'embarras de son père et ajouta:

"On fera ce qu'on pourra, Papa."

Puis il se tourna vers sa nouvelle épouse, vers sa Kateerid de Girier:

"Ma chère, nous allons faire le tous des invités?"

Vu l'assistance, ça risquait de leur prendre un moment.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: PNJ le 29 mars 2020, 20:24:59
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Ingrid.png)
Ingrid de Girier (http://www.valdemar.fr/forum/index.php?topic=1546.0)

La Couleuse. Allons bon. Quelle idée de se marier sous la bénédiction d’une déesse d’artisans. Bon, certes, le cousin l’était, artisan, mais il était aussi un de Girier, quoi. Un nom qui avait de la prestance et de l’importance. Il aurait dû y songer, quand même. Ils auraient dû y songer, tous, avant d’organiser tout… tout ça. C’était ostentatoire, outrageusement somptueux, complètement de mauvais goût. Réserver une place entière de la ville, sérieusement ? Et, si la robe de la mariée était plutôt pas mal – voire carrément belle, mais plutôt se couper la langue que de le reconnaître –, le costume de Micha était ridicule. Un manteau, long, noir, couvert de bronze, par un après-midi d’été ? Absurde. Si ce n’était pas juste pour se la raconter, hein.

Ingrid, elle, était vêtue d’une robe crème (https://www.ladamedatours.com/creation/belle-epoque/index_htm_files/50.jpg), qui mettait sa silhouette en valeur et qui s’harmonisait parfaitement avec la saison, avec les quelques broderies et dentelles aux motifs estivaux qui en décoraient le corsage. Elle y avait passé du temps, mine de rien, à partir du moment où sa mère lui avait annoncé qu’ils étaient invités au mariage de son cousin. Ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas envie de s’y rendre et qu’elle ne comprenait pas les raisons qui poussaient ses parents à y aller, qu’elle n’allait pas faire d’efforts. Elle avait trouvé une vieille robe, sans doute portée par une aïeule, mais qui, malgré son âge était en parfait état. Il n’avait pas été difficile de la remettre au goût du jour, d’y ajouter la dentelle qu’elle avait récupérée sur une ancienne toilette et de la broder avec soin. Au moins, si ses ancêtres étaient des quiches en gestion, elles savaient prendre soin de leurs affaires…

… mais pas économiser là où elles le pouvaient. Et Mère était sans doute la pire. Elle avait d’ailleurs essayé de la convaincre d’aller en ville pour se faire faire une tenue pour l’occasion, mais Ingrid avait tenu bon. Ce qui n’avait pas empêché la Dame de Girier d’y traîner son mari et ses autres enfants. Ils arboraient tous des tenues flambant neuves – et hors de prix, ces crétins, alors qu’elle aurait pu faire aussi bien sans leur faire dépenser un liard ! – mais ne se gênaient pas pour critiquer les cousins. Ingrid ne comprenait pas pourquoi ils avaient tellement tenu à venir si ça leur déplaisait tant de se mêler aux roturiers. Elle, elle serait sans souci rester à la maison. Ils avaient déjà eu droit au mariage d’Isabeau, c’était bien suffisant, hein ! Surtout que, au moins, au mariage de sa cousine, la compagnie était autrement plus noble ! Mais non, Père lui avait fait remarquer d’un air blessé que l’Oncle Sertan était son frère, et qu’il était normal d’être là au mariage de son héritier. Mouais. Venant de Wilfried de Girier qui considérait aussi normal de dépenser sans compter l’argent que lui alouait ledit frère, Ingrid avait comme un doute.

Alors, quand son père et sa mère s’avancèrent pour aller féliciter les jeunes mariés, la blondinette resta-t-elle en arrière. Il y avait bien suffisamment de monde comme ça, elle n’avait pas envie d’aller se faire écraser par la foule pour souhaiter longue et heureuse vie commune à ses cousins. Elle aurait bien le temps de le faire plus tard. Elle aurait laaaargement le temps, hélas.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Thalyana le 30 mars 2020, 09:58:27
«TONTON MICHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA»

Amalia se précipita dans la foule, semant sa mère au passage. Elle bouscula quelques personnes, dont une jeune femme en robe crème, à l'air pincé. Puis elle se jeta dans les jambes du jeune marié avec toute la passion d'une fillette de quatre ans.

Thalyana l'avait joliment habillée d'une petite robe claire et avait paré ses bouclettes de petits rubans assortis, et à son avis, sa fille était la plus belle de toutes. Et pour le moment, la tenue et la coiffure étaient intactes.

«Tonton Micha, on dirait que t'es un prince. T'es plus beau que Papa!» Elle s'agrippa au manteau de l'orfèvre, joua avec les boutons. Puis, elle jeta un regard un peu méfiant à Kate. «Toi aussi ta robe elle est jolie. Mais ma robe elle sera plus jolie quand je me marier.. marir... quand je ferai mon mariage avec Micha!»

Thalyana la rattrapa à ce moment-là. Ni son ventre ni sa tenue ne lui permettait de se déplacer aussi vite que d'habitude. Elle avait réussi à mettre la main sur une jolie robe d'un vert un peu plus tendre que celui des Guérisseurs, décorée de broderies et de rubans. Il s'agissait d'une tenue qu'elle avait empruntée à une collègue et qui aurait été bien trop grande en temps normal. À ce stade de sa grossesse, elle lui allait parfaitement. Elle avait juste eu à placer différemment la ceinture pour donner l'illusion qu'il s'agissait d'une robe taillée pour elle.

La Guérisseuse parvint parfaitement à garder un air parfaitement neutre en entendant sa fille s'approprier le jeune marié. L'avantage d'être parent, c'était qu'on apprenait vite à surmonter la gêne que les paroles de son enfant pouvaient engendrer.

«Dame de Girier, j'espère que vous êtes flattée du succès qu'à votre époux. Ma fille ne me parle que du jour où elle sera assez grande pour épouser tonton Micha.» Elle lui sourit aimablement. «Mais effectivement, votre robe est très belle.»

«T'as vu, t'as vu, Maman elle a changé le collier de mon collier. Maintenant j'ai comme les grands!»

Elle tendait maladroitement son pendentif à Micha, que Thalyana avait suspendu à une chaîne en or, maintenant que sa fille était suffisamment grande.

«Et tu sais, maintenant je tape papa à la pélongue!»

Thalyana retint un gloussement. Sa fille était tellement ravie de son premier entraînement qu'elle en parlait partout, tout le temps.

«Alors tu ne tapes pas ton père, il t'apprend l'escrime.»

Elle chercha du regard son mari, qu'elle avait elle aussi semé, semblait-il. Ou alors avait-il profité de l'occasion pour s'esquiver? Il n'avait fait montre d'aucun enthousiasme et avait râlé et traîné des pieds tout le chemin. Thalyana était pourtant ravie, elle, de le voir dans une de ses magnifiques tuniques brodées. Il n'avait guère l'occasion de les porter, et elle le trouvait terriblement séduisant, vêtu de la sorte.

Elle haussa les épaules et reporta son attention sur les mariés.

«Tous mes vœux de bonheur! N'hésitez pas à venir nous voir, dame de Girier, si vous avez des questions...»

Et par nous, elle entendant les Guérisseurs.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Isabeau d'Armentières le 30 mars 2020, 12:36:33
"Salut Beltraaaaan!"

Isabeau, toute belle dans sa robe neuve, venait de surgir à côté de Mina, qui était au bras de Beltran.

"Tu permets que je t'emprunte Mina? Faut que je lui présente la famille. J'ai pas eu le temps de le faire à mon mariage, j'étais occupée à me marier. Tu es très beau au fait, saluuuut!"

Et la chroniqueuse emporta sa cousine loin du cousin de Wylan. Le cousin de Wylan...

"Je viens de penser à un truc, Mina. Si un jour tu cèdes et que tu épouses Beltran, on sera parent avec les Greenhaven. Et avec Wylan. Ce serait hyper bizarre. Enfin bref."

La jeune mère pointa rapidement de la main une digne jeune fille blonde:

"Ça, c'est Ingrid, la petite dernière du baronnet De Girier. Elle est... Tu vas voir!"

Et Isabeau fondit sur sa cousine et lui passa le bras autour des épaules.

"Ingriiiiiiiid! Comment tu vas? Je t'ai pas présenté Mina Sadare? Tu sais, la fille de Kylbeth?"

Présenter la bâtarde a la coincée. Isa en rêvait depuis des décades.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 30 mars 2020, 13:10:48
Beltran abhorrait les réunions de famille, les fêtes, et tout ce qui impliquait qu'il s'habille "en noble".  Il avait eu un  petit espoir de ne pas être invité au mariage du frère de la meilleure amie d'Irmingarde, mais le "+1" sur la carte avait fait s'évaporer ses chances d'éviter l'évènement puisque Mina était invitée et insistait pour qu'il vienne. Il se demanda longuement comment une femme telle qu'Irmingarde avait pu craquer sur lui. Le miroir lui renvoyait l'image d'un noble habillé de pieds en cape, élégant, mais autrement très banal. Ca allait mieux depuis qu'il avait de nouveau des cheveux (ah qu'ils avaient mis du temps à repousser ceux-là) mais la veille il avait trouvé un cheveu blanc - à ne pas confondre avec la blondeur de sa chevelure. Heureusement qu'il n'avait pas de barbe ni de moustache ces temps-ci, car on disait qu'on blanchissait de la barbe très rapidement. Bref, Beltran s'observait depuis un moment et il ne se trouvait pas si mal... mais par rapport à Mina... la différence d'âge, leur sens du devoir... et pourtant leur idylle durait depuis plus de quatre ans.

Une fois rassuré quant à son image, Beltran ceignit son épée au côté et salua martialement son reflet avant d'aller rejoindre Mina. Il lui présenta galamment son bras et ils s'en allèrent d'un pas qu'on pourrait peut-être appeler de joyeux, jusqu'aux lieux de la fête. Ils assistèrent avec un brin d'émotions à la cérémonie du mariage puis se rendirent sur la place où avait lieu la fête. Avant que Beltran dire quoi que ce soit (du genre "pitié ne me laisse pas"), Isabeau surgit comme une furie ( "heu salut...") et enleva son amante sans aucun sentiment de pitié pour le Commandant. Celui-ci, brusquement seul, fit un tour sur lui même pour voir si par hasard une personne connue allait le sortir de ce mauvais pas. Il regrettait de ne pas avoir emmené Liane - il y avait la fille de Thalyana parmi les invités. Pitié, qu'elle l'évite...
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Fabuliste le 30 mars 2020, 13:31:43
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/lucile.png)
Lucile de Girier, la cinquantaine

Lucile était ravie, la fête commençait bien, les gens semblaient rieurs, impressionnés et heureux. Sauf peut être le grand blond, là, qu'elle identifia en voyant sa nièce s'éloigner. Ah, le compagnon de Mina. Ce devait être le fameux Beltran de Greenhaven. Il semblait un peu perdu. Lucile, en bonne hôtesse, s'approcha:

"Commandant! C'est un honneur de vous voir à notre petite fête."

"Petite". Ben voyons.

"Votre compagne vous a abandonné? Je vois que c'est ma fille qui l'entraine... embêter sa cousine. Ah, les enfants, vous les faites, vous les élevez, vous les mariez, mais ils restent de grands enfants..."

Lucile soupira d'un air attendri. Elle était extrêmement fière de ses enfants, au fond.

"Je ne me suis même pas présentée. Lucile de Girier. La mère d'Isabeau et de Micha."
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Héraut Irmingarde le 30 mars 2020, 14:47:00
Les événements "mondains" où Mina était apparu au bras de Beltran pouvait se compter sur les doigts d'une main. Ce qui, après toutes ces années, illustrait bien l’intérêt l'un comme pour l'autre qu'ils avaient pour ce genre de loisir.
Mais elle ne pouvait pas ne pas aller au mariage de son cousin, et elle savait bien que la présence du Commandant serait appréciée, aussi, elle s'était permise d'insister, ce qu'elle ne faisait pas souvent, et Beltran avait cédé.

La jeune femme avait sans trop sourciller - pour une fois - fait la dépense d'une robe, dans une épique après-midi en compagnie d'Isabeau. Elle avait du mal à se reconnaître vêtue ainsi, depuis qu’elle avait obtenu son uniforme, jamais Irmingarde ne mettait autre chose que du blanc.
Mais si elle ignorait tout des troubles de son compagnon - sans majuscule, celui qui était sur deux pattes - au sujet de son âge, elle avait aussi les siens. Par exemple, a côté de lui, elle se trouvait totalement invisible. Beltran était un noble, un vrai, qui avait la prestance de son rang dans le sang. Habillé conformément à son titre, il l'avait toujours impressionnée. Peu importe qu'elle soit une Héraut de plein droit, une Héraut-militaire qui avait fait la guerre et dont tout le monde avait peur, face à Beltran, elle redevenait souvent cette petite grise pétri de complexes et de doutes.

Cependant, ils avaient fini par rejoindre le lieu de la fête. Mina avait beau savoir que la famille de ses cousins était connue et respectée, elle ne s’attendait pas à voir autant de monde. L’espace réservé pour l’occasion étant immense, ce n’était pas trop anxiogène, mais assez impressionnant. Anxieusement, elle regarda qui étaient les bardes engagés pour l’occasion mais ne reconnut pas Yvelin. C’était mieux ainsi.

La spiritualité de Mina étant au niveau du ras des pâquerettes, elle avait suivi avec un certain intérêt le déroulement de la cérémonie sous une religion qu’elle le connaissait pas. 
Alors qu'elle comptait proposer à Beltran d'aller féliciter les jeunes mariés, elle fut littéralement accaparée par Isa qui lui fondit dessus tel en griffon.

"Bonjour Isabeau."

D'une pression de la main sur son avant-bras, elle s'excusa de l'abandonner et n'eut d'autre choix que de suivre le mouvement.
Elle dut néanmoins s'arrêter en route pour... éclater de rire devant la réflexion de son amie. Et pas un petit rire, non. Un vrai fou-rire, du genre que Mina n'avait jamais, du genre qu'Isa n'avait jamais du vraiment entendre.
Quand la Boutefeu eut repris sa respiration, elle répondit, les yeux brillants de larmes:

"Epouser Beltran? Mais d'où sors-tu une idée pareille ? Tu sembles en plus penser qu'il m'ait déjà fait une telle demande, ors, Dieux merci, ce n'est pas le cas. Désolée pour le prestige des De Girier, vous devrez vous contenter de toi, une D'Armentière, c'est déjà pas mal non ? Epouser Beltran, non mais vraiment..."

Elle suivit du regard la main d'Isabeau vers une jeune fille blonde très distinguée. C'était donc elle, Ingrid.
La façon dont Isa la présenta lui fit rouler des yeux devant son amie. Mina Sadare, sérieusement ?
Absolument personne ne l'appelait comme ça. Bâtarde, elle n'avait pas de nom, et le titre du Héraut lui suffisait, et l'honorait. 
Cependant, elle se fendit d'un sourire poli:

"On m'appelle Héraut Irmingarde en général, c'est largement suffisant. Enchantée."

Mina n'était pas un modèle de bonne manière, mais elle fit un effort de sociabilisation.

"J'espère que le voyage n'a pas été trop long depuis le Nord ?
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 31 mars 2020, 15:29:31
Beltran en était à regretter de ne pas avoir amené Liane en voyant Amalia sauter littéralement sur le marié. Pauvre Micha! Personnellement, il avait déjà galéré avec sa petite fille - et encore maintenant elle se faisait comprendre en parlant avec des mots compréhensibles, et pas uniquement des émotions saupoudrées de mots d'enfant comme elle l'avait fait les premiers temps de son existence.

Mais Liane n'était pas là, et Riannon non plus. En regardant les Bardes réquisitionnés pour la fête, Beltran haussa un sourcil: ce n'était pas les plus novice du Collegium. Ah tiens, on avait même engagé Florentin, qui, de temps en temps, remplaçait la  Dame Riannon.
Beltran allait passer au calcul compliqué de "quand est-ce que c'est polide partir. et "quand est-ce que Mina me sauvera de cette situation atroce?"

Soudain il repéra la De Girier. Il l'avait vue à la cérémonie et savait à peu près qui c'était grâce aux témoignages d'Isabeau. Un bref coup d'oeil en vision 360: pas de fuite possible. Alors il planta un beau sourire sur son visage et salua la Dame très galamment , lui prenant la main  brièvement pour la baiser en s'inclinant: après tout elle "méritait" ça, c'était presqu'elle la reine de la journée si on voulait être honnête.

"Le Héraut Irmingarde profite de ses amies, ce qui est tout à fait normal. Et se faire de nouvelles connaissances à Haven ces temps-ci... difficile"

Beltran regarda avec un amour presque visible sa compagne avec les deux autres filles. Si elle pouvait sortir du carcan de Héraut et etre une femme normale de temps en temps... Ca plairait à Beltran. Après plus de quatre ans de relation, Beltran avait parfois l'impression qu'elle se réfrénait, se retenait ou autre chose, malgré qu'il mette toujours autant de passion dans leur relation. Lui-même était très étonné mais il était toujours aussi amoureux. PLus encore depuis qu'ils étaient revenus de la guerre: elle avait vécu des choses qui l'avaient profondément touchée, et elle en était revenue plus sérieuse que jamais, ce qui inquiétait un peu Beltran (bien qu'il soit lui-même enseveli sous la paperasse... heureusement Kalaïd et Fitz assuraient l'intérim).
Beltran focusa son attention sur la Dame de GIrier qui se présentait.

"Je suis Beltran de Greenhaven, compagnon du Héraut Irmingarde. ENchanté. J'ai la chance de connaître votre fille, vous devez être très fière d'elle! Elle et Raimon sont de vrais amis."

Voilà qu'il racontait sa vie à la plus grande pipelette de Haven. Au secours. Si Isabeau était là, Raimon devait être dans les parages. Pitié
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kateerid de Girier le 31 mars 2020, 22:30:28
"J'ai hâte de les rencontrer!" s'amusa Kate quand Micha lui parla de ses nobles cousins.

Micha le savait, Kate n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds.
Après l'intermède un peu gênant de son beau-père et suivant la suggestion de son... nom de Dieu de son mari, elle observa les invités, trop nombreux pour qu'elle puisse les compter ou tous les reconnaître. Elle crut voir sa nouvelle belle-soeur et la Boutefeu, et reconnu avec surprise le Commandant Beltran. Dans le genre gratin, c'était pas mal niveau prestige, quoique puisse penser les De Girier du Nord. Elle le désigna discrètement à Micha d'un coup de coude, mais n'eut guère le temps de faire plus qu'une enfant déboulait en hurlant dans les jambes du marié.
Kate n'était pas fan des enfants, mais celle-ci était plutôt craquante, surtout quand elle évoqua son mariage avec toute la candeur de l'enfance. La jeune mariée lui sourit avec gentillesse :

"Je n'en doute pas, tu es déjà bien plus jolie que moi avec ta belle robe."

La mère de l'enfant arriva peu après, la démarche alourdie par une grossesse avancée. Brr... Rien que de penser au fait qu'elle pourrait ressembler à ça... Non que l'invité qui leur faisait face ne fut pas jolie, parce qu'elle l'était indéniablement, mais disons que quelque chose de plus imposant prenait le dessus sur son apparence.
La mère de la filleule d'Isabeau donc, Thalyana si sa mémoire était bonne. Se faire appeler Dame De Girier lui fit tout drôle, et elle corrigera:

"Kateerid De Girier sera parfait. La Dame ici, c'est la mère de mon mari."

Ce n'était pas dit méchamment.

"Et merci pour ma robe."

La petite fille se remit à babiller en montrant une médaille qui venait sans aucun doute des ateliers De Girier. Kate n'écouta que d'une oreille, ayant une patience assez limité avec les enfants, aussi mignon soient-ils.
Mais cela ne l'empêcha pas d'entendre la proposition de Thalyana, et elle composa un sourire poli avant de répondre:

"C'est très gentil à vous. "

Elle ne savait pas si la Guérisseuse avait comprit qu'elle préférait de ne pas avoir affaire à elle, ou un autre, avant longtemps. Elle préférait largement les conseils, et surtout la compagnie, de Pluiechantante.
Se haussant sur les pieds, elle essaya de voir si la Kestrachern était arrivée. Elle ne la vit pas pour le moment, mais cru apercevoir Lucinda Brolin.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Micha de Girier le 02 avril 2020, 15:37:27
Avant que Micha n'ait eu le temps d'expliquer que Beltran était là par amour pour sa bâtarde de cousine, Micha se fit sauter dessus.

"AMALIAAAAAAAAAAAAAA"

L'Ours se baissa pour attraper la petite fille et la faire tournoyer dans les airs, puis il la coinça sur sa hanche, d'ou elle pouvait bien jouer avec son manteau.

"Tu es très mignonne, Amalia. On reparlera de mariage quand tu seras plus grande, hein?"

La pauvre mère, enceinte jusqu'aux yeux arriva ensuite. Micha hésita a lui rendre sa fille, mais finalement... Tant qu'elle était dans ses bras, elle semblait calme. Il n'allait pas l'abandonner à une pauvre guérisseuse enceinte jusqu'aux yeux.

"Oooooh, tu as une chaine à ta médaille! Moi, j'ai plus de médaille! Elle est au doigt de Kate, maintenant!"

En effet, chez les adorateurs de la Couleuse, on utilisait sa médaille de baptême pour créer l'alliance de la personne qu'on épousait. Micha s'en était occupé lui-même(*).

"Tu tape Papa à la Pélongue?"

Qu'est-ce que ça voulait dire?"

"J'espère que tu ne lui fais pas trop mal. Pauvre Papa."

Micha capta l'ennui de son épouse. Bon. Il était temps de cesser de faire joujou avec la filleule de sa soeur. Il la reposa, posa un genou en terre devant lui pour se mettre à sa hauteur pour lui demander.

"Dites-moi, Dame Amalia. M'autorisez-vous à aller accueillir les invités? On se reverra plus tard, d'accord?"

Puis il se releva, adressa un sourire à Thalyana et lui dit:

"Merci d'avoir amené votre rayon de soleil à notre fête. Mais permettez, nous devons faire un peu le tour."

Il posa une main sur les reins de Kate et ils s'éloignèrent.

"Tu cherches quelqu'un, ma chérie?"


(*) Tradition inventée dans ce post (http://www.valdemar.fr/forum/index.php?topic=1195.msg29448#msg29448) et que la joueuse a faillit oublier.
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Fabuliste le 02 avril 2020, 16:13:46
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/lucile.png)
Lucile de Girier, la cinquantaine

Lucile eut un petit rire mondain:

"Oui, il est difficile de se lier, d'où l'avantage de ce genre d'occasions pour rencontrer des gens."

Beltran semblait très amoureux de sa compagne, cela fit fondre le petit coeur de Lucile qui n'hésita pas à monter au front pour sa nièce. Sa grand-mère Sadare n'étant pas là, il fallait bien que quelqu'un rappelle à l'amant de Mina son devoir.

"La rumeur publique vous accuse d'avoir compromis l'honneur de ma nièce. Je suis sure qu'un honnête Homme tel que vous sait ce qu'il lui reste à faire..."
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Lucinda Brolin le 02 avril 2020, 22:52:22
A l'aise comme un poisson dans l'eau. Lucinda évoluait gracilement dans parmi la foule de gens présents au mariage. Saluant les uns, complimentant les autres, elle rayonnait d'être ainsi entourée. Le père de la mariée, Casper Venelgueste, leur avait fait parvenir des invitations. Ce dernier connaissait surtout son mari, Joshua et son père, tous deux maîtres du vignoble Brolin. La barde avait donc eu l'occasion de rencontrer Laeallas et Casper, mais aussi Kate et, une fois ou deux, Micha. La jeune femme avait été ravie de l'invitation, les divertissements s'étant faits plus rares ces derniers temps. Elle avait pris plaisir à choisir une robe travaillée. Un tissu bleu nuit était serti d'une ceinture doré, qui passait juste sous la poitrine et venait mettre en valeur son ventre rond de déjà deux saisons. De fines broderies en dentelle, dorées également, enrichissaient le tissu principal. Les manches, en voilage léger, tombaient gracilement le long de ses mains. Ses cheveux étaient relevé dans un chignon complexe et elle arborait pour tout bijou une simple chaîne en or avec un saphir... et l'anneau qu'elle portait au doigt depuis qu'elle avait épousé l'homme qui avait su la séduire.

Pour l'occasion, ils étaient venus juste avec Matthew, Dagon -qui avait maintenant un peu plus d'un an- était resté dans la demeure familiale, en compagnie de la nourrice. Le terme de la grossesse de Lucinda était prévu pour le début de l'automne. Elle avait dû calmer à la fois ses activités au Collegium et la préparation de ses soirées, en déléguant davantage, et cela lui faisait un bien fou de sortir et de profiter des mondanités. La cérémonie avait été touchante et la jeune femme avait pu sentir la complicité qui liait les époux. A présent, Matthew suivait son père, occupé à serrer des mains et discuter affaires. Lucinda en profita donc pour s'éclipser et déambulait sans but parmi les invités, profitant de la beauté de l'endroit et de la magie de l'ambiance. C'est alors que son regard croisa celui de Kate et elle lui envoya un sourire radieux. Avisant Micha qui venait de retrouver sa femme, la Rouge s'empressa de rejoindre les jeunes mariés pour les féliciter, avant qu'ils ne soient emportés ailleurs. En arrivant près d'eux, elle les salua, toujours illuminée de son air enchanté :

-Kate, Micha, tous mes voeux de bonheur ! C'est somptueux, et vous êtes magnifiques tous les deux.

Elle tourna la tête, tentant de voir si elle trouvait son mari, en vain. Elle s'excusa, un peu penaude.

-Je suis désolée, je crois que Joshua est retenu dans des discussions autour du vin, mais je suis sûre qu'il saura vous trouver pour vous saluer à son tour !

La barde savait que le vin était offert par le noble en cadeau de mariage, un coup de maître quand on savait l'effet que pouvait faire le bouche à oreille. Au-delà de ça, Lucinda connaissait la qualité de leurs produits et était sincèrement heureuse que ce puisse être un présent pour l'union des jeunes gens. Elle demanda :

-Est-ce que vous appréciez le vin ?

Oui l'idée d'un cadeau, c'était quand même qu'il plaise !
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Thalyana le 03 avril 2020, 08:25:06
«Kalaid a commencé à l'entraîner à l'épée... enfin, à la dague vu sa taille. Mais pour le moment, Amalia est persuadée qu'il s'agit d'une épée longue...»

«Une Pélongue!»

«Voilà... enfin, vous découvrirez les joies du langage enfantin bien assez tôt.»

Même si la réponse de Kate suggérait qu'elle n'était absolument pas pressée d'être mère. Et Thalyana pouvait aisément le comprendre. Parfois, il lui arrivait de se demander à quoi aurait ressemblé sa vie si Isabeau... mais Amalia valait bien tous les désagréments qu'elle avait pu endurer.

Micha reposa finalement la fillette au sol et lui demanda la permission d'aller saluer ses invités. Elle minauda un peu.

«D'accord. Mais après, je danse avec toi!»

Thalyana dissimula un rire naissant. Sa fille ne perdait jamais de vue l'essentiel.

«Pour ma part, je vais tenter de mettre la main sur mon mari. Et sinon, j'irai m'incruster vers votre sœur...» Elle lui fit un clin d'œil «On se revoit pour le bal.»

Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kateerid de Girier le 03 avril 2020, 08:41:51
Micha était plus qu’à l’aise avec les enfants, Kateerid l’avait remarqué depuis longtemps. Il les adorait. Ils étaient d’ailleurs la principale raison pour laquelle il avait décidé de se marier. Elle le voyait faire avec une certaine angoisse au creux du ventre.
Elle s’était engagée en l’épousant à porter les enfants qu’il désirait. Et elle s’y tiendrait. Mais cela la terrorisait.
Quand il parla de sa bague, elle la fit tourner autour de son annulaire avec son pouce, songeuse devant l’engagement qu’elle venait de prendre devant toute cette foule. Puis elle sourit en regardant Micha jouer le chevalier servant.
Une chose dont elle pouvait être certaine, c’est que chaque enfant qui agrandirait leur famille serait accueilli avec joie par leur père.
Il lui adressa un surnom tendre, et Kate posa un instant sa tête contre son épaule – de toute façon, sa tête n’allait pas plus haut. Naturellement affectueuse et tactile, elle aimait prendre sa famille et ses amis dans ses bras. Micha faisant désormais partie des deux à la fois, il devrait en faire les frais.

« Je cherchais si Pluiechantante était déjà arrivée, mais j’ai croisé le regard de quelqu’un d’autre. »

Luncinda les rejoignait en effet, aussi gracieusement que son corps le permettait. Grands Dieux, c’était une épidémie !
Cependant, ce détail encombrant fut vite relégué par la bonne humeur constante de la jeune femme.

« Bonjour Lucinda, je suis ravie de voir que tu as pu té libérer, nous n’étions pas certains que tu en aurais l’énergie. »

Même si la Barde n’en manquait généralement pas.
Kate avait vite compris, dès qu’elle avait accepté l’idée de ne jamais pouvoir assumer sa vie amoureuse, qu’elle devait s’entourer d’amis de choix. Pas de concessions sur ce point. Si sa vie conjugale serait un mensonge, elle refusait que ses amitiés souffrent de la même façon.
Elle détestait s’ennuyer, aussi cherchait-elle chez ses amis des personnalités à part, des caractères différents.
On en trouvait pas mal dans les rangs des Bardes, et c’est ainsi qu’elle avait vaguement connu Lucinda quand elle ne portait pas encore le nom de Brolin. Jeune femme à la personnalité pétillante et positive, elle croquait la vie à pleine dent tout en gardant un goût très prononcé pour le romanesque. Ce qui l’avait poussé à épouser Joshua Brolin, à la stupéfaction de tous.
Kate n’avait compris qu’à moitié. Devant se cacher pour aimer, elle s’était plusieurs fois demandé si elle aurait aimé avoir un don qui l’affranchisse des limites de sa condition. Son pragmatisme finissait par l’empêcher de trop y penser, mais Lucinda, elle, avait eu ce choix. Et avait finalement décidé d’épouser l’homme choisi par ses parents.
Mais puisqu’elle-même venait d’épouser son meilleur ami, elle ne pouvait plus tellement se permettre de juger.
Et dans cette affaire, en prenant le nom de Brolin, Kate et elle avait l’eut l’occasion de se voir plus souvent, puisque la famille de son père vivait à proximité du domaine viticole des Brolin. C'est ainsi qu'elles étaient devenues amies.

Kate attrapa une coupe de vin, la goutta et remercia Lucinda en rebondissant sur sa remarque :

« Il est délicieux, c’est un très beau cadeau, nous te remercions. A nous de nous montrer raisonnable, car je gage que ce vin est traitre. »

Poliment, la jeune mariée s’enquit ensuite de la santé de son invité :

« Tu sembles te porter à merveille Lucinda, j’espère que ton Collegium te laisse le temps de te reposer. »

L’invitation des Brolin avait eu aussi un autre intérêt aux yeux de Kate.
En tant que Barde bien gradé dans son Collegium, Lucinda avait un peu d’influence. Et cela ne serait pas de trop si les choses se compliquait, par exemple à cause de Firen – qu’elle ne vit pour le moment nulle part à son grand soulagement – et d’Yvelin, invisible aussi, mais dont elle ne doutait pas de la venue, bien qu’elle le désapprouve.
C’est après sa rencontre avec ce dernier que Kate avait réfléchi à qui elle connaissait pouvant les protéger, Micha et elle, de Firen. Et elle s’était souvenu de Luncinda.
Pas sûr que la future mère soit au courant des réelles orientations de Kateerid. Elle ne lui avait jamais dit, et si elle avait eu des aventures avec des bardes, c’était toujours resté discret.
Lucinda n’était donc pas au courant de la supercherie de ce mariage. Et Kate ignorait si elle avait l'influence qu'elle lui prêtait. Mais on ne savait jamais.

"En tout cas, nous avons pour animer cette journée d'excellent représentants de ton Cercle."

Ses parents comme ceux de Micha y avait veillé.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Micha de Girier le 04 avril 2020, 19:25:52
"Promis on dansera ensemble, Amalia."

Micha aussi était quelqu'un d'assez tactile, aussi accueillit-il le contact de Kate avec grand plaisir.

"Ah, la fameuse Pluiechantante. Qui d'autre?"

Lucinda... Lucinda... Ah! Lucinda Brolin! Qui avait offert le vin! Micha avait croisé la barde une ou deux fois lors de ses sorties avec Kate, mais la jeune femme ne s'était pas encore gravé dans sa mémoire. Il lui adressa cependant un sourire charmant.

"Et vous êtes resplendissantes, Dame Brolin. Quant au vin, il est excellent, merci pour ce beau cadeau de mariage!"

[Si c'est trop petit, tapez moi]
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: PNJ le 04 avril 2020, 22:46:01
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Ingrid.png)
Ingrid de Girier (http://www.valdemar.fr/forum/index.php?topic=1546.0)

Ses parents s’étaient éloignés pour aller féliciter les jeunes mariés, mais Ingrid, elle, n’avait pas bougé. Pas encore. Son regard errait sur la place et la foule rassemblée, s’arrêta un instant sur l’orchestre de ménestrels – dont la musique ne lui parlait pas plus que ça – avant de se poser sur les tentes qui abritaient le buffet. Elle songea une seconde à aller goûter ce qui s’y trouvait, persuadée que ses cousins n’avaient pas regardé à la dépense – et que le moindre petit four serait sans aucun doute meilleur que ce qu’elle mangeait chez elle – mais renonça bien vite. Trop de monde, de bousculades, de conversations inintéressantes. À la place, elle décida plutôt de s’éloigner vers la périphérie de la place et détourna les yeux de la foule à la recherche d’un banc à l’écart.

Mal lui en prit.

Elle ne vit pas les deux jeunes femmes s’approcher d’elle et ne réalisa ce qui lui tombait dessus que lorsqu’un bras entoura ses épaules et que son nom fut prononcé par une voix qu’elle connaissait bien. Ingrid se raidit de tout son corps et tâcha de se débarrasser du bras d’Isabeau avant de pivoter sur elle-même pour faire face à sa cousine. À ses cousines.

Machinalement, les lèvres d’Ingrid s’étirèrent dans un sourire poli. Le genre de sourire que les jeunes filles nobles apprenaient à porter très tôt pour ressembler aux gentilles poupées de porcelaine qu’on voulait qu’elles soient tout en masquant leurs pensées.

« Bonjour Isabeau. Bonjour Irmingarde. Enchantée, de même. »

Enfin presque. La fille de Kylbeth, hein ? Même si Isabeau n’avait pas précisé, Ingrid n’aurait pas eu de mal à deviner qui était « Mina Sadare ». La nouvelle avait fait grand bruit dans la famille. Et il n’y avait pas beaucoup de Sadare dont elle ne connaissait pas le prénom ou qu’elle n’avait jamais rencontrés, hein. Mais ce n’était pas une raison pour faire la grimace. Après tout, Irmingarde n’y était pour rien, non ? C’était sa mère qui avait fauté. Et ses grands-parents qui avaient merdé, puisqu’ils auraient dû se débrouiller pour marier leur fille au plus vite et éviter que ça se sache. Et… Bon. En plus, elle était Héraut, c’était donc quelqu’un de bien, non ? Enfin, en théorie. Isabeau aussi était Héraut, et même mariée et tout, mais, étrangement, Ingrid n’arrivait pas à la voir comme quelqu’un de bien. En réalité, sa cousine lui tapait carrément sur le système.

Mais Irmingarde, elle, semblait plus… calme ? polie ? fréquentable ? Malgré toute son éducation qui lui criait que, non, elle n’était sans doute pas fréquentable, puisqu’elle était bâtarde, à demie roturière et sans doute pas éduquée moitié aussi bien qu’il l’aurait fallu, Ingrid décida donc de lui laisser le bénéfice du doute. Pour le moment.

« Un peu, mais la saison ne le rend pas trop désagréable. »

En vrai, elle détestait voyager, les cahots des routes, les voitures inconfortables et la poussière des chemins. Mais bon, ça ne se disait pas, hein. Tout le monde passait par là. Enfin, non, pas les Hérauts qui voyageaient à dos de Compagnons, mais une jeune fille comme il faut ne voyageait pas à cheval.

« C’est une belle fête. »

Si on ne comptait pas tout ce qui était de mauvais goût… donc quasiment tout en fait. Mais ça ne se disait pas. Au moins, il y avait de belles toilettes à regarder, ce qui pourrait lui donner des idées. Même ses cousines avaient de belles robes… bien qu’elles soient franchement démodées. Et la mode de Rethwellan du siècle dernier avait ceci de désagréable que les robes n’étaient pas très amples. Pas facile de les retoucher pour les remettre au goût du jour.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kalaïd le 05 avril 2020, 11:21:56
Kalaïd n'avait pourtant pas rêvé, quelques secondes plus tôt il avait une fille, et une femme. Si si, même que c'était cette dernière qui l'avait traîné jusque là, lui souriant comme elle savait le faire à chacun de ses soupirs de lassitude, c'était quand même un indice évident de son existence.

Malheureusement, c'était là le seul indice qu'il lui restait désormais, parce que la-dite épouse s'était évaporée en un clin d'oeil, juste après la disparition de leur tornade favorite partie en courant à travers la foule. Le Lieutenant n'avait eu qu'à se retourner, et voilà. Plus personne. Enfin personne... Plus personne de sa famille quoi... Parce que du monde, ça par contre il y en avait encore...

Kalaïd réajusta rapidement sa tunique noir cousue d'argent. Ce n'était pas parce qu'il n'était pas ici de manière parfaitement volontaire qu'il n'allait pas essayer de faire plaisir à sa femme. Il posa la main sur le pommeau de son épée, ce qui était une marque de respect dans les armées et vu le monde environnant nul doute qu'il devait respect à bon nombre de personnes, et cela lui permettait également de contrôler le porte-à-faux de son fourreau. Les gens présents n'étaient sans doute pas venus jusqu'ici pour récolter des bleus dans les mollets. Dommage d'ailleurs parce que ça Kalaïd savait en donner...

Il avança parmi la foule d'inconnus, effectuant un bref salut poli de la tête de temps à autre. Il avait déjà croisé certaines de ces personnes à l'occasion de ses pérégrinations dans la citée, mais il ne les connaissait pas...

Ah ! Le Commandant Beltran ! Oula... Il avait l'air un peu... Gêné ? C'était sans doute une conversation importante, la dame en face de lui ne se prenait visiblement pas pour une roturière, c'était donc probablement quelqu'un de haut placé, autant ne pas les déranger...
Kalaïd fit un pas de côté et changea de direction.

L'espace d'un instant il vit passer en courant ce qu'il crut être sa fille, mais ce fut trop fugace pour qu'il puisse en être vraiment sûr.

Bon sang mais où était donc passée sa femme ?
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Fabuliste le 05 avril 2020, 12:02:15
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/raimon.png)
Raimon d'Armentière, Héraut du Maréchal

Raimon, lui aussi habillé d'un habit noir, mais brodé de jaune orangé pour être assorti à son épouse, apparut derrière Kalaid, le bruit de ses pas masqué par la cacophonie ambiante:

"Bouh."

Il attendit que le militaire se retourne pour le saluer:

"Lieutenant Kalaid! C'est un plaisir de vous voir! Et de voir votre petite courir dans tous les sens!"

Kalaid et Raimon se connaissaient un peu. Ils avaient brièvement servi ensemble dans la Garde avant les missions et s'étaient retrouvés ensemble sur le front pendant la guerre. Et le fait que l'un soit alors le père de la filleule de l'épouse de l'autre leur avait donné un prétexte pour se rapprocher.

Raimon ne put retenir un sourire sadique.

"Votre Commandant est victime de ma Belle mère... Le Pauvre. Il est perdu..."

Raimon croisa le regard de Beltran, lui offrit un grand sourire et leva son verre à son intention... Mais ne vola pas au secours du chef de la Garde. C'était beaucoup plus drôle de regarder de loin...
Titre: Re : Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 05 avril 2020, 12:39:11
Tout en la De Girier sonnait faux. Beltran se prépara mentalement à une langue de vipère et se promit de ne pas se laisser avoir. Le début de la conversation, mondaine, ne le dérangeait pas. Il avait appris dès son plus jeune homme comment ne pas passer pour un gredin, même lorsqu'il s'autorisait quelques blagues - que peu comprenaient il fallait le dire. Mais il n'avait guère le moral à rire cette fois-ci.

" On rencontre des gens intéressants en effet. Les connaissances d'Isabeau sur votre beau monde facilite grandement les relations avec les Hérauts. Nous avons tant à gagner, toutes les structures de la société unies pour avancer. Nous l'avons vu ces dernières années..."

SI on parlait de la guerre là Beltran était dans son élément. Mais la dame avait d'autres sujets bien plus délicats. Beltran fut pris au dépourvu... Puis lâcha un petit rire:

"Irmingarde est un Héraut, comme Isabeau. Ce qui veut dire qu'elle n'épousera que celui qu'elle veut, et que même dans le mariage le Cercle l'emportera toujours. Pour ma part je respecte ses choix. ET je peux vous assurer que le mariage est loin de ses pensées, tout comme avoir un enfant. Ne vous inquiétez donc pas de son honneur: elle est une Héraut, elle est l'honneur faite femme avec son Compagnon. Je ne juge pas avoir fait une faute d'honneur avec elle."

Ces paroles pouvaient paraître étranges dans la bouche du si galant Commandant mais elles sonnaient vraies.
Un serveur passa à proximité et beltran lui prit deux verres, dont un qu'il offrit à la Dame voyant dans la limite d eson champs de vision Kalaïd - qui le regarda à peine.

"Buvons plutôt aux mariés si vous le voulez bien"

S'il arrivait à la saouler ou mieux, à l'envoyer aux toilettes, à coup de champagne, Beltran serait le plus heureux des hommes.
Au même moment, il repéra Raimon, le mari d'Isabeau. Celui-ci leva son verre courtoisement. Et l'abandonna lâchement aux griffes de la mère De Girier.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Lucinda Brolin le 05 avril 2020, 23:27:52
Un grand sourire vint étirer les lèvres de la Barde, qui secoua la tête, amusée :

-De l'énergie pour venir à votre mariage ? Je n'en aurais manqué pour rien au monde ! Merci à tous les deux.

Les compliments sur le vin lui firent plaisir et elle ne manquerait pas de faire des retours à son mari, même si elle se doutait que celui-ci devait en profiter pour tâter le terrain auprès des différents convives.

-Joshua et sa famille travaillent dur au domaine pour affiner année après année les différentes productions. Je suis sûre que mon époux sera ravi d'apprendre que vous avez apprécié !

Elle rit ensuite à la remarque de Kate sur la traîtrise de la boisson et ajouta :

-Comme la plupart des bons vins, en effet, il faut se méfier de son goût doux et délicat !

La jeune mariée s'enquit gentiment de son état, et la Rouge grimaça, toujours amusée :

-On a plus qu'allégé mon emploi du temps ! Je me porte à merveille, mais j'ai parfois l'impression d'être malade tellement on fait attention à ne pas trop me surcharger de travail... Ce qui fait que je finis par tourner en rond. J'aime l'activité et j'aime mon travail. Mais grâce aux Dieux, pour l'instant, on ne m'a pas assignée à résidence et je ne me laisserai pas faire, sauf si je sens que le bébé en a besoin... ce qui heureusement pour l'instant n'est pas le cas.

Le regard de Lucinda se tourna vers les membres de son Cercle qui étaient en train de jouer et elle hocha la tête, approuvant les dires de Kate :

-Oui, vous avez sans doute les meilleurs de tout Valdemar pour jouer en votre honneur aujourd'hui. Et vous le méritez !

Un nouveau sourire ponctua cette nouvelle exclamation.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Isabeau d'Armentières le 06 avril 2020, 22:12:36
"Ah, mais moi, je préfère que vous en restiez là!"

Le regard de la chroniqueuse capta la présence de sa mère à côté de Beltran. Oula.

"Elle, par contre..."

Mais malgré tout, les deux cousines allèrent en embêter une troisième. Bon. Isa avait manifestement embarrassé Mina. Dommage. Mais aussi cette pimbêche d'Ingrid. Gagné. Celle-ci réussit à se retenir de fusiller du regard Isabeau. La héraut était admirative. Elle était forte tres forte.

Elle laissa les deux cousines discuter et orienta son attention et ses oreilles sur sa mère et le copain de Mina. Oh. Oh Merde.

"Je vous laisse les filles, le devoir m'appelle..."

(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/lucile.png)
Lucile de Girier, la cinquantaine

La quinquagénaire ne se laissa pas démonter.

"Le statut de ma nièce ne vous empêche pas de vous conduire honorablement. C'est un peu facile de vous servir de cela pour ne pas faire votre devoir! Et..."

"Maman! Rappelle-moi donc dans quel ordre on doit ouvrir le bal, déjà? Tu peux me réexpliquer a quel moment moi et Raimon devons intervenir?"

"Je te l'ai expliqué cent fois, Isabeau!"

Et Isabeau entraina discrètement sa mère loin du commandant de la Garde.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Thalyana le 07 avril 2020, 10:55:27
Thalyana laissa les jeunes mariées s'éclipser. Elle ne comptait pas les accaparer, et Amalia devait apprendre la patience. En plus, elle avait un mari à retrouver.

Elle déambula entre les convives, en tenant fermement sa fille par la main. Amalia, surexcitée, essayait de se dégager dès qu'elle apercevait quelque chose d'intéressant, mais sa mère comptait bien la retenir autant que possible. Elle fit un détour par un buffet, où elle autorisa sa fille à choisir quelques feuilletés et canapés, qu'elle disposa sur une assiette. Elle aurait bien pris à boire, aussi, mais sa deuxième main était plus qu'occupée.

Elle reprit son errance. Enfin, elle localisa des visages connus. D'abord Isabeau, qui tentait visiblement de gérer sa mère. Thalyana fit un écart pour les éviter. Lucile de Girier lui faisait peur et elle préférerait en rester le plus loin possible. Puis elle repéra le Capitaine Beltran, un peu plus loin. Il avait l'air de revenir de l'enfer. Elle s'approcha, un sourire aimable aux lèvres.

« Capitaine, quelle surprise! Kalaid sera ravi de vous voir! Je ne sais d'ailleurs pas où il est passé.»

Elle crut apercevoir un éclat argenté dans la foule. Elle se décala pour mieux voir.

«Kalaid!» Il ne l'avait pas entendue. Elle soupira et se tourna vers sa fille. «Amalia, j'ai une mission, pour toi! Tu vois ton père, là-bas? Va lui dire que je l'attends ici.»

La petite fille, surexcité, n'attendit pas la fin de l'ordre de mission pour filer. Elle se glissa entre les invités avec une agilité que Thalyana lui envia.

«Et donc, tout se passe bien? Capitaine, vous m'avez l'air souffrant.»

Un peu plus loin, la fillette courait vers son père. Arrivée au but, elle se jeta dans ses jambes.

«Papa, papa, maman elle dit que tu dois venir là-bas.» Elle pointa du doigt la foule. «Elle parle avec le Pitaine.» Elle se tourna vers Raimon. «Bonjour Tonton Raimon!»
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Héraut Irmingarde le 07 avril 2020, 21:50:58
"Ecoute, ça tombe bien, je suis du même avis!" ironisa Irmingarde quand Isabeau lui dit qu'elle préférait sa situation sentimentale ainsi. "Si seulement les gens pouvaient éviter de trop donner le leur à tord et à travers"

Puis elles se retrouvèrent face à Ingrid de Girier, pour qui, et c'est peu de le dire, la surprise ne fut pas forcément bonne, car bien qu'elle leur adressa un sourire poli, tout son corps la trahissait. Et un Héraut avait été entraîné à décoder les langages du corps
Pour autant, la jeune femme se montra tout à fait polie, et même plutôt ouverte envers Mina. Ça ne voulait pas forcément dire que ça ne collait pas avec le portait suggéré par Isa. Seulement que la jeune femme différenciait nettement la famille avec qui elle avait grandit, et les étrangers, car bien que cousines par la main gauche, elles étaient de parfaites étrangères.

"J'ai eu l'occasion de travers Valdemar vers l'Ouest ces dernières décades, et c'est vrai que la météo a été clémente."

Sur le retour du moins. A l'aller, elle avait failli se transformer en torche humaine.
Ingrid rajouta que la fête était belle, et il était difficile de broder là-dessus sans tomber dans des poncifs barbant. Du moins pour Mina qui n'avait pas reçu une éducation propre à savoir parler de tout et surtout de rien uniquement pour la galerie. Isa savait faire ça il elle le voulait, Beltran aussi, bien entendu, mais elle, en dépit des efforts de Joald, elle restait incapable de brasser du vent élégamment.
Elle n'allait pas non plus rester silencieuse aux côtés d'Ingrid, même si celle-ci avait de parfaites manières, et si elle comptait sur Isabeau pour l'aider, elle dut y renoncer, car celle-ci s'enfuit pour tirer Beltran des griffes de sa mère.
Qu'est-ce que Lucile De Grier avait bien pu dire à Beltran pour qu'Isa s'en mêle ? A coup sûr, ce serai au mieux gênant, au pire honteux. Lucile de Girier était une femme d'une grande bonté et à l'esprit de famille très ouvert, mais elle adorait se mêler de tout, et surtout des choses qui ne la regardaient pas.

Mina pensa rejoindre son compagnon, mais celui-ci fut accosté par Thalyana, puis le lieutenant Kalaïd, et cela la rassura.
Poliment, elle fit un signe de tête à Ingrid et la salua:

"A plus tard."

Bien qu'avec tout ce monde, rien ne garantissait qu'elles se rencontrent à nouveau.
Sur cet au revoir, Mina fila à la rencontre des jeunes mariées, occupés à recevoir les félicitations d'une jolie jeune femme très enceinte.
Il ne lui sembla pas que prendre la parole fut considéré comme un manque de politesse envers le trio, aussi se permit-elle de dire:

"Micha, Kateerid, c'était une belle cérémonie, je vous félicite."

Elle observa le couple, et surtout la jeune mariée. Elle se rappela des doutes d'Isabeau, mais à cet instant, du moins à ses yeux, les mariés avaient l'air très heureux.
Enfin, elle salua la femme enceinte:

"Désolée de l'interruption. Héraut Irmingarde, enchantée."
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kateerid de Girier le 07 avril 2020, 22:41:12
Lucinda était à son image, joyeuse, et positive. C'était une bouffée d'air frais dans tout ce cérémonial compassé.

"C'est important de travailler à la renommé de son nom. Je compte bien amener ma pierre à l'édifice, et même un mur entier, n'est-ce pas mon cher?" répondit-elle en incluant Micha."Et je suis certaine que toi aussi tu participes activement à la reconnaissance des Brolin." ajouta-t-elle.

Kate était résolument féministe. Coincée dans les limites de son sexe, elle essayait de faire ce qu'elle pouvait avec les armes dont elle disposait, et mesurait sa chance d'avoir une mère telle que la sienne qui lui avait offert une formation d'artisan, et un meilleur ami disposé à l'épouser.
Au sujet de la grossesse de la barde, et d'un état qui lui faisait plus peur qu'autre chose, Katterid essaya de trouver une formulation polie:

"Je compatis. Je ne suis pas non plus faite pour l’inaction. "

Quand elle parla du talent des bardes, Kate fut tentée de faire une blague sur Yvelin, mais ce ne serait vraiment pas malin, ne serait pas comprit par Lucinda, et surtout risquait de blesser Micha. Elle lui ferait probablement une remarque en privée, ce soir. Grands Dieux, ce soir...
Elle finit son verre de vin d'une traite et accueillit avec soulagement une femme non enceinte, la cousine de son époux, et donc sa nouvelle cousine par alliance, Héraut et compagne du Capitaine de La Garde.
Ce n'était clairement pas la femme la plus amène du royaume, mais aujourd'hui, elle faisait un effort. Plus que la dernière fois qu'elles s'étaient vu, un soir mémorable où le torchon avait brûlé entre elle et Yvelin.

"Merci Irmingarde. Et merci d'avoir pris le temps de vous libérer vous l'occasion."

Car Mina trainait derrière elle une solide réputation de Héraut incendiaire très occupée à allumer des feux aux quatre coins de Valdemar, aussi illogique que fut l'idée.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kalaïd le 08 avril 2020, 22:25:39
- Raimon ! Il y avait longtemps !

Kalaïd était heureux de voir son ancien compagnon ici, enfin un visage connu et approchable, la conjugaison des deux étant rare apparemment ici.

- Alors quoi de neuf depuis le temps ?

Raimon avait un verre, il lui fallait en trouver un au plus vite lui aussi, cela devenait quasiment une question de survie...

- Oui, j'ai vu le Commandant Beltran, par contre j'ignorais qu'il s'agissait de votre belle-mère avec lui. Je pensais qu'il était occupé à une discussion très importante et n'ait pas voulu le déranger, mais de ce que vous me dites là il semble qu'il s'agisse plutôt d'un guet-apens... Je crois bien avoir entendu Thalyana me dire une ou deux fois qu'elle n'était pas très à l'aise en la présence de Dame De Girier il me semble, conclut-il en souriant.

Il n'eut guère le temps de tergiverser plus avant, sa tornade de fille se jeta à pleine vitesse dans ses genoux.

- Eh là ma chérie, tu n'as pas assez des bleus que tu te fais à l'entraînement, il faut que tu en rajoutes ?, dit-il en lui passant la main dans les cheveux pour les réordonner.

Il regarda dans la direction que pointait sa fille tout en abaissant sa main et marmonnant un « on ne montre pas du doigt, Amalia... ».

- Ah, il semble que le Commandant ait changé d'interlocutrice, annonça-t-il à Raimon. ...Et par la même occasion je viens de retrouver ma femme dites donc... Voilà qui me fait deux bonnes raisons d'aller là-bas, vous vous joignez à nous ?

Kalaïd emmena sa fille vers sa femme et arriva ainsi près du Commandant Beltran.

- Mon Commandant, salua-t-il discrètement. Alors, cette heu... Discussion... S'est bien passée ? demanda-t-il l'air de rien...
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 09 avril 2020, 11:52:27
"Je pense que vous oubliez à qui vous parler..." gronda le Capitaine, spécialement touché parce qu'il aurait bien voulu "honorer" son amie aussi officiellement que Micha et sa femme.

La De Girier ne semblait pas l'écouter et on approchait du point de non retour. A ce moment Isabeau apparut, ange rédempteur s'il en est.
D'une main de maître, le Héraut subtilisa sa mère et Beltran remercia sa Couleuse plusieurs fois.

Il n'avait pas fini la première (et approximative) louange qu'il fut interrompu par une voix de femme qu'il connaissait: Thalyana. Elle lui souriait et n'avait pas l'air de se tromper de marié.
La Guérisseuse apostropha Beltran qui s'inclina galamment avec un grand sourire soulagé. Au moins avec Thalyana à ses côtés, on le croirait bien occupé et on ne s'occuperait pas de lui. Subir une deuxième fois la De Girier était au dessus de ses forces.

"Thalyana! Très content de vous voir là. Comment ça se passe avec Amalia dites moi? Pas trop jalouse?" fit-il en se tapotant le ventre.

Le capitaine caressa la tête de la petite fille puis la laissa aller accomplir son devoir: aller chercher Kalaïd. Le commandant enviait beaucoup la petite famille. Lui à part en quittant Irmingarde (ce qui n'était pas prévu pour le moment) il n'avait guère le temps de fonder une famille. Et Liane lui suffisait pour lui donner un amour inconditionnel. 

Beltran  souffla à la question de la Verte.

"J'ai eu l'honneur de rencontrer la Dame de Girier et me voilà quasiment marié à Irmingarde sans notre consentement..."

Beltran jeta un regard autour de lui pour essayer de trouver sa dulcinée mais il échoua.

"Bref c'était assez éprouvant."

Kalaïd avait eu le temps de les rejoindre, accompagné de sa puce de fille.

"J'ai été plus à l'aise sur un terrain de combat que dans une joute verbale comme la fait la mère d'Isabeau..." répondit-il à son lieutenant. "Très souvent oui..."
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Fabuliste le 11 avril 2020, 09:55:16
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/raimon.png)
Raimon d'Armentière, Héraut du Maréchal

"Quoi de neuf... À part le bébé, qui ne fait pas encore ses nuits, pas grand-chose. Mais c'est déjà pas mal ce bébé. Ça nous change la vie. Heureusement qu'on a une nourrice, quand même."

Raimon gloussa:

"Ah, ma belle mere... Je... Ne vais rien dire contre elle. La Paix des ménages, j'espère que vous comprendrez. Mais je fais confiance à mon épouse. Elle a un sixième sens en ce qui concerne sa mère. Généralement, elle intervient toujours à temps. Généralement."

Une mini tornade blonde débarqua a accapara l'attention de son Papa. Raimon sourit avec attendrissement en se demandant quand Montaro ferait cela. Père et fille échangèrent quelques mots, puis proposèrent à Raimon de venir rejoindre le Capitaine. Raimon déclina:

"Non, je vous remercie, je pense qu'il m'en veut, maintenant. Je préfère aller vois ailleurs ou j'y suis."

Et le père de Montaro salua Kalaïd et disparut dans la foule.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Micha de Girier le 11 avril 2020, 10:21:43
Soudainement, alors qu'il discutait courtoisement avec Kate et Lucinda, l'énormité de ce qu'il venait de faire frappa Micha.

Il était MARIÉ.

À KATEERID.

Il avait menti devant la prêtresse en prétendant qu'il l'aimerait.

Non. Il n'avait pas menti. Il aimait Kate. En amitié. Il la respectait. Il respecterait plus Kate que n'importe quelle pimbêche fille d'artisan que ses parents auraient pu choisir pour lui. Ils vivraient en bonne intelligence et formeraient un couple solide à défaut d'être romantiques.

Il avait confiance.

Et il réalisa que Kate lui avait parlé.

"Pardon, Kate, tu disais?"

Par la suite sa cousine débarqua pour les féliciter. Il lui sourit et la remercia:

"Merci, Mina."
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Thalyana le 11 avril 2020, 11:09:25
«Jalouse? De qui?» Puis elle comprit son geste. «Du bébé? Oh non! Amalia se réjouit, en tout cas pour le moment. On verra quand elle aura un petit frère ou une petite sœur qui pleure la moitié de la nuit.»

Amalia était trop pressée de rejoindre son père pour écouter sa mère parler d'elle. Thalyana profita d'avoir une main de libre pour choisir un canapé sur son assiette. Elle le mangea avec le plus de grâce possible, ce qui ne l'empêcha pas de se sentir, une fois encore, comme une paysanne égarée.

Elle ne put que compatir aux malheurs du Capitaine.

«Oui, Dame de Girier est... particulière. J'avoue qu'elle me fait un peu peur. Heureusement, je ne l'ai que peu vue, même si Isabeau a gardé Amalia quand j'ai servi sur le front.» Elle soupira. «Elle est très... attachée aux valeurs traditionnelles. Je ne suis pas vraiment surprise qu'elle veuille vous marier avec sa nièce. Ceci-dit, je doute qu'Irmingarde soit très chaude à l'idée de marier. Si je me souviens bien...» Elle rougit, se rappelant d'une conversation très intime qu'elle avait eu avec la Héraut. «Enfin... je crois que ces choses-là ne l'intéressent pas trop.»

Enfin, sa fille revint avec son mari... ou plutôt était-ce l'inverse et elle lui tendit l'assiette pour qu'il se serve de mignardises.

«Réalises-tu, sage vieillard, que tu as abandonné ton Capitaine face à l'ennemi? Le pauvre a dû résister à un assaut vicieux sans personne pour couvrir ses arrières.» Elle lui fit un clin d'oœil. «Je suis allée saluer le marié, car Amalia ne tenait simplement plus en place. Elle voulait voir Tonton Micha.»

Amalia réclama de pouvoir manger elle aussi et sa mère lui tendit un mini-sandwich, priant pour que la robe reste propre malgré cela.

«Capitaine, j'espère que vous me ferez l'honneur d'une danse, au bal. Enfin, si votre dulcinée accepte de vous partager, évidemment.» Elle se tourna vers son mari. «Et toi tu as l'obligation de me faire danser!»
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Conteur le 11 avril 2020, 11:36:17
Une marque et demie plus tard...

(https://i.ibb.co/tMtx3Mm/Liselle.png)
Liselle, ménestrelle

Puisqu'Yvelin ne pouvait pas jouer au mariage, celui-ci avait soufflé le nom de sa meilleure amie pour monter un orchestre. La musique de bal était toujours bien mieux servie par des ménestrels que par des Bardes. En effet, quand ces derniers jouaient, les convives avaient tendance à oublier de danser pour les écouter.

Elle avait donc eu la lourde tâche de recruter des musiciens et de monter un répertoire, tout ça en quelques dizaines. Heureusement, le cachet était plus que confortable, et tout le monde était très motivé. Liselle avait en outre un certain don pour prendre des individus, des talents et en faire un ensemble qui travaillait harmonieusement. C'était pour cette qualité qu'Yvelin avait choisi de continuer à travailler avec elle, malgré leur différence de statut.

Son orchestre se composait donc de trois violes d'archet, dont elle, d'un luth, de deux violes de gambe, de deux hauboïstes et d'un percussionniste. Parfois, le luthiste prenait une flûte, quand le morceau le requerrait.

Pour ouvrir le bal, ils avaient choisi, Yvelin et elle, à la demande de Micha, un menuet léger et enlevé (https://www.youtube.com/watch?v=9HRVEVMIpGw), qui mettrait tout le monde de bonne humeur. Car si Yvelin n'était pas à proprement parler présent, il avait choisi le répertoire avec elle.

Elle ajusta une dernière fois sa coiffure avant de rejoindre les musiciens. Elle lança un coup d'œil entendu au luthiste, un grand jeune homme, très mince, aux longs cheveux couleur miel attachés d'un ruban. Celui-ci lui fit signe que tout était en place du côté de l'orchestre. Ils échangèrent un sourire complice et elle se tourna vers les autres. Elle donna le ton aux autres, et l'orchestre s'accorda rapidement.

Trois, deux, un. Les premières notes retentirent, le bal était lancé.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Pluiechantante le 11 avril 2020, 11:57:07
Pluiechantante et Sourcedésert étaient arrivées en retard. C'était à moitié volontaire - elle préférait ne pas être là pour l'échange de vœux, elle se sentait souvent mal à l'aise dans les temps valdemarans - et involontaire - Cielété ayant vomi une partie de la nuit, elle s'inquiétait de le laisser aux seuls soins de Solys.

Il lui avait fallu plus d'une marque pour être prête. Elle ne portait pas souvent des tenues raffinées et il était encore plus rare qu'elle coiffe ses cheveux de manière sophistiquée. Elle préférait les garder défait, ou à la rigueur relevé en un vague chignon.

Aujourd'hui, elle avait élégamment tressé une partie de sa chevelure avec des fils assortis à la tenue qu'elle s'était trouvée. Elle avait ensuite rassemblé ses cheveux dans un large chignon d'où s'échappaient volontairement les petites tresses colorées. Des plus et des perles égayaient encore l'ensemble et tintaient de concert avec ses multiples boucles d'oreilles, dont la paire principale était décorée de deux magnifiques améthystes. Un cadeau d'un ancien patient.

Sa robe (http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/divers/robepluie.jpg), quand à elle, était très largement inspirée de ce qui se faisait dans les Haighlei. La robe était d'un ocre doré avec des galons violets et un large voile drapé d'un violet profond rehaussait le tout. Elle avait habillé ses poignets et ses chevilles de bracelets scintillants. Elle allait chaussée d'une très légère paire de chaussons de soie violette.

Quand elle et Sourcedésert arrivèrent, le buffet se terminait et l'orchestre s'installait. Elle salua Kateerid de loin, se promettant d'aller lui présenter ses vœux en bonne et due forme quand le moment serait davantage propice. Les premières notes s'élevant, elle se tourna vers Sourcedésert.

«Et si on rejoignait le couple marié, dès qu'il sera socialement acceptable de le faire?»

Elle prit la mage par la main, ne lui laissant, de fait guère le choix.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Sourcedésert le 11 avril 2020, 15:33:30
Source, comme Kalaid avant elle, faisait partie du club des conjoints trainé de force au mariage. Et comme lui, elle avait fait un effort de sape. Enfin, un "effort". Disons qu'elle avait donné carte blanche à son hertasis et qu'il s'était amusé comme un gamin a lui faire une tenue digne de sa "grandeur".

Sourcedésert arrivait donc dans une tenue dégradée, de mauve aux pieds de la magicienne, à rouge vif au niveau de ses épaules, les circonvolutions du tissu abritant une nichée d'oiseaux multicolores. Ses cheveux étaient relevés en un chignon compliqué orné de bandes de tissus  rouge vif. Sur une épaulette renforcée sur son épaule droite, Fynal se tenait, royale.

Pluis proposa de rejoindre le couple marié qui ouvrait actuellement le bal. Une fois que la piste fut ouverte aux autres danseurs, Pluis l'y entraina. Sourcedésert se laissa entrainer.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kateerid de Girier le 11 avril 2020, 16:47:59
Les heures paraissaient à la fois interminables mais aussi trop courtes à Kate, emportée par cette incroyable aventure qu'était son propre mariage.
Mariée... L'idée était aussi exaltante qu'effrayante. Et elle savait qu'il en était de même pour Micha.

Un peu avant le début du bal, elle vit enfin arriver ses invités de dernière minute. Et comment ne pas les voir ? Elles étaient incroyables !
Pluie était... encore plus désirable que dans ses souvenirs. Elle respirait la sensualité. Ou alors était-ce l'imagination trop fertile de Kateerid?
En tout cas, elle put l'admirer à loisir, car tout le monde la regardait. Elle et son amie, Sourcedésert, que Kate n'avait jamais vue.
Si Pluie était magnifique, Source était... stupéfiante, royale, altière. Différente en tout point de son amie, et pourtant, si bien assortie. Bref, le couple était à tomber par terre, et si bien du monde les regardait avec stupeur, voire réprobation, la jeune mariée ne regrettait en rien de les avoir invité, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux.
Elle les salua d'un geste de la main en retour avant que ses obligations de reine de la journée ne la rappellent à l'ordre.
C'était l'heure du bal.

Kate n'avait pas une folle culture musicale, mais elle aimait la musique, et savait reconnaître une exécution de qualité. La troupe engagée pour l'occasion était parfaite, ce qui le rendit moins nerveuse quand il fut temps d'aller ouvrir le bal avec son époux.

Leur différence de taille était amusante quand ils se retrouvèrent face à face, prêt à danser.
Kate avait du prendre des cours en vue de ce moment, et elle avait détesté ça. Elle aimait danser, mais en se laissant porter par le rythme et la musique, en laissant parler son corps. Ces danses si codifiées, elle n'aimait pas spécialement ça, mais elle était gracieuse, et elle était jolie à regarder danser.
Elle le fit avec le sourire, pour rassurer Micha autant qu'elle. Les choses se passaient pour l'instant parfaitement, et elle avait envie de s'amuser, et de profiter.
Parce que même si elle refusait de l'avouer, Kate avait la peur irrationnelle qu'un invité surprise déboule et vienne hurler au milieu des invités que les mariés étaient shay.

Elle profita d'être proche de Micha pour lui demander:

"Ca va?"
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Micha de Girier le 11 avril 2020, 22:57:17
Micha était pris dans le tourbillon de son propre mariage. Tout allait vite, si vite, trop vite. Il avait posé son manteau, il ne savait même plus où. Il  avait trop chaud. Il l'avait enlevé.

Et Kate. Elle paraissait si heureuse, si épanouie, si enthousiaste.

Pourquoi? Comment?

Il se sentait complètement dissocié de son propre mariage. Les choses se déroulaient sous ses yeux, il y répondait comme il y avait été éduqué, mais il n'était pas vraiment.

En pilote automatique, il rejoint son épouse sur la piste de danse et il se mit à exécuter les pas du menuet. Concentré sur sa danse, il n'entendit même pas les mots de sa propre épouse.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: PNJ le 12 avril 2020, 20:25:34
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Ingrid.png)
Ingrid de Girier (http://www.valdemar.fr/forum/index.php?topic=1546.0)

Lucile de Girier était une parvenue. Elle portait le même nom de famille qu’elle, mais elle était née artisane et, tout dans ses manières le prouvait. Si Isabeau était insupportable, sa mère n’était pas en reste. Et vue l’affluence sur la place, le succès du mariage de son fils aîné, elle devait jubiler. Ce qui la rendait sans aucun doute d’autant plus imbuvable. À tous les coups, elle n’avait aucune conscience du mauvais goût de tout… de tout ça.

Pourtant, pour une fois, Ingrid aurait presque pu remercier les dieux, voire la Couleuse, même, pourquoi pas, pour avoir conduit sa tante non loin d’elle. Et surtout non loin d’Isabeau qui réalisa soudain que sa mère était en train d’importuner un des invités et s’éclipsa pour résoudre le problème. Parfaaaait. Le sourire poli que la blonde arborait se détendit imperceptiblement quand elle se retrouva face à la seule Irmingarde. Malgré tous les défauts et les manques dans sa parenté ou son éducation, la Héraut paraissait infiniment plus fréquentable qu’Isa. La preuve, elle ne lui imposait pas sa présence et s’esquivait elle aussi.

« À plus tard, » répondit simplement Ingrid à sa… cousine, tout en espérant que le plus tard en question serait vraiment très tard – genre un autre jour, par exemple.

De nouveau seule, la cadette des de Girier hésita une seconde. Elle avait envie de suivre son idée première, de s’éloigner du cœur de la fête et de se trouver un siège au calme pour attendre que le temps passe et, pourquoi pas, regarder – et critiquer et enregistrer – les toilettes des invités. Mais elle avait aussi envie de goûter aux petits fours. Elle était certaine que les cousins avaient mis le paquet et qu’ils devaient être excellents… bien plus que tout ce qu’elle pouvait manger chez elle. Mais ça voulait dire s’approcher du cœur de la foule. Mais sinon, elle n’aurait rien à manger avant la fin de la fête…

La blondinette finit par se décider pour une approche rapide du buffet. Elle n’avait pas l’intention de s’éterniser, de toute façon. Les jeunes filles comme il faut ne se goinfraient pas, hein. Elle tâcha donc de se faufiler parmi la foule, saluant au passage ceux qu’elle connaissait ou qui la saluaient en premier – aucun savoir-vivre, ces gens ; d’où on engageait la conversation à des inconnus sans être introduits convenablement par une connaissance commune ? – jusqu’au buffet où elle se permit de goûter quatre ou cinq mignardises et un verre de vin avant de retourner se poser un peu à l’écart.

~*~

Le temps passait et Ingrid aurait pu s’ennuyer si elle avait osé employer ce terme. Sauf que ça ne se faisait pas. Il était plus correct de dire qu’elle attendait simplement. Et puis, pour être honnête, de sa place, elle pouvait voir sans mal les différents invités se déplacer sur la place et ne se privait pour commenter silencieusement chacune des personnes qui passait dans son champ de vision. Celle-ci portait une robe si chargée que c’en était ridicule. Celle-là évoluait dans une tenue clairement démodée, de deux ou trois saisons, mais qui, au moins, mettait sa silhouette en valeur. Cette autre, encore, ne savait pas se tenir et jouait à l’élégante alors qu’elle n’avait ni le port de tête ni la démarche qui allait avec. Quant à ce vieux bonhomme, là-bas, il se croyait visiblement très important… alors qu’il ne l’était probablement pas puisque personne ne le regardait.

Et… wouah ! Enfin… Disons que la femme qu’elle venait de voir, elle, ne pouvait pas passer inaperçu. Sa robe n’était pas démodée… elle était juste différente. Très très différente. Et Ingrid était bien incapable de dire quelle en était l’origine ou l’époque. Mais elle lui allait comme un gant. Le tissu ocre semblait fluide, le voile assorti aux passements… C’était exotique mais incroyablement élégant. Et avec un tissu pareil il y aurait eu de quoi faire ! Et… et sa voisine, en revanche, n’avait rien de comparable. Sauf peut-être dans l’exotisme de la coupe mais c’était bien tout ce qu’on pouvait dire d’à peu près positif sur la tenue de la femme aux cheveux blancs. Ce dégradé de mauve au rouge était criard, presque vulgaire. Et les plis compliqués étaient du plus mauvais goût. On aurait dit qu’ils n’étaient là que pour montrer qu’elle pouvait se permettre de porter des kilomètres de tissus. Ils ne mettaient même pas en valeur celle qui les portait ! Alors qu’avec une telle quantité de matière première, même aux couleurs si vives, il y aurait eu moyen de faire quelque chose de beaucoup plus distingué !

Secouant la tête, dépitée par tant de mauvais goût, Ingrid reporta son attention sur le groupe de ménestrels qui commençaient à jouer de la musique à danser et sur son cousin qui devait donc ouvrir le bal avec sa femme. Il faudrait qu’elle se décide à se rapprocher aussi, à un moment, pour aller les féliciter. Mais pour le moment, elle était bien là. Elle n’avait pas envie de risquer de se faire inviter par un cavalier qui ne ferait que lui marcher sur les pieds. Au moins, la jeune mariée avait de la chance, elle : Micha, malgré tous les défauts qu’elle pouvait lui trouver, savait danser.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Pluiechantante le 13 avril 2020, 13:20:35
Pluiechantante était plus que ravie de l'effet que sa robe produisait sur l'assemblée. Et la fierté qu'elle ressentait à se pavaner aux bras de Sourcedésert l'emplissait d'une joie presque enfantine. C'était agréable d'en mettre plein la vue à toutes ces nobles étroites d'esprit. La mage, par contre, semblait presque dans un état second. Elle se laissait guider sans vraiment résister et Pluiechantante se sentit un peu coupable de l'avoir convaincue de venir.

Mais une fois sur la piste de danse, elle oublia sa culpabilité. Elle était juste heureuse de danser avec sa meilleure amie et compagne. Elle lui offrit son sourire le plus radieux quand leurs mains se joignirent après une série de figures compliquées.  Elle avait envie de l'embrasser, mais le timing était mauvais. Elle comptait bien le faire, mais plus tard.

Quand la danse s'acheva, elle proposa à Sourcedésert de faire une pause. Elle avait soif et elle avait repéré dans la foule une jeune fille de bonne famille qui avait visiblement eu un coup de cœur pour sa robe.

Un verre en main, elle se rapprocha de la jeune vêtue d'une jolie robe crème et lui adressa un sourire chaleureux. La pauvre petite ne semblait pas très à l'aise dans cette soirée. Sa mauvaise humeur était plus que manifeste pour une professionnelle comme Pluiechantante.

«Votre robe est très jolie. La couturière a fait un travail très beau, elle vous va parfaitement. Et les broderies sont très jolies. Je ne sais pas faire ce genre de choses. Coudre oui, broder, non. Je n'ai pas l'imagination pour les dessins.» Vraiment, la robe avait bénéficié de beaucoup d'attention. «Je pense que vous êtes de la famille du marié? Moi je connais uniquement Kateerid. C'est ma patiente.»
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 14 avril 2020, 13:03:45
"Je n'ai pas eu trop l'occasion de m'occuper de Liane comme vous vous occupez d'Amalia. RIannon est du genre possessif et ses aventures l'ont marquée plus qu'elle ne veut l'admettre. ET vu les pouvoirs de la petite... Cest difficile d'être un bon père..."

Beltran se souciait peu de ce que pouvait manger Thalyana - lui-même n'avait pas faim et il était bizarrement touché par la grâce que Thalyana dégageait malgré sa grossesse. La jeune femme acquiesça à propos de la Dame de Girier.

Beltran eut un soupir aussi lourd qu'un ouragan.

"Le statut d'Irmingarde lui permet de garder son... honneur, si c'est ainsi que dame de Girier le nomme. Mais dans ce genre de décision il faut être à deux pour la prendre.. Regardez les mariés. Ils se connaissent par coeur et ils viennent de promettre de s'aimer toujours. C'est un engagement que je n'ai jamais pu prendre. J'aurais pu épouser Riannon et l'avoir avec Liane dans ma vie. Mais RIannon a refusé... et voilà où j'en suis: à faire les yeux doux à une Héraut qu'on appellera au front tout comme moi."

Thalyana confirma que Irmingarde n'était pas des plus "chaudes" malgré son Don. Beltran s'éclaircit la gorge de gêne et vit Kalaïd revenir  vers Thalyana et sa fille.

"J'ai bien cru que j'allais perdre la bataille. Mais j'ai survécu à cette passe.. je suis sûr qu'il y aura récidive d'ici la fin du bal.."

Tout en saluant avec amitié son lieutenant, Beltran acquiesça:

"Je me ferai un plaisir de vous conduire sur la piste de danse. mais je laisse la première danse à Kalaïd. Je dois d'abord accomplir mon devoir de déshonoré."


~*~

Beltran salua le couple avec grâce et se mit à la recherche d'Irmingarde. Avec les gens qui se dirigeaient vers la piste de danse, il eut un peu de mal à la repérer. Mais une fois ça fait, il se glissa tel un pickpocket dans un marché pour arriver derrière Mina. Il lui posa une main sur la hanche, attrapa une des mains de sa dulcinée et lui chuchota dans le cou:

"Tu te rappelles tes cours de danse? Tu m'autorise à te voler celle-ci?"


Il eut un clin d'oeil amusé envers les compagnons du Héraut.

Malgré son attitude calme et charmante, il était intérieurement chamboulé. Il fallait en parler à Irmingarde mais le sujet 'était guère approprié pour un mariage. Ou alors trop approprié. Plus loin les mariés dansaient, magnifiques. un instant Beltran s'imagina au bras d'Irmingarde dans un tel mariage. Mina ne serait pas à l'aise. Mais si elle devait épouser un De Greenhaven, il lui faudrait se plier à toutes les règles de la dynastie ( enfin, toutes celles qu'il n'aurait pas abolies pour elle).

"J'ai quelque chose à te demander..." chuchota-t-il au creux du cou de son amante.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Héraut Irmingarde le 14 avril 2020, 19:14:23
Le mariage suivait son cours, et si Mina n'était pas la créature la plus sociable du monde, elle avait réussi à discuter avec plusieurs personnes, tout en évitant Lucile, persuadée qu'il n'arriverait rien de bon si celle-ci lui mettait la main dessus.
Fort heureusement, ç'en fut une autre qui l'attrapa et la tira vers lui, celle de son cavalier.
Mina avait l'habitude que Beltran se montre plus démonstratif qu'elle en public, aussi ne fut-elle étonnée outre-mesure. Quand il évoqua les cours de danse, elle eut un rire un peu gêné.

"Si je me rappelle..."

Elle avait eu son lot de moment gênant avec Beltran, et le cours de danse avec lui, qui avait finit par une forme de déclaration d'amour en avait été un. A vrai dire, elle y pensait parfois, quand il l'étreignait au point de devenir incapable de cacher son... enthousiasme.

Néanmoins, elle le rejoignit sur la piste, essayant de se remémorer les pas pour ne pas être trop ridicule. Et c'était sans compter sa robe sur laquelle elle avait peur de marcher, ayant l'habitude de porter son uniforme quasiment tout le temps.
Alors que leurs pas leur permettaient d'être à nouveau proche, il lui fit une déclaration plutôt étrange.

"Je t'écoute." répondit-elle précautionneusement.

Celui lui semblait curieux pour la simple et bonne raison que quand Beltran avait quelque chose à lui demander, il le faisait simplement, et n'enrobait pas ça d'un effet d'annonce.
Ce qui voulait dire que le sujet devait être important pour lui, autant que pour elle.
Une petite alarme silencieuse se déclencha dans un coin de sa tête et elle failli se prendre les pieds dans sa robe.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: PNJ le 15 avril 2020, 00:06:51
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Ingrid.png)
Ingrid de Girier (http://www.valdemar.fr/forum/index.php?topic=1546.0)

L’avantage d’être assise un peu à l’écart à un mariage où elle ne connaissait personne – ou très peu de monde – c’était qu’elle ne risquait pas d’être importunée. Il n’y avait que les membres de sa famille qui pouvaient la présenter et ils étaient tous trop occupés pour ça : ses parents étaient sans doute en train de brosser l’Oncle Sertan dans le sens du poil pour lui soutirer quelques couronnes, Isa et Mina étaient… elle ne savait pas où mais loin d’elle et c’était bien, quant à Micha, il était un peu occupé. Juste un peu. L’inconvénient, évidemment, c’était que le temps passait relativement lentement et qu’elle ne pouvait pas danser. Mais bon. Mieux valait ne pas danser que d’avoir un mauvais cavalier. Et elle avait quand même plein de choses à observer – et à commenter en silence – c’était pas si mal.

D’ailleurs, dans les choses à observer, il y avait la femme à la robe exotique. Enfin les femmes aux robes exotiques, mais il y en avait une qui ne lui aurait pas manqué si elle avait quitté son champ de vision. Sérieusement, cette robe était une insulte au bon goût. Et… elles dansaient ensemble ? Ingrid haussa un sourcil surpris en voyant les deux étrangères évoluer ensemble sur la piste de danse. Bon, en même temps, elles étaient étrangères justement. Peut-être qu’elles ne connaissaient pas trop les coutumes de Valdemar. Ou juste qu’elles ne connaissaient pas de cavalier pour danser avec elles.

Avec un soupir – c’était quand même chouette de danser, quand on avait un bon partenaire – la blondinette reporta son regard sur le reste de la place. Tiens, le gros bonhomme qui se croyait important s’était enraciné près du buffet. Pas étonnant… et puis, elle n’osait pas imaginer ce qu’il donnerait sur la piste de danse. Et celle qui se prenait pour une élégante venait de trébucher dans les plis de sa robe. Mesquine, Ingrid ne se priva pas de se moquer intérieurement… surtout que la jeune femme avait été rattrapée par son voisin qui semblait prêt à se couper en quatre pour elle. C’était injuste, hein !

La blondinette se détourna donc du spectacle pendant que la première danse se terminait et laissa son regard errer sur la foule. Avant de voir l’étrangère à la robe élégante s’approcher. Bon, elle avait le droit, la place était à tout le monde, après tout… Enfin aux invités du mariage, du moins, puisque son oncle l’avait privatisée – sérieusement… enfin. Ingrid ne s’attendait toutefois pas à ce qu’elle lui adresse la parole. Elles ne se connaissaient pas. Mais l’accent de la femme soulignait ce qu’elle savait déjà : elle ne venait pas d’ici et les coutumes valdemaranes lui étaient sans doute inconnues. Aussi la benjamine des de Girier décida-t-elle de passer outre pour une fois. Et même de lui offrir un sourire poli – voire un peu plus sincère que juste poli. Ce n’était pas difficile, vus les compliments que l’inconnue faisaient sur sa robe.

« Je vous remercie. Je transmettrai vos compliments. »

Elle faillit ajouter que la broderie n’était pas si difficile une fois qu’on savait ce qu’on voulait faire, qu’il suffisait juste de patience et de précision, mais elle se retint à temps. Les jeunes filles nobles étaient censées savoir broder, mais elle ne voulait pas en dire trop. Elle ne pouvait décemment pas dire que c’était elle, la couturière, et elle ne voulait pas que la femme puisse faire le rapprochement. Mais c’était quand même agréable de voir que quelqu’un appréciait son travail.

« La vôtre est très belle aussi. D’où vient-elle ? »

Elle hocha simplement la tête à la question suivante.

« Oui. Micha, le marié, est mon cousin, répondit-elle, avant de hausser un sourcil surpris : Votre patiente ? Vous êtes Guérisseuse ? »

Elle ne portait pas de vert, mais personne ne portait d’uniforme aujourd’hui. Donc tout était possible.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kalaïd le 16 avril 2020, 00:21:26
Kalaïd salua son supérieur qui les quittait. Il ne savait pas vraiment ce qu'il avait voulu dire par « déshonoré », aussi lança-t-il un regard interrogateur à Thalyana après son départ. Il présumait que cette réflexion pouvait découler de sa conversation précédente avec la Dame De Girier. Cela s'était donc si mal passé ?

Kalaïd passa le bras autour de la taille de sa femme alors qu'Amalia sautait sur elle-même à pieds joints pour faire tournoyer sa robe.

- Une danse donc ?, lui murmura-t-il à l'oreille. Et vous pensez que c'est prudent ça ma Dame ? Pas que ça mette en danger notre enfant, mais je suis vraiment un piètre danseur, c'est à prendre en compte...

Puis il ajouta en regardant sa fille la tête penchée sur le côté :

- ...Encore que pour ce qui est de se mettre en danger j'ai l'impression que notre progéniture est assez douée par elle-même.

A peine remise de sa bosse faite à l'entraînement, Amalia n'avait rien trouvé de mieux à faire que la roue au milieu des convives...

- Amalia s'il te plaît, tu vas abîmer ta jolie robe, appela son père avec un regard peiné plein d'excuses pour les gens qui s'écartaient brusquement sur le passage de sa fille qui s'était déjà remise à courir partout.

Il regarda sa femme avec un air désolé :

- Je ne sais pas si nous aurons vraiment le temps de danser si nous ne trouvons pas quelque chose pour la canaliser...
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Pluiechantante le 16 avril 2020, 10:39:09
Pluiechantante n'avait pas choisi son métier par erreur. Elle avait le Don pour trouver le sujet de conversation qui mettait instantanément son interlocuteur à l'aise. Elle avait bien compris les intérêts de la jeune noble pour la mode, et ce fut avec plaisir qu'elle la vit s'animer et se dérider un peu en parlant.

«La mienne? Elle vient des Haighlei... c'est un empire très loin à l'ouest, au bord de la mer. Ma ville de naissance n'en est pas très éloignée. C'était long et compliqué de faire une robe comme chez eux, ici. Les motifs ne sont jamais les bons et les matières ne réagissent pas pareil. Mais finalement, Sourcedésert a réussi à acheter du vrai tissu des Haighlei, et deux coupons qui vont ensemble. Ensuite j'ai cousu.»

Pluiechantante, contrairement à la noble, n'avait aucun problème à admettre qu'elle pratiquait une activité manuelle. En fait, elle adorait coudre. Cela la détendait et lui permettait de mettre de l'ordre dans ses pensées.

«Je n'avais pas le modèle, juste les souvenirs. Mais je crois que j'ai bien réussi. Et c'était plus facile qu'avec la robe que j'ai améliorée.» Elle sourit. «Une fois, j'ai trouvé une vieille robe dans un grenier. Une robe oubliée. Le tissu était très beau. La coupe était ancienne, par contre. Alors j'ai refait la forme et enlevé les décorations qui sont devenues trop lourdes pour la mode actuelle. Je l'ai mise à un bal. C'était amusant.»

Elle avait d'ailleurs fait sensation, vêtue de sa robe typiquement valdemarane, coiffée comme une Tayledras et couverte de bijoux k'Leshya.

La jeune femme confirma qu'elle était bien de la famille du marié. Puis elle l'interrogea sur sa profession.

«Guérisseuse? Non. Je suis kestra'chern. Je soigne les cœurs. Mais ici je suis surtout masseuse et oreille attentive.» Avec une jeune fille à l'air ostensiblement coincé, mieux valait restait sur cette explication. «Mon nom est Pluiechantante, et ma compagne est la mage Sourcedésert. Vous êtes mariées?»
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Thalyana le 16 avril 2020, 10:52:36
Thalyana rit aux peurs un peu irrationnelles de Kalaid.

«Je suis enceinte, hein, pas en sucre. Et on va juste éviter les danses de groupe. En ce qui concerne ton niveau, je suis certaine qu'il sera parfait, vu que je ne suis pas non plus une très bonne danseuse. Tu sais, dans un village, on danse plutôt la bourrée.»

La Guérisseuse regarda d'un air désabusé sa fille faire la folle.

«Et en effet, Amalia est très douée pour se faire des bobos. Mais rassure-toi, c'est le cas de tous les enfants du monde. Je suis sûre que toi-même, tu étais toujours couvert de bleus et de bosses, gamin. Moi, en tout cas, je n'avais pas fini de guérir d'une plaie que je retombais dessus. » Elle embrassa son mari sur la joue. «Quant à canaliser Amalia...» Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle puis sourit. «Je suis certaine que sa marraine a très envie de s'occuper d'elle.»

Elle attrapa sa fille au vol et lui tint fermement la main.

«Amalia, vient, on va aller voir Tatisa.»

«Et Montaroooo!»

«Je ne sais pas s'il est là.»

Thalyana serpenta parmi la foule et finit par trouver son amie. Elle ne semblait pas intéressée par la danse et Raimon ne l'avait pas encore invitée. Parfait.

«Isabeau? Pourrais-tu garder un œil sur ma fille le temps que je puisse danser avec mon mari. Je n'en ai pas souvent l'occasion, et je me réjouis d'en profiter pour me moquer un peu de lui.»
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 16 avril 2020, 12:53:52
Si la mention de ses "cours" de danse gênait Irmingarde, ce n'était pas du tout le cas de Beltran. Il y repensait avec un élan d'amour et se souvenait de ses propres craintes et hésitations. Heureusement, Mina prit bien l'évocation de cette période et elle se laissa entrainer sur la piste de danse. Beltran était beau, il le savait. Ou du moins il plaisait autant aux femmes qu'aux hommes - mais depuis qu'il y avait Irmingarde, c'est pour elle qu'il se faisait beau quand il fallait sortir de son bureau ou de l'entrainement. Ce mariage ne faisait pas exception. Bien coiffé - il avait de nouveau les cheveux mi longs! - habillé sobrement d'une tenue "de Greenhaven" pour ne pas décevoir sa mère, il avait l'air sûr de lui alors qu'il menait la Héraut à danser. Mais intérieurement il bouillait. Il se félicita de ne pas avoir le Don de Parole par l'esprit... et que Liane ne soit pas là pour le traquer et le faire céder beaucoup plus vite que ce dont il était capable.

"Tu es vraiment belle dans cette robe. Ca te change de l'uniforme."

Beltran prit le temps de se lancer dans la danse avant de mettre les pieds dans le plat. "Je t'écoute" qu'elle avait dit, la Héraut "Je t'écoute", c'était la phrase la plus stressante au monde à ce moment précis.
Il serra son aimée plus fort pour être à portée de son oreille.

"Regarde les mariés. Ils ont l'air un peu perdus mais heureux. Et Isabeau et Raimon... Et Thalyana et Kalaïd... Tu sais ce qu'ils ont tous en commun? Ils sont tous officiellement ensemble... ils ne se déshonorent pas l'un l'autre... Ca me fait mal de penser que si quelque chose m'arrive, tu n'aies le droit à rien. Et cette histoire d'honneur... ma mère m'a quasiment rejeté car je refusais de t'épouser. La Dame de Girier m'a bien fait comprendre que ton honneur est engagé, même si tu es une Héraut. Mina... je suis un homme d'honneur tu le sais. Mais la décision te reviendra. Je ferai ce que tu me diras. Je n'ai jamais rêvé au mariage et quand nous nous sommes mis ensemble il était clair que j n'y pensais pas. Mais maintenant... j'aimerai officialiser notre amour, t'offrir un nom et un rang - pour les moments où tu prends tes congés par exemple" plaisanta Beltran, rouge carmin comme un gamin pris sur le fait d'une bêtise. Il continua cependant: "Je sais que ces mots ne veulent rien dire pour toi, mais parfois j'en ai assez d'être "le Capitaine" et j'aimerai être "l'époux de Mina" . Voilà, je l'ai dit. Maintenant si tu veux me tuer, sache que nous sommes observés."
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Héraut Irmingarde le 16 avril 2020, 18:09:20
Beltran lui dit qu'elle était belle, et Mina rougit un peu comme une gamine. Elle n'était absolument pas coquette, mais elle aimait lui plaire, et encore plus lui entendre dire.

"Tu es très élégant aussi" répondit-elle en passant la main sur son veston.

Elle le pensait, bien sûr. Ce n'était pas son physique qui l'avait fait tomber amoureuse de lui, mais il était clair que ça ne gâchait rien. Les années auprès de lui - et sa probation auprès de Méra, il fallait bien l'avouer - l'avait un peu décoincé et Mina savait apprécier ce qu'elle voyait.

Mais cela ne l'aida pas à moins angoisser quand Beltran la serra un peu plus fort. Elle ne le sentait pas, mais elle s'était engagée à l'écouter, alors, elle le fit. Si elle avait su...

Dès ses premières paroles et l'emploi du terme "officiellement", Mina fut parcourue d'une sueur froide. Elle vit arriver la catastrophe comme on voit un accident de chariot, la subissant presque impuissante. Elle eut la furieuse envie de poser ses mains sur sa bouche et lui dire se taire, pitié de se taire avant de dire une chose que tu regretteras, mais c'était déjà trop tard, et le mot "époux" fut prononcé.
Si lui avait rougit, Mina avait blanchit petit à petit. Il était heureux qu'elle ne porte pas son uniforme finalement, car elle se serait confondu avec. Elle était consternée, triste, gênée, en colère, perdue.
Elle recula. Ils s'étaient arrêtés de danser et ils se retrouvaient face à face, stupidement immobiles au milieu de danseurs qui ignoraient tout de ce qui venait de tomber sur Mina.
Une demande en mariage.
Merde.
Merde, merde, merde, merde.

Comme à chaque fois qu'elle se retrouvait en détresse, Mina chercha le secours d'Ezarel, mais elle ne la trouva pas. Ou plutôt, le Compagnon était si choquée qu'elle était incapable de quoique ce soit.

Une chose était sûre, ils ne pouvaient pas rester là, plantés en plein milieu de la place. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle se serait tout simplement enfuie. Ou elle aurait hurlé. Mais elle ne pouvait pas mettre les De Girier dans l'embarras, pas encore une fois. Pourquoi à chaque fois qu'elle participait à une fête de famille chez les Orfèvres était-elle incapable de ne pas provoquer de catastrophe ?!

Ah il plaisantait en plus sur le fait qu'ils étaient observés ? Fort bien, elle leur ménagerai un espace privé dans ce cas !
Elle attrapa le poignet de Beltran et tira dessus, l'obligeant à la suivre dans un coin tranquille, ce qui n'était pas simple à trouver vu le monde présent. Au passage, elle attrapa une coupe de vin qu'elle bu presque d'une traite. Le verre finit vide, posé sur un autre plateau. En route, elle croisa Lucile De Girier, et du faire appel à toute sa discipline pour ne pas lui hurler "Ah ben bravo ! Bravo, et merci hein!". A la place, elle lança un regard furibond à Isabeau en lui montrant des yeux sa mère, puis finit par trouver une zone provisoirement vide de monde.

Elle fit demi-tour pour faire à nouveau face à Beltran. A présent, en plus de tout le reste, elle était triste. La dernière chose qu'elle voulait, c'était faire de la peine à l'homme qui partageait sa vie, et pourtant, elle savait qu'elle allait le faire. Malgré elle.
Elle regarda à droite, vers une route pavé permettant de sortir. Elle hésita vraiment à s'enfuir sans lui donner d'explication et le laisser se débrouiller, après tout, il l'avait cherché. Il devait se douter que ça ne sentait pas bon pour lui. Les jeunes femmes qui attendent un mariage accueillent en général une demande avec force joie, voire larmes de bonheur.
Elle ouvrit plusieurs fois la bouche, mais aucun son ne sorti. Elle ne savait pas quoi dire. Ou plutôt si, elle avait des tas de choses à dire, il fallait qu'elles les ordonne mais n'y arrivait pas. Ça allait sortir pèle-mêle

"Beltran. Beltran je..."

Mina soupira profondément.

"Je pensais que... que tu me connaissais mieux que ça. Après tout ce temps. Je ne sais pas quel genre de fadaise a pu te sortir Lucile de Grier, mais telle que je la connais... Déshonneur, vraiment ? C'en est un, pour toi, que de m'aimer sans devoir répondre à tout ce... cirque?"

Elle montra du doigt les mariés.

"Quelque chose t'arriveras! Et moi aussi ! Tu es Commandant des Armées Valdemarannes, et je suis la seule Héraut Boutefeu du royaume, tu crois que c'est quoi notre espérance de vie?! Et tu penses que je voudrai quoi, être reconnu comme Veuve Greenhaven hein ?! Mais je n'ai pas besoin de ça ! Je suis un Héraut, c'est ça mon titre, mon rang et mon honneur ! J'ai un logement au Collegium, des émoluments, et des besoins simples, pourquoi aurais-je besoin de quelque chose si tu disparaissais ? Je n'ai pas besoin d'autre chose pour connaître ma valeur, et ma valeur ne devrait rien avoir à voir avec le nom que je porte ! Quoiqu'en pense Lucile de Girier ou même... ta mère."

Mina avait toujours soigneusement réussit à échapper aux présentations avec la mère de Beltran, ayant toujours refusé de l'accompagner à Greenhaven. Elle aurait pu demander des congés - Alem aurait adoré de ne pas avoir à courir après les Hérauts pour ça - elle aurait pu même en profiter pour aller saluer les Sadare au passage, mais elle avait toujours réussi à s'échapper. Elle ne savait même pas jusqu'à aujourd'hui que Janine Greenhaven jugeait si important que son fils l'épouse. Assez important visiblement pour passer sur sa bâtardise, même si elle était un Héraut.

"Tu n'as pas besoin d'officialiser notre amour, tu l'as fait le jour où tu es venu t'incliner devant moi au détriment de tout protocole, au retour de la guerre. Et moi quand j'ai arrêté de te rejoindre tes appartements en me cachant. Je n'ai pas besoin d'un nom, je n'ai pas besoin d'un rang. Je serai... bon sang Beltran je serai bien incapable de l'assumer ! Non mais tu m'imagines, moi, Irmingarde De Greenhaven ? Je ne sais même pas écrire deux lignes sans faire trois fautes, je n'ai absolument pas reçu l'éducation pour ça, je n'en ai même reçue aucune jusqu'à mes seize ans ! Je serai au mieux ridicule, au pire une honte pour le nom que tu portes."

Le ton de sa voix était monté crescendo et elle espérait qu'on ne les entendait pas. Elle cacha son visage de ses mains et gémit, puis fit quelques pas de gauche à droite, pour résister à l'envie de le secouer pour lui faire entendre raison.

"Je... je pensais que je te suffisais. Que c'était suffisamment honorable de s'aimer simplement. "

Ses épaules s’affaissèrent brusquement. Mina ne pleurait presque jamais, et là, ses yeux se remplirent de larmes. Parce qu'elle savait que ce qu'elle avait dit aurait des conséquences. Parce qu'elle avait peur. Parce que ce serai difficile d'oublier ça, et même impossible.

 
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 16 avril 2020, 19:55:17
Tout avait bien commencé. Elle était belle, il était élégant, et ils formaient un beau couple sur la piste de danse.
Puis tout se détraqua. Avant même d'ouvrir la bouche, Beltran sut qu'il avait fait une erreur. Il n'était pas doué dans la danse des sentiments et si ses pas le faisaient se mouvoir avec grâce entre les autres couples, et il sut qu'il aurait dû ne rien dire, profiter et peut-être, dans la soirée, faire l'amour à sa demoiselle. Mais il ouvrit la bouche et les mots qui en sortirent scellèrent son sort pour la soirée. Pour la décade. Pour la vie?

Rouge comme un homard, Beltran contrastait avec la paleur de Mina. Ils s'étaient arrêtés de danser, et on commençait à les regarder en coin. Le fringant Commandant se retrouvait dans une situation qu'il ne maîtrisait absolument pas et au fond de sa gorge grandissait une boule brûlante de détresse. Il se laissa entraîner à l'écart, la voyant s'abreuver brièvement et ils arrivèrent dans un endroit calme. Beltran nota aussi la présence de la route mais il se devait de faire face au feu qu'il avait provoqué. La boule dans son estomac se transforma en boule de fonte  en fusion.

Irmingarde semblait perdue. Beltran ne pouvait pas l'aider puisque ce silence gêné venait de lui. Le Capitaine regardait sa dulcinée, incapable de débloquer la situation. Il savait que lorsqu'elle ouvrirait la bouche il en prendrait pour son grade.
Et ce fut la tempête. D'abord concernant Lucille de Girier, le déclencheur de cette situation, même si le commandant ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Mina continua sur leurs statuts respectifs, répétant sans hésitation ... tout ce qui avait fait hésiter Beltran jusque là. Il s'était voilé la face, imaginant un futur plus serein. Il ignorait encore ce qu'ils auraient à subir mais il voulait être avec elle. Vint ensuite l'évidence: la déclaration d'amour de Beltran faisait encore piailler dans les chaumières. Puis Irmingarde conclut sur l'évidence: elle ne serait jamais Dame de Greenhaven, quoi qu'en rêve Beltran. La boule dans son ventre remonta dans sa gorge, provoquant des sentiments inconnus chez Beltran. Il tenta d'avaler sa salive - échoua et recommença. Il reconnut l'émotion qui l'envahissait. Beltran de Greenhaven, Commandant des troupes de Valdemar, avait envie de pleurer. Il  battit des cils pour écarter une première larme sachant que s'il la laissait couler, d'autres suivraient.

"Mina. J'ai grandi éduqué comme ça. Toutes tes remarques, tous tes sentiments à propos d'un mariage, je les partage. Ma mère veut me marier. J'ai voulu prendre les devants. La seule personne avec qui je me vois... passer ma vie, c'est toi. Je n'ai pas besoin d'un Lien pour la Vie pour le savoir. Je n'ai pas besoin d'un anneau pour te le prouver. Je t'aime. Je t'aime et ça me fait chaque jour aussi peur qu'au début de notre relation.. que tu te rendes compte que je suis tellement plus âgé que toi, que nous pouvons mourir à n'importe quel moment, ... Rien, rien Mina ne passera avant toi à part Valdemar. Tu es mon ancrage, ma force et je préférerai le suicide plutôt que de te mettre dans de tels états."

Beltran prit les mains de la jeune femme sur son visage et les tint avec ferveur.

"Tu me suffis. Toujours."

Mina fit quelques pas et Beltran la laissa revenir vers lui et lui reprit les mains.

"Que puis-je faire pour me faire pardonner?"

Il baissa la voix pour en cacher les accents brisés mais ne put empêcher une larme de briller brièvement au coin de sa paupière:

"Dis moi au moins que tu réfléchiras à me pardonner..."
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Héraut Irmingarde le 16 avril 2020, 21:54:32
Mina se pensait affreuse.
Elle se sentait affreuse.
Elle devait l'être, assurément.
Comment pouvait-on être aussi... ingrate?
Cependant, alors qu'elle voyait Beltran se décomposer, sa colère ne s'atténuait pas. Aussi amoureux soit-il, et même porté par l'ambiance festive, comment avait-il pu penser à la demander en mariage, en plein milieu d'une danse, au beau milieu d'une foule ?! Qu'est-ce qu'il lui été passé par la tête ?
A travers ses yeux humides, elle vit combien il était blessé, et elle comprit que lui aussi luttait contre ses larmes. Elle ne l'avait jamais vu pleurer, mais elle savait qu'il le ferai sans honte. C'était d'autant plus dur.

"Beltran, je t'aime aussi, je ne te le dis jamais, mais je t'aime."

Deux fois en une seule phrase, c'était probablement plus que toute la dernière année ensemble. Elle mêla ses doigts aux siens quelques secondes dans une caresse qu'elle aimait. Elle avait découvert que c'était une zone érogène chez elle. Mais elle finit par les retirer et soupira :

"Mais ça t'étonne que je rejette le rang que tu veux m'offrir? Beltran tu as quarante ans passé, et tu estimes que tu dois encore obéir à ta mère?!"

Oui, Mina, quand elle était en colère, se comportait comme une parfaite idiote.
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 17 avril 2020, 11:49:31
Pendant qu'Irmingarde se trouvait affreuse, Beltran, lui, se trouvait minable. Il avait vraiment choisi les bons mots, le bon endroit et le bon moment, c'était sûr. Mais le pire arriva après sa diatribe. Mina lui dit, mot après mot, qu'elle l'aimait. Ils étaient un couple qui ne se disait jamais des choses aussi officielles que "je t'aime", et qu'elle utilise  ces mots dans sa colère les rendait d'autant plus précieux.

Beltran garda la main de Mina dans la sienne jusqu'à ce qu'elle la lui reprenne et lui pose la question la plus difficile de la conversation. Il hésita.

"C'est la dame de Greenhaven. Elle nous a élevés dans l'honneur et l'obéissance." et encore, Beltran était son préféré... il avait donc subi encore plus les humeurs de sa mère. "Elle me fait toujours peur." avoua-t-il.

Beltran reprit délicatement la main d'Irmingarde:

"Je suis prêt à désobéir et à la décevoir tant que je ne te déçois pas plus..."

Plus de larmes dans les yeux du Capitaine - mais une lueur décidée. Mina aurait le dernier mot et il était prêt à l'entendre. A ce moment précis il se désola de ne pas avoir la Parole par l'Esprit pour lui montrer toute la sincérité de ses propos.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Héraut Irmingarde le 17 avril 2020, 13:14:41
Honneur et obéissance...
L’obéissance, Mina avait connu ça, enfant. Mais certainement pas celle qu'on inculquait chez les Greenhaven, plutôt celle qu'on se prend à coup ce ceinture dans le dos. Quant à l'honneur, c'était la seule chose qui lui avait permis de se reconstruire à peu près.
Ce qui n'avait rien à voir avec son enfance à lui.
Et c'était ça qu'il voulait d'elle en la faisant Dame de Greenhaven à son tour ? Qu'elle fasse sienne ces valeurs familiales, et puis quoi ensuite, qu'elle les transmette, mais à qui? Est-ce qu'il se lèverait un matin en décidant qu'il voulait des enfants ?
Si Liane ne pouvait prétendre à cette succession, et que se marier était si important, alors ce serait une suite logique.

Tout s'embrouillait dans l'esprit de Mina, malgré toute la ferveur de Beltran qui avait l'air de souffrir presque plus de ce qu'il avait dit que de ce qu'elle lui avait dit elle. 

"Je veux... je veux pas que tu ailles à l'encontre de ce que tu es, Beltran."

Elle récupéra sa main, doucement.

"Je ne suis pas déçue, je suis... je ne sais même pas. J'ai besoin de... de faire le point ? J'ai besoin de réfléchir. Je vais avoir besoin de temps, je crois. Je vais rentrer. Au Collegium."

Ca voulait dire beaucoup, tant Irmingarde passait peu de nuit dans sa chambre et s'était plus ou moins fait une place dans les appartements spacieux du Capitaine.

"Quant à toi, réfléchis aussi. Tu n'as qu'à inviter Ingrid De Girier à danser. Exactement le genre de fille qui souhaite épouser l'héritier d'un grand nom, non ? Lucile adorerait ça"

C'était cruel, et gratuit de sa part de lui dire ça. Mais pas que. Au fond, elle pensait vraiment ce qu'elle lui proposait. Si répondre aux vœux de sa mère était si important à ses yeux, peut-être que Beltran devait s'ouvrir aux autres femmes pour constater que sa compagne depuis quatre ans était décidément une emmerdeuse, et que le bonheur pouvait se trouver ailleurs au bout du compte. Même si elle en creverait de jalousie.

Elle fit un pas de côté et pris la fuite pour de bon cette fois-ci, et finalement, c'est vers le Champs qu'elle se dirigea, pour rejoindre Ezarel et se mettre à pleurer pour de bon contre elle.
Elle était partie du mariage comme une voleuse et fit passer des excuses via Ezarel/Bethaniel/Isabeau.
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 17 avril 2020, 16:49:23
Les mots de Mina frappèrent Beltran au plexus." je veux pas que tu ailles à l'encontre de ce que tu es, Beltran." Elle enleva sa main de celles du Capitaine et enfonça le clou: elle avait besoin de distance, de réflexion et de temps... Tous les mots sonnaient comme ceux d'une rupture. Mais Irmingarde finit sa propre tirade par la pire phrase qu'elle ait prononcée. Inviter Ingrid de Girier? Mais qu'est-ce qui passait par la tête d'Irmingarde pour suggérer une telle chose - bien qu'elle ait raison, ce qui faisait d'autant plus mal.

Beltran ne répondit pas. Il resta immobile mais soudain son visage se fit dur, loin des larmes et tout dans la maîtrise. SOn regard se perdit dans le vide quelques secondes. Quand il battit des paupières, le Commandant des armées de Valdemar était présent. Et célibataire car il n'avait pas de temps à perdre dans la romance ( ou plutôt des miettes qu'il en restait).

"Très bien..". murmura-t-il.

Il prit une inspiration et c'est un noble fringant qui arriva à côté d'Ingrid de Girier... ayant avant bu une sacré quantité d'alcool. Il savait qui elle était par principe d'élimination - et à la gueule joyeuse de la demoiselle. C'était ça qu'Irmingarde suggérait de mettre dans son lit? Elle n'était pas à la hauteur. Et il ignorait si elle savait danser - sûrement, vu son statut. Beltran repéra Isabeau. ELle savait sans doute déjà le drame familial. Liane devait être déjà au courant.
Beltran finit de s'approcher d'Ingrid qui était entourée de la Kestra'chern- qu'il salua galamment - et s'inclina devant Ingrid.
"Beltran de Greenhaven, Commandant des armées de Valdemar. Puis-je vous proposer une danse? Si bien sûr vous acceptez que je vous écrase les pieds... Je vous ferai bien danser aussi ma Dame, si vous en avez l'envie."


Les talents de danse de Beltran étaient bien connus à Haven mais peut-être qu'Ingrid n'en avait pas entendu parler. Très élégamment il s'inclina, la main en avant devant INgrid... et faillit tomber, l'alcool lui étant monté subitement à la tête.

"Oups.. Désolé" fit-il avec un grand sourire.

D'un signe, il fit signe à un serveur qui proposa des boissons alcoolisées au petit groupe. Beltran ignorait combien de verres il avait pris. normalement il tenait bien l'alcool mais l'usage de la petite fiole de Whisky dans son costume avait aidé.
Toujours genre prince charmant, il attendit de voir s'il se faisait rabrouer, auquel cas il fuierait la fête, ou Ingrid acceptait de danser - Ou Pluiechantante. Connaissant cette dernière, il y avait des chances que son masque d'homme fier de lui-même s'ébrèche facilement.

Alors Ingrid?
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: PNJ le 18 avril 2020, 16:42:34
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Ingrid.png)
Ingrid de Girier (http://www.valdemar.fr/forum/index.php?topic=1546.0)

Les paroles de la nouvelle venue étaient toutes empreintes d’exotisme. Le nom de l’Empire, la mention de l’ouest, l’évocation de la mer… Tant de choses dont Ingrid ne connaissait que ce qu’elle avait pu en lire ou en entendre parler – c’est-à-dire pas grand-chose. Néanmoins, elle ne put que hocher la tête quand la femme évoqua la difficulté de trouver les bons tissus ou les bons motifs pour réaliser une tenue de chez elle. Elle, elle n’avait jamais fait dans l’exotisme, évidemment, mais elle avait bien remarqué que certaines vieilles robes n’étaient pas faite de la même matière que celles à la mode. Et, parfois, ce n’était pas facile à adapter. Pourtant c’était des toilettes valdemaranes, même si elles dataient de plusieurs décennies… Alors avec un continent de distance, elle n’imaginait même pas le problème. Mais, bien sûr, elle se garda bien de dire tout ça. Pas question que l’étrangère – ou qui que ce soit à proximité – puisse faire des déductions.

« Je ne connais pas la mode de chez vous, je ne peux donc pas dire si elle est fidèle au modèle ou pas, mais c’est sûr que cette robe vous va très bien, » se contenta donc de répondre la blondinette.

Elle ne put s’empêcher de sourire lorsque la femme raconta qu’elle avait modifié une vieille robe pour la remettre au goût du jour et qu’elle avait trouvé ça amusant.

« J’imagine. »

Elle se mordit l’intérieur des joues pour se retenir de surenchérir. Amusant n’était certainement pas le terme qu’aurait utilisé Ingrid en premier, mais c’était vrai que ça l’était au fond. Elle aimait coudre et broder, les travaux d’aiguille la détendaient et l’occupaient tout en lui donnant l’impression d’être un peu utile. Mère n’avait pas l’intention de lui laisser mettre le nez dans la gestion autrement que pour regarder – dommage, elle aurait pu faire faire des économies au domaine, elle – et les journées à la maison pouvaient vite être longues quand on était désœuvrée. Et puis, voir son travail progresser de jour en jour, jusqu’au résultat final, c’était quand même très gratifiant.

Quand le sujet dévia vers son lien avec les mariés, Ingrid était un poil plus détendue. Mais elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil quand la femme nomma sa profession. Kestra’chern ? Ça ne lui disait rien. Mais ça sonnait exotique aussi, comme son accent, comme sa robe, et c’était donc certainement un métier de là-bas loin à l’ouest. La blondinette hocha donc simplement la tête à l’explication qui suivit – masseuse et oreille attentive, ma foi, pourquoi pas – mais la vraie surprise vint après. La mage Sourcedésert, sa compagne ? C’était probablement une faute de valdemaran, n’est-ce pas ? Parce que toute autre explication était au mieux absurde au pire complètement scandaleuse.

Instinctivement, Ingrid chercha la femme aux cheveux blancs et à la robe criarde dans la foule, tandis que ses lèvres répondaient machinalement à la question. On lui avait appris les bonnes manières depuis sa naissance, elles lui étaient chevillées au corps. Et elles étaient bien utiles quand le reste de son cerveau se déconnectait.

« Non, pas encore. Je m’appelle Ingrid, Ingrid de Girier, » ajouta-t-elle puisque l’étrangère s’était présentée et que la moindre des politesses était de lui rendre la pareille.

Elle allait ouvrir la bouche pour demander plus de détails à la kestra’chern sur sa relation avec la mage – oui bon, ça ne se faisait pas, mais mais… soupçonner quelqu’un sans preuve non plus, n’est-ce pas ? – quand un homme de belle prestance se matérialisa soudain près d’elles. Et se présentait comme ça, de lui-même, de la plus cavalière des façons ! Avant de l’inviter à danser !

Incrédule, presque choquée, Ingrid dévisagea le nouveau venu en silence pendant au moins quelques secondes. Le nom de Beltran ne lui était évidemment pas inconnu – même si elle n’avait aucune idée de ses compétences de danseur – mais comment l’héritier de la grande famille de Greenhaven, a fortiori Commandant des armées, pouvait-il se comporter avec si peu de correction ?! Et voilà qu’il s’inclinait devant elle… et manquait de tomber ?! Ça ne présumait pas bien de ses capacités de danse. Et, lorsqu’il fit signe à un serveur de s’approcher, elle comprit. Il était ivre. Les lèvres de la blonde se pincèrent et elle refusa d’un signe de tête l’offre du serveur. Bien sûr, elle avait bu un verre un peu plus tôt, lorsqu’elle avait grignoté, mais s’enivrer, c’était… un manque total de savoir-vivre !

Malheureusement, ivre ou pas, le Commandant avait de la suite dans les idées et semblait vraiment tenir à l’inviter à danser. Et Ingrid n’avait clairement pas envie d’accepter. Plutôt rester assise sur son banc pendant encore des heures que de danser avec un tel homme. Mais c’était un Greenhaven. Et un homme important. Si elle lui refusait une danse, ça risquait de rejaillir sur sa famille, non ?

« Je suis loin d’être la meilleure des danseuses, Messire, » répondit-elle donc, pour se donner du temps, mais sachant qu’elle devrait accepter s’il insistait.

Sa réponse aurait pu passer pour une minauderie et elle tâcha d’y mettre le ton… mais le regard un peu perdu qu’elle jeta à Pluiechantante la trahissait sans doute.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Conteur le 18 avril 2020, 17:59:22
(https://i.ibb.co/tMtx3Mm/Liselle.png)
Liselle, ménestrelle

Du côté de l'orchestre, tout se passait bien. Liselle était ravie de l'ensemble qu'elle était parvenue à mettre sur pied. Seul bémol, le luthiste semblait parfois oublié qu'il n'était pas seul sur scène s'emportait, en entraînant les autres musiciens. Heureusement pour tout le monde, personne à part un musicien très entraîné n'aurait pu remarquer la chose. Liselle profita néanmoins d'une pause entre deux airs pour aller le rappeler à l'ordre.

«Je te rappelle que j'ai accepté que tu viennes à la condition que tu restes à ta place...»
«Je sais, Liselle. Mais tu sais, ce n'est vraiment pas évident de contenir... mes élans. Je fais de mon mieux...»
«Je le sais, Ronan... mais fais attention. Et si c'est trop fatigant, fais une pause, et nous jouerons des airs où ton instrument ne manquera pas de trop.»
«Non, non, je vais... me contenir.»
«Ok... je te fais confiance, alors.»

Les autres musiciens étaient de retour, la musique allait bientôt reprendre.


(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Firen.png)
PNJ: Firen, Barde

Firen avait été très vexé de ne pas être invité au mariage de Micha. N'avait-il pas été le Barde de la famille de Girier jusqu'à ce que ce petit poseur de Raimon d'Armentières intrigue pour l'éloigner? Il n'avait aucune preuve, mais il était persuadé que c'était cet arriviste d'Yvelin qui avait manigancé pour l'évincer. En vain, vu qu'il n'avait pas été engagé par la famille de Girier. Ce qui n'avait absolument pas surpris Firen. Yvelin était un Barde médiocre. Certes, ses petites ritournelles étaient intéressantes, mais son goût pour la musique surannée était le signe d'un manque de sophistication flagrant. Et franchement, même avec beaucoup d'imagination, il ne parvenait pas à comprendre que quiconque puisse vouloir coucher avec lui. Il avait de beaux yeux, mais pour le reste...

Il avait bien tenté de faire courir quelques rumeurs déplaisantes sur le jeune Barde, mais celui-ci semblait toujours avoir une longueur d'avance sur lui. Quand il avait essayé de le faire passer pour un arriviste prêt à tout pour se faire une place au soleil, on disait déjà partout qu'il était le Barde préféré des vieilles bourgeoises un peu esseulées. Et personne ne semblait intéressé par des ragots sur sa sexualité. Yvelin, dans l'esprit de la plupart, était un être asexué qui ne vivait que pour sa musique.

Firen avait donc abandonné le combat, pour un temps. Et dès l'annonce du mariage, il avait réfléchi à un plan pour ridiculiser Micha et Yvelin. Il savait que ce dernier était en charge de la musique du mariage. Il l'avait observé fouiller les partitions avec la jolie ménestrelle qui lui servait toujours de laquais. Il comptait bien dévoiler sa médiocrité sur la place publique! Quant à Micha... ce serait amusant.

Firen se joignit aux convives alors que le bal battait son plein. Il avait pris soin d'éviter soigneusement les membres de la famille de Girier et s'était avancé jusqu'à l'orchestre. Quelle déception se fut pour lui de réaliser qu'Yvelin n'était pas là, que c'était cette petite poseuse de Liselle, avec un ensemble de ménestrels bouseux, qui animaient le bal. Humilier Yvelin n'était donc plus d'actualité, mais sa meilleure amie ferait l'affaire.

L'orchestre fit une pause. Parfait. Il était temps de mettre son plan à exécution. Liselle, en pleine discussion avec un ménestrel blond (*Quels beaux cheveux! Visage intéressant! Je me demande si...*) ne le vit pas approcher et prendre place sur le podium.

« Mes Dames, mes Seigneurs, je voudrais dire quelques mots...» Il offrit aux spectateurs son sourire le plus radieux et le plus charmant. « Ahh... l'Amour! si insaisissable et pourtant si célèbre! Combien de guerres a-t-il provoqué? Combien de jeunes gens a-t-il réjoui? Combien de cœurs a-t-il brisé? Combien de chansons a-t-il inspiré? L'amour, dames et seigneurs, est le sujet de prédilection des musiciens depuis que l'homme sait chanter. C'est un ritournelle connue de tous, et dont les variations sont infinies. Qu'on la pratique en monodie parfaite ou en polyphonie raffinée, agrémentée de contrepoints, de modulations, de doubles, chaque cœur la connait et le reconnait. L'oreille exercée en reconnait les différentes formes : passacailles, chaconnes, musettes, menuets, passepieds, gigues, loures, sarabandes. Mais les cœurs eux se rient de ses différences et dansent dans l'insouciance, mus par l'instinct sûr de celui qui ne doute pas.» Il fit une petite pause dramatique «L'Amour, belles âmes, est ce qui nous rassemble ici. L'amour d'un père ou d'une mère, qui, telle la basse continue, offre à son enfant un foyer solide et aimant où retourner quand, dans ses envolées lyriques, il s'égare au gré des notes. L'amour entre deux amis, deux frères qui, comme le hautbois et le luth, dialoguent en égaux. L'amour enfin entre deux âmes qui nous offre les contrepoints les plus magnifiques, les variations les plus délicieuses, où deux violes se cherchent et s'évitent, où leur mélodie de croisent, se lient, se séparent et finalement créent ensemble la plus belle des musiques. C'est à cet amour que je voudrais rendre hommage.» Il leva son verre. «Puissent vos partitions, Micha et Kateerid, toujours concorder.»

La foule applaudit bruyamment. Firen était persuadé que personne ou presque n'avait compris son discours. Mais sa voix de Barde, chaude et travaillée, ses talents d'orateur, sa beauté, tout cela rendait son discours inoubliable.

«Ceux qui me connaissent savent que je me suis donné pour mission de célébrer l'amour. Aussi, charmé que je le suis  par celui qui unit Micha et Kateerid - une amitié si forte qu'elle a su se défaire de tous les obstacles pour grandir et devenir Amour - je me dois de leur offrir un présent à la hauteur de leur amour. Moi... ou plus précisément, mes talents de Barde! Je leur offre de devenir leur Barde attitré, de consacrer mon talent et mon temps à écrire des musiques à la hauteur de leur couple!»

Des "ooohhh" et des "aaahhh" parcoururent la foule. Comment décliner publiquement une telle offre? C'était impossible. Pas sans faire de scandale. Pas sans révéler pourquoi ils refusaient son cadeau. S'ils essayaient, Firen comptait bien révéler les petits secrets de Micha.



(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/blondmysterieux.png)
PNJ: Ronan, Ménestrel (?)

Ronan s'était senti mortifié quand il avait réalisé qu'au cours d'un ou deux morceaux, il s'était laissé aller. Il jouait un jeu très dangereux et le moindre faux pas pourrait le révéler aux yeux de tous. Or, s'il ne regrettait pas d'être venu, il ne voulait pas mettre Liselle dans l'embarras. Pas après qu'elle ait si gentiment accepté son offre.

Liselle ne tarda pas à venir lui remonter les bretelles. Et il le méritait. Il lui promit de faire attention. Il s'apprêtait à reprendre sa place quand une voix forte se fit entendre derrière lui.

Firen! De quel droit osait-il s'inviter à ce mariage!

Ronan l'écouta, chaque minute plus consterné par le discours du Barde. Il lança à Liselle un regard paniqué. Jamais il ne pourrait égaler une telle éloquence...

Et le cadeau de Firen qui était en fait un piège. Comment les mariés pourraient-ils se sortir de là? Ce serait une véritable offense à la bienséance s'ils refusaient. Et s'ils le limogeaient par la suite, quel scandale cela provoquerait!

Il devait faire quelque chose. Mais quoi?

«Quel magnifique cadeau!»

Il avait le cœur au bord des lèvres, mais sa voix, parfaitement habituée à fonctionner même enrouée par un trac profond, résonna parfaitement.

«C'est que vous m'avez pris de vitesse, noble Barde, je comptais moi-même offrir mes services aux mariés dès que l'occasion se présenterait!»

Ce qui était un énorme mensonge. Il était là incognito et il prenait un risque inconsidéré en attirant l'attention sur lui. Heureusement, à cette distance, personne ne pourrait l'identifier.

«Toi?» Le ton était un rien méprisant, amusé surtout. «Ménestrel, je crois que tu présumes de tes droits.»

«Ménestrel? Je suis Barde, et je peux le prouver.» Il se tourna vers la foule. « L'agilité de ma langue ne saurait tenir la comparaison avec celle de messire Firen. Je ne suis qu'un jeune Barde qui souhaitait offrir ses talents, certes moins renommés mais non moins nombreux, aux mariés. Je ne ferai aucun grand discours sur l'amour, car, à mes yeux, l'amour se passe de belles déclarations. L'amour se niche dans les mots du quotidien, dans les gestes partagés, dans les sourires, les silences, on l'entend dans le bruit des draps froissés, on le perçoit dans la douce odeur d'une gaufre chaude, on l'effleure sur les motifs d'une tunique...» Il laissa mourir sa voix. Et il réalisa subitement qu'en parlant avec son cœur, il en avait trop dit sur lui-même. Il se força à ignorer le regard que son amant lui lançait forcément et continua. «Je ne pense pas que l'amour mérite des mots savants ni des mélodies sophistiquées. La mélodie de l'amour est aussi douce et simple que le bruit de la pluie dans la gouttière, que le murmure du vent dans l'herbe, que le chant des insectes dans les prés. L'amour n'a nul besoin de hérauts, car il arrive partout inopinément, prenant jeunes et moins jeunes, hommes et femmes par surprise. Il porte en lui-même sa propre histoire, ses propres aventures, et les raconter, c'est risquer de le priver de son aura de magie.» Il adressa un sourire radieux à la foule. «Non, bonnes âmes, un Barde est inutile pour parler d'amour, car vous avez tous, au fond de vous, la plume pour coucher ses mots.» Il se tourna vers le couple fraîchement marié, mais regarda au-dessus d'eux. «Je ne promets nul récit épique pour raconter votre amour, nulle saga pour porter votre légende. Je vous offre le chant de la vie, du quotidien, de l'amour du travail bien fait, de la peur, de la peine, des enfants qui naissent et grandissent, des aînés qui vieillissent et se fanent. Je vous offre un air pour chaque étape de votre vie, une mélodie pour chaque rêve, une danse pour chaque réjouissance.»

Le silence se fit dans la foule. Puis quelqu'un commença à applaudir, et tous suivirent le mouvement. Ronan s'inclina, peinant à cacher l'immense sourire qui s'étalait sur son visage.

*Prends ça, Firen!*

Liselle s'avança et fit taire la foule.

«Serait-ce un défi que vous lancez, Barde Ronan?» Il acquiescça. « Un défi de Bardes a été lancé, Firen, vous êtes tenus de de le relever sous peine de perdre la face.» Firen fit signe qu'il acceptait. «Je tiendrai lieu d'arbitre impartial et je choisirai les modalités du duel.» Elle réfléchit quelques instants. «Mais puisque nous sommes à un mariage, et qu'il s'agit de rester dans un esprit festif, je laisserai la foule décider du thème sur lequel vous vous opposerez. Je vous donnerai un thème musical et chacun à tour de rôle devra proposer un couplet. Si la première chanson ne devait ne pas être suffisante pour vous départager, une seconde épreuve, consistant en une improvisation sur un air connu, sera organisée.» Elle se tourna versa la foule. «Je passerai parmi vous pour prendre notre de vos idées de thèmes, et la plus populaire serait utilisée pour le défi.»

Elle fit signe à l'orchestre de reprendre et tira Ronan à l'écart.

«Tu es complètement fou! D'accord, tu arrives à parler en contrefaisant ta voix, mais chanter?!?!»

«Je ne pouvais pas le laisser faire ça! Et les gens ne voient que ce qui les arrange. En plus, je t'assure qu'il ne dira rien, s'il m'a reconnu.»

«D'une certaine manière, tu es encore plus cinglé que Firen!»

[ Merci de préciser le thème que vous donnez à Liselle lors de votre prochain post.]
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Pluiechantante le 18 avril 2020, 18:33:32
«Merci! J'avais peur qu'elle soit trop exotique les goûts d'ici.»

En fait, Pluiechantante aurait été ravie de choquer. Elle était d'humeur à réformer la société valdemaranne à elle seule. Cette robe n'était qu'un premier modeste pas vers ce but.

La jeune femme se présenta, raidement. La kestra'chern avait-elle commis un impair? Sans doute. Les règles régissant la vie publique à Valdemar étaient aussi nombreuses qu'absurdes, surtout chez les nobles.

Puis soudain, le Commandant Beltran fit irruption dans la conversation. Il était manifestant ivre. Il invita Ingrid à danser, ou tout du moins, c'est ainsi que Pluiechantante l'interpréta. Elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils. N'était-il pas en couple avec une Héraut. Liane en parlait souvent. Peut-être s'étaient-ils séparés...

Quand Beltran manqua de basculer en avant, elle eut presque pitié de lui. Pauvre homme. Sa vie devait être bien compliquée pour le pousser à se mettre dans des états pareils. Il était à deux doigts de se ridiculiser, même selon les standards plutôt permissifs de Pluiechantante.

Finalement, Ingrid lui lança un regard implorant. Elle ne savait pas comment refuser. Visiblement, on ne lui avait pas appris à rembarrer quelqu'un d'un rang aussi élevé.

«Commandant, j'ai peur que la danse ne soit pas très bonne pour votre... équilibre. Et Ingrid et moi étions en pleine discussion. Par contre, je suis sûre que Sourcedésert sera très contente si vous lui parlez. Je crois qu'elle m'en veut de l'avoir fait venir. Mais je voulais danser... et sans ma cavalière préférée, ce bal aurait été bien triste.»

La musique s'était tue, sans doute les musiciens faisaient-ils une pause. Mais soudain, le silence se fit parmi les invités. Un homme se tenait sur le podium de l'orchestre et s'adressait aux invités. Pluiechantante l'écouta, perplexe. La rhétorique de l'homme était bien trop enlevée pour son niveau de valdemaran. Et il faisait appel à des notions totalement étrangères à la kestra'chern. La musique, elle n'y connaissait pour ainsi dire rien.

Puis un deuxième Barde se mit à parler. Elle trouva son intervention bien plus touchante et vraie que les fanfaronnades du premier. Et un duel de Bardes fut décidé. Elle ne savait pas si elle devait être heureuse ou pas, mais elle se réjouissait d'assister pour la première fois de sa vie à un de ces fameux duels.

«Ingrid, lequel a le mieux parlé? Moi je préfère le deuxième. Il parle avec le cœur, et ça s'entend.»

Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kateerid de Girier le 18 avril 2020, 21:02:45
Micha a un mouvement pour aller chasser Firen. Ce serait pas très prudent, mais c'est son premier mouvement
Kate le prend par la main pour l’en empêcher.
Ils parlent à voix basse.

"Je vais le buter. Lui faire boire de l'or en fusion et enterrer son cadavre sous mon atelier"
"Ce serait gâcher de la matière première!"
"Rien ne m'empeche de l'ouvrir pour récupérer mon or, une fois qu'il est mort."
"Ah oui... Je viens de lier ma vie à la tienne, je dois donc te porter assistance, ça me semble évident. Le parjure c'est mal"

Micha ricane et revient a coté de Kate en attendant la fin du discours de Firen.
Puis Firen propose de devenir leur barde. Et là il boue de rage.
Puis Ronan intervient et il s’arrête.

"C'est qui celui-là?"

Kate plisse les yeux, perplexe.

"Il ne me dit rien. Rien du tout. C'est curieux tout de même. En soi, je préférerais un simple apprenti ménestrel à Firen, bien sûr, mais il y a quelque chose qui m'échappe. Par exemple pourquoi il fait ça. Pourquoi il prend ce risque. Firen est un connard, mais un connard célèbre."

"On le perçoit dans la douce odeur d'une gaufre chaude, on l'effleure sur les motifs d'une tunique..."

"Oh l'imbécile..."

Trop en colère par la suffisance éhontée de Firen, Kate ne "lit" pas entre les lignes.

"C'est cet abruti masochiste d'Yvelin! Putain, il avait une invitation, quel besoin il avait de venir caché?"

Kate tourne son visage au ralenti vers Micha, puis vers Ronan, puis de nouveau vers Micha.

"Micha, je n'ai rien contre Yvelin, mais je déteste qu'on me prenne pour une idiote."

Elle aurait déjà trouvé stupide de sa part de venir en tant qu'invité, mais intriguer pour se glisser sur scène, et finalement ne pas pouvoir s'empêcher de jouer le chevalier servant...

"On aurait réussi à se débrouiller pour se débarrasser de cette face de rat magouilleur, là les choses se compliquent, et c'est entièrement sa faute."
"On aurait put. Peut-être. Mais les choses sont telles qu'elles sont... Putain, il va pas invoquer un duel de bardes, quand même?"
"..............."
"Oh putain les cons."
"Tu as assez d'or pour les deux?"
"On ne manque jamais d'Or chez les De Girier"
"Je savais que j'avais bien fait de t'épouser"
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Lucinda Brolin le 20 avril 2020, 22:42:19
Lucinda avait fini de converser tranquillement avec Kate quand le bal avait été lancé. Elle avait alors retrouvé son époux le temps d'une danse, puis d'une deuxième, mais ensuite, elle avait été s'assoir, son état ne lui permettant pas de danser davantage, chose qu'elle adorait. La Barde en profita pour observer l'orchestre, le sourire aux lèvres. Elle avait reconnu Liselle bien sûr et quelques-uns des musiciens présents. L'atmosphère qui régnait était agréable, tout ce qu'on pouvait attendre d'un mariage. Elle fut occupée ensuite à discuter avec quelques personnes intéressées par le vin, qu'elle redirigea vers Joshua. Celui-ci les accueillit volontiers. Distraite, la jeune maman observa le Héraut... Irmingarde, oui c'était cela, et le Capitaine Beltran, quittant la salle en trombe. Elle se demanda quelle mouche pouvait les avoir piquée. Plus loin, elle avisa deux Tayledras dans des tenues somptueuses de couleurs et de travail rafiné. Elle apprécia la diversité qu'elles amenaient au mariage.

La musique s'arrêta un petit instant et Lucinda vit Firen s'avancer devant l'orchestre et prendre la parole. Elle l'écouta les sourcils froncés. Certains passages de son discours lui parurent étranges, ou en tous cas, elle n'auraient pas forcément formulé les choses ainsi, mais dans l'ensemble elle trouvait qu'il avait su arranger ses phrases par de jolies tournures pour se mettre en valeur. Elle applaudit avec la foule, et jeta un oeil aux mariés... qui n'avaient pas l'air de sauter de joie. Peut-être était-ce une surprise à laquelle il ne s'attendait pas ?

Et non content de s'arrêter là, un second Barde, qu'elle ne reconnut pas, pris à son tour la parole. Elle se retrouva beaucoup plus dans ce qu'il disait de l'Amour et se dit qu'il avait su trouver les mots justes. En tous cas, qui correspondaient plus à ce qu'elle en vivait. Il était doué. Un duel était donc lancé. Vu le talent des deux hommes, cela promettait une bonne joute verbale. Elle avait hâte de les entendre s'affronter.

Alors que la ménestrelle passait prendre les thèmes dans la foule, elle lui fit un petit signe. Elles s'étaient déjà croisées quelques fois au Collegium, mais ne se connaissaient pas plus que ça. Elle la salua et lui proposa la thématique du changement de saison. Ce n'était pas trop large, tout en offrant divers axes poétiques selon les saisons choisies. La Barde se dit que ce genre d'exercice lui manquait parfois. Curieuse, elle laissa son regard errer sur la foule, observant la réaction des personnes présentes à cette joute verbale.
Titre: Re : Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Beltran le 21 avril 2020, 10:20:09
Beltran était saoule mais pas assez pour comprendre qu'Ingrid lui soumettait un refus. Mais comment allait-il rendre Mina jalouse si il n'arrivait pas à séduire une noble donzelle. Il s'en voulait déjà mais il avait l'alcool triste. Il capta bien le regard entre Ingrid et Pluiechantante et ça éveilla un soupçon de self-estime en lui. Il était en train de se ridiculiser. Parce que Mina n'était pas là. Elle lui aurait passé un savon, si elle savait à quel point il avait bu.

Beltran allait s'excuser et s'enfuir quand Pluie prit la parole. Là, Beltran haussa un sourcil. Lui, aller voir une mage. ll était saoul pas fou.

"Je m'excuse mes Demoiselles..." finit-il par dire pour conclure. "Profitez bien du duel, c'est très.. instructif".

Il salua maladroitement et laissa les deux femmes ensemble à discuter du duel. Lui, il en avait déjà vu et l'appel d'un bain chaud et d'un lit frais lui faisait plisser des yeux dans la lumière du jour. Il fit le chemin en titubant le moins possible, priant qu'il n'y ait personne pour s'adresser à lui sur le chemin. Finalement il atteignit ses appartements. Une fois la porte refermée, le Commandant des armées de Valdemar regarda autour de lui: tout semblait vide. TRop vide. Alors il se mit à pleurer.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: PNJ le 21 avril 2020, 20:38:16
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Ingrid.png)
Ingrid de Girier (http://www.valdemar.fr/forum/index.php?topic=1546.0)

Ça pour être exotique, la robe de la jeune femme l’était. Mais pas « trop » aux yeux d’Ingrid, dont les compliments étaient sincères. Si elle avait dû commenter la robe de la femme aux cheveux blancs, en revanche, les « trop » auraient sans doute fusé. Mais elle n’allait certainement pas critiquer à haute voix la toilette criarde d’une personne qu’elle ne connaissait pas, surtout qu’elle ne connaissait pas non plus son interlocutrice. Du moins, jusqu’à ce qu’elle se présente et présente ladite personne comme sa compagne.

La cadette des de Girier n’eut cependant pas le temps d’investiguer ce que le terme « compagne » signifiait dans la bouche de la Kestra’chern qu’elles étaient interrompues par le Commandant des Armées. Choquée, désemparée, perdue, la blondinette oublia complètement ce qui lui posait question un peu plus tôt. Les fautes (éventuelles) de valdemaran de Pluiechantante n’étaient rien comparées au manque de manière de Beltran. On ne lui avait appris ni à rembarrer quelqu’un de si haut rang ni à gérer un homme ivre. Les hommes bien élevés ne devaient pas s’enivrer ! Surtout en public ! Heureusement la Kestra’chern semblait avoir compris le regard qu’elle lui avait lancé et elle répondit de façon plus catégorique qu’elle au Commandant.

Soulagée, tant par l’intervention de Pluiechantante que par l’abandon de Beltran, Ingrid loupa complètement la nouvelle formulation un peu étrange de son interlocutrice. Et aurait-elle eu l’esprit en mesure de noter que la mage était « la cavalière préférée » de l’étrangère, le remue-ménage et les discours des deux Bardes auraient de toute façon détourné son attention.

« Bonne soirée, Messire, » répondit-elle toutefois lorsque le Commandant pris congés.

Elle était polie et elle avait des manières, elle.

Mais elle était comme tout le monde, captivée par les paroles des deux Bardes. Le premier maniait l’art de la parole comme personne. Il était beau, il parlait bien, il mettait l’emphase où il fallait, ménageait des pauses captivantes et, si Ingrid ne comprenait pas la moitié des mots qu’il utilisait, elle était subjuguée et forcément d’accord avec lui. Lorsqu’il se tut enfin, elle fit comme la majorité des invités : elle applaudit. En revanche, elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil à la proposition qui suivit. S’offrir comme Barde attitré de Micha et sa femme ? D’un couple d’artisans ? Riches, certes, mais artisans quand même. Et sans qu’ils aient rien demandé, en plus ? Ça sonnait louche, ça. La blondinette n’eut pas le temps de formuler consciemment la pensée que l’homme en voulait sans doute à l’argent de ses cousins – il ne serait pas le premier, après tout, il suffisait de voir ses parents… – que le deuxième Barde prenait la parole.

Instinctivement, la préférence d’Ingrid allait au premier. Il avait meilleure allure, plus de prestance, plus de… ce truc-là qui fait les Bardes. Mais le second n’était pas en reste tout de même. Et son attitude était moins celle d’un poseur… Et le commentaire de Pluiechantante lui fit remarquer que, effectivement, ses paroles sonnaient plus justes. En fait, elle était incapable de se rappeler vraiment les mots du premier. Aussi applaudit-elle également le second.

« Je ne sais pas, répondit-elle à la question de la Kestra’chern. Le premier parle bien, mais je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. »

Elle ne dit rien de ses soupçons quant à sa vénalité. Surtout que le deuxième avait renchéri. Deux Bardes pour un ménage d’artisans ? Absurde.

« Le second semble plus sincère, oui. En tout cas, ses mots sont plus simples. Mais les Bardes sont censés utiliser des images, non ? »

Lorsque la ménestrelle s’avança dans la foule pour collecter les propositions de thèmes, Ingrid ne prit même pas le temps de réfléchir.Les méfaits de l’alcool s’échappa de ses lèvres avant même qu’elle ne le réalise.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Pluiechantante le 24 avril 2020, 09:12:01
Dès que le commandant fut parti, Pluiechantante adressa un chaleureux sourire à Ingrid. Elle était rassurée d'avoir pu éviter la corvée de danser avec un homme ivre à la demoiselle. Surtout cet homme ivre. Elle comprenait suffisamment bien les rouages de la politique valdemarane pour avoir conscience de la position dominante qu'avait Beltran et de la difficulté pour une jeune fille peu expérimentée de se refuser à lui, même pour une danse.

Puis le duel de Bardes s'annonça et la kestra'chern en profita pour tenter de dérider un peu la demoiselle. Que la vie devait être ennuyeuse quand on s'imposait un tel carcan!

«Je crois que les Bardes doivent utiliser les mots qui vont au cœur, et que ces mots-là dépendent du cœur qui les entend.» Elle, en tout cas, préférait les paroles simples aux métaphores alambiquées. «Je pense que le premier est plus expérimenté. Il sait comment mettre la foule avec lui. Le deuxième est plus dans la spontan...» Le mot lui échappait. «Spontanité? Il agit et réfléchit moins.»

Quand Liselle arriva près d'elle, Pluiechantante suggéra un thème très à propos dans ce mariage: l'or.

Elle ne put s'empêcher de lancer un coup d'œil à la mariée, qui semblait atterrée de la situation. Sans doute un duel de Bardes n'était pas ce qu'on attendait pour un mariage? Elle s'excusa auprès d'Ingrid et parcourut agilement la foule pour rejoindre Kateerid.

«Ton mari est très beau, toutes les filles doivent être jalouses. Tu es contente du mariage?»
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Micha de Girier le 24 avril 2020, 10:58:35
Micha était attéré par ce qui venait de se passer. Un mariage jusque là paisible et sympathique, bien qu'un peu lointain, de son point de vue, qui tournait maintenant au cauchemar. Heureusement, il avait bien choisi son épouse, car en quelques mots de plaisanterie, elle réussit à dénouer le noeud qu'il avait à l'estomac.

N'empêche, est-ce que c'était cher, un tueur à gages?

Là-dessus une splendide étrangère en robe dorée et violette s'approcha d'eux. Putain, encore des mondanités. Micha soupira et enfila sa personna publique. L'étrangère s'adressa à Kate en déclarant Micha beau. Celui-ci adressa à la Kestrachern un clin d'oeil:

"Beau et fier de l'être, Dame."

Liselle passa ensuite près d'eux pour demander un thème. La Trahison avait envie de répondre Micha. Mais il se retint et proposa L'espoir de devenir parents.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kateerid de Girier le 24 avril 2020, 12:16:37
Dans ce maelström de sentiments, Pluie s'approcha, et c'était un peu comme si l'atmosphère s’allégeait en sa présence.
Kate lui fit un sourire sincère, un des rares de ce mariage, le reste n'étant que des mondanités.

"C'est une belle fête, qui se déroule... déroulait comme prévu jusqu'ici." répondit-elle avec un sourire un peu forcé.

Plus tard, si elles arrivaient à se revoir comme l'espérait plus que jamais Kate, elle lui expliquerait les tenants et aboutissants de ce drame sentimental sur fond de combat musical. Mais ce n'était ni le lieux, ni le moment. A la place, elle fit les présentations officielles:

"Micha, voici Pluiechantente, je t'en ai déjà parlé. Pluie, mon très beau mari oui, Micha De Girier."

Et au regard qu'elle lança à Pluie, protégée par la haute silhouette de son époux, il était clair que la jeune mariée était bien plus sensible à la beauté de son invité.
Kate reprit une expression normale quand Liselle demande un thème. Elle avait une bonne idée de ce que Micha brûlait d'envie de dire, puisque c'était son cas aussi. Cependant, celui qu'il annonça la fit blanchir un peu. C'était rude, et angoissant.
Et elle n'allait pas proposer l'angoisse, n'est-ce pas? Finalement, elle annonça:

"L'amitié."
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Conteur le 25 avril 2020, 21:48:36
Une marque plus tard....

(https://i.ibb.co/tMtx3Mm/Liselle.png)
Liselle, ménestrelle

Liselle était ce qu'on pouvait appeler une amie en or. Malgré l'absurdité de la situation, elle décida d'aider Ronan à se sortir du pétrin où il avait joyeusement mis les pieds. Elle n'était pas prête à voir son meilleur ami se ridiculiser en public, alors elle prit les mesures nécessaires pour le protéger. Et tant pis s'il lui en voulait par la suite.

Pendant des années, Liselle avait souffert d'un trac énorme avant de monter sur scène. Rien n'y faisait ni les exercices de respiration ni sa préparation, elle était terrifiée avant chaque concert. À court d'idées, elle était allée voir un Guérisseur qui lui avait fourni une teinture d'herbes relaxantes. Le dosage était très faible, car le but était de la calmer, pas de la faire dormir. Le produit avait fait des miracles. Par la suite, l'expérience aidant, elle avait finalement appris à calmer ses nerfs. Et si elle n'utilisait plus ladite teinture depuis des années, elle en avait toujours un petit flacon sur elle. C'était bien utile pour s'endormir dans une auberge bondée. Ou pour assommer un Barde rival.

Après avoir fait le tour des convives, Liselle eut la difficile tâche de choisir le thème. Et, ironiquement, celui qui plut le plus à la foule fut celui de l'amitié. Elle se réjouissait presque d'entendre la création des deux Bardes sur le sujet.


(https://i.ibb.co/tMtx3Mm/Liselle.png)
PNJ: Liselle, ménestrelle
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Firen.png)
PNJ: Firen, Barde
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/blondmysterieux.png)
PNJ: Ronan, Barde

Après plusieurs morceaux propices à la danse, l'orchestre se tut. Les gens, instinctivement, s'approchèrent de l'estrade. Ronan et Firen prirent place de part et d'autre de Liselle, prêts à en découdre. Trois chaises avaient été installées, pour permettre aux participants et à l'arbitre de l'asseoir s'ils en ressentaient le besoin.

Liselle les avait avertis du thème une demi-marque plus tôt, pour leur laisser le temps de se préparer et de réfléchir un peu au sujet. Elle espérait que Ronan ne se ferait pas trop ridiculiser par Firen. Tout talentueux qu'il était, Firen avait des années expériences derrière lui. Et ce serait particulièrement dur pour Ronan de perdre la face devant l'homme qu'il aimait.

Le silence se fit dans la foule et l'orchestre entama un air plutôt connu, sur lequel il était simple d'improviser des paroles et des contre-chants. Liselle avait tiré à pile ou face et c'était à Ronan de commencer. Il se leva, Firen resta assis.

♫L'Amitié est un bien grand mot,
Souvent je n'ose le convoquer
De crainte de le galvauder.
Je l'avoue: il m'effraie bien trop!

Et tous n'ont pas mes réticences
On se pare de ses couleurs,
On se drape de sa grandeur,
On l'utilise sans nuances. ♫



Ronan était plutôt satisfait de son introduction. Commencer lui avait permis de choisir un angle précis pour aborder le thème. Il attendait de voir ce que Firen lui répondrait.


♫Mais un mot n'a d'existence
Que par ceux qui en font usage.
Qu'importe ce qu'en dit le sage,
Le Poète mène la danse.

Une amitié signifiera
Amour inavoué pour l'un
Pour l'autre rêves en commun
Pour le dernier rire aux éclats.♫



Firen s'amusait visiblement beaucoup. Il offrait au public son sourire éclatant et il savait que celui-ci le lui rendait bien. Il ne put retenir un petit coup d'œil méprisant vers Ronan.

♫Impossible alors de s'y fier
S'il n'a que le sens qu'on lui donne!
Si à chaque fois, je tâtonne,
J'hésite, quel temps gaspillé!

Es-tu l'ami qui crois m'aimer,
Et qui me voudra dans sa couche?
Es-tu celui que rien ne touche
Et qui voudra m'utiliser?♫



Ronan savait qu'il avait mieux fait sur le fond, cette fois. Et la forme était plutôt bonne, même si on sentait qu'il préférait les phrases simples aux déclarations grandiloquentes.

♫Je suis l'ami que tu désires,
Quand au cœur de la nuit tu pleures,
Délaissé par ton beau-parleur,
Qui préfère un autre avenir.

Qu'importe le sens que tu prêtes
À ce mot tellement précieux
Je te promet devant les Dieux,
Que je serai ton interprète.♫



Ronan lança un regard sidéré à Firen. Celui-ci l'avait donc démasqué. Ces dernières paroles ne laissaient plus place au moindre doute. Et il se permettait même de lui faire des avances? Avait-il perdu l'esprit? Sur la fin, d'ailleurs, l'élocution de Firen s'était faite plus brouillonne et il était arrivé en retard sur l'accord.

♫Nul doute que tu sais fort bien,
Comprendre ce que tu désires,
Dans les silences et les soupirs
D'amis que tu espères tiens.

Moi, je préfère m'annoncer
Comme l'ami de quelques-uns
Comme le copain de certains,
L'amant de (il s'interrompit et sourit.)... non, restons muets!♫



Plutôt fier de sa conclusion, Ronan adressa un sourire ravi à la foule. *Vas-y Firen... fais mieux que ça!*

Mais Firen ne chanta pas. L'accompagnement continua quelques mesures puis les instruments se turent.

«Euh?»

Firen était resté assis. Sa position, à bien y regarder, était étrange. Comme s'il s'était endormi. Liselle s'approcha de lui et le secoua, puis elle se tourna vers la foule, un peu inquiète.

«Il semblerait que Firen ait fait un petit malaise. La chaleur sans doute. Y a-t-il un Guérisseur dans la salle?»

«J'espère que ce n'est pas grave!»

 Ronan n'était pas vraiment inquiet, mais il ne souhaitait pas non plus à Firen d'être gravement atteint.

Puis il s'inclina en direction de la foule.

«Eh bien... un duel contre un Barde évanoui n'ayant pas grand intérêt, je pense qu'il serait plus adéquat d'arrêter. Arbitre?»

«Oui, décrétons un match nul pour ce soir! Orchestre, reprenez s'il vous plaît.»

L'orchestre entama une valse. Liselle fut rapidement rejointe par une jeune femme enceinte, qui se déclara Guérisseuse. Pendant que celle-ci auscultait Firen, Liselle prit Ronan à part.

«C'est le moment de t'éclipser. Et vite! File, on se voit demain!»

Ronan lança un regard inquiet vers la foule.

«Tu as raison. Merci encore... tu es vraiment la meilleure des amies.»

«Je sais... allez, du balai!»

Ronan lui donna un baiser sonore sur la joue, ramassa ses instruments et s'arrangea pour disparaître au plus vite. Maintenant que l'excitation était retombée, il se sentait particulièrement idiot.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kateerid de Girier le 26 avril 2020, 14:36:03
C'est le thème proposé par Kate qui remporta les suffrages. Réelle préférence ou désir de flatter la jeune mariée, les deux lui conviennent, du moment où on échappe au thème de Micha.
Même si celui sur l'alcool aurait pu être drôle.

Ce fut à Yvelin de commencer. Il fallait bien admettre qu'il était plutôt bien grimé, et qu'elle ne l'aurait pas reconnu.
Quel imbécile, vraiment !
Quoique Firen était largement à son niveau de bêtise, dans le genre.
Kate se rapprocha de Micha pour attraper sa main gauche et y mêler ses doigts, et commença à écouter.

Yvelin l'exaspérait, mais elle devrait reconnaître son talent évident. Bien moins pompeux que celui de Firen, le genre qui plaisait aux rombières. Cependant, Firen avait des idées intéressantes également.
Et une fâcheuse manie d'en profiter.
Quand il osa, sous couvert du duel, proposer à Yvelin de venir se consoler dans ses bras, Kate ne put retenir:

"Le cafard..."

Elle serra plus fort ses doigts autour de ceux de Micha. Il n'allait pas du tout aimé voir Firen faire du rentre-dedans à l'homme qu'il aimait. C'était du dernier degré de la bassesse. Une provocation que son époux aurait bien du mal à encaisser.

Mais, miracle - ou intervention moins divine - le duel prit fin quand Firen... s'endormit ? Sérieusement ?
Kate lança un regard incrédule à Micha, puis à Liselle.

"Qu'est-ce qu'il se passe encore?"

Après s'être assuré que Firen n'était pas mort - elle n'était pas certaine d'avoir envie de s'interroger sur ses sentiments à cet égard - et constater qu'Yvelin s'était fait la malle, elle tira sur le bras de Micha.

"Allons danser. S'il te plait. Essayons de faire en sorte que la soirée finisse bien, et ensuite nous... nous rentrerons. D'accord?"
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: PNJ le 29 avril 2020, 21:08:04
(http://www.valdemar.fr/forum/images/avatars/Valdemar/Ingrid.png)
Ingrid de Girier (http://www.valdemar.fr/forum/index.php?topic=1546.0)

À présent que le Commandant Beltran s’était éloigné, Ingrid se détendait. Elle n’avait pas noté les sous-entendus de sa voisine et était tout prête à excuser ses erreurs de valdemaran ou l’imperfection de ses manières par ses origines et sa gentillesse. Après tout, ce n’était pas de sa faute si elle n’avait pas reçu une éducation valdemaranne complète, et elle lui était reconnaissante d’avoir signifié à l’Héritier de Greenhaven que sa présence n’était pas bienvenue. Elle, elle n’aurait jamais su le faire.

Aussi, la blondinette ne se fit-elle pas prier pour répondre à Pluiechantante quand celle-ci détourna la conversation vers les Bardes. Elle ne pouvait qu’être d’accord avec la Kestra’chern quand elle disait que le premier avait l’air plus expérimenté et hocha la tête quand elle parla du deuxième.

« Spontanéité, oui. Il a l’air en tout cas. »

Après, savoir si c’était une réalité ou juste une impression était difficile. Ça restait un Barde, et elle n’était pas certaine que la spontanéité fasse vraiment partie de leurs traits de caractère. Du moins, pas dans leur métier.

Une fois que la ménestrelle fut passée demander leurs propositions pour le duel des deux Bardes, Pluiechantante s’excusa et Ingrid la salua d’un sourire et d’un « Bonne soirée » sincère – pour une fois, pourraient dire les mauvaises langues. Elle, assise sur son banc, n’avait pas l’intention d’en bouger. Elle aurait aimé pouvoir danser un peu, mais elle n’avait pas envie de se risquer dans la foule et de se voir invitée par un rustre, un ivrogne ou pire.

De sa place, elle continua donc à observer les évolutions des invités, avant d’écouter le duel des Bardes qui finit bien plus rapidement qu’il n’aurait dû. Dommage. Si elle ne savait pas trop quoi penser des deux concurrents, la prestation était intéressante et elle n’avait pas souvent l’occasion – pour ne pas dire jamais – d’assister à une telle démonstration de talent. Mais, puisqu’elle se terminait et que la soirée avançait, la blonde se décida à se lever. Elle n’avait toujours pas été saluer son cousin et sa femme et elle ne pouvait décemment pas quitter la fête sans l’avoir fait. Aussi traversa-t-elle la place jusqu’à Micha et sa femme, en essayant d’éviter au maximum les invités qui avaient l’air le plus aviné, avant qu’ils ne retournent danser.

« Bonsoir Micha, déclara-t-elle avant de sourire à la jeune femme qui l’accompagnait en attendant que son cousin la présente. C’est une très belle fête – pas question de dire qu’elle trouvait tout ça de très mauvais goût –  et je vous souhaite plein de bonheur à tous les deux. »

Puis elle s’éloigna de nouveau du cœur de la place, pour attendre en périphérie la fin des festivités et que ses parents se décident à rentrer. À tous les coups, ils avaient réussi à obtenir encore quelques couronnes de l’Oncle Sertan et elle aurait droit à toutes leurs critiques sur la famille, la fête et les invités pendant le chemin du retour. Père et Mère étaient les premiers à défendre la branche artisane de la famille quand ils avaient besoin d’argent… et les premiers à la critiquer quand ils l’avaient obtenu…

[HJ : Fini pour moi sauf si il y a encore besoin.]
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Kalaïd le 03 mai 2020, 14:05:55
Kalaïd sourit lorsque sa femme trouva un subterfuge pour les « débarrasser » de la tornade. Bon visiblement elle avait vraiment envie de danser, ce n'était pas vraiment une bonne nouvelle pour lui, mais en même temps comment lui refuser alors qu'elle faisait tous ces efforts pour le convaincre, pour leur dégager du temps, et qu'elle le voulait apparemment autant ?

Ils dansèrent donc, enfin dansèrent... En ce qui concernait Kalaïd l'opération consistait principalement à éviter les pieds de sa compagne pour ne pas en faire des crêpes, tout en essayant de suivre le rythme de la musique, quand il arrivait à en identifier un. Pas terrible tout ça, du moins était-ce l'impression qu'il en avait.

Fort heureusement pour lui, la mission fut de courte durée, car tout cela fut interrompu par un genre de... Duel ? D'un style qui ne lui parlait pas vraiment il faut dire. Un affrontement se fait à la pointe d'une épée ou il ne se fait point, ou en tout cas pas avec tout un tas de phrases qui riment... Et en plus un sujet sur l'amitié, donc fort peu intéressant pour Kalaïd qui n'avait que peu d'amis. Et en parlant de ça, il n'avait pas vu Fitz. Comment avait-il fait pour réussir à échapper à ça ? Et où donc était passé Beltran ? Kalaïd jeta un œil autour de lui avant de le trouver. Il avait l'air... Joyeux... Ou pas, mais en tout cas imbibé. Il le vit saluer et quitter le groupe de dames avec lequel il était. Il n'avait pas l'air très bien... Et Kalaïd ne connaissait que fort peu la vie sentimentale de son chef mais il était presque certain que pas une de ces dames n'était sa compagne. Il faudrait sans doute lui laisser un peu de temps mais être attentif à lui à l'avenir. À l'occasion il en glisserait un mot à Fitz...
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Thalyana le 09 mai 2020, 11:44:08
Thalyana s'amusait beaucoup. Elle n'avait pas souvent eu l'occasion de danser avec un homme, et encore moins avec son mari, qui avait été souvent absent. Elle n'était pas très à l'aise dans les danses raffinées qui étaient de mise ce soir. Mais elle comprit rapidement qu'il suffisait d'adapter les pas qu'elle connaissait pour faire illusion. Finalement, toutes les danses se basaient sur les mêmes gestes.

Le duel de Bardes l'amusa beaucoup. Elle n'était pas très versée dans la poésie et la musique, ses connaissances étaient celles d'une jeune fille qui chantait des airs populaires pour se donner du courage. Mais elle savait reconnaître le talent chez les autres. Et les deux Bardes étaient très doués.

Quand le plus âgé des deux perdit conscience, elle fronça les sourcils, perplexe. Puis elle se proposa pour venir ausculter le pauvre homme. Un coup d'œil rapide lui suffit pour déterminer que l'homme ne s'était pas évanoui. Il s'était simplement endormi, d'un sommeil bien trop profond pour être totalement naturel. Le deuxième Barde avait-il tenté de tricher? Ou simplement d'éviter d'avoir à mener ce duel à son terme? Devait-elle le dénoncer?

Elle en était à ce stade de ses réflexions quand elle remarqua l'attitude de la ménestrelle. Celle-ci semblait extrêmement nerveuse et tentait d'accrocher son regard. C'était donc elle la responsable. Mais pourquoi? Thalyana n'osa pas poser la question. Le premier Barde ne risquait rien, et elle n'avait pas envie de s'en mêler. Elle savait que les rivalités pouvaient être profondes, entre artistes.

Sa tâche accomplie, elle retrouva son mari et sa fille. Il commençait à se faire tard. Il était temps de rentrer.

Elle avait passé une bonne journée.
Titre: Re : Convenances (sans convens)
Posté par: Micha de Girier le 17 août 2020, 12:59:13
Si Firen voulait bien crever sur scène, ça, pour le coup, ce serait un super cadeau de mariage. Le plus beau cadeau que pouvaient lui faire les dieux.

Mais non, il n'était pas mort. Thalyana se précipitait déjà, mais elle n'avait pas l'air paniquée. Merde. Il faudrait vraiment envisager le tuer à gage.

"Dansons, oui, dansons, jusqu'au bout de la nuit et oublions ces conneries."

Avant cela, Ingrid, sa cousine, vint lui apporte ses voeux de bonheur. Il lui sourit machinalement et la remercia. Puis il dansa avec son épouse encore, encore et encore.

Tout plutôt que de parler.

[Fin pour moi]