[justify:3jvuvors]Deklan hocha la tête. Oh oui, il comprenait parfaitement que la Doyenne des Bardes vérifie qu'elle n'achète pas d'instruments volés, c'était tout à fait...
... La Doyenne ? La mâchoire lui en tomba, et il tenta de la faire revenir à sa place initiale... Après moult essais muets, il y parvint enfin ; mais durant quelques secondes, il avait ressemblé à un poisson hors de l'eau. Oh ! Le ridicule ne tuait pas, sinon l'herboriste aurait été foudroyé depuis longtemps ! Mais comme le pensait Riannon, il était très facile de lire en Deklan. Le pauvre bougre était incapable de cacher quoi que ce soit, et à plus forte raison, de mentir.
Bon, en tout cas, une chose était sûre : il ne craignait pas grand chose. Il serait débarrassé de la harpe, aurait des pièces pour satisfaire sa soeur (et la comptabilité de son échoppe) : tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Cependant, il n'était pas entièrement dupe : Riannon voulait la harpe, hein, et lui assurait ainsi ses arrières en cas de problème. Deklan agita un peu l'index, hocha la tête, et... Oui oui, c'était bien un clin d'oeil qu'il adressa à la Doyenne, souligné d'un immense sourire qui signifiait : "Aaah, j'ai compris votre combine !" mais s'abstint de tout commentaire. Après tout, ça l'arrangeait parfaitement !
Par contre, le marché l'amusa beaucoup moins. Cela se vit tout de suite, quand il cessa tout mouvement de tête ou d'index, et que son sourire se figea avant de disparaître complètement. Retrouver la personne qui lui avait laissé la harpe ? Un tic agita le coin gauche des lèvres de Deklan... Avant qu'il ne lance sur le ton de la plaisanterie :
- Je n'arrive déjà pas à rentrer chez moi du premier coup, alors retrouver une personne que je n'ai vu qu'une fois ? Vous n'y pensez pas !
Ce n'était pas une blague. Il essayait de faire passer ses paroles comme telles, mais on sentait bien la panique, au fond de sa voix. Son sourire crispé ne leurrait personne. Deklan était dans la bouse jusqu'au cou, et ce n'était pas agréable. Mais il n'allait pas se laisser abattre ! Il retroussa ses manches - les remit correctement, puis les re-retroussa - et croisa les bras. Sa soeur Adele trouverait une solution !
- Pas de soucis, Dame Doyenne ! On fait comme vous dites : je prends la moitié maintenant, et je reviens avec un papier de mon client. Enfin, peut-être pas dans la journée, hein, il faut que je le retrouve, mon client !
Il rit encore, bien qu'il se force légèrement.[/justify:3jvuvors]