Auteur Sujet: Et la lumière fut...  (Lu 7465 fois)

Héraut Enora

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #15 le: 15 avril 2020, 02:48:24 »
*Merde*

Enora comprenait qu'elle avait merdé quelque part. Elle avait laissé la colère lui faire dire plus qu'elle n'aurait voulu, ou du. Elle ne voulait pas blesser ou mettre en colère l'autre héraut, mais c'était le prix à payer pour ne pas toujours faire attention à tout ce qu'on dit et fait. Elle n'était vraiment pas habituée à tout cela. Elle eu un moment de confusion, et aussi un moment ou la colère voulu enfler à nouveau, mais au final, c'est la douleur et la lassitude qui gagnèrent. Il valait mieux se taire, pour le moment.

Le ton de l'homme était sarcastique, mais elle avait été relativement habitué à se genre de chose à la cours, pas aussi cynique ou dégoulinant, certes, c'était normalement bien plus voilé, mais c'était semblable. Elle avait merdé, encore.

Elle se força à respirer. Elle n'arriverait à rien en ce moment, dans cet état. La douleur, l'épuisement et la confusion qui régnait dans son esprit étaient bien mauvais conseiller. Il faudrait qu'elle règles tous ça, qu'elle s'excuse, mais pas maintenant quand elle risquait de se remettre en colère pour rien. Pas quand elle était incapable de réfléchir, et pas quand son interlocuteur était en colère contre elle.

Au moins, il n'était plus en colère uniquement contre son compagnon... et s'il était en colère contre elle, il serait sans doute moins inquiet pour elle aussi. Était-ce mieux ? Elle l'espérait. Au moins, comme toujours, son compagnon et elle ferait front commun. Cela n'empêcherait pas Enora de lui faire savoir ce qu'elle pensait de la situation avec lui. Le héraut n'avait pas tort de dire que Jorel, et elle aussi en l'occurrence, avait fait des erreurs.

Et, Oh Miracle, il pourrait réellement discuter. Elle acceptait toute la douleur, et aurait accepté sans doute plus encore, pour ce petit miracle. Elle avait bien mal remercié son sauveur. Elle aurait du...

:Enora, repose toi.:

Il n'avait pas besoin d'en dire plus. Sa voix, juste ce miracle l'apaisait. L'entendre, enfin, c'était incroyable. Même si ça faisait encore plus mal de communiqué ainsi. Il avait raison d'ailleurs. Il ne servait à rien de ressasser pour le moment. On aurait besoin d'elle bientôt, elle devait faire de son mieux. Elle ne laisserait pas la situation s'envenimer, elle ferait ses excuses et essaierait de discuter calmement avec l'Élu de Kyra aussitôt que possible, mais maintenant, elle devait tenter de se remettre le plus rapidement possible. Faute de guérisseur, elle ferait ce qu'on lui avait enseigné en cas de sur-utilisation de son don. Elle n'avait pas avec elle les herbes conseillées en ce moment, mais au moins, méditer et se reposer ne pouvait pas nuire.

Plus tard, c'est des pas s'approchant qui la sortir de sa quasi-somnolence. Ce n'était pas vraiment un sommeil, la douleur l'empêchait, mais elle avait réussi à se reposer un peu. Le héraut la releva doucement et lui mit un bol et une cuillère de manière à ce qu'elle puisse s'alimenter toute seule. Elle fut tenter de s'excuser à ce moment-là, mais elle décida finalement d'attendre encore. Elle avait l'impression que ce n'était pas le bon moment.

Elle étouffa à nouveau sa conscience qui aurait voulu la ronger et l'auto-apitoiement qui était son premier mécanisme de défense. Non, elle ne se laisserait plus manger ainsi par le remords. Elle l'avait promis à son mentor, mais aussi à elle-même. Elle était adulte, plus une adolescente, elle ferait face à ses erreurs la tête haute, avec maturité.

Elle finit par s'endormir durant la soirée, ne se réveillant que par moment, quand elle entendait du bruit, ou sentait une présence à ses côtés. Elle se força à rester calme, devant parfois se parler mentalement, ou parfois acceptant l'aide de Jorel, pour éviter de se morfondre dans sa tête. Elle n'était définitivement pas très douée pour les relations interpersonnelles, mais elle pouvait faire mieux. Elle s'excuserait le moment venue.

Mais finalement, juste comme elle se sentait un peu mieux, et se disait qu'elle pourrait essayer une tentative pour s'excuser et discuter avec l'autre Héraut, quelqu'un arriva. Au discours échangé avec son sauveur, elle en déduisit que c'était un guérisseur. Elle fut surprise que se soit Charwin lui-même qui se soit déplacé, mais reconnaissante aussi. Ça semblait rassurer Jorel, et c'était bien. Malgré tout ce qu'il avait pu se défendre au Héraut de Kyra, elle se doutait bien qu'il s'en voulût. Elle le connaissait trop bien, avec beaucoup de temps seule dans ses pensées, ils avait eu aussi beaucoup de temps pour se questionner. Certes, en tant que compagnons, il possédait une sagesse hors de se monde, mais la jeune femme savait aussi que les compagnons n'étaient pas parfaits...

*... Contrairement à ce que semblait croire l'homme qui les avait sauvées. Non, ne repense pas à ça. Concentre-toi sur le guérisseur. *

«Décrivez-moi un peu comment vous vous sentez.»

Ouais, commencer par une question facile. Mais bon, fallait se lancer, elle ferait de son mieux.

"J'ai jamais eu de migraine, mais je pense que ça doit ressembler à ça. Tellement mal à la tête que c'est difficile de parler ou de réfléchir. Je ne vois rien, sinon un énorme éblouissement. Le Héraut qui m'a sauvé dit que j'entends les paroles par la pensée, mais si je le crois, je ne saurais dire. Pour moi, c'est tout pareil. C'est comme si j'avais des milliers de couteau dans la tête, chaque mouvement fait mal, et la pression est énorme. Si je bouge, je viens tout étourdis, j'ai mal au coeur, mais j'ai réussi à manger et à boire. Même pendant que je dors, j'ai l'impression d'avoir mal, la méditation rend la chose correcte. Je... je n'ai pas osé essayer de parler avec Jorel, j'ai eu peur de faire plus de dégâts, et j'ai déjà suffisamment inquiété mon collègue comme ça."

Voilà, ça devait être ça. Elle espérait avoir fait une description compréhensible. Parler faisait mal, mais le guérisseur avait demander un rapport, elle avait obtempéré sans se plaindre. Ce n'était pas dans sa nature de s'étaler sur ses douleurs ou ses blessures, mais elle comprenait l'importance d'être honnête et le plus descriptif possible avec un guérisseur. Elle avait aussi espéré que les paroles à propos de son collègue aident à faire comprendre qu'elle était un peu désolée de s'être mal exprimé la veille.

*Déesse s'il vous plaît, aidez-moi à trouver le bon moment pour réparer mes bêtises et ce merdier.*

Héraut Wylan

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #16 le: 15 avril 2020, 08:42:33 »
«Je vois... et Wylan m'a dit que vous aviez eu de la fièvre. Ce qui explique aussi le sommeil agité et les cris.»

Charwin n'aimait pas trop ce qu'il observait. Ou plutôt, ce qu'il n'observait pas. Car les yeux d'Enora semblaient fonctionner parfaitement normalement. Mais elle ne voyait toujours rien. Le problème était donc situé dans le cerveau.

La jeune femme lui envoya une bouffée d'angoisse qu'il dut bloquer, un peu surpris. Il comprenait qu'elle soit inquiète, mais il avait l'impression que cela n'avait rien avoir avec ses yeux. Toute cette agitation ne l'aidait décidément pas à réfléchir. Il lui posa une main apaisante sur le bras.

«Un instant, je reviens.»

Il s'écarta pour venir consulter Wylan, qui s'était réfugié dans un coin, l'air à la fois inquiet et furieux.

«Pourrais-tu m'expliquer ce qu'il se passe entre vous? La petite est en panique et toi tu fulmines... ce n'est bon ni pour elle ni pour moi.»

Le Guérisseur avait employé un ton que Wylan reconnaissait bien, celui du Guérisseur implacable prêt à le faire interner de force.

:: C'est vrai que l'ambiance est un peu lourde, Wylan....::
:: Je sais... mais, merde, à la fin, j'ai aussi le droit de faire ma mauvaise tête parfois.::
:: Parfois? ::
:: Tout à fait, parfois. C'est pas comme si j'avais souvent l'occasion entre les missions, les Hérauts pètesecs, les emmerdeurs de nobles... ::
:: D'accord, je te l'accorde. Mais si tu pouvais... ::
:: Mouais...::


Wylan le jaugea un instant et décida de lui répondre d'une bonne voix. Il voulait être certain que la gamine l'entende aussi.

«Nous avons eu des divergences d'opinions. Ce qui arrive. Avec le stress, la peur, c'est normal de s'engueuler. Ça sert à rien de t'inquiéter pour ça, Charwin. Les choses rentreront dans l'ordre d'elles-mêmes.»

:: Brave garçon...::
:: Gna gna gna. ::


Charwin leva un sourcil surpris puis acquiesça.

«Très bien. Parce qu'honnêtement, vous risquez d'être encore coincés ici un jour ou deux. Et qu'il va lui falloir toute l'aide d'un professionnel tel que toi pour reconstruire ses barrières

«Tu ne peux pas... hum... tu sais, cette décoction qui bloque les Dons...»

«Je préférerais éviter, et tu sais très bien pourquoi. Tu dois t'en souvenir, non? C'est extrêmement désagréable. Et comme en plus elle a pour l'instant perdu la vue, je ne veux pas la priver de ses Dons. Et elle doit s'y habituer au plus vite. Les bloquer ne résoudra rien.»

Wylan se souvenait parfaitement de l'effet de cette potion. Il y avait le droit à chaque fois qu'il était suffisamment malade pour ne plus pouvoir garder ses barrières. Avec un Don comme le sien, c'était bien trop dangereux. Il risquait de faire du mal à autrui par erreur, et surtout, il risquait de devenir fou.

Charwin retourna s'occuper d'Enora, laissant Wylan à ses ruminations. Au bout d'un moment, il rejoignit le Guérisseur.

«Pour sa vue... tu crois que c'est définitif?»

«Non, je ne pense pas. Ce n'est pas le premier cas du genre.» Il se tut un instant. «Votre cerveau est surchargé de nouvelles informations, il panique, alors il a éteint la lumière dans certaines pièces. Quand le calme sera revenu, je pense que votre vue reviendra.» Il lui posa la main sur le front. «Par contre, je vais faire quelque chose pour cette fièvre. Et pour ces biefs à vifs.» Il se tourna vers Wylan. «Est-ce que par hasard, tu sais transférer ton énergie? Je sais que ton Don est assez proche des nôtres pour que ce soit possible.»

«Hmm... je l'ai fait une fois. Sur le champ de bataille.»

«Bon... Je vais tenter de faire sans, et si j'en ressens le besoin, et uniquement dans ce cas, je te signalerai qu'il faut que tu t'ouvres.»

«Très bien.»

Les deux hommes se prirent par la main et la séance de Guérison débuta.

: Tu réalises que tu fais des infidélités à Jehanne et à Alem? :

Wylan faillit exploser de rire et il lui fallut toute sa discipline pour rester concentré.


Une marque plus tard, la fièvre était tombée, la jeune fille dormait et Charwin était aussi pâle qu'elle.

«J'ai réparé le gros des dégâts. Je suis fasciné de la puissance de tes Dons, sincèrement. J'adorerais examiner une fois l'esprit de quelqu'un que tu as frappé à pleine puissance.» Sa voix, presque trop enthousiaste, surprit Wylan. «Le reste peut attendre quelques jours, le temps qu'elle soit en état de rentrer. En fait, c'est même mieux si on ne touche plus à rien pour le moment. Son pauvre esprit reçoit trop d'informations, et je crains que ma séance de Guérison n'ait guère amélioré les choses de ce côté-là.»

«Ok... tu restes avec nous ce soir et tu repars demain matin, j'imagine? Et moi, quand puis-je rentrer?»

«Garde-la ici encore deux jours complets. En fait, l'endroit est idéal dans sa situation. Il n'y a aucune habitation à proximité et le Relais est suffisamment écarté de la route.»

Wylan poussa un soupir à fendre l'âme.

«Deux jours, ok.»
« Modifié: 15 avril 2020, 16:54:21 par Héraut Wylan »

Héraut Enora

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #17 le: 15 avril 2020, 19:48:42 »
Les minimisations du guérisseur l’apaisèrent, ainsi que ses paroles. Elle senti son corps et son esprit se détendre, et elle fit de son mieux pour accompagner l'effet. Elle ne pouvait rien faire pour le moment. Elle n'entendait pas ce que le guérisseur et le héraut disait, mais ce n’était pas grave, elle leur faisait confiance.

Elle fut donc surprise quand le héraut haussa la voix pour dire ce qui ressemblait presque à des excuses. Ne le connaissant pas, elle décida de les accepter comme tel et de laisser mourir le sujet. Ils pouvaient être d'accord de ne pas être d'accord. Le reste était futile entre hérauts.

Après un moment, le guérisseur revint vers elle, et Sans Nom le suivirent après quelques instants. Elle écouta attentivement ce qu'ils dirent. Elle fut très soulagée de savoir qu'elle retrouverait la vue éventuellement.

Elle se sentait soulagée aussi, que le guérisseur accepte de guérir sa fièvre et les biefs. Certes, l'ennemie n’était pas encore aux portes de Haven, mais c'était vraiment un mauvais moment pour avoir deux hérauts hors circuit.

Puis la guérison commença. C'était vraiment étrange comme sensation, elle n'avait été guéris magiquement qu'une seule fois, et ce n'était pas une manifestation surnaturelle, pour ne pas dire divine.

Cette fois, c’était bien différent. Au fur et à mesure que la douleur et la fièvre s’apaisait, elle se sentait glisser dans le sommeil. Elle s'endormit bien avant que le guérisseur eu terminé.

Héraut Wylan

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #18 le: 16 avril 2020, 09:32:30 »
Le lendemain matin, Charwin repartit. Wylan le regarda s'éloigner avec une intense sensation d'envie. Lui aussi voulait quitter cet endroit. Mais c'était impossible, car il devait prendre soin de la jeune Héraut.

Enora, d'ailleurs, dormait encore. Ce qui n'avait rien d'étonnant, après l'énergie qu'il lui avait fallu la veille pour la séance de Guérison. Wylan en profita donc pour sortir chercher du bois, puiser de l'eau à la rivière et préparer le repas. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas utilisé un relais pour autre chose qu'y dormir quelques heures et il prenait plaisir à exécuter ces simples tâches. À la rivière, il entreprit aussi de se laver de la crasse qu'il avait accumulée pendant sa mission. Il se lava soigneusement les cheveux et une fois propre, il enfila la tenue froissée, mais propre, qu'il avait gardée cachée dans les affaires de Garrick.

Avec Kyra, ils avaient énormément discuté de la situation. Tous deux s'accordaient à reconnaître à Jorel une large responsabilité dans la situation actuelle. Wylan reconnaissait cependant qu'il aurait dû s'assurer que ses ordres avaient bien été compris avant de lancer son attaque. Il n'était juste pas habitué à travailler avec des débutants.

Ils s'accordaient aussi à dire que jamais Enora ne pourrait reconnaître la culpabilité de Jorel. Comme l'avait dit Alemdar, on attendait des Hérauts qu'ils aient une confiance absolue en leur Compagnon, ce qui expliquait son comportement irrationnel. Pourtant, il était coupable sur plus d'un point, dont le moindre n'était pas sa volonté immature de se nimber de mystère et de garder ses secrets.

:: Dis, ma belle, pourquoi as-tu choisi de désobéir? ::
:: Tu veux dire en te révélant ce que j'étais? ::
:: Oui. ::
:: J'ai toujours détesté me conformer aux règles que je trouvais stupides. Il n'y a aucune raison valable qui pousse les Compagnons à  se taire sur leur nature et leurs réels pouvoirs. Et je te faisais confiance pour ne pas faire n'importe quoi de cette information.::
:: En effet. Ont-ils peur que l'on vous respecte moins en sachant ce que vous êtes réellement? Pourtant... je me sens d'autant plus proche de toi que je sais que tu as vécu les mêmes expériences, ou presque. Tu as servi ton Roi, tu as tout donné, jusqu'à ta vie pour ton pays. ::
:: Je pense qu'ils craignent non pas la réaction des Hérauts, mais des autres, si cela venait à se savoir. Imagine: tous les anti-hérauts se délecteraient de la situation, de pouvoir crier haut et fort que les Compagnons n'ont rien de divin...::
:: Oui, enfin, bon, vous vous réincarnez quand même dans un corps qui carbure à l'énergie magique... Mais tu as raison...::
:: Je sais, j'ai toujours raison. Et la gamine se réveille.::


Wylan se tourna vers Enora qui en effet s'agitait et montrait tout les signes de l'éveil. Il avait fait chauffer de l'eau pour qu'elle puisse se rafraîchir un peu à l'eau tiède. Il déposa donc à côté d'elle d'une petite bassine de fer blanc, un pain de savon et un linge plus ou moins propre.

«Bonjour, gamine. C'est une sacrée sieste que tu nous as fait là. Bon, je t'ai apporté de quoi te laver un peu.» Il lui prit délicatement la main droite et la posa sur les différents éléments. «Je vais aussi t'amener une chemise propre et ensuite j'irai faire un tour le temps que tu te débarbouilles.»

Une fois le vêtement dûment posé à côté de la jeune fille, il sortit du Relais et rejoignit Kyra qui prenait le soleil. Il en profita pour faire quelques étirements. 

:: Tu es sacrément aimable ce matin. ::
:: Bah... ça sert à rien de se prendre le chou. Et moi aussi j'avais besoin de dormir, visiblement. ::


Après un quart de marque, il s'approcha prudemment de la porte et jeta un coup d'œil. La gamine était rhabillée. Parfait.

«Bon... j'espère que tu as faim et que tu n'es pas trop regardante sur la qualité de la nourriture. Je n'ai plus cuisiné avec les rations depuis des lustres...» Il lui mit un bol dans la main gauche et une cuillère dans la main droite. «Ça devrait avoir suffisamment refroidi pour ne pas que tu risques de te brûler.» Lui-même retourna remplir sa gamelle. «Je te conseille de bien manger, parce qu'on va avoir du boulot. Déjà il va falloir te réapprendre à dresser des boucliers. Ensuite je vais devoir t'apprendre les bases sur la gestion de ton Don.»

[Ce matin, tu as moins mal à la tête. Par contre, comme attendu, tu n'y vois toujours rien.]
« Modifié: 16 avril 2020, 10:41:02 par Héraut Wylan »

Héraut Enora

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #19 le: 16 avril 2020, 17:26:32 »
Quand Enora se réveilla, le mal de tête était devenu supportable. Elle se sentait un peu désorientée, comme quand on dormait trop. Elle n'avait aucun point de repère visuel pour savoir l'heure qu'il était, ou pour l'aidé à se rappeler ou elle était. C'était déroutant aussi. Elle se força à rester calme cependant, le guérisseur avait plus ou moins dit que ça reviendrait quand son cerveau aurait mieux assimilé la situation.

Elle entendit des bruits d'eau et de métal près d'elle, puis la voix de Sans Nom qui lui faisait une offre vraiment délicieuse. Pendant une fraction de seconde, elle combattit sa culpabilité qui voulait la faire s'excuser à genoux devant son aîné pour sa colère de la veille, mais elle réussie à la faire taire avec plus de facilité que la vielle. Non, il ne servait à rien de s'excuser quand visiblement, le héraut ne lui en tenait plus vraiment rigueur, que tous semblait être revenue à une atmosphère moins tendue. Ils avaient tout deux leur tort, elle faisait confiance à son collègue pour se douter qu'elle regrettait elle aussi de s'être emporté sur ce point. Elle était aussi assez intelligente, et elle pouvait réfléchir un peu mieux, pour réaliser qu'il ne serait sans doute jamais d'accord sur certains points et l'accepter.

«Bonjour, gamine. C'est une sacrée sieste que tu nous as fait là. Bon, je t'ai apporté de quoi te laver un peu.» Elle sentit qu'il prenait sa main et la guidait vers les différents items à côté de lui. Se nettoyer ! Ce serait merveilleux, elle sentait encore le sang qui encroûtait ses vêtements et son bras blessé. «Je vais aussi t'amener une chemise propre et ensuite j'irai faire un tour le temps que tu te débarbouilles.»

Enora essaya de placer son visage vers lui pour sourire, c'était quand même un peu étrange de ne pas savoir visuellement ce qu'il se passait autour d'elle, et elle n'osait pas utiliser son don de vision tant qu'on ne lui avait pas donné la permission. Une toute petite remarque taquine fit son chemin dans son esprit, mais elle la réprima. Ce n'était ni le temps, ni l'endroit. Elle était même un peu surprise de la chose, il n'y avait généralement qu'avec ses amis qu'elle se laissait aller suffisamment pour même avoir ce genre de pensée. Sans doute la fatigue et le contre-coup de tout ce qui lui arrivait.

"Merci, vraiment."

Dès qu'elle entendit qu'il refermait la porte, c'était presque la seule façon de savoir où était le satané Sans Nom était. Il marchait comme un assassin, sans bruit ou presque. C'était même impressionnant.

Elle tenta de prendre le moins de temps possible pour se laver tout en le faisant correctement. Elle n'était pas au collégium, et si elle savait que la plupart de ses collègues était très libertin, elle avait garder de son éducation, une certaine pudeur et beaucoup de timidité dans ce domaine. Elle n'avait plus entièrement honte de son corps ou de sa couleur, mais malgré tous ses efforts, elle n'en était pas vraiment fière non plus. Elle ne s'était jamais vraiment trouvée "belle" ou digne de regard. Elle chassa ses pensées vagabonde de son esprit, un héraut n'avait que faire de ce genre de chose. Elle chassa ses pensées vagabonde de son esprit, un héraut n'avait que faire de ce genre de chose.

Une fois propre, elle se sentis vraiment mieux. Le mal de tête n'avait pas diminué par rapport au matin, mais elle se sentait vraiment plus humaine. Ne plus sentir le sang collé à sa peau et à ses vêtements, ne plus sentir la boue, la crasse et tout autre saleté sur elle ressemblait vraiment à une bénédiction.

Elle venait tout juste de terminer de se rhabiller après un quart de marque quand elle entendit la porte. Elle sursauta légèrement, n'étant toujours pas habitué à se fier au son pour évaluer son environnement. La voix la rassura sur qui venait d'entrer et elle se força à se détendre. Elle devait beaucoup à son sauveur, elle n'allait certainement pas lui manquer de respect en se méfiant de lui sous prétexte qu'elle ne voyait pas.

Encore une fois, alors qu'il parlait de ses talents culinaire, une remarque un peu sarcastique se fit un chemin dans son esprit, mais cette fois, sa bouche décida de la dire sans son consentement.

"Ouais, c'est clair qu'en tant que flèche, je suis habitué à manger comme au palais tous les jours. Surtout que je suis une cuisinière extra-ordinaire."

Il y avait de l'humour dans sa voix, et aucune malice. Les derniers mots étaient empreints de beaucoup de sarcasme, car malgré tout ce temps passé sur les routes, sa cuisine était au mieux acceptable. Elle sentit ses joues rougir d'avoir osé dire quelque chose comme ça à son sauveur, mais il était trop tard. Comme son frère le lui avait enseigner mainte et mainte fois, parole dites ne peut être reprise.

Elle avait un peu peur aussi de ce nouveau don, de l'essayer et de se planter. La douleur de la veille était encore fraîche dans sa mémoire, mais elle se reprit. Ce n'était pas digne d'un héraut, et on lui offrait un cadeau inestimable, une réponse à ses prières depuis des années. Elle n'allait pas se sauver ou se plaindre, elle allait faire front et donner tout ce qu'elle avait. Elle était une De Lolryn, même si elle avait renoncé à sa noblesse, elle était de leur sang. Une De Lolryn ne fuyait pas, et ne laissait pas la peur dicter sa conduite.

Tant qu'à s'enfoncer, autant se lancer et finir de taper sur le clou, elle osa une autre remarque.

"Et puis, ça me fait bien rire dans ma tête, mais si vous préférez que je vous appel autre chose que Sans Nom, il faudrait me donner soit le vôtre, soit vous en inventez un."

Elle comprenait que certain héraut utilise de fausse identité avec le reste du monde, mais elle ne comprenait pas tout à fait pourquoi son sauveur avait choisis de rester anonyme alors qu'il était tous les deux dans ce relais pour un bon moment. Elle était un héraut elle aussi, ne pouvait-il avoir confiance en elle ? Certes, il était fâcher contre son compagnon, et elle s'était engueuler avec lui la veille... mais elle n'était pas du genre à répéter des secrets.
« Modifié: 17 avril 2020, 13:03:03 par Héraut Wylan »

Héraut Wylan

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #20 le: 18 avril 2020, 09:17:58 »
«Je pense que tu cuisines plus souvent que moi... pour être honnête, j'arrive pas à me rappeler la dernière fois que j'ai dû utiliser les rations d'un Relai.»

La gamine était touchante... mais Wylan doutait qu'elle ait eu un jour à manger les immondices que ses missions le forçaient parfois à avaler. Il avait testé les pires gargotes du pays, parfois mangé du pain plus vivant que lui.

La remarque suivante d'Enora lui fit lever un sourcil.

«Hmm? Je te l'ai pas dit? En tout cas, je suis certain que Charwin t'a dit mon nom. Mais bref... si tu tiens absolument aux convenances et à la bonne étiquette, mon nom est Wylan. Mais tu peux m'appeler comme tu veux. Après tout, les noms...»

Wylan n'avait pas volontairement tu son nom. C'était juste son habitude de ne pas le donner. Certes, le nom de son Compagnon suffisait à l'identifier, pour qui prendrait la peine de se renseigner. Mais bien souvent, les gens se contentaient de cette réponse.

Enora lui paraissait être une jeune femme passablement effacée et timide. En tout cas, elle donnait l'impression de prendre son élan avant chaque prise de parole, ce qui commençait à exaspérer Wylan. Il oubliait parfois qu'il était un homme mûr et très sûr de lui, ce qui pouvait en impressionner plus d'un.

«Et arrête de te comporter comme si j'allais te sauter dessus. L'avantage des gens qui disent ce qu'ils pensent, c'est souvent qu'ils n'en ont rien à faire si les autres font la même chose.»

Il termina son gruau rapidement, sans prendre la peine de vraiment en sentir le goût. De toute manière, la nourriture n'avait aucun autre intérêt à ses yeux que de lui permettre de rester en vie. Bon, mauvais, il s'en fichait, du moment que c'était nourrissant. Surtout quand il était en mission.

Il se leva et alla déposer sa gamelle dans un seau. Puis il ramassa les tapis de selle de Kyra et de Jorel et sortit les mettre dehors, à l'ombre d'un arbre. Il revint rapidement, débarrassa Enora des restes de son repas et lui offrit son bras.

«Allez, debout. Pas trop vite, par contre. Je pense que tu ne vas pas être très stable.» Il la hissa plus qu'elle ne se leva. «On va aller dehors. Pour les boucliers, le travail en extérieur, il n'y a que ça de vrai.»

Il la guida jusqu'à l'endroit qu'il avait préparé et l'aida à s'assoir. Puis il prit place en face d'elle.

«Bon... ces boucliers. Montre-moi déjà ce qu'il te reste.»

[C'est très dur. Tu as -3 à ton jet de dé pour tenter de dresser tes barrières.]

Héraut Enora

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #21 le: 18 avril 2020, 18:05:59 »
Elle n'allait certainement pas faire un concours de la plus mauvaise nourriture avec le Héraut chargé le l'aidé. Certes, elle avait maintenant de l'expérience avec la nourriture des relais, mais cela lui avait surtout appris qu'on ne pouvait pas faire grand chose au niveau goût. C'était des rations nutritive et sans saveur. Au début, elle avait eu un peu de difficulté, mais maintenant, elle y était tellement habitué, qu'elle le mangeait sans même y faire attention. Cette fois, elle prit son temps, elle ne voulait pas avoir une grosse boule sur l'estomac et le gruau avait parfois tendance à créé ce genre de sensation quand on mangeait trop vite.

Wylan se présenta alors en bonne et du forme, et Enora se creusa un peu la cervelle. Charwin lui avait dit son nom ? Ah.... Oui, elle se souvenait maintenant, au tout début. Et elle n'avait même pas prêté attention. C'était un peu gênant. Ce qui le fut encore plus, c'était qu'ils doivent lui dire de dire ce qu'elle pense. Certes, elle venait de se faire la promesse de ne plus s'embarasser de convenance quand ce n'était pas nécessaire, mais ce n'était pas facile. Elle se promit donc de faire encore plus d'effort. Surtout qu'il tentait d'utiliser l'humour pour éviter de l'embarasser. Sous ses devers grognon et ronchon, l'homme semblait avoir beaucoup de compassion. Pas étonnant pour un héraut, et surtout encourageant pour Enora.

Il sortit quelques minutes pendant qu'Enora terminait de manger à son rythme, elle avait entendu qu'il ramassait quelque chose aussi, mais elle n'arriva pas à identifier au son. Quand il revint, ce fut pour lui offrir son bras pour l'aider à se lever. Elle suivit ses directives, mais malgré cela, elle se sentis plutôt étourdis et elle avait l'impression que ses jambes était de la gélatine. Heureusement qu'il avait été là pour faire presque tout le travail, parce qu'Enora avait le sentiment qu'elle n'aurait pas réussi.


Allez dehors ! Sentir le souffle du vent, et la chaleur, si elle faisait attention au soleil, ça ferait vraiment du bien. Juste avant de sortir, elle mit, d'une main un peu tremblante, le capuchon de son uniforme sur sa tête. Il avait été cousu à cet endroit spécialement pour elle. Elle n'avait pas de gant, mais ça devra faire l'affaire.

"Moi, j'adore le soleil, c'est lui qui ne m'aime pas." Dit-elle, comme pour s'expliquer. Avec son teint, c'était sans doute superflu, mais il lui avait demandé d'être directe, et c'était la remarque sarcastique que son esprit avait eue envie de dire à ce moment. Elle se sentait encore toute étrange d'oser dire tout ce qui lui passait par la tête, mais ça avait aussi un effet libérateur.

Elle se laissa guidée jusqu'à l'arbre, les pieds tremblant sous l'effort d'être debout, mais aussi parce qu'elle devait tâtonner chaque pas avant de déposer son pied pour être certaine d'être bien stable.

"Ouais, je crois que je manque de pratique, il devrait ajouter ça au cours du collégium, trouvé son chemin quand on est aveugle. Je suis sûr que ceux qui y assisterais s'amuserais bien."

En attendant, elle gagnait beaucoup de compassion pour ceux qui devait passer leur vie ainsi. C'était presque angoissant de ne rien voir. Heureusement qu'il y avait le bras de Wylan, elle s'y accrochait presque désespérément, entre ne rien voir et les étourdissements, ce n'était pas la joie. Elle se reprit, elle allait enfin pouvoir parlé avec Jorel ! Ça valait bien quelque inconfort.

Il dû grandement  l'aider à s'assoire, parce que sinon, elle se serait probablement sur le sol, comme une poupée de chiffon. Elle lui sourit aussitôt que le monde cessa de tourner et qu'elle eu une bonne idée d'où il était.

"Bon, Allons-y !"

Autant ne pas perdre de temps. Plus vite, ce serait réglé, plus vite tous deux serait de nouveau utile à leur pays. Il était sur le pied de guerre, il n'y avait pas de temps à perdre.

Elle ferma les yeux, utilisant les techniques de respirations qu'elle connaissait par cœur désormais. Sa tête tournait, elle avait encore un peu mal, elle se sentait étrange, mais plus rien de tout cela comptait. Elle avait l'habitude de faire ce genre d'exersises pendant qu'elle était en mouvement et dans toutes sortes de conditions. Souvent, sur la route, son don lui permettait de gagner beaucoup de temps, d'éviter des problèmes, ou de s'y préparer à l'avance. Elle l'utilisait souvent, c'était une seconde nature. (d:10 : 10-3 = 7)

Cette fois, cependant, elle devait repartir à la base. Elle avait l'intuition que son centre allait avoir changée. Elle avait quelque chose de nouveau, elle repoussa la vague d'excitation qui menaçait de lui faire perdre sa concentration. Elle était une tête de mule, elle n'allait pas se laisser distraire.

Et oui, le voilà ! Maintenant, il fallait faire bien attention pour ne pas s'encrer trop vite. Elle devait prendre le temps d'étudier son nouveau centre. Ce n'était pas facile, il y avait beaucoup de distraction, mais elle ne se laissa pas faire. Elle força son esprit malmené et fatigué à coopéré. Elle allait réussir, foi d'Enora.

Après avoir fait le tour de son centre, elle se senti prête à tenter un encrage. Il ne serait probablement pas parfait, il allait falloir beaucoup de pratique et s'habituer à toutes les nouvelles données et sensation que ce nouveau don lui enverrait, mais elle pouvait y arriver. Elle avait souhaité ça depuis trop longtemps pour se laisser décourager. Elle en était trop heureuse. Il y avait la guerre aussi qui arrivait. Elle n'avait pas le temps de se laisser dorloter. Elle était une flèche, elle vivait à la dure. Elle y travaillerait tant que ce ne serait pas parfait.

Elle s'encra et fut soulagée de voir que ça tenait bien.

Maintenant, il fallait monter les boucliers.

Elle poussa finalement un soupir de soulagement, elle espérait que tout cela allait tenir. Elle avait l'impression que c'était bon, mais ce pouvait être trompeur.

Pendant qu'elle se concentrait sur ses excercises, Jorel s'était rapprocher un peu, restant malgré tout à une certaine distance.

Héraut Wylan

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #22 le: 19 avril 2020, 09:24:56 »
À peine étaient-ils sortis que la gamine mit son capuchon. Wylan s'était demandé, en dépliant la tunique propre de la jeune femme, pourquoi une telle coquetterie, mais il n'avait pas fait attention à sa couleur de peau. Il n'en avait guère eu le loisir. Maintenant, il comprenait le problème que pouvait poser le soleil sur une peau aussi pâle.

«Oui... c'est même incompréhensible que tu sois Flèche si le soleil est un tel problème. Enfin... ce n'est pas moi qui fais les affectations.»

On aurait pu s'étonner de la douceur avec laquelle Wylan guida Enora. Mais ça aurait été mal connaître l'homme. Malgré tous ses défauts, Wylan restait un Héraut, et parfois - très rarement - il était pris d'élans chevaleresques.

«Bonne idée...»

Lui-même avait suivi de tels cours. En tant qu'espion, il devait pouvoir se déplacer sans hésitation dans la pénombre voire l'obscurité la plus totale. Il savait se battre dans le noir, si nécessaire. Il avait même appris à marcher sur une poutre les yeux bandés. Mais de telles compétences, pour les Hérauts "normaux" n'auraient servi à rien. Et actuellement, les seules personnes à même d'enseigner ça au Collegium étaient lui-même et son ancienne pupille Méra. Il avait cru entendre qu'elle donnait quelques leçons particulières aux Hérauts qu'on destinait à une activité plutôt martiale, mais il doutait qu'elle ait poussé l'enseignement aussi loin que lui-même l'avait fait.

Wylan laissa la jeune fille s'installer à son aise et lui demander de dresser ses boucliers. Il la laisser tâtonner, chercher et finalement trouver son centre. Dans sa tête, il comptait lentement. Il avait besoin d'une mesure fiable pour estimer le temps que cela prenait à la jeune femme.

Il fut surpris de la relative facilité avec laquelle elle parvint à dresser ses barrières. Il s'attendait à devoir tout reprendre de zéro. Cependant, il était clair qu'on avait enseigné à la jeune femme un niveau minimal de protection, ce qui était totalement inadapté à son nouveau Don.

«Hmm. Pas trop mal. Insuffisant pour ce que tu dois faire, mais j'ai vu pire*.» Oui, sacrément pire. «Je vais tenter de passer tes barrières.»

Wylan commença à pousser doucement contre les protections d'Enora. Il n'utilisait qu'une infime partie de sa puissance mentale, mais l'idée était plutôt de voir comment se comportaient les boucliers sous la pression.

Rapidement, il fut évident qu'ils n'étaient pas adaptés. En fait, les barrières étaient si fines qu'elle devait tout juste protéger Enora des incursions non désirées et inconscientes des autres Hérauts.

«Moui... C'est bien ce que je pensais. Vu ton Don de...»

::Vision à Distance.::
:: Ah oui, merci...::


«... de Vision à Distance, on t'a enseigné que la forme la plus rudimentaire de bouclier. Pas du tout celle que tu dois avoir pour le Don de Paroles par l'Esprit. Tu vois, quand il s'agit de se protéger simplement l'esprit des incursions non désirées, un simple voile suffit. Inutile qu'il soit perméable ou non, souple ou non, adaptable ou non. Quelque chose de statique, d'unidirectionnel suffit. Or, là, tu vas devoir apprendre à constamment moduler l'épaisseur et la direction de ton bouclier. Si je souhaite parler à tout le monde, je dois rendre mon bouclier perméable, mais uniquement dans la direction intérieur-extérieur. Si je souhaite entendre ce qui se dit autour de moi, je dois le rendre perméable dans la direction extérieur-intérieur. Évidemment, tout cela doit devenir inconscient. Je ne me pose plus la question depuis bien longtemps de comment adapter mes boucliers.» Il ne put retenir son fameux sourire en coin. «Bref, l'important à retenir de tout ça, c'est que ton bouclier est très bien pour ton ancien Don, mais absolument merdique pour le nouveau. On va donc devoir travailler ça. Et je m'excuse d'avance, mais tu vas terminer avec une grosse migraine. Si la situation avait été différente - mettons qu'il n'y ait pas une alerte en cours - on aurait attendu que tu sois davantage guérie pour aller faire joujou dans ta tête. Mais je crois que nous n'avons pas le choix.»

Au moins, Wylan savait dans quoi se recycler s'il parvenait enfin à trouver quelqu'un pour prendre sa suite. Il se trouvait plutôt bon pour enseigner les Boucliers et la Parole par l'Esprit.

«Je pense que dans un premier temps, on va se concentrer sur une utilisation passive de ton Don. Je vais parler, et tu vas apprendre à bloquer ma voix et à la débloquer. Ensuite, on regardera pour t'apprendre à reconnaître le contact particulier d'un esprit qui chercher à entre en communication avec le tien. C'est un peu comme frapper à la porte avant d'entrer.» Il se mit en tailleur et posa ses mains sur ses cuisses. «Bon... allons-y!»

Wylan ne se réjouissait pas tellement de devoir faire ça. Parce que pour lui, cet exercice reviendrait à une plongée en eaux troubles... l'esprit d'Enora était encore sacrément chamboulé.

: Enora, est-ce que tu m'entends. Ne réponds pas par l'esprit. Tape une fois sur ta cuisse pour oui. : Il ne voulait pas qu'elle prenne l'habitude de répondre oralement aux sollicitations mentale. Il préférait donc que l'exercice reste silencieux. Il attendit donc de la voir effectuer le geste. : Très bien. À partir de maintenant, ce sera une tape pour oui, deux tapes pour non. Je te préviendrai quand j'estimerai que tu es assez forte pour me répondre.:

Il lui fit un sourire encourageant.

: Je vais me mettre à raconter une histoire sans intérêt. Je compte sur toi pour réguler tes boucliers de manière à ne plus m'entendre. Quand c'est le cas, croise tes deux bras en X. : Il mima le geste. : Ensuite fais l'exercice inverse, et ouvre-toi à nouveau à ma voix et montre que tu m'entends en levant le pouce. Répète l'exercice jusqu'à ce que je te signale d'arrêter. : Il soupira. : Très bien, je commence...Il était une fois l'histoire d'un bûcheron qui passait sa journée à fendre des bûches...:


Spoiler: montrer
* On se souvient tous des événements racontés ici...

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #23 le: 19 avril 2020, 18:24:21 »
Enora s'attendait à ce que ses boucliers ne soient pas adaptés, mais elle fut heureuse de ne pas avoir droit à une engueulade. Si au début, elle n'avait pas reconnu Wylan, elle avait quand même entendu parlé de lui et de ses tirades colériques. Donc, qu'en somme, ils lui disent que c'était pas trop mal, c'était un compliment en soi.

La jeune femme était attentive et concentré, elle comprenait l'importance de maîtriser son don le plus rapidement possible. Ils étaient sur le pied de guerre, ce n'était pas le temps de se ménager. Elle ne comprenait pas tout à fait les explications de Wylan, mais la pratique avait toujours été plus facile à comprendre pour elle. Elle enregistra quand même ce qu'elle compris des explication dans son esprit.

"Je comprends Wylan, je suis d'accord avec vous. La douleur, je ferai de mon mieux pour la gérer et je m'en remettrai, quitte à ce que vous m'attachez sur ma selle dans deux jours si je ne suis pas en état de chevaucher. On a pas de temps à perdre pour me ménager."

Elle n'aimait pas avoir mal, mais c'était une partie inhérente à la vocation. Jusqu'à maintenant, à part des coups de soleil et quelques blessures par des brigands, elle n'avait rien eu de bien méchant. Elle espérait ne pas trop faire princesse. En tout cas, elle ferait de son mieux.

Si l'exercise semblait simple, Enora se doutait bien que ce ne serait pas le cas. Elle continuait de regarder dans le vide, elle se força à ne pas fermer les yeux, parce que quand elle recouvrerait la vision, elle ne voulait pas que son corps ait développé le réflexe de fermer les yeux pour utiliser son don.

Comme Wylan le lui avait dit, elle tapa sur la cuisse pour lui indiquer qu'elle l'avait entendu.

Elle écouta ensuite ses instructions, faisant les gestes qu'il lui demandait pour indiquer qu'elle l'entendait ou pas, les bras en croix pour signifier qu'elle l'avait bloqué, et le pouce en l'air pour signifier qu'elle l'entendait de nouveau. Elle se sentait un peu nerveuse, mais elle repoussa le sentiment pour concentré toute son attention sur les exercices que le héraut lui assignait.

Il se mit alors à raconter son histoire et Enora tenta de le bloquer, mais c'était pas si facile que ça. Elle n'avait pas été préparée à ce genre de chose. Les premières minutes s'écoulèrent sans qu'elles ne réussissent à le bloquer. (d10: 6-3) À un moment, elle eue l'impression de l'entendre moins fort, mais elle ne l'avait pas bloqué complètement. De petits élancements lui traversaient le crâne sporadiquement, mais pour le moment, rien de trop douloureux. Wylan ne lui ayant pas dit de cesser, elle continua de persévérer. (D10 : 8-3). Après un certain temps, un élancement un peu plus soudain, ou douloureux, lui fit perdre le peu qu'elle avait réussi à faire (d10 : 6-3).

La jeune fille était un peu fâché contre elle-même, il fallait qu'elle y arrive, il n'avait que deux jours pour qu'elle soit en état. Elle se força à retrouver son calme, à faire fit de la douleur, de l'inconfort ou des étourdissement. Elle devait y arriver. (d10 : 7-3)Mais malgré tous ses efforts et toute sa volonté, elle ne semblait pas arrivée à le bloquer.

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #24 le: 20 avril 2020, 09:53:12 »
Wylan continua à débiter des âneries d'une voix monotone jusqu'à ce qu'il devienne évident que la jeune femme ne parviendrait pas à bloquer son Don. Pourtant, Wylan n'essayait pas volontairement de passer ses boucliers, au contraire, son contact était des plus légers. Mais il avait conscience que l'exercice était très difficile dans l'état d'Enora.

Il interrompit sa logorrhée.

: Enora, si la méthode que tu emploies ne fonctionne pas, il ne sert à rien de t'acharner dans cette direction. Plutôt que d'ordonner à ton cerveau de faire des choses avec des mots, utilise des images, des visualisations. Imagine-toi que ma voix est comme l'eau d'un ruisseau, et que pierre après pierre, tu l'empêches de couler vers toi. Ou alors que tu es dans une pièce, la fenêtre grande ouverte et que tu refermes d'abord les volets, puis les vitres, puis que tu tires les rideaux.: Il sourit. :À vouloir réussir absolument, à vouloir trop bien faire, tu t'entraves. Concentre-toi sur des images et tu verras que ton esprit suivra.:

Soudainement, Wylan se leva.

: Reste ici. Je vais aller chercher de l'eau.:

Il marcha d'un pas souple vers le relais et après quelques instants, revint s'assoir en face d'Enora.

: Voilà. Il ne faut pas oublier de boire. Ce serait bête de se déshydrater. : Il but une gorgée et mit l'outre dans la main de la jeune femme. : Tu n'as sans doute pas réalisé, mais cela fait bien une marque que nous sommes là, assis. Et je t'ai déjà raconté quatre ou cinq histoires différentes. : Il avait perdu le compte. : Bon, tu es prête? Je recommence.:

Il commença la passionnante histoire de Lou, la jolie meunière.
« Modifié: 20 avril 2020, 18:15:54 par Héraut Wylan »

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #25 le: 20 avril 2020, 21:55:30 »
Enora était tellement concentré sur l’exercice qu'elle sursauta quand Wylan changea de ton et lui prodigua des conseil. Passé son petit moment de surprise, elle écouta attentivement les suggestions de Wylan. Ça faisait du sens effectivement, et ça ressemblait un peu plus à ce qu'elle vivait avec son autre don.

Par contre, contrairement à ce qu'elle croyait, au lieu de recommencer l'exercice, elle entendit Wylan se lever, il lui dit de ne pas bouger.

"Ouais, je ne crois pas que je peux aller bien loin si j'essayais." Il y avait de l'humour dans sa voix, il voulait du direct après tout non ? Et elle devait bien avoué qu'elle n'aimait pas être ainsi dépendante de quelqu'un d'autre. Pas qu'elle n'avait pas confiance en Wylan, au contraire, c'était un héraut, elle avait confiance en lui... Mais elle n'aimait juste pas se sentir comme un boulet. Mais en même temps, il lui avait sauvé la vie, et il prenait soin d'elle avec beaucoup plus de douceur qu'il n'était pas obligé. Elle lui était reconnaissante, mais un peu coincé quand même.

Après peu de temps, mais difficile à dire quand on n'a pas de référence visuel, il revint et lui mit quelque chose qui ressemblait à une gourde dans les mains. Ses paroles confirmaient le tout, et avec prudence, Enora porta la gourde à sa bouche. Elle fit de son mieux pour boire proprement, mais elle fini quand même par en mettre sur elle. Au moins, elle ne s'était pas trop étouffée.

"Ah bien voilà, il fallait que je prenne une douche de toute façon..."

Elle se souvint alors qu'il ne semblait pas vouloir qu'elle parle, et qu'elle n'était pas encore prête pour communiqué mentalement non plus. Bon... Tant pis, l'humour faisait du bien quand même non ? Elle prit une grande inspiration pour se relancer dans l'exercice, il n'y avait que peu de temps pour qu'elle maîtrise cette technique.

Mais, malgré tous ses efforts, et toute sa volonté, Enora peinait à appliquer le concept. Jamais, de sa vie, elle n'avait eu autant de difficulté à comprendre quelque chose. Même le Karsite, qui lui avait prit beaucoup de temps, elle avait réussi à y mettre un sens. Mais ça, elle avait l'impression d'essayer d'attraper de l'eau à mains nue, ou de tenter de faire barrage à une avalanche avec des petites pierres.

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #26 le: 21 avril 2020, 10:12:00 »
Après plusieurs marques d'un long et laborieux travail - un temps durant lequel Wylan était parvenu à rester patient et pédagogue - Enora réussit enfin, partiellement au moins, l'exercice. Wylan dut se retenir de pousser un cri de victoire. Lui aussi commençait à souffrir d'une sérieuse migraine. Travailler à proximité d'un esprit aussi chaotique que celui d'Enora était épuisant. La pauvre gamine n'y pouvait rien, elle avait subi un sacré choc psychique, mais Wylan aurait aimé qu'elle reprenne plus rapidement le dessus.

Le jour déclinait autour d'eux et il réalisa qu'il avait un peu froid. Malgré les biscuits qu'il avait mis à leur disposition, il avait oublié de se nourrir.

Plutôt que de se relever d'un coup, il commença par décroiser les jambes et les tendre devant lui. Malgré son habitude à rester des marques durant dans des positions inconfortables, il sentait un léger fourmillement lui parcourir les pieds.

«Bon... on arrête là. Je crois que tu tiens enfin le bon bout. Ça ne sert à rien de s'acharner plus que ça pour le moment. Tu vas déjà bien assez me maudire demain matin, quand tu auras la deuxième pire migraine de ta vie et qu'il te faudra recommencer ces exercices

:: On parle de ta migraine à toi? ::
:: Elle n'as pas besoin de le savoir. Et moi j'ai l'habitude. ::
:: Oui, tu es un pauvre héros tragique qui passe chaque jour de son existence dans la souffrance d'être différent...::
:: Gna gna gna. ::


Wylan se releva lentement, espérant de tout cœur que son dos ne le trahirait pas en craquant bruyamment. Heureusement, il ne sentit aucun blocage ni aucune douleur et dès qu'il fut debout, il en profita pour s'étirer longuement.

«Prends ton temps pour te relever. Tu es jeune, mais vu ton job, je ne pense pas que tu aies l'habitude de rester en tailleur des marques durant.» Il étouffa un bâillement. «Bon, manger et au pieu. De toute manière, y a rien d'autre à faire ici. Et vu ton état, boire un coup n'est pas envisageable.» Et lui-même ne pouvait pas prendre le risque de voir ses réflexes amoindris alors qu'il devait prendre soin d'une malade.«Au fait, tu peux parler, maintenant. C'était juste pour la durée de l'exercice.»

Il se pencha pour ramasser l'outre et la boite de biscuits, et les cala sous son bras, prêt à aider Enora à se lever si elle avait besoin d'aide. Quand elle fut debout, il la guida non pas jusqu'à son matelas, mais jusqu'à Jorel. Il l'abandonna aux bons soins du Compagnon le temps de préparer le repas et revint la chercher une demi-marque plus tard.

Wylan n'en pouvait déjà plus de cet insipide gruau. Une fois la gamine couchée, il chevaucherait jusqu'à l'auberge la plus proche pour acheter de quoi manger pour le lendemain.

[Tu peux raconter jusqu'au lendemain matin ^^]

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #27 le: 21 avril 2020, 17:04:00 »
Enora fut vraiment soulagé quand il annonça finalement arrêter. Elle avait l'impression d'avoir enfin compris, au moins en parti, ce qu'il fallait faire. Elle se sentait épuisée et migraineuse, mais ce n'était pas une surprise. Elle savait à quoi s'attendre cette fois, et pour le moment, c'était même supportable.

«Bon... on arrête là. Je crois que tu tiens enfin le bon bout. Ça ne sert à rien de s'acharner plus que ça pour le moment. Tu vas déjà bien assez me maudire demain matin, quand tu auras la deuxième pire migraine de ta vie et qu'il te faudra recommencer ces exercices.»

Enora sourit avec douceur à Wylan. Le bandage cachait ses yeux et une partie de son visage, mais malgré ses traits tiré, elle était sincère.

Elle peinait un peu à penser au lendemain, son esprit était plus chaotique que d'ordinaire, ses pensée semblait danser dans sa tête. C'était une sensation étrange, de ne pas avoir de assez de concentration pour poursuivre ses idées jusqu'à leur conclusion.

Elle écouta attentivement les recommandation, ou enfin, de son mieux. La voix verbale était plus facile à suivre que celle mentale. Elle faillis ne pas entendre la permission de parler, mais elle en profita pour glisser quelque mots.

"Je vous suis reconnaissante pour votre sollicitude et je promet que je ne vous maudirai pas demain. Je trouverai bien autre chose à maudire à la place. Vous faites tout pour m'aider et je le sais. Je vous en remercie d'ailleurs et je ferai de mon mieux."

Elle se sentait moins timide avec lui, c'était bienvenue. Toute ses heures passé ensemble, à pratiquer, elle devait bien faire cette effort aussi. Elle se doutait bien que lui enseigner n'étais pas une parti de plaisir. Elle ne savait combien de temps ils avaient passé à travailler, mais ce devait être plusieurs marque.

Elle prit donc le temps de s'étirer, et de tenter de délié ses muscles. Ses pieds s'était complètement endormi et elle peina à se mettre debout, elle ne les sentait plus du tout. En plus de ne rien y voir, elle ne sentait même plus le sol sous ses pieds. Il y avait vraiment un être supérieur qui s'amusait à ses dépend. Elle prit donc quelque instant supplémentaire pour masser ses pieds et tenter de faire revenir la circulation et accepta avec résignation l'aide de Wylan pour se lever et marcher.

À sa surprise, c'est à Jorel qu'il la conduit, et non son matelas. Sans même réfléchir, avant de se blottir contre son compagnon, elle serra avec une certaine tendresse et beaucoup de reconnaissance la main de Wylan.

"Merci"

Il pouvait interprété tous ça à sa guise, merci pour l'avoir guider, pour la séance, pour sa vie, pour sa sollicitude, c'était un peu tous cela. Et aussi merci de ne pas s'être enfoncé dans leur querelle, ou de ne pas lui faire sentir à quel point elle apprenait lentement.

Elle se blottit ensuite contre son compagnon, heureuse de retrouver sa chaleur, son réconfort et sa douceur. Il ne lui parla pas, elle fut presque déçu, mais en même temps, c'était sans doute mieux. Elle garderait ainsi tout son énergie pour apprendre et faire les exercices demain. Ça ne l'empêcha pas de parler à voix basse.

"C'est beaucoup plus difficile que je l'espérait, et il est vraiment patient."

En guise d'encouragement, Jorel lui souffla doucement dans les cheveux, presque une caresse. Elle se mit à passer ses doigts aux travers de sa crinière doucement, presque distraitement.

"Ce miracle, il coût cher, je ne regrette pas de t'avoir défendu face à Wylan, mais il faudra retenir la leçon. Une fois au Collégium, j'aimerais que tu aille voir Tavers et que tu discute de tous ça avec lui. Je ne comprend pas tout ce qui c'est passé, ni la part de responsabilité de chacun, mais il faudra que tu m'explique tous ça aussi. "

Adossé sur son compagnon, elle senti le oui qu'il faisait doucement de la tête. Elle n'aimait pas ne pas comprendre ce qu'il se passait, ni être dans cette position de donner ce genre de directive. Elle n'avait jamais fait ça avant, sauf qu'ils étaient adultes maintenant, il ne pouvait plus se permettre de tels erreurs, ni l'un ni l'autre. La guerre revenait. Elle ne pensait sincèrement pas qu'il est voulu mal faire, ou voulu que les choses se passe ainsi, mais malgré tout, elle ne pouvait complètement oublié les paroles, la colère et l’apparente inquiétude qu'avait eu Wylan envers eux la veille. Quand elle irait mieux, elle allait devoir aller aux fond des choses.

Après cette petite discussion, Enora ne reprit pas la parole. Elle se contenta de savourer la présence réconfortante de son compagnon dans son dos, et en profita pour reposer son esprit. Elle fit des exercice de respiration et de méditation pour tenter de se détendre un peu et d'amoindrir les effets des efforts de la journées. C'était sans doute inutile, mais ça passait le temps et ça l'aidait à ne pas stresser sur quelque chose pour lequel qu'elle n'avait pas de contrôle.

Elle entendit les pas presque silencieux de Wylan venir vers elle, il était accompagné d'une odeur de gruau fade et Enora pouffa un peu.

"Ah, du gruau ! Mon repas préféré." Elle positionna ses mains pour que Wylan puisse y déposer le bol et elle ramena ensuite doucement le tout vers elle. Elle était certes habitué de manger tous ça, mais ça ne voulait pas dire qu'elle aimait. Cependant, l'humour était un bon moyen de faire passer certaine corvée désagréable, comme manger ce truc.

"On s'y habitue vous savez, parfois, quand j'ai de la chance, je rajoute quelque baies, de la mente ou des racines et là, c'est comme une fêtes. Une fois, j'ai même une droit à du miel, quel cadeau !" Et le pire, c'était qu'après quelques mois à manger ça, c'était presque vrai. Surtout à voyager de nuit plus que de jour, comme le tentait de le faire le plus possible pour ménager sa peau, elle avait peu le loisir d'arrêter dans les auberges. Le sarcasme n'était pas sa nature première, mais quelques fois, ça faisait du bien quand même.

Elle sourit à Wylan et se mit en devoir de manger le gruau. Si on n'y pensait pas, ça passait quand même bien. Elle avait besoin de manger, elle n'allait pas faire la fine bouche. Adossé à son compagnon, elle aurait presque pu croire qu'elle était en mission sur la route et que c'était la routine. Si ce n'était du fait qu'elle ne voyait rien.

Une fois qu'elle eu terminer de manger, comprenant au silence de Wylan et le respectant, qu'il était sans doute fatigué, elle n'essaya pas de faire la conversation. Elle était épuisée elle-même, et il valait probablement mieux qu'elle conserve ses forces pour le lendemain. se serait bien mal repayé son professeur que de ne pas tout donné dans le peu de temps qu'ils avaient pour réglé le problème.

Une fois couché, il lui fallu un moment pour s'endormir. Malgré son épuisement, ses pensée tournaient dans tous les sens et elle peinait à faire taire son esprit. Elle entendit Wylan quitter le relais, mais n'en fit pas de cas. S'il y avait quelque chose, il lui dirait. Sitôt que le Héraut fut sorti à l'extérieur, Enora entendit Jorel entrer et venir se placer près d'elle. Elle était tellement habitué à sa présence avec elle dans le relais, elle n'avait même pas remarqué que son absence lui pesait.

Il s'installa à ses côtés, couchant sa tête à côté de la sienne. Enora mis un de ses bras autour de son coup et s'endormit finalement. Ses rêves furent chaotique et douloureux. Au matin, elle n'en avait que peu de souvenir, mais c'est la migraine et la soif qui la réveillèrent. Jorel n'était plus à ses côtés, mais ce n'était pas tout à fait surprenant. Elle prit de profonde inspiration pour tenter de calmer la douleur, elle ne savait pas quelle heure il était, ou si Wylan dormait encore, elle préféra donc rester silencieuse. Elle tâtonna avec sa main, doucement, par terre à coté d'elle et fut heureuse d'y trouver une gourde. Elle réussi à trouver le bouchon et à boire de petite gorgée.

Héraut Wylan

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #28 le: 22 avril 2020, 08:46:06 »
Après sa visite éclair à l'auberge la plus proche, Wylan avait dormi comme une souche. Pendant presque six marques, un exploit en soi. Et à sa grande surprise, il n'avait pas trop mal à la tête. Peut-être la vieille soigneuse croisée à l'auberge avait-elle réellement quelques connaissances? Elle l'avait forcé à avaler une mixture écœurante à base de plantes, lui garantissant que cela faisait des miracles sur la migraine. Il nota dans un coin de sa mémoire le nom de la vieille et se promet de repasser, à l'occasion.

Le deuxième jour promettait d'être presque plus pénible pour Wylan que pour Enora. Maintenant qu'elle avait appris à se protéger, au moins grossièrement, et à accueillir les paroles des autres, il fallait qu'il l'entraîne à parler d'esprit à esprit. Et il sentait qu'il allait se faire hurler dans le crâne un certain nombre de fois avant qu'elle ne trouve le bon "volume".

Comme la veille, il prépara le petit-déjeuner - de la bouillie d'avoine agrémentée de noix et de miel - et fournit à la jeune femme de quoi se débarbouiller. Quand elle fut prête, il la conduisit au même endroit, sous un arbre.

«Bon, hier on a dégrossi le terrain et remis un semblant de bouclier en place. Aujourd'hui, on va regarder comment tu gères l'émission. Dans un premier temps, il s'agira juste de me parler normalement, d'esprit à esprit, comme pour avoir une conversation normale. Je baisserai mes barrières pour toi.» Il ne se réjouissait pas, à vrai dire, de percevoir tout ce qui émanait de la jeune femme. «Ensuite, il faudra que je t'apprenne à "frapper à la porte", à t'annoncer avant de parler aux autres. Ce n'est pas forcément très difficile, mais vu la manière dont ton Don est apparu, c'est quelque chose que tu n'as pas eu le loisir d'apprendre instinctivement.»


Le soir tombait et Wylan était vanné. Il avait un mal de tête carabiné et une envie folle de se bourrer la gueule. Malheureusement, il lui faudrait attendre son retour à Haven pour cela.

«Bon, on arrête pour aujourd'hui. Et demain, nous rentrons... enfin!»

[Tu n'y vois toujours rien. Il te faudra encore une bonne décade pour récupérer ta vue, et en cas de surutilisation de ton Don, tu auras de nouveau des problèmes de vue.
Sinon, tu peux raconter ta journée, la difficulté de l'exercice, les progrès, etc., jusqu'à la soirée comprise. On va encore faire un ou deux posts pour le retour et ce serait bon.]

Héraut Enora

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Re : Et la lumière fut...
« Réponse #29 le: 22 avril 2020, 18:12:22 »
Et la journée repris, presque semblable à la veille. Enora s'ennuyait un peu de sa vision, mais elle fit contre mauvaise fortune bon cœur. Ce n'était que temporaire et elle y gagnait quelque chose de très précieux. Donc, au diable sa migraine et sa cécité. Elle était un peu plus motivé se matin, sans doute mieux préparer à la douleur. Le déjeuner qui gouttait quelque chose n'y était sans doute pas étranger non plus.

Elle était bien déterminé à maîtriser ce don de son mieux. À tous le moins pour leur permettre de rejoindre Haven. Elle écouta attentivement les directive de son professeur et grimaça un peu. Elle espérait vraiment ne pas trop hurler dans l'esprit de son collègue. Au moins, avec la vision à distance, elle ne blessait personne. Ici, ce n'était pas elle qui ferait les frais, mais bien son interlocuteur. Elle devait donc se concentré et être vraiment attentive à ce qu'elle faisait.

(7-3 :d10)

Enora fit de son mieux, et ça aurait vraiment pu être pire. Elle avait compris un peu mieux comment fonctionnait son don, et si la journée avait été fastidieuse, et qu'à plusieurs reprise, elle avait hurlé dans l'esprit de son professeur au lieu de lui parler, elle avait l'impression de ne pas s'en être trop mal sorti. Elle réprima plusieurs fois une envie de se retirer dans son esprit pour s'auto-apitoyer. Elle ne devait pas laissé ses erreurs prendre toutes la place. Au lieu de cela, elle fit usa de sa volonté pour essayer encore et encore sans ce décourager. Elle combattit cette tendance à chaque fois qu'elle voulait la submerger et se jeta dans le combat pour maîtrisé son don avec tout ce qu'elle avait. Elle avait cru en Saskia et n'avait jamais baissé les bras contre la peste, elle n'allait pas laissé son propre esprit prendre le dessus.

La journée fut longue et douloureuse, mais c'était sommes toutes, supportable. Elle aurait aimé pouvoir partager les tâches avec Wylan, il devait lui enseigner, subir ses cri mentaux et en plus, s'assurer qu'ils mangent, boivent et survivre à tous cela. Elle ne l'enviait pas du tout.

Maîtrisé se nouveau don ne ressemblait en rien à ce qu'elle connaissait. Rien ne l'avait vraiment préparer à tous cela, mais elle mettait tout son cœur à essayer. Non pas en force, mais en douceur, avec concentration. Il y avait eu beaucoup plus de raté que de réussite, surtout au départ. Malgré toute sa bonne volonté, elle avait hurler souvent dans l'esprit de Wylan. Encore une fois, il avait été très patient avec elle, l'aidant à modulé ses pensée. C'était un exercice légèrement plus facile que la modulation de bouclier par contre. Si elle avait beaucoup de volonté, c'était aussi dans sa nature d'être douce et d'avoir de la compassion.

Jorel avait prit place à ses côté, et sa présence la rassurait et l'aidait à se concentrer sur la tâche. Les questions et les discutions de Wylan était parfois amusante, parfois instructives. Il ne discutait de rien de trop personnel, mais il fallait quand même qu'elle est des choses à dire pour s'entraîner.

Elle prit donc sur elle de décrire certaines de ses aventures, les endroits qu'elle avait visiter, les moment cocasse ou les bévue amusante qui lui était arrivé. Des anecdotes sans conséquences qui ne trahissait rien de vraiment important sur ses missions. Il était flèches lui aussi, donc, il connaissait le métier.

Une des anecdotes était celle où tous les deux s'était retrouvé couvert de pétale de fleur. Il avait plus beaucoup et tous les deux était plus ou moins couvert de boue, puis, un grand vent avait chassé la pluie et fait tombé des milliers de pétale de cerisier sur eux. Les végétaux avait collé sur eux et il s'était retrouvé entièrement rose au lieux de blanc. Il avait même traverser un village de cette manière avant que les pétale ne sèchent complètement et tombe. Elle en avait eu dans les cheveux pendant des jours, et elle avait aussi du brosser Jorel longuement se soir là pour tout décoller.

Ensuite, il lui fit travailler de "frapper à la porte". Elle trouva l'image de toquer à l'esprit de quelqu'un plutôt amusante et ce fut un des exercice qui lui sembla le plus facile. Pas qu'elle le réussi rapidement, mais le concept était un peu plus semblable au fait de projeter son esprit et de visualisé. Il s'arrêtèrent aussi plusieurs fois pour boire de l'eau, et cette fois, Enora n'oublia pas non plus de pensé à bouger ses jambes et s'étirer de temps en temps.

Elle fut soulager malgré tout, quand le soir arriva. Son mal de tête était toujours très présent, mais elle se doutait un peu que Wylan devait avoir au moins aussi mal, et être aussi épuisé qu'elle.

"Oui, enfin ! Vous n'aurez plus à manger de gruau comme un compagnon, et vous pourrez retrouver la tranquillité de votre esprit." Elle le dit avec une touche d'humour et de compassion.

Elle aurait put le remercier encore une fois, mais quelque chose lui disait que se serait trop. S'il était au moins aussi épuisé et endoloris qu'elle, il voudrait du calme et du repos. Cette fois, elle put se lever toute seule, ayant fait attention de ne pas laisser ses jambes s'endormir sous elle. Jorel l'aida un peu, puis elle prit le bras de Wylan jusqu'au lit. 

Avant de s'endormir, Enora se promis que dès qu'elle serait sur pieds, elle trouverait un moyen de le remercier.