Auteur Sujet: [Scénario] [Allister, Dyalwen et Kayann] Là-haut, sur la colline  (Lu 3234 fois)

Fabuliste

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1er jour de la 3ème décade d'Automne 1485

Vous etes tous les trois dans les écuries. Dyalwen, tu es venu panser Veladora au grand damné de Tisia, Kayann, en temps que spécialiste Shin'a'in des chevaux, tu as été appelé en renfort par le maitre d'écurie pour un jeune et beau cheval blanc, Lowi, qui a fait une crise de coliques, Allister, tu cherches le forgeron du palais. Tu le cherches dans les écuries parce qu'il est aussi le maréchal ferrant et on t'a dit à la forge qu'il était parti s'occuper d'un cheval en train de perdre un fer. Mais tu ne le trouves pas.

À noter qu'on vous a conseillé d'évacuer le palais et Haven la veille. Merci d'expliquer pourquoi vous avez choisi de rester. Dyalwen, tu es la secrétaire d'Alem, il t'a lui-même demandé de rester à proximité du palais, mais il t'a laissé le choix. Les Compagnons sans élus eux-mêmes ont évacué le Champ pour un petit village à quelques kilomètres de Haven.

Soudain, le Tocsin sonne. L'alarme. Les consignes sont claires. Vous devez rester ou vous etes. Les quelques palefreniers restants ferment les portes de l'écurie, mais vous pouvez encore voir dehors par les fenêtres. Vous voyez au loin un Griffon remorquant un humain voler au-dessus du champ de bataille.
« Modifié: 14 avril 2020, 20:13:02 par Fabuliste »

Dyalwen de Bordebure

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Re : [Scénario] [Allister, Dyalwen et Kayann] Là-haut, sur la colline
« Réponse #1 le: 14 avril 2020, 21:16:44 »
Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans « rester proche du Palais » ?
Les écuries font partie du Palais.
Et c’est vrai qu’elles sont bien défendues en cas d’attaque.
L’attaque va se porter sur la ville.
C’est ce qui est prévu, mais les batailles ne se passent jamais comme prévu !
Alors quoi ? Je dois rester enfermée dans le bureau de l’Attitré ?
Oui !
On ne sait même pas quand est-ce que ça va avoir lieu !
Et alors ? Tant que tu ne sais pas par quel bout on attrape une épée, tu restes en sécurité !

Dyalwen haussa les épaules sans répondre, mais continua son chemin vers les écuries, une Tisia fulminante sur les talons. Elles se disputaient sans cesse depuis la veille, de toute façon. Le Compagnon aurait voulu qu’elles évacuent la capitale comme on le leur avait conseillé, puisqu’elle n’était pas fichue de se battre – en réalité, Tisia était médisante : elle savait quand même par quel bout prendre une épée, mais ses leçons avec Méra étaient loin d’être celles dans lesquelles elle progressait le plus vite – mais le Héraut du Roi lui avait demandé de rester à proximité. Et, si elle ne voyait pas à quoi elle pourrait être utile, elle ne s’était même pas posé la question. Si Alemdar jugeait qu’elle pouvait servir à quelque chose, elle n’allait certainement pas jouer les planqués. Tout le monde faisait son devoir, elle ferait le sien, même s’il ne s’agissait que d’une petite contribution de rien du tout.

Et même si elle avait l’estomac qui faisait des nœuds et les mains moites à force d’attendre. Et voir le Héraut du Roi faire les cents pas dans son bureau, pendant qu’elle ne faisait rien n’aidait pas vraiment. Alors, comme elle n’avait rien à faire pour le moment et qu’on ne savait pas quand tout arriverait, elle avait fini par se décider à aller faire un tour dehors. Histoire de respirer un peu d’air et de s’éloigner de l’atmosphère oppressante du bureau de l’Attitré. Ah, et éviter de rajouter une crise de nerfs à ce que devait gérer Alemdar, aussi.

Évidemment, Tisia l’avait rejointe dès qu’elle avait franchi la porte du Palais. Évidemment, ses pas l’avaient machinalement menée aux écuries. Ce qui, évidemment, n’avait fait que renforcer les récriminations mentales du Compagnon. Mais, pendant les dix-sept premières années de sa vie, la présence de Veladora avait toujours su l’apaiser, il n’y avait pas de raison que cela change. Et, passer un peu de temps avec la jument qui, elle, ne savait pas que quelque chose se préparait ne pouvait être que reposant, non ?

Sauf que l’ambiance dans les écuries n’étaient pas franchement détendue. Les palefreniers présents étaient un peu tous sur les nerfs, entre le contexte et un des équidés qui ne semblait pas au mieux de sa forme. Forcément, les chevaux le ressentaient, et Vela ne faisait pas exception. Elle piétinait dans son box et ne semblait pas très réceptive aux caresses de sa cavalière. Cavalière qui hésita donc une seconde à proposer son aide au palefrenier et à la femme qui se trouvait au chevet de Lowi…

Si tu ne t’occupes pas d’Elle, on ferait mieux de rentrer !

… avant d’aviser une autre personne qu’elle ne connaissait pas.

« Vous cherchez quelque chose ? » demanda-t-elle donc à l’inconnu [Allister].

Et le tocsin se mit à sonner. Et merde.

Je te l’avais dit !

Les palefreniers fermaient déjà les issues. Il était trop tard pour retourner auprès de l’Attitré. Tu parles d’une secrétaire efficace ! Coincée, Dyalwen s’approcha d’une des fenêtres en s’efforçant de ne pas se tordre les mains. À la place, elle se colla à son Compagnon qui se plaçait derrière elle. Maintenant que l’alarme résonnait, étrangement, Tisia semblait plus calme. Tendue, mais calme.

« C’est Mina ! » souffla-t-elle en voyant le griffon survoler la ville, principalement à destination de son Compagnon mais de façon audible pour qui l’entourait.

Allister

Re : [Scénario] [Allister, Dyalwen et Kayann] Là-haut, sur la colline
« Réponse #2 le: 15 avril 2020, 22:45:49 »
Allister était en colère. Les dernières pièces qu'on lui avait envoyées avaient non seulement été livrées en retard mais en plus avaient toutes un défaut qui les rendaient inutilisables! Il se serait bien rendu directement chez l'artisan pour lui botter les fesses, mais d'une part ça n'aurait pas résolu son problème et d'autre part, il n'avait plus le droit d'aller en ville. On avait déjà cherché à le virer de son atelier alors qu'il était sur le point d'aboutir, ce qu'il avait refusé, allant jusqu'à menacer de faire sauter sa machine et lui avec si on ne lui fichait pas la paix... Ce dernier argument avait eu raison de toutes les tentatives d'évacuation. Allister était passablement têtu quand il avait une idée précise et un projet. Il se doutait que Thalyana avait peut-être quelque chose à voir dans le fait qu'on lui fiche la paix... elle avait probablement signalé à qui de droit qu'Allister ne plaisantait pas quand il s'agissait de se montrer passionné et prêt à tout pour ses recherches.

Lorsqu'il débarqua dans les écuries, l’agacement se lisait sur son visage mais la fatigue y était également très visible. Depuis que l'attaque avait été annoncée, il avait travaillé sans relâche à un système de défense novateur. L'idée était simple si ces "moteurs" ne savaient pour l'instant qu'exploser, finalement, pourquoi ne pas utiliser cela à son avantage. Il avait donc imaginé un modèle "miniature" (comprendre "pouvant être soulevé par un type musclé") dans des matériaux beaucoup mois coûteux et avait demandé un enchantement qui génère l'énergie suffisante pour que le moteur s'emballe très rapidement et explose de manière contrôlée projetant un jet de vapeur unidirectionnel... mais donc, cet imbécile d'artisan n'avait rien compris et avait livré des tuyaux qui étaient scellés des deux côtés et donc qui feraient véritablement exploser le tout de manière incontrôlée.

Enfin... Il espérait que le forgeron pourrait réparer les bêtises de l'artisan parce qu'il comptait bien arriver au bout de son projet avant que l'attaque ne commence parce que ça pourrait sans doute être utile et sauver bien des vies mais il était en retard, il avait perdu trop de temps et il ne pourrait sans doute pas tenir ses promesses... enfin, si ça tournait au drame, au moins son père avait été évacué

Allister entra dans l'écurie et s'arrêta près de la porte d'entrée. Il regarda l'activité fourmillante de l'écurie... et se rendit compte que sa tâche allait être plus complexe qu'il ne l'avait pensé... comment retrouver un forgeron-maréchal ferrant dont il ignorait le visage au milieu d'un bordel pareil! Il était d'ores et déjà en train de se dire que c'était fini et qu'il avait échoué lorsqu'une jeune femme vint se planter devant lui en lui demandant s'il cherchait quelque chose.

"Un miracle ou quelques jours de rabais, mais à défaut un forgeron fera l'affaire, c'est une urgence !"

À peine avait il finit sa phrase que le tocsin résonna.

"Et merde... ben le forgeron servira plus à rien, vous avez des miracles en stock ?" Allister lâcha un rire plein d'amertume et sembla soudain abattu. Le tocsin sonnait le glas de ses projets, Allister avait échoué.

Fabuliste

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Re : [Scénario] [Allister, Dyalwen et Kayann] Là-haut, sur la colline
« Réponse #3 le: 21 avril 2020, 17:30:40 »
Au loin, on peut voir la pauvre Jayanti être touchée par un rayon écarlate. Elle pique vers le sol et elle disparait dans les toits.

Pendant quelques instants, tout redevient calme. Vous êtes trop loin pour que la clameur des combats ne vous atteigne, tout est calme, si calme. Trop calme.

***

L'homme en noir finissait d'escalader le mur d'enceinte du Collegium. Il se lança dans les airs pour passer les mâchicoulis et se raccrocha à la pierre grâce à des gants adhérant magiquement à la pierre. De là, il se hissa sur le créneau et surgit sur le chemin de ronde... juste devant deux gardes stupéfaits.

Sans perdre une seconde, il les égorgea tous les deux grâce à des lames cachées le long de ses avant-bras et il se délecta de l'énergie de leur mort. Toute énergie supplémentaire était bonne à prendre. Puis il sauta du chemin de ronde sur le sol. Il balaya les alentours du regard. Personne. Il se mit à courir vers le collegium des mages.

Il n'avait pas vu la fenêtre de l'écurie et Dyalwen, qui avait assisté à tout son manège.

Dyalwen de Bordebure

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Re : [Scénario] [Allister, Dyalwen et Kayann] Là-haut, sur la colline
« Réponse #4 le: 23 avril 2020, 20:34:57 »
L’inconnu semblait pressé. Ou stressé. Ou les deux. Ce qui n’était pas une raison pour répondre aussi vivement, et Dyalwen ouvrait la bouche pour le lui signaler lorsque le tocsin retentit. Le commentaire de Tisia sous son crâne et le dépit de son interlocuteur repoussaient toute autre considération loin de l’esprit de la rouquine. Elle offrit un sourire crispé au jeune homme.

« Non, pas de miracles. Il n’y a que la stratégie du Héraut du Roi et du Commandant des Armées. »

Secrétaire de l’Attitré ou non, elle n’était pas dans les secrets de ce qu’il avait prévu. De toute façon, elle n’y connaissait rien en stratégie de guerre ou en bataille. Comme disait Tisia, elle savait à peine par quel bout attraper une épée et les mouvements de base enseignés par Méra. Mais elle savait qu’Alemdar, lui, était un stratège. Il avait fait des préparatifs. Et, malgré l’anxiété qui la dévorait depuis le matin, elle avait confiance en lui. Et en tous les autres Hérauts et soldats qui allaient se battre pour défendre la ville. Comme Mina, sur le dos de Jayanti, la Griffaucon, qu’elle voyait par la fenêtre.

Oh ! Pourvu que tout se déroule selon les plans du Héraut du Roi ! Pourvu que les Valdemarans ne soient pas blessés ! Pourvu que les combattants ne soient pas trop blessés non plus !

Tâchant de juguler son angoisse, Dyalwen s’appuya contre le poitrail de Tisia, pendant qu’elle suivait les évolutions de Jayanti et Mina dans le ciel. C’était tout ce qu’elle pouvait voir du champ de bataille. Elle aurait tellement voulu voir ce qui se passait en bas. Et, en même temps, elle n’avait pas vraiment envie de savoir ce qui se passait en bas. Enfin… Elle sentit son Compagnon lui souffler doucement dans le cou et posa ses mains sur elle. Sous ses paumes et dans son dos, elle sentait les muscles de Tisia tendus, presque tremblants, mais le Compagnon ne disait rien. Elle regardait par la fenêtre elle aussi, aux aguets.

« Pourquoi n’avez-vous pas évacué la ville ? » finit par demander la rouquine au jeune homme, pour rompre le silence qui devenait pesant, mais sans quitter la Griffaucon des yeux.

Et puis, soudain, toujours dans le silence un éclair rouge frappa Jayanti qui perdit de l’altitude. Qui chuta, en fait, et disparut de leur champ de vision.

« Oh non ! »

Horrifiée, Dyalwen porta les mains à sa bouche, tandis que Tisia se collait un peu plus contre elle, comme pour la réconforter.

Elle n’est pas morte.
Mina ?
Oui. Elle n’est pas morte.

Le Compagnon n’ajouta pas que, sinon, elles le sauraient et que ce n’était pas parce que la Boutefeu n’était pas encore morte qu’elle était en sécurité. Son Élue le découvrirait bien trop vite si ça devait arriver.

La rouquine reprit sa contemplation de la fenêtre mais, cette fois, il n’y avait plus rien à voir. Enfin, plus rien dans le ciel, parce qu’un mouvement attira son attention plus près. Bien plus près. Genre sur le mur d’enceinte. La surprise lui coupa une seconde toute capacité de réflexion… jusqu’à ce que l’apparition égorge les deux gardes, saute au sol et se mette à courir. Vers le Collegium des Mages et le Palais ! Aussitôt, les pensées se bousculèrent dans la tête de la Grise, au bord de la panique, et elle projeta instinctivement son esprit vers celui qui gérait la défense de Haven.

Alemdar ! Un homme vient de franchir le mur ! Il a tué deux gardes ! Il se dirige vers le Palais !

Et il fallait l’arrêter avant qu’il ne l’atteigne !

« Ouvrez les portes ! » clama Dyalwen en se précipitant vers la sortie des écuries.

Et tu vas faire quoi ? Il a tué deux gardes en une seconde.
Et donc ? On le laisse atteindre le Palais ? Ou le Collegium ?

La majorité des combattants étaient en bas, en ville !

Bien sûr que non !

La rouquine jeta un regard au jeune homme qui cherchait un forgeron un peu plus tôt.

« Vous faites quoi ? »

Héraut Alemdar

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Re : [Scénario] [Allister, Dyalwen et Kayann] Là-haut, sur la colline
« Réponse #5 le: 24 avril 2020, 09:41:44 »
Le héraut du roi ne put retenir un chapelet de jurons de se dérouler dans l'esprit de sa jeune assistante.

Putain de bordel de merde, il s'en prennent directement à la pierre-coeur.

L'Attitré hésita. Une partie de lui voulait protéger la jeune fille. Mais il avait besoin qu'on garde un oeil sur l'intrus.

Suis le. Et fait gaffe à pas te laisser voir.

Pour les mp, voyez avec la grise qui aspire à devenir archiviste, là, Isabeau de Girier, me semble

Allister

Re : [Scénario] [Allister, Dyalwen et Kayann] Là-haut, sur la colline
« Réponse #6 le: 25 avril 2020, 18:41:25 »
Allister était à bout. Il s'assit contre un mur, le regard perdu en direction de la fenêtre. Il écouta la rouquine lui parler de stratégies et répondit sèchement sans réfléchir à qui il parlait : "Ouais... ben leurs stratégies, pour ce que j'en pense..." Son ton rendait clair le fait que ça n'était pas une invitation à la discussion. En vérité, il s'agissait de l'expression de son dégoût pour la guerre et les généraux qui regardaient les autres mourir du haut de leurs remparts.

Lorsqu'elle l'interrogea sur les motifs de sa non-évacuation, Allister fut immédiatement  énervé par le sous-texte de sa question. *Alors, selon toi, petite rouquine décérébrée, je ne sers à rien et je n'ai rien à faire là... Putain, tu sais pas à qui tu parles !*. Il lui sourit sincèrement en la regardant dans les yeux, mais peut-être Dyalwen pouvait-elle voir que son sourire était plus celui que jette un tueur à sa proie désarmée que celui qu'on offre à un ami... après tout, Allister était épuisé et il n'était plus autant en contrôle que ce qu'il aurait aimé. Il crachait son venin encore plus vite que d'habitude.

"Parce que j'avais un projet à mener à bien. Mais je comprends que vous n'en ayez pas entendu parler depuis votre poste stratégique de garde des écuries ! Néanmoins, je suis content que nos chevaux soient si fièrement protégés !"

Allister avait menti sur deux points. D'une part, c'était normal qu'elle ne sache pas ce qu'était que ce projet qu'il évoquait. En effet, il n'avait parlé de son projet à presque personne pour ne pas risquer d'être ridiculisé en cas d'échec. Cependant, son interlocutrice ne pouvait pas le savoir et il espérait qu'elle se sentirait mise à l'écart de ne pas être au courant, elle semblait avoir peu confiance en elle. D'autre part, c'était évident que son interlocutrice était tout sauf assignée à la garde des écuries. Elle n'en avait pas l'attitude du tout et, de plus, qui mettrait une jeune Héraut pour une tâche aussi insignifiante... mais bref, il ne cherchait pas à être honnête mais à la ridiculiser un peu. 

Rendre à l'écervelée une partie de son mépris permit à Allister de se calmer un peu. Il sourit intérieurement et se réjouit par avance que la rouquine essaie de lui expliquer que ça n'était pas ça sa mission, etc. et qu'il puisse lui répondre d'un air entendu et complice : "Ne vous inquiétez pas, moi je trouve qu'il n'y a aucune honte à garder l'écurie, c'est un travail important et il faut bien que quelqu'un s'en charge!"

Lorsque la Grise s'exclama en voyant quelque chose dans le ciel, Allister se leva immédiatement et scruta le ciel... cette ambiance de veille de fin du monde le rendait nerveux... où était-ce dû au grave manque de sommeil que son rythme intense des dernières décades avait généré ? En tout cas, ne voyant rien de particulier, il haussa les épaules et se rassit. Il scruta la jeune Héraut qui semblait comme figée, peut-être que c'était le signe d'une communication mentale ? Allister avait trop peu côtoyé de Hérauts pour en être certain.

Quelques instant plus tard, Allister était en train de se demander ce que ça faisait d'avoir quelqu'un d'autre dans sa tête et de scruter la Héraut avec, dans le regard, ce qui était peut-être de la jalousie (bien qu'il ne se le serait jamais avoué). Il la vit alors sursauter et scruter la muraille. Quelque chose n'allait pas et Allister fut immédiatement sur le qui-vive. Il suivit le regard de la rouquine et se rendit compte que le combat était arrivé ici plus vite que prévu et que leur adversaire était efficace, rapide et violent !

Allister s'appuya contre le mur et se mit à réfléchir intensément. Il sentait la fatigue entraver et ralentir sa réflexion. Il s'insulta mentalement espérant que ça le réveillerait. En premier, il se maudit de ne pas avoir emporté au moins une lame, aussi incompétent soit-il avec. Il se rappela alors que le sort de deux soldats avait été scellé en quelques secondes et comprit que le sien l'eut été en encore moins. Il finit par se dire que finalement, les lames étaient une chose très surfaite...

Il continua son raisonnement. Il savait que la majorité des combattants étaient en ville grâce à leur "fabuleuse stratégie" et comprit que la Grise était peut-être un des seuls combattants présents dans l'enceinte du Collegium. Il la regarda s'agiter dans l'écurie. Allister avait grandi parmi les mercenaires les plus aguerris : la rouquine n'avait ni l'aspect, ni l'âge, ni l'attitude de quelqu'un qui a déjà connu la bataille.

Après deux longues secondes passées à réfléchir, il arriva à une conclusion implacable : Allister avait eu le privilège d'être le dernier interlocuteur de la Grise. Elle allait se faire massacrer, de même que tous les apprentis combattants qui croiseraient la route du type en noir. Qu'importe ce que ce type venait chercher, il l'aurait...

À moins que... Allister eut enfin une idée utile en se souvenant de quelques trouvailles enfermées au fond de son atelier ! L'assaillant était clairement meilleur que la rouquine, sauf si une chose inattendue se produisait et le prenait de court. Il pouvait sans doute être distrait suffisamment longtemps pour qu'une combattante médiocre comme la rouquine puisse prendre le meilleur ! Ça pouvait marcher... Ou provoquer la mort de la Grise, mais sans ça, il savait qu'elle était déjà morte alors autant essayer... et il ne pleurerait pas une noble doublée d'une Héraut.

Lorsque Dyalwen ordonna qu'on ouvre les portes, Allister était debout, prêt à traverser le Collegium en courant pour atteindre son atelier. Il était certain qu'un de ses prototypes pouvait être mis à contribution... si Baraël n'avait pas trop merdé ses enchantements ! Mais bon, s'il utilisait son invention, il serait obligé d'être discret. Il ne souhaitait pas révéler à tout le monde ce qu'il avait réussi à produire avant d'être sûr d'avoir trois longueurs d'avance sur tous les potentiels concurrents.

Dyalwn lui adressa la parole en voyant qu'il était prêt à sortir de l'écurie et se demandait visiblement ce qu'il prévoyait. Il lui répondit d'une voix calme (ou du moins c'est ce qu'il avait l'intention de transmettre, mais étant lui-même au bord de la crise de nerfs...) "Reste attentive et profite de l'ouverture". Ça pouvait marcher... ou elle pouvait mourir en un instant... mais bon, tant que lui n'était pas exposé, ça n'était finalement pas si grave... et c'était une excellente occasion de tester ses prototypes en condition réelle !

Dès que les portes furent ouvertes, Allister partit en courant vers son atelier. Il n'attendit pas que la Grise lui demande des précisions, il ne souhaitait pas en donner et ne souhaitait pas gaspiller ses maigres forces restantes à faire autres choses que de mettre son plan à exécution.

Dyalwen de Bordebure

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Re : [Scénario] [Allister, Dyalwen et Kayann] Là-haut, sur la colline
« Réponse #7 le: 29 avril 2020, 17:33:02 »
La réponse de l’inconnu, tant par ses paroles que par son ton agressif, laissa Dyalwen sans voix pendant un instant avant qu’elle ne se hérisse. Qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir contre la stratégie du Héraut du Roi, hein ? Il ne savait même pas ce que c’était ! Même elle, l’assistante de l’Attitré, ne savait pas exactement de quoi il s’agissait ! Mais Alemdar savait ce qu’il faisait, et elle avait confiance en lui. Et le Commandant des armées était là-bas, en ville, avec les combattants ! Et…

Laisse couler.
Mais il ne sait même pas de quoi…
Laisse tomber, on s’en fiche.

Alors que, quelques instants plus tôt, Tisia était la première à récriminer dans son esprit, elle semblait à présent se désintéresser de tout ce qui ne concernait pas directement la bataille. L’esprit en ébullition, l’estomac noué, Dyalwen aurait bien répondu vertement au jeune homme, pour évacuer une partie de son angoisse, mais elle se raccrocha à l’avis de son Compagnon et se rapprocha plutôt de la fenêtre pour voir ce qu’elle pouvait. En l’occurrence Mina et Jayanti. Mais l’ambiance était trop lourde, l’attente était trop pesante pour qu’elle puisse supporter le silence indéfiniment. Elle finit donc par le rompre… et le regretta immédiatement lorsque le jeune homme lui adressa un sourire malsain et une réponse acide.

« Je ne garde pas les chevaux ! » répliqua la rouquine, vexée.

Elle n’avait pas pensé une seule seconde à mal en posant sa question, cherchant juste un moyen de ne plus se focaliser uniquement sur les évolutions de la Griffaucon dans le ciel, et la réponse de l’inconnu la vexait plus qu’elle ne la mortifiait. Elle était à peu près sûre qu’il n’avait pas sa place dans le plan de bataille d’Alemdar, parce qu’elle ne le connaissait pas, ne l’avait jamais aperçu auparavant et n’avait pas connaissance d’autre chose que ce qui se tramait en ville. De toute façon, même si elle n’était pas dans les détails des stratégies, le Héraut du Roi n’aurait certainement pas laissé une pièce maîtresse de son plan traîner dans les écuries au moment de l’attaque. Si le jeune homme avait effectivement eu un projet crucial à mener à bien pour aujourd’hui, l’Attitré aurait tout fait pour que ce soit le cas – et aurait réussi, évidemment.

En d’autres temps, Dyalwen aurait pu se dire que son interlocuteur était aussi stressé qu’elle, et peut-être aurait-elle trouvé la capacité de lui pardonner, mais là ses remarques piquantes ne faisaient que l’agacer. Elle finit donc par hausser les épaules, avant de reporter son attention sur le ciel de la capitale, en cherchant du soutien auprès de Tisia et bien décidée à ne plus ouvrir la bouche.

Du moins jusqu’à la chute de Mina. Et l’apparition de l’homme en noir.

La bordée de jurons qui se déversa dans son esprit lorsqu’Alemdar lui répondit ne la fit même pas rougir, et la Grise se précipita vers la sortie des écuries, son Compagnon sur les talons.

La fourche.
Alemdar a juste dit de le suivre.
Même. Prends-la.

Tisia n’était pas stupide. Si l’intrus les repérait, fourche ou pas, son Élue n’avait sans doute aucune chance. Mais on n’allait pas au combat désarmé. Pas même pour un combat perdu d’avance. Mais elle garda ses pensées pour elle.

Dyalwen attrapa donc la fourche la plus proche d’elle – au moins, elle savait comment manier une lance sur le dos de son Compagnon, à présent… Merci Méra – et bondit en selle alors que l’inconnu malaimable semblait vouloir sortir lui aussi. Mais, pour une fois, sa réponse n’était ni piquante ni agressive. Elle était juste sibylline et la Grise n’essaya pas de la traduire. Elle avait autre chose à faire. Comme suivre les ordres du Héraut du Roi, par exemple.

Le couple franchit le seuil des écuries et se précipita vers le Collegium des Mages dans la direction qu’avait prise l’homme en noir. Le cœur de Dyalwen battait la chamade entre ses côtes, au même rythme que l’allure de sa monture, mais elle ne la pressait pas. Tisia ne galopait pas aussi vite qu’elle l’aurait pu, consciente que la discrétion primait sur la vitesse. Même si l’intrus était rapide, elle était de toute façon capable de le rattraper. L’important, c’était de le rattraper sans qu’il ne le sache. Elle s’efforça donc d’éviter les chemins pavés afin de masquer le tintement de ses sabots d’argent, trop reconnaissable, et veilla à progresser dans l’herbe [1D10 : 7].

Elle ralentit un peu l’allure à l’approche du Collegium des Guérisseurs pour ne pas risquer de se faire repérer et ne pas manquer leur cible. Toujours dans l’herbe et proche des arbres, elle repassa au trot en voyant une ombre devant elle.

Il est là !

Dyalwen déglutit et raffermit sa prise sur la fourche autant que son assiette sur le dos de Tisia.

Ils sont là, corrigea Tisia.

Effectivement, une deuxième ombre venait de rejoindre la première [1D10 : 9].

[À Alemdar] Ils sont deux ! Devant le Collegium des Guérisseurs et ils continuent vers celui des Mages.
« Modifié: 29 avril 2020, 17:55:08 par Dyalwen de Bordebure »

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Merci. Reste discrète. Et prudente.

Ah, si le héraut du Roi avait su....



Une troisième ombre noire escalada la muraille juste au-dessus de Dyalwen, absorbée par les deux compères à côté du collegium des guérisseurs. Discrètement l'homme façonna un sortilège de possession et le jeta sur la jeune héraut.

[1D10: 7 Tu perds le contrôle de ton corps, mais ton bouclier protège en partie ton esprit qui reste libre. Mais tu perds tout contrôle sur tes actes. Tu as l'impression d'être perdue dans une brume noire. C'est à peine si tu perçois ce qui se passe dehors.]

La voix de Dyalwen retentit, sans que la grise n'ait de contrôle dessus:

"Attention, cheval. Ton Élue est sous mon contrôle. Un pas de travers et..." Elle fit tourner la fourche pour la pointer sur sa gorge. "C'est fini. C'est clair?"

L'homme en noir, le troisième homme en noir sauta du rempart et s'approcha de Tisia.

"J'ai toujours rêvé de monter un Compagnon..."

Et souplement, il monta en croupe de Tisia, derrière la grise possédée. Si Tisia avait espéré améliorer l'état de son Élue en cédant, elle en fut pour ses frais. Dyalwen lâcha la fourche et l'homme en noir lui cala un couteau sous la gorge. La Lame était si aiguisée qu'au simple contact sur la peau fine de la grise, apparut une écorchure.

"Allez, cheval. Rejoignons mes amis."

[Tu peux essayer de te libérer mentalement. Décris comment et lance des dés. 6 ou 7, tu réussis a envoyer un message à l'extérieur, Alem ou Tisia, comme tu veux, 8 ou 9 tu réussis a attraper l'esprit de Tisia qu'elle tend vers toi. 10, tu te libères, mais tu as toujours un couteau TRÈS aiguisé sous la gorge. Tu peux faire jusqu'à 4 jets. Tu te libères si tu fais un 10 ou deux 8 ou 9. Un 1 annule un 8 ou un 9.]

Dyalwen de Bordebure

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  • Compagnon ou Familier: Tisia & Vela
  • Âge: 17 ans (09.05P.1468)
  • Langues: Valdemaran
Une seconde, leurs esprits étaient liés et elles étaient ensemble, sur le qui-vive, concentrées sur les évolutions des deux intrus, tendues vers les consignes du Héraut du Roi… et la seconde suivante, elle n’était plus là ! À la place de l’esprit de son Élue, elle ne sentait plus rien !

Dyalwen ?

Une réponse lui parvint, mais verbalement, pas mentalement, et lui glaça les sangs. À la menace qui sortit de la bouche de sa cavalière, Tisia s’immobilisa et tourna légèrement la tête de façon à percevoir les mouvements de son Élue. Elle ne voyait pas l’instigateur du sortilège, mais elle voyait bien la fourche sur la gorge de la rouquine. Et, si elle n’osait pas bouger de peur d’aggraver les choses, son esprit, lui, bourdonnait. Elle n’avait jamais été très sociable, même avant, et elle n’avait pas l’habitude de se tourner vers quelqu’un d’autre pour régler ses problèmes. Mais là, ses pensées s’envolèrent, pleines de peur, de colère, de…

Taver ! Il la contrôle ! Je ne la sens plus !

… de panique. Non, pas de panique. Ce n’était pas sa première bataille, et elle n’avait pas encore perdu. Son Élue était toujours vivante et… Elle coucha les oreilles en arrière, les plaquant sur son crâne, de colère et de dégoût, lorsque l’intrus grimpa sur son dos. Elle n’avait qu’une envie : l’envoyer voler d’une bonne ruade. Mais elle se fit violence. Elle n’était pas certaine que Dyalwen ne chuterait pas non plus. Et elle voyait très bien la lame sur sa gorge. Alors, Tisia obtempéra et se mit en marche avec raideur. Mais, cette fois, le message qu’elle passa au Compagnon de l’Attitré était exempt de panique.

Un troisième homme. On ne l’a pas vu. Il a pris le contrôle de Dyalwen, il la prise en otage. On rejoint les deux autres.

Si elle avait contrôlé sa panique, la peur était toujours là, évidemment. Et le dégoût aussi, à la dernière phrase.

~*~

Une seconde, leurs esprits étaient liés et elles étaient ensemble, sur le qui-vive, concentrées sur les évolutions des deux intrus, tendues vers les consignes du Héraut du Roi… et la seconde suivante, il n’y avait plus rien qu’une brume noire. Elle ne voyait rien, elle ne sentait rien… Et elle ne sentait plus son Compagnon !

Tisia ?

Rien. Rien que cette brume noire. Partout. Elle ne voyait rien alors qu’il devait faire jour. Elle ne sentait plus son corps ni celui de Tisia sous elle alors que l’obscurité complète ne l’aurait pas empêchée de les percevoir. Aurait-elle eu conscience de son corps, que la Grise aurait pris une grande inspiration pour tâcher de juguler la panique qui montait. Elle pensait. Elle avait encore son esprit. Seul. Sans Tisia. Ne pas paniquer, ne pas paniquer. Avant son Élection, elle était capable de réfléchir seule. Elle devait réfléchir seule. Ses boucliers étaient là, elle le savait, elle ne les avait pas touchés et personne ne les avait attaqués ou elle l’aurait su. Elle ne les avait pas remontés pour se couper de Tisia, elle ne les avait pas abaissés… et elle réprima l’envie de le faire pour retrouver son Compagnon. Quoiqu’il se passe, son esprit fonctionnait encore, il fallait que ça continue.

Son esprit fonctionnait mais elle ne savait pas ce qu’il en était de son corps. Il fallait qu’elle sache. Elle se concentra donc pour essayer de ressentir quelque chose, n’importe quoi. Ses jambes autour de Tisia, sa main autour de la fourche… qu’elle lâchait ? Non, elle n’aurait jamais fait ça ! Et pourtant… à travers la brume, elle n’entendit pas le bruit de l’outil qui tombait mais elle était presque sûre de l’avoir lâché sans le vouloir. Et elle sentait Tisia qui bougeait sous elle. Même avec ses sens embrumés, elle était sûre que c’était Tisia, aucun cheval ne se déplaçait comme elle. Mais elle ne pouvait pas accompagner le mouvement correctement, quels que soient ses efforts. Et elle sentait une sorte de picotement au niveau de sa gorge, mais elle était incapable de comprendre de quoi il s’agissait ou de bouger pour l’explorer.

Son corps ne lui appartenait plus. Elle ne le contrôlait plus. Non, non, ne pas paniquer. Réfléchir. Tisia bougeait, Tisia était là. Si elle était là, elle devait pouvoir lui parler ! Elle s’efforça donc d’affûter sa pensée, pour la diriger de la manière la plus efficace possible vers l’esprit de son Compagnon. Elle la connaissait bien. Et elle n’avait jamais eu de mal à émettre ses pensées auparavant [1D10 : 8].

Tisia ? Tu m’entends ?
Dyalwen !

Le soulagement qui explosa dans son esprit aurait aussi bien pu être le sien que celui du Compagnon, elle n’était pas capable de faire la différence.

Je ne peux pas bouger ! Et il y a cette brume. Et je ne te sentais pas ! Et…
Il a pris le contrôle de ton corps. Un troisième homme qu’on n’a pas vu.

Le Compagnon évita le mot « possession ». Mais elle prit la peine d’envoyer une pensée à Taver.

[À Taver] Je l’entends de nouveau. Il ne contrôle pas son esprit !

Il te menace. Je l’emmène rejoindre les deux autres.
Alemdar… ?
Il sait, j’ai prévenu Taver.

C’était déjà ça. La panique refluait. Un peu. Savoir ce qui se passait, savoir que le Héraut du Roi savait, savoir que Tisia allait bien, c’était rassurant dans un sens. Elle était morte de trouille, évidemment, et elle ne pouvait rien faire, mais son esprit était libre. Si seulement, elle pouvait aussi libérer son corps…

Je vais t’aider.

Elle sentit l’esprit de Tisia tout prêt du sien et tenta de s’appuyer dessus, de puiser dans sa force pour atteindre son propre corps [1D10 : 2]. Mais rien ne changea. Elle n’était même pas capable de percevoir son corps correctement, la brume enveloppait tout. Saleté de brume ! Elle aurait voulu la chasser, comme on lève un voile qui bouche la vue, pour mieux voir, pour mieux percevoir [1D10 : 6]. Et, oui, il lui semblait que le brouillard se levait un peu, que l’obscurité qui l’entourait se faisait moins épaisse. Elle sentait les mouvements de Tisia sous ses fesses – comment pouvait-elle être à ce point en contretemps ? – et le picotement sur sa gorge se précisait.

C’est… ?
Un couteau, oui.

Si la brume s’était levée, elle aurait pu sentir son estomac se nouer d’appréhension. Mais ce n’était pas le cas. Sa peur n’était que mentale. Elle ne pouvait même pas essayer de la contrôler en déglutissant ou en respirant à fond. Pas encore. Il fallait qu’elle chasse cette brume. Il fallait qu’elle retrouve son corps… même si elle n’était pas du tout certaine de pouvoir en faire quelque chose. Mais, malgré ses efforts, et ceux de Tisia avec elle, rien ne s’éclaircit [1D10 : 5].

Allister

Comme Allister s’y attendait, la Grise protesta lorsqu’il la « confondu maladroitement » avec une garde des chevaux et il put alors répondre ce qu’il avait prévu avec délectation. Il jeta un regard compatissant à Dyalwen et il prit le ton affectueux que prennent les parents quand leur enfant dit des bêtises et qu’ils lui signifient gentiment qu’ils ne sont pas dupes. "Ne vous inquiétez pas, moi je trouve qu'il n'y a aucune honte à garde des écuries, c'est un travail important et il faut bien que quelqu'un s'en charge !"

*********

Pousser la lourde porte de l’atelier fit tourner la tête d’Allister. Il menaça de s’effondrer en entrant, courir l’avait épuisé au-delà du raisonnable. Allister se retint de justesse sur l’établi à droite de la porte et fit une chute contrôlée pour s’asseoir dans la chaise. Il remarqua alors un plateau couvert de nourriture accompagné d’un mot : "Sois prudent. J'aurai déjà assez de travail". Il sourit en reconnaissant l’écriture de Thalyana et s’empressa d’engouffrer quelques victuailles. Il n’avait pas de temps à perdre mais il savait que s’il ne faisait rien pour se remettre d’aplomb, il échouerait.

Après quelques instants à se bâfrer, Allister se sentit suffisamment en forme pour continuer son projet. Il se leva et se dirigea vers une des armoires qui étaient au fond de l’atelier. Péniblement, il en sortit une malle et la posa précautionneusement sur le sol. Une fois la malle ouverte, il y sélectionna trois objets identiques qu’il rangea dans un sac, visiblement prévu à cet effet. Ces objets étaient des sortes de capsules de métal oblongues constituées de plusieurs dizaines de petits morceaux soudés entre eux. Chaque capsule était équipée d’un petit levier qu’Allister pris grand soin de ne pas toucher. Il posa délicatement le sac au sol et remis la malle à sa place.

S’il avait prit son temps pour manipuler les capsules, il reprit alors un rythme plus en adéquation avec l’urgence de la situation. Il se saisit, en vrac, d’une vieille épée, visiblement inutilisées depuis des années, qu’il accrocha maladroitement à sa ceinture, d’une cape de voyage noire, de ses lunettes de soudure et d’un gant de forgeron. Il récupéra son sac et s’équipa avant de repartir au pas de courses dans la direction présumée de la Grise et du mystérieux assaillant.

*********

« Déjà que ça allait être tendu avec un seul assaillant, alors trois… ». Allister soupira. Il était caché à l’angle d’un bâtiment à quelques mètres du groupe d’assaillants. Il n’avait pas eu de peine à retrouver la trace de la Grise… le son caractéristique des sabots de Compagnons l’avait aiguillé. Il s’était rapproché discrètement et avait immédiatement compris que Dyalwen était dans un sacré pétrin. Il ajusta ses lunettes de soudure sur son visage espérant qu’elles suffiraient à le rendre méconnaissable aux yeux de la Grise. *Qu’importe… elle est déjà morte!* Cette pensée le fit hésiter à y aller à visage découvert, mais il préféra être prudent.

Depuis sa cachette, Allister observa le groupe et hésita, est-ce qu’il avait vraiment raison de vouloir s’en mêler ? Il risquait gros, les assaillants avaient maté la Grise et son Compagnon et ce sans subir aucune blessure visible… Mais en même temps, une petite voix lui susurrait à l’oreille qu’une troupe de choc comme ces trois-là ne serait pas là sans raison et que s’ils arrivaient au bout de leur mission, les conséquences seraient, sans aucun doute, atroces… Allister n’était pas un soldat et pas non plus un patriote, mais il était prêt à prendre quelques risques pour protéger ce qu'il avait de plus précieux : la vie qu’il avait construit ici à Haven.

Après une brève analyse de la situation, il se décida : il n’allait certainement pas gagner contre eux, mais il pouvait les ralentir suffisamment pour que d’éventuels renforts arrivent... et disparaître sans attendre. Allister se savait condamné s’il devait sortir son épée du fourreau, il opta alors pour une stratégie beaucoup moins frontale.

II se mit en mouvement et contourna le groupe par la droite. Il avait deviné que l’objectif du groupe était le Collegium des Mages et put donc prédire le chemin qu’ils emprunteraient. Tout en restant discret [1D10 : 10], il réussit à être plus rapide que les assaillants et se prépara donc à leur tendre une embuscade. Il repéra qu'un des bâtiments avait une cour entouré d'un mur et se dit que ce mur serait idéal pour le dissimuler aux yeux des assaillants le temps qu'il mette son plan à exécution... après, s'ils arrivaient à son niveau, il serait complètement à découvert, mais il se dit que ça n'arriverait certainement pas!

Allister osa un regard à l’angle du mur derrière lequel il s’était caché. Il vit les assaillants suivre le chemin qu’il avait prévu. Ils seraient à son niveau dans moins d’une minute. Allister sentit un frisson d’excitation parcourir sa colonne. Il avait déjà utilisé ces capsules et s’était entraîné pour les manier… mais c’était sa première fois en conditions réelles, sur des cibles mouvantes. Il calcula ses angles de tir et choisit une position qui lui semblait idéale… il sortit deux capsules de son sac. Il cala la première entre ses jambes et la prit la seconde en main… puis il attendit ce qui lui semblait une éternité… mais il savait que la gestion du temps était cruciale. S’il activait les capsules trop tôt, les assaillants seraient hors de sa portée de lancer, s’il les activait trop tard, ils auraient le temps de voir les capsules venir. Il savait que les assaillants ne comprendraient sans doute pas ce dont il s’agissait, mais ils resteraient probablement prudents et s’en éloigneraient, si le temps leur en était donné...

Allister respira une dernière fois profondément puis se dit qu’il était temps. Il  tenta de se convaincre qu’il avait correctement estimé les délais de chauffe des capsules et la vitesse du groupe [1D10 : 6]. Il abaissa le levier de la capsule qu’il avait en main, la posa au sol, puis, aussi rapidement que possible, il prit en main celle qui était entre ses genoux et en abaissa le levier… Il posa au sol la seconde capsule et reprit en main la première capsule, se mit en position… puis il attendit encore quelques longues secondes.

L’idée d’Allister était « d’encercler » le groupe d’assaillants en lançant une capsule à l’arrière et une à l’avant… Cependant, s’il était facile de faire rouler une capsule à quelques mètres pour qu’elle soit devant les assaillants, placer une capsule à l'arrière du groupe, et ce sans se mettre à découvert, était très compliqué. Allister devait lancer la capsule à l’aveugle et par-dessus le mur qui le protégeait...

Il repassa son plan dans sa tête une dernière fois. Sa respiration était hachée, il était au bord de la panique… et ça s’empira lorsqu’il se rendit compte qu’il entendait distinctement les bruits de pas des assaillants. Allister eut un frisson d’effroi : il était en retard ! Ils seraient bientôt à son niveau et les assassins n’auraient alors plus qu’à tourner la tête pour le voir ! Il regarda la capsule qu’il tenait en main l’implorant silencieusement de chauffer plus vite.

Quelques respirations paniquées plus tard, Allister sentit enfin une forte chaleur irradier à travers son gant : La capsule était prête à être lancée. Il la lança en tentant d’adapter l’angle au dernier moment pour prendre en compte le fait que ses cibles étaient plus avancées que prévu… La capsule pris une trajectoire satisfaisante, c’est-à-dire qu’elle ne heurta pas le mur pour retomber sur Allister [1D10 : 6]. Il prit à peine le temps de s’en assurer et se pencha au sol pour ramasser la seconde capsule. Il la lança sans peine à l’endroit prévu.

Il vit sa capsule atterrir au pied du premier assaillant… Il leva les yeux et croisa le regard de l’assassin. Allister fut terrorisé en imaginant ce que ce type pourrait lui faire… il se reprit juste à temps pour détourner les yeux de l’explosion des capsules. Lorsque le souffle de l'explosion l'atteignit, il pensa brièvement à la Grise qui, si la deuxième capsule avait atteint son but, subirait également l'explosion de plein fouet... puis il se dit que les Hérauts adoraient les morts héroïques et que, sans son intervention, ils l'auraient tué une fois qu'elle ne leur aurait plus été utile... Un mal acceptable.

Héraut Alemdar

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  • Langues: [ Rethwellan - Valdemaran ]
*Tisia* Courage. Y a que toi pour la sortir de là pour le moment.

Ils sont 3. Et Dyalwen est sous leur contrôle.

MERDE.

Il lui avait pourtant dit d'être prudente!

Un champ de bataille est toujours une zone à risque.
Je sais!


L'attitré prit une grande inspiration pour se calmer.

Préviens les renforts qu'ils sont 3.
Oui. Ils sont presque là.


Deux explosions retentirent dans le Collegium.

Merde! C'était quoi, ca? Un mage?
Je ne sais pas!
Eloise au rapport, à la porte du Collegium. Deux explosions ont retentit autour des intrus et de la grise prise en otage. Je ne sais pas qui est ce mage, mais il est de notre coté!
*Éloïse* Ok. Ouvre la porte du Collegium.


Quelques instants plus tard, la réponse lui parvenait:

Ils sont passés.
*Éloïse* Merci. Referme. Au cas ou.
« Modifié: 05 mai 2020, 19:52:51 par Héraut Alemdar »

Pour les mp, voyez avec la grise qui aspire à devenir archiviste, là, Isabeau de Girier, me semble

Fabuliste

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[Pour commencer, chacun choisis son ennemis, dans la limite des places disponibles!

Voilà comment on va organiser les combats: dans vos posts, vous pouvez faire un seul lancer de dés (que vous faites sur l'outil du forum). Vous interprétez les résultats selon l'échelle suivante:

1: Objectif raté. Le prochain lancer de dés à un malus de -1.
2: Objectif raté avec une petite conséquence négative inattendue.
3: Objectif raté.
4: Neutre.
5: L’ennemi esquive de justesse.
6: Objectif non atteint, mais en bonne voie. -6 PV
7: Objectif atteint. -7 PV
8: Objectif atteint avec brio. -8 PV
9: Objectif atteint avec une petite conséquence positive inattendue. -9PV
10: Objectif atteint.Le prochain lancer de dés à un bonus de +1. -10 PV

Il y a toujours les bonus d'expérience, +2 pour 20 ans d'XP, +1 pour 10 ans, 0, -1 pour Allister et sa surprise, -2 pour Dyalwen si elle arrive a nous rejoindre. Les 1 restent toujours des 1.

Dyalwen, tant qu'elle reste prisonnière de son esprit, peut encore faire 4 jets par post. Et la douleur lui permet de se rattacher a la réalité. Le seuil de réussite tombe à 7 au lieu de 8. Mais a l'instant ou la possession tombe, elle retombe à 1 jet, comme tout le monde. Et si elle a fait 2 jets pour se libérer dans un post, qu'elle réussit, elle s'arrête là. Elle n'a pas un jet de combat en plus. Elle est blessée par la bombe d'Allister a la cuisse et Tisia à la croupe.]
« Modifié: 07 mai 2020, 10:44:33 par Fabuliste »