Visiblement, l’homme en noir n’avait pas apprécié de se faire casser les genoux. Étonnant, hein. Mais ça ne l’empêchait pas d’esquiver l’attaque du soldat et d’absorber la flamme qui lui tombait soudain dessus. Ça ne paraissait pas lui causer de dégâts, mais ça semblait l’agacer. Tisia sentit son attaque mais banda ses muscles et, blessée ou non, campa sur ses positions. Il en faudrait plus que ça pour la faire tomber !
Et il fit plus que ça, le salaud !
Si elle avait pu contrer le bouclier, le Compagnon n’était pas de taille à lutter contre la terre qui tremblait. Cette fois, elle perdit l’équilibre et sa blessure se rappela vivement à son souvenir.
Putain de mage !
Tisia ?!
C’est bon, ça va.
Ou pas, vues les flammes qui arrivaient… et qui se cantonnaient finalement aux alentours de leur invocateur. Très bien.
Tisia profita du répit offert par Sourcedésert en pour se relever… au moment où l’homme en noir clamait des inepties – pour un dieu, il manquait clairement de solidité dans les genoux, hein – et dévoilait une orbe. Et, même sans écouter les cris angoissés de la Prêtresse d’Aanor, le Compagnon sut que quelque chose clochait. Quelque chose qui la dépassait.
Elle avait un peu suivi les récits de ses congénères au retour de leur quête pour Aanor – Compagnon et commérages , ça commence pareil, hein – mais sans plus. Et là, elle n’était pas trop sûre de ce qu’elle devait faire ou pas. Casser de l’envahisseur, ça, elle gérait ; jouer avec la magie ou avec un artefact divin, c’était drôlement moins dans ses attributions. Heureusement, d’autres avaient l’air de savoir ce qu’ils faisaient et, tandis qu’elle hésitait, la Mage avait empierré l’homme en noir et le capitaine s’occupait de l’orbe. Et les instants suivants parurent durer une éternité. Tisia n’avait aucune idée de ce qui se jouait vraiment et, comme tous ceux autour, elle ne pouvait qu’attendre. Jusqu’à ce que le capitaine s’écroule et que l’orbe roule au sol, débarrassée des ombres noires.
C’était fini ?
Tisia…
Le Compagnon se retourna pour voir son Élue s’approcher en boitant.
Tu étais censée rester là-bas !
Pour toute réponse, Dyalwen noua ses bras autour de l’encolure de Tisia et enfouit son visage dans sa crinière.
Les deux restèrent comme ça un moment indéfini, jusqu’à ce le Compagnon finisse par se dégager de l’étreinte de la Grise. Et elles prirent la direction de la maison de Guérison.