Auteur Sujet: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.  (Lu 25100 fois)

Héraut Arthon

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #75 le: 20 décembre 2011, 09:48:35 »
Sur la plage, les adultes regardaient leurs recrues grises (et la mage) s’occuper de tout avec un minimum d’admiration. En général plus vieux que les jeunes femmes (et homme) ils n’avaient pas la même tendance à agir si vite après avoir réfléchi. Pour certains, une décision ne se prenait qu’après avoir tenu un conseil et décidé ensemble de ce qu’il fallait faire. Pendant toute la durée de l’expédition, ils en avaient même perdu l’aptitude à prendre une quelconque décision : Beltran était leur chef incontesté, ainsi que ses lieutenants, et à moins que cela concerne leur domaine particulier (les guérisons chez les guérisseurs, la cuisine chez les cuisiniers etc) ils se soumettaient à son jugement sans réfléchir. Maintenant qu’ils étaient laissés à eux-mêmes, heureusement que les jeunes prenaient la relève – c’était des Hérauts après tout. Il fallait quand même remarquer que si les quelques Hérauts en uniforme présents ne disaient rien, ils n’étaient pas inutiles tout de même : ils canalisaient les gens et s’assuraient que les Gris prennent les bonnes décisions. Ce n’était que parce qu’ils estimaient que c’était le cas, et qu’en plus avec les Compagnons ils ne risquaient plus grand-chose qu’ils se taisaient encore. Cette fournée de Gris ferait une belle fournée de Blancs – ils en étaient déjà fiers.

Bref, les Hérauts en titre avaient aidé tout le monde à monter dans le bateau, et avaient donné à chacun un poste dans l’embarcation, au cas où leurs guides et marins avaient disparus… de manière définitive. Ils s’étaient ensuite postés au bastingage et leurs Compagnons étaient restés sur le sable, prêts à faire un rempart de leur corps. Ils entouraient Raimon et Elbereth pendant que leurs Liés se mettaient près d’Isabeau l’épée au clair.

« Vous pouvez vous mettre un peu en arrière, Isabeau. » suggéra alors le plus âgé gentiment. « Ne prenez pas de risque ou Béthaniel va m’en faire voir de toutes les couleurs… » tenta-t-il de plaisanter.

Raimon s’inquiétait pour Elbereth un peu plus loin et fut content d’avoir vu juste et qu’elle accepte de mettre son sort en « pause ». Il l’enviait un peu d’avoir ces capacités mais les siennes devaient être quelque part présentes… Et il avait plus confiance en son épée qu’en la magie, il fallait l’avouer.

« Ne tiens pas ton épée trop haute pour le moment, tu fatigueras tes bras avant la bataille. Mais dès qu’ils arrivent… s’ils arrivent… » conseilla-t-il. « Tu as eu des cours au Collegium ? » autant engager un peu la conversation… tout en scrutant l’orée de la forêt.

Rapidement, trop rapidement, les choses s’enchaînaient au loin et ils n’en avaient que les échos. Raimon fronça les sourcils quand son Compagnon transmit le message peu réconfortant d’Ezarell, et il ne mit qu’une seconde à se décider.

« Elbereth, tu gardes ton sort près mais tu te mets à couvert derrière les Compagnons, soyez prêts à partir… Dellaria, je compte sur toi pour les empêcher de faire des choses irréfléchies. »

Et non, il ne pensait pas que à Isabeau en disant cela, même si son regard la chercha sur le bateau. Isabeau venait aussi d’avoir la même idée : envoyer quelqu’un. Pas elle, comme le souffla  à son Elu le blanc Compagnon. Très bonne idée, Raimon validait aussi. Le Guérisseur à qui s’adressait la Grise hocha la tête rapidement et se précipita pour prendre ses affaires – pour des brûlures comme Saskia le lui disait mais aussi ses potions et d’autres choses de Guérisseur en cas d’urgence… et des vêtements. Assez grands pour Beltran, mais dans lesquels Mina pouvait se réfugier si c’était elle qui en avait besoin. Mais ce fut sur le Compagnon de Raimon qu’il obtint une place à peine le pied posé à terre. Les deux hommes s’en furent rapidement ensemble, le Compagnon lancé au galop dès qu’il fut assez loin pour n’aveugler personne avec les gerbes de sable.

Rinnerl s’assura de rassurer sa Liée comme Béthaniel lui affirma que tout irait bien maintenant. Et puis Isabeau elle-même l’avait dit : Mina n’appellerait pas s’il y avait encore (beaucoup) de risques.

Plus loin derrière, Saskia découvrait que ses pouvoirs pouvaient arriver au moment où il le fallait… mais que déchiffrer les images était aussi difficile pour elle que pour Isabeau de faire avouer un parchemin en langue étrangère : ça voulait, ou ça voulait pas. Là, ça ne voulait qu’à demi. Adrian jouait avec elle le même rôle que Rinnerl avec Isabeau : le rôle du doudou rassurant qui souriait de toutes ses dents comme si rien ne s’était passé. Quand les Compagnons avaient annoncé la traitrise d’Elryk il avait pourtant eut une grimace douloureuse, et quand « quelque chose » d’indéfinissable mais guère agréable arriva, relayé ensuite par les explications peu claires d’Ezarell, il avait failli pleurer. Mais Saskia avait promis que tout irait bien, il la croyait et il s’efforça de la rassurer en serrant sa nouvelle maman dans ses bras. Il l’accompagna près d’Isabeau à qui elle parla et la lâcha pour elle renifler Rinnerl et se serrer contre elle. La kyree accepta le câlin sans broncher – c’était son ami maintenant, mais ils restèrent, les deux petits à surveiller les deux grandes.

Et enfin, Ezarell put annoncer à Irmingarde qu’un Guérisseur, Raimon et son Compagnon arrivaient à la rescousse. Ce n’était pas que les autochtones étaient inutiles… C’était juste qu’ils étaient un peu occupés à … prier. Ils purifiaient peut-être l’endroit même, parce que plus leur prière avançait, moins l’odeur de feu et de calcination restait. D’ailleurs, il n’y avait pour preuve de l’erreur de Mina qu’une large bande d’herbes brûlées, et le corps de Beltran. Quant à ce qui restait d’Elryk, l’odeur aussi disparaissait, et les restes semblaient être « avalés » par la forêt.
La tête dans le giron d’Irmingarde, Beltran ne se réveillait toujours pas malgré les prières de la jeune femme. Raimon, Edriss (son Compagnon) et le Guérisseur déboulèrent dans la clairière. Si cela ne fit pas broncher les soldats qui priaient, pour Ezarell ce fut enfin le moment de s’occuper de sa Liée. Il lui suggéra de laisser Beltran et de rentrer avec lui au bateau pour qu’on l’examine aussi. Le Guérisseur se précipita vers eux, et après un regard incréduble à Beltran et au reste de la scène il se concentra… sur Mina.

« Vous avez des blessures et votre Compagnon aussi. Appliquez vous du baume où vous pouvez atteindre, Raimon vous aidera pour le reste. Vérifiez que la peau ne s’en va pas, et buvez deux gorgées à la gourde verte, et autant que vous voulez à la marron. Vous avez compris ? On vous baignera dans l’eau dès que possible. »

Ces ordres donnés, Raimon obéit et vint donner les gourdes à Mina pendant qu’Edriss vérifiait l’état de son compère poilu. Le guérisseur s’occupa de Beltran. C’était « hallucinant » comme il le dit lui-même, après avoir conclu que le Capitaine était … sain et sauf, et que son sommeil forcé était plus dû à la dose d’énergie dépensée qu’à un problème interne. Au cas où, il le badigeonna de baume et une fois la gourde libre, il lui glissa un peu de liquide dans la bouche. Beltran déglutit sans pour autant se réveiller. Ils purent alors le rhabiller et Raimon se chargea de transporter le blond sur le dos d’Edriss, pendant que le Guérisseur s’assurait que Mina tenait sur Ezarell. Ils rentrèrent au pas.

Quand le bateau fut en vue, les Compagnons avaient déjà donné les informations essentielles à ceux qui les attendaient : Beltran était vivant mais inconscient, Mina et Ezarell un peu brûlés mais surtout choqués, et il fallait attendre que l’équipe de nettoyage ait fini. Et préparer une couche pour les blessés. Tout le monde pouvait arrêter d’être sur le qui-vive.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #76 le: 20 décembre 2011, 16:12:18 »
Extrêmement tendue, Isabeau sauta au plafond quand l'un des blancs s'adressa à elle (Sauf qu'il n'y avait pas de plafond). Elle avait littéralement oublié leur présence. Bande de charognes blanchies à la chaux! Ils n’auraient pas pu faire leur boulot AVANT? Avant que leurs deux plus jeunes recrues ne prennent les choses en main? Avant qu'Isabeau ne se sente a deux doigts de vomir de trouille?

Muette, Isabeau se recula donc, laissant ses vénérés ainés passer devant. Muette parce que sans ça, elle se serait mise à leur gueuler dessus un superbe chapelet d'injure qu'une Demoiselle de sa condition n'aurait pas du connaitre (Mais bon... entre les ouvriers de son père, et les cochers de la caravane...) En même temps, elle posa sa seconde main sur la garde de l'épée a une main qu'elle brandissait obstinément. Ce qui n'avait évidemment rien à voir avec les légères oscillations que décrivait la lame. Rien.

En tous cas, elle ne l’avouerait jamais. Pas plus qu'elle n’avouerait avoir esquissé un pas en avant quand Raimon avait pris sur lui d'emmener le guérisseur. C'était sans doute la meilleure solution. Ça faisait un humain pour protéger le guérisseur. C'était bien très bien. Et elle n'avait pas du tout l'impression d’être plus vulnérable depuis que son fiancé avait disparut entre les arbres. Pas du tout. Pas du tout puisqu'elle n'était pas une demoiselle en détresse: elle avait une épée.

Elle sourit à la question de Saskia, un peu interloquée:

"Je suppose oui. C'est une Boutefeu. Lavan-Tornade-de-Feu avait mis le feu à une vallée entière, non?"

Un peu plus tard, l'alerte fut levée. Isa se dirigea lentement vers le bastingage et se laissa glisser au sol, les jambes tremblotantes. C'était fini. Fini. Fini. Elle était de nouveau la petite archiviste, pas la grande gueule. Elle enfouit sa tète entre ses bras et se mis à pleurer a gros sanglots silencieux.

L'épée posée a coté d'elle semblait pourtant la narguer. Sa vie, désormais, ce serait ça?
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
Moi, dans ma tete, on est trois. Et on s'étonne de ma consommation d'anti-migraineux...
Je traite la paperasse du heraut du Roi et le la Magicienne Sourcedésert. Par ici les mp!

Héraut Irmingarde

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #77 le: 20 décembre 2011, 16:55:12 »
C'est avec un soulagement indicible qu'Irmingarde entendit arriver les secours, et plus encore qu'elle les aperçut.  
Ils pourraient sûrement réveiller Beltran, parce qu'il n'ouvrait toujours pas les yeux.
Ca la rendait malade d'imaginer ce qu'allaient voir les nouveaux arrivants.
Une pauvre grise terrorisée avec le capitaine de la Garde totalement nu sur ses genoux. Mouais...

Mina ouvrit les yeux d'incrédulité quand elle entendit les conseils du Guérisseur, et elle secoua la tête et repoussa les ordres de l'homme d'un geste agacé de la main.

"Ce n'est pas de moi dont il s'agit mais du Capitaine, occupez-vous de lui, je suis une grande fille, je saurai m'occuper de moi"

L'idée même de Raimon, le fiancé d'Isabeau, en train de lui étaler de la crème là où elle ne pouvait pas le faire faillit la faire rire. Mais à la place, elle roula des yeux, presque excédée:

"Je n'ai pas besoin d'aide pour me soigner, j'ai assez de deux bras pour ça."

Elle attrapa les gourdes que lui tendit Raimon un peu trop brusquement et en pris les doses demandées en quelques secondes pour s’intéresser à l'état de santé de son Compagnon qui la rassura:

"Je vais bien, et toi, au lieu de tourner en rond et t'énerver contre tout et tout le monde, tu devrais suivre les instructions du Guérisseur, retournons au navire"


Mina fit la moue et se tourna vers l'homme de soin:

"Pourquoi il ne se réveille pas? Il va mal? Je l'ai blessé? C'est ma faute s'il s'est brûlé, je n'ai pas contrôler mon don, je ne voulais pas..."

Le ton de sa voix frôlait l'hystérie. Elle ne se pardonnerait jamais de l'avoir blessé, mais ce qui était certain c'est qu'elle ne se remettrait pas si Beltran se se réveillait pas.
Cependant, elle n'eut plus le choix, Ezarell lui donnant un coup de naseau autoritaire dans le bas du dos, elle grimpa sur elle avec difficulté pour retourner vers le rivage.

"Reste au pas près d'Edriss et de Beltran s'il te plait 'Za"

Le Compagnon eut un soupir mental en acceptant et marmonna - autant qu'on puisse marmonner mentalement:

"Tu devrais te reposer ma Liée. Tu as été courageuse, tu mérites du repos"


Irmingarde haussa les épaules d'indifférence, laissant Ezarell les ramener, gardant l'oeil sur Beltran, toujours inconscient, mais au moins habillé. Ce serait déjà ça de mois gênant à affronter.
La jeune femme grimaça d'anticipation. Quand Saskia et Isabeau allait apprendre dans quelle situation Raimon l'avait retrouvé, elle serait mortifiée!
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Elbereth

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #78 le: 20 décembre 2011, 19:58:44 »
[justify:2s2k12s6]Raimon et elle étaient entourés de Compagnons. Elle se sentait un peu "étrangère" en tant que non-héraut, mais ce sentiment passa rapidement, car elle était concentrée sur l'instant présent. Tournant la tête vers le jeune homme à ses côtés, elle le remercia d'un sourire et appliqua ses conseils en laissant retomber son épée dans une position moins fatiguante.

-Merci Raimon. C'est vrai qu'il vaut mieux préserver ses forces. En fait j'ai pris quelques cours, au cours de mon long voyage, mais j'ai surtout appris seule, j'ai du livrer bataille quelques fois, alors on apprend sur le tas. Oh je ne dis pas que ma technique est très bonne, mais je me débrouille pas trop mal avec. Ah si j'ai eu une ou deux leçons après mon arrivée à Havent avec Ann'dra, un promis à l'épée. Et toi ? Tu as commencé à apprendre tôt ?

Il est vrai qu'elle n'avait guère pris le temps de discuter avec le fiancé d'Isabeau jusqu'ici, mais il faut dire que ces derniers jours avaient été du genre mouvementés. Et puis l'attente devenait longue... Elle se demandait s'ils auraient à combattre au final... Mais mieux valait ne pas baisser la garde, aussi gardait-elle un œil vigilant sur la lisière de la forêt. Puis l'écho de Magie du Sang arriva, et peu après le message d'Ezarell...

Elle opina du chef aux ordres de Raimon et laissa un des Compagnons se placer devant elle. Del' n'était pas loin, et la jeune femme garda son sort en réserve, prête à le lancer, s'il le fallait. Elle vit Raimon et son Lié partir avec un Guérisseur vers l'endroit où se trouvaient Beltran, Mina et Ezarell. Elbereth était partagée entre l'envie d'aller se rendre compte sur place de l'état de l'endroit, ce sentiment de souillure l'inquiétant légèrement... et le fait de rester sur place, afin d'être présente en cas de besoin. Mais enfin, elle resta aux aguets, prête à réagir si une menace se présentait.

Mais quelques minutes passèrent et ils reçurent un message via Edriss, qui disait que le danger était écarté, et qu'ils ramenaient Mina et Ezarell quelque peu blessés et surtout sous le choc. Beltran avait l'air touché plus sérieusement apparemment, il n'était toujours pas revenu à lui. L'apprentie-mage laissa son sort complètement, et rangea son épée au fourreau. Elle sentit l'ambiance se détendre légèrement et le cercle de défense se rompit. La jeune femme se proposa pour aider à construire les couches en attendant le retour de ses amis. Mais en s'avançant, elle remarqua Isabeau qui semblait... bouleversée ? Elle se dirigea alors vers elle, laissant sa Liée avec les Compagnons, et posa une main sur son épaule, demandant d'une voix douce :

-Isabeau ? Que se passe-t-il ?[/justify:2s2k12s6]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #79 le: 21 décembre 2011, 15:34:27 »
[justify:2apqd3zz]La réponse de Isabeau ne rassura pas Saskia. Cela l'inquiéta, en fait. Et Irmingarde, comment allait-elle, hein ? Des dizaines de questions l'assaillirent, et la grise les chassa d'un mouvement de tête. Guerren informa sa presque Liée du retour des absents, ne mentionna pas Elryk - ce n'était qu'un détail. C'était un traître, ils n'allaient pas non plus le ramener ! Faisant fi des mesures de sécurité, Saskia fit la chose la plus stupide à faire dans ces cas là : descendre du bateau, aller vers les blessés. Histoire de bouchonner l'entrée, de faire sa commère, ou n'importe quoi d'autre. Ignorant que Isabeau s'était effondrée en larmes et que Elbereth la soutenait, la jeune fille préféra se diriger vers Irmingarde.

Non pas pour assouvir sa curiosité. Ce serait bien mal venu, surtout à ce moment là. Non, plutôt pour aider sa consoeur à descendre de son Compagnon, et l'amener vers une couche qui aurait été préparée par quelqu'un d'autre - c'était évident, enfin, que quelqu'un d'autre l'avait fait pendant qu'elle se fourrait dans les pattes de tout le monde. Inquiète, pourtant, elle préférait être auprès de son amie. Saskia n'était pas très douée avec les gens, et elle ne savait pas trop comment aider Irmingarde, alors, elle fit comme elle put, et la prit par le bras, sous le coude.

- Ca va aller ? ... Viens, on va te trouver un coin où te reposer sur le bateau. Quelqu'un a du préparer un endroit pour t'allonger.

La tension était retombée pour certains, mais pas encore pour elle. Parce qu'elle était déterminée à s'occuper de Irmingarde, pour laisser le Guérisseur se charger de Beltran. En espérant que le cas du Capitaine n'était pas si désespéré que Saskia l'escomptait.[/justify:2apqd3zz]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Arthon

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #80 le: 22 décembre 2011, 14:07:37 »
Il fallut que Raimon et le Guérisseur soient soutenus par Ezarell pour que Mina accepte qu’on s’occupe un peu d’elle. Heureusement, elle accepta de prendre finalement ce qu’on lui donnait, et ils purent rapidement retourner au bateau. Là, le Capitaine serait mieux installé pour recevoir des soins, Irmingarde serait entourée et soutenue, et ils pourraient attendre le retour des fidèles d’Aanor pour partir avec un peu plus de sérénité.
Sans les Compagnons, il n’aurait pas été possible de transporter Beltran. Même sans le poids de son armure il était assez massif et la frêle Mina n’aurait pas pu le trainer sur dix mètres. Grâce à la force d’Edriss, c’est sans effort que le Capitaine put être ramené – et que Raimon, Irmingarde, et le Guérisseur purent être sûrs qu’ils arriveraient sans difficulté… Le Guérisseur prit le temps de rassurer Irmingarde et l’autre Gris :

« Il a dépensé toute son énergie et il est en état de choc. Ses constantes vitales sont biens, je pense que tout va bien et on va le laisser dormir pour le moment. Il faudra que vous m’expliquiez tout … ce n’est pas normal qu’il aille si bien. » avoua le Guérisseur avant qu’ils atteignent la plage.

Sur le bateau, les Blancs s’occupaient enfin de prendre les choses en main, et laissaient Isabeau pleurer tranquillement, bientôt rejointe par Elbereth. Saskia, après un moment d’hésitation sur la conduite à tenir, préféra aller au-devant d’Irmingarde alors que Raimon et le Guérisseur, aidés d’un autre héraut s’occupaient de Beltran.

Effectivement, comme l’avait prévu l’Elue d’Antéa-la-Morte, des couches avaient été préparées à l’intérieur dans la petite cabine du bateau. On y amena Beltran que l’on coucha – le Guérisseur allait le veiller. Entre temps, Ludmila et les survivants de son escorte revinrent au navire et reprirent leur poste sans un mot. Ils semblaient cependant plus amicaux, et le nom de Beltran revenait fréquemment dans les rares murmures qu’ils s’adressaient entre eux.

Rapidement ils reprirent la mer. Ce fut encore plus difficile à supporter au retour qu’à l’aller pour ceux qui avaient été malades même si l’idée de revenir sur un vrai continent était rassurante. En touchant terre enfin, Saskia par exemple avait assez de nausées pour confirmer qu’elle était plus qu’enceinte. Beltran ne s’était pas réveillé et on le transféra dans l’inquiétude générale dans une des grandes maisons étranges du centre de la ville pour qu’il s’y repose. Irmingarde et son Compagnon y furent ensuite examinés en personne par Ludmila qui semblait leur témoigner un immense respect – encore plus qu’aux autres Liés.

Tous les participants à la mission, qu’ils soient allés sur Sironis ou non, furent conviés le soir même (après des bains, des massages, une séance de relooking et quelques heures tranquilles) à une grande cérémonie. Les tambours battaient, comme une grande pulsation triste, et les litanies indiquaient qu’il s’agissait d’un rite funéraire – comme l’énorme bucher sur lequel les fidèles venaient jeter des colliers de fleurs. Personne ne leur parlait vraiment mais leur silence incluaient les étrangers comme s’ils étaient de la famille, et outres et nourritures leur étaient passés tout naturellement.

Il fallut attendre le lendemain pour que Beltran se réveille. Il était épuisé, rageait contre Elryk même s’il évitait de le dire tout haut, et ne supportait déjà pas de ne pas avoir la force de reprendre son poste. Il fut décidé qu’ils resteraient le temps qu’il puisse remonter à cheval.


[ Vous pouvez décider d’aller ou non à la cérémonie. Décrivez votre état d’esprit, si vous tentez des contacts… N'oubliez pas que vous êtes en pays étranger, avec des coutumes étrangères, des goûts et saveurs bizarres et étranges, une langue bizarre, etc...
 Vos Compagnons ne sont pas à l’aise et restent à l’écart mais ne sentent rien de menaçants, surtout qu’ils sont vénérés par les gens. Dellaria récupère et elle est choyée par les serviteurs de Ludmila.

Isabeau, tu te rends compte que tes affaires de base ont été fouillées, mais qu’il ne manque rien : au contraire, des tablettes aux signes étranges et avec des dessins y ont été soigneusement ajoutées. Rinnerl et Béthaniel ne veulent pas te laisser y jeter un coup d’œil pour le moment : ils veulent que tu te reposes. Rinnerl revient souvent te voir mais elle passe plus de temps à s’amuser avec Adrian maintenant qu’il n’y a plus de danger. Raimon vient souvent taper la discut avec toi pour être sûr que tout va bien même s’il ne le dit pas comme ça. Tu peux en profiter pour que vous fassiez vraiment plus connaissance ?

Saskia, tu découvres les premiers signes de la grossesse que tu avais voulu éviter de voir. Maintenant tout est clair, et les tambours font bouger ton bébé pour la première fois, tu en es sûre. Tes prémonitions reviennent pendant la nuit et tu vois de nouveau un Adrian adolescent avec Guerren auprès d’un jeune garçon et un Compagnon qui te semble étrange. Arthon porte la couronne, mais semble triste derrière eux. Adrian vient souvent vérifier que tout va bien mais passe le reste de son temps à se promener en souriant avec Rinnerl. On le regarde bizarrement mais personne ne l’agresse. Les gamins du coin en viennent même à l’emmener jouer.

Irmingarde, tes brûlures sont douloureuses mais on te fournit du baume calmant qui t’apaise rapidement, ainsi qu’Ezarell. Tu es la première à être appelée le matin au chevet de Beltran.

Elbereth, Dellaria allant mieux, tu te sens mieux aussi. Tu te rends compte aussi qu’en ville énormément de choses utilisent la magie – beaucoup plus que tu pensais possible depuis le cataclysme. La plus grande source est l’endroit où vous avez rencontré la Grande prêtresse mais personne ne vous laisse entrer.

Vous pouvez décrire une petite semaine : vous n’êtes pas rejetés et au fur et à mesure les gens vous parlent, mais sans Dellaria ou Rinnerl c’est dur de les comprendre sauf en parlant avec les mains ^^ On vous fait des petits cadeaux, vous pouvez même faire du troc. Beltran se remet difficilement et refuse de parler de ce qu’il s’est passé, même avec Irmingarde une fois qu’il lui a assuré que tout allait bien et qu’elle ne devait pas s’en vouloir.

Au bout d’une semaine, il ne tient plus, et puisqu’il arrive à remonter à cheval (et que ses poils/cheveux repoussent enfin) le signal du départ est donné pour le lendemain. Vous pouvez aussi décrire vos préparatifs et sentiments.
Arrêtez vous au lever du jour où le départ est prévu. Saskia, en une semaine, tous les symptomes refoulés font surface et tu prends bcp de formes ^^ ]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #81 le: 22 décembre 2011, 21:25:13 »
Mina écouta avec intérêt ce que dit le Guerrisseur et faillit s’étouffer de surprise à ses mots:

"Ce n'est pas normal qu'il aille si bien?!"

Elle haussa un sourcil interrogateur et éluda sa dernière question.

"Je vous raconterai, mais plus tard..."

La jeune femme eut beaucoup de mal à voir la gentillesse et la prévenance avec laquelle l’accueillait Saskia. Elle ne méritait pas tant d'amitié, et le dit, peut-être trop brutalement pour les nerfs d'une femme enceinte, en se dégageant de son étreinte.

"Je vais bien, mais ne reste pas trop près de moi. Tu es trop précieuse, l'Héritier Arthon ne me pardonnerai pas de t'avoir mis en danger, et je suis un danger..."

C'est seule que Mina alla se caler dans un coin sur une couche prévue à cet effet, mais elle ne trouva pas le sommeil ni l’apaisement. Et le court voyage avait perdu sa magie de l'aller, elle le supporta même relativement mal.
Elle fut satisfaite de se retrouver de nouveau sur le continent et se laissa traîner pour se faire examiner sans trop broncher, puisque Ludmilla semblait vouloir le faire en personne. Elle ne comprenait pas l'espèce de révérence qu'elle lisait dans les yeux de l'étrangère et ne poussa pas l'examen plus loin. Elle ne voulait pas répondre à ça.
Son état physique l'importait peu, même si ses brûlures étaient loin d'être agréables, et la seule chose à laquelle la Grise faisait attention, c'était son Compagnon, qu'elle souhaitait voir rétablie.
Ne souhaitant pas être malpolie, et donner une mauvaise image de son royaume qu'elle représentait de part sa qualité de Héraut apprentie, elle accepta les soins qu'on lui prodigua, mais n'y pris aucun plaisir, restant silencieuse, et quand Ludmilla lui prêta une tenue locale, au demeurant très jolie et exotique, cela ne lui arracha même pas un sourire, juste un merci.
Elle ne comprenait pas qu'on semble lui accorder tant d'importance, elle qui avait faillit tuer le Capitaine et avait fait rentrer, par sa naïveté, un traître dans leur rang qui avait tué des habitants de cette ville sans aucun état d'âme!
En revanche, elle trouvait ça on ne peut plus normal qu'on vénère Ezarell qui, elle, s'était comportée en héroïne.
Son Compagnon essayait de lui changer les idées et la consoler, mais en vain, et cela la rendait malade pour sa liée, qui en contrepartie s'inquiétait pour elle, bref, un cercle vicieux.

Lors de la cérémonie, Irmingarde ne resta que le temps de faire bonne mesure, quand des fleurs furent jetées au feu, elle pleura en silence puis refusa la nourriture qu'on lui tendit, fuit tout contact, même avec ses amies, et se rendit auprès de Beltran, qui décidément, n'ouvrait pas les yeux. Elle ne dit rien, restant  côté de lui à regarder sa poitrine se soulever au rythme de ses respirations régulières. Finalement, elle rejoignit Ezarell pour prendre soin d'elle personnellement, fut muette à ses suggestions d'aller s'amuser près du feu pour se changer les idées et alla se coucher. Elle ne trouva pas plus le repos que sur le navire, et tourna en rond, les rares minutes de sommeil vite oubliées par des angoisses nocturnes qui firent leur apparition.

***

Irmingarde n'était vraiment pas belle à voir le lendemain matin. Lui avait-on vraiment fait des soins, des massages? Ca ne se voyait pas.
Ses cheveux longs étaient emmêlées, secs et hirsutes, attachés à la va-vite, de profondes cernes creusaient son visage amaigri par le manque de sommeil et les soucis, et elle se tenait encore plus droite que d'habitude.
Mais quand on vint la chercher pour lui annoncer que Beltran s'était enfin réveillé, elle se sentit plus légère et courut presque vers là où était logé le Capitaine.
Il n'était pas plus beau qu'elle, et semblait exténué au delà du possible. Elle se força à ne pas pleurer, ne le toucha pas bien qu'elle eut envie de lui prendre la main et s'excusa longtemps, ne se rendant peut-être pas compte que son babillage était fatiguant pour lui.

"Je suis désolé Beltran, tellement, tellement désolé. J'ai voulu... te sauver, et puis, je n'ai pas contrôlé mon don, et... par le Dieu et sa Déesse, tu ne te réveillais pas, et tout ça à cause de moi, parce que c'est ma faute si Elryk est rentré au Collegium et... Je vais te laisser, parce que je ne mérite même pas que tu m'accordes de ton temps..."

Il lui avait assuré qu'il ne lui en voulait pas, qu'il allait bien, qu'il irait mieux, mais ses paroles ne lui firent aucun bien, au contraire.

"Tu es malade, tu ne te rends pas compte, ce n'est pas grave. Quand tu auras repris tes esprits, tu comprendras que j'ai failli te tuer, et que tout ça est de ma faute..."

Mina était sortit de la pièce, et avait enfin put donner libre court à ses larmes.
Comment pourrait-elle le regarder de nouveau dans les yeux après tout ça?
Elle transmit mentalement à Ezarell:

"En rentrant à Haven, j'irai trouver quelqu'un, un mage peut-être, qui annihilera mon don, et je ne blesserai plus personne..."


Un soupir fut la seule répondre que consentit à lui donner son Compagnon.
Mina ne savait pas comment elle aurait fait face à tout ça sans la présence constante de l'amour inconditionnel d'Ezarell.

***

La semaine fut éprouvante. Parce que les étrangers semblaient vouloir les inclure dans toutes leurs activités et se montrèrent d'une telle civilité que Mina ne savait pas comment leur échapper. Il lui était dur d'être seule. Et tout ce qu'elle désirait, c'était être seule avec son Compagnon.
Elle ne put refuser à Ludmilla une très jolie tenue dont elle lui fit cadeau, ainsi qu'une espèce de foulard que la femme noua autour du cou d'Ezarell, aussi, en échange, Irmingarde lui donna une cloche qui ornait la tenue d’apparat de son Compagnon, ce qui sembla combler d'honneur l'étrangère.
Le Guérisseur était revenu à la charge afin de savoir ce qu'il s'était passé. Avec le moins de mots possible, la jeune femme lui expliqua qu'elle avait utilisé son don, n'avait pas su le maitriser, qu'elle ne savait pas pourquoi Beltran n'avait pas brûlé, et lui parla de la dague de Aanor. Elle était tout de suite partie, pour ne pas à avoir à répondre à d'autres questions. Même si elle savait qu'il essayerait encore d'en savoir plus.
Ce fut les seuls échanges qu'elle accepta, fuyant encore et toujours la compagnie des autres.
La seule personne qu'elle allait voir, c'était Beltran, et uniquement quand celui-ci dormait, ce qu'il faisait beaucoup.
Elle y alla de moins en moins, parce que ses périodes de réveils étaient de plus en plus longues et que d'après ce qu'elle entendait, il râlait beaucoup, énervé de devoir rester au repos, alors qu'il voulait repartir et reprendre le contrôle des opérations.
Elle ne sut pas si le Capitaine apprit qu'elle était souvent là. Elle s'en fichait. Elle ne dormait toujours presque pas.
Tout simplement parce que quand elle fermait les yeux, elle voyait deux choses.
Beltran coincé dans les flammes, ses vêtements calcinés, et Elryk, son ancien ami, le traître, dévoiler son vrai visage. C'était sans fin et cela la réveillait en sursaut dès qu'elle sombrait dans l'inconscience. Elle ne mangeait presque pas, malgré les harangues de son Compagnon qui finit par menacer d'aller trouver Beltran. Dans ces cas là, la jeune femme avalait quelques bouchées, juste assez pour avoir la force de rester debout.

***

"Tu sais 'Za, je crois que je n'ai aucun discernement. Ce n'est pas une qualité présente chez moi..."
"Que veux-tu dire par là?"
"Il suffit de regarder comment j'ai accueilli Elryk a bras ouvert quand j'ai fait sa connaissance! Je suis de nature méfiante, surtout avec les hommes, tu le sais, mais là où la méfiance permet de faire les bons choix, moi je fais les mauvais. Et toi, tu as tout de suite compris qu'il n'était pas ce qu'il disait, tu savais qu'il avait des secrets, tu ne l'a jamais totalement aimé, tu ne lui as jamais fait totalement confiance, et tu avais raison, toi tu sais faire les bons choix! Sauf un..."
"Plait-il?"
"Moi. Tu m'as choisis, et regarde, je met les gens en danger, je fais confiance aux traîtres, tu parles d'un Héraut..."
"Sur le coup ma Liée, je vais faire valoir ma plus grande expérience de la vie que toi. J'ai trouvé en toi les qualités que j'attendais de mon Héraut, et je ne reviendrai pas dessus. Tu as un don dangereux, tu le sais, il faut du temps pour le maîtriser. Sur le coup de l'émotion, tu y est allée un peu fort."
"Un peu fort, c'est un euphémisme?!"
"Chaque Héraut, et je dis bien chaque, a fait des erreurs à ses débuts, plus ou moins grave, et ils en font encore, parce qu'être un Héraut ma Liée, ce ne veut pas dire être infaillible."
"Grmph..."
"En parlant d'émotion... Pourquoi prend tu tant à cœur le rétablissement du Capitaine? Tu sembles vraiment très touchée. Je sais que tu es sensible mais..."
"Mais rien du tout, qu'est-ce que tu vas chercher!"
"Bien, bien, je ne m'en mêle plus... Tu vas mieux?"
"Non"
"Ca a le mérite d'être clair."
"Mais je suis heureuse de t'avoir, tu mérites une médaille 'Za, tu uses de trésors de patience pour moi, et je suis incapable d'en profiter..."
"Je fais de mon mieux."
"Et je le sais. Mais je n'arrive pas à aller mieux. Ca me poursuit 'Za, ça me hante!"


***

Le matin du départ, les maigres bagages d'Irmingarde étaient prêts depuis longtemps. La Capitaine aussi, et elle s'était donnée beaucoup de mal pour ne pas croiser son chemin. Elle était presque ravie de repartir vers Haven et à la fois terrorisée. On lui demanderai des comptes là-bas. Tendue, montée sur son Compagnon, elle essaya de se fondre dans la masse, attendant le signal du départ.

Irmingarde était exténuée, encore plus abattue qu'au retour de la scène dans la forêt, et les personnes averties n'eurent pas de mal à reconnaître les signes d'une dépression.
« Modifié: 31 décembre 2011, 17:07:59 par Irmingarde »

Isabeau d'Armentières

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #82 le: 28 décembre 2011, 19:35:18 »
Isabeau pleurait toutes les larmes de son corps, elle pleurait sa peur, son angoisse, ses craintes de l'avenir et toutes ces choses qu'elle tenait enfermées dans son cœur. La tête de mule qu'elle était étant incapable de les laisser sortir, ca sortait tout  d’un coup et dans le désordre.

Une main se posa sur son épaule. Son premier mouvement fut une esquisse de fuite avant qu'elle ne braque son regard brun sur ce qu'elle identifia comme étant la magicienne du groupe. Son corps se détendit alors d'un seul coup et elle se blottit dans le giron de la Marron pour continuer à pleurer. (Le sel sur les vêtements... Pas responsable, ca! Ca tache, y parait!) Un  peu plus tard, Rinnerl et Betha virent se poser a coté d'elle aussi. Elbereth était bel et bien coincé sous quelques quintaux de bestioles plus ou moins magiques.

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Isabeau accepta avec bonne humeur d'aller à la cérémonie. Elle n'était pas super enthousiaste, mais c'était loin d'etre la première fois qu'elle était entrainée dans une célébration officielle, et par ailleurs, elle savait d'avance que ces missions auraient une composante diplomatique. Il n'était plus temps de se défiler. Elle réquisitionna donc une femme de chambre pour qu'elle prépare sa robe jaune avant qu'on ne lui fasse comprendre que ce n'était pas la peine. Elle se retrouva bien vite vêtue et coiffée a la locale, ce après un soin du corps complet absolument divin. Elle était donc merveilleusement détendue quand une servante lui apporta quelques bijoux.

La elle se rebiffa...

Elle ne pouvait pas décemment porter des bijoux non fabriqués par les siens. Question d'honneur familial. A prix d'une longue et houleuse discutions par signe, un compromis fut trouvé: Isabeau porta ses bijoux, mais ce fut les femmes de chambre locales qui les lui attachèrent comme elles le souhaitaient. Et elle accepta aussi de porter une pièce dont elle n'avait pas d'équivalent.

La cérémonie... Elle s'attendait a une longue cérémonie pénible, ou ils seraient au mieux ignorés, au pire regardés comme responsable des mort arrachés a l'affection de leurs proches (Ce qui n'était pas totalement faux, avouons le). Les circonstances la firent mentir. Ils furent enveloppés dans le deuil de ces gens. Non comme des responsables, des étrangers, mais comme des amis, des frères. Rarement Isa s'était sentit aussi a sa place dans une cérémonie officielle. Elle se demanda une seconde si elle devait aussi jeter une guirlande, puis renonça; Elle ne connaissait pas ces gens, son geste n'aurait pas eu beaucoup de sens. Et ce n'était pas comme la petite. Ces gens avaient des proches pour préparer leur Grand Voyage.

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Elle rentra tard, dans un état de fatigue proche du coma, aussi ne remarqua-t-elle pas de suite les subtiles différences dans ses bagages. Ce n'est que le lendemain, après peu de sommeil et s'etre levée en catastrophe pour évacuer une bonne partie du banquet en repassant par la case départ (Elle n’aurait pas du reprendre de ces petits truc verts...) qu'elle nota que son coffret à bijoux, qu'elle avait comme toujours faussement négligemment recouvert d'un châle était toujours la, mais que la vaporeuse piece d'etoffe avait bougé, trahissant qu'une main inconnue était passée par là.

Bran le bas de combat. Elle fouilla tout de fond en comble, paniquée à l'idée qu'on ai pu lui voler quelque chose. Non seulement a cause du prix de ses affaires, mais aussi: Que pourrait elle faire? En parler? Ca ne risquait pas de déclencher un incident? Elle aurait l'air (et la chanson d'ailleurs) d'accuser une de ses servantes indigènes... En marmonnant une série de suppliques à sa déesse, la jeune femme faisait rapidement l'inventaire de ses affaires.

Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant des tablettes inconnues ornées de quantités de symboles divers et de remarquables dessins... Il lui fallut un temps de latence pour raccrocher cette découvertes aux paroles d'Aanor (Oui, elle est pas bin rapide. a sa décharge, elle était malade, aussi). Elle le posa de coté et continua sa fouille avec plus de sérénité. C'était une explication plausible.

Et qui se vérifia d'ailleurs. Pour autant qu'elle puisse en juger, il ne manquait rien. Oh bien sur il manquait peut etre quelque épingle, mais Isabeau n'avait pas précisément dénombré le nombre de consommables qu'elle avait emporté. Tous les objets de prix étaient là, c'était l'essentiel.

A la panique succéda la rage. Punaise, ca l'aurait tué, Ludmilla, de les lui donner en main propre? C'était quoi, ca! Elle avait faillis se chopper une crise cardiaque! Ce n’était pas des manières! Elle allait lui montrer de quel bois elle se chauffait!

Isabeau
Quoi!?
Soit raisonnable, mon Elue. Tu savais il y a pas dix minutes que ce serait hasardeux d'attaquer une servante. Imagine pour une grande prêtresse ajointe?
...!
Tu... Tu boude, là?
Fiche moi la paix, canasson délavé!


Et sur ces paroles au combien matures, la jeune femme malade se pelotonna sous la couette et appela une servante pour qu'on la soigne. Pas forcément dans cet ordre.

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Quatre jours plus tard, les boyaux remis dans le bon sens et se voyant interdire l'accès aux traductions, que ce soit les tablettes ou le restes des papiers du feu prés de la fillette morte, Isabeau se décida à aller visiter la ville. Rinnerl était fourrée avec Adrian et Bethaniel semblait très bien dans ses écuries bichonné par des palefreniers zélés, aussi décida-t-elle de proposer a Raimon de l'accompagner. Apres tout il était temps qu'ils fassent connaissance en tête a tête: jusque la entre la caravane, les élections, les apparitions et les trahisons, ils avaient pas beaucoup eu l'occasion d'apprendre a se connaitre.

Isabeau ne savait pas vraiment ce qu'elle devait penser de tout ca. Ils avaient été officiellement été engagés l'un envers l'autre mais... Déjà ca avait été fait contre son gré, ne l'oublions pas (et contre celui de Raimon mais c'était pas ca l'important), or dans l'intervalle, elle avait été élue. Elle avait gagné son indépendance. Elle était majeure. Elle... Elle avait le droit de venir et de dire... "Non. Je refuse ce mariage. Vous êtes mes parent mais je serais bientôt Héraut, vous n'avez plus de prise légale sur moi...". Elle avait le choix, ce qui était grisant et terrifiant a la fois, parce qu'elle devait faire le bon!

Six mois plus tôt, elle aurait été sure d'elle. Elle ne voulait pas d'homme, elle voulait Servir. Elle ne voulait pas etre la jument poulinière d'un type quelconque. Et puis ses parents lui avaient imposé un homme qu'elle ne pouvait s'empêcher d'estimer. Un homme qui l'estimait, qui semblait comprendre ses peurs et les rejetaient. Un homme qui trouvait normal qu'elle ait une opinion. Elle se sentait bien et en sécurité avec lui. Il était amusant... et vachement beau et riche tout de même, ne crachons pas sur les bases.

Ils parlèrent de beaucoup de choses en admirant la cité et en faisant quelques achats (Isabeau avait acheté quelques bijoux pour ramener des exemples de ce style exotique a son père, ca plairait peut etre, a Haven?), de leurs boulots, de leurs élections et de ce qui les attendaient à Haven... Raimon rigola sans doute beaucoup devant l'enthousiasme enfantin de sa fiancée à l'idée de recevoir son uniforme gris. Ils parlèrent beaucoup, abordèrent peu le sujet de leur famille et Isa ne réussis jamais a poser la question qui lui brulait les lèvres: De quoi sa prédécesseure était elle morte

Puis elle repassa deux jours au fond de son lit (enfin, son lit...) pour avoir eu la faiblesse de tester les choux à la crème locaux.

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Finalement, le jour du départ arriva. Isabeau, qui avait peu fréquenté ses amies durant cette semaine (on se demande pourquoi...), eut un petit choc en voyant l'état de Mina et celui de Saskia. Ok. On avait remplacé ses amis par, respectivement une loque et une femme en cloque. Ca fait un choc, vous avouerez. Saskia, c'était normal, aussi se retint elle de faire une remarque. Mina, par contre... Une pensée plus tard, Bethaniel venait se ranger à la droite d'Ezarell.

"Mina. Ca ne va pas? Qu'est ce qui t'arrive?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
Moi, dans ma tete, on est trois. Et on s'étonne de ma consommation d'anti-migraineux...
Je traite la paperasse du heraut du Roi et le la Magicienne Sourcedésert. Par ici les mp!

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #83 le: 01 janvier 2012, 10:16:02 »
En se préparant enfin au grand retour, Beltran se sentait soulagé. Il avait besoin de s’éloigner de cet endroit où il avait failli être tué par un traître en qui il avait commencé à avoir réellement confiance, puis par Irmingarde – même si c’était un accident et qu’il ne lui en voulait absolument pas. Il se demandait d’ailleurs à quel point cette manœuvre ratée ne lui avait pas sauvé la vie… Il portait toujours au côté la dague d’Aanor, qui avait atterri il ne savait comment en sa possession (et à ce stade de ses pensées en général il cherchait Adrian du regard) et qui, selon le guérisseur, lui avait sauvé la vie.

Il avait hâte aussi de faire son rapport à Uriens et aux Hérauts, et de se débarrasser de ces histoires de déesse à protéger, etc. De plus, il avait remarqué les changements chez Saskia d’abord, et ne voulait pas qu’elle se retrouve à accoucher ici ou en pleine nature – ils devaient donc partir, mais aussi pour Isabeau qui ne supportait pas trop la nourriture locale (il fallait avouer que lui regrettait aussi les bons ragouts, la soupe, la nourriture civilisée même si d’autres s’éclataient la panse avec les plats épicés) et surtout pour Irmingarde qu’il voyait dépérir sans pouvoir faire grand-chose. Les autres membres du groupe ne semblaient pas trop souffrir de la situation, mais le Capitaine soupçonnait que tout le monde avait envie de retourner à ses pénates.

Le jour du départ, Beltran s’était levé très tôt, plein d’énergie. Il avait passé une main décidée dans ses… sur son crâne duveteux (il ne s’y ferait jamais), s’était étiré… et était allé vérifier les paquetages, l’état de ses soldats. Il recommençait à pouvoir plaisanter et discuter avec eux, et le fait qu’il ait survécu au traître lui avait donné encore une aura supplémentaire. Il s’en serait bien passé, mais tout revenait à la normale, ils repartaient, il supporterait.
Quand les autres les rejoignirent, Beltran leur sourit et leur indiqua leur place dans le convoi. Il fit promettre à Saskia d’aller dans un chariot au moindre signe de problème, toisa Guerren jusqu’à ce qu’il finisse par acquiescer de sa grosse tête, et donna une petite tape amicale à Adrian qui lui sourit largement. Ensuite il vint voir Elbereth et s’assura qu’elle et Dellaria étaient assez en forme pour venir – et surtout que la ratha n’avait pas envie de rester dans ce pays étrange dont elle venait visiblement. La créature fit savoir au Capitaine par l’intermédiaire de son amie qu’elle avait appris ici tout ce qu’elle souhaitait savoir et qu’elle rentrait à Valdemar, son pays désormais. Beltran en fut curieusement content.
Il passa voir les guérisseurs, les Hérauts en blanc, tout le monde avant d’oser s’approcher d’Isabeau et Irmingarde. Il s’enquit de la santé d’Isabeau – et Raimon qui ne trainait pas loin – ainsi que de Rinnerl qui semblait contente de reprendre la route ( elle avait encore grandi ! ) puis s’approcha de Mina. Il lui prit la main :

« Haut les cœurs demoiselle. On rentre chez nous. Et on leur apporte beaucoup d’espoir en plus. »

Puis, ne sachant que dire, il alla se mettre à la tête du convoi, voulut donner le signal du départ … et se retrouva face à Ludmilla. Cette dernière était en tenue de cérémonie et se tenait au côté de la vieille femme qui dirigeait tout ici.

« Ratha. » exigea-t-elle et elle refusa de bouger tant que Dellaria ne fut pas là. Puis elle commença, traduite immédiatement par la créature : « Vous avez été choisis par Aanor, et nous sommes son peuple. Je vous donne des gens à moi pour vous guider dans votre compréhension et aider à vaincre le Sombre. Ramenez-les moi sains et saufs au nom d’Aanor, avec des croyants si vous pouvez, pour reconstruire notre communauté. »

Deux femmes et deux hommes se détachèrent de la foule (enfin « foule »…) qui observait les préparatifs. Armés, habillés traditionnellement, ils avaient le visage lisse et sérieux. Il leur fut amené des chevaux et même Beltran n’aurait rien pu faire pour les empêcher de venir. Il tenta de dissuader-remercier (il ne savait pas trop) Ludmilla et sa supérieure puis décida que le départ était un bon moyen de fuir leur étrange regard.

Ils se mirent donc tous en route. De nouveau, les paysages les happèrent… et ils se retrouvèrent au pied de la montagne cinq jours plus tard, comme si des kilomètres avaient été « zappés » d’un coup. La partie la plus dure du voyage pouvait commencer. Sans Dellaria, ils auraient été perdus mille fois, et sûrement morts. Le Guérisseur eut fort à faire : petites blessures, foulures, refroidissement, … l’hiver s’annonçait rude dans la montagne et ils n’avaient pas encore atteint le sommet ! Il s’inquiétait de même pour Saskia, qui supportait plutôt bien les frimas cependant, et pour Mina. Beltran venait souvent vérifier que tout le monde allait bien. Il prenait de temps en temps Adrian avec lui – il s’attachait au petit bout de Modifié. Rinnerl semblait plus qu’à son aise à courir dans les bois, dans la neige, partout, et revenait régulièrement se réchauffer contre sa Za’. Elle parlait de mieux en mieux, et commençait à faire des réflexions intelligentes. Avec Dellaria, elles pouvaient aller des heures en éclaireur le soir pour ramener les informations vitales à la poursuite du voyage.
Les étranges voyageurs supplémentaires n’avaient guère parlé au début, puis Raimon avait réussi à percer la carapace d’un des hommes et les quatre guerriers avaient commencé à apprendre le valdemaran avec lui. Rapidement, ils arrivèrent à discuter avec le Gris sans l’aide de Dellaria, et une fois les bases acquises, ils se mêlèrent plus au groupe, et devinrent même plutôt amis avec certains soldats et Hérauts. Une des femmes venait donner des conseils à Saskia sur sa grossesse – comment contrebalancer le poids du bébé pour éviter le mal de dos, comment masser son ventre et sa poitrine pour les détendre, ce genre de choses…

L’escalade dura des plombes. Et une fois dans la neige, il fallut qu’Ezarell convainque Irmingarde d’utiliser son don : sans feu, ils étaient condamnés… Elbereth donna un coup de main avec ses pouvoirs pour dégager les routes ainsi qu’un autre des mages présents… Au final ils s’en sortirent pas mal, malgré quelques engelures, deux chevaux qu’il fallut abattre et la faim qui commençait à se faire sentir. Et là, certains soldats, aidés de Rinnerl et Dellaria, prouvèrent leur utilité en trouvant du petit gibier.

Et enfin le col fut passé, et ils commencèrent à redescendre. Le Mur était franchi – restait les prochaines montagnes et traverser tout Valdemar. Après l’immense montagne, les Marches parurent d’une facilité enfantine – sauf pour Saskia qui commençait à ressentir lourdement son statut de Porteur Royale. Les semaines passaient, longues, douloureuses, et l’envie de rentrer se faisait de plus en plus pressante pour tous.

Quand enfin ils arrivèrent dans la campagne valdemarane, ce fut un immense soulagement et tout le monde sentit son moral remonter en flèche. Beltran menait plus allègrement sa compagnie, et mettait un point d’honneur à venir discuter avec tout le monde – plus spécialement Mina même s’il avait l’impression qu’elle l’évitait.
L’hiver était bien installé. Pour les étrangers, Victoria, Allegria , Santo et Luca, c’était un climat aride et difficile à supporter, mais ils ne se plaignaient jamais. On leur avait passé des vêtements chauds dans lesquels ils n’étaient guère à l’aise mais ils en riaient – maintenant qu’ils avaient perdus leur froideur de façade.

Beltran fit les comptes un soir. Cela faisait légèrement plus de huit mois qu’ils étaient partis. Dans la semaine, ils allaient retrouver Haven et leurs familles. Ils avaient perdus deux soldats et trois chevaux – un quota « raisonnable » quand on pensait à un traître vaincu, une Déesse rencontrée, des artefacts et des réponses, et même des ambassadeurs d’un peuple jusque là inconnu dans un pays inconnu.

La dernière semaine s’écoula trop lentement. Le Capitaine reconnaissait enfin les lieux et se dirigeait sans carte. Quand Haven fut presque atteint, il fit accélérer le pas à la troupe fatiguée. Personne ne les attendait en grande pompe. Quand on vit arriver le convoi, la garde fut dépêchée. Le lieutenant mit du temps à reconnaitre Beltran dans ce blond fatigué à la coupe en brosse. Puis ce fut les exclamations de joie – et un Compagnon monté par un Arthon rayonnant fit irruption presque aussitôt : il avait senti l’approche de Saskia depuis des lieues. Après les embrassades de rigueur avec Beltran et les Hérauts qui virent le saluer, le royal jeune homme aperçut Irmingarde et Isabeau qu’il salua avec joie, il félicita les deux nouveaux gris, et chercha désespérément Saskia. Il tomba nez à nez avec un ventre inconnu, leva la tête, pâlit…

Il prit sa future femme dans ses bras avec précaution (et maints vertiges il fallait l’avouer) et se satisfit d’être de nouveau complet avant que les angoisses n’apparaissent.

[ Dernier post mesdames ^^
Vous pouvez broder sur le voyage avec les informations de base que je vous donne – sur votre état, vos envies, etc.

Saskia : en pleine grossesse, c’est vachement sympa dans le froid, la neige, les longues heures de chevauchée… les visions nocturnes de ton enfant et d’Adrian … Et tu vois la dague briller, briller sans cesse dans ton sommeil, qui protège Beltran et vous tous. Plus tu approches de Haven, plus ton Lien pour la Vie vibre, et tu sais qu’Arthon va bien.
A quelques kilomètres de la ville, Ryis t’accueille mentalement avec joie et te promet qu’Arthon arrive… Quand tu le vois, tu te sens subitement de nouveau en forme. Le bébé bouge.

Elbereth, Dellaria a appris plein de choses sur elle : les créatures de sa race se lient souvent à des fidèles d’Aanor, ils font partie intégrante de la communauté. Quand la communauté de l’île a été massacré, sa famille et tous les autres l’ont été aussi. Depuis ils n’ont plus vu de ratha mais sont persuadés qu’il en reste, plus loin, ailleurs. Dellaria vient d’une famille de mages de plus, et elle a sûrement des pouvoirs aussi. On lui a raconté l’histoire de sa famille, etc. Quant à toi, pendant le voyage, tu dois utiliser tes dons – pour faire fondre la neige, assurer le chemin, écarter les prédateurs. Tu es aidée d’un autre mage évidemment, mais tu fournis ta part de travail. Tu commences à « sentir » et mieux voir l’énergie autour de toi, et désormais tu es capable de puiser dans les petites lignes d’énergie et plus dans tes propres réserves. Tu n’es plus au niveau Apprentie, et ton mentor te promet de t’aider à passer Compagnon de retour à Haven si tu te sens capable de passer l’examen.

Irmingarde : obligée d’utiliser ton Don, aidée d’Ezarell, tu as peur mais tu le contrôle plutôt bien – aucun accident. Tu es constamment entourée et soutenue par tous – et Beltran vit mal que tu sois mal.

Isabeau : ton amitié avec Raimon se développe (si tu le souhaites) ; ton Lien avec Béthaniel est complètement fait et consolidé, et tu commences même à percevoir les potentialités de tes Dons. Rinnerl a beaucoup grandi, musclé, et elle parle presque normalement en arrivant à Haven. Votre trio est très fort et complice. Tu te rends compte que de temps en temps Rinnerl fait la naïve mais qu’en fait elle se moque un peu de toi … telle « mère » telle « fille » ^^

Compte rendu de l’arrivée dans le post de retour de mission. Un post chacune ici encore ]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #84 le: 01 janvier 2012, 18:05:23 »
Évidemment, c'était trop demandé de se fondre dans la foule.
Tout simplement parce que, juché sur un Compagnon, on passait rarement inaperçu.
Irmingarde fit un effort pour ne pas faire la moue quand elle vit Beltran approcher, pour ne pas se montrer peu charitable, et se concentra sur la question d'Isabeau, bien qu'elle n'ai rien de particulier à dire.

"La même chose que toi je suppose, l'apprentissage de notre métier qui rentre..."

Une façon élégante d'éluder sa question en lui faisant comprendre qu'elle avait bien vu qu'elle aussi n'allait pas très bien.
La jeune femme sursauta quand Beltran arriva, même si elle l'avait bien vu se diriger, en dernier, vers elle, et plus encore quand il lui attrapa la main et lui prodigua quelques mots qu'il voulait certainement encourageant.
Elle osa le regarder dans les yeux et plongea son regard dans ses prunelles noires, encore plus étranges car ses cils n'avaient pas entièrement repoussés encore. Elle retira sa main de la sienne pour la tendre vers son visage et presque effleurer ses sourcils fins et duveteux qui repoussaient à peine, puis la fit retomber le long de la croupe d'Ezarell en soupirant, navrée pour lui, encore, et concentra son regard vers l'horizon, comme si Haven allait sortir de terre pour leur éviter un éprouvant voyage de retour.
Il se rendit au devant de leur procession et la laissa seule, ce qu'elle apprécia, puisque les silences entre eux ne faisaient que leur rappeler les dangers qu'ils avaient encourus, toutes ses choses dont le Capitaine refuser de parler.

L'arrivée de Ludmilla qui exigea la présence d'ambassadeur de l'île avec eux ne l'étonna pas. Il était normal que les croyants veuillent voir ce qu'allait faire les Valdemarans pour les aider.

***

La vue de la montagne et le souvenir de l'aller acheva de démoraliser Mina. Ezarell entreprit donc de lui redonner un second souffle.

"Allez, un peu de courage, tu es une future Héraut ma liée!"

Sur ces mots, mi-consolation, mi-coup de pied au cul, Irmingarde prit une grand inspiration et elle prirent la route.
Bien que toujours silencieuse, et malgré la présence du Guérisseur, Irmingarde essayait de garder un oeil sur Saskia. Très enceinte, les conditions étaient catastrophique pour sa santé si on ne prenait pas garde. Dans les Holds, quasiment toutes les épouses de son Père avaient perdu des enfants, avant ou après l'accouchement, un bébé, c'était si fragile, il fallait prendre garde.
En dehors de ça, elle ne faisait pas attention à grande chose, ni aux étrangers, Adrian ou les créatures magiques.

***

Ce ne fut pas chose facile de la convaincre de faire du feu.

"Je n'en ai aucune envie, la dernière fois j'ai failli tuer Beltran!"

"Tu vas le faire parce que la survie de tout le groupe dépend de ton bon vouloir ma Liée, tu as vu ton état alors que Beltran n'était que blessé, tu veux vraiment prendre le risque de voir tout le monde mourir parce que tu as peur? Tu veux voir Saskia mourir de froid? Et Isabeau?"


Irmingarde dut bien accepter les arguments de son Compagnon mais du s'y prendre à plusieurs fois, à chaque fois, pour allumer un feu. Ce n'était pas un problème de gestion de son don, parce qu'elle constatait bien qu'elle le maîtrisait bien pour ce genre de feu de commodité. Il fallait juste qu'elle accepte de de le pousser assez loin pour conjurer des flammes, et la peur la bloquait souvent, avoir réussi à faire un feu la veille de lui donnait pas assez confiance pour passer au dessus le lendemain.
Mais l'essentiel c'est qu'elle permettait au final à tout le monde de rentrer chez soi. Sauf deux chevaux qui furent abattus à sa plus grande tristesse.

Le voyage fut atrocement long. Irmingarde avait l'impression qu'elle n'aurait plus jamais chaud de sa vie. La faim qui tiraillait les autres ne la touchait pas car depuis le départ de l'île elle mangeait toujours très peu, se restreignant pour que Sakia puisse manger à sa faim et celle de l'enfant qu'elle portait. En revanche, elle était terriblement fatiguée. Elle dormait toujours aussi peu, et parfois, Ezarell la menaçait d'user de ses pouvoirs pour la forcer à se reposer. Mina savait que ce n'étaient pas des paroles en l'air.

***

Redécouvrir les paysages de son royaume lui mit un peu de baume au coeur. Et la rendait terriblement triste à la fois. Parce qu'elle pensait à Elryk, et ça la rendait presque malade. Au fond de son coeur, elle était certaine, persuadée, que le jeune saltimbanque n'avait pas été aussi mauvais de nature.
C'était un traître, il n'y avait aucun doute là-dessus. Un remarquable comédien aussi. Mais avec elle, elle voulait croire que parfois, il avait été naturel, et qu'il avait réellement éprouvé cette joie de vivre. De son passé, elle ne connaissait rien, ne savait pas ce qui l'avait amené à devenir ce tueur dénué de reproches et de sentiments.
Mais elle avait besoin d'y croire pour ne pas se sentir trop sale, pour ne pas croire que son tout premier ami était aussi horrible que la rumeur le ferait penser à tout le monde. Elle essayait de croire qu'elle seule l'avait connu pour de bon, l'humain, et pas le monstre.
Ezarell n'était pas d'accord avec sa liée mais ne le disait que peu, juste très soucieuse de l'état de santé physique et psychique de Mina.

La jeune grise ne comprenait pas pourquoi Beltran tenait à tant à lui parler. Juste de la politesse? Elle n'en avait pas l'impression, il y avait autre chose.
Elle ne voulait pas être désagréable avec lui, aussi elle ne l'envoyait pas paître ailleurs, mais se montrait peu bavarde, se contentant d'écouter ce qu'il lui disait.

"Il est trop gentil, bien trop, il ne devrait pas..."

"Il se soucie de toi, presque autant que moi c'est dire, laisse lui une chance."

"Une chance de quoi? De risquer de le brûler, encore? J'ai déjà du mal à le regarder en entier après l'avoir vu sans aucun vêtements..."
[/color]

Ca, aussi trivial que soit cette aventure, cela la perturbait encore beaucoup. Elle n'en parlait pas, évidemment, mais elle n'était pas certaine que le Capitaine ne s'en soit pas rendu compte, puisque parfois, quand il croisait son regard, elle devenait aussi rouge qu'une tomate et baissait les yeux, horriblement gênée.

Puis Haven, enfin! La ville avait une odeur propre à elle qui remplit les narines d'Irmingarde et lui donna la force d'avancer plus vite vers le point d'arrivée.
Elle fut heureuse qu'on ne les accueille pas comme des héros, mais fut quand même étonné de voir Arthon arriver à grande vitesse. Avant de se souvenir qu'il attendait sa fiancée, et qu'il allait certainement avoir la surprise de sa vie!
Elle répondit avec surprise à son salut plus que cordial, et sentit une pointe de jalousie en voyant les retrouvailles du futur couple royal.

Puis elle embrassa la capitale du regard.
Enfin chez elle.
Elle avait pouvoir revenir à sa vie d'avant. Ses cours, ses moments privilégiés avec son Compagnon, à la différence près que plus jamais Elryk ne viendrait la déranger pour une broutille.
La nostalgie la prit et elle pensa à tout ce qu'elle devait faire maintenant, tout en enlevant ses pieds des étiers dans le but de descendre de son Compagnon. Elle l’amènerait vers les écuries pour prendre soin d'elle, la bouchonner, la brosser, la première chose que faisait un Héraut, en toute circonstance. Puis elle irait retrouver sa chambre, le peu d'affaires qu'elle possédait, verrait ensuite le planning des tâches à faire pour le Collegium, et elle ferait un peu de couture pour remettre ses uniformes  sa taille, car elle avait perdu beaucoup de poids.

Irmingarde se rendit alors vraiment compte que la mission était finie, enfin finie.
Éloigné le stress, l'angoisse.

La pression qu'elle avait accumulé tout au long de ses 8 mois la quitta brusquement, tellement violemment qu'elle se sentit tanguer et que sa vue se voila quelques secondes, se teintant de gris.

Paniquée, elle chercha du regard quelqu'un pour l'aider, gémit le nom de son Compagnon et se sentit tomber.

Et tout devint noir.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Elbereth

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #85 le: 01 janvier 2012, 23:51:21 »
[justify:2o4op6l0]Elbereth avait consolé Isabeau sans un mot, la laissant se vider d'un trop plein d'émotions. La liée de la Grise et son Compagnon s'étaient joints au "câlin" général, et ils étaient restés un moment ainsi. Puis tout le monde était monté sur le bateau et rentré sur la côte. La jeune femme jeta un regard à la pauvre Mina et à Beltran, tous deux visiblement bien mal en point. Heureusement, des couches étaient prêtes dans l'embarcation, et purent accueillir les blessés.

Une fois revenus dans la grande ville, chacun d'eux eut le droit à une chambre et un peu de repos mérité. L'apprentie mage profita du bain et des massages proposés, puis elle passa une tenue enfin propre et se posa sur son lit les bras croisés derrière la tête, le regard braqué sur le plafond. Del', posée à ses côtés s'était endormie. Sa présence réconfortait la jeune femme qui avait soudain un coup de nostalgie et avait envie de retrouver son "chez-soi" et ses repères.

Elle repensa à tout ce qui s'était passé, et tout ce qu'ils avaient découvert jusqu'ici, mais avant qu'elle ait fini de faire le tri, le sommeil l'avait rattrapée, et elle s'était assoupie. Le soir venu, elle participa avec les autres à la cérémonie, tentant d'aborder quelques uns de leurs hôtes. Del' se faisait chouchoutée, et Elbereth était heureuse de voir qu'elle allait mieux. Elle resta un moment, mais la fatigue pesant toujours, elle quitta assez rapidement ses amis et les étrangers pour aller dormir.

Les jours qui suivirent, elle se promena dans la ville, souvent accompagnée de Del', avec qui elle discutait beaucoup. Elle voyait bien que la Magie, ici, était utilisée beaucoup plus qu'à Haven et plus généralement Valdemar. Elle faisait quasiment partie de leur quotidien. Elle en était impressionnée même, elle découvrait et redécouvrait certaines choses qu'elle ne pensait plus possible. Au fur et à mesure des ballades, l'apprentie se rendit compte que l'endroit d'où émanait le plus de magie, et bien c'était l'endroit où ils avaient rencontrés la vieille dame, à leur arrivée, l'espèce de Dôme, mais malheureusement inaccessible, elle n'avait pas de passe-droit...

La semaine passa, avec ses rencontres, ses échanges, ses discussions... La jeune femme fit même acquisition de une ou deux tenues du coin, elle les trouvait assez esthétiques... et colorées ! Del' l'aidait beaucoup dans les traductions, et grâce à cela, elle pouvait avoir quelques discussions vraiment intéressantes. A côté, elle essayait de voir ses amies, mais Mina restée renfermée et mal de ce qu'apparemment il s'était passé dans la forêt, et Beltran récupérait doucement.

Enfin le départ fut annoncé. Si la future mage avait était heureuse de connaître tous ces gens, et que Del' avait enfin pu retrouver ses origines, elle était pressée et impatiente de retrouver Valdemar, Haven, le Collegium, ... Eoghan... Ses bagages furent vite prêts, et après une bonne nuit de sommeil, elle était prête à partir, sur son cheval, Del à ses côtés. Un regard à Mina la fit grimacer. Elle n'allait pas bien, et n'avait pas l'air prête à discuter avec ses amies. Il lui fallait sûrement du temps. Elle vit Isa s'approcher tout de même de la jeune Grise. La nouvelle de "coiffure" du Capitaine faisait bizarre, mais on s'y habituait. Lorsqu'il passa, elle lui assura que toutes deux comptaient bien rentrer, et étaient bien remise pour la route du retour. Elle nota son soulagement et lui sourit en retour.

Puis alors qu'il allait partir, la Grande Prêtresse et leur guide demandèrent sa Sœur d'Esprit pour passer un dernier message. La ratha se pressa d'avancer à la tête du convoi et traduisit la déclaration de Ludmilla. Des ambassadeurs ! Ils ramenaient des ambassadeurs à Haven ! Ainsi quatre personnes furent choisies et intégrèrent leur groupe, et après quelques politesses, le convoi s'ébranla. Le trajet du retour -même s'il parût plus rapide qu'à l'aller- fut difficile et harassant. Del' les guida encore dans la montagne.

Elle-même dut combiner ses sorts à ceux de Mina -qui avait repris un peu confiance en elle-, afin de dégager la neige qui gênait leur avancée. Elle usait quelques autres fois de sa magie lorsque les prédateurs rodaient d'un peu trop près par exemple... Ils avaient faim, froid, la fatigue pesait sans cesse, mais ils avançaient. Le reste du voyage permit à l'apprentie d'apprendre à connaître les étrangers, et elle participa à leur apprentissage de la langue.

Ils avançaient, toujours et sans cesse... Mais Haven paraissait tellement loin. C'était chaque soir la même fatigue qui faisait oublier la dureté du sol, et chaque matin les courbatures se faisaient un peu plus accrues. Elbereth n'avait plus qu'une pensée en tête : un bon lit, sa chambre et revoir enfin son ami. Allait-il bien ? Le trouverait-elle changé ? Leur relation serait-elle différente d'avant leur départ ? A vrai dire elle ne pensait pas à cela. Elle voulait juste enfin le revoir et retrouver leurs moments de complicité.

Peu à peu, ils se retrouvèrent en terrain connu, franchissant la frontière de Valdemar, retrouvant des endroits familiers. Tout le monde semblait aller beaucoup mieux, même leurs amis étrangers qui, à présent se sentait plus à l'aise parmi eux. Presqu'un an qu'ils avaient quitté Haven... C'est en arrivant en vue de la ville que l'apprentie se rendit compte à quel point tout cela lui avait manqué. Alors voilà, ils arrivaient.

Enfin. Au début personne n'était là, puis la nouvelle se propagea rapidement et bientôt des gens de la garde vinrent, puis l'Héritier au Trône en personne s'avança vers eux, afin d'accueillir son aimée. Elbereth sourit devant la scène touchante, et regarda à si elle voyait Eoghan... Mais la nouvelle de leur retour n'avait pas du encore lui parvenir aux oreilles. S'il était déjà rentré. Mais à en croire ce que l'on disait, ils étaient les derniers, on les avait même crus morts.

Elle réfléchit à tout ce que ce voyage leur avait apporté, à elle et à Del'. Ainsi les rathas se liaient à ceux qui vénéraient Aanor. Mais elle-même n'en faisait pas partie. Enfin jusqu'à preuve du contraire ? Cela lui posait question. Sa Liée était aussi une Mage, de nature différente, certes, mais une mage tout de même ! Elle avait donc des pouvoirs, simplement, ils ne s'étaient pas encore réveillés.

Elle était heureuse que sa Soeur d'Esprit ait enfin retrouvé son passé et ainsi une partie d'elle-même. Quant à la jeune femme, son Don s'était développé peu à peu, elle se concentrait mieux sur l'énergie environnante, et était à présent capable de puiser dans les petites lignes d'énergies à sa portée, en plus de ses capacités. D'ailleurs le Mage qui l'avait aidée durant le voyage lui avait proposé quelques jours auparavant de lui apporter son aide pour qu'elle passe l'examen. Et après cela elle aurait le statut de Compagnon. Elle avait évidemment accepté avec enthousiasme.

Mais elle fut tirée de ses pensées par Mina qui tombait de son Compagnon. Elle s'assura que la jeune femme était prise en charge, puis une fois rentrée en ville, elle salua chaleureusement Saskia et Isa, les étrangers, le Capitaine, son mentor, elle salua plus "protocolairement" Arthon, et se dirigea vers le collégia. Elle n'avait plus qu'une idée en tête. Enfin, une personne.

Eoghan.

Del la suivait de prêt.[/justify:2o4op6l0]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #86 le: 03 janvier 2012, 16:14:28 »
[justify:1fxmlsid]C'était à n'y rien comprendre. Saskia avait voulu aider Irmingarde, et elle s'était faite rembarrer... Ca passait pas super, mais, mettons cela sur le coup des hormones. Bien que la remarque de de sa compagne Grise fut source de nouvelles paranoïa pour Saskia (remettons ça sur le compte des hormones.) Ainsi, elle n'était que ça, pour tout ceux qui l'entouraient ? Celle qui "portait l'héritier d'Arthon" ? C'était vexant, quand même.

Saskia bouda donc une bonne partie du voyage - quand elle n'était pas occupée à vomir tripes et boyaux. Surtout que d'un seul coup, le seul fait d'avoir "accepté" sa grossesse, avait eu des changements sur sa personne. Son ventre gonfla d'un coup, vraiment. Sa poitrine devint douloureuse, et ses chemises devinrent rapidement trop petites à ce niveau là. Déesse, qu'elle se sentait laide, lourde, jamais à l'aise ! On lui pardonnera volontiers son absence à la cérémonie, bien qu'elle fit l'effort d'y venir au tout début, mais refusa poliment toute boisson louche...

Quand sonna le départ pour le retour à Haven, ce fut presque un soulagement. La civilisation ! La vraie ! Saskia avait vu cette mission comme une aventure, mais elle se rendait compte que c'était pas pour elle, les aventures. Finalement, elle serait bien, au chaud, au palais, à gouverner avec Arthon (Quoique, gouverner... C'était terrifiant aussi...) à s'occuper de leur fils. C'était marrant, quand même, elle qui avait voulu absolument éviter ce genre de vie par le passé, elle qui refusait d'être mariée par son père, se retrouvait soudain à aspirer à cela.

Beltran lui avait fait promettre de voyager en chariot si jamais ça devenait pénible pour elle. Et puis quoi encore ? Elle rentrerait à Haven à dos de Compagnon. Bien qu'à force, elle dut lui promettre qu'elle le ferait, juste histoire d'avoir la paix. Pauvre Guerren...

Adrian restait aussi avec elle, la plupart du temps. Chaque fois que le petit modifié posait la main sur son ventre arrondi, le bébé bougeait, comme pour venir chercher la chaleur de cette main amicale. Aucun doute : ces deux là seraient sans aucun doute très amis à l'avenir... En attendant, il fallait affronter le chemin du retour, qui s'annonçait... Très très froid. Et si la jeune femme faisait tout pour paraître plus forte qu'elle ne l'était en réalité, bien qu'elle accueillait avec plaisir et soulagement les conseils que le guérisseur et ce qu'elle supposait être une sage femme de Sironis. Alors qu'elle entamait son sixième mois de grossesse, monter sur Guerren devenait de plus en plus difficile, et même déconseillé - bon, elle aurait du arrêter tout court de monter, mais elle était trop têtue pour ça. Saskia fit donc l'effort de finalement monter en amazone, et Guerren s'agenouillait, chaque fois qu'elle devait monter ou descendre de son dos, sans rechigner. Et chaque fois, Saskia le remerciait chaleureusement, puisque c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment.

Bizarrement, la jeune femme rêvait de plus en plus de son véritable Compagnon, Antéa. Le Compagnon revenait, telle une obsession, au point que la grise ne savait plus où elle rêvait, où son don se manifestait. Et paradoxalement, chaque nouveau rêve lui donnait envie de donner toujours plus d'affection à Guerren, qui acceptait tous ses caprices de princesse - de future princesse... Et par moment, malgré tous ses efforts, rien ne pouvait empêcher quelques explosions de sa part, des coups de colère, des coups de tristesse... Aaah, c'est chouette, une grossesse, quand on est loin de la civilisation et de son confort...

Pourtant, la dernière semaine, quelque chose vint calmer son tempérament. Haven était proche. Non, pas Haven, elle se fichait de la Capitale. C'était Arthon, qui n'était pas loin. A nouveau, elle pouvait sentir ce lien pour la vie vibrer en elle, réchauffer son coeur, et lui arracher des larmes plutôt que des coups d'éclat dont elle avait eu le secret, par moment. Oh non, Saskia n'avait pas été des plus agréables, mais là, c'est comme si elle se rattrapait de tout cela. A nouveau, elle se mêlait aux gens, se fichant éperdument qu'ils ne voient en elle que leur future souveraine. Ils rentraient bientôt, et elle eut même l'agréable surprise de voir l'Héritier venir à leur rencontre...




(La suite, à la maison de guérison x) )[/justify:1fxmlsid]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: [Equipe 1] Après les Marches, la marche.
« Réponse #87 le: 03 janvier 2012, 23:46:48 »
Isabeau fut sans doute haie par les factions plus ou moins dépressives de leur groupe; Parce que si elle souffrit du voyage comme tout le monde, elle ne put s'empêcher d'etre aussi d'une obscène bonne humeur tout le long, même au plus froid de l’hiver montagnard.

La principale raison de sa bonne humeur était le retour à un régime sobre de voyage. C'était quand même incroyable d'avaler enfin une nourriture qui daignait rester dans son estomac. Mine de rien, elle avait du perdre au moins une bonne demi-douzaine de kilos cette semaine. De plus, elle avait les cheveux ternes et cassants et son visage avait à peine besoin de maquillage pour faire la goule, tant ses cernes étaient marqués et son teint pale. Faudrait qu'on lui explique tout de même, comme de la fichu nourriture avait put lui faire un effet pareil et pas aux autre. Elle était non-humaine peut etre? Ou alors, c'était une punition divine pour son attitude blasphématoire face à Aanor?

...

Ô déesse, c'était pas ca, quand même! Dans le doute, le soir, au campement, Isa chipa un morceau d'encens qu'elle brula en signe d'excuse.

Le temps qu'ils atteignent la partie vraiment dure du voyage, la jeune fille s'était un peu remplumée. Elle était encore loin de son poids initial, mais elle ne semblait plus etre prête à tourner de l'œil a tous moment. Du coup, le guérisseur cessa de la harceler pour qu'elle voyage dans le chariot. Zut alors! Elle avait juste un peu maigris, et si Saskia, enceinte, pouvait voyager sur son Compagnon, pourquoi pas elle? En plus, non seulement le pas égal de Betha était mille fois plus confortable que le brinquebalement des chariots, mais en plus, elle avait souvent une chaufferette géante qui s'installait sur le coussin de croupe.

Comme elle l'avait décidé, elle demanda à Raimon de lui apprendre à se battre... Et se fit lamentablement jetée. Deux fois. La première au départ ("Isabeau, je t'entrainerais peut etre, mais pas tant que tu auras un teint de cadavre pas frais"), la seconde au milieu du Mur ("T'en a pas vraiment besoins... Par contre, moi je suis demandé pour chasser"). Elle ne demanda pas une troisième fois. Vu que comme tout le monde elle commençait à souffrir de la faim, elle sentait bien revenir la première réponse.

En désespoir de cause, elle s'attela aux restes des traductions des parchemins  brulés. Elle y passa toutes ses soirées, cinglant verbalement quiconque lui suggérait de se reposer. Déjà, Rinnerl lui évitait presque toutes les migraines et surtout, elle avait été embarquée pour etre archiviste et traductrice, donc oui, elle archivait et traduisait! Et le prochain qui lui faisait une remarque la dessus, elle le jetait dans le vide.

Donc... elle en était ou... Oui. Une lettre ou Tolan devait tuer un contact et faire croire a une guerre Rethwellan/Valdemar. Et aussi que l'auteur avait.... bientôt assez d’énergie rouge pour effacer l’Île de la carte. Pas bon, ca... Est ce que ca faisait allusion a la première attaque, ou à une seconde?

Elle passa au second paquet de lettres masculines. De toute évidence, ces lettres demandaient des informations à des agents surplace. Il y avait là des questions précises sur les activités économiques, politiques et militaires, sur les failles de surveillance, sur les alliances que passait Valdemar, et les découvertes que font les Guérisseurs ou les Mages. Des explications concises et codées à propos de déplacement d’un « camp » et du « Maître » arrivaient ensuite, ainsi qu’un avertissement : des démonistes auraient repris une école et rejoint leurs rangs. Le « Maître » tenterait bientôt une autre action contre Valdemar pour les détourner de ses vrais projets, maintenant que l’Orbe était entre ses mains. Le Retour à la Source était envisagé pour très bientôt. Isabeau n'était pas sure de savoir ce a quoi il était fait allusion, mais bon, à Haven, il y aurait sans doute quelqu'un qui comprendrait...

Si on arrive à Haven...
Tu es pessimiste mon élue? Ca ne te ressemble pas...
Betha, j'ai faim, j'ai froid, nous sommes au milieu d'un satané blizzard. Je ne suis pas pessimiste, la je suis réaliste. Demain, je serais peut etre optimiste de nouveau...


Isa avait envoyé ces paroles a la fois à son Compagnon et a sa Kyree, qui vint se blottir sur ses genoux. La jeune fille sourit et commença à ranger. Elle en avait assez fait pour ce soir...

La journée, elle la passait souvent d'abords avec Saskia qu'elle couvait honteusement, jusqu'a ce que la future mère excédée ou victime d'une saute d'humeur ne l’envoi dans le Creuset voir si elle y était. La, en général, soit elle tentait d'aller sortir Mina de sa déprime (échec cuisant a répétition), soit avec Raimon, à tenter de communiquer avec les Sironisiens. Peu à peu, un patois mixte se mettait en place, atroce mélange de Valdemaran et de leur langue. Ca aurait sans doute fait se retourner dans sa tombe n'importe quel linguiste, mais au moins, la communication devenait plus facile. Et au fil des semaines, ca tournait même plus vers un valdemaran correct. Magnifique exploit. Une véritable amitié s'était développée entre les deux promis, malgré le petit différent sur les entrainements que Raimon avait achevé d'un grand éclat de rire en lui promettant tous les entrainements qu'elle voudrait (d’ailleurs, il avait semblé a Isabeau qu’elle avait vu une petite lueur dans l’œil du soldat... Non, elle avait du rêver). Isa parlait beaucoup d'elle même, espérant provoquer les confidences qu'elle n'osait demander.

Ca lui faisait bizarre de parler tant d'elle. Et pas seulement a Raimon d'ailleurs. A Saskia aussi, elle avait parlé d'elle. Pas après pas, ce voyage la lavait de la carapace protectrice qu'elle avait mit des années à se construire. Elle en était heureuse. Elle croyait. Elle n’avait pas décidé.

Et donc, le soir, elle retournait à ses traductions... Le paquet de lettres féminines en particulier. Description de capitales, de palais... Sunhame, Haven et même la capitale Rethwellan dont le nom lui échappait ce soir la y passait. Plus des instructions sur les mouvements de troupes et des ragots: l'épidémie, les compagnons, le prince,... Hein? Le père à Saskia voulait renverser le conseil? Oula... Ca expliquait des choses ca. Genre Saskia pas jetée a la tète de l'héritier, Saskia reniée... Ce n’était pas juste une aversion pour les hérauts?

Tiens, d'ailleurs... comment ils allaient réagir ses parents? La place d'une fille de la Haute bourgeoisie n'était pas précisément  sur un cheval de guerre...

Je pourrais te battre aux échecs, tu sais...
Ca, ça reste à voir...


... aussi intello fut-il. Elle devait se marier et avoir des gosses et leur ouvrir les portes de la cours. Mener une belle petite vie rangée et sans danger. Or, bientôt, elle porterait le très honorable et très stupide uniforme Blancs-tirez-moi-dessus. Ca n’allait pas leur plaire. Peut etre que d'accepter d'épouser Raimon aplanirait les difficultés?...

Mais ce n’était pas le miment de penser a ca. Revenons-en à la traduction. Elle en voyait la fin, encore une lettre de la femme. Tolan sans doute... Voyons... Elle avait compris, et que maintenant que l’Ordre était quasiment au complet, elle allait lancer la dernière partie du plan. Elle ajoutait que son homme est bien placé dans une mission (Elryk? En voila un qui ne ferait pas de rapport, hin hin hin...), et qu’il serait prêt à les rejoindre bientôt car Haven n’a pas eu de nouvelles depuis longtemps. Qu’il fallait détruire toute leur correspondance si ce n’est pas fait (raté!), car elle soupçonne que les responsables savent qu’il y a plusieurs espions dans leurs rangs (Elle était la seule a ne PAS trouver ca évident? ils vivaient à bisouland ou elle était parano?).

Isabeau parcouru ses notes sur le premier paquet de lettres. Celui qui désignait sans doute possible la Dame de Compagnie comme traitresse. Hum... Bien sur elle pouvait se tromper, mais ça semblait peu probable. Se levant péniblement, elle alla voir Beltran pour lui présenter ses conclusion en y ajoutant qu'a son avis, une comparaison graphologique s'imposait.

Quand ils arrivèrent enfin a Haven, Isabeau était physiquement dans un assez salle état, par rapport a la petite noble bien propre sur elle qui avait quitté Haven plus de huit plus tôt. Entre sa tourista et la famine durant le voyage, elle avait du perdre une bonne dizaine de kilos et ses cheveux s'étaient pas améliorés. Mais bon... Mentalement, c'était une apprentie héraut, certes flippée sur un certain nombre de points, mais tout de même sure d'elle et heureuse d'avoir fait ce voyage qui retrait au pays. Elle avait eu faim, froids, peur... Mais elle était libre de faire ce qu'elle voulait vraiment faire. La petite bleue fragile et son éternelle fuite en avant était morte dans les montagnes. Place a la Grise!

Tout à fait. Même ton teint est gris d'ailleurs!
Rinnerl!
Ben quoi?

Et sur ces paroles navrantes, Ils se virent accueillis par... personne en fait.

Vous auriez put faire prévenir les fanfares quand même...
Pas pensé
Vous auriez du! A quoi ca sers de pouvoir parler de si loin si c'est pour ne pas le faire!
Oh dis, la miss... tu en as eu l'idée peut etre? Et puis QUI marche depuis Sironis?
Ah pas depuis Sironis! On a pris le bateau de la bas!
...

Une tornade blanche passa et s'arrêta pour roucouler devant la femme enceinte du groupe. Ah, un accueil princier, littéralement! Hin hin hin...

Tu es une cynique au romantisme de limace
Et tu en es un autre, mon cher! Je t'ai entendu rire!
Mais ils sont mignon, non?
Siiiiiiiiiii


Isabeau ne vis pas Mina tomber, étant plus en avant dans le cortège de bras cassés. Aussi continua-t-elle simplement de monter vers le palais. Il avait été décrété qu'ils se paraient une quarantaine, elle n’allait pas se battre. De se qu'elle entendait, on les avait cru mort. Elle préférait ne pas avoir sa tète de cadavre pour visiter ses parents dans ce genre de circonstance. Pis elle avait la trouille aussi.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
Moi, dans ma tete, on est trois. Et on s'étonne de ma consommation d'anti-migraineux...
Je traite la paperasse du heraut du Roi et le la Magicienne Sourcedésert. Par ici les mp!