Auteur Sujet: [Fête de la victoire] Rondes et gavottes  (Lu 1353 fois)

Yvelin

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[Fête de la victoire] Rondes et gavottes
« le: 15 septembre 2020, 09:28:22 »
1er jour de la 6e décade d'Automne 1485 - Placette des Œillets, à l'est de la Grande Place - Autres lieux de la Fête: la Grande Place - la Tente

Directement à la suite de la Grande Place se trouvait la placette des Œillets. Celle-ci était utilisée depuis toujours pour des bals populaires, car elle bénéficiait d'une acoustique particulièrement favorable. De plus, la musique qu'on y jouait s'entendait facilement de la Grande Place, sans se faire envahissante. Ainsi, toute la fête pouvait profiter des mélodies que Bardes et Ménestrels jouaient, mais ceux qui voulaient danser avaient un espace qui leur était propre.

Yvelin avait mal au dos. Il était debout depuis l'aube pour aider à l'installation de l'estrade et de l'orchestre. Il avait porté tant de caisses et fait tant d'aller-retour qu'il en avait perdu le compte. Mais c'était avec plaisir qu'il offrait son énergie et ses longs bras à la fête. Il n'avait pu participer à la défense de la ville, ayant été évacué comme tous les non-combattants. C'était donc sa façon à lui de remercier ceux qui s'étaient battus pour sa ville. Et plus tard, il prendrait son tour parmi les musiciens, simple théorbiste anonyme au milieu de ses pairs.

Pour le moment, les lieux étaient silencieux, car tous tentaient d'écouter le discours du Héraut du Roi. Yvelin lui prêtait un oreille peu attentive. Il préférait observer les gens autour de lui. Tous ces visages concentrés, soulagés, émus, exaltés, tout cela l'inspirait. Il aurait aimé s'emparer de chacune de ces émotions et les coucher sur la portée. En faire une musique digne de ce moment...

Enfin, le discours prit fin. Quelqu'un fit un signe aux musiciens et les premières notes se firent entendre. Une main anonyme se tendit vers lui dans la foule. Il la saisit sans réfléchir et commença à danser.

[Vous pouvez poster ici sans réel tour de jeu. Attention, votre personnage ne peut être que sur un lieu à la fois. Si vous postez ici, puis ailleurs, on considérera que votre perso s'est déplacé d'un endroit à l'autre.]

[Si quelqu'un veut être la "main anonyme", qu'il poste sans autre!]
« Modifié: 15 septembre 2020, 20:51:47 par Isabeau d'Armentières »

Dyalwen de Bordebure

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Re : [Fête de la victoire] Rondes et gavottes
« Réponse #1 le: 21 décembre 2020, 10:31:05 »
Trois jours après sa visite à la Guérisseuse Thalyana, Dyalwen était encore loin d’avoir rattrapé tout son sommeil en retard. Mais elle avait un peu moins une tête de déterrée. Un peu. Il faut dire qu’elle avait réussi à dormir presque des nuits complètes ; ça aidait. Aussi n’avait-elle pas d’excuse pour esquiver son frère quand il vint frapper à la porte de sa chambre.

« Tu es prête ? »

La rouquine grimaça mais n’eut pas besoin de répondre. Elle portait son uniforme gris de tous les jours et ses cheveux étaient rassemblés dans un chignon bas vite fait d’où s’échappaient plusieurs mèches rebelles.

« Tu traînes ! Dépêche-toi, on va rater le début !
— J’ai pas franchement env...
— Ah si ! J’ai promis à Grand-père de t’accompagner ! »

Et, autant Dubhán pouvait être tête en l’air, autant quand il était décidé il était difficile de le faire changer d’avis. Surtout qu’il n’avait sans doute pas envie de s’attirer les foudres de son aïeul pour avoir manqué à sa parole.

Et tu le mérites !

« Et tu le mérites, ajouta l’héritier de Bordebure, sans savoir qu’il faisait écho à Tisia, tu étais à la bataille !
— Justement... »

Mais, entre son Compagnon et son frère, Dyalwen était parfaitement consciente qu’elle n’avait aucune chance de pouvoir rester tranquille dans sa chambre. Même si Dubhán finissait par rendre les armes – ce qui était peu probable – il y avait une espèce de mule blanche qui ne lâcherait pas le morceau. Et elle avait accès directement à son esprit en plus.

« Allez, ça va te plaire, tu vas voir. C’est pas une fête guindée pour les nobles avec toute l’étiquette dont Mère nous rebattait les oreilles.
— D’accord, soupira la Grise. Attends deux secondes.
— T’as qu’à mettre ton uniforme d’apparat.
— Je croyais que c’était pas guindé ?
— Ben, mets ce que tu veux mais vite ! »

La rouquine referma la porte sur son frère et, avec un nouveau soupir, ouvrit sa malle. Elle songea une seconde à enfiler son uniforme d’apparat, comme l’avait suggéré Dubhán, mais elle ne se sentait pas de s’afficher comme une apprentie Héraut, alors que lesdits Hérauts avaient risqué leurs vies pour de vrai.

Toi aussi, renifla Tisia.

Avec un haussement d’épaule mental, Dyalwen choisit donc une robe simple qu’elle avait amenée de Bordebure, d’un bleu-gris qui ne rappelait ni le gris de son uniforme ni le bleu de celui de son frère. Il ne lui fallut que quelques minutes pour s’habiller et refaire une tresse correcte. Et, quand elle ouvrit la porte, évidemment, Dubhán lui offrit un sourire ravi… et taquin.

« Une robe ?! Alors que Mère n’est pas là pour t’y forcer ?
— Oh, ça va, hein.
— Oui, oui, ça va. Je vais être obligé de te faire danser pour fêter ça ! »

Il lui attrapa le bras et l’entraîna sans attendre vers la sortie et vers la ville au-delà, en l’abreuvant de paroles sur les dernières nouvelles reçues du domaine familial, les dernières recommandations de Grand-père ou ses études. Il n’était pas forcément bavard, d’habitude, mais là il faisait clairement des efforts. Sans doute pour la distraire. Et ça marchait. Au fur et à mesure  de leur progression, Dyalwen se détendait et elle finit même par arborer un léger sourire.

Malgré les inquiétudes de son frère, ils n’étaient pas du tout en retard. Ils purent voir le Héraut du Roi monter sur l’estrade, ils ne manquèrent pas un mot de son discours. Pas qu’elle ait vraiment besoin de l’entendre, elle était là lorsqu’Alemdar l’avait préparé. Mais c’était une chose de l’écrire et de le lire et une autre de l’entendre prononcé.

« Huit ans ! murmura Dubhán à côté d’elle. Je ne pensais pas que ça avait duré si longtemps. »

Devant le regard interrogateur de sa sœur, il haussa les épaules.

« Maître Barrn m’a parlé de certains épisodes mais je ne savais pas tout. »

Dyalwen serra la main de son frère dans la sienne, autant pour rassurer son cadet qu’elle-même. Rien que de repenser aux trois hommes en noir la faisait frémir.

C’est fini, maintenant, émit Tisia dans son esprit, doucement.
Oui, c’est fini.

Tout comme le discours de l’Attitré. Ils applaudirent un peu puis, avant qu’elle n’ait le temps de dire quoi que ce soit, Dubhán lui reprit la main et l’entraîna vers la Place des Œillets où résonnaient déjà quelques notes de musique.

« Allez, viens ! »

La rouquine ne résista pas. Danser, c’était une des seules activités « convenables » promues par sa mère qu’elle appréciait. Même si elle avait peu pratiqué depuis son départ de Bordebure. Mais elle n’avait pas oublié, et la première danse finit presque trop vite à son goût. Ils enchaînèrent sur la suivante et la suivante encore jusqu’à ce qu’ils soient un peu essoufflés tous les deux.

« Je vais chercher à boire, proposa le Bleu. Tu m’attends là ? »

Dyalwen hocha la tête et se décala un peu sur le bord de la place pour laisser le champ libre aux danseurs, tandis que son frère s’éloignait vers la tente. Évidemment, les musiciens choisirent cet instant pour entamer une nouvelle danse entraînante et, sans même y réfléchir, la rouquine commença à battre la mesure.

Tu vois que tu t’amuses.
Tu veux que je te dise que tu avais raison, c’est ça ?
Pas la peine, je le sais. Comme toujours.
Ça va, les paturons ?
Très bien, merci.

Plus amusée qu’agacée cette fois, la rouquine sourit dans le vague. L’esprit occupé par sa discussion avec Tisia et distrait par la musique, elle ne faisait pas vraiment attention à ce qui l’entourait et, forcément, finit par bousculer quelqu’un.

« Oh, pardon ! »