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Ce que la Reine ignore ne peux pas lui nuire?

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Héraut Alemdar:
7e jour 2ème décade Été 1485
Le lendemain de sa discussion avec la Reine, Alem eu la bonne surprise de voir Enora de Lolryn revenir avec un message urgent. Le message était très intéressant, mais pour une fois, Alem s'intéressait plus au messager. Une telle coïncidence, c'était un signe des Dieux.

Il convoqua donc la demoiselle héraut en fin de matinée. Malheureusement pour elle, il avait pris du retard sur son planning et la jeune femme dut attendre un moment dans l'antichambre. C'est presque à une heure de l'après-midi qu'enfin, Alem se leva pour faire entrer la jeune Flèche dans son bureau:

"Héraut Enora. Pardon pour l'attente, les choses s'enchainent parfois..."

Il lui désigna d'un geste les deux chaises face à son bureau.

"Installez-vous, je vous en pris."

Il se réinstalla derrière son bureau et demanda, sans réellement s'intéresser a la réponse:

"Votre dernier voyage s'est bien passé?"

Question de pure forme. Si le voyage s'était mal passé, Enora serait monté le réveiller pour lui en parler l'avant veille, bien sûr. Alem avait bien fait savoir qu'il voulait être informé des problèmes. Bandits, route endommagée... Autant de détails que pouvaient voir les flèches et qu'il se devait de savoir au plus vite.

Héraut Enora:
Le surlendemain de son retour à Haven, enfin, si on compte son retour au beau milieu de la lui comme une journée, elle avait eu la surprise de recevoir une convocation de la part du Héraut du Roi. Enora était toujours prête à repartir, c'étaient les aléas du métier de flèche, en soit ça ne la dérangeait pas. Ce qui était légèrement inquiétant se serait de la renvoyer presque aussitôt, sauf en tant de guerres, elle savait que le cercle évitait ce genre de chose pour ne pas épuiser plus encore, et surtout inutilement, les flèches du Roi.

Avait-elle fait quelque chose de répréhensible ? Elle eue beau se creuser la tête en se rendant à son rendez-vous, elle ne trouvait pas d'erreur majeure dans son travail. Elle n'était sans doute pas la flèche la plus douée, elle n'avait pas de parole par l'esprit, ou de prescience, mais elle ne faisait pas son travail si mal non plus.

Qu'est-ce qui pouvait donc justifier une convocation si tôt après son retour.

Elle attendait donc, devant une porte close, que le Héraut du Roi la fasse entrer. Il ne servait à rien de se torturer l'esprit, même si l'attendait rendait la chose encore plus difficile à éviter. Elle n'en voulait nullement à son supérieur, ce n'était pas dans sa nature. Elle faisait son devoir, même si ça impliquait d'attendre pendant une heure parce que son supérieur n'était finalement pas disponible.

Contrairement à beaucoup, elle n'avait jamais douté de l'élection du Héraut Alemdar. Qu'il est été possédé, Rethwellanais, ou même s'il avait été un sourd et meut, ça n'aurait pas changer son opinion de la chose. Si le Compagnon du Bosquet avait élu quelqu'un, c'était que cette personne en était digne. Elle avait une foi quasi-aveugle en les compagnons, ou à tout le moins en leur choix. Il fallait donc donner sa chance au coureur. Il ne l'avait sans doute pas eu facile, de se faire plonger dans tout cela. Enora elle-même avait trouvé très difficile, même si ça valait tous ses sacrifices et plus encore, d'être élu à l'époque où elle l'avait été. Elle n'osait même pas imaginer le choc culturel et tout le reste qu'Alemdar avait dut faire face.

Par contre, elle réalisait en attendant ainsi, qu'elle connaissait très peu au final son supérieur. Elle s'était lié avec les quelques hérauts qui avait gravité autour d'elle pendant ses études, elle avait gardé un contact distant avec ses anciens amis nobles, mais elle ne connaissait pas grand monde d'autre. Il était probablement trop tard, et puis, il était son supérieur. Si elle était de nobles naissances, elle avait toujours été la petite dernière de la famille, puis la bleu nouvellement arrivé, ou la jeune grise ensuite. Même en tant que flèche, malgré son amitié avec la Reine, elle avait peu conscience, ou de volonté de pouvoir personnelle.

Enora respectait le fait qu'Alemdar faisait du bon travail à priori, il était compétent, respectueux et efficace. Elle respectait ses qualités.

Finalement, Alemdar la tira de ses pensées en s'excusant pour son retard. C'est avec un sourire retenu, mais sincère que la jeune noble inclina la tête.

"Ne vous en excusez pas Héraut Alemdar, je comprends parfaitement que vous ne soyez pas maître de votre temps."

Il la fit entrer et lui offrit de s'asseoir. Chaque fois qu'elle venait dans ce bureau, elle se sentait comme quand elle était un peu plus jeune, en présence d'autre noble, mais ceux qui était destiné à reprendre un titre. Gentil, mais avec une distance. C'était normale, après-tout. Elle en était rendu habitué, mais elle détectait quelque chose de différent dans le ton, ou dans la posture du Héraut devant elle. Elle n'aurait pu mettre le doigt dessus, mais ça ne ressemblait pas à une réunion pour lui donner une nouvelle mission, ou pour demander des précisions sur son rapport.

Bien entendu, elle ne questionna pas, enfin pas tout de suite, ce que voulait le Héraut. Elle répondit à sa question de son mieux.

"Tous ses biens passés, rien de majeur. Une petite tempête d'été au milieu du trajet, mais nous n'étions pas loin d'un relais. Pour le reste, je n'ai pas grand chose à ajouter à mon rapport que j'ai déposé."

Elle étudia une seconde le visage de son interlocuteur, et puis elle décida de se lancer. Autrefois, elle n'aurait pas hésité à prendre le taureau par les cornes, alors autant le faire. Elle respectait son supérieur, mais elle devait aussi faire preuve d'initiative, par la Déesse.

"Vous ne m'avez pas fait venir ici pour discuter de ma mission... et je ne crois pas non plus que vous pensiez me renvoyer sur le terrain aussi tôt. Que puis-je pour vous Héraut du Roi ?"

Le titre formel lui était venu naturellement. Elle ne voulait pas qu'il croit non plus qu'elle questionnait sa manière de faire. Elle voulait juste lui offrir l'ouverture qu'il essayait sans doute de faire. Ils étaient tous les deux des Hérauts, pas des nobles qui tournent autour du buisson pendant des heures.

Héraut Alemdar:
Alem sourit, les mains croisées devant son visage.

"Non, je ne vous ai pas fait venir pour parler de la météo..."

Alem se plongea dans le dossier d'Enora, qu'il avait ouvert sur son bureau. Comme tous les hérauts, elle prenait des vacances quand il lui tombait un oeil, or la jeune fille avait encore ses deux jolis globes oculaires bleus. Elle n'avait donc jamais pris de vacances depuis son élection.

"Vous avez pas mal enchainé les missions, dernièrement, Enora."

La jeune fille était sur les routes sans guère d'interruption depuis deux bonnes saisons. Trois jours par ci, deux par là... L'attitré adressa un sourire charmant à la Flèche:

"Vous avez peut être appris que je forçais parfois mes gens a prendre leurs vacances réglementaires... Vous avez de la chance, c'est tombé sur vous aujourd'hui!"

Il referma le dossier devant lui  délicatement pour ne pas faire voler de feuilles:

"Vous avez deux décades, à partir d'aujourd'hui pour faire... Ce que vous voulez. Jouer, visiter..."

Il se leva et s'approcha des portraits d'Arthon et Saskia qui trônaient dans son bureau, là pour rappeler à ses interlocuteurs qu'il parlait au nom des co-Régnants. Il s'approcha plus particulièrement du portrait de Saskia.

"...Renouer avec de vieilles amies..."

Puis il revint s'assoir.

"Enfin toutes ces sortes de choses qu'on fait à votre âge."

Héraut Enora:
C'est quand Alemdar se plongea dans un dossier qu'Enora réalisa que ce devait être le sien. Une partie d'elle savait qu'il avait un dossier sur elle, comme sur tout les hérauts, mais elle n'avait jamais prit le temps de poser cette idée dans son esprit. Et puis qu'elle importance après tout, pas de quoi être mal à l'aise. Elle était une héraut confirmé, il ne pouvait y avoir tant de choses compromettant après tout, elle s'était beaucoup assagis après ses "querelles" avec la reine lors de sa première année.

Elle n'était pas tout à fait certaines où voulait en venir le héraut du Roi. Certes, elle avait enchaîné beaucoup de missions, mais pas plus que les autres en fait. La phrase suivante lui appris où finalement la conversation s'en allait, et ça ne lui plaisait pas plus que cela. Son mentor lui avait bien inculqué que prendre soin de soi n'était pas vraiment un défaut. La jeune femme, malgré le rythme effréné de sa vie, tentait de son mieux de maintenir un équilibre, une santé mentale.

Pourquoi la forcer à prendre des vacances alors ? Mais elle resta silencieuse, car elle sentait qu'il y avait plus. Elle n'était certes pas aussi douée que les vrais courtisans pour déceler ce que les gens pensait, mais son intuition, ou en fait son expérience de la court, lui disait que ce n'était pas tout. Il y avait anguille sous roche.

Et ensuite, tous devin clair. Il était intelligent, et perceptif. Elle n'aurait pas dû en être surpris, il était après tout, le héraut du Roi, le chef du cercle. Il voulait qu'elle renoue avec Saskia ? Mais... pourquoi ? Avait-elle des problèmes ? Certes, Enora avait trouvé un peu étrange de ne pas recevoir de lettre de la part de la reine depuis un moment, mais ni l'une ni l'autre n'avait beaucoup de temps libre.

Est-ce que le poids de régner réellement était trop lourd ? Non ! Pas Saskia, elle était née pour cela, même si ce n'était pas pour les raisons que croyait la jeune noble quand elle était adolescente. Mais elle était et ferait une Reine merveilleuse. Avait-elle justement besoin de ça ? Qu'Enora lui botte les fesses ou la supporte ? Elle pouvait faire les deux aussi, mais il serait quand même bien d'avoir quelques indices. Elle se doutait bien qu'il ne trahirait jamais les confidences de la reine, mais peut-être avait-il des suggestion. L'homme était diablement intelligent, si elle en jugeait tout ce qu'elle avait entendu sur lui et ce qu'elle voyait aujourd'hui.

Elle jeta un regard calculateur à l'homme devant elle.

"Effectivement, j'ai peu eu de temps pour mes amies dernièrement, ce serait agréable de renouer, en particulière avec certaines."

Tout en parlant, elle regarda le portrait de Saskia. Elle avait toujours connu le Héraut du Roi froid, distant, inapprochable. Rien ne semblait avoir changer en lui, mais Enora sentait comme une forme de complicité entre eux. S'était ténu, peut-être juste le fruit de son imagination, mais leur affection pour la Reine les rapprochait. Bien sûr qu'elle l'aiderait.

"Y aurait-il des sujets en particulier que je devrais tenter de me renseigner sur, ou des endroits que vous me suggérez de visiter ? Il y a longtemps, que je me suis plus intéressé aux ragots et à la vie de la capitale."

Bon, maintenant elle se sentait un peu coupable de ne pas avoir cherché plus fort à voir son amie, mais elle était occupé, ou avec ses enfants et Enora n'avait pas osé insisté ou pousser plus loin. Elle aurait dù. Elle senti la présence de Jorel, même sans mots, il la rappelait à l'ordre, juste par sa présence. Elle ne pouvait pas changer le passé, mais qu'elle soit damné si elle laissait la situation continuée ainsi plus avant.

Héraut Alemdar:
La Flèche semblait avoir compris le message. Bien. Alem recroisa les mains devant son nez. Elle demanda plus de détail, il secoua la tête, comme à regret.

"Je ne suis guère au fait de la mode pour les jeunes femmes de votre âge. Et je ne suis pas un guide touristique."

Alem récupéra le dossier sur son bureau avant de se lever pour aller le ranger dans le meuble idoine.

"C'est tout ce que j'avais à vous dire. Et j'ai faim, je suggère que nous descendions manger avant qu'il ne reste plus rien?"

Il contourna le bureau et ouvrit la porte à Enora, lui faisant signe de sortir. Quand elle fût dehors, il verrouilla la porte à l'aide d'une clef ensorcelée qui activait également un bouclier qui englobait toute la pièce, verrouillant les fenêtres. Ils avaient eu quelques années plus tôt un problème d'assassin acrobate, aussi Alem avait-il demandé à l'Adepte Sourcedésert de lui mettre en place cette protection pour son bureau et ceux des principaux membres du gouvernement.

"Allons-y. Enfin... Vous n'êtes pas obligée de déjeuner avec moi. Comme dit, nous avons fini, vous êtes libre et en vacances."

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