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Ailes des Hérauts / Re : Par les couilles du Dieu Soleil!
« Dernier message par Isabeau d'Armentières le 27 mai 2021, 20:36:49 »
"Je sais, Mina. Je sais que je devrais être choquée, déçue. Je sais que je ne suis pas normale!"

Isabeau se frottait les mains, gênée. Elle savait ce qui se passait. Elle le sentait. Elle perdait de nouveau le contrôle de son don et ses mains cherchaient quelque chose à lire. Mais elle ne voulait plus rien lire. Plus rien. Surtout pas... Elle regarda ses mains. Surtout pas son alliance. Elle se précipita vers un vide-poche et ôta tous les bijoux qu'elle avait sur les mains ou les poignets, puis du bout des doigts, essayant de repousser les images de l'atelier de tissage de ses vêtements, elle remonta ses manches, puis elle se passa les mains sous l'eau, longuement. Puis elle revint vers ses amies, ses mains mouillées en l'air.

"Pardon, les filles. Mes mains... veulent encore lire des choses. C'est... Désagréable."

Elle soupira.

"J'aime qu'il me touche... Je n'aime pas... Toucher des choses. Et les gens sont des choses. Je vois des trucs. Des souvenirs d'enfance, d'adolescences. Des souvenirs de joie et de douleur. Perdre le contrôle de mon don est moins dramatique que pour toi,  Mina, mais tout aussi désagréable. Et les quelques fois ou je me suis... laissé allé... J'ai tout senti. L'atelier de tissage des draps, Raimon... Tout. Je déteste ça. Il le sait. Donc tu te doute bien que je ne vais pas voir ailleurs. Et non, on ne parle pas de ça. On aurait du."

Elle réfléchit quelques instants.

"Non, c'est pire. Enfin... P'tet pas pire. Mais au moins pareil. Je me fiche de ce qu'il fait de son cul. Mais s'il est amoureux... Que devient notre mariage? Va-t-il m'abandonner? Divorcer? Que va devenir son fils?"
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Caserne / Re : Ça ne coûte rien de demander ~ Sou/Méra
« Dernier message par Sou le 26 mai 2021, 22:38:15 »
Il faut à Sou un instant pour s’empêcher de tressaillir à la mention de se défendre. Mais l'instant suivant son corps réagit presque instinctivement. Elle se déplace afin de se présenter de trois quart, bien campée sur les pieds, centre de gravité abaissé, coudes au corps, poing gauche refermé à hauteur de son cou. Sa main droite près de son flan est plus longue à réagir. En temps normal elle l'aurait relevée pour la positionner derrière sa main gauche afin qu'elle soit protégée d'un coup direct. Bien qu'agile des deux mains, la droite restait sa main forte et s'il lui arrivait quelque chose... Du coup c'est de positionner l'arme dans cette main qui lui prend le plus de temps, peu habituée à son poids. Lame vers l'avant puis position inverse. Elle opte finalement par pointer l'arme vers son adversaire. Pourtant quelque chose n'allait pas. Sou se sent plus gauche qu'à l'ordinaire. Tout simplement parce que son corps pouvait certes reagir d'instinct mais que dans cette salle il n'y avait pas de "danger immediat" et qu'elle essayait aussi de raisonner pour donner la "meilleur réponse" à un professeur au lieu d'agir simplement.

"Comme ça ?"
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Espaces communs / Re : Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« Dernier message par Sou le 26 mai 2021, 22:21:29 »
Pensive, Sou se gratte le menton. Elle arrive à comprendre que l'on veuille défendre un enfant de sa famille. Elle avait bien défendu sa petite soeur fut un temps. Bien que cela ne leur aient pas vraiment réussit à toutes les deux à l'époque. Mais surtout elle ne voulait pas de ces gens pour père, frère, oncle ou quoi que se soit d'autre. Même si c'était juste pour faire "comme si". C'etait... Ces gens étaient des inconnus même si elle passait du temps à présent parmi eux. Au fond elle continue de trouver l'idée stupide. Elle n'était ni leur soeur, ni leur fille. Il faut s'accrocher et pourquoi pas se battre pour ce qui est proche de soi pas pour un ailleurs ou un inconnu qui se fiche bien de votre bataille, voir n'en a même pas connaissance.

"D'accord."

Annonce Sou tout en sachant qu'elle ne le disait que pour ne pas avoir à expliquer son propre point de vue. 

Néanmoins la fillette s'applique à sa tâche sous l'oeil bienveillant de la servante qui ne lui tient pas rigueur d'être curieuse tout autant que les hommes. Elle trouve la jeune femme un peu jeune pour avoir un fils de déjà sept ans mais ce n'était pas si inhabituel dans son univers. Mais nouvelle surprise, Soyara lui annonce que c'est un secret. La fillette braque un regard ombrageux sur elle. Pour qui la prennait-elle ? Elle savait ce qu'était un secret, un vrai. Celui-là ressemblait à un jeu de gamine. Elle l'aurait oublié d'ici deux jours et ne s'en préoccuperait certainement plus jamais. Elle inspire profondément. C'était encore une façon d'être des adultes envers les enfants. Fort bien elle jouerait le jeu et ne divulgerais rien.

Sou file manger quand elle en obtient l'autorisation. La fillette s'est installée le plus loin possible des autres. Mais son voisin ne tarde pas à entamer la conversation et bientôt un petit groupe se forme autours d'un jeu de carte. L'un des joueurs avait voulu triché s'étant fait prendre par la jeune fille mais bon perdant a fait un pari avec elle. Celui des deux qui réussirait à tricher le mieux. D'autres joueurs amusés se sont aussi engagé dans la partie et tentent de faire leurs tours. Le petit groupe n'est pas très discret et Sou au milieu des blessés détonne. Quand Soyara vient la trouver, elle rayonne ayant remporté haut la main plusieurs parties. Bien évidement quand Soyara arrive l'argent a disparu sous les draps ou dans les poches de Sou et tout le monde affiche un air innocent de circonstance.

"Ah ! V'la la belle des belles ! Faites donc une pause et v'nez jouer avec nous."

Annonce un jeune brun barbu à l'accent des bas quartiers encore plus prononcé que celui de Sou. Cette dernière descend du bout du lit ou elle était perchée.

"Désolée Petrus je crois qu'il va falloir que je reprenne.
- T'inquiète microbe."

Dit-il en regardant Soyara comme s'il espérait vraiment qu'elle aurait le temps de jouer ou de bavarder avec lui.
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Aile royale / Re : C'est l'heure du goût-thé !
« Dernier message par Héraut Alemdar le 26 mai 2021, 17:19:28 »
La petite observait Dyalwen approcher. Doucement, délicatement.

Alemdar l'avait laissé faire, se disant qu'une jeune grise serait moins effrayante qu'un homme fait.

Il n'avait pas tort. La respiration de la gamine se calmait peu à peu. Elle accrocha le regard de Dyalwen et s'y perdit. On aurait presque pu croire qu'elle allait se laisser toucher quand une rafale de vent fit voleter le mouchoir. La demoiselle cria, une nouvelle lumière sortie de sa poitrine assomma Dyalwen. Taver protégea une nouvelle fois son élu et Tisia, mais Dyalwen n'était plus dans son rayon d'action. La jeune fille le regarda... Et s'effondra elle aussi. Alem jura. Elle s'était vidée de son énergie. Il fallait agir vite. Mais il ne pouvait pas laisser ici Dyalwen et Alspeth assommés pour le compte.

"Tisia, va chercher... Non..."

Alem démonta, récupéra le harnachement de la pauvre Alspeth et l'ajusta comme il put sur le dos de Tisia, après lui en avoir demander l'autorisation (d'un ton ne supportant aucune réponse négative). Puis il hissa la jeune fille à la lumière sur le dos de Tisia et l'accrocha avec les sangles de la selle de voyage.

"Tisia, tu l'emmènes à la maison des guérisseurs. C'est notre nouveau héraut-mage, elle s'est vidée de son énergie par de la magie défensive. Il lui faut une séance de guérison de toute urgence ou on va la perdre. Je m'occupe de ta Dyalwen. On se retrouve là bas. Tu as ma parole."
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Caserne / Re : Tiens, le revoilà.
« Dernier message par Héraut Wylan le 25 mai 2021, 07:08:33 »
«Ils sont bien trop sérieux pour ça... à mon grand regret, d'ailleurs.»

Même son imagination fertile était incapable de formuler un scénario crédible dans lequel Mina et Beltran avaient préféré s'esquiver plutôt d'accomplir leur devoir envers leurs invités. Au moins s'étaient-ils bien trouvés, même si Wylan continuait à penser que Mina aurait pu trouver moins pénible que son cousin. C'était un joli brin de fille, c'était certain, avec la tête sur les épaules, ce qui était rare.

Wylan n'eut aucun mal à se glisser dans le rôle qui était le sien, ce soir. Celui d'un brave Héraut sans histoire, heureux d'être de retour à Haven pour voir sa belle et sociabiliser. Après tout, ce n'était pas très loin de la vérité. Sauf qu'il aurait préféré ne pas avoir à rentrer pour quelque chose d'aussi trivial qu'un mariage.

Il sourit largement à la jeune femme enthousiaste qui l'accueillit d'un reproche.

«Hélas, il en faut bien. Sinon qui irait régler le cas de la pauvre Suzanne, gentille truie mis grosse par un verrat inconnu, probablement Georges, mais peut-être Simon?»

:Comme si tu avais un jour eu à régler ce genre de problèmes!:
:J'aurais pu...Et je serais mort d'ennui.:
: Probablement.:


«Capitaine.» Il avait déjà vu cet homme à Haven. Enfin, l'une de ses personas plutôt. «Sergent.» Celui-ci, il l'avait définitivement croisé quand sous les traits d'Alan. «Ma Dame. Enchanté.» Il rangea directement ladite Lullaby dans la catégorie "à éviter". Non qu'elle soit méchante ou malintentionnée, mais ce genre de femmes pouvaient se révéler diablement enquiquinantes et parfois même dangereuses. «Nous ferons de notre mieux pour cela. Mais qui peut prédire de quoi demain sera fait?»

Ses vœux de bonheur avaient mis Wylan mal à l'aise. Il avait l'impression de se découvrir fiancé à Jehanne. Or, malgré ses sentiments pour elle, il n'avait aucune intention de l'épouser. Le mariage, ça n'était pas fait pour les espions.  Il culpabilisait bien assez de s'être tant liée à la soldate.

Repoussant ses atermoiements, Wylan se tourna vers Jehanne pour s'adresser à elle seule.

«Je suis presque déçu que personne ne m'ait défié en duel pour vérifier que j'étais bien digne de toi. N'ont-ils donc pas à cœur de protéger ton honneur?»

Puis il relève la tête pour s'adresser au groupe.

«Et comment se porte la ville? Je suis parti depuis plusieurs décades déjà, et j'ai sans doute manqué beaucoup de choses. La garde est-elle toujours aussi occupée?»
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Collegium des Guérisseurs / Re : Broyer du noir
« Dernier message par Thalyana le 22 mai 2021, 10:59:35 »
«À Grand-Père? Non, bien sûr que non. Ça ne le regarde pas. Tout ce que te dis ici, tout ce qui se passe ici reste entre nous.»

Thalyana se demanda qui pouvait bien être cet homme, mais il était certain qu'il terrifiait Dyalwen, en tout cas à cet instant. Elle s'efforça de sourire manière rassurante, avant de revenir sur le sujet précédent.

«Tu reprocherais à l'homme avec la jambe cassée d'arrêter l'entraînement plus que deux décades?» Thalyana sourit. «Dyalwen, tu as vécu quelque chose d'extrêmement dur et traumatisant. Il te faudra du temps pour t'en remettre. Comme n'importe pour quelle blessure, pour n'importe quelle maladie, l'important est de respecter ton corps. T'entraîner risque de raviver brutalement des souvenirs que tu n'es pas en mesure de gérer. De la même manière que de courir sur une cheville blessée allongerait une convalescence, te battre tant que tu n'es pas prête ne fera que retarder le moment où tu pourras réellement reprendre du service.»

Pour Thalyana, cette discussion avait un air certain de déjà-vu. Pourquoi fallait-il que les Hérauts soient aussi têtus et absurdement dévoués? Ne pouvaient-ils pas entendre raison? Pensaient-ils vraiment que les Guérisseurs appréciaient de devoir se battre pour chaque médicament, pour chaque jour de repos?

En dernier recourt, Thalyana pourrait évidemment utiliser son autorité pour forcer la jeune femme à se faire soigner. Mais elle préférait éviter d'en arriver-là. Si la force pouvait se montrer utile pour quelques têtes de mule, dans le cas de Dyalwen, cela compromettait sans doute sérieux le lien thérapeutique.

«Dans l'idéal, j'aimerais aussi que tu passes quelques nuits ici, en observation. Changer de cadre peut parfois se révéler bénéfique. Nous en profiterons pour t'observer et décider s'il est nécessaire de te soumettre à des sessions de Guérison, ou pas.»
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Caserne / Re : Ça ne coûte rien de demander ~ Sou/Méra
« Dernier message par Héraut Méra le 22 mai 2021, 10:25:15 »
Comme la plupart des gens se retrouvant là pour la première fois, Sou ne manqua pas de réagir face au gigantesque miroir. Certains s'admiraient, d'autres faisaient un commentaire sur sa taille, d'autres encore, comme Sou, grimaçaient. Tout le monde n'appréciait pas ce qui se reflétait dans la glace. Méra, elle, s'en fichait. Elle s'y était habituée. Pour elle, le miroir était avant tout un outil de travail. Certes, parfois remettait-elle une mèche folle en place, mais la plupart du temps, elle ne se concentrait que sur ce qui avait trait à l'escrime: la position de son corps, de ses mains, la grâce se dégageant de ses gestes.

Le miroir ne déconcentra pas Sou très longtemps. Et elle était bien plus obéissante que la plupart de ses élèves réguliers. Elle ne rechignait pas, ne posait pas de questions stupides et se contentait de faire ce qu'on lui disait. Un rêve pour n'importe quel enseignant.

«Je vois ça.» Méra lui adressa un large sourire d'encouragement. «Pour commencer, on va voir ce que tu connais déjà. Ou plutôt ce que ton corps connait déjà. Mets-toi dans la position qui te semble la plus adaptée pour te défendre.»
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Caserne / Re : Tiens, le revoilà.
« Dernier message par Jehanne le 21 mai 2021, 15:10:30 »
Jehanne préfère souhaiter la bienvenue à Wylan de manière délicieusement non-vocale plutôt que de répondre à ses affirmations. Ou de s'étaler sur sa rencontre avec Alem. Ils auraient bien le temps de le faire loin d'oreilles indiscrètes. Elle avait agit avec sa discrétion et son efficacité habituelle ce n'était pas pour tout voir être étalé sur la place publique par étourderie romantique.

Elle ne s'étonne même plus du surnom de son Commandant donné par Wylan. Cela la fait simplement sourire. "Il doit être dans le coin, débordé de félicitation tout autant que son épouse. A moins qu'ils n'aient décidé de dire à l'un qu'ils étaient là-bas et à l'autre ici avant d'aller se cacher dans un recoin."

 Elle hausse les épaules sans commenter les torchons et les serviettes. Beltram restait son supérieur et en tant que tel elle se garderait de le juger sur ce qui au final relevait de la vie privée.

La jeune femme penche la tête sur le côté et jette un regard aiguisé autant qu'ironique à son amant avant de se percher à son bras. Les amis de Wylan, certains en tout cas, lui avaient tendu une embuscade et elle s'amusait du fait qu'il n'y aurait pas droit. Au moins elle y avait gagné une amie d'arme avec Méra.

Jehanne guide le Héraut au milieu des autres uniforme. Il n'est pas le seul Héraut ayant choisit de passer mais ils sont suffisamment rare pour que le couple s'attire quelques regards. Les voyant s'approcher Lullaby - qui s'est vu rejointe par son époux - se met à le scruter de haut en bas sans plus se cacher. Tienne partage son temps entre le couple et deux jeunes filles un peu plus loin. Quand au Capitaine il ne s'en dégage qu'une compétence et un calme de bon aloi. Lullaby est bien entendue la première à attaquer.

"Le voilà enfin ! Quelle idée de s’accoquiner avec un Héraut de tournée. On ne les voit jamais ! Il n'y a pas à se tromper vous devez être Wylan."

Jehanne se garde bien de lever les yeux au ciel mais murmure silencieusement à son amie "Du calme", ce à quoi elle se voir répondre tout aussi silencieusement par un clin d’œil amusé.

"Wylan laisse-moi te présenter le Capitaine Raynes, nous avons fait nos classes ensemble. - L'homme hoche la tête respectueusement et répond un "Enchanté" d'une voix de baryton. - Et Tienne, l'un de mes sergents.
- Le meilleur !
- Gare à tes chevilles toi !
- A mon avancement surtout.
- Oui, oui. Et celle qui trépigne de n'avoir pas été présentée en premier c'est Lullaby.
- Je ne trépigne jamais !
- C'est sur tu es la plus constante et patiente des femmes !
- Mufle ! - La jeune femme se détourne revient sur Wylan. - Bien revenons à nos agneaux. - Elle plisse les yeux en fixant le regard du Héraut et tend un index, vivante représentation de la donneuse de leçon quand son expression s'adoucit. - Soyez heureux mes chéris, c'est tout ce que je vous souhaite. - Annonce t'elle chaleureusement avant d'aller se pendre au bras de son mari silencieux.

Jehanne, toujours au bras de Wylan, sourit en retour. Un instant elle avait cru que Lull allait mettre en garde Wylan à la façon Alemdar en moins diplomate.
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Caserne / Re : Le choc des lames [Keryne / Méra]
« Dernier message par Héraut Méra le 17 mai 2021, 15:13:53 »
Immédiatement, Méra classa Keryne dans la catégorie élève studieuse. De tous ces gestes se dégageaient une solide volonté de faire juste, bien, exactement comme enseigné. L'enseble manquait cruellement de fantaisie. Mais ça, ce n'était pas quelque chose que Méra pouvait réellement lui reprocher. Elle n'allait pas la critiquer d'appliquer trop bien les enseignements qu'elle avait reçu.

Méra répondit donc à ses attaques avec la même précision et la même application. Finalement, l'exercice était amusant… et pas si simple. Méra, entraînée depuis l'enfance à se battre, s'était totalement approprié son art. Quand elle combattait, elle utilisait indifféremment toutes les écoles qu'on lui avait enseignées. Après tout, ce qui comptait, c'était de rester en vie. Qu'importe les règles rigides de l'escrime. Et Wylan avait su cultiver cette tendance naturelle en élargissant encore sa palette.

Quand Keryne eut ostensiblement terminé sa démonstration, Méra décida qu'il était temps que cette leçon serve à quelque chose. Elle entama une série d'attaques faciles à parer, qu'elle conclut par une feinte. Mais après celle-ci, ce ne fut pas son épée qui profita de l'ouverture, mais son corps tout entier. D'un mouvement fluide, elle pénétra sous la garde de Keryne et lui faucha les jambes grâce à une technique de combat à mains nues très populaires parmi certains ordres religieux. Elle-même se releva souplement et abaissa son épée vers son élève du jour.

«Très bien, Keryne. Tes mouvements montrent que tu as beaucoup travaillé, et ça a payé. Tu es un peu raide sur tes appuis, mais c'est sans doute par volonté de bien faire.» Elle tendit une main à la jeune fille pour l'aider à se relever. «Par contre… un combat, ce n'est pas une démonstration d'escrime.»

:Je ne sais pas ce que j'admire le plus: ton aplomp ou ta mauvaise foi.:
:Moi non plus… mais je pense avoir une légère préférence pour la mauvaise foi.:


«Je sais, c'était juste pour s'échauffer, tu ne t'attendais pas à ce que je combatte sérieusement, tu pensais que j'allais juste jauger ton niveau d'escrime, tu n'étais pas prête…» Ces justifications-là, elle y avait droit tous les jours. Et ça s'entendait dans sa voix. «Tu ne seras jamais prête lors d'un vrai combat, Keryne.» Elle la jaugea un instant avant de sourire largement. «Mais sincèrement, je suis surprise en bien par ton niveau. Du coup… explique-moi ton erreur, comment j'en ai profité et que faire pour ne pas la reproduire?»
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Champs des Compagnons / Terreurs nocturnes
« Dernier message par Dyalwen de Bordebure le 16 mai 2021, 19:16:08 »
[HJ- J’attends Liane]

5ème jour de la 2ème décade de printemps 1486

Il faisait noir. Mais ce n’était pas la nuit. Elle le savait. À cause de l’inquiétude sourde qui la saisissait. À cause de cette brume noire qui semblait tout recouvrir, tout étouffer. La lumière, certes, mais les sons aussi, et même toutes ses autres perceptions. Il faisait noir et elle ne voyait rien, n’entendait rien, ne sentait rien. Elle ne pouvait pas bouger. Ni parler. Ni contacter…

Tisia !
Je suis là.

Réveillée en sursaut, Dyalwen s’assit d’un bond dans son lit, le souffle court, le cœur battant. Elle sentit la présence de Tisia, réconfortante, dans son esprit, tandis qu’elle tâchait de remettre de l’ordre dans ses pensées et de se calmer. Ce n’était qu’un cauchemar. Toujours le même. Mais ça faisait bien plusieurs décades qu’il n’était pas venu interrompre ses nuits. Depuis son retour de Bordebure, les mauvais rêves s’étaient faits encore moins fréquents qu’avant. Moins fréquents mais toujours aussi intenses. Et l’angoisse qu’ils généraient ne se dissipait pas plus vite qu’auparavant. Surtout en pleine nuit, dans une chambre plongée dans l’obscurité.

Incapable de se recoucher pour tâcher de se rendormir comme si de rien n’était, la rouquine repoussa ses couvertures et, à tâtons, se débrouilla pour allumer la bougie qui trônait toujours sur son bureau. Elle ne savait pas quelle heure il était exactement mais ce qu’elle savait, par contre, c’était qu’elle devait trouver quelque chose à faire pendant quelques heures avant d’espérer pouvoir finir sa nuit.

Ou alors tu viens me rejoindre.
Maintenant ?
Tu sais bien que faire comme si de rien n’était n’a jamais fonctionné…

Pas faux. C’était ce qu’avait dit la Guérisseuse Thalyana. Et, avec Tisia, elle pourrait avoir une chance de se rendormir et de ne pas avoir trop l’air d’une déterrée au matin.

Il ne fallut que quelques instants à la Grise pour enfiler son uniforme et prendre un manteau – on avait beau être au début du printemps, les nuits restaient fraîches – et elle souffla la bougie avant de quitter sa chambre. Le clair de lune éclairait suffisamment les couloirs du Collegium pour que Dyalwen n’ait aucun mal à se repérer et elle fut rapidement dehors. Où Tisia l’attendait. La rouquine noua ses bras autour de l’encolure du Compagnon et enfouit son visage dans sa crinière.

Tu n’étais pas obligée.
Non.

Les deux restèrent quelques instants immobiles avant de se décider à rejoindre le Champs et les Écuries des Compagnons. Mais elles avaient à peine fait quelques pas que Tisia s’immobilisa, la tête haute, les oreilles pointées vers l’avant, attentive. Dyalwen tourna la tête vers ce qui avait attiré l’attention du Compagnon pour finir par remarquer une petite silhouette. Vue la taille, ce n’était ni un adulte ni un adolescent… Mais qu’est-ce qu’un enfant faisait dehors à cette heure-là ?

« Bonsoir ? » appela-t-elle doucement.
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