Auteur Sujet: Souffler, se détendre, se retrouver...  (Lu 5769 fois)

Héraut Saskia

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Souffler, se détendre, se retrouver...
« le: 26 avril 2014, 23:06:57 »
2ème décade de printemps 1481, veille du retour des troupes

[justify:3ozbcsa4]Saskia quitta la cuisine du Collegium et se dirigea d'un pas pressé vers son dernier cours de la journée. Elle était fatiguée, et courbaturée, mais son projet, pour le soir même, effaça un peu son fardeau. Comme toute étudiante Grise, elle portait quelques livres et un carnet de notes sous le bras.

A mi-chemin, Saskia s'arrêta. Il était près de 18h, elle ne regagnerait pas ses appartements avant la nuit tombée. Elle se laissa doublée par plusieurs autres élèves. Et se mordit la lèvre.

*Ce ne serait pas raisonnable, Saskia.*

Elle sursauta, comme une enfant prise en faute, en entendant la voix de son Compagnon. Saskia se mordit la lèvre et baissa la tête, avant de pousser un soupir à fendre l'âme.

"Je sais, Antéa... Mais je suis tellement épuisée !"
*En tant que future reine, tu vas devoir t'y habituer...*
"Et nous tuer à la tâche ne nous rendra pas plus efficace. Rien qu'une soirée, Arthon mérite du repos. (Antéa s'apprêta à reprendre la parole, mais Saskia la coupa) Je sais qu'il peut se passer des tas de choses en une soirée, et que sa présence est nécessaire partout. Je pense que Ryis et toi - sans parler d'Aranel et Gaetan - saurez si les circonstances nécessitent d'écourter notre dîner privé."

Antéa aut l'équivalent d'un léger rire mental.

*Tu n'as pas tort. Je vais demander à Gaetan de prévenir Aranel, qu'elle s'arrange pour libérer Arthon plus tôt.*
"Et qu'elle prenne du repos, elle aussi. Il faudrait qu'elle arrête de croire que les cernes lui vont si bien !"

[center:3ozbcsa4]* * *[/center:3ozbcsa4]

Saskia prit une longue douche brulante, qui lui dénoua les muscles du dos et de la nuque, lui procurant un bien être comme elle avait trop peu d'occasion de ressentir. Après cela, elle revêtit son uniforme de Grise, et rejoignit les appartements royaux. Adrian et Kelian jouaient ensemble - quoique ça soit des jeux de l'âge du plus jeune, mais cela ne semblait pas dérangé le petit modifié, bien au contraire. Quand Saskia entra, Kelian se leva, aidé de son frère, et ils marchèrent ensemble jusqu'à elle. Que le temps passait vite ! Kelian allait avoir onze mois, bientôt, et tenait si bien sur ses pieds... Bien qu'il ne soit pas assez téméraire pour se lancer seul !

Saskia se laissa tomber sur les genoux pour les accueillir tous les deux dans ses bras, et les serrer fort. Elle hocha la tête pour la nourrice, lui signifiant simplement qu'elle pouvait se retirer et qu'elle prenait le relais. Pendant que Kelian babillait, la jeune femme caressa la joue de son aîné :

- Adrian, ce soir, j'ai prévu qu'on mange tous les quatre, en famille. Et rien que tous les quatre. Alors je veux que tu ailles préparer tes plus beaux vêtements, d'accord ?

Il semblait si fier ! Saskia prit le relais et joua avec Kelian à empiler des cubes, quand Arthon arriva. Saskia bondit sur ses pieds pour l'accueillir, l'embrassa et lui sourit tendrement :

- Un bain chaud t'attend. Habille-toi comme tu le souhaites, mais n'oublie pas une chose : ce soir, tu n'auras que le rôle d'époux et de papa à jouer. Ca... On va le ranger dans un tiroir et l'oublier un peu.

Elle avait saisi délicatement le diadème qu'il portait, et le posa sur la commode à côté d'eux. Elle l'embrassa à nouveau, comme si soudain, ne plus le voir avec la couronne la soulageait aussi.

- Ce soir, c'est notre petite soirée à nous. Ca nous fera du bien. Je nous ai commandé à manger, on nous servira ici. Allez, file !

Saskia repartit vers Kelian, le prit dans ses bras et se décida à aller le changer. Il n'y avait pas de raison qu'il ne soit pas sur son 31, lui aussi ! Quand elle entra dans la chambre, Adrian finissait tout juste de s'habiller. Une fois que Kelian fut prêt, ce fut à elle de troquer son uniforme pour une robe de soirée assez simple, bleu ciel. Ils retournèrent tous les trois dans la salle principale, recommençant à s'occuper ensemble, Saskia profitant au maximum de la présence de ses enfants... Et bientôt de son époux.[/justify:3ozbcsa4]
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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #1 le: 27 avril 2014, 10:02:08 »
Arthon refoula le geste instinctif de remettre sa couronne en place. Elle n'était ni penchée ni sur le point de quitter sa tête, mais le cercle d'or lui enserrait les tempes désagréablement. Jamais le Roi n'aurait cru qu'un simple diadème puisse peser si lourd. Il détestait l'insigne de ses fonctions, et ne le mettait que lorsque le protocole l'exigeait. Le reste du temps, il la laissait sous la garde de deux soldats sur un joli coussin de velour et faisait tout pour l'oublier. Cet après-midi-là, il recevait des nobles de tout le pays avec Aranel, et la couronne avait malheureusement sa place sur sa tête.
Arthon jeta un coup d'oeil à Aranel. Le Héraut du Roi avait des cernes énormes et Arthon s'inquiétait sincèrement pour sa santé. Il la sentait de plus en plus faible et son énergie d'antan était aux abonnés manquants. Il avait tenté de discuter avec les Guérisseurs s'occupant de son amie, mais il avait la large impression que les phrases destinées à el rassurer sonnaient très faux. Aranel avait besoin de repos. Il avait tenté de la dissuader de participer à la séance de la journée, mais comme chez lui, le sens du devoir de la jeune femme l'avait forcée à le rejoindre à l'heure dite et à supporter l'imbécillité de certains pendant des heures. A ce moment précis, un noble du Lac Evendim se plaignait que les impôts militaires et le recrutement d'hommes sur ses terres étaient "injustifiés" et allaient le "mener à sa perte économique" car "de toute façon, les tensions avec Rethwellan ne le concernaient pas".
Arthon hésita entre se frapper la tête contre le mur, ou prendre le noble et le frapper lui contre un mur. Il doutait cependant que la tête du plaignant ne soit pas plus dur que le mur en question. Réprimant un soupir, Aranel expliqua pour une énième fois les raisons qui forçaient le noble à s'incliner. Arthon perdit patience et renvoya rapidement l'imbécile à son château en précisant bien qu'une obstruction ferait de lui un noble sans château. Aranel sembla vouloir dire quelque chose mais elle laissa Arthon se calmer avant de lui rappeler que la diplomatie existait. Quand elle vit son ami à bout de nerfs, elle lui glissa alors que Saskia l'attendait le plus tôt possible dans ses appartements pour une soirée tranquille et qu'elle, Aranel, veillerait à ce qu'il puisse réellement en profiter pour une fois. Ryis confirma qu'il ne laisserait rien qui ne soit pas vital interrompre la soirée. Cela revigora Arthon qui supporta un noble, puis un autre, et encore un autre avant que l'heure de clôre les entrevues n'arrivat. Alors, il fut pratiquement mis à la porte par Aranel, bien qu'il prît le temps de s'enquérir de sa santé, de ses projets pour la soirée, de la serrer dans ses bras pour la remercier et de l'enjoindre à prendre elle-même un vrai repos.

Le chemin vers les appartements royaux parut extrêmement long à Arthon. La couronne lui pesait sur la tête, le manteau d'apparat était également trop lourd, et ses pas semblaient résonner pesamment dans le couloir. Il finit cependant par arriver devant les portes de sa suite. Il prit le temps de saluer les gardes et de leur demander comment ils allaient et si tout se passait bien avant de lui-même ouvrir la porte et se faufiler avec soulagement dans sa suite. Un serviteur apparut comme par magie et le Roi lui abandonna son manteau avec soulagement avant de le relâcher pour la soirée. En tant que Héraut, il n'aimait guère se faire servir, et s'il acceptait de l'aide de temps en temps, il n'avait que deux serviteurs constamment dans la suite. L'un d'eux venait de se faire congédier pour la soirée, et la deuxième ne tarderait pas. Arthon voulait une vraie soirée en famille - sans intervenants extérieurs du tout. Ryis lui souhaita mentalement une bonne soirée avant de se couper quasi totalement de son Elu pour lui laisser son intimité.

Doucement, il ouvrit la porte du salon. Le silence qui l'avait soulagé quand il était entré dans les appartements fut brisé par les babillements de Kelian. L'enfant jouait avec sa mère, assise à même le sol. Arthon sourit, son visage se détendit brusquement, et la fatigue sembla s'alléger un peu.
Saskia remarqua la présence de son époux et abandonna son enfant quelques instants pour accueillir Arthon comme il se devait. L'homme serra sa femme contre lui, plongeant son visage dans ses cheveux avec délice une fois qu'il lui eût rendu son baiser avec tendresse. La jeune femme enchaîna sur des bonnes nouvelles et Arthon lui vola un deuxième baiser avant de la laisser s'emparer de la couronne sans résister.

"Un bain chaud et ma famille. C'était la seule chose dont j'avais désespérément besoin ce soir. Très bonne idée, épouse de mon coeur." lui chuchota-t-il en l'attirant brièvement de nouveau à lui une fois qu'elle eut posé la couronne sur une commode.

Il lui vola un baiser avant de la laisser retourner à Kelian qu'il vint lui-même embrasser avant de s'enfuir rapidement vers la salle de bain. Une fois la porte refermée sur la pièce remplie de buée, Arthon se sentit épuisé. Il mit un certain temps à se défaire de tous ses habits puis se glissa dans l'eau brûlante avec un soupir de satisfaction. Il profita au maximum du sentiment de confort avant de se savonner de la tête aux pieds. Se laver les cheveux fit disparaître l'impression fantôme de porter sa couronne. Au moment où il réalisa qu'il allait s'endormir dans son bain, il se décida à sortir. Près de la baignoire l'attendaient quelques vêtements. La servante qui les avait préparé connaissait Arthon depuis son adolescence. Elle le connaissait presque mieux que lui et quand elle avait su qu'il prenait sa soirée, elle lui avait préparé une tenue confortable mais de bonne facture - bleu sombre avec des broderies en argent. Une fois brossé et habillé, Arthon ressemblait presque à un être humain et plus à un fantôme royal. Ce fut les cheveux encore mouillé que le Roi regagna le salon.

Saskia s'occupait avec les deux enfants. Arthon resta silencieux à la porte pour les observer à loisir. C'était étrange. Un an auparavant, Saskia était revenue de mission enceinte jusqu'aux yeux et ramenant un petit Modifié qu'elle avait adopté de tout son coeur. A l'époque, Arthon avait eu très peur que malgré leur Lien pour la Vie leur couple se délite face à tant de changements. Il avait craint de ne pas pouvoir s'habituer à Adrian et de ne pas savoir l'aimer. Il avait eu peur de cette petite chose hurlante qu'était Kelian à la naissance. Saskia avait été très bizarre pendant un temps et il avait cru la perdre également. Son mariage avait fait polémique et il avait eu peur de ne pas avoir les épaules. Et le voilà un an plus tard. Devant lui, sa femme, de nouveau elle-même et aimante. Il la connaissait par coeur et aimait chaque parcelle d'elle. Son fils adoptif avait définitivement pris sa place dans son coeur et il chérissait tous les instants qu'il arrivait à passer avec Adrian, notamment quand il arrivait à l'emmener visiter les Compagnons. Son fils adoptif lui rendait bien sa tendresse. Après quelques mois difficile où il se cachait quand il arrivait, désormais Adrian lui parlait autant qu'à sa mère et se montrait très fier d'avoir un papa "Blanc" qui le comprenait. Quant à la petite chose braillarde de onze mois, Arthon l'adorait également et se montrait extrêmement papa-gâteau. Et pour conclure cette évolution, son mariage avec Saskia avait enfin arrêté d'être critiqué toutes les cinq minutes. Bien que certains fassent les mauvaises langues, les faits étaient enfin acceptés et on faisait avec. La politique aurait-elle été moins agressive ces temps-ci, tout aurait pris des airs de perfections.

Arthon décida d'oublier la guerre pour la soirée. On lui offrait une échapatoire pour une nuit, il allait en profiter.
Il entra dans le salon et alla s'installer tout simplement près de sa femme avant de prendre Adrian dans ses bras. Le petit garçon s'agita en riant pour se dégager - mais Arthon ne le laissa pas partir avant que son fils ne lui donne un baiser.

"Alors, votre journée?" s'enquit-il légèrement.
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Héraut Saskia

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #2 le: 03 mai 2014, 23:19:15 »
[justify:1ue2j143]La main de Saskia vint se poser sur celle de son époux une fois qu'il l'eut rejointe. Tous deux étaient allongés à même le sol, appuyés sur un coude, leurs enfants entre eux. C'était la plus belle scène du monde, celle dont elle n'avait fait que rêver ces derniers mois. Toute sa fatigue sembla s'envoler à cette seule pensée. Adrian fut le premier à prendre la parole :

 - Kelian sait faire le chat ! Regardez : Kelian ?

Le petit modifié passa une main sur une de ses oreilles, et le tout petit finit par l'imiter en prononçant un "Ma-ouu" appliqué, plusieurs fois. D'abord ébahie, Saskia finit par en rire. Jamais elle n'aurait imaginé qu'Adrian jouerait de cette différence et prendrait aussi bien que son cadet la remarque. C'était même visiblement un jeu entre eux !

- C'est tellement adorable !

Saskia n'aurait jamais imaginé, il y a un an, assister à ce genre de scène. Pourtant, elle le savait, que Kelian et lui seraient très proches... Quand elle avait décidé de prendre Adrian sous son aile, ce n'était qu'un môme perdu et terrifié. Il avait tellement mûri, ces derniers mois ! Elle soupira en lui souriant, avant de se tourner vers Arthon - et son sourire se fit plus radieux encore.

*Regarde-toi ! Une vraie guimauve...*
- Une journée classique, mon amour... Beaucoup de cours, beaucoup d'entrainement, et j'ai même réussi à honorer ma corvée de couture pendant une heure... Ce n'est pas grand chose, mais je déteste avoir un traitement de faveur.
*C'est la Peste qui dit ça ?*

La voix taquine d'Antéa s'était faite entendre, cette fois, dans leurs deux esprits. Saskia fronça le nez, dans une moue faussement boudeuse. Avant de reprendre, plus sérieusement :

- Il n'y a pas assez de temps dans une journée pour faire tout ce qu'il y a à faire... Et encore, j'ai de la chance, par rapport à toi : étant simple apprentie, pour le moment, je ne suis pas autant demandée... J'ai même parfois le temps de faire un crochet par ici pour passer quelques minutes avec eux. J'espère que tu ne m'en veux pas trop... Je sais que le royaume a besoin de toi, mais - très égoïstement - j'ai moi aussi besoin de toi... Et toi de repos. Au départ, je nous avais imaginé un repas en tête à tête, rien que nous deux, plus tard ce soir... Et j'ai séché le dernier cours de la journée pour qu'on profite un peu de nos enfants...

Antéa ne lui fit aucune remarque, même si Saskia se doutait qu'elle aurait aimé la sermonner. Puis, avant de demander à Arthon ce qu'il avait fait de sa journée - elle s'en doutait, de toute façon, hélas ! - elle se retourna vers Adrian :

- As-tu pris le temps d'aller voir Guerren, aujourd'hui ? N'oublie pas que je t'ai demandé d'aller t'occuper de lui tous les jours, au moins pour le brosser... [/justify:1ue2j143]
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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #3 le: 05 mai 2014, 09:11:44 »
Arthon sourit à sa femme quand il lui prit la main. Ainsi installé sur le sol, on était loin de la majesté froide qu'il devait endosser pour répondre aux critiques pendant les conseils et les entretients, publics ou non. C'était étrangement décallé mais très agréable. Il n'eut à détourner son regard plein d'amour pour Saskia que lorsque Adrian décida que les petits avaient également le droit à leur part du regard parental. Le petit Modifié, très fier, présenta les progrès du petit dernier. Avec un étonnement intense, Arthon vit Kelian imiter Adrian et aller jusqu'à reproduire le miaulement d'un chat. Le sourire d'Arthon se fit éclatant. Il caressa la joue de son fils le plus poilu et le félicita:

"C'est bien que tu apprennes des choses à Kelian. Tu es le meilleur grand frère du monde." Et il exagérait à peine.

Pour plaisanter, il regarda son cadet et à son tour, lui sortit un magnifique "miaaaaouh" (plus digne du lion que du chat, mais ce n'était qu'un point de détail, évidemment) et lui chatouilla le ventre pendant que Saskia riait. Il fit un clin d'oeil à Adrian avant de retourner son sourire à sa femme. Saskia lui raconta sa journée et Arthon hocha la tête:

"Quand tu commenceras à devoir assister aux Conseils, je t'assure que la couture te semblera même une bénédiction". Il tenta d'empêcher son ton d'être amer mais la journée lui pesait sérieusement sur les épaules. Il fronça les sourcils, étonné qu'Antéa se permette d'émettre également dans son esprit mais la tête de Saskia le força à sourire. Elle reprit cependant d'un ton plus sérieux et Arthon lui serra la main avec tendresse:

"De quoi serais-je censé t'en vouloir? Tu sais comme moi que Valdemar réclame son roi plus souvent que nous n'aimerions, mais comme Aranel me l'a si vertement fait remarqué, un roi épuisé et malheureux d'être loin de sa famille n'est pas efficace. Donc... j'ai besoin de vous aussi."

Adrian prenait de la place dans la conversation. Maintenant qu'il osait parler et qu'il maîtrisait mieux le valdemaran, il n'hésitait plus à se glisser entre ses parents adoptifs pour qu'on s'occupe de lui. Saskia s'enquit de son devoir du jour, et Adrian comme Arthon se redressèrent avec fierté. Le petit Modifié répondit, très sérieusement et fier de lui:

"J'ai brossé et j'ai fait le blanc. Je suis un blanc maintenant. Liane et Pluie elle m'a donné le niforme."

Arthon eut un large sourire:

"Ryis me dit que ce petit bonhomme a passé des heures dans le Champs sur Guerren avec une jolie copie d'uniforme blanc. Un vrai petit Héraut."

La communauté des Hérauts pourrait adopter un Modifié. Même si un parent Héraut savait au fond de lui qu'il aurait de loin préféré que ses enfants trouvent des métiers moins dangereux, dans ce cas, Arthon pensait sincèrement que ce serait sans doute la meilleure solution pour le petit garçon. Avant d'être Choisi, il aurait déjà la vie assez dure comme ça.
Arthon se tourna vers Saskia et le petit Kelian qui avait rampé jusqu'à elle.

"Je me disais... Il fait beau ce soir. Les enfants n'ont guère l'occasion de voir les étoiles. Après manger, au lieu de les coucher tout de suite, que dirais-tu qu'on leur montre quelques constellations avant de les mettre au lit? Pour respirer un peu?"

Les yeux d'Adrian se mirent à briller et il regarda sa mère d'un air suppliant.
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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #4 le: 05 mai 2014, 23:48:42 »
[justify:zfzsvlrs]Saskia sourit à Adrian. Il se voyait déjà Blanc, et ne se doutait sans doute pas qu'il le serait réellement un jour. La jeune femme soupira, cherchant à provoquer une vision. Peut-être est-ce un simple souvenir qui s'imposa à son esprit, mais elle les revit, elle et Arthon assis dans l'herbe près de leurs Compagnons couchés, puis Kelian et Adrian avec leurs Compagnons respectifs. Elle battit des cils pour chasser sa prémonition, avant de hocher la tête en regardant son époux :

- Antéa m'a signalé qu'il s'y rendait régulièrement. Mais je tiens à ce qu'il prenne l'habitude de s'occuper de son... De Guerren. Et je ne doute pas qu'un jour, il sera Choisi, pour de vrai.  

Inconsciemment, Saskia partagé les pensées d'Arthon : quand bien même elle portait un uniforme Gris pour le moment, elle savait qu'elle ne prendrait jamais trop de risques sur le terrain. Le Glas avait encore sonné dernièrement, lui rappelant combien porter l'uniforme et le titre de Héraut était dangereux. Et elle ne voulait pas d'une vie dangereuse pour ses enfants. Elle pencha la tête pour toucher le bras d'Arthon dans un soupir, avant de sourire à la proposition.

Au moment de répondre, trois serviteurs entrèrent pour déposer soupes et plats sur la table qui était apprêtée pour leur repas. Saskia attrapa son fils adoptif pour un câlin surprise :

- D'accord, d'accord, on sortira ! Mais il faudra bien vous couvrir, il fait encore frais."Antéa, tu nous rejoindrais, avec Guerren et Ryis ?"

Saskia se leva, gardant Adrian dans ses bras, et laissant à Arthon le soin de porter Kelian. Posant le petit modifié sur son siège, elle lui dit :

- Mais je veux que tu manges tout ! *et, se tournant vers Arthon* Et toi aussi ! Tu dois manger aussi peu et aussi mal que moi, même si on doit t'apporter quelques collations durant les Conseils.

En tant que Gris, elle devait assurer quelques corvées. Elle n'avait jamais été affecté à ce genre de mission, de pourvoir aux besoin des ambassadeurs, ou des membres du Conseil. Elle n'allait pas s'en plaindre, non plus ! Elle y assisterait bien assez tôt, inutile de s'en dégoûter déjà, n'est-ce pas ? Elle s'assit et prit son bol en coupe entre ses mains :

- Bon appétit à vous tous...

Kelian avait une purée devant lui, et mangea avec l'entrain d'un enfant de son âge. Son regard se posa amoureusement sur Arthon, qu'elle ne quitta pas des yeux. Elle brûlait de lui poser des tas de questions, mais s'abstint : n'était-elle pas celle qui lui avait demandé de n'être qu'un époux et un père, ce soir ? Elle pourrait bien avoir une entrevue plus tard avec "le roi" pour lui demander des tas de choses sur l'état du pays...[/justify:zfzsvlrs]
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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #5 le: 15 mai 2014, 17:55:55 »
Arthon se sentit fier de son petit garçon. Si jeune, il savait déjà prendre ses responsabilités et s'assurait que ceux qui l'entouraient le sachent et fassent de même.

"Guerren est très protecteur envers Adrian. S'il n'était pas si jeune, on pourrait dire... c'est bizarre à dire mais... Guerren pourrait être le Compagnon d'Adrian. Ils sont aussi proches que des Elus et ils sont quasiment inséparables. Adrian ne monte que rarement sur d'autres Compagnons et il préfère Guerren à Ryis." expliqua le Roi avec un sourire un peu nerveux.

Personne n'avait jamais vu d'Elus si jeune mais les temps étaient étranges et si sa femme, Douée de Prémonition, confirmait qu'elle pensait que le petit serait Héraut en grandissant, il y avait peu de chances qu'il y échappe. C'était comme cette autre enfant, l'amie d'Adrian, la fille de Beltran. Encore un cas qui intéressait les Compagnons de près - même si aucun n'avait décidé de prendre la petite sous son aile comme c'était le cas pour Adrian. Arthon n'évoqua pas le sujet. Il ne savait pas ce qu'en pensait Beltran (sûrement pas que du bien), et il avait décidé de se concentrer sur sa propre famille pour la soirée, et de ne pas rajouter de quoi s'inquiéter à une jeune mère qui avait déjà bien assez à faire comme ça.

Adrian se retrouva dans les bras de Saskia alors que les serviteurs venaient servir le repas. L'épouse venait d'agréer à la proposition du mari et le petit garçon en était tout content. Ryis promit à son Elu qu'il les rejoindrait et Guerren confirma à Antéa qu'il serait là si on voulait de lui. Une vraie petite réunion de famille, avec tous les membres effectifs du groupe en quelque sorte.
Arthon se dépêcha de récupérer son fils biologique qui s'intéressait d'un peu trop près aux morceaux qui dépassaient du tapis et le cala contre lui avec un sourire:

"Alors bonhomme, on mange avec papa cette fois? Tu ne m'en mets pas partout hein, je me suis fait tout beau pour vous." plaisanta le royal père avec un bécot sonore sur le front doux de l'enfançon.

Il leva les yeux au ciel d'un air comique pour accueillir le commentaire de Saskia. S'asseyant de manière à ce que Kelian soit bien appuyé contre lui et prêt à recevoir la béquée, il répondit:

"Je ne mange pas vraiment bien... Mais j'ai un avantage sur tout le monde. Un de mes élèves-Hérauts assigné à mon service, Marcelin, a décidé qu'il prenait en charge mon repas et mon alimentation. Depuis que le cuisinier l'a nommé à mon service exclusif pendant les Conseils, il s'arrange pour que j'ai toujours des petits encas sympas à manger. De la viande froide, du fromage, des salades de légumes... Parfois ce sont de vrais repas miniatures. Ca ne sustente pas un homme mais il veille à ce que je reste en forme. Et pour être honnête, Marcelin a un oeil pour capter les mimiques des conseillers. Parfois il ose me dire ce qu'il voit et cela me donne des informations intéressantes. Je parlerai au Doyen, j'aimerai qu'il fasse une formation axée politique..." Arthon s'interrompit et rougit: "Voilà que je parle boulot. Je suis désolée, mon amour. Déformation professionnelle. Bon appétit."

Alors que Kelian se lançait à l'assaut de la purée, Arthon entreprit de faire avaler à son cadet quelques cuillères de soupe avant de lui-même attaquer le repas. Docile, l'enfant n'en mit pas (trop) partout et réclama un bout de pain que son père trempa dans la soupe avant de lui donner - tant pis pour la propreté de sa chemise.
Arthon attendit une seconde puis se lança:

"Je vais être honnête. La guerre pointe son nez et je doute que nous finissions avec tout ça rapidement. Mais... Quand ce sera fait... J'ai fait ma mission de probation près du lac Evendim. J'ai un attachement particulier à cette région. Je pense que quand tout se sera calmé, il serait possible de voler quelques semaines à la Cour pour aller visiter le royaume.... passer quelques temps loin de la ville, voir du pays, visiter quelques amis. Pour un nouveau couple règnant, ça serait politiquement correct et ... nous avons besoin de vacances. Qu'en penses-tu?"
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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #6 le: 23 mai 2014, 23:28:40 »
[justify:2x1rk0fd]Saskia avait encore beaucoup de choses à apprendre, comme par exemple, la discrétion. Non qu'elle ne l'ait jamais été, mais depuis qu'elle pouvait être elle-même publiquement, elle avait perdu beaucoup de ses mauvaises manies. Aussi, quand Arthon se demanda si Guerren et Adrian n'étaient pas liés, elle ne pu s'empêcher d'arborer un immense sourire. Ses visions ne l'avaient jamais trahies jusqu'à présent, lui montrant des choses qui s'étaient toujours déroulées. Et puis, elle l'avait vu si souvent en uniforme blanc, que Saskia ne doutait absolument plus de son Élection. Sans doute Guerren attendait-il d'être guéri entièrement - et que Adrian grandisse, c'était important aussi. Pourtant, elle haussa les épaules pour répondre à son époux, quand bien même sa réaction, excessive, trahissait ce qui se passerait.

Une fois à table, Arthon engagea la conversation sur ses journées. Pour un peu, elle embrasserait ce Marcelin, peu importe qui il était. Au moins prenait-il soin de son roi, et c'était une bonne chose !

- Ce n'est pas une déformation professionnelle : une famille normale, en se mettant à table, parle de sa journée et de son travail... La différence, c'est que tu es roi, et moi apprentie héraut. Je t'avouerai que je préfère que tu me parles d'apprentis que je ne connais pas, et de conseils interminables... Que d'autres choses moins plaisantes !

Elle entoura son bol de soupe de ses mains, gardant un oeil sur son aîné appliqué, avant de boire quelques gorgées qui lui irritèrent la gorge. Par la Dame ! Elle n'avait jamais aimé la soupe, mais elle se devait de faire un effort devant ses enfants. Cette espèce de boisson chaude infâme n'avait, en plus, aucun goût. Mais elle ferait bonne figure, et elle profita de la nouvelle prise de parole de son époux pour reposer son bol.

Saskia se posa alors une question : partirait-elle en mission de probation, elle aussi ? Il fallait avouer que ça lui faisait un peu peur... Sa première - et unique - expédition en dehors de Haven n'avait pas été des plus confortable... Pourtant, elle sourit, malgré la gravité de ses mots :

- Je te trouve bien optimiste, de réussir à avoir des plans sur l'avenir !

C'était un comble, ce genre de remarque, de la part de quelqu'un douée de prémonition...

- Je souhaiterai faire tout ce qui est possible pour éviter que la guerre n'éclate plus avant. Mais j'espère qu'on pourra avoir ces vacances, oui... L'air de rien, nos moments ensemble son rares... Et j'aimerai qu'on en ait plus ! Lachlan me dit que je suis trop fleur bleue... (elle leva les yeux à cette remarque)
Mes journées aussi sont chargées... Mais tu dois bien imaginer ce par quoi je passe : devenir Héraut et Reine n'est pas de tout repos. Pourtant, j'essaye de toute concilier, et de trouver des idées, des solutions à cette guerre. Où en est-on, actuellement ? Je t'avouerai que parfois, à force de devoir retenir qui est qui, qui fait quoi, et qui se plaint de quoi, j'en oublie les choses qui sont réellement plus importantes... Et surtout actuelles !
[/justify:2x1rk0fd]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #7 le: 25 mai 2014, 17:55:11 »
Saskia ne sembla pas mal le prendre qu'il s'épanche sur le travail au lieu de le garder à l'écart comme il se l'était promis en prévoyant la soirée en famille. Elle argumenta même que c'était normal de parler boulot le soir en famille, et qu'elle n'y voyait pas d'inconvénient tant que cela ne dérapait pas dans les choses franchement épuisantes ou éprouvantes. Arthon était plutôt d'accord.

"Pour parler de choses plus légères, on m'a rapporté quelques rumeurs croustillantes... sauf que celles qui concernent les apprentis ne me disent rien vu que malheureusement je connais de moins en moins de futurs Hérauts. Mais tu devrais en savoir plus que moi. On m'a dit par exemple que le roux, Guillaume je crois, un troisième année, a réussi à avoir l'élu de son coeur... L'héritier du Maître Tisserand de Haven, qui faisait bien la tête ce matin au conseil... Ce genre de choses, un Roi doit le savoir aussi non?" Arthon ricana: "Ou c'est juste mon côté commère qui réclame ce genre de potins?"

Parler lui permettait de se détendre et de nourrir son fils. Les réponses de sa femme lui permettaient d'avaler à son tour de quoi se sustenter. Contrairement à elle, il n'avait rien contre la soupe (à part dans les cheveux) et se régalait d'un vrai repas chaud, bien qu'entre-coupé pour que Kelian ne se mette pas à hurler de faim.

"Et ta journée? Stressante, comme d'habitude?" s'enquit-il.

Un peu inquiet à cause du rythme qu'on leur imposait à tous les deux en plus de leurs obligations héraldiques, politiques et familiales, Arthon se faisait du souci pour la santé de sa jeune femme même si elle semblait totalement sortie de l'étrange état qui avait duré plusieurs mois après la naissance de leur enfant. Il la surveillait discrètement dès qu'il pouvait et Beltran s'était arrangé pour que des gens de confiance soient toujours à portée de la future Reine et des royaux rejetons. C'est dans l'optique de les soulager un peu que le Roi proposa une sortie en famille - potentielle, si la guerre finissait et finissait bien, surtout. L'idée sembla séduire la DeFeriel. Arthon lui sourit.

A sa réponse, il avait levé une main rassurante vers sa femme:

"Ne te mets pas martel en tête pour la guerre. Elle ne sera pas évitée à moins d'un miracle ou de la descente de Vkandis sur terre et nous avons déjà tous nos stratèges sur le coup. Et Beltran. Et des gens qui ne font que lire de vieux parchemins pour trouver des solutions diplomatiques, magiques, héraldiques, bardiques, et tout ce qui finit en ique. Cela suffira. Pour le moment. N'en parlons pas. Cela me rend impuissant, comme toi, et ce n'est pas le meilleur sujet pour la soirée surtout devant les petits. N'est-ce pas?"

Kelian approuva en engloutissant le contenu de la cuillère qu'on lui tendait.

"C'est quoi fleur bleue, maman?" demanda soudainement Adrian, curieux.

Délaissant sa purée, il jouait d'une main avec le petit couteau qu'on lui avait laissé et de l'autre avec le pendentif dont il s'était affublé en se faisant "beau" pour la soirée. C'était une petite spirale en relief. Le signe d'Aanor. Les grands yeux de chats innocents fixaient Saskia.

[Tu as du mal à respirer et tu ne peux pas détourner le regard. Tu vois Adrian, décoiffé et plutôt sale, enlever son collier et le donner à une main d'adulte avec un grand sourire satisfait. Il n'est pas au château, ou alors pas dans un endroit que tu arrives à reconnaître en tout cas. L'image se brouille et est remplacée par Fitz, debout au milieu de rien - c'est gris, vague, comme de la brume - tenant dans ses mains une dague ornée - celle ramenée de Sironis?- d'un air perplexe, voire vexé. Puis il brandit le poignard comme une épée d'un air farouche. L'image change et c'est Adrian qui brandit une petite dague toute simple, que tu as déjà vu dans vos appartements puisque c'est le futur cadeau d'anniversaire du gamin de la part d'Arthon, qui brandit l'arme avec le même air sérieux et farouche que Fitz. Puis tu te retrouves avec Arthon et les enfants, comme si rien n'était arrivé. Cela n'a pas duré plus de trois ou quatre secondes.]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #8 le: 25 mai 2014, 22:26:00 »
[justify:3a9dir5m]Saskia sourit et hocha la tête. Dire qu'Arthon avait craint d'être rabat-joie, et que c'était elle qui, finalement, mettait les pieds dans le plat. Son regard disait pour elle combien elle était désolée, et la question d'Adrian lui donna une bonne opportunité de repartir sur un autre sujet. Elle reprit son bol entre ses doigts gelés :

- Etre "fleur bleue", Adrian, c'est...

Saskia ne dit plus rien. De toute façon, elle n'aurait pas pu, tant le souffle lui manquait, soudain. Son regard s'était plongé dans celui de son fils adoptif et y restait fixé, dans le vague. Elle essaye de se forcer à baisser les paupières, mais elle sait que ça aussi, c'est inutile. La vision s'impose d'elle-même, finalement, la mettant dans un état second, comme à chaque fois. Sa compréhension tente de saisir le sens des images qui lui sont envoyées, mais à chaque fois, c'est un échec. Elle n'est qu'une spectatrice de scènes étranges, sans aucun rapport selon elle. Dans un premier temps. Puis enfin, elle parvient à battre des paupières, et retrouve le cadre familier des appartements royaux. Adrian continue à la fixer, attendant sa réponse. Saskia s'accorde quelques secondes pour reprendre ses esprits, buvant quelques gorgées de cette soupe dont elle ignore le goût.

- Fleur bleue ? C'est se montrer trop sentimentale et sensible.

Saskia finit son bol de soupe, regarda Arthon, interrogative, puis de nouveau vers Adrian. Elle réfléchit, avant de demander :

- Adrian, dis moi... Le petit couteau que tu avais, à Sironis... Tu l'as toujours ? La dague de Aanor, tu t'en souviens ? Et ce collier... Tu l'as toujours avec toi ? Tu comptes le donner à quelqu'un, un jour ?

La jeune femme ne se rendait pas forcément compte que ses questions pouvaient paraître étranges et pas très cohérentes. Elle prit son verre d'eau, et le but d'un trait. Après une vision, elle avait souvent la gorge sèche.[/justify:3a9dir5m]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #9 le: 03 juin 2014, 18:07:02 »
Kelian avait décidé que "bwah" était une bonne manière de participer à la conversation en cours - et peu important que dans cette bouche faisant "bwah" il y ait, ou non, de la soupe ou de la purée. Arthon galérait un peu avec le bébé alors il laissa à sa femme le soin d'expliquer à leur autre fils ce que le merveilleux terme de "fleur bleue" voulait dire. Mais Saskia ne finit pas sa phrase, ce qui fit relever le regard au Héraut. La blondinette avait les yeux perdus dans le vague, l'air vaguement absent et peut-être un rien étonné. Il soupçonna que ce n'était pas un problème de vocabulaire qui embêtait ainsi sa femme et fronça les sourcils, la cuillère à mi-chemin de la bouche de Kelian qui, lui, n'en avait rien à faire des états d'âme de sa mère.

"Saskia...?" appela doucement le Roi.

Saskia battit des paupières et prit quelques secondes pour elle, n'ayant sans doute pas entendu, avant de finir sa phrase pour Adrian qui hocha la tête.

"Je suis une fleur bleue alors? Pas un chat?" tenta-t-il de comprendre.

Il n'était guère perturbé par ce que la morale considérait comme "masculin" ou "féminin". La princesse consort avait fait un sort à son bol de soupe et regarda Arthon d'un air interrogatif. Mentalement, il l'effleura et lui demanda:

:: Tout va bien? ::

Mais Saskia se tournait de nouveau vers Adrian et lui posait une question assez bizarre. Arthon ressembla beaucoup à Adrian quand celui-ci fronça les sourcils avec sérieux. D'une voix un peu butée, le petit Modifié répondit:

"C'est pas mes miens? Je veux pas donner moi, je joue bien avec. Le collier fait des jolies lumières, je veux garder mon mien..."

Arthon intervint et tenta le chantage affectif sans vergogne:

"Adrian, tu veux bien donner au moins le couteau à maman et papa et moi je te donne une autre dague, plus jolie?"

Adrian hésita. Puis:

"Plus jolie beaucoup?
- Oui, et à ta taille pour que tu t'entraînes bien." argumenta le Roi.

:: Qu'as-tu vu? :: demanda-t-il mentalement à son aimée.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #10 le: 11 juin 2014, 23:17:43 »
Assez peu habituée à converser par l'esprit avec quelqu'un d'autre que son Compagnon, Saskia leva un sourcil vers Arthon quand il lui demanda si elle allait bien. Toujours mal à l'aise vis à vis de sa vision, elle hocha doucement la tête avant de regarder Adrian :

- Non, non ! Excuse-moi, je me suis mal exprimée, chaton. Je me demandais juste si tu avais toujours ces objets, et si quelqu'un te les avait demandés.

Elle semblait un peu perdue, entre ce qu'elle avait vu et le fait de reprendre pied avec la réalité. Saskia oubliait souvent que son fils adoptif, même s'il paraissant avoir près de huit ans, ne devait pas en avoir plus de quatre ou cinq - et que les épreuves qu'il avait traversées ne le rendaient pas plus mature pour autant. Pourtant, il fallait avouer que parfois, son fils adoptif était une véritable énigme pour elle. En réalité, en dehors de ses moments avec Guerren, elle ignorait ce qu'il faisait de ses journées. Elle arrivait à temps, le soir, pour le dorloter et le coucher - et encore... - mais en dehors de cela...

Sans doute que s'il y avait quelque chose que je doive savoir, Guerren me l'aurait dit par l'intermédiaire d'Antéa.

Quand Arthon proposa un échange en bonne et due forme, Adrian sembla y réfléchir - et Saskia s'apprêtait à refuser tout net. Mais son époux la prit de nouveau au dépourvu par une question mentale. Elle réfléchit un instant, sur la façon de présenter les choses.

*J'ai vu Adrian donner son collier de plein gré à une personne adulte dont je ne voyais que la main.*

Elle essaya de trouver un détail qui aurait pu lui donner l'identité de cette personne - une bague, un bracelet, une cicatrice... Même un bout de manche !

*Ensuite, j'ai vu le lieutenant... Comment il s'appelle, déjà... Fitz ! Il avait la dague d'Adrian, il la tenait comme une épée. Au début, il semblait vexé... je ne sais pas... Ensuite j'ai vu Adrian, dans la même position, mais tenant une autre dague. Celle que tu comptes lui offrir, peut-être ? (Elle soupira et fronça les sourcils) Arthon, c'est un enfant ! Tu ne peux pas lui offrir une dague !*
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #11 le: 23 juin 2014, 10:03:53 »
Arthon surveillait sa femme ouvertement alors que celle-ci tentait d'exprimer quelque chose à leur fils adoptif. Adrian fronçait les sourcils, tentant de suivre ce que sa mère disait.

"Non, j'ai encore. C'est mes miens. Personne y demande, personne y sait c'est mes miens." expliqua l'enfant. "Y a que nourrice qui dit c'est psépieux... pécieux... cadeau donc c'est bien rangé et je joue pas beaucoup avec."

Heureusement, les précisions arrivaient au bon moment et ni Ryis ni Antéa ne semblaient s'inquiéter outre mesure. Alors Arthon intervint doucement et proposa à son aîner un échange intéressant qui sembla éveiller l'envie d'Adrian. Dans le même temps, l'époux concerta son épouse mentalement, bénissant la magie héraldique, si pratique pour les scènes de famille. Il hocha la tête. Il avait bien deviné: Saskia avait eu une vision.

: Sans doute que cela devra arriver d'ici peu. Ce collier est particulier. Adrian n'en est que le gardien pour le moment. Il faudra bien qu'il serve à quelque chose non? : rationnalisa le Roi.

Le reste était plus flou, autant pour Saskia que pour lui.

: Tu devrais aller voir ce lieutenant et lui parler de ta vision alors. Il fait partie des gens de cette nouvelle déesse et il cherche un Glaive avec les autres. C'est peut-être un indice. Rien ne semble arriver au hasard ces temps-ci.:

Puis Arthon sourit largement:

: Parce que tu crois vraiment que je l'ai fait faire coupante? Elle ne coupe pas, le bout est arrondi, et il aura réellement des cours de défense, avec interdiction de jouer avec en dehors. Mais notre petit bout grandit, et il va avoir besoin d'être vif et prêt à se défendre un peu trop vite à mon goût. C'est un petit garçon déjà bien raisonnable, je le sens capable de posséder ses propres armes pour se sentir grand. Et ça sera moins dangereux que ce poignard sacré. : conclut le mari de Saskia en accédant en même temps aux plaintes de son cadet qui réclamait une bouchée de plus.

Adrian venait de se décider:

"D'accord, je donne mon couteau, tu donnes un cadeau. Mais..." il s'interrompit: "Tu fais quoi avec mon couteau?
- Je le donne à un soldat qui en a besoin. avoua honnêtement Arthon.
- Il a besoin, besoin?
- Oui. Tu te rappelles sur l'île avec maman? Tu as eu le poignard parce que tu étais son Gardien... simplifia le Roi... Maintenant il faut que tu donnes le couteau à celui qui sait ce qu'il faut en faire. Un jour tu donneras le collier parce que tu sauras que quelqu'un en a besoin.
- Mais c'est mon mien... râla l'enfant, boudeur.
- Alors tu réfléchiras, ce n'est pas maintenant.
- C'est quand?
- Je ne sais pas, mais pas maintenant. Pas ce soir, ni demain.
- Après le demain?
- Peut-être. Mais tu sauras que c'est bien, tu verras. Tu n'es pas obligé d'y penser.
- Et j'ai un cadeau si je donne?
- Peut-être. Tu voudrais quoi?
- Un chien.
- Un chien?
- Je suis un chat, je veux un chien pour jouer. Comme ça j'ai jamais tout seul."

Arthon leva les yeux vers sa femme, inquiet.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #12 le: 06 juillet 2014, 00:29:13 »
Saskia fut rassurée par les propos de son fils, et remercia intérieurement la nourrice qui s'occupait de ses enfants. Non qu'elle la croit incompétente, mais Adrian était un enfant si spécial... Mais Arthon avait raison, et elle s'affolait pour rien : peut-être devrait-elle aller voir cet homme, Fitz, et lui demander davantage de précisions à propos d'Aanor. Peut-être aussi questionner Antéa - n'avait-elle pas fait un séjour auprès de la divinité ? Saskia se frotta la nuque, pour y défaire un noeud imaginaire, et hocha encore une fois la tête.

Elle avait tellement de mal à se faire à l'idée que le petit Adrian était en âge d'apprendre à se défendre ! Cela lui semblait trop tôt, trop dangereux, trop... Même pour un temps de guerre, on ne devrait pas apprendre à ses enfants à se battre ou à se défendre. Antéa sembla lui envoyer un vague de réconfort :

*Ce sont des princes, Saskia. Plus que n'importe quels enfants, ils doivent être protégés, mais surtout, se protéger eux-même. Tu ne peux pas toujours le faire.*

Son Compagnon avait juste, et elle le savait. Cela n'empêchait pas cette situation d'être injuste pour autant !

"Tu as raison, Arthon. Je suis désolée, mais... Je suis trop peu raisonnable. Tu as raison : il est en âge d'apprendre à se défendre."

Elle-même s'y prenait trop tard... Ses premiers cours de combat auraient bientôt lieu, car beaucoup de gens avaient présumé qu'elle en avait déjà eus. Tandis que Arthon et Adrian repartaient dans une joute verbale, Saskia mangeait son repas à présent tiède, mais tout en restant attentive. Et bien entendu, l'histoire du chien arriva comme un cheveux sur la soupe. Un chien ? Saskia ne savait pas si elle devait en rire, s'attendrir, ou être désespérée.

- Un chien ? Enfin, Adrian, c'est... Enfin, il faut beaucoup s'en occuper, lui consacrer du temps... Tu n'as pas déjà assez avec Guerren ? Et puis même si nous étions d'accord, Adrian... Il faudrait voir si ta nounou, elle, pourra t'accompagner quand tu devras sortir ton chien.

Saskia allait sans doute rajouter plusieurs choses, mais se retint. Elle ne voulait pas décourager son fils, alors que ses paroles finiraient sans doute par le faire. Elle soupira et leva les yeux :

- Allez, finissons notre repas. Ensuite, on ira voir les étoiles et... On avisera pourle chien plus tard. D'accord Adrian ?

Regard à Arthon :

"Je ne suis pas sûre que ce chien soit une bonne idée..."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #13 le: 11 juillet 2014, 18:08:36 »
Le combat ne plaisait pas plus à Arthon qu'à Saskia mais comme il avait été élevé en prince, Arthon savait pertinnemment que ses enfants devaient apprendre les bases le plus jeune possible afin d'être toujours en mesure d'attendre les secours si le besoin s'en faisait sentir. Et Adrian, avec ses petites particularités physiques, risquait d'être en butte à de nombreux problèmes avant même d'être une potentielle menace politique. Or, malgré sa douceur, il devait pouvoir au moins esquiver les coups. Et puis, à son âge, les cours de défense ne seraient qu'un jeu supplémentaire - ce qu'il fit remarquer mentalement à sa femme pour la rassurer lorsque Saskia céda.

Adrian, loin des préoccupations de ses parents, profitait de l'intérêt qu'il suscitait pour exiger ce qu'il n'avait pas encore osé demander. Arthon ne put s'empêcher de sourire. Tous les petits garçons du monde voulaient donc un chien? Le petit garçon secouait la tête, fermement accroché à son idée:

"Je gentil et Guerren l'aime les chiens. Les gros chiens. Nourrice elle aime aussi. Elle vient à l'écurie et elle fait câlin quand je suis avec Guerren." expliqua patiemment le gamin.

Un peu déçu de ne pas avoir récolté le oui souhaité, Adrian tenta la tactique du "et papa, il en pense quoi?" mais Arthon esquiva l'attaque en tournant son autre fils sur ses genoux pour finir de le nourrir.

"Allons y vite, que le temps ne se raffraichisse pas trop..."
* Cela le responsabiliserait mais je le trouve encore trop jeune. Nous allons bien trouver autre chose pour le faire patienter. Guerren s'occupera de le raisonner un peu. Et un chat dans nos appartements, tu en penses quoi?*


Les chats, cela lui plaisait bien. Mais comme Adrian était un Modifié il avait peur de le vexer ou de l'encourager à exacerber son côté animal. Il connaissait peu de choses sur les Modifiés,à son grand regret, et avait peur pour son fils.
Mais on finit par réussir à terminer le repas dans la bonne humeur avant de rejoindre les jardins et une petite leçon d'astronomie. Quand les enfants furent couchés, Arthon attira Saskia dans ses bras. Il lui glissa un "je t'aime" tout tendre avant de se blottir contre elle. Il soupira. Il aurait aimé passer plus de soirées en sa compagnie...

[Tu clos?]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: Souffler, se détendre, se retrouver...
« Réponse #14 le: 18 juillet 2014, 12:44:15 »
Adrian semblait bel et bien parti pour avoir un chien, et Saskia se mit à réfléchir tout en finissant son assiette. Comment gérer ce nouveau membre dans la famille ? Et pourquoi un chien, et pas un chat, ce serait plus logique, non ? Arthon fit écho à ses pensées, ce qui lui arracha un sourire. Elle hocha imperceptiblement la tête :

"Je suis d'accord. Un chien est bien trop bruyant, et même si sa nourrice était d'accord... Non, ça lui ferait trop de travail, je pense. Et même s'il est à moitié félin, je pense qu'un chat lui conviendrait mieux. J'imagine que la Déesse Arbre aussi préfèrera un chat miaulant dans ses branches plutôt qu'un chien qui lui fera pipi dessus et creusera entre ses racines pour y enterrer la Dame sait quoi."

Saskia entendit le rire de son Compagnon à cette remarque.

"J'ai un peu peur qu'il prenne mal le fait qu'on lui propose un chat. D'un autre côté, il n'aurait pas appris à Kelian à miauler si ça le gênait tant que ça. Je suis sure qu'en lui expliquant pourquoi il est plus facile d'avoir un chat qu'un chien, il comprendra. J'irai voir Guerren pour le convaincre que ça peut être une bonne chose : Adrian l'écoutera."

Le repas fut rapidement terminé, et la sortie dans les jardins déserts à cette heure-ci se fit dans la plus grande intimité. Rien ni personne ne vint les déranger, et ce fut grandement appréciable. Saskia put se resourcer, écoutant la leçon d'astronomie de son époux - pas seulement pour sa culture, mais surtout pour le plaisir d'entendre sa voix. L'air se rafraichit, les faisant rapidement rentrer. Les enfants furent couchés, et ils se retrouvèrent enfin seuls. La jeune femme soupira, lovée dans ses bras, murmura à son tour un "tu m'as manqué" qui pouvait paraître ridicule. Comme elle aurait aimé passer davantage de temps ainsi ! Ils finirent par aller se coucher, et elle ne quitta pas son étreinte. Au lieu de le questionner à propos de toutes ces choses sur lesquelles elle avait de graves lacunes, Saskia préféra murmurer :

- Il faudrait qu'on arrive à se faire ce genre de soirée plus souvent...

Même si elle savait que c'était fort peu probable que ça arrive...

[RP CLOS]
« Modifié: 29 juin 2016, 16:51:32 par Thalyana »