Un éclair de colère traversa Isabeau. Mais qu'est ce qu'elle parlait de Rethwellan. Ils étaient pas la pour ça, a la base! Moins habituée à cacher ses ressentis, elle se serait frappée, mais a la place, elle se crispa simplement, s'isolant involontairement de Bethaniel qui allait la réconforter. Le compagnon se dit qu'ils devraient vraiment travailler sur la tendance de la jeune fille à se barricader quand elle piquait une crise de confiance en soit.
Mais Fiersaule, beaucoup plus diplomate qu'il ne le prétendait, enchaîna parfaitement sur la digression ridicule d'Isabeau. Bon, apparemment, ce n'était pas trop grave.
Non, intervint Bethaniel, qui pouvait intervenir maintenant que son élue était un peu détendue, Regarde, C'est pas ce que nous voulions, mais le conseiller s'interresse soudain plus à ce qui se passe en dehors de chez lui. De plus, si tu le convainc de s'impliquer pour Rethwellan, il devra aller contre ses envoyés, et en convaincre ses partisans. C’est pas ce qu'on avait prévu, mais ce n'est pas mal non plus.
Rassurée, Isabeau put se reconcentrer sur la discussion, elle fronça les sourcils à la demande de conversation du grand lézard.
"Oui"
Répondit-elle, sobrement, avant de développer sa réponse
"Heureusement pour moi, je n'ai pas vu ces horreurs personnellement. Mais j'ai rencontré des survivants. Le frère et la sœur dont je parlais, m'ont fait une très forte impression."
Elle ferma les yeux une seconde, revoyant les pauvres malheureux.
"Il leur manque des doigts, car ils ont traversé les montagnes en plein hivers, par les chemins des contrebandiers, pour éviter les patrouilles. Nos guérisseurs les soignent, mais contre une engelure... Lui porte les cicatrices de la raclé qu'il a subis en essayant de protéger sa sœur. Son père, lui n'y a pas survécu. Elle... elle... Elle a été roué de coup aussi. et les dégâts dans son bas-ventre l'ont rendue incontinente. Et ils se disent chanceux. Parce qu'eux ont put s'enfuir. Parce qu'ils n'ont subit la brutalité des soldats que quelques jours.
Et on ne parle là que des conséquences physique. Elle est terrifiée dés qu'un homme qu'elle ne connais pas entre. Ils cauchemardent souvent, parfois ils perdent pied et se croient encore là-bas... Beaucoup d'hommes réfugiés ont exigé d'intégrer notre armée. Certains l'ont fait, mais ceux qui sont trop sévèrement blessés sont forcés de rester à Haven, à l’abri. Ils le vivent très mal."
Elle rouvrit les yeux, fixant le conseiller tristement.
"C'est très réel, je vous assure. Et très horrible."