Auteur Sujet: Maçons du cœur  (Lu 4328 fois)

Héraut Méra

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Maçons du cœur
« le: 20 novembre 2016, 21:48:32 »
6e décade d'automne 1484, milieu de l'après-midi - Réfectoire

« Rhaaaaa... mais merde ! »

Méra se retint difficilement d'envoyer la maison de poupées valser contre le mur. C'était la troisième fois que le pan gauche s'écroulait, entraînant le toit dans sa chute. Pourquoi avait-elle accepté de la réparer ? Elle n'avait pas la patience (ni les connaissances) nécessaire pour cela.

Devant la petite fille aux yeux brillant d'espoir, elle n'avait pas osé avouer qu'elle n'avait aucune idée de la manière dont on pouvait réparer une maison de poupée, et elle n'avait pas eu le cœur de briser les illusions de la petite sur les Hérauts. À ses yeux, ils étaient capables de tout faire, de se battre comme des loups, de danser comme des princes, de bricoler comme des ingénieurs. Or si Méra excellait au combat et était raisonnablement douée en danse, elle ne savait rien faire de ses dix doigts.

Quelques personnes s'étaient retournées en entendant son cri d'humeur. Elle s'était en effet installée dans la salle commune des Collegias, qui servait de réfectoire à l'heure des repas. C'était le seul endroit où elle avait la place nécessaire à manipuler la maison miniature. Elle eut un petit geste d'excuse pour ceux qu'elle avait dérangés. Elle entendit Kevin, un Barde, ricaner avant de reprendre sa conversation. Elle soupçonnait qu'une nouvelle ritournelle moqueuse verrait bientôt le jour, avec elle-même pour héroïne.

Méra poussa un énorme soupir en levant les yeux au ciel. Elle était énervée. Elle en avait marre. Elle était à deux doigts d'abandonner. Sauf qu'elle ne pouvait pas. Elle n'allait pas être vaincue par une stupide maison de poupées !

« Où sont les élèves ingénieurs quand on a besoin d'eux ? »

Elle tenta encore une fois de redresser la paroi gauche, s'abstenant cette fois de placer le toit directement. Les chevilles en bois s'emboîtaient parfaitement. Alors pourquoi cela refusait-il de tenir? Peut-être fallait-il coller le bois? Ou le clouer? Changer les chevilles?

« Mouais... si je tente de clouer ça, je risque de fendre le bois... »

Dreyan Orthallen

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #1 le: 22 novembre 2016, 07:26:08 »
Dreyan essayait de faire ses devoirs dans un coin de la salle commune. À vrai dire, ce n'était pas facile, il n'avait pas pour habitude d'avoir des devoirs, et le concept même lui paraissait étrange. Sauf lorsqu'il s'agissait de travailler sur l'architecture. Mais il n'était malheureusement pas question de cela aujourd’hui. Non, ce devoir sur lequel Dreyan était en train de se casser les dents touchait à un sujet beaucoup moins intéressant : la religion. Autant dire que le jeune noble s'en fichait comme de ses première langes. À la rigueur, il aurait pas dédaigné s'intéresser à un dieu architecte, il y en avait même probablement un quelque part dans la pléthore de dieux vénérés à Valdemar, mais même ce dieu là ne pourrait lui tirer qu'un vague intérêt. Lui, ce qu'il aimait c'était imaginer et créer de ses propres mains, les croyances, les rites et tout ce blabla c'était vide de tout intérêt pour le garçon.

Mais alors qu'il essayait de trouver dans son livre la référence historique à laquelle la question du professeur faisait allusion, un juron retenti, lui faisant lever les yeux. Non loin, une Héraut s'était installée à une table sur laquelle elle avait posée ce qui ressemblait à une maison de poupée. Tiens donc, les Hérauts faisaient des maquettes aussi ? Peut-être la dame était-elle ingénieur avant de prendre l'habit blanc ?

A en juger par les grommellements, que son père aurait jugé indignes de sa fonction, Dreyan oublia vite sa supposition. Manifestement, la dame n'avait pas la moindre idée de comment assembler tout cela pour que ça tienne. Alors, prenant son exclamation au sujet des élèves ingénieurs comme un invitation (et comme excuse pour laisser tomber son devoir ennuyeux au profit d'une activité beaucoup plus intéressante), Dreyan abandonna livre et devoir sur sa table pour rejoindre celle de la dame Héraut.

« En effet, si vous essayez de planter un clou dans ce bois, vous n'aurez plus rien à clouer. »

C'était culotté de la part du gamin de s'adresser aussi franchement au Héraut, mais même s'il n'était arrivé au Collegium que depuis quelques décades, les maquettes ça connaissait Dreyan. Aussi, sans prendre la peine de se présenter ou même de demander la permission, il s'assit en face de la dame et fit glisser vers lui la maisonnette. Le mouvement fit pencher dangereusement le pan de mur incriminé.

Dreyan se pencha dessus sans y toucher, observant le bois brièvement, et jetant un coup d'oeil en coin pour voir si le Héraut le laisserait faire ou s'il serait remis à sa place.

Héraut Méra

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #2 le: 25 novembre 2016, 17:38:14 »
«Oui, ça je l'avais bien compris. Je n'y connais rien, mais j'ai quand même des yeux.»

Un gamin en bleu vint s'assoir en face d'elle et rapprocha d'autorité la maison de poupées de lui. Il lui jeta un vague coup d'œil en guise de demande de permission. Méra se contenta de hausser un sourcil devant tant de hardiesse. Elle observa attentivement le jeune homme.

Au premier abord, on aurait pu penser qu'il était un de ces nombreux élèves ingénieurs d'origine modeste, ceux qui faisaient régulièrement sauter ou brûler leur atelier. Mais Méra avait été la pupille de Wylan, et avec lui, elle avait appris à observer. Elle n'était de loin pas aussi calée que l'espion en chef, mais suffisamment pour voir que ce petit cradzet était d'origine noble. Il y avait des choses qui ne trompaient pas: une certaine élégance, un ton, des gestes. Pourtant, celui-ci s'était précipité quand il lui était apparu qu'il pourrait y avoir du travail manuel à faire. Très inhabituel pour un noble.

Elle s'amusa à passer en revue tous les nobles de sa connaissance (assez peu, en vérité) pour tenter de trouver une quelconque ressemblance. Elle était partie trop longtemps, elle n'était plus aussi au courant des affaires du Palais. Elle avait bien quelques idées, mais elle ne voyait aucun seigneur qui avait un fils de cet âge (elle lui donnait douze ans, guère plus).

: Aucune idée non plus... Il faut qu'on se remette à la page!:

«Bon, je donne ma langue au chat. Qui es-tu, seigneur bricoleur?» demanda-t-elle, un large sourire sur les lèvres. «Je suis le Héraut Méra. Si tu m'aides avec ça, je t'offre une balade sur le dos de Shirryl.»

:Tu pourrais me demander mon avis.:
:Ça te dérange?:
:Non. Mais sur le principe...:
:Merci ma belle.:

Dreyan Orthallen

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #3 le: 27 novembre 2016, 08:29:31 »
La réplique de la dame Héraut fit sourire Dreyan. Comme si c'était l'évidence même !

« Il y a des gens que ça n'aurait pas dérangé d'essayer. »

Il y avait des idiots partout comme on dit. Bon, d'accord, Dreyan l'avait appris à ses dépends il n'y avait pas six mois : planter un clou, ça ne se fait pas dans n'importe quel bois.

La dame Héraut ne protesta pas, en tous cas, qu'il s'attribue la maison. Mais Dreyan sentait son regard sur lui tandis qu'il regardait ce mur penché sous tous les angles pour essayer en un de voir le problème et en deux de le résoudre. C'était un peu gênant.

Dreyan fit tourner la maison pour être plus à son aise et redressa le mur. Il branlait dès la base, ce n'était pas bon signe en soi, alors Dreyan tira dessus, sans forcer, et la paroi vint presque toute seule. Ainsi, il put voir la détérioration du bois. Le garçon n'aurait su en jurer mais il lui semblait que l'usure était trop marquée (ses propres maquettes n'étaient pas assez vieilles pour qu'il puisse se faire une idée de l'usure normale).*

La dame Héraut l'interrompit soudain dans ses réflexions. Dreyan leva les yeux vers elle, il l'avait presque oubliée.

« Shirryl est votre Compagnon ? » demanda-t-il en ne relevant que ce qui l'intéressait. Puis il ajouta, tout de même, avec les rudiments de politesse qu'on avait essayé de lui inculquer : « Dreyan Orthallen, dame Héraut. Mais je ne suis pas seigneur. » précisa-t-il avec un sourire sarcastique. « C'est vrai pour le tour à dos de Compagnon ? »

Tout élève ingénieur qu'il était, Dreyan n'en était pas moins un jeune adolescent encore farci de rêves d'enfants. Et qu'y a-t-il de plus onirique qu'un Compagnon ?



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*La joueuse présente ses excuses à tous les maquettistes et architectes qui pourraient lire ces lignes : elle n'y connait rien, elle essaye juste de faire semblant de savoir ce qu'elle fait ^^

Héraut Méra

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #4 le: 28 novembre 2016, 11:13:16 »
«Oui, certainement. Mais chaque Héraut, surtout ceux qui passent leur vie sur le terrain, apprend la base, ou plutôt le minimum vital, du bricolage.»

Enfin, ils apprenaient surtout à retaper grossièrement les relais, à entretenir leur sellerie ou à fabriquer quelques objets basiques. Mais c'était suffisant pour savoir qu'on ne plantait pas à un clou dans une planche aussi fine.

Le jeune homme, totalement oublieux du monde qui l'entourait, se concentra sur la maisonnette en silence. Il l'observait sous toutes les coutures, testait la solidité, l'équilibre. Pendant ce temps, Méra se torturait les méninges pour l'identifier. Quand elle lui adressa à nouveau la parole, il sembla brièvement désorienté, comme s'il avait déjà totalement oublié qui elle était. Il sembla répondre à son intervention à rebours, parlant d'abord de Shirryl.

«Oui, Shirryl est mon Compagnon.»

Il prit ensuite la peine se présenter, d'une mauvaise grâce manifeste. Orthallen. Depuis quand cette vieille et noble famille produisait-elle des rejetons aussi peu... diplomatiques?

«Pas encore. Tu es noble, même si tu fais de ton mieux pour le cacher.»

Car c'était manifeste que Dreyan faisait tout pour ne pas avoir l'air noble. Sauf qu'il était très difficile de se débarrasser des habitudes acquises enfants. Un bleu non noble, même enthousiaste, n'aurait pas osé prendre d'autorité la maquette pour l'observer. Il l'aurait demandé, ce serait assuré qu'il avait la permission.

Puis le chenapan revint sur sa promesse à elle de l'emmener en balade sur Shirryl.

«Oui. Tu as déjà entendu parler d'un Héraut qui ment?»

:... à part Wylan.:
:J'allais le dire.:


«Que ferais-tu pour cette maison? Si tant est que tu aies la moindre idée de ce qu'il faut faire.»


Spoiler: montrer
Faudra remédier vite à ça, si tu veux rester crédible: p


Dreyan Orthallen

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #5 le: 29 novembre 2016, 07:45:46 »
Shyrril était donc bien le Compagnon de la dame. Et les yeux de Dreyan pétillèrent à l'idée de pouvoir ne serait-ce que monter simplement sur le dos de l'équidé blanc, un de ceux qui faisaient la renommée de Valdemar, et les rêves des enfants.

Tenant la fine planche entre ses mains, Dreyan en tripotait la base trop flexible à son goût tendit qu'il se faisait disséquer par la dame Blanche qui lui faisait face. Pourquoi les Hrauts étaient-ils si clairvoyants ? Bon, d'accord, c'était mieux pour faire tenir le royaume, mais Dreyan aurait préféré qu'elle ne mette pas le doigt sur son « secret ». Elle l'avait percé à jour si facilement que s'en était vexant. Était-il trop nul ou bien elle trop douée ? Probablement les deux. Son éducation et ses manières n'étaient pas vraiment comparables à celles des autres ingénieurs.

« D'accord, je vous le concède, j'ai du sang noble, mais ce n'est pas ma famille qui fait ce que je suis. »

Dreyan jeta un rapide coup d’œil alentour pour vérifier qu'aucun de ses camarades de classe n'était dans les parages. Un geste plutôt inutile d'ailleurs, puisque même si personne n'était là, cela finirait par se savoir. Les informations circulaient vite par ici, comme il l'avait déjà appris.

« Mon truc à moi, c'est le bricolage, justement. Tous mes camarades sont d'origine modeste, et je n'ai pas envie d'être différent d'eux. »

Il était fils de seigneur, d'accord, mais dans le domaine qui l'intéressait, ça changeait quoi ? La fortune de son père pouvait lui procurer les moyens d'apprendre et lui donner accès à bien des choses auxquelles ses camarades ne pouvaient prétendre aussi facilement, de cela il comptait profiter, mais ça s'arrêtait là. De toute façon, il n'hériterait de rien, avec deux frères aînés pour reprendre les affaires de la famille. Autant qu'il fasse ce qui lui plaisait. Était-ce mal ?

Et si les Hérauts étaient aussi droits qu'on le disait, en plus de ne pas mentir, comme le prétendit celle qui se trouvait face à Dreyan, alors elle ne lui mettrait pas de bâton dans les roues. Du moins, il l'espérait. Alors, pour le plaisir et aussi pour la promesse de monter à dos de Compagnon, il allait réparer cette maison. Le Héraut Méra pouvait compter sur Dreyan, même s'il était un Orthallen.

Et même si elle doutait de ses capacités. Mais il allait lui montrer de quel bois il était fait.

Cessant de tripoter la paroi flexible, il la posa sur la table et attrapa le toit pour vérifier une hypothèse qui lui était venu en voyant l'état de la base du mur. Il soupesa la toiture dans ses mains avant de le reposer.

« Pour commencer, je n'aurais pas construit un toit si lourd. Comment voulez-vous faire tenir ça sur un bois aussi fin ? »

Mais refaire un toit entier serait un peu long. Il y avait plus rapide, quoi que plus technique, pour permettre l'utilisation de la maison à nouveau sans avoir à la refaire.

« Il faut construire de nouveaux appuis pour répartir un peu mieux le poids du toit. Et remplacer ce mur, malheureusement, sinon même avec de l'aide il ne tiendra pas bien longtemps et il faudra à nouveau réparer. »

Mais il manquait quelque chose pour être vraiment efficace. Dreyan releva les yeux vers le Héraut :

« Vous avez des outils ? Les miens sont dans ma chambre. »

Héraut Méra

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #6 le: 03 décembre 2016, 20:30:09 »
Les yeux de Méra pétillèrent et elle retint un petit rire à l'aveu presque candide du jeune noble.

«Apprends déjà à parler plus... normalement. "Je vous le concède", rien que cette expression-là indique ton niveau social! Si tu veux te fondre dans la masse, essaie de faire des phrases plus courtes avec des mots plus courants. Pour quelqu'un comme moi, tu sonnes très sophistiqué. C'est pour ça qu'on te démasque aussi vite.»

C'était d'ailleurs souvent ce qui permettait de différencier rapidement un Héraut d'origine noble d'un Héraut venant d'un milieu plus modeste. Ça et l'accent. Quant on avait grandi à la campagne, il était parfois difficile de se débarrasser de ses tics de langage. Méra n'avait pas tellement d'accent. Mais sa très large palette de juron et d'expressions militaires la désignait immédiatement comme une roturière.

Le mini-ingénieur continua de tripoter la pauvre maison de poupée écroulée puis il posa son diagnostic.

«Tu sais, ça doit être la première maison de poupée que je tiens dans mes mains. Je n'ai absolument aucune idée de comment on les fabrique et des règles à suivre pour ça. Tu peux me raconter tout ce que tu veux, tout ce que je comprends, c'est blablabla.»

En effet, Méra n'avait jamais été très portée sur les activités dites féminines. Elle n'avait possédé qu'une unique poupée qui avait fini sa carrière de manière plus que prématurée quand la petite Méra avait découvert les joies des bousculades et des combats dans la boue. Quant aux maisons de poupées, ces objets avaient toujours été bien au-delà des moyens financiers de ses parents. C'était un objet bourgeois par excellence. Qui, en dehors des nobles, avait de l'argent à consacrer à quelque chose qu'aussi cher que futile?

«Des outils? J'ai de la colle avec moi. Sinon, si tu veux autre chose, je peux aller chercher des outils à la sellerie. Mais ta chambre n'est pas forcément beaucoup plus loin.»

Dreyan Orthallen

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #7 le: 11 décembre 2016, 18:41:01 »
La dame Héraut sembla se moquer de l'aveu de Dreyan. Le garçon en conçu une légère honte. Il n'avait vraiment pas été discret, démasqué si facilement, et il en rajoutait en plus. Ses manières, sa façon de parler, criaient sa haute naissance. Penaud, Dreyan résolu de remédier à ça. Même si tous ses camardes avaient dû comprendre depuis longtemps, à en juger par la réaction du Héraut Méra.

« Merci, j'essaierai. »

Heureusement que les choses n'en restèrent pas là. Dreyan se retrouvait dans son élément avec cette petite maison. Alors quand la dame Héraut lui demande comment il comptait s'y prendre, il en parla avec animation. Manifestement, cela ne disait rien à la dame.

« Croyez-vous que j'en ai plus que vous en ma possession, des maisons de poupée ? » lança-t-il avec un petit sourire par dessus l'objet incriminé. « Même si je dois avouer que j'ai regardé de près celle de ma sœur. »

Pourquoi elle lui avait demandé d'expliquer quoi faire si elle ne comprenait rien à ce qu'il disait ? Les Hérauts étaient vraiment des gens bizarres, songea Dreyan. Et comme en plus il n'y avait pas d'outils à disposition, il lui serait compliqué de réparer la maisonnette.

« Avec le matériel adéquat, une marque ou deux seront nécessaires. Je peux l'emmener dans ma chambre et vous l'apporter quand vous voudrez. J'imagine que vous avez mieux à faire que d'attendre ? »

Sans compter que ramener tout ce bazar dans sa chambre (sans oublier ses livres de cours) allait prendre du temps.

Héraut Méra

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #8 le: 14 décembre 2016, 13:15:46 »
«C'est déjà plus que moi. Moi j'ai deux frères... Aucune chance qu’eux aient possédé une maison de poupée. C'est la première que je tiens dans mes mains.»

Et à sa grande surprise, elle ne ressentait rien face à cet assemblage de bois et de tissus. Elle s'était attendu à éprouver une sorte d'envie diffuse, à rebours, comme l'écho d'un désir jamais avoué de la Méra enfant. Quelle petite fille n'avait pas un jour rêvé de posséder un tel objet? Et pourtant la fille de mercenaire ne s'était jamais intéressée aux poupées. Elle en avait bien possédé une, à une époque, pauvre chose délavée et maltraitée qu'elle avait fini par abandonner dans un coin. Mais cet objet n'avait jamais représenté pour elle autre chose qu'un jouet.

Le garçon proposa d'emmener la maison avec lui pour la réparer dans sa chambre, là où il aurait ses outils à disposition. Cela ne posait aucun problème à Méra. Elle avait son nom, et s'il oubliait de la lui ramener, elle pourrait se pointer à la porte de sa chambre pour lui tirer les oreilles (ce qui, visiblement, avait déjà été fait plus d'une fois).

«Honnêtement, je n'ai rien de très précis à faire pour le moment. Mais j'ai rendez-vous plus tard pour un entraînement privé» elle toussota pour appuyer le mot «avec le nouveau maître d'armes... donc cela dépend du temps que tu mets. Tu peux venir me chercher dans ma chambre si tu veux. Si tu dis que tu as accompli une tâche pour moi, on te laissera passer. Si tant est que qui que ce soit se soucie de te voir déambuler dans l'Aile des Hérauts.»

Elle regarda le garçon de haut en bas et esquissa un sourire amusé.


«Mais comment comptes-tu transporter ça? C'est plus lourd que ça en a l'air. Si tu regardes le socle, tu verras qu'il est lesté, sans doute pour empêcher qu'elle ne bascule en arrière.»

Elle se leva.

«Je vais demander à un page de t'aider. À deux crevettes, vous devriez y arriver. On se revoit tout à l'heure alors.»

Elle sortit de la pièce d'un pas vif et quelques instants après, un jeune garçon en livrée vint proposer son aide à Deryan.

Spoiler: montrer
Je te laisse faire l'ellipse. On continue ici ou dans l'aile des Hérauts?

Héraut Méra

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Re : Maçons du cœur
« Réponse #9 le: 24 décembre 2016, 11:05:46 »
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