Traînée presque de force par Gwydion, Mina fut presque transportée vers un lit somme toute confortable, où elle s'étala en poussant un soupir de soulagement et de douleur à la fois. Jamais plus elle ne se lèverai de ce lit elle en était persuadée.
A travers ses yeux mi-clos et une vue double due à la fièvre, elle vit le guérisseur, un homme, et malgré son état, se tendit.
Un homme allait la toucher, un homme inconnu, rien que l'idée lui était difficilement acceptable!
Parler télépathiquement avec Kun' lui était moins difficile que d'ouvrir la bouche, alors elle essaya:
Transmet-lui mon nom et ma fonction s'il te plait, mais demande lui de ne pas me toucher.
Kun' leva la gueule avec une expression outragée:
C'est hors de question, tu es très malade, tu dois être soigné, cet homme est bon, je le sens, il ne te fera pas de mal, et arrête d'essayer de me parler, tu gaspilles le peu d'énergie qu'il te reste!
Bougon, il se concentra tout de même sur le Guérisseur pour lui dire par télépathie:
Elle s'appelle Irmingarde, elle est la Chef des Pages au Palais.
Ereintée par cet effort, Mina commença à fermer les yeux sans arriver à trouver le sommeil. Peut-être s'il pensait qu'elle dormait ne la toucherait-il pas?
Vain espoir, Oesope commença à faire courir ses doigts sur son corps, lui rappelant tant de souvenirs désagréables qu'elle trouva la force de se cambrer encore. Cela ne dura pas longtemps, mais Irmingarde était au bord du supplice, et Kun' qui lui hurlait dans sa tête de se laisser faire sagement!
Mais le guérisseur fila vite vers une autre arrivée, une jeune femme en fauteuil que Mina avait croisé quelques fois dans les couloirs. Elle semblait souffrir autant qu'elle sinon plus.
Sans vraiment tout suivre, elle se retrouva avec un gobelet dans les mains dont l'odeur lui fit froncer le nez. Elle ne pourrai jamais avaler ça, sinon elle le vomirait sur Oesope!
Puis un autre homme arriva, porteur des mêmes maux. Mina commença à s'inquiéter. Qu'avaient-ils donc tous soudainement? Elle avait entendue parler de la maladie des compagnons des Héraults et eut soudainement peur que cela puisse atteindre les humains.
Pourtant, quand elle entendit le Guérisseur se plaindre de l'étrange petit animal du bleu, elle trouva la force de parler d'un ton suppliant:
- Ne faites pas sortir Kun', ce n'est pas un simple animal, j'ai besoin de lui avec moi.
Elle laissa tomber sa main droite pour sentir sa fourrure sous ses doigts. Cette fourrure qui l'avait tant réconfortée autrefois semblait pourtant inefficace devant sa maladie.
Une autre dame entra soudain, une haute noble, même amoindri on sentait la noblesse dans tous ses faits et gestes.
Essayant d'ignorer tout ce monde, elle but une gorgée du liquide et grimaça en sentant le liquide sucré couler dans sa gorge. Une violente toux la prit et elle ne put boire le reste, elle en aurait été incapable de toute façon.
Elle essaya de poser le verre sur une surface quelconque mais il se renversa au sol.
La chaleur était insupportable. Sa peau collait à sa robe de nuit, trempée, elle aurait rêvé l'enlever, mais un coup d'oeil douloureux lui apprit qu'il n'y avait que des hommes. Impossible pour elle de faire une chose pareille.
Elle essaya juste de respirer plus fort pour se ventiler, toussant entre chaque respiration, et à sa plus grande honte, gémit.