Auteur Sujet: Noyer sa joie  (Lu 4859 fois)

Héraut Méra

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Noyer sa joie
« le: 24 mars 2020, 14:49:02 »
1ère décade d'été 1485 - grand bassin

Cette fois, ça y était. Shirryl était enceinte, Maria venait tout juste de lui confirmer la chose. Le Compagnon était plus que ravi. Méra pas du tout. Elle n'avait jamais été favorable à ce projet en premier lieu et maintenant qu'il se concrétisait, elle en voulait à Shirryl de lui infliger cette nouvelle lubie. Mais, bien décidée à ne pas gâcher le bonheur de son Compagnon chéri, elle avait choisi de remonter ses barrières le temps de digérer la nouvelle.

Armée d'une bouteille volée chez Wylan, elle se rendit à la Mini-vallée, avec pour projet de s'enivrer et de profiter de l'eau chaude en paix. En effet, à cette heure, les bassins étaient vides. Elle avait les lieux pour elle.

Elle se glissa dans l'eau à grand renfort d'éclaboussure et fit quelques brasses. Puis elle revint s'installer au bord, dans un coin joliment aménagé pour les conversations intimes. Elle se saisit de sa bouteille, stratégiquement posée sur le rebord du bassin et prit une large gorgée l'alcool. Rien ne valait une eau-de-vie Greenfield pour oublier ses problèmes!

Elle se sentit vite plus détendue, et se mit à jouer seule dans l'eau, comme une gamine. Elle fit des exercices d'apnée, s'amusa à sauter depuis le rebord. Elle se prit à chanter à tue-tête des chansons de sa région natale. Elle eût soudainement le mal du pays et eut envie de courir se blottir dans les bras de sa mère.

*Heureusement que Shirryl ne peut pas m'entendre... j'aurais honte d'avoir de telles pensées en sa présence.*

Elle entonna, cette fois-ci volontairement, un air de son enfance qui lui donna envie de pleurer. Elle tenta de faire passer sa mélancolie d'une grande gorgée d'eau-de-vie, mais rien n'y faisait, les larmes continuaient de couler. Elle se sentait affreusement seule, mais en même temps, elle n'avait pas envie de parler à Shirryl. Pas encore. Pas tant qu'elle ne pourrait pas être sincèrement heureuse pour le Compagnon.
« Modifié: 24 mars 2020, 14:54:08 par Héraut Méra »

Molly

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #1 le: 24 mars 2020, 19:17:18 »
 La journée était belle. Très belle. Et il avait fallu se montrer, encore, et toujours. La vie n’était pas simple quand on était devenu la coqueluche de la haute. Mais parfois… Je dis bien parfois, car ce n’était pas souvent le cas, le calme de sa tour lui manquait.

Molly se souvenait de la vallée, et ses bassins, de ce lieu qui à cette heure, serait sûrement des plus calmes. Elle avait donc décidé d’aller sur place, Kis’trach sur ses épaules sautillait déjà d’impatience à l’idée de bouger un peu, lui aussi souffrait de l’enfermement dans la chambre de la barde.

Le lac était là devant elle, Molly ne prit même pas le temps de vérifier si quelqu’un y était déjà, elle se déshabilla, laissant sa longue robe rouge pendue à un arbre proche. D’un autre côté, elle n’était pas femme à avoir trop de pudeur, et elle était encore très fière de sa silhouette. Kis’trach s’éloigna pour fureter, ce qui finalement, reste logique pour un furet.

Molly plongea dans l’eau. Cela faisait un bien fou, retrouver ce contact avec l’extérieur, avec la nature. S’allongeant sur le dos, elle se laissa flotter pour profiter des oiseaux, du clapotis de l’eau.
De cette musique naturelle qu’elle aimait tant, plus belle des sources d’inspiration pour un barde. La musicalité, ce calme qui s’en dégageait, cette ballade tendre d’une nature accomplie.

Quelqu’un !
Je sais.


Kis’trach ne se trompait pas, et Molly le savait déjà. Dans sa méditation une mélodie résonnait, dissonante, une mélodie qui tranchait avec la quiétude du lieu, les yeux ouverts, elle écoutait. Ca ne venait pas d’elle, ce n’était pas son imagination fertile non… Une personne chantait. Et foi de barde ce n’était pas joyeux... Mon dieu que de tristesse.

Reprenant la nage elle se rapprocha du lieu de la mélodie, une jeune femme, était là, une bouteille à la main, on aurait dit une enfant perdue, un peu seule, et surtout très triste.

Elle se rapprocha encore, laissant l’eau jusqu’à la naissance de sa poitrine, elle se para de son plus franc sourire.

- Ma chère, votre chant transpire la tristesse. Navrée de vous déranger. Je ne pensais pas trouver quelqu’un ici, Molly, barde, pour vous servir.

Le furet s’empressa d’aprocher de Mera pour la renifler

-Et ce curieux c’est Kis’trach, je tiens à m’excuser pour lui sa… Version de l’intimité est très personnel. Je tiens aussi à m’excuser de vous déranger, mais votre chanson m’a… Attirée jusqu’à vous.
 

Héraut Méra

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #2 le: 25 mars 2020, 07:54:30 »
Surprise en plein moment de faiblesse, Méra faillit s'étrangler en buvant. Heureusement pour elle, elle n'avait jamais été du genre à rougir, ce qui facilitait les choses, quand on avait un rôle à tenir. En l'occurrence celui d'une femme toujours sûre d'elle-même. Elle sentit néanmoins la gêne l'envahir, moins parce qu'elle se saoûlait dans les bains que parce qu'une Barde l'avait entendu chanter. Non qu'elle ait honte de sa voix - elle chantait juste et son timbre légèrement voilé était même plutôt agréable, selon ses compagnons -  mais sa petite chansonnette devait paraître ridicule aux oreilles d'une Barde.

«Je crois que la tristesse vient de la chanteuse plus que de la chanson elle-même. C'est un air plutôt mélancolique, mais vu mon humeur, j'ai dû le transformer en quelque chose d'infiniment tragique.» Elle eut un petit rire forcé. «Qu'est-ce que vous voulez, on ne se refait pas! Les Hérauts adorent se compliquer la vie en s'inventant de problèmes tragiques!»

Elle n'avait pas de problème avec les animaux, même si elle ne comprenait pas l'intérêt d'avoir pour camarade quelqu'un qui ne pouvait ni vous comprendre, ni vous répondre. L'animal s'intéressa ensuite à la bouteille de liqueur. Méra, inquiète que celui-ci la renverse, l'attrapa d'un geste un peu brouillon.

«Pas touche! Ce serait dommage de renverser ça. Déjà que Wylan va m'étriper parce que je l'ai piquée dans sa chambre, alors au moins que j'en profite jusqu'à la dernière goutte!»

Elle n'était pas ivre - elle n'avait pas assez bu pour cela - mais l'alcool renforçait sa tendance naturelle à dire tout ce qui lui passait par la tête. Et plus encore.

«Et vos élèves doivent être sacrément médiocre si une chanson de pêcheuse peut vous attirer jusqu'à moi. Mhhh... je me demande si cette chanson ferait un bon appeau à Barde. Je devrais peut-être essayer la prochaine fois que je me balade dans vos locaux. Enfin... pas la prochaine fois... pour le moment ma couche est bien occupée.»

 Et elle n'avait aucune intention de tromper Jarhindel. Non qu'elle se soit privé de le faire dans le passé, avec d'autres amants. Mais le rethwellanais avait de sacrés atouts pour la retenir. Et des méthodes sans pareil pour qu'elle ne puisse pas l'oublier.

Elle gloussa quand elle réalisa qu'elle avait encore sur la nuque et les épaules les marques de leurs précédents ébats. Cette pensée la ramena à Shirryl, et à sa grossesse. Elle poussa un soupir interminable avant de boire une nouvelle gorgée.

«Vous en voulez, au fait?»

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #3 le: 25 mars 2020, 08:50:36 »
Un claquement de langue sonore et Kis’trach s’éloigna de Mera, pour retourner fureter dans les bosquets non loin.

Quant à la proposition de Mera… Elle avait plus l’habitude de boire dans des verres, voir des flutes, que directement à la bouteille. Il lui était arrivé de boire dans des choppes. Mais boire à la bouteille, elle n’avait pas dû le faire depuis son adolescence lorsqu’elle s’enivrait dans des lieux louches quand son vieux maître dormait. Cependant comme on disait « chez le Héraut, fais comme le Héraut »

- Avec plaisir. Il faudrait être folle pour ne pas accepter une bouteille de Wylan. C’était ma plus grande attente lorsqu’il venait à ma demeure… Avait-il pensé à moi, et m’avait-il rapporté de quoi boire.

Elle s’approcha de Mera, et pris la bouteille tendue. Comme toujours la gorgée de liqueur était un délice. Mais on ne pouvait attendre que ça du domaine Greenfield. Elle rendit son bien à Mera avant de poursuivre

- Les élèves ne sont pas médiocres, enfin pour être honnête ils ne sont pas tous fabuleux non plus, et vous avez certes un joli timbre de voix mais c’est plutôt… L’aura de votre mélodie qui m’a attirée. elle adressa un clin d’œil à la jeune femme Et puis soyons franche, si un jour vous décidez d’apporter du barde à votre parure de lit, pas besoin d’un appeau, il suffira juste de siffler. Je suis persuadé qu’une dizaine de volontaires se pressera à votre porte.

Elle laissa planner le silence un instant.

- Ecoutez. La nature ici est pure. Il n’y a rien de discordant dans son chant. Chaque note jouée est une harmonie parfaite. C’est pour ça que je viens ici, m’éloigner du bruit strident, et parfois envahissant de Haven pour me ressourcer auprès de la première musique qui ait existé en ce monde. Mais au milieu de cette harmonie reposante j’ai entendu, un air discordant. Votre chanson. Et c’est cela qui m’a attiré. Ce chant… Il laissait transpirer vos émotions, vous sembliez… elle fixa son regard émeraude sur Mera Vous sembliez si seule… Profondément bouleversée par je ne sais quoi, que je n’ai pu m’empêcher de venir vous voir.

Son regard se plongea de nouveau dans l’eau et elle se mit à rire doucement.

- Désolée.. Je vais sûrement trop loin vous désiriez sûrement vous retrouvez seule, et me voilà qui radote et vous importune, en empiétant sur votre vie privée. Je peux vous laissez si vous préférez ?

Héraut Méra

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #4 le: 25 mars 2020, 13:33:52 »
«Ah... évidemment. Mais je pensais que les Bardes avaient des goûts plus raffinés. Wylan, c'est clairement pas le dessus du panier! »

Méra charria souvent son ancien mentor, mais elle éprouva pour lui beaucoup de tendresse. Tendresse qu'elle planquait soigneusement sous une certaine épaisseur de moqueries et de sarcasmes. Wylan n'avait clairement pas besoin de le savoir!

La vieille Barde avait le compliment facile. C'était un trait courant, chez eux. Évidemment, le premier prix revenait à Keldran... ou à Firen. Et Noam ne devait pas être loin derrière, il avait clairement raté sa vocation.

«Ha ha, vous avez sans doute raison. Mais franchement, les Bardes, c'est trop compliqué pour moi. Je préfère les gens qui disent ce qu'ils pensent comme ils le pensent. S'il faut deux chansons pour simplement demander "es-tu disponible?", je vois pas l'intérêt.»

Elle caricaturait un peu. Mais elle gardait un souvenir plutôt blasé de ses quelques amants Bardes. Ils étaient bien trop attachés à la forme et trop peu au fond, alors qu'elle-même était dramatiquement directe.

Elle profita du silence bienvenu et but encore, battant mollement des jambes pour faire quelque chose. L'intervention de la Barde l'irrita un peu, puis elle réalisa qu'en venant ici, elle cherchait, malgré ses dires, un peu de compagnie.

«Profondément bouleversée... c'est peut-être un peu trop mélo pour moi. Secouée, oui, chamboulée, peut-être, paumée, certainement.» Elle haussa les épaules. «Et je suis seule parce que je l'ai choisi, finalement. Se couper de son Compagnon, c'est forcément volontaire. » Elle prit une gorgée d'alcool avant de tendre à nouveau sa bouteille. «C'est juste que j'ai besoin d'un peu de temps. Ma Shirryl est enceinte et moi... moi ça m'emmerde. Enfin... elle le voulait ce petit, c'est même pour ça qu'on est en ville, parce que sinon, on est pas du genre à rester en place. Et c'est plutôt sympa ici, j'aime bien donner des cours. Et y a les avantages en nature...Ils en valent la peine. Franchement, j'ai rarement vu un mec aussi bien foutu que Jarhindel, et j'en ai fréquenté, des guerriers. Vous devriez voir ce dos, mais ce dos... et cette grâce virile quand il se bat!»

Molly

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #5 le: 25 mars 2020, 14:12:25 »
- Ho vous savez, je n’ai pas vraiment choisi Wylan, on me l’a plutôt imposé. Mais sa compagnie pouvait être agréable. Et franchement… Rien que pour ses alcools il est intéressant de le connaitre !

Quant au reste Molly se mit à rire.

- Le problème des jeunes bardes. Il est vrai qu’à votre âge vous ne cherchez pas du côté des plus anciens, mais en général avec l’âge on apprend vite qu’on n’a pas le temps d’écrire une ballade pour finir dans un lit. Et que tourner autour du pot, n’a jamais accru le plaisir bien au contraire. C’est le pot le plaisir.

Elle aimait le jeu, elle aimait la chasse, elle aimait la séduction ce qui en découlait. Mais si Molly voulait du sexe, et juste du sexe, elle n’allait pas passer 4 heures à expliquer à son ou sa, partenaire, comment il fallait s’y prendre. C’était oui, ou c’était non. Point.

Molly prit la bouteille et en bu à son tour une gorgée. Il est vrai qu’elle pensait rarement (voir pas du tout) aux grossesses des compagnons, voilà bien quelque chose que peu de personne avait en tête, elle avait, par contre, côtoyé assez de Héraut pour connaitre le lien qui les unissaient à eux. Elle n’avait donc forcément jamais imaginé l’impact que cela pouvait avoir sur les Héraut. Mera déballé son sac, sûrement (certainement même) aidé par l’alcool. Et Molly la laissa faire. Cependant la remarque sur le dos de son amant la fit rire.

- Son dos ? J’avoue qu’en général mon regard se pose plus bas. Il m’est difficile de résister à une paire de fesses musclées. Comme une friandise du soir, avant d’aller se coucher… J’ai croisé quelques paires au palais qui feraient un excellent dessert si vous voulez mon avis.

Elle rendit la bouteille à Mera avant de continuer.

- Pas besoin d’être devin pour se rendre compte que la grossesse de votre compagnon ne vous emplit visiblement pas de joie. J’avoue que ce n’est pas vraiment un sujet que je connais bien, forcément. Et même si vous avez trouvé de quoi vous amuser ici, et il faudra d’ailleurs que vous m’en disiez plus sur ce dos et son propriétaire, ça ne semble pas vous convenir. En avez-vous parlé à… Shirryl c’est ça ? Je ne suis pas une spécialiste des compagnons, mais je peux toujours vous écouter et vous aider du mieux que je peux. Promis, je n’en ferais pas une ballade ! Et puis après tout, quoi de mieux qu'une oreille qui n'a aucun jugement sur le sujet, pour déballer ce qu'on a sur le coeur ?

Héraut Méra

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #6 le: 25 mars 2020, 19:08:52 »
«Moui. Je connais un sacré contre exemple à votre généralisation. Firen. D'après ce que je sais, il a la maturité émotionnelle d'une pucelle de quinze ans.»

Et elle se trouvait généreuse. Ce Barde laissait sur son passage une telle quantité de drames et de coeurs brisés qu'il en était devenu légendaire. Il devait être sa source principale d'inspiration pour les chansons tragiques.

Méra ne pouvait qu'approuver le commentaire de Molly sur les fesses du Palais et sur leurs propriétaires. Mais depuis qu'elle avait mis le grappin sur Jarhindel, elle avait passablement arrêté de contempler le paysage.

«Certes, j'adore les fesses. Mais le dos de Jarhindel... ces muscles qui saillent, les gouttes de sueur qui roulent et tracent un chemin, la peau bronzée qui luit sous le soleil.»

Elle eut un sourire gourmand. Elle était très amoureuse du maître d'armes, et à la surprise générale, leur couple semblait parti pour durer. En tout cas tant qu'elle resterait à Haven.

«Je... non, je suis contente. Enfin, j'aimerais l'être, vraiment. Et je devrais. Mais... mais moi je n'étais pas d'accord. Je n'ai pas envie que...  j'ai honte. Sérieusement c'est honteux.» Elle reprit une large goulée d'alcool. «J'ai pas envie que Shirryl ait quelqu'un d'autre que moi dans sa vie... quelqu'un de plus important. Je sais... c'est ridicule. Je me comporte comme une gamine.» Elle prit conscience que sa voix sonnait bizarrement. L'alcool commençait à lui monter à la tête. «Je suis simplement jalouse à l'idée que quelqu'un puisse accaparer l'attention de ma meilleure amie.»

Molly

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #7 le: 25 mars 2020, 20:04:58 »
- Oui alors après, y’a toujours des cas un peu particulier.. Firen est…. Un de ces cas dirons-nous. Mais ne mettons pas tous les bardes dans le même luth s’il vous plait.

La description de l’amant, il est vrai ouvrait l’appétit. Et elle n’aurait pas eu plus de self-control, on aurait presque pu la surprendre à se mordre la lèvre inférieure. Mais Molly avait bien trop d’amour propre, pour tenter quoique ce soit avec le goûter d’une autre. Elle se contenterait des descriptions croustillantes.

Cependant le reste de la conversation était bien plus sérieux.

– Humm je vois…

La jalousie était un sentiment terrible. Ça rongeait de l’intérieur, sans qu’on puisse en parler. Surtout pour des personnes habituées à être fortes. C’était un aveu de faiblesse.

- Le lien qui existe entre Compagnon et Héraut est incomparable. Il va au-delà de ce que tout un chacun peut vivre, sans parler des liés pour la vie, mais ces gens-là sont.. Particuliers dirons-nous. Bref, il m’est difficile il est vrai de vous aider par rapport à ce lien. Mais par contre, en tant que Barde, j’en connais un rayon sur la jalousie et ses ravages.

L’arrivée d’un nouveau-né était toujours compliquée au sein d’un couple, d’une amitié, et visiblement aussi d’une relation entre un Héraut et son compagnon.

- A vous entendre j’ai l’impression que vous n’aimez pas vraiment être ici, que vous êtes plutôt du genre à vadrouiller, vous promener, et que ce « confinement forcé », même si il a certains avantages comme le dos saillant dont vous me reparlerez plus tard, et j’y tiens, elle lança un clin d’œil à Mera vous pèse assez pour accentuer le sentiment que vous avez. Et il ne faut surtout pas en avoir honte, avoir peur de perdre un proche, compagnon ou autre, est un sentiment normal, humain, et tout héraut que vous êtes, vous n’en restez pas moins humaine. Mais si vous n’abordez pas le sujet avec elle, c’est là que le malheur arrive. Elle ne comprendra pas quand vous ne vous réjouirez pas pour la naissance, elle sentira forcément ce truc qui vous retient, ou pire, elle saura que vous lui cachez quelque chose. Elle ne comprendra pas pourquoi vous venez moins la voir quand elle est avec son petit, et elle pourrait s’éloigner de vous, plus que vous ne le désiriez vraiment.

Fondamentalement une relation, restait une relation. Qu’elle soit entre humain, compagnon, kyree ou que sais-je. La jalousie était normale, et Molly avait assez souvent vu ce sentiment détruire des amitiés, voir même des couples.

- Bon l’exercice que je vais vous proposer va être compliqué.. Vous êtes prête

Molly se déplaça dans l’eau pour faire face à Mera, elle planta son regard dans le sien.

– Imaginez que je suis Shirryl, j’ai une belle crinière – ce qui est déjà le cas soit dit en passant – une longue queue, et le poil soyeux. Allez-y ! Balancez-moi tout ce que vous voudriez lui dire !

Il y avait de fortes chances que sa compagne de discussion ne réponde pas à son jeu. Mais au vu de l’alcool ingurgitée, pourquoi ne pas essayer ! 

Héraut Méra

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #8 le: 27 mars 2020, 08:27:24 »
«C'est pas que je n'aime pas être ici... mais je serais bien plus utile ailleurs. Je suis une Héraut de terrain. J'ai servi pendant la guerre, j'étais éclaireuse. J'ai vécu la plus grande partie de ma carrière de Héraut dans les casernes, les forts, les postes avancés. Et Shirryl sait que notre place est ailleurs. Alors je ne comprends pas... Enfin, je sais bien que les Compagnons doivent pouliner. Mais il y a bien assez de Compagnons de Hérauts stationnés à Haven qui peuvent le faire.» Elle frappa l'eau, provoquant une gerbe qui éclaboussa les alentours. «J'aime bien ce que je fais ici. C'était pas mon rêve d'enseigner à des gamins à tenir une épée, mais je crois que je suis pas trop mauvaise. Et il y a Jar... J'en viens presque parfois à me dire qu'après la grossesse, je pourrais rester à Haven...»

Et cette pensée la mettait terriblement mal à l'aise. Elle n'était pas censée rêver d'une petite vie tranquille avec son amoureux. Elle avait besoin de grands espaces, de liberté, de combats, de sang. Elle était une Héraut de terrain, une farouche guerrière, une éclaireuse émérite. La vie casanière n'était pas faite pour elle. Vraiment pas. Et elle en voulait à Shirryl de l'avoir forcée à essayer cette vie qui ne lui convenait pas - elle en était certaine - , mais qui était terriblement attirante. Elle s'en voulait d'avoir des désirs si peu en accord avec sa nature ou sa mission. Et quelles chances avait son couple de tenir sur la durée? À peu près aucune, si elle en croyait ses expériences passées. Et une fois son idylle avec Jarhindel terminée, vivre à Haven lui serait simplement intolérable. Si cela arrivait avant que Shirryl ne puisse repartir, sa vie serait un véritable enfer.

Le problème était donc moins la jalousie qu'elle éprouvait envers le poulain que l'angoisse que lui causait la situation tout entière.

«Je sais que d'ici la naissance, je serai aussi enthousiaste qu'elle. C'est juste... aujourd'hui je ne suis pas encore prête à l'être. Il me faut un peu de temps. Et me lamenter comme une vieille ivrogne devrait m'aider. Je crois.» Elle but à nouveau. Le niveau de la bouteille avait bien baissé. «Et elle sait. Elle a compris. Elle m'a laissé m'isoler sans rien dire, sans me retenir. Ma Shirryl, elle me connait bien.»

Et c'était ça qui rendait la situation si diablement compliquée. Méra en voulait à Shirryl, mais ne pouvait se passer d'elle. Et elle s'en voulait bien plus d'apprécier sa vie à Haven.

La Barde semblait bien décidée à aider, et Méra ne put s'empêcher de la dévisager, perplexe, quand elle lui proposa un exercice.

«Ça va pas marcher, votre exercice. Je ne parle jamais vocalement à Shirryl. En plus, c'est pas comme si on s'était pas disputé plein de fois sur le sujet. Elle connait le problème... et elle m'a dit qu'il fallait que je mûrisse un peu. Le pire, c'est que je sais qu'elle a raison. Tout le monde sait que le Héraut Méra est une grande gueule, pas très responsable, qui ne pense qu'à se battre et à baiser. Il faudrait peut-être que je grandisse.» Elle haussa les épaules. «Mais ça me fait chier de devenir comme tous ces Hérauts drapés dans leur propre importance, qui pensent que le moindre de leurs actes est vital pour le royaume. Je sais ce que j'ai accompli pour mon pays, je n'ai pas besoin de le rappeler à tout le monde tout le temps. Et où est le souci, si j'aime rire et plaisanter? Shirryl, ça l'a jamais dérangée. On a toujours été deux grandes gamines...Mais maintenant ça va être une vraie "adulte", et moi...»

Elle soupira.
« Modifié: 29 mars 2020, 08:48:59 par Héraut Méra »

Molly

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #9 le: 27 mars 2020, 09:53:46 »
Ainsi ce qui la troublée c’était le passage à l’âge « adulte » comme on disait si bien. L’arrivée d’un enfant, qu’il soit poulain, ou humain, changé toujours la donne. Et certainement encore plus dans un lien comme celui des compagnons et de leur Héraut, Molly en était persuadé.

Molly connaissait que trop bien la peur de rester enfermée dans un carcan qui n’était pas le sien. D’être bridée dans sa liberté, de devoir jouer un rôle, et que celui-ci soit toujours le même. 

– Se lamenter ma chère, n’aide qu’à avoir des rides supplémentaires, pas à affronter ses problèmes. Et l’alcool bien que meilleur des délices n’en est pas moins très mauvais conseiller.

Mains sur les hanches, elle afficha une mine boudeuse quand Méra refusa son jeu de rôle. Après tout, elle était certaine qu’elle aurait été un excellent compagnon. Et y’a quelques Héraut par qui elle aurait apprécié être chevauchée. Un sourire s’étala sur ses lèvres avant de disparaitre. Elle penserait à eux plus tard, pour l’instant il fallait revenir à la discussion présente.

Molly poussa un soupir, avant de venir se poser contre le rebord du lac, elle regarda ses pieds flotter un instant, profitant simplement de l’eau sur elle.

- Vous avez peur de vous perdre vous. Je comprends ça. De vous perdre vous, et ce qui fait votre particularité. Mais sur le fond… Est-ce vraiment le cas ? Regardez-vous. Vous jouez dans l’eau, en buvant comme un trou à discuter avec une inconnue complétement nue au bord d’un lac. Je pense qu’on est loin de l’âge adulte en termes d’activité.

Elle leva les yeux au ciel, cette envie de liberté, d’être ce qu’on veut, Molly ne la connaissait que trop bien, mais il y avait souvent un écart entre la réalité et ce qu’on désirait.

- Ce serait vous mentir que de dire que rien ne changera. Cela changera forcément. Pourquoi ne pas juste… Profiter ? Profiter du corps de votre bel étalon, profiter de la joie de votre compagnon, profiter d’être ici pour faire tout ce que vous n’avez pas eu le temps de faire, ou tout ce que vous auriez rêvé de faire mais qui a été empêché par votre éloignement. La vie n’est pas une route droite, dans laquelle on file d’un point A à un point B sans jamais de détour. C’est un chemin champêtre avec des arrêts, des pauses, des moments où on s’assoit un peu sur le bord, juste pour renifler une fleur ou regarder des écureuils copuler. Bref…. Vous êtes loin de la fin de votre chemin, vous êtes juste sur une de ces pauses.

Son regard emeraude se braqua de nouveau sur la jeune femme.

- Et puis une pause qui peut s’avérer magnifique. Rendez-vous compte, vous allez être… alors là… ça posait une colle à Molly … Ha bha je n’ai aucune idée de comment on peut appeler le héraut d’un compagnon par rapport à son petit. Tata ? Cousine ? Grand-mère ? Bref, vous allez vivre peut-être une des plus belles choses, avec la personne qui vous connait le mieux sur cette planète. elle lança à Méra un sourire espiègle et ... Tiens-je ne connais pas votre prénom… Pas grave continuons : et Héraut de Shirryl, mûrir ne veut pas dire grandir ! On peut être mûr sans forcément devenir une adulte coincée, qui ne sait pas s’amuser et qui ne profite pas de la vie. Être mûr c’est savoir que parfois il faut faire des sacrifices, être un grand enfant, c’est réussir à y trouver un truc pour s’amuser.

Héraut Méra

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #10 le: 27 mars 2020, 17:15:26 »
«Des rides?» Elle éclata de rire. «Je me suis jamais intéressée à ça. Je ne suis pas une poupée noble. J'ai des problèmes plus importants dans la vie.»

Méra n'avait jamais été très soucieuse de son apparence. Ou plutôt, elle acceptait son corps tel qu'il était. Ses cheveux étaient sa seule source de vanité et elle en prenait grand soin. Elle aimait les entretenir et les coiffer. Mais les rides ne faisaient vraiment pas partie de ses préoccupations.

Le commentaire de Molly sur la puérilité de son attitude la laisse perplexe.
 
«Alors si vous avez déjà croisé des gamins qui se bourrent la gueule dans un bassin d'eau, faudra me les présenter, parce que clairement, j'en ai jamais rencontré!»

Elle n'étais pas sûre de très bien comprendre où la Barde voulait en venir - elle commençait à être sacrément éméchée - mais elle avait la sensation que son discours n'avait pas beaucoup de sens. Ou plutôt que la Barde se donnait des airs de grand-maman sage qui tranchaient nettement avec son apparence.

«Je n'ai jamais dit que j'étais à la fin du chemin... Et c'est pas du changement dont j'ai peur, mais justement que plus rien ne change et que je reste coincée ici.» Elle battit des jambes, troublant la tranquillité du bassin. «Et ma relation avec Shirryl ne va pas vraiment changer, enfin, je ne crois pas. Ce n'est pas la première à avoir un poulain, et je n'ai jamais entendu que ça change vraiment la relation entre le Héraut et le Compagnon.»

Méra n'était pas encore assez saoule ne pas se rendre compte qu'elle n'était plus très cohérente. Mais c'était si difficile de mettre des mots sur ses émotions!

«Euh... je ne serai rien du tout, en fait. Un poulain de Compagnon, dès que... enfin... assez rapidement ça devient une personne totalement indépendante.» Elle soupira. «Et par vraie adulte, je voulais dire une vraie "femme", vous savez, avec des gosses. Chez les Hérauts, ils sont pas chiants, avec ça, mais reste que y a plein de gens qui ont l'air de penser que je suis vraiment irresponsable de ne pas m'installer quelque part pour pondre.» Elle fit la moue en reprenant une gorgée. «Je réalise que je ne suis pas très cohérente... je crois que j'ai trop bu. Mais tant pis. C'est mon droit.»

Elle haussa les épaules et prit le temps d'observer attentivement la Barde. Soudain, l'évidence la frappa.

«Oh, mais putain, je viens de comprendre. Vous êtes une de ses... enfin... vous savez quoi! Wylan, et tout...»

Molly

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #11 le: 27 mars 2020, 18:55:01 »
- Et vous vous connaissez beaucoup d’adultes qui se bourrent la gueule dans un bassin quand ils ont des responsabilités ?

Pas que ce ne soit pas monnaie courante à Haven, mais s’il y a bien un lieu où Molly considérait qu’il n’y avait pas d’adulte c’était bien à Haven.

Elle laissa ensuite la jeune femme parler, jouant avec l’eau, après tout c’est ce qu’elle lui avait demandé. Vider son sac, et c’est ce qu’elle faisait. Alors autant ne pas la couper. Et Molly écoutait, laissant glisser l’eau entre ses doigts d’une oreille distraite.
On en arrivait au cœur du problème. Etre une femme… Voilà un bien grand mot ça être une femme. Certaines femmes de son entourage lui avaient déjà sorti cette phrase par le passé « Mais Molly il va falloir penser à s’installer ? » Ce à quoi elle répondait inlassablement « Si je faisais ça, ce sont vos maris qui se retrouveraient bien malheureux ». Cela peut peut-être expliquer pourquoi elle avait si peu d’amie dans son entourage. Mais cela la faisait toujours sourire.

- En effet c’est votre droit de trop boire. Tout comme c’est votre droit de ne pas enfanter, ou d’enfanter, de rester ou de partir. C’est votre droit, et vos choix. A vous d’être certaines de prendre ceux qui vous feront du bien. Personne ne les prendra pour vous.

Par contre le reste lui fit hausser un sourcil. Elle croisa les bras sur sa poitrine, planta son regard dans celui de Méra.

- Sa quoi ? Si vous dites sa grand-mère, je vous promets que je vous fais danser la gigue pour les 15 lunes à venir. Quant au reste, tout dépend de ce que vous savez sur notre… Connaissance commune.

Après tout, même si son départ de Haven n’était pas vraiment secret, et pouvait être trouvé dans les archives, elle savait aussi que le rôle de Wylan n’était pas forcément ce dont il parlait en premier. Et à part qu’elle lui avait piqué une bouteille, elle ne savait rien de la relation qui les unissait tout les deux.

Héraut Méra

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #12 le: 28 mars 2020, 08:28:15 »
« J’en connais au moins un... voire plus si on se met à creuser dans les souvenirs honteux. Et je suis sûre que chez les Tayledras, c’est monnaie courante! »

Elle en était même persuadée. Qu’attendre d’autre d’un peuple qui avait élevé l’hédonisme au rang d’art de vivre? Si Méra avait vécu dans une Vallée, avec une kyrielle de bassins et une température douce toute l’année, elle aurait sans doute passé sa vie dans l’eau. À y boire, à y discuter et très certainement à y baiser.

La Barde sembla enfin comprendre que Méra n’était pas très réceptive aux grands discours sur la vie, l’amour, la mort... à la philosophie, en somme.

« De toute manière, je suis à peu près certaine que la moitié des Hérauts et un bon paquet de Guérisseurs abusent sur la bouteille. Avec autant de responsabilités... Faut pas s’étonner que les gens nous prennent pour des débauchés. Soit on bosse, soit on s’envoie en l’air en buvant des coups. »

Cela avait été son mode de vie pendant longtemps, et il lui avait très bien convenu. Il était certes agréable d’avoir un chez-soi, des horaires réguliers et un homme à demeure, mais le côté échevelé de son ancienne vie lui manquait parfois. Pas assez sans doute, d’où ses doutes.

Méra était bien au courant des activités de son ancien mentor. Et quoi de plus normal, vu qu’il avait envisagé de la former pour lui succéder, ou au moins l’assister. Ce que Méra avait refusé. Elle ne craignait pas d’espionner pour son pays, ni même de tuer — elle l’avait déjà fait —, mais c’était de devoir vivre dans le secret. Elle aimait faire du bruit et rire, elle avait toujours tendance à trop en dire, à se montrer terriblement ouverte et honnête sur des sujets qui habituellement gênaient. Comment aurait-elle pu nier son être profond? Elle aurait fini folle, c’était certain. Ou morte.

« Non, son... enfin, vous voyez quoi. » Elle n’était pas censée en parler, réalisa-t-elle soudain. « Je vais pas dire le mot, déjà que je n’aurais rien dû dire de base. C’est la première fois que ça m’arrive, de pas respecter la consigne. Enfin... » Elle haussa les épaules. « De toute manière, il en saura rien, parce que si je l’ai compris, c’est parce que vous en avez parlé. Wylan ne fréquente que trois types de personnes : sa famille, des Hérauts et ceux qui lui sont utiles. Comme je sais que vous ne faites pas partie des deux premières catégories, c’était facile. »

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #13 le: 28 mars 2020, 14:07:44 »
Un sourire espiègle se dessina sur le visage de la barde.

- La Tayledras sont des enfants avec une taille d’adulte. Et je tairai ce que je pense des Hérauts ou des Guérisseurs par respect pour vous. Mais franchement… Chercher des gens adultes dans les collégiums c’est un peu comme chercher un homme sobre dans une taverne : tout le monde en parle mais personne ne le trouve.

Pas que cela lui déplaisait vraiment. Elle aimait la légèreté ambiante d’Haven. Et même si la plupart n’étaient que de grands enfants, ils avaient tous assez de responsabilités pour avoir bien le droit de décompresser un peu quand ils avaient quelques minutes.
Après tout, au vu de ce qu’ils pouvaient vivre jour après jour, dans les zones reculées du pays, sur le front, dans les manigances des Nobles, ils avaient bien le droit, de relâcher la pression de temps à autre.

Bras croisées, le regard toujours fixé sur la jeune femme face à elle, elle écoutait patiemment Mera qui tentait tant bien que mal de sortir de l’ornière dans laquelle elle s’était engouffrée. Et plus elle avançait, plus Molly souriait.

- En effet vous en savez beaucoup sur les activités de notre Héraut… Et en effet je ne suis ni de sa famille, ni une Héraut, ce qui ne laisse donc qu’une possibilité. Disons juste que nous chemin se sont croisés et que nous y avons trouvé une utilité réciproque.

Elle se tapota le menton d’un doigt, pensive, avant de reprendre sans se départir de son sourire

- Le plus drôle c’est que je pense qu’il est ce que je peux considérer le plus proche d’un ami dans mon entourage. elle éclata de rire Mon dieu, ca prouve à quel point j’ai quand même peu de contact « normaux » avec les gens. elle sembla réfléchir Ou à quel point je n’ai pas d’entourage. Je vous laisse choisir !

Elle doutait fortement d’avoir été considéré ne serait-ce qu’une fois comme tel par Wylan. Elle était utile, elle lui apportait des informations, il surveillait qu’elle se tenait bien, et parfois, juste parfois, il lui emmenait une bouteille de liqueur. Leur relation était bien loin d’une vraie amitié. Mais au fond, il était pour la Barde isolée, ce qui se rapprochait le plus d’un véritable contact humain. Même après son retour à Haven. 

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Re : Noyer sa joie
« Réponse #14 le: 29 mars 2020, 08:59:32 »
« Je crois que votre définition d'adultes est trop limitée. Pour moi, un adulte, c'est quelqu'un qui fait ce qu'on attend de lui. Même si ça l'emmerde. Parce qu'à vous entendre, être adulte, c'est être chiant. »

C'était même sur cette vision du monde qu'elle avait construit sa vie. Elle accomplissait toutes les missions qu'on lui confiait, elle se dévouait pour son Cercle. Elle faisait ce qui était attendu d'elle. Elle s'était toujours considérée comme une adulte à part entière. Si elle doutait en ce moment, c'était surtout parce qu'elle avait peur et qu'elle avait conscience que son comportement était ridicule. Elle ne voulait pas que Shirryl aille quelque part où elle ne pourrait pas la suivre, en l'occurrence, au pays des mères respectables.

La Barde lui fit presque pitié. À l'entendre, elle vivait une vie très solitaire et presque malheureuse, malgré le ton léger qu'elle employait. Métra n'avait aucune idée du parcours de la femme. Pas des plus conventionnelles, si elle en jugeait d'après ses paroles.

« Wylan, un ami? Votre vie doit être vraiment triste, alors. Enfin, je dis pas qu'il peut pas être un bon ami, je sais qu'il est très bien, au fond, surtout avec les anciens. Mais être ami avec Wylan, c'était être ami avec un courant d'air. Quand on rêverait qu'il soit dans le coin, c'est impossible de mettre la main dessus, et quand franchement, on s'en passerait, il est tout le temps là. » Sa comparaison l'amusa. Finalement, même ivre, elle était capable de dire des choses pertinentes. « Mais je comprends pas trop comment ça se fait que vous soyez seule. Les Bardes ne se nourrissent-ils pas de la présence des autres? De la popularité? J'ai toujours cru qu'être sociable et entouré était une condition première du métier de Barde. »

Sa vision des Bardes était un peu caricaturale, elle le savait. Mais elle les avait toujours vus comme de joyeux fêtards un peu irresponsables, qui, même s'ils n'abusaient pas de leurs Dons, ne les utilisaient que très rarement pour le bien du pays, et très souvent pour leur propre bénéfice.

« Après, si vous avez besoin d'une compagne de beuverie, je suis toujours partante. Parce que je dois avouer que ça manque un peu, par ici. Les jeunettes sont dramatiquement raisonnables, les moins jeunes sont trop occupés ou sérieux pour aller boire des coups et les Hérauts vraiment marrants ne restent jamais bien longtemps ici. »