Bon, je vais pas vous mettre le début de mon manuscrit "Elessar la pierre du Destin" parce qu'il y a quasiment une trentaine de page déjà
Par contre j'ai fait un recueil de poèmes-nouvelles d'une centaine de pages, je peux vous en mettre quelques uns.
Là c'est un de mes textes préférés :
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Echappades…[/center:14reinkr]
[justify:14reinkr]Il faut que j’écrive, que je me vide la tête. L’inspiration est venue d’un coup, d’un seul. Mes doigts courent sur le clavier, mes pensées vont aussi vite que j’écris.
Je ne suis pas faite pour vivre ici, ce monde rempli de banalité, non je veux être un personnage d’histoire, un personnage de conte, mais pas de conte de fées. Je veux combattre, souffrir, aimer, détester, décider, aller, ne pas vieillir trop, rester pure, ne pas être pervertie.
Je le sens, il est là ce monde. Je m’évade.
Un tourbillon, ça y est j’y suis, tout tourne autour de moi, je m’y perds, je le sens, tout proche mais inaccessible. Je ne veux pas repartir, rester un jour, toujours ! C’est vert, c’est beau. Un souffle, je me retourne, il est là. Je vais vers lui mais il s’éloigne. Non, reviens ! Pourquoi ? Non ! Je cours, essaie de le rattraper. Toujours face à moi, il recule en flottant, c’est comme un fantôme. Ce monde est un fantôme. Mais j’y suis. J’y crois. C’est mon monde, mon rêve, ma réalité. J’en fais partie, je ne suis que fiction pour d’autres, mais pas pour moi.
J’arrive sur une plaine, pivote, c’est l’immensité, partout. En haut le ciel noir de la nuit, la voie lactée. En bas une plaine, des montagnes à pertes de vue. Et moi je suis là, vivante. Vivante ? Vraiment ? Je ne sais en réalité. Oui. Non. Si. Parce que je fais vivre ce monde, et si j’étais morte, tout cela ne serait pas. J’ai envie de pleurer, de rire, de courir, d’embrasser.
Ce souffle revient, encore. Je le vois. Cette fois, il est bien là. J’avance, je le fixe de peur qu’il ne s’évapore à nouveau. Mais non. Il m’attend. « Viens » me dit-il. J’arrive. Attends-moi, emmène-moi. Je suis là. C’est la passion. Il me serre, comme s’il avait peur de me perdre. Mais moi je n’ai plus peur. On s’envole. Je vole ! C’est magique.
Le paysage défile sous mes yeux ébahis. Les plaines, les forêts, les cascades, les montagnes, leurs sommets enneigés, l’océan, les falaises. J’ai envie d’hurler, c’est beau. Plus même. Immense, majestueux. Nous continuons. Mais je ne me vois plus, je ne suis plus de chair. Je suis âme. Lui aussi. Deux âmes qui se fondent l’une dans l’autre, dans la nature…
Je suis vert, bleu, noir. Je suis arbre, feuille, fleur. Je suis goutte d’eau, ruisseau, mer. Je suis lui. Il est moi. Nous sommes un. Nous, ce monde. Nous formons un tout. Nous sommes les nuages, le ciel, les étoiles ! Nous sommes les larmes, les rires, les cris. Nous sommes l’amour, la passion, la haine, la joie, la peur, la tristesse, la vie. Nous, deux âmes perdues, dans ce monde qui n’est pas le nôtre.
Pourquoi ? Ne peut-on pas choisir qui l’on veut être, ce que l’on veut être ? Ce que l’on vit est intense, la musique vibre avec nos tourbillons d’esprits : les tambours, les violons. Ils jouent une mélodie gracieuse, subtile, combative, émotive. Une musique qui nous emporte et nous fait être. C’est cela le bonheur ? Ne faire qu’un avec ce monde, avec lui, avec cette mélodie ? Je me sens bien, j’ai envie que ça ne s’arrête pas.
Mais arrive la civilisation les maisons, les immeubles. Moi, enfin, mon corps, assit sur ce lit, mais qui n’est qu’une enveloppe vide. Car je suis là. Et lui aussi. Mais je devine qu’il voit la même chose que moi. Non. Nous ne voulons pas. Rester, encore et toujours, pas cette réalité, la nôtre.
Mais il faut. Nous nous séparons, mais cette séparation est une déchirure, une plaie béante s’ouvre en chacun de nous. Ce que nous venons de vivre est unique. Nous ne connaissons pas le visage l’un de l’autre. Mais nous nous retrouverons. Dans ce monde. Adieu. Non, au revoir.
Je reprends possession de mon corps, et ouvre les yeux d’un coup. Je me sens prisonnière. Cloisonnée. Je me rappelle tout. Lui, sa sensation. Je veux repartir, mais ne peux plus. Pour l’instant. Alors je me lève et vais marcher pour essayer d’évacuer ce trop plein d’émotions et de sensations qui ne sont pas faites pour cette réalité. Et je songe que quelque part dans le monde, il est là, comme moi, à attendre notre prochaine rencontre…[/justify:14reinkr]