Valdemar RPG
Haven => Haven => Discussion démarrée par: Héraut Alemdar le 21 mars 2020, 21:50:47
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01/01E/1485
Alem dormait paisiblement, après une journée complexe passée à batailler avec le conseil, la cour et même le Roi. Le Roi... Souvent, l'attitré se demandait ce qui était passé par la tête des dieux et de Taver pour se dire que le Souverain et son héraut feraient du bon travail ensemble.
Le Moine faisait du bon travail politiquement. Au bout de plusieurs mois, il avait réussi à prendre en main la politique locale. Son père aurait été fier de lui, quoique sans doute perturbé de le voir diriger en sous-main le royaume voisin plutôt que les armées de son frère.
Mais Alem dormait-il si paisiblement que cela?
Il s'agitait beaucoup pour quelqu'un qui dormait paisiblement, non?
Et il transpirait beaucoup.
Et il grimaçait pas mal.
Et soudain, il se redressa en hurlant, la main sur son flan.
Persuadé de s'être pris un coup d'épée dans le flanc, il s'examina, sans trouver ni sang si trou dans son pyjama.
Puis une vision le prit aux tripes. Il était dans un entrepôt crasseux, entouré de bien trop d'ennemis à l'air peu commode. Ils se jetèrent sur lui. Il leva son épée et se retrouva dans sa chambre, la présence rassurante de Taver dans son esprit. L'étalon l'avait manifestement tiré de là. Mais il avait encore le gout du sang dans la bouche. Et si mal au flanc.
Et brutalement, il comprit. Il ne comprit pas comment il avait compris, mais il avait compris.
Wylan! Wylan était en ce moment même en danger!
Il sauta dans ses bottes, attrapa son ceinturon et détala dans les couloirs vides du palais.
Il n'eut pas à appeler Taver, il le sentait là, près de lui, proche en pensée et bientôt en personne. Il était juste à la sortie du palais.
J'ai fait ouvrir les portes!
merci, Taver!
L'attitré sauta à cru sur le dos de son étalon. Celui-ci partit immédiatement au galop, ses sabots tintant sur les pavés de la route descendant vers la ville.
Au moment de passer la porte, il eut à peine conscience des deux gardes abasourdis d'avoir reçu un ordre d'un compagnon, et pas n'importe quel compagnon, en pleine nuit. Il était tout entier concentré sur le fait de rester à dos de cheval. Il savait galoper, même a cru, mais là, Taver était, a raison, en mode magiquement rapide. Ce n'était pas une chevauchée ordinaire. Et si les visions ne s'imposaient plus a lui, il avait conscience que Wylan était en mauvaise posture et que cela s'aggravait de seconde en seconde.
Où allaient-ils? Comment Taver savait ou aller? Alem l'ignorait, mais il savait que c'était la bonne direction. Peut être que Kyra les guidait. Alem ne savait pas. A part l'urgence, sa tête était vide.
Droit dans les pires quartiers de Haven.
Au bout de ce qui sembla être une éternité, ils arrivèrent devant Le bon bâtiment, Alem le sentait. Il sentait Wylan, il était proche et il était vivant.
Alem sauta du dos de Taver et s'engouffra dans le champ de bataille. Il prit une profonde inspiration, déploya son don de Commandement au maximum de ses capacités et aboya, en espérant que les boucliers de Wylan étaient assez solides:
"CESSEZ"
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Cette fois-ci, Wylan avait sacrément merdé.
:Je ne te le fais pas dire:
: Désolé Kyra. Je ne suis pas certain de m'en sortir cette fois...:
: Arrête de dire des conneries et prépare-toi à combattre!:
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Wylan avait suivi la piste d'un trafiquant de drogues, dont les produits avaient envahi le cercle inférieur de Haven. Les ravages qu'ils avaient causés avaient rapidement attiré l'attention de ses indics. Difficile de passer à côté des crises de délire et des overdoses. Il avait donc décidé d'enquêter pour découvrir les responsables.
Il ne lui avait fallu guère de temps pour identifier les coupables. Leurs traces étaient tellement évidentes qu'un panneau indicateur jusqu'à leur repaire n'aurait pas changé grand chose. Wylan se demandait pourquoi la garde n'était pas encore intervenue. Manque d'effectif? Il en doutait. Sans doute leur réseau d'informateurs était-il moins performant que celui du Héraut.
Ce soir-là, après avoir observé les lieux pendant plusieurs marques, il avait pris la décision de s'infiltrer pour en apprendre davantage. Son Don lui ne lui ayant signalé la présence que d'un seul esprit, il n'avait guère pris de précaution. Seule Kyra assurait ses arrières. Comme toujours. Face à un seul homme, même armé et bon combattant, il ne risquait rien.
Il avait pénétré le bâtiment par une fenêtre à l'étage. Quiconque l'ayant vu réaliser ces quelques mouvements acrobatiques n'aurait sans doute pas pu admettre qu'ils soient le fait d'un homme de quarante ans passé. Wylan n'était pas peu fier de ses capacités. Il lui arrivait encore régulièrement d'humilier sur le parcours d'obstacles un jeune Héraut bien trop sûr de lui. C'était son petit plaisir.
Une fois dans l'entrepôt, il avait soigneusement fouillé l'étage, à la recherche d'indices. Malheureusement, l'endroit servait avant tout de dortoir; l'odeur de vieilles chaussettes et de transpiration aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Il avait néanmoins découvert quelques bijoux - probablement volés - et plusieurs bourses de pièces. Sans rien déranger, il avait noté une brève description de chaque objet dans un carnet avant de sortir de la pièce. Sur le palier, il avait pris quelques instants pour écouter. Rien à signaler. Seul un bruissement régulier de papiers trahissait la présence de quelqu'un d'autre.
Prudemment, il était descendu et avait commencé ses recherches. Jusqu'à tomber nez-à-nez avec un fantôme. Qui lui avait donné un coup de poing dans les côtes.
: Putain de merde! Pourquoi je le sens pas!?!?!?:
: Tu te poseras la question plus tard. Neutralise-le avant qu'il ne rameute tout le monde!:
: Trop tard...:
Le fantôme avait hurlé et cinq autres types, tous invisibles pour Wylan, avaient déboulés.
***
Wylan se débattait comme un beau diable. Les bougres étaient de bons combattants et Wylan, contrairement à son habitude, ne pouvait pas utiliser son Don pour anticiper leurs actions. Il était obligé de se battre "proprement". Heureusement, personne n'avait parlé d'un combat à la loyale. Il visait les points stratégiques sans ménagement, lardait l'air de coups de stylet, mordait, frappait. Mais il était coincé dans un angle, entre des piles de caisses, et n'avait aucun moyen de se dégager pour reprendre l'avantage. Il n'était vraiment pas certain de parvenir à s'en sortir. Et il se sentait con. Mais qui aurait pu prédire que ces connards avaient dans leur stock une drogue capable de barricader les esprits de sorte que même Wylan ne puisse les détecter? C'était pratique contre des Hérauts, il fallait au moins leur reconnaître ça.
: Arrête d'admirer leur génie et concentre-toi, Wylan! :
Bandit Un tenta de se jeter sur lui. Il se baissa et lui assena un coup dans les couilles avant de l'envoyer s'assommer contre le mur. Un de moins. Provisoirement. Wylan ne put s'empêcher de sourire. Rien ne valait une bonne bagarre pour se sentir vivant! Il en élimina un deuxième d'un lancer de dague. Le pauvre s'effondra, le manche lui sortant de l'orbite.
Finalement, les choses n'étaient pas si catastrophiques.
Wylan entendit une porte d'ouvrir. Six personnes venaient d'entrer dans l'entrepôt. Dont quatre qu'il pouvait entendre. Bonne nouvelle. Mais il se retrouvait à nouveau face à dix combattants. Mauvaise nouvelle.
: Kyra, ma belle, je...:
:Tu me feras des déclarations d'amour plus tard. Taver arrive!:
Taver? Que?
Revigoré par l'arrivée imminente de renforts, Wylan transperça son adversaire le plus proche. Malheureusement, son geste téméraire lui valu de recevoir un coup d'épée dans l'épaule. Rien de gave, heureusement, mais il faudrait recoudre.
Pendant un temps, il se contenta d'empêcher ses adversaires de l'approcher. Il devait simplement tenir le temps qu'on vienne à son secours. Enfin, il sentit un esprit familier approcher. Alem. Lequel brailla de toute sa voix de commandement. Trois combattants s'immobilisèrent, l'air ahuri. Sur les six fantômes, quatre se tournèrent pour faire face au nouvel arrivant. Le combat était soudainement plus égal.
: Insomnie? Quelle bonne idée de te joindre à ma petite fête, Bouclette!:
Moins nombreux, les adversaires de Wylan purent enfin déployer l'étendue de leur savoir-faire. Ce combat était loin d'être gagné, pensa-t-il alors qu'il évitait de justesse un coup d'estoc.
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Fitz glandait.
Non pas qu’il n’avait rien à faire, mais il devait attendre. Comme toujours, en fait. C’était un peu l’histoire de sa vie. Attendre sa déesse, attendre son don, attendre de comprendre, attendre qu’on l’autorise à taper sur la tête du mec qui était en face. Bref, il passait son temps à attendre.
Mais cette fois il savait exactement ce qu’il attendait, il ne savait juste pas exactement jusqu’à quand.
La soirée avait été productive, entre deux bières bien dégueulasses des bas quartiers, une prise de bec avec un pick pockett qui avait laissé sa main un peu trop longtemps dans sa bourse, et donc forcément quelques doigts en moins, Fitz maintenant attendait.
Mas qu’attendait-il ? Un signe… Non pas l’animal avec le long cou, et tout blanc. Ca forcément à part pour en faire un barbecue, Fitz n’en voyait pas l’utilité. Non il attendait que le mec qu’il avait touché peu de temps avant réapparaisse.
Au départ, il s’était juste posé tranquillement à la fin de son service au fond de la taverne pour prendre une bière bien méritée avec deux trois gars. Et puis alors qu’il allait prendre une choppe sur le comptoir, il avait attrapé le bras d’un des habitués. Sa marque s’était alors enflammée, il avait senti le danger. Si Fitz avait appris à repérer quelque chose après toute ces années c’était bien les mauvais coups, et ça, ça puait clairement le mauvais coup.
Il avait donc attendu que son quidam quitte la taverne pour le suivre. Mais Fitz était aussi chanceux qu’un lépreux, cul de jatte, qui fait l’aumône à la sortie des usuriers. Et il s’était donc perdu au détour d’une ruelle.
Et depuis il errait, à la recherche de son signe.
Qu’elle ne fut donc pas sa surprise quand il vit traverser comme un fou furieux le Hérault Alemdar sur son fidèle compagnon. Peut-être que c’était lui son Cygne. Heu signe pardon.
C’était décidé, de toute façon, quand un Hérault galope toute bride abattue, c’est qu’il y a un truc pas net qui se passe. Et Fitz adorait les trucs pas net… Même si en réfléchissant y’a de forte chance qu’il se prenne une torgnolle de la part de Feuille pour avoir encore trainé là où il ne devait pas. Manquerait plus qu’il revienne avec des cicatrices en plus et il passerait un sal quart d’heure. Il en frissonnait rien qu’à l’idée… Oui même Fitz a peur de certaines choses.
Chance pour Fitz, le Hérault s’arrêta devant un bâtiment qui était juste au coin de la rue où il s’était perdu. Oui, oui… Il avait raté sa filature car son gars était rentré dans un bâtiment. On fait ce qu’on peut. Un coup du plat de la hache assomma deux hommes qui étaient sorti de l'ombre pour attaque de dos le Hérault qui venait d'entrer en trombe… Oui avec le plat on n’est pas des barbares quand même, et puis si il laissait de nouveau personne à interroger, il se ferait encore engueuler de retour à la caserne.
Il sentit l’ordre lancé par Alemdar, et malgré les solides barrières que Wylan lui avait enseigné, il en chancela un instant. Puis se reprenant il emboîta le pas au Hérault et tapant son imposante hache sur le sol, il ne put s’empêcher d’ajouter à l’ordre du Hérault :
… Ou je m’en mêle.
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Trois sur neuf hors de combat. C'était pas mal. Pas suffisant, mais pas mal. Il se demanderait plus tard pourquoi ça n'avait pas marché sur les autres. En attendant, il sortit son épée de son fourreau et ouvrit la main gauche. La dague de Wylan, plantée dans l'oeil d'un cadavre lui bondit dans la main. Ça tombait bien, dans sa précipitation, il n'avait pris que son épée.
Un nouveau venu arriva dans son dos que Taver lui désigna comme étant Fitz:
"Bienvenue, Capitaine!"
Les quatre sbires tournés vers la sortie se répartirent, deux sur Alem, deux sur Fitz. Alem se mit en garde.
Un sbire tenta de lui assener un gros coup de taille sur la tronche pendant que son collègue l'attaquait d'un coup d'estoc. Alem tenta de bloquer le premier d'un coup de kinèse (1D10:6). Il réussit à écarter la lame de son corps tout en déviant de son épée le coup d'estoc du second.
Confiant en la qualité de sa lourde épée, il balance un gros coup de taille dans l'épée du second adversaire (1D10:1), mais celui-ci réussis a esquiver son attaque et l'Attitré manqua de lâcher son épée, ne la retenant que grâce à la kinèse. Du coin de l'oeil, il vit le premier retenter un coup de taille et le dévia de nouveau, cette fois avec la dague de Wylan, bien que celle ci n'ai pas de garde. En faisant donc gaffe a ses doigts. Puis il l'éloigna d'un coup de pied. Pendant que son compère se relevait, Alem attaqua le second bandit. Après deux feintes, il tenta un coup d'estoc. (1D10:7) Son épée se planta dans la poitrine du type comme dans du beurre.
Ok, celui-là, c'était bon. Alem se tourna vers le premier qui revenait.
À eux deux.
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Rapidement, Wylan sentit l'arrivée d'un nouveau larron. Tiens, un visage connu et amical. Cela tombait plutôt bien, vu la situation.
: Mais c'est que tu as carrément amené la cavalerie!:
Il esquiva une nouvelle tentative du Fantôme Un, tandis que le Deux visait ses jambes. Il sauta pour éviter l'attaque. Quelle poisse! Ses deux adversaires semblaient très bien manier leur épée et en plus, ils étaient capables de coordonner leurs actions. Il fallait qu'il sorte de ce coin exigu qui l'empêchait d'utiliser tout l'éventail de ses techniques. Il fallait donc éliminer un adversaire. Rapidement. Il lui restait encore cinq couteaux de lancer, une dans sa manche droite, deux à la ceinture et une dans chaque botte. Il fit passer son stylet dans sa main gauche et lança une dague. Fantôme deux esquiva le projectile d'un coup de lame. Joli! Mais Fantôme Un ne s'attendait pas à un deuxième lancer aussi rapproché et la dague vint se loger dans sa cuisse.
Wylan reprit son stylet dans la bonne main. Il était bien capable de lancer un couteau de la main gauche, mais se battre pour de vrai, c'était une tout autre histoire. Le Héraut n'attendit pas pour continuer son attaque. Vicieusement, il donna un coup de pied à Fantôme Un, droit sur la dague. Celui-ci hurla et sa jambe céda sous lui. Sans hésitation, Wylan le bouscula pour sortir de son trou. Fantôme Deux le blessa au passage - à nouveau une entaille sans gravité. Le Héraut en profita pour se hisser sur une caisse, histoire de prendre un peu de hauteur. Il lança deux autres couteaux, en vain. Elles allèrent se planter dans des caisses. Mauvaise idée, donc. Il dégaina un long coutelas avant de sauter à nouveau dans la mêlée, lames en avant.
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Ha bha il savait qu’il avait bien fait de venir. Toujours suivre les Héraults, ils ont toujours su s’amuser. Lui qui avait besoin de se dérouiller un peu voici qu’il avait deux pantins pour s’amuser avec lui. Le capitaine se marrait déjà
- Je me suis dit que vous suivre serait une bonne idée, on a un dicton dans la garde « Si au galop arrive le Héraut, baston y’aura au balcon ». Je me suis dit que vous étiez un Cy.. Signe
Qui soit dit que si Fitz doit un jour mourir, ce sera à cause d’un volatile au long cou.
Il se concentra sur les deux adversaires qui lui faisaient face, un sourire sadique sur les lèvres, il fit rouler légèrement ses épaules, et posa sa main droite sur sa dague. Qui sait ça pourrait être utile.
Cependant il dû arrêter de réfléchir, de toute façon ça ne lui réussissait en général pas vraiment, car les deux se jetèrent sur lui, Fitz donna un coup de pied dans la manche de sa hache, la retenant de sa main gauche juste en dessous de la tête.
Le manche s’envola en direction de la mâchoire du premier de ses adversaires (1D10 :9), et vint s’écraser dans un bruit, il faut le dire assez dégoutant, dans la tête du pauvre bougre, lui écrasant une partie du bas de la face, l’homme se retrouva projeté vers l’arrière. Peu de chance qu’il se relève de suite. Enfin en tout cas s’il se relève il lui faudra une paille pour manger durant les mois à venir.
Profitant de l’élan de sa hache, Fitz laissa glisser son manche dans sa main gauche, et dans un moulinet latéral, la brandit de toute ses forces vers son autre adversaire, (1D10 :1) mais celui-ci voyant le coup venir, se baissa pour passer sous la lame et se projeter en avant dague au clair.
Fitz, lui était emporté par le poids et la vitesse de son arme. L’homme s’approchait dangereusement de ses côtes un poignard dans la main, il fallait trouver une parade et vite s’il ne voulait pas avoir un trou en plus là où on n’est pas censé en avoir (1D10 : 9).
Plutôt que de lutter contre son arme, il profita de l’élan qu’elle lui donnait, l’accompagnant dans son mouvement, il esquiva l’homme et son poignard, et alors qu’il se tournait il dégaina sa propre dague qu’il vint planter dans le dos de l’homme en dessous de lui.
Se penchant pour regarder son travail, Fitz remarqua cependant que la dague du lascar l’avait touché… Une magnifique entaille dans sa chemise.
– Sans rire les gars elle est neuve !! Vous pourriez faire attention aux vêtements quand même !
Certes ce n’était pas le bon moment pour s’inquiéter d’un vêtement. Mais petit un, Fitz n’a jamais eu le sens des priorités, petit deux une bagarre pour Fitz n’est rien de plus qu’une journée ordinaire, petit trois cette chemise était un cadeau, c'était sa préférée, et petit 4, le pire de tous, c'était surtout un cadeau de sa femme.
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Wylan lui parlait. Fitz provoquait ses adversaires. Alem était froidement silencieux. Il l'était toujours au vrai combat. Il adressa une pensée informulée à Wylan, comme une tape d'encouragement mentale, mais ne formula rien.
Face a un seul adversaire, il n'avait plus aussi besoin de la dague, alors il l'envoya à la gorge du brigand, avec un peu d'aide de kinèse (1D10 +2: 7+2 =9) la dague se ficha juste là où il voulait. Pile dans la carotide. Mais bien sûr, la dague en place contenait le sang... Il l'arracha donc par kinèse. Le sang jaillit pendant que l'homme portait ses mains à sa gorge, bien inutilement. Alem le dégagea d'un gros coup de pied et porta un coup de taille dans le dos de l'adversaire de Wylan (1D10:2). Malheureusement, il dut faire du bruit, car le forban se retourna pour parer. Merde.
Mais Alem ne se laissa pas démonter. Il coinçait le mec entre lui et Wylan. Le mec ne pouvait pas reculer. Alem lui faucha les jambes d'un coup d'épée (1D10:9) et le malfrat s'écroula au sol. Alem l'acheva d'un coup d'estoc dans le coeur.
Alem regarda autour de lui ou en étaient les autres, mais Fitz semblait avoir disposé de ses sbires, l'autre adversaire de Wylan était au sol. Alem désigna le blessé.
"On l'emmène pour interrogatoire et on se tire avant que les renforts n'arrivent."
Il n'y avait pas de Don dans sa voix, mais son ton ne souffrait pas de contradiction.
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Wylan regarda autour de lui. Ne restaient debout que les trois bandits que le cri d'Alem avait atteints. Il haussa les épaules.
« Je doute qu'ils sachent grand chose. Et mon Don m'indique que le gratte-papier qui était dans la pièce d'à côté s'est enfui. Et je crains que ce cher Fitz soit déçu si on ne lui laisse pas l'occasion de venger sa chemise, non?»
Alem rengaina son coutelas mais garda son stylet en main. Il utilisa la garde lestée pour assommer les trois adversaires paralysés.
«Je ne comprends pas ce qui se passe ici. J'avais fait des repérages. Mais ces mecs, ils sont invisibles pour mon Don. C'est pas la première fois que je fais face à ça, mais je ne m'y attendais clairement pas dans l'entrepôt d'un dealer à Haven.» Il revint vers Alemdar qui embarquait le pauvre homme, encore choqué de ce qui lui était tombé dessus. « J'aime moyen me faire tabasser quand je fais un simple repérage, alors je compte sur toi pour être loquace, quand on te confiera à la garde.»
Wylan sentit la présence de Kyra, toute proche. Il sortit dans la rue pour l'accueillir.
:Heureusement que je t'ai interrompu avant que tu ne deviennes trop sentimental, hein?:
:Je ne te remercierai jamais assez, ma belle. C'est toi qui a appelé Taver?:
:Non... quand j'ai pensé à le faire, ils se mettaient en route, avec Alem.:
:Sérieux? Étrange.:
«Bon.. je sens pas mal de remue-ménage dans le coin... Des esprits pas très vifs. Capitaine, je te suggère de mettre les voiles. Bouclette, je te laisse ramener ton trophée.»
Wylan se mit en selle et attendit qu'Alem en fasse de même pour le suivre.
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En général Fitz plaignait les pauvre gars qu'on mettait entre ses pattes. Mais là sur le coup il ne pensait qu'à une chose... Comment dire à Feuillemalice que sa chemise était morte.
Il balança sa hache sur son épaule, et adressa son plus grand sourir à Wylan.
- T'inquiète donc pas pour moi, j'ai encore quelques outils pour me défendre, et j'ai à peine commencer l'échauffement... Et quant à ma chemise, c'est pas tant me venger le problème, vous avez encore jamais vu Feuillemalice en colère vous ça se voit !
Il fanfaronnait, forcément, mais à chaque fois ce genre de petite escarmouche avait un effet bénéfique sur son humeur. Il avisa les deux Hérauts qui se préparaient à partir
- Je vais aller prêter main forte à la ronde de nuit qui passe pas loin, j'aimerai pas qu'ils tombent dans une embuscade à cause de nous, et j'en profiterai pour faire envoyer un message à la garnison, au cas où ca s'échauffe un peu trop, et pour qu'ils vous garde celui que vous embarquait au frais, et qu'ils vous l'abîment pas trop.
Il salua les deux Héraut d'un geste rapide de la main, et alors qu'il s'enfonçait dans les rues en sifflotant il jeta un dernier regard derrière pour hurler à Wylan
- Oublie pas d'aller te faire soigner ! Je sais que tu es costaud, mais va pas crever d'une infection après avoir survécu à un guet apens, ce serait ballot !
Il éclata de rire une dernière fois en laissant les deux Hérauts .
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"Merci, Capitaine."
Alem ne comprenait pas totalement l'ancien mercenaire, il savait juste qui était loyal. Il l'avait encore bien prouvé ce soir-là. En temps normal, l'Attitré, avec ses manières de cours auraient été plus dissert avec le capitaine, mais en l'occurrence, une horrible peur rétrospective lui nouait les tripes et il ne se sentait pas d'en rajouter.
Il chargea le prisonnier sur le dos de Taver et grimpa derrière. Il attrapa par kinèse une des redoutablement aiguisées lames de Wylan qu'il colla sous la gorge du malfrat.
"Tente quoi que ce soit et cette lame finit dans ta gorge."
Ils remontèrent en silence. Alem essayait de se barricader pour que personne, et surtout pas Wylan, ne sente qu'il avait l'estomac dans les chaussettes de peur a retardement. Il n'avait qu'une envie: hurler sur Wylan, lui interdire de se mettre de nouveau en danger de la sorte. Mais il savait que c'était irrationnel. Il savait que Wylan devait faire son devoir. Il savait que Wylan dépérirait si on l'en empêchait. Et il savait que le pays ne tarderait pas à en faire autant. Alors il se taisait. Et il barricadait son esprit.
Mais c'était une bonne chose qu'il soit assis sur un cheval. Parce qu'il avait les genoux qui n'étaient pas loin de trembler.
Ils déposèrent le prisonnier à un poste de garde près du château. Avec ordre de ne pas le laisser mourir et de le préparer à parler.
Puis ils remontèrent au palais.
"Tu as besoin de soins. Taver a appelé le guérisseur de garde. Il leur a dit que nous arrivions."
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Alemdar n'avait pas l'air d'être au sommet de sa forme. Si une petite échauffourée le mettait dans un état tel, c'était qu'il ne sortait plus assez. Wylan respecta donc le silence de son ami et profita de la remonter pour évaluer ses blessures. Rien de grave. Il n'avait sans doute même pas besoin de points de suture.
Arrivé au palais, Alemdar annonça qu'un Guérisseur les attendait. Wylan haussa un sourcil.
«Je n'ai pas besoin d'un Guérisseur, Bouclette. Juste de quoi laver les plaies et faire des pansements.» Il savait qu'il protestait en vain. «Dis voir, t'as l'air sacrément secoué.»
Et il avait beau réfléchir, Wylan ne comprenait pas pourquoi un tel émoi chez l'Attitré. C'était un soldat de métier, après tout. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait un de ses hommes en mauvaise posture. Alors pourquoi?
Arrivé devant les écuries, Wylan démonta souplement. Sa jambe le faisait un peu souffrir, mais il ne sentait pas du tout sa plaie à l'épaule. Il caressa Kyra avec affection et attendit qu'Alemdar démonte pour prendre la direction du Palais. Il était hors de question qu'il se pointe à la Maison de Guérison. Ils allaient encore insister pour le garder toute la nuit. S'ils tenaient tant que cela à le recoudre, il faudrait le faire selon ses termes. Il pris la direction sa chambre, plutôt que celle de l'appartement d'Alemdar. Il sentait que son ami avait besoin d'un petit remontant. Et quitte à se faire engueuler, il préférait encore être chez lui.
Il arriva devant la porte et se demanda brièvement dans quel état il avait laissé les lieux. Rangé, lui semblait-il. Avec l'arrivée d'Isibeal dans sa vie, il avait dû prendre quelques bonnes résolutions. Et Jehanne passait parfois lui déposer un mot sur son lit.
Il entra et fit signe à Alemdar de s'assoir. Maintenant qu'il avait une chambre plus grande qu'un placard, il avait la place pour une table et quelques chaises. Il servit deux verres d'un eau-de-vie de pêche et laissa la bouteille sur la table. Il s'installa sur un tabouret. Avec ses blessures, c'était plus adapté.
«Bon, Bouclette... c'est quoi le problème?»
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"Tu as besoin d'un guérisseur."
Il soupira.
"Mais j'ai pas le courage de me battre ce soir. Je t'interdis juste de repartir bosser sans être passé voir les verts. Mais tu peux y aller demain."
Alem suivit son ami dans le dédale des couloirs, une question lancinante en tête: Pouquoi réagissait-il aussi brutalement?
Arrivé chez Wylan, in s'effondra sur une chaise et posa la tête dans ses bras, sur la table.
"Je sais pas quel est le problème. Je sais même pas ce qui s'est passé. Je me suis réveillé d'un cauchemar, en sachant que ce n'était pas un cauchemar, je t'ai sorti du pétrin in extremis et on est revenu. Et je ne sais pas d’où ça vient tout ça."
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« Attends, tu t'es réveillé parce que tu savais que j'avais des problèmes? Depuis quand tu as des dons de prémonitions, toi? Ça n'a aucun sens. Taver t'aurait averti, après la petite blague sur le télékinésie.»
Dans un coin de sa tête, il entendit Kyra rire. Mais elle essayait de rester discrète.
: Quelque chose à partager, Kyra? :
: Non non, rien du tout. :
«Alem, je ne sais pas pourquoi, mais Kyra est hilare. Et c'est rarement bon signe. »
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"Mais jamais! J'ai jamais eu ce genre de don. Encore, la kinèse, après réflexion, c'était logique, je m'en servais au combat. Mais ça? J'ai jamais eu, ça."
Alem releva la tête, interrogatif:
"Kyra se marre?"
Il sonda son compagnon qui n'émettait qu'un sifflement faussement innocent.
"Taver est louche aussi."
Il se frotta le visage.
"Punaise, j'ai pas assez dormi pour ces conneries. Je m'encroute dans ce palais pour qu'une petite escarmouche me fasse cet effet-là!"
Refrottement de visage.
"J'ai eu une trouille bleue, Wylan. C'est ton boulot, je le sais, bon sang, je t'envoie moi-même en mission! Mais j'ai cru crever de peur."
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« J'aime pas que nos compagnons se foutent de nous. Franchement. Ils ont pigé un truc à voir. Et ça les amuse vraiment de nous laisser nous creuser la cervelle.»
Wylan décida d'ignorer Kyra. C'était la meilleure manière de la faire parler, vu qu'elle ne supportait pas le silence.
«Mais tu as eu peur de quoi? Bon, ok, je l'admets, j'étais dans la merde. J'avais pas du tout prévu qu'ils soient autant. J'avais pris mes précautions, comme toujours. Et du coup, j'ai flippé. Je veux dire, Kyra aurait pu défoncer la porte pour venir me sauver. Je n'étais pas à ce point-là en danger, mais...ça m'a destabilisé, j'avoue, ces mecs dont je ne pouvais pas lire l'esprit.» Wylan fronça les sourcils. «Donc en gros, tu t'es réveillé en sursaut parce que moi, à l'autre bout de la ville, j'ai flippé comme un bleu parce que j'avais fait une connerie? Ça n'a aucun sens.»
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"Ces foutus canassons adooooorent avoir une longueur d'avance sur nous autres humains."
C'était parfois très agaçant.
"À ton avis, j'avais peur de quoi?"
Alem ne répondit pas. Wylan admettait lui-même qu'il s'était mis dans la merde.
"Ça n'a aucun sens, mais c'est ce qui s'est passé. Tu as appelé télépathiquement? J'ai eu une vision si forte que Taver a dû m'aider à en sortir."
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« Peur j'y passe peut-être? Ou alors tu nous fais une poussée d'Empathie, combinée à ton Don de Paroles à Distance et à notre amitié, ça t'a permis de percevoir ma trouille.»
Wylan entendit Kyra éclater de rire au fond don son crâne. Il eut une envie très forte de steak de cheval sauce au poivre.
«Et non, je n'ai pas appelé à l'aide. Je m'apprêtais à faire une déclaration grandiloquente à Kyra et à attendre qu'elle vienne me sauver la peau.»
La deuxième partie était un mensonge. Il comptait simplement dire à son Compagnon à quel point il l'aimait, pour le cas où il n'aurait pas réussi à s'en sortir.
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"J'ai déjà de la parole par l’esprit, de la kinèse, du don de la terre et la voix de commandement, ça commence a faire beaucoup pour un seul homme, tu ne crois pas? On ne va pas y ajouter de la prémonition ou de l'empathie, quand même."
L'Attitré but une petite gorgée de son eau-de-vie.
"Bon sang, c'est toujours aussi fort, ton truc..."
Il avait la bouche et l'oesophage en faut, comme toujours. Mais c'était réconfortant.
"Je crois que j'ai vu la scène par tes yeux. Comme si nous étions liés. Normalement, je ne peux pas atteindre les bas quartiers depuis Haven. Même si tu avais appelé, le fait même que je t'entende aurait été étrange."
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«Évidemment que c'est toujours aussi fort. Et tu n'as jamais goûté la réserve ultra secrète de ma mère. C'est propre à t'arracher la gorge.»
Il but à son tour une gorgée. Lui le trouvait presque doux, comparé à ce qu'il lui arrivait de s'envoyer.
«Non, c'est pas possible en effet. Et nous ne sommes pas liés de toute manière. Y a bien des sorts qui permettent de...»
Il fut interrompu par un éclat de rire si puissant qu'il lui coupa la parole.
: Bordel Kira... sois tu parles, sois je relève totalement mes boucliers, je te préviens.:
:C'est pas drôle, Wylan. Il ne vous manque presque rien pour comprendre. Allez, un effort.:
«On y est presque à quoi?» Il réfléchit quelques instants. «Donc ce soir, quelque chose nous a lié...» nouvel éclat de rire. «lié... Liés!?!?!»
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"Traite-moi de petite nature, mais ça, ça me suffit..."
Wylan confirmait que ce n'était pas possible quand il s'interrompit brusquement.
"Des sorts qui permettent quoi?"
L'espion parla ensuite, bout de phrase... par... bout de phrase... avant d'évoquer un Lien. Mais genre un Lien, pas un lien, un Lien, avec une majuscule. Genre... Un Lien pour la Vie?
Alem éclata de rire, sans savoir qu'il emboitait le pas à Kyra:
"M'enfin, Wylan, on n’a pas ce genre de relations!"
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«Demande à ton idiot de canasson si on a pas ce genre de relations!»
Dans sa tête, il entendait Kyra hilare. Ce qui l'énervait, ce n'était pas que Kyra ait compris depuis bien longtemps. C'était que lui-même ne l'ait pas compris. Il se souvenait encore sa rencontre avec le gamin. Il s'était senti instantanément lié avec lui. Lui qui prenait bien garde de ne s'attacher à personne.
Wylan rapprocha sa chaise du lit. Il se sentait étonnamment proche de ce gamin… de cet homme. Il n'avait pas été ménagé par la vie, ou plutôt pour cette satanée mage. Si on l'avait poussé, lui, à vouloir tuer ses soeurs… il frissonna.
Il termina son premier verre cul sec, se resservit et fit un sort à son deuxième verre.
«Putain! Mais que je suis con. Je les connais, les signes. J'ai bien assez charrié Arthon.» Il se servit une nouvelle fois. «Alemdar, les Liens pour la vie, c'est un peu la grande blague chez les Hérauts. Et c'est pas forcément amoureux. Enfin... c'est compliqué.»
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Alem arrêta brutalement de rire. Docile, il demanda a Taver, qui confirma gravement. Alem dévisagea Wylan, médusé. Et finis son verre cul sec.
Une grimace plus tard, l'estomac en feu, il était prêt à écouter son ami.
"Compliqué, je ne sais pas. Mais j'ai besoin d'explication, là. J'en ai toujours entendu parler dans le cadre de couple. Et en matière de couple, tu as Jehanne, je n’ai personne, et c'est très bien comme ça!"
Il se servit un second verre et se l'envoya derrière la tunique.
"Un Lien pour la Vie?"
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«J'oublie souvent que tu n'es pas totalement valdemaran. Ici, tout le monde connaît la légende Lavan la Tornade de Feu, qui était Lié à son Compagnon. Je t'assure, ce n'était pas amoureux. Ou alors on a pas la même conception de l'amour romantique.» Il but son troisième verre plus lentement. «Mon dieu, Jehanne...» Il éclata d'un rire absurde. «Elle va se foutre de moi. Et Méra... Bordel, Méra.» Rien que d'y penser, il avait une montée d'angoisse.
:Désolé, Wylan. Ça fait des lustres que Taver et moi on est au courant. Je veux dire, dès le début, vous avez été très proches, très connectés l'un à l'autre et tu étais incroyablement doué pour comprendre ses états d'âme. C'était tellement évident. Et Taver était d'accord avec moi:
Wylan poussa un long soupir.
«On va faire un test, Alem. Je vais me barricader à fond, et tu vas tenter de me parler.»
Il ferma les yeux et visualisa ses boucliers se construire autour de lui. Rapidement, il n'entendit plus le bruit de fond qui l'accompagnait chaque jour de sa vie.
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"À son... Compagnon... Non, en effet, j'en avais pas entendu parler, non."
Il allait pour se servir un troisième verre, quand il s'arrêta. Non. Certainement pas, non. Il avait besoin de tout ce qui lui restait de sa tête pour cette discussion.
"Bon sang, Mera va nous dé-trui-re. Elle m'a toujours pas pardonné de l'avoir mise dans les pattes de Jar'."
Pourquoi ne pas me l'avoir dit?
C'est compliqué, les liens pour la vie. Faut pas brusquer les choses.
"Mouais... Pas brusquer... Ça fait des années, quand même... Bref. Pardon, je répondais à propos de Taver qui disait qu'il ne voulait pas me brusquer. J'essaie de te parler, ok."
Alem sentait les boucliers de Wylan. Il les avait toujours sentis, et il les avait poliment respectés. Cette fois, il les attaqua... Et passa au travers comme dans du beurre.
Euh... Salut? C'est... C'est dingue.
Il se retira de l'esprit de son ami, assommé par la nouvelle. Lui, un lien pour la vie?
Soucieux que Wylan ne prenne pas son abattement pour un rejet, il s'efforça de l'expliquer.
"Je... Je suis déboussolé. J'étais solitaire, à Rethwellan. Je suis arrivé ici, on m'a confié à un compagnon et on m'a confié le couple royal. Plus moyen d'être seule dans ma tête. L'idée d'être lié pour la vie... Je suis un solitaire! Je pense que tu comprends ça, tu l'es un peu aussi. L'idée d'être lié pour la vie... Tu es toujours mon meilleur ami, Wylan, mais je vais mettre quelques jours à digérer tout ça."
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«Ne pas te pardonner de t'avoir mis dans les pattes du mec qu'elle rêvait de se faire? Je pense qu'elle te pardonne. Tu devrais voir les marques qu'elle a dans le cou. Ils ont l'air de bien s'amuser, tous les deux.»
Wylan avait toujours eu une confiance absolue en sa capacité à se barricader. Quand Alem passa au travers de ses boucliers, il sentit une peur presque panique s'emparer de lui. Heureusement, Kyra veillait au grain et il sentit sa présence rassurante à portée d'esprit.
«Tu crois que je suis pas déboussolé? Je te rappelle que je suis le mec qui vit littéralement en permanence avec les pensées de tout le monde dans sa tête. Mes boucliers, c'est un peu la seule chose qui m'évite de devenir fou. Si tu peux passer au travers... Merde.»
Il soupira.
«Bon... et si on faisait un sort à cette bouteille. Et à sa petite sœur cachée sous mon lit. On réfléchira demain.»
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"Je ne compte pas m'inviter dans ta tête sans autorisation!"
Wylan soupira, Alem aussi.
Wylan proposa de boire.
Alem trouva l'idée excellente, finalement.
Il se ferait porter pale le lendemain.
Lié pour la vie.
Putain.
[RP CLOS]