Auteur Sujet: Une Liane en liberté  (Lu 3893 fois)

Liane

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Une Liane en liberté
« le: 15 août 2014, 21:14:37 »
6ème décade d'été 1481
Fin d'après-midi

Beltran était revenu blessé du front et Liane avait repris sa place dans les appartements de sa mère qui, même si elle n'avait pas repris à temps complet, avait retrouvé sa place de Doyenne et un peu d'énergie même si on continuait à l'examiner sous toutes les coutures pour comprendre le pourquoi du comment. Et Liane, les pourquoi du comment, ça n'avait d'intérêt que si c'était elle qui posait les questions. Alors, une énième fois, elle s'était glissée hors de portée de sa nourrice et était partie à l'aventure.
Après avoir trainé du côté des Compagnons, elle se rendit compte que c'était l'endroit où on la chercherait sans doute le premier. Alors elle se glissa vers une ouverture camouflée sous des ronces et, malgré les égratignures, se glissa dans un des nombreux tunnels oubliés qu'elle avait découvert pendant ses escapades. Celui-ci n'était même pas connu de Pluiechantante, qui pourtant avait toute la confiance de la petite De Lonyth.  Le tunnel, petit pour un adulte moyen mais largement praticable malgré les décombres pour un petit bout de quatre ans, menait derrière une casemate de soldat où... il y avait un trou juste assez grand pour une fillette pliée en deux. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, Liane était hors du Palais-Collegia. Bien accompagnée de Lila, évidemment. Pour la première fois, elle avait osé franchir les frontières. Il y avait "dedans" et maintenant elle était enfin dans ce curieux "dehors". Alors, innocente et curieuse, elle gambada jusqu'à arriver à des rues plus encombrées. Elle dévora tout des yeux, des échoppes aux fontaines en passant par les gens, regardée de travers de temps quand un chalant s'apercevait qu'elle était seule, avant de subitement se rendre compte que le jour baissait et qu'elle n'avait aucune idée de où elle était. S'asseyant dans un recoin en serrant sa poupée Lila, presque invisible, elle se mit à pleurer silencieusement à l'extérieur, et très bruyamment à l'intérieur pour quiconque doué d'Empathie ou de Parole par l'Esprit.

* Mamaaaaan. Pluiiiiiiie... * gémissait-elle mentalement, enfin consciente qu'elle avait fait une bêtise.

[Thaliana ou Pluie?]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Thalyana

Re: Une Liane en liberté
« Réponse #1 le: 16 août 2014, 09:44:01 »
Thalyana avait mal partout. Vraiment partout. De la racine de ses cheveux fraîchement coupés aux orteils gonflés par la grossesse. Elle commençait à se dire qu’elle devrait peut-être envisager de baisser son temps de travail jusqu’à l’accouchement. Mais comment allait-elle occuper ses journées si elle n’était pas au chevet de ses patients, ou à l’écoute des étudiants ? Elle avait bien quelques traités qu’elle aimerait avoir le temps de lire, mais elle les gardait pour plus tard. Pour les premières décades après la grossesse où elle serait contrainte de rester tranquille. Elle pourrait évidemment en profiter pour simplement ne rien faire. Mais Thalyana était incapable de rester inoccupée longtemps. Elle pouvait bien faire des confitures, des conserves et des biscuits pour leur réserve, mais Kalaïd se plaignait déjà que les placards étaient pleins et qu’il ne savait plus où ranger le pot de graisse pour ses lames.

Alors qu’elle cheminait en ville, toute à ses pensées, il lui sembla percevoir une grande détresse teintée de panique. Elle s’arrêta. La source était toute proche. Elle leva les yeux et parcourut la rue du regard. Elle ne voyait personne d’ostensiblement désespéré, et aucun enfant en pleurs. Elle baissa un peu ses boucliers (aussi fuyant qu’une passoire à cette heure du jour) pour localiser la source de ces émissions émotionnelles. Puis elle se remit en marche, totalement centrée sur ses perceptions. Elle évoluait comme une somnambule au milieu de la foule, évitant au dernier instant les collisions. Elle vira brusquement sur la droite. Là, derrière le porche surélevé. Elle se hâta autant que l’autorisait son gros ventre. Elle contourna la petite structure et...

« Liane ? »

La petite était paniquée.

« Liane ? Que fais-tu ici ? Viens... »

Elle se pencha et voulut prendre la fillette dans ses bras. Mais elle renonça bien vite. Son dos n’avait pas la force de porter un poids supplémentaire. À la place, elle se mit à genou sur le sol sale — tant pis pour la robe, elle la laverait — et serra la petite fille contre son cœur, lui transmettant beaucoup de calme et d’amour.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Liane

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Re: Une Liane en liberté
« Réponse #2 le: 17 août 2014, 18:04:14 »
Liane sentit Thalyana avant même que le son de sa voix ne résonne au-dessus d'elle. Elle connaissait et reconnaissait ce qui émanait de la Guérisseuse et de son enfant à naître. Ce n'est pas pour autant qu'elle arrêta de pleurer ou d'appeler à l'aide. Les questions de la jeune femme firent même augmenter la crise de pleurs. Une seconde - une seconde seulement - Liane envoya un signal de peur et de douleur quand Thalyana voulut la prendre dans ses bras. Mais une centième de seconde plus tard, la fillette se laissait aller dans les bras de celle qui lui envoyait des vagues de calme et d'amour.

*Je m'a perdue.* répondit mentalement la gamine avant de se rappeler que Pluiechantante et sa mère voulaient qu'elle parle à voix haute. "Lila elle voulait voir toutes les couleurs ici mais y a trop alors je sais pas où elle est, nourrice et Lila a peur de pas rentrer. Y a trop les gens ici." se plaignit l'enfant sans vergogne, zappant "accidentellement" le fait qu'elle s'était (encore) enfuie sans autorisation.

Liane se serra contre Thalyana, un peu indifférente au sort de la pauvre robe qui fut immédiatement tâchée de larmes et de morve.

"Nourrice, elle va pas être contente. Mais Maman elle dort." expliqua la demoiselle en reniflant bruyamment dans le cou de la Guérisseuse.

Dans ses poches, un objet de larcin venait aussi plaider contre la gamine. Une jolie pâtisserie sucrée "pour Pluie". Liane en avait encore plein les mains. Et quelques traces du jumeau du gâteau sur la bouche.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Thalyana

Re: Une Liane en liberté
« Réponse #3 le: 17 août 2014, 20:32:23 »
Liane eut un mouvement de recul, émotionnel plutôt que physique, mais Thalyana la serra dans ses bras. Elle accepta cependant l’étreinte, mais cela ne mit pas fin à ses larmes. Au contraire, elle semblait maintenant oser les laisser sortir.

Thalyana n’était pas certaine de comprendre tout à fait ce que racontait la fillette. Elle assumait de Lila était la poupée qu’elle serrait dans ses bras. Mais elle ne parvenait pas à déterminer si Liane était venue en ville accompagnée de sa nourrice et qu’elle s’était perdue, ou si elle était arrivée ici toute seule. La réponse n’ayant au fond que très peu d’importance, la Guérisseuse rassura la petite fille.

« Mais si, Lila et toi vous allez rentrer. Je vais vous raccompagner, d’accord ? »

Liane se serra plus étroitement contre la robe de Thalyana et poursuivit ses explications.

« Non, elle ne sera pas contente. Mais c’est parce qu’elle aura eu peur pour toi. Et ta maman dort ? »
Elle n’était pas certaine de comprendre le sens de cette phrase. « Tu veux dire qu’elle dormait quand tu es partie ? Maintenant, elle doit être réveillée et très inquiète, je pense. »

Thalyana recula un peu pour jauger la fillette. Elle avait du sucre glace autour de la bouche et sur les mains. Sans doute avait-elle eu un petit creux pendant son escapade hors du Palais et s’était-elle fait offrir une pâtisserie. Ou bien s’était-elle servie toute seule.

Elle sortit un mouchoir de sa manche et le montra à la fillette. Puis elle lui essuya tendrement le visage et les joues.

« Voilà, c’est mieux. » Elle sourit Liane. « Alors, on y va. On ne va pas rester cachée derrière ce porche toute la soirée, non ? »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Liane

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Re: Une Liane en liberté
« Réponse #4 le: 28 août 2014, 13:04:14 »
Liane avait l'habitude de devoir tout expliquer à qui n'était pas Pluiechantante. Mais face à Thalyana, Empathe et enceinte, son instinct lui avait soufflé qu'il n'y avait pas autant besoin d'explications que face à un aveugle mental. C'était sans doute pourquoi elle préféra transmettre sa peur et ses angoisses sans un mot et expliqua la situation en très peu de phrases. Serrée contre la jeune Guérisseuse, elle voulait croire que tout allait s'arranger, totalement inconsciente qu'elle s'était mise elle-même dans cette situation.

"Oui." renifla l'enfant après que Thalyana eut promis de les ramener, mais elle préféra prévenir sa sauveuse. "Ma maman elle dort beaucoup depuis que Pluie l'a fait arrêter d'être bizarre. Elle dort beaucoup beaucoup, mais des fois elle dort à la Maison de Guérison, et des fois dans sa chambre."

Serrant Lila contre elle, Liane se laissa examiner. Elle n'était pas blessée, juste effrayée et perdue. Et un peu barbouillée. Elle se laissa débarbouiller sans protester, tendant son petit visage vers le mouchoir, puis elle acquiesça et se leva péniblement en ajoutant, innocemment:

"Y avait un monsieur avant moi, il était caché là, et il était très méchant et très noir. Après il est parti et je m'ai caché ici parce que si les méchants se cachent ici,  les gentils peuvent être bien cachés aussi. Mais le méchant il aime pas les Blancs alors je m'ai caché que quand il était pu là."

Elle secoua doucement Lila:

"Lila elle aime les Blancs, elle, tu sais. Et Adrian et moi on sera des Blancs bientôt. Quand on sera mariés. Ton bébé il vient bientôt avec nous?"

Liane remit une main poisseuse dans sa poche:

"Je voulais ramener ça pour Pluie, mais tu veux, toi?" offrit-elle généreusement à sa sauveuse en sortant le beignet ramolli.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Thalyana

Re: Une Liane en liberté
« Réponse #5 le: 01 septembre 2014, 11:36:13 »
Liane semblait être perturbée par le manque d’énergie de sa mère. Sans doute avait-elle pensé qu’une fois soignée, Riannon reprendrait le cours de sa vie. Or ce qu’elle avait vécu l’avait laissée sans forces, et elle avait tout juste repris son poste. Pas étonnant qu’elle dorme dès que c’était possible.

« C’est normal qu’elle dorme beaucoup. Guérir, c’est très fatigant. Le corps il donne toute l’énergie aux blessures et il en reste très peu pour faire fonctionner le reste. »

Liane semblait en parfaite santé, peur exceptée. Dès qu’elle fut propre, la petite fille se releva et commença à expliquer des choses étranges à propos d’un homme noir et de sa cachette.

« Il était... noir ?! » Elle fronça les sourcils, perplexe. « Son corps ou son âme ? » La question lui parut stupide. « Tu veux dire que quelqu’un de méchant, qui déteste les Hérauts, était caché ici, et que quand il est parti, tu t’es caché ici ? »

Elle se demandait à quel point l’existence de l’homme noir était réelle, ou s’il était né dans l’imagine fertile et perturbée de la fillette. Indécise, elle se mordit les lèvres. Liane avait une conception du monde très particulière, car elle l’appréhendait via le prisme de ses Dons trop puissants et précoces. Mais Thalyana ne la voyait pas signaler un fait si celui-ci n’avait pas une quelconque importance à ses yeux. C’était donc que l’homme, réel ou non, avait vraiment marqué son petit esprit. Et la Guérisseuse penchait plutôt en faveur de l’existence de l’homme noir. Les gens détestant les Hérauts devaient être relativement fréquents.

« Bientôt, bientôt. Mais il sera peut-être pas Blanc. Il sera peut-être vert. »
Elle sourit.

Thalyana allait se relever quand la petite lui offrit un beignet un peu écrasé, qu’elle avait vraisemblablement caché dans sa poche. Elle fronça les sourcils. Elle ne voulait pas jouer les moralisatrices, mais...

« J’imagine que tu l’as “trouvé” ? Tu sais qu’il faut payer pour prendre quelque chose sur les étals et dans les magasins... » Elle la regarda d’un air sévère avant de se radoucir un peu. « Garde-le pour toi. Je pense que tu auras faim très vite. »

Et Thalyana, elle, n’avait pas suffisamment faim pour manger un beignet tout plat qui avait séjourné sans doute quelques heures dans une poche pas très propre.

Elle tendit son mouchoir à la petite pour qu’elle y emballe le beignet avant de le ranger dans sa poche. Puis elle se leva.

« On rentre maintenant ? » Elle tendit sa main pour que Liane la prenne. Puis, soucieuse, elle demanda. « Tu sais où il est parti le monsieur noir ? Celui qui n’aime pas les Hérauts ? »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Liane

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Re: Une Liane en liberté
« Réponse #6 le: 23 septembre 2014, 18:55:56 »
Liane savait que Thalyana était une Guérisseuse, qu'elle estimait elle-même compétente. Son explication concernant sa mère la satisfit et elle hocha la tête gravement.

"D'accord. Mais moi je dors pas beaucoup comme ça. C'est ennuyant." se plaignit-elle avant d'exiger: "Vous la guérissez vite vous?"

L'enfant se laissa faire et quelques secondes plus tard, elle était bien plus présentable et toujours aussi bavarde.
Elle n'eut pas besoin de se faire prier pour donner à Thalyana les réponses qu'elle souhaitait.

"Dans sa tête." répondit Liane très vite. "Dehors il était blond et moche." Avant de hocher encore une fois la tête: "Il pensait très fort à faire exploser la jolie pierre dans le Palais. Et il aime pas les gens, tous les gens. Comme la sorcière."

La sorcière, Bronnwynn de Tolan, qui n'avait jamais pensé à cacher ses pensées à sa proie.
La grossesse de Thalyana avait le don d'attirer l'attention de la curieuse petite fille qui changeait de sujet très rapidement. Elle grimaça:

"Vert c'est bien, mais Blanc c'est mieux pour moi. Les Verts ils ont pas de Blancs pour monter dessus. C'est triste."

Et Liane était réellement triste pour Thalyana. Elle oublia ce sentiment et le remplaça par un peu de culpabilité et d'insouciance.

"Je paye pas moi. Il avait trop sur la table pour lui tout seul." expliqua la gamine avec innocence et sens de la justice.

La fillette laissa Thalyana s'occuper de son beignet et lui prit la main volontier.

"Oui on rentre. Maman est peut-être réveillée?"

Sa nourrice, ça, c'était sûr.
Jetant un coup d'oeil autour d'elles, Liane désigna une ruelle qui s'enfonçait dans la vieille ville.

"Par là. Vite, vite. Il allait voir les autres je crois. Pourquoi y a des gens qui aiment pas les Blancs? C'est bien les Rauts."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Thalyana

Re: Une Liane en liberté
« Réponse #7 le: 03 octobre 2014, 08:59:53 »
Thalyana aurait tellement voulu pouvoir dire à Liane qu'elle pouvait guérir sa mère de sa fatigue. Malheureusement, les Guérisseurs n'étaient pas des Dieux. S'ils pouvaient aider la nature, la pousser un peu, ils ne pouvaient pas aller contre elle.

« Il y a des choses que seul le temps peut guérir. On peut soigner magiquement, mais pour guérir la fatigue, et il n'y a pas de magie. »

Liane faisait un aussi bon témoin que la plupart. Même sans doute meilleur vu qu'elle lisait allégrement dans les pensées. Blond et moche... cela restait assez vague comme description. Mais elle en toucherait quand même un mot à Kalaïd.

« La jolie pierre ? La Pierre-Cœur? Oh... » Alors, des mages avaient échappé à la battue ? Il fallait vraiment qu'elle mette au courant Kal. « Et... tu as vu s'il sait comment faire? Pour faire exploser la Pierre ? »

Thalyana rit en entendant l'opinion tranchée de la petite quant aux Guérisseurs et aux Hérauts. Elle était bien une petite fille de ce pays. Thalyana avait elle aussi, bien que brièvement, rêvé d'être un Héraut. Puis elle avait découvert sa “folie” et elle avait réalisé qu'elle ne serait jamais capable de faire la guerre.

« Non, mais les Verts ils ont d'autres choses. Et un Compagnon, ce n'est pas très utile pour soigner, tu sais. C'est pour cela qu'on en a pas. Et les Hérauts ont besoin de tous les Compagnons disponibles. »

Thalyana n'avait de toute manière pas tellement envie de partager ses pensées avec quelqu'un. Surtout quelqu'un qui ne pourrait s'empêcher de les commenter en permanence.

La jeune femme trouvait que la manière dont Liane justifiait son vol était vraiment mignonne. Mais elle se retint de sourire. Elle ne voulait pas l'encourager à recommencer.

« Parce qu'ils n'étaient pas pour lui, mais pour ceux qui ont faim. Et le monsieur il vit de ce qu'il vend aux autres. Enfin... »

Il était temps de rentrer, et Liane semblait lassée de ses aventures. Pour la journée au moins. Mais elle répondit assez clairement à sa question et elle lui indiqua où l'homme noir était parti.

« Ça, je ne sais pas. » En temps normal, elle aurait répondu que c'était la jalousie qui motivait leur haine. Mais cela ne semblait pas adéquat dans le cas présent.« Peut-être qu'il sait que les Hérauts ne seront jamais d'accord avec lui, et qu'ils sont capables de l'empêcher d'agir. »

Elle nota la direction indiquée par la fillette dans un coin de sa tête. Qui sait, peut-être cela permettrait-il de l'arrêter.

« Peut-être que grâce à toi, on pourra arrêter ce méchant. »

Elle lui fit un large sourire.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Liane

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Re: Une Liane en liberté
« Réponse #8 le: 09 octobre 2014, 08:21:50 »
Dans l'esprit de Liane, les Mages comme les Guérisseurs ou les Hérauts avaient des pouvoirs illimités, et il lui était dur de comprendre pourquoi les Verts ne soignaient pas sa mère en un tour de main. La gamine fut un peu déçue des explications de Thalyana mais s'efforça de ne pas bouder - Pluiechantante lui avait bien dit que bouder ne servait à rien.
Par contre, elle se demandait si Thalyana avait toute sa tête. Ses explications à elle étaient très claires. Pourquoi la Verte avait-elle besoin d'encore plus de précisions? Gentiment, elle répondit pourtant à l'adulte:

" Oui la Pierre-Coeur. Il va avec les autres. Mais ils sont pu beaucoup. Et ils veulent remettre du noir dedans la pierre." expliqua-t-elle d'un ton concerné.

Liane eut l'esprit détourné de ce sujet pour revenir aux Verts et aux Blancs. Elle hocha la tête plus pour faire plaisir à l'Empathe que par réelle conviction. Tout comme elle accepta les explications de Thalyana concernant le marchant de beignets. Puis elle revint à ses questions d'enfant sur la vie d'adulte.

"Si tu attrappes le méchant avec ton chéri, tu lui fais un coup de pied de ma part." exigea la fille de Beltran d'un air revêche en suivant Thalyana vers le Palais.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Thalyana

Re: Une Liane en liberté
« Réponse #9 le: 18 octobre 2014, 12:40:24 »
La capacité de Liane à lire autant d'informations dans la tête des autres avait quelque chose d'effrayant. Elle était trop douée. Mais dans ce cas précis, son Don s'était révélé très utile. Thalyana aurait des éléments précis à transmettre à Kalaïd. Peut-être même irait-elle directement à la caserne après avoir ramené la fillette. C'était sans doute ce qu'il y avait de plus sage à faire.

«Je comprends. Merci, Liane.»

La petite leçon de morale ne sembla guère atteindre la jeune fille qui se contenta d'acquiescer d'un air absent. L'homme noir l'intéressait beaucoup plus et c'est avec beaucoup de conviction qu'elle lui demanda de frapper le méchant pour elle.

«Un coup de pied je sais pas. Mais je suis certaine que les gardes sauront le punir.»

Elle s'imaginait mal donner un coup de pied à un puissant mage noir. D'une part parce qu'elle ne frappait jamais les gens, sauf à l'entraînement, et encore, elle faisait très attention. D'autre part, parce qu'elle craignait un peu la réaction dudit mage noir à une agression physique, aussi puérile soit-elle.

Thalyana raccompagna Liane vers le Palais. La nourrice, étonnamment calme, récupéra la fillette. Thalyana crut bon de lui taire où elle avait retrouvé Liane. Après tout, rien de grave n'était arrivé. Au contraire même, Liane avait retrouvé la trace d'un dangereux mage. Elle ne méritait donc pas de se faire punir. Avant de laisser la fillette repartir avec sa nourrice, elle s'agenouilla à sa hauteur et lui chuchota.

«Si tu veux retourner explorer en ville, viens me chercher plutôt. D'accord?»

[RP CLOS]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »