Auteur Sujet: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde  (Lu 8675 fois)

Yvelin

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[Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« le: 23 décembre 2014, 12:25:01 »
2ème décade d'automne 1481 - Suite des événements racontés ici

À l'instant où Dunwyd termina son assiette, Yvelin l'emmena à sa suite vers l'extérieur.

«Pour répondre à ton commentaire, le Palais abrite sans doute la seule harde du pays. Mais on ne les voit pas tellement à moins de les chercher. Ils vivent dans le petit bois du Champ des Compagnons.»
Il s'interrompit un bref instant. «Mais Brume et Fumée vivent un peu à l'écart. Ils sont originaires d'un autre pays, et ils ont eu un parcours un peu spécial... finalement, ils ont presque plus confiance dans les humains que dans leurs congénères.»

Ils sortaient maintenant du Collegium pour se rendre en direction du Champ.

«Pendant longtemps, ils ont été incapables de communiquer par l'Esprit, ce qui est normalement instinctif chez cette espèce. Du coup, ce sont les Bardes et les Guérisseurs qui ont dû trouver un moyen de communiquer avec eux, car les Dyhélis ici n'avaient jamais vu ça. Et, soyons honnête, un dyhéli, ça pense en terme de harde. Deux jeunes traumatisés, ce n'est pas une bonne chose pour la harde, donc ils n'ont pas spécialement cherché à les aider. Je ne peux pas leur en vouloir, leur manière de vivre est si différente de la société humaine... Enfin, bref, finalement, à force de soin et de musique, les deux petits dyhélis ont réussi à débloquer leurs Dons. Ils ne sont plus si petits que cela. En terme humain, ce sont deux adolescents.»

Yvelin se dirigea vers le petit bois au sommet de la colline, ses chaussures s'enfonçant dans la boue avec un bruit désagréable. Ils arrivèrent finalement à la limite des arbres, qu'ils longèrent encore quelques instants.

«C'est grand, n'est-ce pas? La première fois que je suis venu ici, je n'en revenais pas. Depuis la ville, le complexe a l'air grand, mais pas à ce point... Ah... les voilà!»

Deux animaux sortirent des arbres. Ils étaient hauts sur pattes, gracieux. Leur pelage était d'une belle couleur fauve sur le dos, et plus claire sur le ventre et les pattes. Leur front s'ornait de trois cornes spiralées. L'un des deux était un peu plus foncé que l'autre. Et le plus clair avait des cornes plus longues.

: Yvelin, qui est cet humain? :

: Nous ne le connaissons pas.:

«C'est Dunwyd, un ami d'enfance. Il vient d'arriver au Palais, pour étudier la magie. Dunwyd, voici Brume...» Il pointa le plus clair des deux. «Et l'autre c'est Fumée.»

: Il est ton ami, donc il fait partie de ta harde? :

«On peut dire les choses ainsi...»

: Alors il fait partie de notre harde aussi.:

«Si tu l'acceptes, oui.»

Tout en parlant, Yvelin fouilla dans ses poches à la recherche des noix qu'il avait emportées. Il en sortit une poignée qu'il tendit aux deux jeunes.

«Voilà pour vous.»

: Merci: répondit Brume en croquant une noix.

: Tu aimes le Palais, Dunwyd? :
« Modifié: 22 juillet 2016, 19:45:17 par Yvelin »

Dunwyd

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #1 le: 25 décembre 2014, 22:02:43 »
Dunwyd assimilait les informations données par son camarade barde alors qu'il le suivait vers le lieu réservé aux Compagnons.
« Je ne pensais pas que d'autres espèces restaient là-bas. Et tu sais ce qui leur est arrivé, et pourquoi ils ont échoué ici ? »
Ces bébêtes communiquaient donc par l'esprit, il nota le renseignement tout en laissant Yvelin poursuivre son exposé, puisqu'il connaissait visiblement très bien le sujet. L'apprenti mage était tout à fait intéressé pour en savoir plus.
« Ça a dû être compliqué. Tu as fait partie de ceux qui les ont aidés ? Par la musique, tu dis ? »
Cette histoire était bien curieuse, quand on n'avait connu auparavant que le monde de l'auberge familiale et d'un atelier de travail du cuir. Mais Dunwyd n'en avait que plus hâte de rencontrer les jeunes animaux en question, peu importait qu'on doive en passer par une zone humide qui salirait leurs bottes.

« Je n’étais jamais rentré, en fait. Je n'aurais pas eu l’idée. Comme c'est réservé aux Compagnons, je voyais ça un peu comme... un espace privé pour eux et les Blancs, et les Gris. »
Pénétrer dans le Champ lui serait apparu à peu près comme s'immiscer à l’intérieur de la chambre d'un client : pas loin du summum de l'incorrection, donc. Mais en compagnie d'Yvelin, qui semblait habitué et sûr de lui, c’était différent. Ceux dont ils parlaient apparurent, et le jeune homme détailla leur belle allure, notant les différences entre les deux.

« Euh... enchanté, Brume, Fumée. »
Cela faisait bizarre de parler avec des êtres dotés de quatre pattes et, comme face aux Compagnons, il ne savait pas bien comment s'adresser à eux. Son ami les traitait apparemment de la même manière que des condisciples humains, il calqua donc son attitude sur celle de l'autre apprenti, devinant que ses paroles répondaient à des interrogations mentales des deux cornus sur sa présence. Et puis, l'un des dyhélis lui transmit une question. Là aussi, il imita l'attitude d'Yvelin, répondant simplement :
« Oh, oui, j'aime bien. Avant, j'apprenais des choses en ville, mais ici, c'est plus... plus original, et souvent plus étrange, aussi. Mais moi, ça me plaît bien. Et vous ? Comment ça se passe, ici ? »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Yvelin

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #2 le: 17 janvier 2015, 10:34:55 »
«Tu parles des deux jeunes ou de la harde? La harde vit ici depuis des années, plus d'un siècle, je crois. Par contre, les deux jeunes ont été trouvés dans des circonstances particulières, mais je n'en sais pas plus. Je crois Loelia, qui est dans mon année, en sait un peu plus. Mais je ne lui ai jamais tellement parlé, sauf quand on se croise au chevet des deux jeunes. Elle est un peu...» Il haussa les épaules sans préciser sa pensée.

Dunwyd semblait assez intéressé par les dyhélis pour poser des questions. Et Yvelin se fit un plaisir de lui répondre.

«À la base, ce ne sont que ceux qui avaient des Dons liés aux non-humains. Comme cette Loelia par exemple. Ou des Guérisseurs dotés de la capacité de communiquer avec tous les non-humains. Mais finalement, Milla, une élève Guérisseuse de mon année, est venue me demander si ça m'intéressait de passer du temps avec eux. Ils commençaient à comprendre assez bien le langage humain et c'était surtout important qu'ils soient le plus régulièrement possible avec des gens. Comme je n'avais pas de raison valable de refuser, et que ça m'intriguait assez, j'ai accepté.» Il s'interrompit avant de répondre à la deuxième partie de la question. «Et oui, la musique jouée par un Barde peut avoir des vertus curatives, il paraît. Enfin, c'est même certain. Notre Doyenne, Riannon, est réputée pour ses Dons de Guérison par la musique. Et en général, les Bardes peuvent tous calmer ou rassurer par leur musique.»

Dunwyd ne semblait pas être encore très au fait des habitudes du palais. En même temps, il était là depuis peu de temps, et Yvelin doutait qu'il ait eu l'occasion d'explorer énormément les environs.

«Ça s'appelle le Champ des Compagnons, mais finalement, beaucoup d'étudiants viennent ici pour être tranquilles. En été surtout. En tout cas, je te déconseille d'aller secouer les buissons à la belle saison. Tu risques de déranger de drôles d'oiseaux.»

Lui-même n'avait encore jamais utilisé les fameux buissons avec personne. Mais personne n'avait encore su l'intéresser suffisamment pour qu'il sorte de sa solitude.

Les deux dyhélis accueillirent les adolescents et Fumée commença à s'intéresser à Dunwyd tandis que son frère grignotait. Il répondit d'ailleurs volontiers à la question du jeune blond.

: Le froid approche, la saison des glands aussi. Bientôt les arbres perdront leurs feuilles...:

«Euh... je crois qu'il demandait plutôt comment vous allez.»

: Oh... Nous allons bien. Tu as quitté ta harde récemment alors. Ce n'est pas trop difficile? :

«Nous parlions justement de ça... Mais c'est plutôt pour sa harde... euh, sa famille que c'est difficile de le voir partir. N'est-ce pas?»

Les dyhélis avaient de la peine à comprendre la notion de famille comme Yvelin l'entendait. Mais ils écoutèrent avec intérêt la réponse du futur mage. Après tout, s'il faisait partie de la harde, il était normal d'apprendre à le connaître.

Puis Fumée revint sur un sujet plus intéressant.

: Hier, nous avons écouté une nouvelle chanson, qui parle de l'automne qui vient. C'était très beau.:

: Et toi, Dunwyn, tu chantes aussi? :

Yvelin rit de la question plus qu'intéressée du jeune dyhéli.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Dunwyd

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #3 le: 20 janvier 2015, 22:15:36 »
Dunwyd haussa les épaules à la première question de son ami, puisque les deux informations l’intéressaient, et Yvelin ne s'y trompa pas, lui détaillant ce qu'il savait.
« Un peu quoi ? »
ne put-il s’empêcher de demander, l’œil mi-curieux, mi-amusé. Était-ce que l'apprenti barde n'osait pas dire du mal de sa collègue, ou que cela le dérangeait de parler de certaines choses ? Ou encore, que son impression était difficile à traduire en paroles ?

Il écouta la suite avec un intérêt non dissimulé, heureux d'en apprendre plus sur les étranges animaux qu'ils allaient voir. La conclusion suscita chez lui un signe de tête entendu, signifiant qu'il partageait ce qui avait motivé son ami dans ses visites. Il aurait sans doute réagi pareil.
« Je comprends bien ça. Et, les autres dyhélis, ceux qui sont là depuis longtemps, il n'ont pas besoin de voir les humains, si ? Là, ces deux dont tu parles, c'est juste à cause de leur... histoire un peu compliquée ? »
Il opina simplement suite au laïus sur les possibles effets de la musique des Bardes, et  eut un haussement de sourcils amusé à la mention de l'usage estival des buissons.
« Je vois... de toute façon, je n'ai l'habitude d'aller secouer aucun arbre, même pas ceux qui ont des fruits. C'est plus rigolo de grimper dedans pour faire la cueillette. »

Les dyhélis semblaient l'accueillir en ami, sans faire de chichis. Dunwyd resta un instant perplexe devant la première réponse, mais son ami se chargea de rectifier le tir, et il sourit de l'expression employée. Quitter sa harde...
« Oui, en fait j'ai dû venir ici rapidement, je ne m'y attendais pas, et ma famille non plus. Moi, ça me dérange pas trop, mais eux, ça leur fait drôle. Mon père espérait que je ferais la même chose que lui... Enfin, avec le temps, ils s'habitueront. »
On en revint à la saison et à la musique, thèmes visiblement chers au cœur des deux quadrupèdes.
« Dunwyd. Ah, non, désolé, moi, je risquerais plutôt de faire venir la pluie. Je n'ai jamais appris, donc je me contente d’écouter, c'est mieux pour tout le monde. Vous aimez beaucoup les chansons, on dirait ? »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Yvelin

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #4 le: 28 janvier 2015, 14:07:58 »
«Un peu...» Il marqua un temps d'arrêt, cherchant ses mots. «Si je parlais d'une chanson, je dirais cliché. Mais une personne ne peut pas être clichée... donc je dirais qu'elle est exactement ce que tu attendrais d'une personne comme elle.»

C'était difficile d'exprimer par des mots un ressenti aussi vague. Yvelin se disait souvent qu'il était un peu injuste avec Loelia, qu'il était influencé par des éléments qui de fait ne concernaient pas vraiment la jeune fille. Peut-être lui rappelait-elle quelqu'un qu'il ne portait pas dans cœur? Il n'en était pas certain.

Il était bien plus aisé de parler des dyhélis. Il connaissait les faits et pouvait sans peine expliquer à Dunwyd ce qu'il désirait savoir.

«Les dyhélis vivent en harde, entre eux. Certains ont des relations amicales avec les humains, mais la plupart se contentent de vivre leur vie. Les nôtres ont de bonnes relations avec les gens du Palais. Mais ils n'ont vraiment pas de besoin de nous, non. Ces deux petits, c'est parce qu'ils ne sont pas parvenus à s'intégrer dans la harde qu'ils ont besoin des humains. Et parce qu'ils ont vécu des choses particulières avant d'atterrir ici. Ne me demande pas quoi, on ne me l'a jamais dit.»

La discussion avec Brume et Fumée se déroulait sans anicroche, malgré des incompréhensions parfois amusantes. Fumée commenta la situation de Dunwyd avec sagesse:

: C'est compliqué chez vous les humains, avec tous ces rôles. Pourquoi ton père veut-il que tu fasses la même chose que lui plutôt que de faire ce qui est utile à la société? C'est égoïste.:

«C'est différent chez nous. On ne pense pas tellement en terme de société et de bien commun. À part les Hérauts peut-être. Pour la plupart des humains, leur plus grande fierté est de voir leur progéniture marcher dans leur pas.»

C'était d'ailleurs souvent le problème pour les parents d'enfants admis aux Collegia. Un Barde, un Guérisseur ou un Héraut ne reprendrait jamais l'affaire familiale, ce qui était une grosse déception pour la plupart des parents.

Brume, qui pensait pour demander une chanson à son nouvel ami, fut très déçu de la réponse de Dunwyd.

: Tous les humains ne chantent donc pas? C'est triste.:

Fumée pour sa part répondit à la question du jeune homme.

: Oui, la musique est agréable. C'est plus facile à comprendre que les mots.:

«Exactement. C'est pour cela que les Bardes ont un rôle très important à jouer!»
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Dunwyd

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #5 le: 01 février 2015, 18:39:13 »
« Tu ne m'aides pas beaucoup, »
commenta Dunwyd, rieur, alors que son ami essayait de s'expliquer sur son étrange collègue, sans grand succès.
« Il faudra que tu me montres qui c'est, comme ça, je pourrai me faire mon idée directement. »
Il opina, un peu plus grave, aux explications suivantes. C’était bien ce qu'il avait compris, en gros, et il lui semblait maintenant appréhender un peu mieux ces étranges animaux à cornes, suffisamment en tout cas pour un premier contact.

Il était plus amusant de voir comment une logique dyhélie analysait les fonctionnements humains.
« C'est aussi plus simple, de voir l'enfant qui a toujours participé aux travaux de la famille, en prendre la suite. Et plus facile pour lui faire confiance, alors que sinon, il faut trouver quelqu'un d'autre à qui léguer son affaire. Ça doit être un peu compliqué, d'accepter de laisser ce pour quoi on a travaillé toute sa vie durant à un inconnu. »
tenta le jeune homme, dans l'espoir d'expliquer un peu mieux les réactions paternelles sans les condamner pour autant. Puis il sourit amicalement à Brume, pour atténuer sa visible déception, et entreprit là aussi de détailler un peu plus précisément les choses.
« Nous sommes à peu près tous capables de chanter, en fait. Moi compris. Mais quant à le faire bien, c'est autre chose... si vous êtes habitués aux Bardes, qui savent le faire avec justesse, vous risquez d’être déçus en entendant des humains non entraînés. »

Il gardait une figure joyeuse, plutôt amusé par sa propre incapacité à rivaliser avec Yvelin et ses semblables dans le domaine musical.
« Si vous voulez que vos oreilles ne souffrent pas trop, il ne vous reste plus qu'à supplier l'apprenti Barde ici présent, »
termina-t-il avec un clin d’œil malicieux en direction du concerné.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #6 le: 09 février 2015, 15:05:37 »
Fumée était un peu perplexe, il n'était pas certain de comprendre la logique humaine. Mais étonnamment, sa remarque suivante fut plus que pertinente.

: Mais n'est-ce pas mieux de confier son travail à un inconnu compétent qu'à un fils incompétent, ou simplement bien plus compétent dans un autre domaine? :

Yvelin tenta répondre à la question du dyhéli, même s'il était au fond d'accord avec lui.

« Sans doute... mais va dire à un père que son fils serait bien mieux dans un autre domaine que le sien? Le mien avait beau savoir que je n'étais pas fait pour être papetier, il a quand même été un peu déçu de me voir partir pour le Collegium. Quand on est fils unique, en plus, c'est encore plus difficile pour les parents.» Il regarda Dunwyd d'un air entendu. « Mais ici, Aux Collegia, on pense beaucoup plus comme des dyhélis, en terme de groupes et de bien commun. J'ai beau être un barde de bibliothèque, je sais pertinemment que j'aurais moi aussi à partir sur les routes à la fin de mon apprentissage. Et peut-être même qu'après, on me demandera encore de remplir un rôle qui n'est pas forcément le mien. » Il sourit aux Dyhélis. « Je ne suis pas Guérisseur, mais il y avait besoin de quelqu'un pour s'occuper de vous, alors j'ai accepté de faire autre chose que ce pour quoi j'étudie. » Il regarda ensuite son ami. « Par contre, chez les Mages, je crois que c'est un peu plus "chacun pour soi". La majorité des grands mages étant plutôt invivables, c'est assez normal que vous ne formiez pas une communauté comme la nôtre. »

Yvelin omit cependant de dire que la plupart des grands Bardes aussi étaient parfaitement insupportables.

La révélation du Dunwyd sur les humains surprit énormément Brume. Il s'était toujours imaginé que bien que certains humains soient plus doués dans certains domaines, tous étaient capables de faire les "tâches humaines" de base, ce qui dans son esprit comprenait évidemment le faire de chanter.

: Tous les humains ne peuvent donc pas reproduire exactement ce qu'on leur enseigne? :


« Chanter, ce n'est pas quelque chose d'élémentaire chez les humains. Donc non, ce n'est pas quelque chose que tous savent faire. De même, tous les Dyhélis ne savent pas transmettre des langues, parce que c'est une habileté particulière. » Il sourit. « Quant à chanter ... N'ai-je déjà pas assez chanté pour vous l'autre jour? »

: Non. :

« Et que voulez-vous écouter? »

: La chanson qui parle d'yeux!:

« Sérieusement?» Il lança un regard amusé à Dunwyd. « Ils aiment encore plus que moi les vieilles chansons désuètes. »

Yvelin prit quelques grandes inspirations, s'étira un peu, puis quand il se sentit prêt, commença à chanter.

♫Les yeux de ma Dame sont comme les cieux,
D'un doux et ensoleillé bleu.
Aucune autre couleur ne pourrait se comparer
à cette teinte douce de milieu d'été.
Les yeux de ma dame ne peuvent déguiser
Son cœur doux et dévoué.
Elle ne peut pas feindre, elle se sent mon affliction
Chaque fois que nous nous séparons.♫



♫Tant que je vivrai, je me dois de lui dédier
tout mon amour le plus entier,
Pour qu'elle puisse savoir combien je l'honore,
Elle que je adore.
Et loin d'elle, je pris et je languis
que les jours puisent passer,  puis
Je me hâte , je fuis, je vole, le cœur en émoi
Pour voir ses yeux encore une fois.♫



♫Des yeux de ma Dame,  je chéris chaque regard,
Aussi doux qu'un nectar,
Et je voudrais pouvoir lui dire pourquoi
Je n'ose pas parler de mon émoi.
Trop élevé, que n'importe quel astre aussi lointain
son statut l'est du mien.
Trop grande est cette distance pour l'embrasser,
Sous elle, je ne peux que me lamenter.♫



(musique ici - traduction arrangée pour les rimes)
« Modifié: 17 juillet 2016, 20:44:26 par Yvelin »

Dunwyd

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #7 le: 13 février 2015, 11:55:14 »
Dunwyd eut un sourire indulgent, autant pour la façon de penser humaine, que pour l'implacable logique communautaire des dyhélis.
« Ce n'est pas aussi facile de réfléchir objectivement, quand des liens affectifs s'en mêlent... enfin, pas pour nous autres humains. »
Il opina aux paroles de son ami, avant de les compléter :
« Et faire accepter à n'importe qui que son enfant n'est pas doué dans son domaine, qui doit sans doute être celui dans lequel on l'a toujours imaginé... ce n'est pas bien évident non plus. Enfin, ils râlent un peu au début, mais ils ne nous empêchent tout de même pas de faire ce qui nous convient vraiment, en général. Même si c'est vrai que dans mon cas, papa n'a personne d'autre sur qui reporter ses espérances. Bah, il s'en remettra ! »
Peut-être que cela prendrait du temps, mais Gwyon finirait bien par se rendre à l’évidence.

La discussion se tournait vers les différences entre leurs deux domaines d'apprentissage, et celui en bleu nuit ne put que hausser les épaules.
« Je ne suis pas vraiment prêt à te dire quelque chose de catégorique, ça ne fait pas assez longtemps que je suis là... mais je te remercie, je tâcherai de ne jamais devenir un « grand mage ». »
Il conclut en tirant la langue à son ami, histoire de bien faire passer la boutade pour ce qu'elle était.
« Et puis, tu ne vas pas me dire qu'il n'y a pas des conflits chez les bardes, surtout parmi ceux qui ont... atteint un certain niveau. Ça doit bien en rendre plus d'un insupportable, non ? »
Ses yeux brillaient toujours d'un amusement certain. Il n'allait pas laisser Yvelin lui faire croire que le monde des Bardes n'était que rose et miel.

La suite continuait de lui faire découvrir l'esprit dyhéli, et il laissa celui qui les connaissait mieux que lui poursuivre, ponctuant seulement d'une question sur un point précis qui l'avait intrigué.
« Transmettre les langues ? Comment ça ? »
Il roula des yeux exagérément lorsqu'il fut question des préférences musicales des deux animaux, mais s'arrangea pour leur adresser un clin d’œil avant que l'apprenti barde ne commence, afin d’être certain qu'ils ne prennent pas au sérieux son comportement.

« C'est mignon comme tout, »
commenta-t-il, toujours amusé, lorsque la mélopée s’éteignit. Il n’était pas spécialement fou de ce type de balade doucereuse,  mieux adaptées aux jeunes filles de son avis, mais la voix d'Yvelin n'avait rien de désagréable.
« Tu es au point pour aller jouer la sérénade sous les balcons des nobles demoiselles, à ce que je vois. Ou que j'entends, plutôt. »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Yvelin

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #8 le: 02 mars 2015, 08:10:19 »
: Quand il y a plusieurs enfants, c'est donc moins difficile d'accepter que l'un d'entre eux fasse quelque chose de différent? Quelque chose pour lequel il est appelé? :

«Oui... ou alors quand il est possible de trouver un successeur en dehors de la famille. Chez moi non plus, il n'y a personne pour reprendre l'affaire familiale. Mais je ne m'inquiète pas trop, il y a du travail à revendre dans ce domaine, et mon père trouvera sans peine un apprenti. À travers la guilde par exemple. Si un deuxième fils se sent intéressé par le métier, il sera heureux d'avoir l'opportunité de reprendre une affaire à lui, plutôt que de vivre toute sa vie sous les ordres de son aîné. Il faut bien que les guildes servent à autre chose qu'à organiser des repas pour les fêtes. Mais dans le cas des auberges, il y en a déjà tellement que personne dans ce domaine n'a de fils désœuvré.»


Et une auberge qui avait eu du succès du temps du père n'en avait pas forcément sous le fils. Ou sous le repreneur. Le succès d'un établissement dépendait de paramètres tellement variables qu'on ne pouvait jamais être certain que sa réussite.

Yvelin possédait un peu l'esprit de clan, mais pas suffisamment pour faire preuve de mauvaise foi. Après tout, lui-même râlait plusieurs fois par décade contre la prétention insupportable de certains de ses camarades.

«Bien sûr qu'il y a des conflits. Certains jours on ne s'entend plus dans les couloirs. Deux bardes qui se hurlent dessus, c'est assez impressionnant. Et certains ont vraiment la tête tellement gonflée qu'on peut se demander comment ils parviennent encore à chanter. Mais là n'est pas la question. Quand tu deviens Barde, tu sais pertinemment que, artiste ou pas, tu entres au service du pays. Chez les mages, ce sentiment n'est pas ancré aussi profondément. Premièrement parce que les professeurs ne sont de loin pas tous originaires d'ici. Malgré leur attachement à Valdemar, ils ne sont pas nés ici, et souvent notre culture du bien commun les déroute. Deuxièmement parce que la formation est encore assez récente. Un siècle, quand on y pense, c'est peu au regard de l'histoire de ce pays. Et comme je disais, avoir des profs aussi étranges n'aide certainement pas à devenir un modèle d'autosacrifice.»


: J'aime bien les mages étrangers. Ils ont l'habitude des Dyhélis. Ils parlent bien.:

: Et ils se comportent bien. Pas de gêne.:


Alors qu'Yvelin expliquait pourquoi Dunwyd ne savait pas chanter, ce dernier fut interpellé par l'exemple choisi. Le Barde expliqua sommairement ce à quoi il faisait référence.

«Certains dyhélis ont un Don assez étrange. Ils peuvent dans certaines conditions implanter la connaissance d'une langue. C'est en rapport avec la Parole par l'Esprit. Je ne connais pas très bien la théorie, c'est très loin de mon domaine. Mais d'après ce que je sais, le temps gagné est chèrement payé. Les migraines qui découlent du processus sont légendaires.»

La chanson d'Yvelin plaisait visiblement aux deux jeunes. Ils balançaient la tête de gauche à droite plus ou moins en rythme, les yeux clos. Dunwyd, lui, ne put s'empêcher de faire un commentaire légèrement sarcastique quand la musique prit fin. Mais Yvelin s'y attendait. Cette chanson était vraiment assez affreuse, même selon ses goûts. Le second commentaire, par contre, le déstabilisa un peu.

«Des nobles demoiselles...» Yvelin avait l'air un peu perdu. Comme toujours quand on abordait le thème épineux de relations amoureuses. Voulait-il vraiment donner la sérénade à des nobles demoiselles? Bien évidemment, il n'avait aucune intention d'aller chanter sous des fenêtres. Mais à supposer qu'il le fasse, serait-ce vraiment sous les fenêtres d'une femme? Lorsqu'il visualisait une telle scène, qui donc apparaissait aux rideaux? La fille de lord Machin? Ou l'héritier du seigneur Bidule? La réponse n'était pas si évidente. Dans l'esprit pétri de récits romantiques du jeune Barde, une sérénade se devait de respecter tous les canons du genre. Mais lorsqu'il s'imaginait lui-même faire la cour, à la jeune noble se substituait souvent un jeune homme aux membres déliés et aux yeux sombres. «Je ne sais pas trop...»

Rougissant légèrement, il tenta de retrouver le fil de la conversation.

«Jamais je ne jouerais un air aussi désuet pour une sérénade. Normalement, la chanson doit avoir été composée en l'honneur de l'être aimé, et vanter ses qualités.»
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Dunwyd

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #9 le: 11 mars 2015, 13:15:19 »
Dunwyd laissa son ami répondre aux question du quadrupède, et comme il le faisait déjà exhaustivement (sûrement qu'il fallait en chercher la raison dans la volubilité des Bardes), le dernier arrivé au Collegium ne ressentit pas le besoin d'ajouter quoi que ce soit. Il eut une expression amusée en se figurant la scène de possible dispute entre deux Rouges.
« Ça doit pouvoir être instructif à écouter, en restant quand même à bonne distance pour ne pas risquer d'avoir les oreilles qui sifflent pendant tous les jours suivants. »

Il redevint un peu plus sérieux à la suite, hochant la tête pour signifier qu'il avait bien compris. Les remarques des dyhélis l'intriguèrent un peu plus.
« Il y en a souvent qui viennent vous voir ? Et vous trouvez vraiment qu'on est gênés avec vous ? Mais c'est peut-être juste que, comme on est pas habitués à votre… espèce, on a peur de dire ou de faire quelque chose qui vous vexerait. J'en avais quasiment jamais entendu parler avant qu'Yvelin m'amène vous voir. Maintenant, je sais que vous aimez les chansons, mais il y sûrement des choses qui ne vous plaisent pas ? »
Autant se renseigner, il appréciait la conversation avec ces drôles de bestioles, de nouvelles visites à leur rendre n'étaient donc pas du tout exclues de son futur.

Leur étrange don linguistique ne faisait rien pour les rendre plus familiers, et le jeune homme ne cacha pas son étonnement.
« Eh ben, ça doit être une expérience bizarre… vous avez ce Don-là, vous ? »
demanda-t-il à Brume et Fumée par simple curiosité.
« J'imagine que c'est quelque chose qui doit pouvoir être utile aux Hérauts, de temps en temps. C'est bien leur genre, de supporter un mal de crâne atroce s'ils pensent que connaître une langue de plus en un temps record pourra les aider à mieux accomplir leur prochaine mission. »

La réaction de son ami était trop tentante pour que Dunwyd résiste à le taquiner un peu plus, et il le gratifia d'un petit coup de coude amical, avant d'insister. Il ne pouvait naturellement pas deviner ce qui troublait réellement le futur Barde là-dedans.
« Oh, on dirait quand même que tu as une petite idée. Tu sais, ces créatures bizarres qui se promènent avec de grandes jupes, en couches les unes par-dessus les autres, qui organisent leurs cheveux en des coiffures compliquées, et se mettent des choses brillantes un peu partout. Je suis sûr que tu en as déjà rencontré au moins quelques fois. »
Particulièrement amusé par la tentative de l'autre pour revenir à un sujet moins tangent, il continua dans le même registre :
« Et vous avez des exercices pratiques, pour montrer que vous savez le faire correctement ? »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Yvelin

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #10 le: 25 avril 2015, 13:55:58 »
Brume et Fumée avaient l'avantage de communiquer par l'Esprit, et d'être très étroitement liés. Aussi pouvaient-ils chacun répondre à une question de Dunwyd. Cela leur rendait les choses bien plus aisées, mais pour les humains, la conversation devenait un peu plus compliquée à suivre.

: Pas tous. Ceux qui ont le temps. Ceux qui viennent des peuples frères.:
: Vous n'êtes pas gênés. Mais vous ne savez pas où regarder, comment être naturel.:
: Se vexer? Des choses qui nous plaisent pas? Si tu dis quelque chose que je ne comprends pas, ou quelque chose que je n'aime pas, je le dis, simplement. Ce n'est pas grave.:

Yvelin intervint en secouant la tête.

«Chez les humains, c'est au contraire très grave. Tous craignent d'avoir un mot maladroit. Car les gens se vexent pour un rien, et surtout ne vont pas t'expliquer ce que tu as mal fait. Pour les humains, c'est très important de se ménager les uns les autres. Mais en même temps, nous avons la possibilité de mentir. Pour vous c'est un peu plus compliqué. Même si d'après ce que je sais, il est possible de mentir d'esprit à esprit, si on est particulièrement... doué. Mais je pense que chez vous, le mensonge ne revêt aucun intérêt, car il ne peut que conduire à des tensions au sein de la harde.»

C'était ce genre de différences fondamentales qui rendaient la compréhension entre les humains et les autres peuples pensants difficile. Les êtres humains avaient un code de comportement propre, qui pouvait varier d'un lieu à l'autre, mais dont la base était commune à tous. Les non-humains avaient chacun leur propre code, basé sur leur propre vécu, physiologie et Dons.

Dunwyd, d'ailleurs, sembla très intéressé par le Don qui permettait de transmettre le langage. Brume lui répondit.

: Non. C'est un Don rare.:

Yvelin commenta la remarque de son ami.

«Je ne suis pas certain que les Hérauts soient les plus grands utilisateurs. Après tout, pour chaque langue, on trouve plusieurs Hérauts qui la parlent parfaitement.»

Malgré ses tentatives, Yvelin ne parvint pas à détourner le jeune mage du sujet qu'il avait choisi.

«Je sais ce que c'est... c'est juste...»
Il mâchonna sa langue. «Enfin...»

Il détestait vraiment aborder le sujet des filles. À son âge, cela aurait dû être un de ses principaux sujets de préoccupation. Mais la très grande majorité de ces damoiselles le laissaient complètement indifférent. Par contre, certains de ces camarades masculins savaient éveiller en lui... non, il ne voulait pas penser à ça maintenant. Surtout pas en présence d'un ami d'enfance. Et si celui-ci prenait peur? Il ne voulait pas passer pour un pervers. Surtout que Dunwyd était encore un peu jeune pour l'attirer.

Heureusement, Dunwyd dévia légèrement pour aborder la question des cours. Yvelin se sentit tout de suite plus soulagé.

«Bien sûr. On a comme devoir de composer une sérénade. Bien souvent, on prend comme sujet une camarade de classe, ou le professeur. Ça reste un exercice théorique. Mais cela ne fournit pas forcément les bonnes clés pour passer à la pratique.»

Yvelin chercha rapidement comment justifier cette déclaration sans parler de son problème particulier. Comment s'était-il retrouvé à parler d'un sujet qu'il évitait habituellement avec beaucoup de soin. Il n'était absolument pas prêt à parler d'amour, de séduction, de sérénade avec qui que ce soit.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Dunwyd

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Re: [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #11 le: 10 mai 2015, 09:00:30 »
« Les peuples frères ? C'est lesquels ? »
Le monde des dyhélis était tellement étranger à l'adolescent, et rien que leur manière d'appréhender les autres semblait présenter une différence énorme avec celle des humains. Mais, curieux de nature, Dunwyd trouvait cela intéressant de confronter leurs visions du monde, et comme les animaux intelligents ne se formalisaient pas le moins du monde de ses nombreuses questions, il ne se privait pas.

Il sourit alors qu'on lui expliquait comme cette espèce semblait dénuée de toute susceptibilité. Les relations devaient s'en trouver bien facilitées, et quelque part, il leur enviait cette simplicité dans le rapport aux autres. Mais il fallait bien faire avec la manière d'être de ses semblables, et que son camarade expliquait avec suffisamment de détails pour qu'il ne ressente pas la nécessité de renchérir. Il se contenta de marquer son approbation d'un signe de tête, et de résumer en mode insouciant :
« En gros, nous, on se casse la tête pour rien. A croire qu'on aime bien ça. Ça a l'air vraiment moins compliqué chez vous. »

Un mince sourire aux lèvres alors qu'il continuait à asticoter son ami, Dunwyd s'amusa de ses réponses hésitantes, et de sa hâte à accrocher un autre sujet. Enfin, pas si éloigné que cela pour qu'il soit impossible de revenir au premier…
« Le professeur ? Et alors, est-ce qu'on vous colle quelqu'un qui rend l'exercice encore plus difficile ? »
plaisanta-t-il avec effronterie. Il ne savait pas comment cela se passait chez les Bardes, mais parmi les enseignants Mages, il y avait certaines antiquités qui auraient semblé plus à leur place dans un vieux fauteuil au coin d'un feu. Les apparences pouvaient être trompeuses, cependant, mais c'était plus drôle de se moquer.
« J'imagine. Ça doit rester un peu froid, quand c'est seulement un exercice. Il doit manquer… la magnificence du vrai sentiment ! »
conclut-il avec un grand geste exagéré. Il était bien loin de se douter de ce qui posait réellement problème à Yvelin. Pour ne pas oublier les deux dyhélis, il se retourna vers eux, curieux.
« Et vous, est-ce que vous courtisez les jeunes dames de votre espèce ? »
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Yvelin

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Re : [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #12 le: 17 juillet 2016, 21:12:56 »
Yvelin ne put laisser passer cette occasion de montrer son savoir.

«Les peuples alliés des Tayledras, c'est-à-dire les kyrees — des loups très brillants avec une mémoire impressionnante — , les tervardis — des hommes-oiseaux — , les hertasis — des petits hommes-lézards (parce qu’y a aussi les tyrills, les grands hommes-lézards, mais eux ils vivent à Iftel), les dyhélis. Ça fait donc cinq peuples qui vivent ensemble, en symbiose. Six si tu comptes les oiseaux-liges. Ceux qui ne sont pas liés vivent quand même aux dans les Vallées ou aux abords directs. Sept avec les Griffons.  »

: Oui. Ils ont l'habitude d'être avec nous.:

Il devait être difficile pour des non-musiciens de comprendre l'intérêt des exercices pratiques pour ce qui était censé être des créations totalement personnelles et uniques. Or, un Barde devait être capable de composer absolument tous les types de musique, sur commande ou par envie. Un professionnel ne pouvait attendre "l'inspiration" quand le contenu de son assiette en dépendait.

«Qui rend l'exercice plus difficile? Je crois pas. De toute façon, il s'agit surtout d'apprendre à personnaliser une sérénade pour une personne donnée. Tu sais, il y a plusieurs schémas possibles, mais au final, ce genre de composition suit des règles précises, ce qui limite en partie la créativité, ou lui permet de s'exprimer en fonction de si tu aimes ou pas les contraintes. Après, le professeur vérifie le choix des rimes, la qualité de l'évocation, le placement sur texte sur la musique, ou l'inverse, et évidemment la musique elle-même.» C'était toujours tellement facile de parler des faits! «Quant aux sentiments... Je n'ai jamais chanté de sérénade pour qui que ce soit, je n'ai donc aucune idée de cette magnificence des sentiments.»

 Et il doutait que ça lui arrive un jour. Il s'imagina un bref instant chanter la sérénade au bellâtre qu'il avait croisé à la bibliothèque, Ewenn. Il se sentit rougir et chassa aussitôt l'idée.

Peut-être Dunwyd avait-il senti son malaise? En tout cas il chercha à inclure les jeunes dyhélis dans ce nouveau développement de la conversation. Ce qui était une très mauvaise idée. Visiblement, l'apprenti mage n'avait pas bien enregistré ce qu'il avait dit plus tôt sur les deux jeunes dyhélis.


: Je...:
: Nous...:


«Pour le moment, ils sont un peu jeunes...» intervint Yvelin, sentant le malaise dans la voix des deux jeunes dyhélis. Le problème n'était pas tant leur âge que le fait qu'ils se tenaient encore pour le moment à l'écart du reste de la horde. Ils avaient trop souffert avant d'arriver ici. Ils se remettaient certes, mais très très lentement.

«Et toi donc? Pas de sérénade, donc. Mais pas non plus de feu d'artifice magique pour une belle?»
« Modifié: 21 juillet 2016, 21:41:02 par Yvelin »

Dunwyd

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Re : [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #13 le: 21 juillet 2016, 20:49:34 »
Dunwyd n'était pas du genre fier, et là, les connaissances de son ami le dépassaient, voire l'impressionnaient un peu.
« Tu as appris tout ça ici ? Dans les livres ? Ou dans les chansons et les contes de tes collègues ? Des fois, j'ai l'impression d'avoir vu et entendu parler de seulement une partie minuscule du monde… les gens qui viennent à l'auberge de papa sont pourtant variés, mais il n'y a que des humains, et ils n'ont pas forcément beaucoup le temps de bavarder. »
Revenant plus spécifiquement aux deux animaux intelligents, il ajouta :
« Et donc, il y a des… individus de ces peuples, qui viennent vous voir ici ? Vous… discutez avec eux ? Et les Compagnons, vous communiquez avec eux aussi, ou vous restez chacun de votre côté ? »

Il faillit s'excuser de sa curiosité, mais les dyhélis avaient dit plus tôt que c'était inutile, il s'abstint donc. Il était un peu désillusionné par ce que lui racontait Yvelin au sujet des sérénades, oui, c'était bien loin de la mythique « inspiration » qu'on disait tomber d'on ne savait où sans prévenir.
« Ah, d'accord, je ne pensais pas qu'il y avait autant de… limitations et de choses prévues à l'avance, dans vos chansons. Il vaut mieux qu'on ne le sache pas trop, en fait, ça risque de casser un peu l'effet sinon. »

Il n'eut pas l'occasion de continuer à chatouiller son ami, ses derniers mots lancés avec insouciance ne semblaient pas reçus de la même manière par les jeunes quadrupèdes. Il fit un geste pour signifier à tout le monde de les oublier, et eut un sourire en coin.
« On n'apprends pas ça en cours, nous, en tout cas. Peut-être plus tard, ça ne fait pas encore très longtemps que j'ai commencé. J'ai encore un peu de mal à m'habituer à tout ce qu'on peut faire avec cette magie, en fait… c'est tellement nouveau, et aussi tellement vaste comme sujet. Mais ça va venir, »
conclut-il, toujours positif, avant de terminer avec un brin d'auto-dérision :
« J'aime quand même mieux faire ça que raturer la comptabilité de papa en essayant de l'aider. »
« Modifié: 21 juillet 2016, 20:53:47 par Dunwyd »

Yvelin

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Re : [Dunwyd/Yvelin] Entrez dans la harde
« Réponse #14 le: 22 juillet 2016, 21:09:35 »
Parfois, Yvelin oubliait que tout le monde n'en savait pas aussi long que lui et que l'étendue de ses connaissances pouvait surprendre. Mais il ne pouvait s'empêcher de se passionner pour tous.

«Y a une barde du Collegium, Évelyne, qui est Sœur d'aile du clan K'Sheya. Elle connait vraiment bien la culture des Tayledras. Quand elle est là, elle nous raconte ce qu'elle a vu pendant ses voyages. Et sinon j'ai lu beaucoup de livres. Tu sais, nous les Bardes, nous sommes un peu la mémoire de ce pays. C'est normal d'en apprendre à un maximum sur nos alliés. Surtout qu'il y a au nord du pays une Vallée Tayledras peuplée tant par des vrais Tayledras que par des Valdemarans adoptés.»

Brume et Fumée répondirent avec empressement à la question de Dunwyd.

: Les Tayledras viennent nous dire bonjour.:
: Surtout Fiersaule. Parfois Arbretempête.:
: Et les Compagnons parlent avec nous. Ils sont gentils. Mais tellement occupés.:
: Mais c'est un secret. Il faut pas dire.:


Pauvre Dunwyd qui découvrait que derrière l'apparente spontanéité des chansons de Barde se cachaient des règles strictes de composition! Il fallait atteindre un certain niveau pour pouvoir se lancer librement dans la composition.

«Ah non... après, quand tu es un Barde confirmé, tu n'as pas à respecter ces règles à la lettre. Simplement, on commence par apprendre la théorie et les règles, pour acquérir les bons réflexes.»

Yvelin était content de retrouver un visage amical ici. Quand il était arrivé, il lui s'était parfois senti seul, loin de ses amis. Il lui avait fallu du temps pour se sentir totalement à sa place ici, même s'il avait été plus que ravi d'être admis au Collegium des Bardes.

«C'est chouette que tu sois là. Tu étais aussi à ta place dans l'auberge familiale qu'un chat sous la pluie. J'espère que tu n'es pas de corvée de cuisine... ça risquerait de te rappeler la maison.»
Il sourit. «C'est un peu bizarre, n'est-ce pas ici? On est tous mélangés, on vient de tous les horizons. Tu sais que mon camarade de chambre est le fils cadet d'un noble? Il est bien content d'ailleurs de ne pas être l'aîné. Il n'a pas eu à choisir entre la musique et la famille. Et j'ai dans ma classe la fille d'un paysan. Il paraît qu'un ménestrel l'a repérée pendant les moissons. Elle chantait pour motiver tout le monde. Et toi, comment as-tu été repéré?»