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Messages - Yvelin

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Collegium des Bardes / Re : Le Cycle de l'Or
« le: 23 mars 2021, 17:23:17 »
«Je t'aime, Yvelin…»

Ces mots semblèrent raisonner à l'infini dans le couloir désert, rebondissant contre les murs et les portes dans un ballet qui faisait étrangement écho à la petite danse qu'esquissait le coeur d'Yvelin dans sa poitrine.

Avait-il le droit de pleurer? C'était ridicule, non? Pourtant il en avait envie. Il sentait les larmes mouiller ses cils et rouler sur ses joues. Il avait beau être Barde, il ne lui arrivait que rarement de pleurer… et plus rarement encore de bonheur.

Il ne parvint pas à articuler quelque chose de cohérent avant que Micha ne se lance dans une série de questions dont la reponse, unique, tenait en un mot.

«Ensemble… voilà où on en est.»

Et que personne ne vienne lui dire qu'il était incapable d'aller à l'essentiel.

Même si à peine avait-il prononcé ces paroles, qu'il regretta de ne pas avoir été plus explicite.


Quand Yvelin revint dans la salle, il avait les joues rouges et les cheveux ébouriffé... enfin, plus ébouriffé encore que d'habitude. Et surtout, il semblait rayonner de bonheur. Liselle remarqua immédiatement le changement. Elle le désigna du doigt avant de commenter à l'attention de Kate:

«Visiblement, ils se sont réconciliés.»
 

2
Collegium des Bardes / Re : Le Cycle de l'Or
« le: 19 mars 2021, 17:02:44 »
Sans trop savoir comment, Yvelin se retrouva dans les bras de Micha. Plusieurs pensées contradictoires l'assaillirent. Il s'inquiéta d'abord qu'on puisse les surprendre, et hésita donc à s'écarter. Mais il craignait que Micha ne prenne mal la chose, aussi n'en fit-il rien. Paradoxalement, il souhaita aussi que cet instant puisse durer… un temps certain, longtemps, toujours. Il remarqua aussi l'odeur particulière de son ancien amant, et cela lui donna envie de pleurer. Non parce qu'il était triste, mais parce qu'il avait l'impression, quelque part, de rentrer chez lui. Il sentit aussi son corps réagir physiquement à ce bonheur et en fut gêné. Il n'avait pas pensé à ça depuis des décades. Depuis qu'il avait été chassé de chez ses parents.

Pris dans ce maelström, il peina à répondre à Micha.

«Je prends vite des coups de soleil, tu sais…» C'était tout ce qu'il trouvait à dire? Il se sentit immensément stupide, et un fou rire le saisit. «Pardon, je voulais plutôt répondre un truc plus bardique, du genre :"L'ombre me va très bien si elle me permet de te voir".» Il rougit. «C'est peut-être trop… je… je ne sais pas trop…»

Il releva doucement la tête. Étrangement, même s'il le savait, il était toujours surpris d'être plus petit que Micha. Dans son esprit, l'orfèvre était toujours grand, séduisant, éminamment viril. En vrai c'était presque un dieu, tant il était beau. Mais un dieu de taille raisonnable. Un dieu que Yvelin mourait d'envie d'embrasser.

Ce qu'il fit.


«Vous vous moquez, mais Yvelin est passé par des moments plutôt difficiles. Il n'est pas doué, mais je crois qu'il a des circonstances atténuantes.» Liselle n'allait pas préciser lesquelles. Soit Kate était au courant, et elle comprendrait, soit elle ne l'était pas, et mieux valait donc que cela reste ainsi. «Et franchement, je sais que notre travail est de chanter l'amour, mais que les Dieux me préservent de tomber amoureuse. Passer du bon temps, volontiers, mais perdre toute capacité de réflexion, très peu pour moi!»

De fait, elle était déjà tombé amoureuse, un peu. D'Yvelin, justement. Et elle avait très vite réalisé (bien avant lui, en fait) qu'il n'éprouvait aucune attirance pour la gente féminine.

Malgré ses grandes déclarations sur l'idiotie de l'amour, Liselle avait assez envie de connaître un jour des joies de la maternité, comme on disait. Aussi était-elle assez curieuse à ce sujet.

«Je vous comprends... être constamment au centre d'attention doit être terriblement épuisant. Et j'imagine que votre époux est du genre trop plein de bonne volonté. Vous laisse-t-il encore monter et descendre les escaliers sans aide?»

3
Collegium des Bardes / Re : Le Cycle de l'Or
« le: 18 mars 2021, 12:16:44 »
Que disait-on à un ex? Yvelin n'avait jamais entrenu de réelle relation avant Micha, et il n'avait que rarement revu ses anciens amants. Et surtout, que disait-on à un ex qui s'enfuyait en vous voyant? Yvelin n'était pas certain que ce soit très bon signe. Peut-être devrait-il respecter le souhait de Micha de rester seul et faire demi-tour?

Mais en même temps, il ne pouvait laisser passer cette chance… s'il ne se réconciliait pas ce soir avec l'artisan, cela n'arriverait jamais. Yvelin n'espérait rien de plus que cela. Une réconciliation, peut-être la possibilité d'une amitié, ou à défaut, d'une reconnaissance mutuelle. Car il ne pouvait prétendre à davantage… si?

Puis il le vit, seul, visiblement paniqué, et son coeur se serra. Avait-on le droit d'être aussi beau?

«C'était donc si mauvais?» Yvelin osa un sourire taquin, probablement un peu forcé. «D'habitude, dans ce genre de cas, on s'abstient de venir saluer l'artiste, non? Même si j'avoue que ça me fait très plaisir. Je… je n'étais pas sûr que tu viendrais. C'est ton droit le plus strict de ne plus vouloir me voir, et évidemment, je ne t'en aurais absolument pas tenu rigueur! Sache que je n'éprouve aucun sentiment négatif à ton égard, et que qu'importe ce que nous réserve l'avenir, ce fait ne changera pas.» Bizarrement, maintenant qu'il était lancé, il n'arrivait pas à se taire. «J'espère que tu n'as pas été gêné par mon discours. Je sais que notre histoire était un secret, et je n'aurais pas dû en parler, mais, tu vois, ça a tellement compté pour moi! J'ai tellement… grandi grâce à ça. C'est grâce à toi que je suis devenu celui que je suis ce soir, et c'est grâce à toi que j'ai pu composer une telle oeuvre!»

À présent, Yvelin parlait pour prolonger ce bref moment d'intimité. Il ne voulait pas que Micha reparte vers Kate, il voulait le garder pour lui encore quelques instants. Égoistement. Puérilement.

«J'espère que tu n'es pas fâché que j'aie remis mon grenat… il allait si bien avec ma tenue, et ça aurait été dommage…»

Incapable de s'arrêter de parler, il racontait tout ce qui lui passait par la tête…et il commençait à se sentir ridicule.


Liselle fut contente que Kate décide de ne pas se mêler des retrouvailles de Micha et Yvelin. Vu le complexe que ce dernier éprouvait par rapport à elle, il aurait été incapable de parler réellement à Micha.

«Il a eu besoin d'un peu d'aide pour y penser. Quand il s'agit de… de votre époux, Yvelin n'est pas toujours très dégourdi On ne peut pas dire que l'amour lui réussisse. Lui qui est si brillant en temps normal…»

Elle adressa un sourire complice à la future mère, puis répondit brièvement à la question muette d'un autre Barde, en levant le pouce. Elle reporta ensuite son attention sur Kate.

«Oui, je suis très fière, et soulagée. J'en avais marre de devoir le materner. Mais voyons le bon côté des choses. Si un jour je me retrouve mère, j'aurais déjà de l'entraînement.» Elle jeta un coup d'oeil au gros ventre de Kate. «J'imagine que vous devez avoir hâte que ce soit terminé? Et comment se passe… la cohabitation avec le futur père?»


4
Collegium des Bardes / Re : Le Cycle de l'Or
« le: 09 mars 2021, 06:24:08 »
Yvelin n'avait jamais été le genre de Bardes devant lequel on se pâmait. D'une part, il n'écrivait pas le bon genre de musique. D'autre part, il n'était pas assez séduisant. Aussi fut-il un peu déboussolé quand il réalisa que lui aussi pouvait faire s'évanouir les dames. Ou en tout cas les bouleverser assez pour qu'elles aient besoin d'aide pour se relever. C'était aussi un genre de victoire, après tout.

Pour la première fois de sa vie, il avait le sentiment d'avoir accompli quelque chose d'exceptionnel et d'y être parvenu malgré les difficultés, les peines et la peur. Il n'avait aucune idée ce qu'il ferait le lendemain, mais ce soir, il savourerait son succès.

Évidemment, celui-ci ne pourrait être total que si Micha était présent et venait lui parler. Mais même sans cela, il saurait apprécier le moment. D'ailleurs, ses camarades Bardes se précipitaient sur lui pour l'entourer telle une garde d'honneur. Et on se pressait maintenant autour de lui pour le féliciter.

Rapidement, Yvelin fut aussi rouge que son costume. Il n'était pas habitué à recevoir des compliments. Et encore moins à les trouver mérités. Il ne put s'empêcher d'afficher un sourire radieux. Sourire qui se figea légèrement quand il fit face à Micha. Ce dernier avait l'air aussi surpris que lui de le voir là. L'artisan ouvrit la bouche, articula un mot et s'enfuit, laissant Yvelin totalement sans voix. Autour de lui, les plaisanteries fusèrent

«Encore un que tu as rendu muet. Franchement, c'est un beau succès!»
«Oui, tu vas bientôt égaler le record de Juna.»

Yvelin secoua la tête et se força à sourire.

«Oui... bien sûr.»

Que devait-il faire? Il avait bien envie de poursuivre Micha à travers la foule. Mais en agissant ainsi, il mettait en danger l'homme qu'il aimait. Car il n'y avait aucun doute à avoir, il l'aimait toujours. Il pensait l'avoir oublié, avoir éteint le feu de ses sentiments, mais, sous la cendre froide, la braise était encore brûlante.

Mécaniquement, il répondit aux diverses sollicitations, sans vraiment réaliser à qui il s'adressait. Puis un bras se passa autour de son épaule.

«Je vous l'enlève un instant, Yvelin doit aller saluer en privé un invité de marque...»

C'était Liselle. La douce et malicieuse Liselle. Elle avait tout vu, évidemment, elle qui couvait toujours Yvelin de son regard protecteur. Le vol de Bardes autour d'eux se perdit en conjectures.

«Un invité de marque?»
«Un amant?»
«Le Roi?»
«Mais non, sa mère... tu sais bien qu'elle ne peut pas être là officiellement!»
«Ah oui...»
«Vas-y Yvelin! On va diriger ce beau monde vers le buffet!»
«Ouais, vas-y!»

À peine surpris qu'ils soient tous en courant pour sa mère, Yvelin se laissa tirer par Liselle. Il salua au passage d'un air perdu les gens qu'il connaissait parmi la foule puis parvint enfin à s'extraire de la salle.

«Il est parti par là... enfin, je crois.»
«D'accord...»

Il resta figé.

«Bah file le rejoindre, abruti!»

«Ah oui...»

Il se mit à courir.

Liselle, elle, regagna la salle et s'approcha discrètement de celle qu'elle avait identifié comme la femme de Micha.

«Drôle de soirée, hein?»

5
Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 26 octobre 2020, 09:28:06 »
En son fort intérieur, Yvelin ne pouvait qu'approuver l'analyse de la jeune femme sur son propre caractère. Certes, lui aussi doutait parfois que la sagesse vienne avec les années, il avait vu bien trop d'exemple de vieux imbéciles engoncés dans des principes d'un autre âge. Mais au moins, à défaut de devenir plus sage, la plupart des adultes apprenaient à mieux se connaître et à compenser leurs défauts... mais pour cela au moins fallait-il les reconnaître comme tels.

«Il est plus facile de se montrer persévérant dans les activités que l'on choisit soi-même d'avoir. La discipline vient plus aisément quand personne ne nous l'impose, vous savez.»

Et il en avait été le premier surpris. Quand il était étudiant, Yvelin avait haï les cours d'autodéfense, et en général, toutes les activités impliquant un quelconque exercice physique. Il n'avait jamais pratiqué plus que le strict minimum à cette époque, juste de quoi ne pas être totalement ridicule. Mais pendant son année de Barde errant, il avait compris l'importance d'une bonne condition physique et s'était imposé de pratiquer presque quotidiennement les mouvements et les exercices qu'on lui avait montrés.

Owen, décidément, lui était antipathique. Comment un homme aussi détestable avait-il pu se retrouver marié à une femme aussi gaie que Fleur? Même si cette dernière était un peu idiote, au moins avait-elle l'esprit ouvert et curieux. Son mari, lui, semblait tout juste bon à s'empiffrer et à répéter sans grande conviction ce qu'on lui avait visiblement forcé à apprendre par cœur. Sans doute était-il trop stupide pour réfléchir lui-même à ces questions.

«C'est bien dommage, je trouve. Mais évidemment, je ne saurais prétendre connaître mieux que vous la complexité de l'apprentissage d'un chef de domaine. À peine ai-je quelques notions de gestion d'une fabrique de papier...»

Il offrit un sourire d'excuse pour l'immensité de son ignorance.

Yvelin était fier de lui. Aucune larme ne s'était invité sous ses paupières quand il parla de ses parents. Il avait réussi à dompter la souffrance pour qu'elle ne se manifeste que quand il avait du temps à lui accorder. Il adressa à Fleur un léger hochement de tête reconnaissant.

«Je vous remercie de votre accueil. Votre bonté n'a d'égal que votre beauté.»

Pour un Barde, il était facile (et presque contractuel) d'être charmant et flatteur, sans jamais réellement dépasser les limites de la bienséance. Ils n'étaient pas proprement formés à cela, mais vivement encouragés à s'y entraîner. Et pour Yvelin, comme pour d'autres, il était des plus aisés de ne pas outrepasser la morale. Après tout, il n'était pas réellement attiré par Fleur et ses paroles étaient vides de tout sous-entendu.

Faire parler une mère de ses enfants était un moyen simple d'occuper une conversation. Quelle mère n'aimait pas se vanter de son bébé? En cela, Fleur n'était pas différente d'une bourgeoise ou d'une paysanne.

«Quel parent l'est avec ses enfants? Et c'est un charmant travers.»

Malgré la bienveillance de Fleur, Yvelin commençait à se sentir légèrement mal à l'aise sous le regard de son imposant époux. Il n'avait pas envie de subir son inimitié, et le bruit constant de mastication commençait à l'agacer profondément.

«Je crois qu'il est temps que je m'esquive. Je ne voudrais pas abuser de votre hospitalité et de votre emploi du temps sans doute fort chargé.» Il se leva.«Je vous ferai parvenir les noms de quelques ménestrels ainsi que leur tarif pour la soirée. Avez-vous des désirs particuliers quant à la musique? Des œuvres chères à votre cœur, des compositeurs à éviter?»

6
Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 20 octobre 2020, 13:24:31 »
Yvelin prit mentalement note de parler de la fête à Liselle. Elle serait sans doute contente d'avoir un contrat supplémentaire, surtout dans une famille aussi aisée. Il lui faudrait aussi remettre au propre ses partitions pour pouvoir en faire copier une édition lisible par d'autres... du travail supplémentaire pour lui. Mais il le compterait dans ses gages.

La suite de la conversation prit un chemin des plus habituels pour Yvelin. Et Fleur réagit comme attendu, quand il fit la liste des instruments qu'il maîtrisait. Il négligea presque ostensiblement de répondre à Owen, qui de toute manière ne semblait absolument pas intéressé par la conversation, et adressa un sourire charmant à Fleur. Après tout, il était évident qu'elle était la tête pensante du couple, aussi absurde cela puisse paraître.

«C'est normal pour un Barde, vous savez. Après tout, nous nous consacrons corps et âme à la musique, et elle mérite d'avoir les serviteurs les plus diligents et habiles qui soient.» Il sourit. «Si vous appréciez le clavecin, pourquoi ne pas prendre un tuteur pour continuer votre formation? La musique forme les esprits, et il n'y a pas d'âge pour apprendre.»

Deux poncifs à la suite... Yvelin était en grande forme! Il lui faudrait éviter de fréquenter trop de nobles écervelés à l'avenir, où il risquait de perdre à jamais la capacité à faire des réflexions autre chose que convenues.

Owen, d'ailleurs, ne se laissait pas d'inspirer du mépris au jeune Barde. Sa manière de parler de la musique, comme si elle n'était qu'annexe et inutile, était particulièrement insultante quand on s'adressait à un Barde. Yvelin eut envie de le lui signifier d'une remarque mordante, mais il s'abstint. Après tout, l'homme était trop idiot pour comprendre une insulte savamment tournée, et lui-même avait dépassé l'âge de traiter les autres de noms d'oiseaux.

«La musique fait pourtant partie du cursus normal pour toutes les personnes de qualité se formant au Collegium. N'est-il pas essentiel pour un noble de connaître les grandes œuvres du pays? Et mieux encore, de les apprécier?»

Son ton était innocent et léger, mais n'importe quelle personne un tant soit peu entraînée aurait pu percevoir la note d'aigreur dans sa voix.

Malheureusement pour Fleur, le sujet qu'elle choisit pour poursuivre leur conversation était loin d'être idéal. Yvelin se raidit légèrement et ses doigts se crispèrent sur ses genoux.

«Mes parents sont des artisans qui n'ont guère le loisir de s'intéresser à la carrière de leur enfant. Je leur suis très reconnaissant de m'avoir laissé rejoindre les Bardes et je n'aurai pas l'impudence de leur réclamer davantage. D'autant qu'ils n'approuvent pas forcément mon... mode de vie.» Il se força à se détendre. «Mais je suis certain que vos propres parents sont ravis d'avoir une fille aussi raffinée et vive, ma dame. Et vos enfants sont réellement magnifiques.»


7
Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 05 octobre 2020, 09:04:11 »
Avec le temps, Yvelin avait appris à accepter les compliments… au moins quand ceux-ci concernaient sa musique. Il répondit donc à la remarque de Fleur d'un gracieux sourire.

«Je vous remercie Dame de Trevale.»

Il la laissa ensuite manoeuvrer son mari jusqu'à ce qu'il estime son intervention opportune. Elle avait un réel talent pour ça, c'était évident. Le pauvre imbécile n'avait aucune chance.

«Si vous désirez, je peux faire rédiger une partition pour vous, à mettre dans vos archives?»

Il aurait pu le faire lui-même, évidemment. Il était capable d'écrire élégamment si c'était nécessaire. Mais il y avait des scribes spécialisés pour réaliser de telles partitions. Yvelin n'avait aucune envie de leur voler leur travail. Et très honnêtement, il n'en avait pas le temps.

«Et je me réjouis de jouer pour vous. Avez-vous prévu un orchestre pour la fête? Si vous désirez, je peux vous recommander des ménestrels de talent qui sauront égayer la soirée sans accaparer l'attention de vos convives.»

Bien souvent les nobles s'entêtaient à engager des Bardes, persuadés que les ménestrels étaient indignes de leur rang. Pourtant ces derniers étaient bien plus adéquats dans la plupart des événements mondains. Qui avait envie de voir ses invités simplement incapables de détacher leur attention de la musique?

Yvelin se servit d'une mignardise qu'il tenta de tenir avec élégance. Il ne cesserait jamais de remercier son professeur d'étiquette pous tous ses bons conseils!

«Le luth n'est que mon deuxième "meilleur" instrument, en fait. J'ai une affection particulière pour le théorbe, mais celui-ci s'utilise surtout dans des ensembles et très peu pour accompagner la voix seul. Et sinon je maîtrise les petites percussions: tambourin, petit tambour, timbales… Et je peux tenir une partition simple à la flûte à bec, si je m'entraîne. Et vous, jouez vous d'un instrument, ma Dame? Et vous, sieur de Trevale?»

8
Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 30 septembre 2020, 12:41:45 »
Yvelin trouvait Owen encore plus ridicule que ce que les portraits qu'on avait dressé de cet homme laissait suggérer. Son imbécillité, sa fatuité, son contentement manifeste étaient tellement évidents que le jeune Barde devait usait de tout son art pour ne pas se moquer de lui. Pour se faciliter encore la tâche, il décida de ne s'adresser qu'à Fleur, à moins qu'Owen ne lui laisse pas le choix.

«Votre maison est idéalement située, et on sent que la décoration est du fait de quelqu'un doué d'un goût sûr et raffiné.»

D'une certaine manière, c'était facile de dire ce qu'on attendait de lui, surtout à quelqu'un comme Fleur de Trevale. Être charmant, admiratif voir flagorneur ne lui posait aucun problème, du moment qu'il n'en pensait pas un traître mot. Alors pourquoi était-ce si difficile de dire les mots attendus quand le cœur y était?

Il chassa cette pensée en sortant son luth de son étui. Il n'avait pas le temps pour se morfondre sur ses erreurs.

«Les bébés aiment la musique, c'est certain. Pour leurs jeunes esprits, elle est plus facile à comprendre que la voix et la parole. Car s'ils n'en comprennent les mots, ils perçoivent les émotions qui l'habitent.»

*Jargon pseudo-mystique de Barde: fait!* entendit-il Liselle murmurer à son oreille. Il retint un sourire en accordant son instrument.

«Voyons si ma musique saura les atteindre.»

Il entama l'introduction en reprenant la progression mélodique des couplets. Il avait choisi une musique plutôt solennelle, d'aucun aurait dit pompeuse. Mais il ne doutait pas un instant qu'elle soit du goût des deux parents, lesquels ne semblaient vivre que pour et par les ors de la cour.

♪Dans les terres à l'est où le jour naît,
La roche est dur, le vent tranchant,
mais le sol est riche et vivant
et l'eau chante en clapotis gais.

"Trevale je nomme ces lieux,
car ici meurent trois vallées,
formant cette plaine baignée
de lumière, bénie des Dieux."

Ainsi parla le premier père,
de cette famille réputée.
Puis après lui son fils aîné,
rendit cette terre prospère.

Chaque illustre enfant des trois vals,
reprit le flambeau et la quête,
Paix ou guerre, victoire ou défaite,
Rien n'entamait leur idéal.

C'est de cette illustre lignage
qu'Ambroise et Camélia sont nés.
Sous le regard de leurs aînés,
qu'ils reçoivent leur héritage.

De leur mère, nous leur souhaitons
de prendre la grâce, la beauté,
pour qu'ils ne cessent d'amener,
joie et gaieté dans leur maison.

De leur père, l'illustre lignée,
la rectitude, la noblesse,
pour qu'ils saisissent sans faiblesse,
le flambeau de leur destinée.♪



Il reprit la mélodie des couplets une fois encore puis plaqua les derniers accords.

«Je peux évidemment ajouter encore quelques couplets, si cela vous semble nécessaire.»

9
Collegium des Bardes / Re : Une petite pause ~ Yvelin-Sou
« le: 23 septembre 2020, 09:36:52 »
Yvelin se demanda brièvement pourquoi la fillette pensait ne pas pouvoir être Élue. Sa réticence était inhabituelle pour une enfant de son âge. Certes, Yvelin aussi ne se serait jamais vu Héraut, mais il sentait que les motivations de Sou différaient largement des siennes.

En proposant qu'elle s'initie à la musique, le jeune Barde n'avait pas imaginé qu'elle suggérerait qu'il soit son professeur. Après tout, il n'avait jamais enseigné à quiconque.

«Si c'est ce qui te met à l'aise, pourquoi pas? Mais tu ne préférerais pas quelqu'un qui a l'habitude?»

Alors qu'il posait la question, il se rendit compte qu'il connaissait déjà la réponse. Sou était farouche, sans doute avait-elle du mal à faire confiance aux gens. Un professeur inconnu, c'était quelqu'un qu'elle risquait de rejeter, au détriment alors de son éducation. Et finalement, Yvelin avait eu plaisir à lui enseigner.

La question d'après suscita immédiatement la méfiance de la fillette. Celle-ci s'était raidie et sa voix sembla moins chaleureuse quand elle répondit. Yvelin lui sourit avec gentillesse.

«Tu as eu de la chance, alors. Et c'est rassurant de savoir que quelqu'un veille sur nous, non?»

Mais le moment était passé. Sou, tel un petit oiseau farouche, était sur le point de prendre son envol. Son excuse eut au moins le mérite d'être crédible et Yvelin ne s'en formalisa pas.

«Tu as raison. Et moi, je dois me remettre au travail. Cette composition ne va pas se faire toute seule!»

10
Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 22 septembre 2020, 10:29:52 »
Quand Fleur entra dans la pièce accompagnée de son époux, Yvelin ne put s'empêcher de penser que le destin avait dû bien s'amuser à réunir ces deux-là. Même s'il n'était sans doute pas le mieux placé pour en juger, Yvelin trouvait Fleur ravissante. Un peu trop évaporée et superficielle à son goût, mais on ne trouvait rien à redire à sa plastique. De plus se dégageait d'elle une joie de vivre, une légèreté et une gaieté propre à illuminer la pièce. Owen, au contraire, était laid, mou, sans énergie et sa simple présence faisait regretter à Yvelin de ne pas se trouver à un endroit plus intéressant... à un cours de mathématique, par exemple.

Heureusement pour tout le monde, les deux bébés étaient d'adorables poupons blonds et potelés. Ils avaient visiblement eu le bon goût de prendre du côté maternel. Bien que, s'il en croyait les rumeurs qui circulaient, il fût très peu probable qu'Owen en fût le père. Et en le voyant de plus près, difficile de donner tort à la rumeur. Yvelin doutait sincèrement qu'il y ait un jour quoi que ce soit de suffisamment vigoureux en cet homme pour mettre une femme enceinte.

Yvelin s'avança à leur hauteur et esquissa la courbette attendue. Chez les Bardes, l'étiquette était enseignée avec beaucoup d'insistance et respectée scrupuleusement. Il attendit que le couple soit installé pour prendre place lui-même.

«Vos enfants sont tout à fait charmants. Et je ne peux qu'admirer le goût avec lequel vous les avez nommés. Nul doute qu'ils seront un jour les coqueluches de la cour.» C'était bien ce que désirait leur mère, après tout. Et s'ils avaient de la chance, ils seraient aussi beaux et futiles qu'elle. «Et je suis persuadé qu'ils hériteront de leur père la rectitude et une morale sans reproche.»

Tout autre compliment n'aurait pu être que mensonge, il s'était donc creusé la tête à la recherche de quelque chose de positif à dire sur Owen. Même ses alliés le trouvaient stupides. À dire vrai, il n'avait personne au Palais ayant une réelle bonne opinion de lui. Au mieux, on le qualifiait d'inoffensif.

«Et oui, l'inspiration a été au rendez-vous. Et vous savez, quand on est Barde, il est moins question d'inspiration que de travail. À force de composer encore et encore, d'improviser et de se produire, nous apprenons à construire des musiques et des textes à partir de minuscules détails. Alors une histoire aussi riche que celle de votre famille ne pouvait manquer de m'inspirer.»

Il offrit son plus beau sourire à Owen et Fleur. La bonne revenait maintenant avec le thé et fit le service.

«C'est vraiment une superbe maison que vous avez là. J'imagine que vous devez susciter bien des convoitises!»

11
Collegium des Bardes / Re : Une petite pause ~ Yvelin-Sou
« le: 22 septembre 2020, 09:34:02 »
«La magie, hein? Je me suis toujours dit que ça devait être compliqué. En plus, Haven n'est sans doute pas l'endroit idéal pour apprendre. La magie est très récente ici et je ne sais pas à quel point les professeurs sont...» Il hésita un instant. «Enfin, certains d'entre eux sont compétents. Mais d'autres... d'après certaines rumeurs... Bref, ce n'est pas à moi de colporter ces ragots-là.»

En fait si, c'était tout à fait aux Bardes de le faire. Mais Yvelin avait eu son content de ragots et ne désirait pas particulièrement participer à ce genre de jeux.

«Je pense que si j'avais pu choisir un Don à ton âge, cela aurait été...» Il s'arrêta. Que souhaitait-il pour lui-même, à huit ans? «En fait, je pense que j'aurais souhaité avoir exactement le Don que j'ai. J'ai toujours adoré la musique et je ne me suis jamais senti assez héroïque ou même intéressant pour devenir Héraut. Quant à Guérisseur... je n'y ai jamais pensé.» Il sourit. «Ceci-dit, tu es loin d'être très mauvaise en luth. Et je trouve assez dommage que personne n'ait songé jusque là à te donner quelques leçons de musique. Tu as une bonne oreille et des doigts sûrs. Tout ce qu'il faut pour faire de la musique. Est-ce que ça t'amuserait d'apprendre? Je peux demander.»

Évidemment, peut-être Sou ne souhaitait-elle pas apprendre. Elle avait sans doute déjà bien assez à faire comme page, car elle suivait forcément des cours en parallèle. Le Palais fonctionnait ainsi. Devenir page était pour des enfants modestes l'occasion d'acquérir une bonne éducation gratuitement.

«Ça fait longtemps que tu es au Palais? Je ne crois pas t'avoir déjà vue. C'est ta...» Il s'interrompit. Il avait failli parler de sa famille. Or, il avait rapidement compris que la fillette venait des bas-quartiers. Il reconnaissait l'accent, l'attitude. Il doutait que quiconque là-bas réussisse placer son enfant au Palais. Il fallait beaucoup de chance pour cela, et souvent, ceux qui vivaient près de la Porte de l'Exil en manquaient cruellement. «C'est ton bienfaiteur qui t'a fait entrer au Palais?»

12
Haven / [Fête de la victoire] Rondes et gavottes
« le: 15 septembre 2020, 09:28:22 »
1er jour de la 6e décade d'Automne 1485 - Placette des Œillets, à l'est de la Grande Place - Autres lieux de la Fête: la Grande Place - la Tente

Directement à la suite de la Grande Place se trouvait la placette des Œillets. Celle-ci était utilisée depuis toujours pour des bals populaires, car elle bénéficiait d'une acoustique particulièrement favorable. De plus, la musique qu'on y jouait s'entendait facilement de la Grande Place, sans se faire envahissante. Ainsi, toute la fête pouvait profiter des mélodies que Bardes et Ménestrels jouaient, mais ceux qui voulaient danser avaient un espace qui leur était propre.

Yvelin avait mal au dos. Il était debout depuis l'aube pour aider à l'installation de l'estrade et de l'orchestre. Il avait porté tant de caisses et fait tant d'aller-retour qu'il en avait perdu le compte. Mais c'était avec plaisir qu'il offrait son énergie et ses longs bras à la fête. Il n'avait pu participer à la défense de la ville, ayant été évacué comme tous les non-combattants. C'était donc sa façon à lui de remercier ceux qui s'étaient battus pour sa ville. Et plus tard, il prendrait son tour parmi les musiciens, simple théorbiste anonyme au milieu de ses pairs.

Pour le moment, les lieux étaient silencieux, car tous tentaient d'écouter le discours du Héraut du Roi. Yvelin lui prêtait un oreille peu attentive. Il préférait observer les gens autour de lui. Tous ces visages concentrés, soulagés, émus, exaltés, tout cela l'inspirait. Il aurait aimé s'emparer de chacune de ces émotions et les coucher sur la portée. En faire une musique digne de ce moment...

Enfin, le discours prit fin. Quelqu'un fit un signe aux musiciens et les premières notes se firent entendre. Une main anonyme se tendit vers lui dans la foule. Il la saisit sans réfléchir et commença à danser.

[Vous pouvez poster ici sans réel tour de jeu. Attention, votre personnage ne peut être que sur un lieu à la fois. Si vous postez ici, puis ailleurs, on considérera que votre perso s'est déplacé d'un endroit à l'autre.]

[Si quelqu'un veut être la "main anonyme", qu'il poste sans autre!]

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Haven / Comédie urbaine
« le: 10 septembre 2020, 10:23:48 »
1er jour de la 9e décade d'Été

Yvelin s'était fait beau. Autant que ses moyens limités le lui permettaient. Il avait enfilé sa tunique rouge la plus seyante, ciré ses bottes et tenté de coiffer sa tignasse - en vain, malheureusement. Il avait aussi remis une boucle à son oreille, un petit anneau d'or tout simple. Il ne voulait pas que le trou se referme. Il voulait se laisser une chance de pouvoir y accrocher un jour à nouveau un bijou d'importance. C'était sentimental et idiot, il le savait. Mais aurait-il été un vrai Barde s'il avait agi différemment?

Devant l'immense porte de la demeure Trevale, il se sentit intimidé. Ce n'était que la deuxième fois qu'il entrait dans une demeure noble. Il avait chanté chez des bourgeoises fortunées, souvent, mais malgré leurs tentatives, la splendeur de leur logement ne pouvait égaler celle de cette maison. Un instant, il se demanda s'il était censé passer par l'entrée des domestiques. Puis il se souvint que son statut était équivalent à celui de n'importe quel héritier d'une grande famille. On lui devait le respect. Il l'oubliait trop facilement.

Il se força à respirer lentement, pour dissiper l'angoisse. Il était le Barde engagé par dame de Trevale. Il était à sa place et personne ne pouvait contester sa légitimité. Après tout, elle l'avait préféré à Firen.

Yvelin actionna le heurtoir et attendit. Bien vite, un domestique vint ouvrir. La vue de l'écarlate lui suffit à inviter le Barde à entrer.

«Bienvenue à vous, Barde Yvelin. Puis-je prendre vos affaires?»

Instinctivement, Yvelin resserra la main sur l'étui de son luth.

«Je ne laisse personne s'occuper de mes instruments.»

«Très bien. Par ici, je vous prie.»

On le guida vers un petit salon meublé à ce qui devait être la dernière mode en matière de décoration d'intérieur et le serviteur s'éclipsa. Yvelin se retrouva seul à attendre.

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Collegium des Bardes / Re : [Yvelin/Fleur] Double croche
« le: 07 septembre 2020, 10:20:57 »
Voir cette femme se gonfler d'importance en parlant de ses enfants était presque risible. Triste aussi, quelque part. Elle n'avait sans doute vécu que pour se marier, et maintenant qu'elle avait des enfants, elle ne vivrait que pour qu'ils s'accomplissent. Avait-elle des aspirations propres? Des rêves? Des désirs? Sans doute étaient-ils étouffés sous des années d'endoctrinement et d'attentes irréalistes.

«Les dignes héritiers? Je vois. Un louable objectif, bien que flou, à mon avis. Mais je ne doute pas que vous saurez juger ce qui convient ou non à votre nom.»

Yvelin plaignait ces enfants. Ne vivre que pour satisfaire les ambitions de ses parents était horrible. Combien finissaient écrasés sous la pression? Ou se désintéressaient de tout et devenaient de parfaits abrutis?

La conversation revint sur les détails pratiques de son engagement, au soulagement d'Yvelin qui commençait à se lasser d'aligner platitudes et compliments.

«Faisons comme cela, oui. Et non, vous me paierez à la livraison ma Dame. Après tout, je n'ai aucune raison de croire que vous seriez du genre à ne pas honorer vos dettes.»

Il remit son luth dans son étui. Puis il se leva et tendit son bras pour aider la jeune femme à en faire de même.

«Je ne voudrais pas accaparer davantage de votre temps précieux.»

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Collegium des Bardes / Re : Une petite pause ~ Yvelin-Sou
« le: 07 septembre 2020, 10:11:04 »
Sou l'amusait énormément avec ses questions. Visiblement à l'aise, elle laissait libre cours à sa curiosité et Yvelin appréciait de lui répondre.

«Tous chantent bien selon les critères du public. Mais pour les professionnels, il y a différents niveaux de "bien". Et même si tout le monde peut travailler sa voix, certains naissent avec de meilleures prédispositions que d'autres: une meilleure étendue, un timbre plus agréable, etc.»

Yvelin, lui, avait une voix de baryton chaude et ronde, très différente de celle qu'on imaginait pour quelqu'un d'aussi mince et élancé. Il avait une bonne puissance, des aigus plutôt agiles et une bonne amplitude vers le grave. Il pouvait sans peine chanter des parties de second ténor ou de première basse dans les ensembles.

Sur la question des Dons, Sou semblait avoir des idées plutôt intéressantes. Tout n'était pas faux, mais l'ensemble baignait dans un grand flou plutôt amusant.

«Oui, en gros, c'est ça, on peut faire pleurer ou rire les gens. Mais ce que fait ton amie, c'est différent. Elle s'encourage, plutôt. Chanter, pour beaucoup de gens, c'est un moyen de faciliter le travail. Ça donne un rythme aussi.» Il sourit. «Ce n'est pas tout à fait comme les Hérauts, parce que eux ont un guide qui les aide. Nous, on a des cours pour apprendre la déontologie et l'éthique. Ça veut dire qu'on apprend à différencier les bons moments des mauvais.» Il réfléchit un instant. «C'est délicat comme sujet, parce que c'est laissé à l'appréciation du Barde. Évidemment, si quelqu'un transgresse les règles de manière trop évidente ou répétée, le Conseil Bardique va finir par prendre des mesures. Mais c'est très rare.»

Pour lui, la limite avait toujours été très claire. Il utilisait son Don pour servir la musique et personne d'autre, pas même lui. Et si un jour la Couronne demandait qu'il utilise ses Dons pour le pays, il s'exécuterait. Voilà les deux seules raisons valables à ses yeux. Il n'avait jamais été tenté d'user du Don des Bardes pour son propre intérêt. Il savait que s'il agissait ainsi, il ne pourrait plus se regarder en face.

«Tu vas finir par être une spécialiste, si tu continues à travailler ici. Qui sait, tu auras peut-être des Dons toi-même? Qu'est-ce que tu aimerais avoir?»

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