Auteur Sujet: Terreurs nocturnes  (Lu 836 fois)

Dyalwen de Bordebure

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  • Compagnon ou Familier: Tisia & Vela
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Terreurs nocturnes
« le: 16 mai 2021, 19:16:08 »
[HJ- J’attends Liane]

5ème jour de la 2ème décade de printemps 1486

Il faisait noir. Mais ce n’était pas la nuit. Elle le savait. À cause de l’inquiétude sourde qui la saisissait. À cause de cette brume noire qui semblait tout recouvrir, tout étouffer. La lumière, certes, mais les sons aussi, et même toutes ses autres perceptions. Il faisait noir et elle ne voyait rien, n’entendait rien, ne sentait rien. Elle ne pouvait pas bouger. Ni parler. Ni contacter…

Tisia !
Je suis là.

Réveillée en sursaut, Dyalwen s’assit d’un bond dans son lit, le souffle court, le cœur battant. Elle sentit la présence de Tisia, réconfortante, dans son esprit, tandis qu’elle tâchait de remettre de l’ordre dans ses pensées et de se calmer. Ce n’était qu’un cauchemar. Toujours le même. Mais ça faisait bien plusieurs décades qu’il n’était pas venu interrompre ses nuits. Depuis son retour de Bordebure, les mauvais rêves s’étaient faits encore moins fréquents qu’avant. Moins fréquents mais toujours aussi intenses. Et l’angoisse qu’ils généraient ne se dissipait pas plus vite qu’auparavant. Surtout en pleine nuit, dans une chambre plongée dans l’obscurité.

Incapable de se recoucher pour tâcher de se rendormir comme si de rien n’était, la rouquine repoussa ses couvertures et, à tâtons, se débrouilla pour allumer la bougie qui trônait toujours sur son bureau. Elle ne savait pas quelle heure il était exactement mais ce qu’elle savait, par contre, c’était qu’elle devait trouver quelque chose à faire pendant quelques heures avant d’espérer pouvoir finir sa nuit.

Ou alors tu viens me rejoindre.
Maintenant ?
Tu sais bien que faire comme si de rien n’était n’a jamais fonctionné…

Pas faux. C’était ce qu’avait dit la Guérisseuse Thalyana. Et, avec Tisia, elle pourrait avoir une chance de se rendormir et de ne pas avoir trop l’air d’une déterrée au matin.

Il ne fallut que quelques instants à la Grise pour enfiler son uniforme et prendre un manteau – on avait beau être au début du printemps, les nuits restaient fraîches – et elle souffla la bougie avant de quitter sa chambre. Le clair de lune éclairait suffisamment les couloirs du Collegium pour que Dyalwen n’ait aucun mal à se repérer et elle fut rapidement dehors. Où Tisia l’attendait. La rouquine noua ses bras autour de l’encolure du Compagnon et enfouit son visage dans sa crinière.

Tu n’étais pas obligée.
Non.

Les deux restèrent quelques instants immobiles avant de se décider à rejoindre le Champs et les Écuries des Compagnons. Mais elles avaient à peine fait quelques pas que Tisia s’immobilisa, la tête haute, les oreilles pointées vers l’avant, attentive. Dyalwen tourna la tête vers ce qui avait attiré l’attention du Compagnon pour finir par remarquer une petite silhouette. Vue la taille, ce n’était ni un adulte ni un adolescent… Mais qu’est-ce qu’un enfant faisait dehors à cette heure-là ?

« Bonsoir ? » appela-t-elle doucement.