Une erreurs, cette mission semblait l'être. Elle n'aurait sans doute jamais du suivre le soldat. Elle l'avait fait par gentillesse, par curiosité, par opportunisme. Et elle allait sans doute tombé. Mais ne pas montré de fierté ? Dans la rue, c'est tout ce qu'on as. Se confié à d'autre, c'est prendre la chance, comme se soir, de se faire avoir, de se faire volé, de se faire trahir. Le soldat avait fuis, il l'avait abandonné. Mais quoi de plus normal. Même les liens de sang n'était rien, enfin normalement. Soyara savait que c'était une faiblesse d'aimé autant son fils, d'être prête à tout pour lui. Elle allait le payer tôt ou tard, mais l'amour qu'elle recevait de lui, celui qu'elle avait pour lui, lui donnait l'impression qu'elle pouvait tout surmonter. Pour rien au monde, même la mort, elle n’échangerait ses instants de bonheur avec son trésors. On lui demandait de ravaler sa fierté, pour lui, et lui seul, elle pouvait le faire. Dire la vérité au risque d’être méprisé, rejetter, abandonner sur le bord de la route ? Et bien soit. S’il y avait une chance d’attendrir cette femme, et cela semblait être le cas. Elle allait la saisir. Marcher ne lui faisait pas peur si elle devait retourner à Valdemar, ou même ailleurs.
Elle répondit de son ton le plus sincère, et d’une voix qu’elle espérait faisait preuve d’humilité. Une part d’elle souhaitait de tout cœur que la dame s’émut de sa situation. Qu’elle la prennent en pitié s’il le fallait, même.
« Je suis ici, et je fais tout cela pour mon fils. Il n’a pas demandé à être l’enfant d’une fille de la rue. Je n’ai pas eu d’enfance, que de la souffrance, mais je veux une vie meilleure pour lui. Je suis effectivement moins que rien. Mais il est tout ce que j’ai et je ne désir que ce que tout mère veux pour son enfant, un avenir et une véritable raison d’être fière autrement que le simple fait de survivre. Oui je suis fière noble dame. Mais quelque fois, c’est aussi une question de survie. Sans fierté, même celle de n’être qu’une moins que rien, on perd l’envie de se battre, l’envie d’exister. Et pourtant, je sais aussi ce que c’est que l’humilité milady. Chaque jour dans la rue, il faut affronter l’opprobre, le rejet, la méchanceté. Sans fierté, on se laisse détruire, et je ne veux pas de cette vie pour mon fils.»
Elle allait sans doute froisser la vielle dame par ses dernière paroles, elle espérait que non. Elle ne les avait pas dits pour cela… quoiqu’elle n’ait en fait aucune idée pourquoi elle les avait dites. Ça lui avait échappé. Elle baissa néanmoins la tête, comme lui demandait implicitement la dame. Elle avait fait une erreur en venant dans cette tente, elle avait échoué à se faire passer pour une servante. Mais elle n’abandonnerait jamais l’idée de donner une vie meilleure que celle qu’elle-même avait vécue à son fils. Et elle ne laisserait pas la dame, toute noble qu’elle était, lui faire ravalé cette fierté qui l’avait maintenu en vie si longtemps. Elle pouvait feindre l’humilité, mais elle était un être humain et malgré tout, elle n’accepterait jamais de croire qu’elle ne valait véritablement rien, que la vie ne valait pas la peine de se battre chaque jour pour qu’elle soit un peu meilleure, pour continuer de vivre. Elle avait sans doute survécu à bien pire que tous ce que cette femme pourrait jamais imaginé dans ses cauchemars. Elle avait raison d’être fière.