Auteur Sujet: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]  (Lu 4342 fois)

Héraut Enora

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3e décade du printemps 1481

Enora avait reçu quelque jours auparavant un mot du doyen lui signifiant un changement dans son horaire de cours.  Comme elle avait terminer son cursus en histoire et qu'elle n'avais plus besoin de cours régulier en equitation, montant des chevaux depuis l'âge de 6 ans, on lui affectait des cours particulier avec un mentor.  Ce serais des cours sur plusieurs niveau, il semblerait que les professeur pensais qu'elle pourrait travailler et faire une bonne équipe avec un héraut du nom de Aaron.  La jeune fille connaissait de nom et de vu le héraut du sénéchal, elle n'en revenait pas qu'on puisse lui affecter quelqu'un d'aussi important comme mentor et professeur.

Elle avait engoisser un peu, bon d'accord Jorel, beaucoup trop face à cela.  Mais en même temps, elle devait bien admettre qu'elle était flatté.   Et puis son esprit curieux et passionné se délectait à l'avance de ce qu'elle pourrait apprendre.  Elle peinait sur le karsite, mais avec l'aide du héraut du sénéchal se serait plus facile qu'avec des livres.  Et cette colaboration pour leur don était un défi stimulant.  Il y avait des histoire par le passé de collaboration de se genre.  Entre autre les héraut Dirk et Kriss.  En tout cas, c'était ce que lui avait rappelé Jorel et qui avait grandement collaboré a changé son appréhension, mais maintenant elle avait peur de décevoir.

Elle était arrivé d'avance au local et Jorel s'évertuait à la rassurer.  Il ne pouvait toujours pas parler avec l'esprit, mais il se comprenait parfaitement désormais.   Et si l'adolescente par trop idéaliste avait fait place à une jeune femme, presque adulte un peu plus réfléchi, elle n'en restait pas moins un peu trop perfectionniste.  Elle voulait tellemnt reussir qu'elle se mettait souvent beaucoup de pression inutile.  Comme en cette instant.  Elle sentait bien que Jorel n'approuvait pas son angoisse, il croyait en elle et savait qu'elle y arriverait.  Elle n'avait pas a etre parfaite, mais c'était plus fort qu'elle.

Cependant, elle eu assez de temps pour calmer son angoisse, surtout grâce à Jorel.   Si bien que quand la porte s'ouvrit, elle etait plus excité et fébrile que anxieuse. Elle avait hâte de rencontrer Aaron.
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Aaron Greystoke

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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #1 le: 21 avril 2014, 11:06:54 »
[justify:3f4ilnin]3e décade du printemps

Quand il avait rencontré Keryne et pris le parti d'être un appui pour la toute nouvelle Elue, il n'avait pas pensé une seconde que ce pourrait devenir une habitude. Lui d'ordinaire si peu sociable, si solitaire, n'imaginait pas vraiment qu'il se retrouverait, en quelques décades, avec plus de contacts sociaux qu'il n'en avait eu, presque, au cours de toute sa vie. Son amour pour Manuchan, le lien particulier qu'il entretenait avec Jalena, son affection intacte pour Enju, le rôle de guide en quelque sorte pour Keryne et à présent, celui de mentor pour Enora qu'on lui assignait le déstabilisaient quelque peu. Dans le bon sens du terme, cela dit. Il n'avait jamais été aussi entouré, et la distance d'Estevan dont il avait toujours été particulièrement proche jusque-là se faisait moins sentir ainsi. Raïna se moquait quelque peu de lui et de ses nouvelles relations avec ces petites jeunes grises, mais concédait que le Don de la jeune albinos pouvait s'avérer intéressant couplé au sien. Et avec Keryne ?

* Oh ça va, hein... Qui me reprochait ma froideur au tout début de son Election, hein ? Il faudrait savoir un peu... *

L'éclat de rire mental de sa moitié l'avait fait sourire. Au fond, l'un comme l'autre savait pertinemment que tout cela était pour le mieux, et ils ne doutaient, ni l'un, ni l'autre, qu'il en serait autant du contact d'Enora.

* Si j'en crois son Compagnon, elle est aussi pointilleuse que toi, vous devriez bien vous entendre...
- Comme si ça ne t'arrangeait pas que je sois aussi « pointilleux » comme tu dis.
- Qui te dit que je ne t'ai pas Elu malgré ça ?
- Bien sûr... *


Il parvenait au lieu de rendez-vous. Premier « cours » donc, pour lui qui ne s'était jamais vraiment senti l'âme d'un professeur. Partager sa passion pour les langues, cela étant, il pensait bien pouvoir faire. Quant à l'association de leurs Dons... Disons que ça demanderait de la pratique et encombrerait certainement un peu plus son emploi du temps déjà chargé, mais c'était pour le mieux malgré tout, il n'allait pas s'en plaindre. Restait à espérer qu'il en fût autant d'un certain Mage...

Quand il pénétra dans la pièce après avoir frappé deux coups secs à la porte – une habitude – il ne put s'empêcher de laisser son Don secondaire le renseigner sur le ressenti de la jeune femme quant à leur entrevue. Après tout, elle eût pu être contrainte à cet apprentissage et traîner les pieds... Ca n'était sans doute pas le cas, vu que ce qui transparaissait le plus à ce qu'il en décelait, était une excitation fébrile qui fit poindre un autre sourire sur ses lèvres. Bon, ça lui mettait aussi un peu plus de pression sur les épaules, mais il n'en montra rien, redressa ses barrières, et s'approcha de la grise en lui tendant une main amicale en guise de salut. Bon, comme il l'eût fait pour un homme d'accord, mais ça n'était pas comme s'il était très doué pour les relations sociales, rappelons-le.

« Bonjour Enora. Je suis Aaron, même si je pense que vous êtes déjà au courant. Il semblerait que nous ayons pas mal de choses à nous transmettre. »

Bon, évidemment, tout le monde n'eût pas forcément vouvoyé une jeunette de près de 15 ans sa cadette, mais ça révélait parfaitement son peu d'habitude concernant les disciplines sociales et il espérait seulement que la petite ne s'en formaliserait pas. Il prit place à ses côtés, pas très certain de ce par quoi ils devaient commencer en réalité.

« Il faudra m'excuser si je ne suis pas très précis, je n'ai pas trop l'habitude d'endosser un rôle de professeur. Alors si vous avez la moindre question, si je ne suis pas clair, ou si vous avez le moindre doute, n'hésitez surtout pas... »

Il eût presque ajouté qu'il ne mordait pas, mais s'était ravisé à peine la pensée formulée et Raïna éclata de rire dans sa tête comme ils envisageaient tous deux un certain cas de figure où cette assertion pouvait ne pas être totalement vraie.

* Tu crois vraiment que c'est le moment d'évoquer ça toi ?
- Je suis pas la seule à y avoir pensé, mon cher...
- Chut. *


Il n'avait donc aucune intention d'expliquer à sa nouvelle protégée pourquoi ses joues s'empourpraient légèrement, pour la peine. Et plutôt que de laisser le silence s'installer, il enchaîna sur une question basique.

« Par quoi souhaitez-vous que nous commencions ? Peut-être pouvons-nous tâcher d'utiliser la langue karsite, dans la mesure du possible ? »

A vrai dire, il avait été pris de court pour cette nouvelle affectation, et lui qui aimait les choses précises, n'avait pas vraiment de plan d'apprentissage à dérouler pour la jeune femme. Il peinait donc quelque peu sur la marche à suivre à présent. Mais entamer la conversation, ce ne pouvait qu'être bénéfique, n'est-ce pas ?[/justify:3f4ilnin]
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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #2 le: 21 avril 2014, 22:45:33 »
Enora le reçu dans la pièce avec un sourire amicale, et elle ne put s'empêcher de le détailler avec ses yeux décoloré. Chaque personne qu'elle rencontrait était étudier par ses yeux perspicace, mais bienveillant. Au combat il devait très certaine bien se défendre, mais il semblait aussi quelque peu mal à l'aise.

Elle sourit plus avant en prenant sa main et en la serrant avec force et fermeté. Elle avait une main d'épéiste, forte, calleuse et chaleureuse. Légèrement moite aussi cependant, elle avait certe hâte de commencer, mais son anxiété n'avait pas complètement disparu non plus.

Le vouvoiement du héraut la fit replongé dans ses habitudes de noble sans vraiment qu'elle ne s'en rende compte. Bien qu'elle soit d'une nature franche et chaleureuse, elle avait grandit dans un moment où le tutoiement est considéré comme vulgaire, et où les gens se vouvoies même entre frère et soeur. Et avec le vouvoiement, elle repris aussi sans s'en rendre compte, ses phrases ampoulé. Heureusement qu'elle n'avait jamais eu un ton snob, en fait, elle avait probablement même l'air plus vulnérable avec son parlé de noble, que lorsqu'elle parlait avec les autres gris de son âge et les tutoyait.

"Je suis bien aise de travailler avec vous Héraut du Sénéchal, je crois en effet que votre tutelage pourra nous être très profitable à l'un comme à l'autre."

Enora remarqua alors une légère rougeur qui naquit sur les joue de son ainé et elle ne sut trop pourquoi. Cela la mit mal à l'aise. Elle se rendit alors compte qu'elle parlait de nouveau comme une noble et elle espéra que son rougissement n'était pas du à de l'embarras ou de la colère face à sa manière de parler. La dernière chose qu'elle voulait était offensé ou paraître snob au yeux du Héraut du Sénéchal!

Cependant, il enchaîna et l'albinos fut soulagé qu'il ne semble pas vraiment en colère, elle sourit même avec une certaine bienveillance quand il énonça son manque de pédagogie.

"Je suis certaine que nous trouverons à faire avec professeur, je tâcherai de ne pas être une élève trop demandant. De plus, l'on m'a fait comprendre que vous aviez un horaire chargé, alors je me suis dit que vous n'aurez qu'à me signifier quand l'on peut travailler ensemble et les professeurs vont adapter mon horaire à la vôtre."

Puis il lui parla de sa manière de voir les cours et ce fut elle qui se sentit un peu honteuse.

"Je ne suis pas encore très avancé avec le Karsite, je le comprends dans la mesure ou l'on parle lentement et que je peux vérifier certain mot. Ce n'est pas la première langue que j'apprends, mais je la trouve néanmoins quelque peu ardu. Je ne suis pas certaine d'arriver à la parlée dès maintenant. Elle est bien différente du Hardonies et du Shin'a'in que j'ai appris. Cependant, je ferai de mon mieux."

Voilà, elle espérait ne pas passer pour trop niaise, il n'y avait que quelque mois qu'elle avait commencer le karsite, lorsqu'elle avait senti qu'elle maîtrisait assez bien le hardoniens et elle n'avait pas eu le temps de s'y pencher comme elle l'aurait voulu. De plus, elle n'avait eu à sa disposition que quelque livre, en attendant justement qu'on lui assigne un professeur.
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Aaron Greystoke

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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #3 le: 24 avril 2014, 13:44:26 »
[justify:2fovbsl0]Le héraut rendit son sourire à l'apprentie, bien que son regard persistant ne le mit pas forcément parfaitement à l'aise. De là à trop le montrer, il y avait un gouffre, et quand elle lui serra fermement la main, il ne put que constater avec une pointe de surprise la poigne de la jeune femme. Se battre à l'épée faisait partie des aptitudes du Héraut, même s'il n'était pas plus passionné que ça par cette activité, et sa propre poignée de main témoignait tout autant d'une certaine fermeté. Rigidité, eussent aussi pu dire certains, d'ailleurs... Le combat, en tout était de cause, il connaissait et à en juger par la force de la grise, elle aussi. A ses yeux, ce n'était pas une activité particulièrement plaisante, plutôt un mal nécessaire, la mission en Hardorn en avait été une preuve de plus au cours de sa carrière, mais il était tout aussi heureux de s'en passer, à vrai dire. Ce qui n'empêchait pas qu'il se donnait toujours à fond, on ne se refaisait pas.

Tout comme vouvoyer les gens qu'il ne connaissait guère faisait partie de ses habitudes, quand bien même il s'agissait d'une adolescente dont il avait peut-être le double de l'âge ou presque. Etrangement, pourtant, entendre son élève le vouvoyer en retour le surprit, et le dérangeait presque, même. Le parallèle avec Keryne, sans le moindre doute et Raïna se fit un plaisir de gentiment souligner qu'avec la blonde, il avait été au contraire surprit du tutoiement venu si naturellement.

* Tu devrais perdre cette mauvaise habitude ma douce...
- Je ne vois pas de quoi tu veux parler... *


Si un cheval avait pu siffler, il était presque sûr qu'il eût vu sa moitié le faire à cet instant. N'empêchait que leur relation évoluait, et que s'ils avaient longtemps été aussi guindés l'un que l'autre, même entre eux, leurs réactions devenaient nettement plus détendues. Peut-être un peu trop parfois du goût du Blanc qui devait faire face à quelques moqueries de sa moitié, aussi bon enfant fussent-elles.

« Vous m'en voyez ravi. Et je ne doute pas un instant que cette collaboration ne soit fructueuse... quant à nos horaires respectifs, nous nous arrangerons, j'en suis certain. »

Eluder son teint un peu trop rosé, donc, et se concentrer sur ce qui les intéressait réellement tous deux. Il hocha simplement la tête quand elle indiqua son niveau en langue karsite, manifestement penaude.

« Ne faites pas cette tête, la langue karsite n'est pas forcément la plus simple à appréhender, d'une part, et puis on a tous été débutant à un moment, d'autre part. Et puisque vous maîtrisez déjà trois langues, je ne me fais vraiment aucun souci quant à votre capacité d'apprentissage du karsite.. Et autant je ne connais guère la langue shin'a'in, autant je visualise bien les différences de fonctionnement entre le hardornien et le valdemaran, avec lesquels vous avez pourtant dû vous familiariser... »

Et même si les mots n'étaient pas lâchés, son attitude révélait à l'évidence une certaine admiration. PArce que pour la peine, cette jeune fille l'intriguait. Il y avait ces quelques points, sur lesquels ils se retrouvaient, et ça attisait quelque peu sa curiosité, bien qu'il tâchât de ne pas trop le montrer. Par ailleurs, elle maîtrisait la langue shin'a'in, qui faisait défaut au  blond, et elle éveillait donc d'autant plus son intérêt. Un échange pouvait être envisageable... en tous les cas, il n'écartait clairement pas l'idée d'apprendre tout autant à son contact qu'elle au sien. Tant pis si ça n'était pas son rôle.[/justify:2fovbsl0]
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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #4 le: 25 avril 2014, 08:08:03 »
Enora ne remarqua pas plus que cela la poigne de main de son supérieur, étant donné que presque tous les professeurs, ou amis qu'elle avait côtoyés était doués aux armes, étant noble, héraut, ou Shin'a'in, les rares faisant exeption était quelque grise élue depuis peu. Car tout le monde au collégium apprenait le maniement des armes à partir du moment où ils revêtait l'uniforme gris et la plupart des nobles qu'elle avait côtoyés avait été formé par un maître d'arme familial. Ce qu'elle aurait noté aurait été une absence qui caractériserait un non-combattant.

Elle fut soulagée lorsqu'il sembla que son professeur ne lui tint pas rigueur d'en être à ses débuts. Ce fut ensuite son tour de rougir et, étant albinos c'était quelque peu difficile à camouflé, lorsqu'elle vit le regard admiratif de l'autre héraut. Elle sentie un certain amusement de la part de Jorel et il lui rappela, comme chaque fois qu'elle rougissait face à un compliment, à leur manière sans paroles, qu'elle en recevrait beaucoup en tant qu'ambassadrice, si c'était ce qu'elle devenait. C'était loin d'être la première fois qu'il lui faisait comprendre ce fait, mais elle avait toujours autant de difficultés à se faire au compliment sincère, et encore plus à l'admiration chez ses pairs ou ses supérieurs.

"C'est surtout la syntaxe que je trouve parfaitement déconcertante. Les mots, une fois qu'on a une base, il suffit de comprendre le reste de la phrase pour trouver celui que l'on n'a pas compris, mais avec la syntaxe étrange, même cela je n'y arrive pas. Et si j'essaie d'apprendre par coeur les mots, il reste quand même assez différent des autres langues que je connais pour ne pas être facile à apprendre de cette manière."

Enora sourit alors avec tendresse, ses souvenirs la ramenant aux moments où elle avait appris le Shin'a'in et surtout à son ami, son frère de coeur, qui le lui avait appris.

"Pour ce qui est du Shin'a'in et bien je me suis liée d'amitié il y a, ma fois plus de deux ans désormais, avec un promis à l'épée qui protégeait la shamane ambassadrice. Il m'a appris à me battre bien mieux que mon frère n'avait réussi et par le fait même, j'ai appris sa langue au cours de nos entrainements, par jeux autant que par pragmatisme. Je me suis dit que cela pourrait surement servir... et j'ai eu raison. Je n'ai jamais regretté ni l'amitié d'Anndra, ni la maitrise à l'épée et dans sa langue que cela m'a octroyé. Et puis, si ce n'était pas de Ann, je n'aurais peut-être pas été choisis."

Elle s'arrêta alors un moment de parler, les images de ce moment encore gravé dans sa mémoire et Jorel lui envoyant une vague presque brûlante d'affection, pour compenser les images et émotions du presque viol qu'elle avait subie. Et ensuite, Enora revint au présent pour se rendre compte qu'elle avait divergé du sujet.

"Pardonnez-moi S... Aaron" elle ne savait le nom de famille de Aaron et elle ne pouvait pas continuer de s'adresser à lui comme héraut du sénéchal durant tout le cours, c'était long et un peu trop guinder, même pour l'éducation noble qu'Enora avait reçu. Éducation qu'elle trouvait certes utile, mais beaucoup trop maniéré. Elle devait bien admettre, même s'il était difficile de ne pas retomber dans de vielle habitude, qu'elle préférait de loin la camaraderie, le franc parlé et simple des hérauts. C'était tellement plus chaleureux et amical. Pas qu'elle reproche quoi que ce soit à Aaron, il était son professeur et il était normal qu'ils s'établissent entre eux une certaine distance. Ce n'était pas vraiment conscient de toute façon. "Je crois que je diverge du sujet. Voulez-vous que l'on vérifie où j'en suis ? Aviez-vous quelque chose de prévue pour aujourd'hui ?"
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Aaron Greystoke

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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #5 le: 01 mai 2014, 22:27:25 »
[justify:3akqmvix]Des poignées de mains tout sauf fermes, il en avait déjà croisées quelques-unes même au Collegium, mais il n'avait jamais vraiment été de ceux-là. Et peut-être que quelque part, s'étonner d'une certaine poigne chez une jeune femme dénotait d'un certain sexisme, qu'il ne se connaissait pourtant pas. Ou peut-être que c'était son âge. En tout état de cause, il ne s'y était pas réellement attendu, quand bien même, au fond, c'était plutôt logique compte tenu de l'apprentissage auquel elle était elle-même tenue. Un apprentissage auquel elle mettait manifestement du coeur, s'il devait en juger par ses connaissances linguistiques et cette fermeté physique, donc.

Il s'étonna cependant de voir ses joues s'empourprer, pas tout à fait conscient de l'avoir lui-même un peu trop observée à l'instant, mais résolut de taire le fait qu'il l'eût remarqué, puisque tout ce qu'il eût gagné ainsi, ce fût de l'embarrasser davantage. Se concentrer sur ses difficultés avec la langue karsite était autrement plus pertinent. Et ce qu'elle mettait en avant était tout à fait censé. Il hocha la tête.

« La syntaxe karsite est assez particulière, en effet. Peut-être pouvons-nous travailler surtout sur ce point en priorité en effet. C'est une autre logique, mais une fois que vous l'aurez acquise je pense que vous n'aurez plus trop de problème avec la partie vocabulaire. Vous avez déjà les autres langues à votre actif, je ne crois pas que vous ayez de souci à retenir un nouveau vocabulaire ni quelques... coquetteries grammaticales, une fois cet écueil passé... »

Il n'ajouta rien concernant l'apprentissage du vocabulaire seul par coeur et qui, à ses yeux, ne pouvait guère amener à un résultat probant. Il resta quelque peu surpris, en revanche, des confidences qui suivirent et qu'il n'avait pas vues venir. Le sourire attendri de la jeune femme et l'émotion qu'elle ressentait visiblement à l'évocation du promis à l'épée l'eussent touché même sans Empathie, et il l'écouta avec attention. Il n'était pas certain qu'elle eût raison quant au défaut de son élection sans le concours d'Anndra - dont le nom ne lui eût pas évoqué tout de suite un visage, mais dont il finissait par se souvenir, avec ce qu'elle donnait d'informations sur lui - puisqu'à ses yeux, les valeurs qu'elle possédait et que son Compagnon avait apprécié en elle, elle les eût toujours eues en elle, qu'elle eût ou non rencontré son maître d'armes.

Cependant, lorsqu'elle s'excusa, et au vu de son trouble trop important pour passer pour de la simple nostalgie, l'inquiétude gagna le Héraut du Sénéchal.

« Enora ? Est-ce que tout va bien ?... »

La réponse évidente était non, mais autant il ne souhaitait pas lui tirer les vers du nez, autant il ne pouvait pas faire comme s'il n'avait rien perçu. Le cours de karsite pouvait bien attendre quelques minutes, et au pire elle trouverait un moyen d'éluder sa question. Même s'il eût sans doute été déçu si elle en venait là, puisqu'il ne risquait alors pas de pouvoir lui venir en aide sans avoir la moindre idée du problème. Ah ! Il imaginait presque Jalena sourire et lui rappeler ses mots quelques décades auparavant : « Tu es quelqu'un de très attentif aux autres, et d'altruiste ». Peut-être un peu trop même, parfois...[/justify:3akqmvix]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #6 le: 02 mai 2014, 00:17:24 »
 La conversation semblait devenir cruellement personnelle pour la pauvre Enora. Elle se sentait mal de s'être laissée dévier du sujet maintenant. Elle ne voulait aucunement accabler son professeur de choses qui auraient dû être réglée. Pourquoi n'était-elle pas plus forte, meilleur et n'avait-elle pas réussi à passer par-dessus cet incident. Après tout, Jorel l'avais sauvé à temps, alors pourquoi était-elle prise de sueur froide parfois quand elle y recensait ?

Elle hésitait à parler, elle avait honte de n'avoir su mieux digérer l'incident qui était vieux de plus de deux années. Par contre, Jorel lui semblait parfaitement d'avis qu'elle se confie, elle sentait sa pression dans son esprit et c'est fort probablement cela qui la fit craquer. Elle ne savait trop cependant comment le dire. Elle ressentait encore sa peur, la honte aussi de ne pas être assez forte et une sorte de sentiment étrange de savoir l'horreur que cela avait causé à Ann'dra de savoir qu'il n'arriverait pas à temps. Tout cela était aussi mêlé à une certaine colère et dédain d'elle-même même de ne toujours pas avoir réussi à complètement passer outre les souvenirs, de ne pas faire faces à ses derniers.

"Je... hum.... savez-vous quand et comment j'ai été élue ou de ce que j'étais avant, Aaron ?"

Voilà ! Commencer par savoir ce qu'il savait d'elle. Surement son professeur n'était pas complément ignorant sur son passé ?
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Aaron Greystoke

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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #7 le: 06 mai 2014, 08:21:42 »
[justify:3lceccod]Il n'eût peut-être pas dû s'y laisser aller... Pourtant le Héraut laissa ses boucliers se baisser quelque peu, cherchant manifestement à comprendre la tension palpable de la jeune fille à ses côtés. Frustration. Aaron observait sa toute nouvelle élève avec une inquiétude perceptible dans le regard. Peur, honte, colère, dédain. Trop d'émotions mêlées, et trop négatives pour qu'il restât parfaitement serein intérieurement. Même si son visage restait de marbre. Seuls ses yeux, sans doute, pouvaient encore trahir son ressenti. Il hésita un instant à redresser parfaitement ses boucliers et en même temps, garder un oeil sur le ressenti de la demoiselle lui permettrait peut-être de réagir plus rapidement si ça devenait trop difficile à supporter pour elle... Mmmmh... Autant pour les applications incompréhensibles de ce nouveau Don, hein... Ca n'était peut-être pas directement utile pour Valdemar mais le bien-être de ses Hérauts, c'était plutôt important, non ?

Quant à ce qu'il savait de son Election... A vrai dire, assez peu de choses.

« Je crains de n'être qu'assez peu éclairé sur le sujet. Je sais que vous êtes en seconde année, et je crois me souvenir qu'il y eut une agression, mais... C'est à peu près tout. »

Et le terme d'agression restait parfaitement flou. Il n'écoutait guère les potins, à vrai dire - et il ne put s'empêcher d'imaginer Wylan le sermonner à ce sujet, lui qui avait toujours des oreilles planquées un peu partout qui les lui rapportaient, des fois que certains pussent être réellement intéressants - et à cet instant, regrettât de n'y avoir guère prêté attention. Il sentait bien que l'évocation de tout cela faisait du mal à Enora, et s'il avait pu éviter de lui faire revivre ce moment pénible, il n'eût pas hésité une seconde. Un instant, il hésita à poser une main sur celles de la jeune femme, mais se ravisa, craignant quelque peu la nature de l'agression en question, et la réaction que le contact d'un homme pour ainsi dire inconnu pourrait alors engendrer, tout Héraut fût-il.

« Enora... Je suis à votre écoute et si je peux faire quoi que ce soit pour vous soulager, sachez que je ferai mon possible pour y parvenir... Mais je ne veux pas que vous vous sentiez obligée de m'expliquer ce qu'il vous est arrivé, je ne souhaite en aucun cas vous forcer à revivre ça. »

Cela étant, il ne pouvait nier qu'il eût aimé comprendre. Et aider la jeune fille, donc, autant qu'il lui était possible de le faire.[/justify:3lceccod]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #8 le: 08 mai 2014, 04:42:15 »
Enora secoua la tête et sourit à Aaron, déjà le souvenir s'estompait et les sentiment se calmait.  Elle se doutait bien que si elle en parlait vraiment, franchement, les sentiments serais plus fort encore.  Cependant, il fallait qu'elle crève l'abscès, qu'ele en parle avec quelqu'un qui la comprendrait.  Ann'dra avait essayer, mais il y avait la barrière de tradition et culture entre eux.  Il était comme un frère pour elle, mais un héraut comprendrais sans doute certaine chose qu'un Kalenedral ne pouvait pas vraiment.  Il avait la même culture, un sens de l'honneur sans doute semblable.

Elle prit donc une inspiration et se lança.  Ce fut même moins douloureux qu'elle ne l'aurait cru.  Juste que quelqu'un veuille savoir, veuille l'aidé, c'était en quelque sorte un énorme soulagement.  Elle s'était isolé des autres apprenti sans le vouloir.  Parce qu'elle s'était enfermé dans ses études et ses responsabilité, et maintenant elle en payait le prix.  Saskia était trop occupé par ses responsabilité pour la voir et jamais Enora ne rajouterais ses problème à ceux de la consort.  Cette dernière avait trop à faire et à porter déjà.  Elle ne se confiait plus guère à ses amis bleu qui la respectait un peu trop, comme une sorte d'icone.  Les hérauts n'était pas parfait, et elle certainement pas non plus.  Ce confier à un adulte qui pourrait la comprendre et la réconforté, il y avait longtemps qu'elle ne le faisait plus.  Elle avait confiance en Aaron, elle l'avait décidé, et c'était dans sa nature de faire confiance au gens.  Par contre, ce qui était nouveau, c'était de s'en remettre à quelqu'un.  Depuis longtemps elle ne le faisait plus, voulait agir en adulte, ne se confier à personne en voulant trop être à la hauteur et ne déranger personne.  Jorel lui faisait aussi comprendre de se confier.  Il pouvait l'aidé, elle pouvait lui parler, mais elle avait besoin de ses semblable et d'adulte en qui elle pouvait se confier.  Elle était trop grave, trop sérieuse pour son âge, mais surtout trop renfermé sur elle-même.

"Jorel m'a sauvé d'un viol.  J'ai été attaqué par une bande de brigant alors que je faisait une promenade à cheval avec Ann'dra, le Kal'enedral qui était ici l'année dernière.  Je n'était pas encore assez doué avec une épée à l'époque et l'un des brigands m'a attrapé, et m'a menacé, puis a commencer à me tripoter.  Jorel l'a réduit en bouillis, mais cela n'a pas effacer ce que j'ai vécu."

En parlant, elle revécu les émotions et cette fois, bien qu'elle sente que Jorel était avec elle, il ne lui envoya pas de réconfort comme les autres fois.  Mais sa présence dans son esprit, fut assez pour qu'elle s'ouvre, et laisse ses "barrière" qu'elle avait autour de son coeur et de son âme s'ouvrit.  Habituellement, elle faisait tout pour enfermer ses sentiments à double tour, pour éviter que quiconque sache quand elle souffrait, ou qu'elle n'allait pas bien.  Cela fit mal, très mal, de revivre ses émotions sans bride, mais elle compris que c'était Jorel qui l'aidait à s'ouvrir et elle accepta.

L'impuissance, la peur, la colère, le dégout se mêlait dans un noeud complexe et très douloureux.  Elle n'avait rien put faire à ce moment-là et elle s'en voulait.  Elle ne s'était jamais trouvé belle, mais ensuite, elle n'avait plus voulu l'être non plus.  C'était inconscient, même en ce moment, elle ne le savait pas.

"La plupart du temps j'arrive à gérer, mais parfois il m'arrive d'en rêver la nuit, comme hier.  Le temps aurait dut rendre les émotions moins fortes, moins effrayantes, mais quand je le revit, ce n'est pas le cas.  Tout est encore frais.  Et à d'autre moment, je peut en parler comme si de rien n'était.  J'aime mieux quand cela ne me fait rien, mais je ne comprend pas pourquoi sans crier gare, les émotions me tombe dessus."

Elle était honteuse maintenant, de ne pas être assez forte, d'avoir à recourir à de l'aide.  Jorel lui fit sentir qu'elle ne devrait pas, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher.  Elle avait toujours été ainsi, ses frères et soeurs était tous beaucoup plus vieux et quand elle était jeunes, ses parents était déjà beaucoup impliquer dans la politique de la régions et autres projets humanitaire.  Elle les admirait et les aimait, mais n'avait jamais vraiment appris à compter sur les adultes pour ce don elle avait besoin.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Aaron Greystoke

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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #9 le: 28 mai 2014, 13:35:29 »
[justify:2yicgs7l]Le sourire de la jeune femme ne rassura pas complètement son aîné, mais il y contribua déjà un peu. C’était un début. Tout comme il sentait qu’elle se calmait petit à petit, ce qui devait, à l’évidence, lui demander pas mal d’efforts. Ce qu’il pouvait totalement comprendre, lui qui s’efforçait presque éternellement de barricader ses propres sentiments – et malgré l’habitude, ça n’était pas toujours si facile que ça, il le savait parfaitement. Il sentit ses poings se crisper lorsque la jeune femme évoqua la nature de son agression, comme il le craignait. Pourtant il resta neutre, stoïque au moins en façade, laissant la grise s’exprimer. Un hochement de tête pour indiquer qu’il voyait qui était Ann’dra, même s’il n’avait guère eu de contact avec lui, et il la laissa poursuivre.

C’était une chose qu’il ne pouvait pas comprendre, tout homme qu’il était, il n’avait jamais conçu qu’on puisse commettre ce genre de chose. Il ne comprenait même pas quel plaisir on pouvait trouver là-dedans, et ça n’avait rien à voir avec le fait qu’il n’avait pas connu ce genre de choses avant assez récemment. Il concevait très bien des comportements volages – et ça n’était pas comme si certaines personnes de son entourage ne s’y adonnaient pas – même s’il ne faisait pas partie des personnes s’y adonnant, tant qu’il s’agissant de quelque chose de consenti par les deux parties. Toute forme de violence le rebutait particulièrement, et celle-ci, pas moins que les autres. Peut-être même plus, d’ailleurs, du fait qu’il ne pouvait pas tout à fait concevoir l’impact, les marques que cela pouvait laisser. Quoi que ce qui transpirait de son élève lui en donnait sans doute un bon aperçu.

Peur, colère, dégoût… Et ce profond sentiment d’impuissance qu’il connaissait assez bien, cette espèce de culpabilité, aussi... Elle n’avait pourtant pas à s’en vouloir, elle n’y était pour rien. Finalement, la main du Blanc se posa sur celle de l’albinos, en un geste qui se voulait réconfortant. Il craignait toujours quelque peu qu’elle le ressentît comme une nouvelle agression mais il pensait aussi qu’elle avait besoin de soutien, et tentait surtout de le lui manifester.

« Je ne crois pas que ce soit anormal, Enora, ce le serait davantage, je crois, si tu étais complètement insensible à ce qui t’est arrivé. Des cauchemars, on en fait tous à un moment ou à un autre, et qu’un tel traumatisme y reparaisse n’est pas très surprenant. J’aimerais pouvoir te dire que le temps l’effacera complètement mais… Parfois, il y a des choses qu’on pensait enterrées depuis des années et qui rejaillissent, subitement, on ne sait pas trop pourquoi. »

Il ne voulait pas vraiment comparer son vécu et celui de l’apprentie, considérait que c’étaient des choses trop différentes pour souffrir tel amalgame, mais… Il ne pouvait pas vraiment nier que ce qu’il disait n’était pas purement générique : il en avait fait l’expérience.

« Ca ne veut pas dire non plus qu’on ne peut pas vivre avec, et étant donné qu’il s’agit quelque chose de relativement récent, je trouve que tu t’en sors très bien. C’est normal qu’il y ait des rechutes, si on peut dire ça comme ça, mais tu n’es pas toute seule, on est tous là pour te soutenir, et Jorel en premier lieu. »

Les Hérauts formaient une famille, quand bien même tous n’avaient parfois pas de vraie notion de ce que ce terme représentait exactement. Pour ce qui concernait le Héraut du Sénéchal, il n’y en avait jamais vraiment eu d’autre, et même s’il donnait l’air de l’oublier parfois, ça n’en restait pas moins vrai. Il les considérait comme ses frères et sœurs, qu’il s’en rendît réellement compte ou non.

« Et je suis là aussi pour ça. »

Pour leurs Dons, pour les langues, certes, mais toute aide qu’il pût apporter, aussi.[/justify:2yicgs7l]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
UC

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Re: Don et langue, une affaire de coopération [Enora / Aaron]
« Réponse #10 le: 13 décembre 2014, 06:00:10 »
Loin de ressentir la « caresse » comme une intrusion ou une attaque, le geste sembla apaisée la jeune femme. C’était un geste comme en aurait posé son frère, celui qui l’avait pratiquement élevé. Et aussi comme en aurait eu Ann’dra. C’était des journées comme aujourd’hui où le Kal’ene’dral lui manquait le plus. Des journées ou elle se sentait terriblement seule. Et là, avec ce geste, elle se sentait moins seul, quelqu’un s’inquiétait pour elle, était là pour elle. C’était un adulte devant qui, finalement, elle ne ressentait plus le besoin d’être parfaite, d’être à la hauteur. Quelqu’un qui ne la faisait pas se sentir inférieur, ou pas assez bon. Elle se sentait acceptée, en sécurité, écoutée. Ses muscles et son esprit se détendirent.

Les paroles lui semblaient bien plus vraies maintenant. Lui donnait du courage et de l’espoir. C’était donc normal de se sentir ainsi ? Ne pouvant communiquer par la parole avec son compagnon, le fait que quelqu’un met des mots sur ce que Jorel avait essayé de lui faire comprendre faisait comme un déclic dans son esprit. C’était comme si des pièces d’un puzzle prenaient soudainement leur place. L’esprit de la jeune femme pouvait comprendre ce que disait son professeur, c’était logique. Son cœur, lui saignait encore, et la peur, et tous les autres sentiments y était encore très fort, mais l’espoir avait fait son apparition, l’espoir avait apaisé et atténué leur intensité.

« Je… merci. »

Il n’y avait pas grand-chose de plus à dire. Mais elle espérait qu’il comprenait à quel point ses mots, sa présence, ses gestes la soulageaient. Cela faisait si longtemps qu’elle ne s’était pas confiée à quelqu’un qui pouvait lui parler avec des mots. Elle sentait bien sûr la présence de Jorel dans son esprit, mais ce n’était pas la même chose. Il ne parlait ensemble qu’à travers des images, des impressions et des sentiments. La jeune femme ne savait pas exactement pourquoi c’était ainsi, mais elle avait accepté cet état de fait. Il y avait quelque héraut et compagnon qui avait vécu ainsi. C’était loin dévalé le partage qu’avaient eu Talia et Roland en intensité. Elle ne ressentait pas constamment la présence du compagnon, heureusement, mais ils se « parlaient » de la même manière.

[RP CLOS]
« Modifié: 29 juin 2016, 16:42:37 par Thalyana »