Prenant un air courroucé, Feuillemalice posa les mains sur ses hanches et fronça les sourcils en prenant une grosse voix :
-Ah oui ça c'est sûr ! Tu es un hôte détestable, tout ce qu'il y a de plus mal élevé !
Mais bon, la jeune femme étant ce qu'elle était, elle ne put rester sérieuse très longtemps et bien vite la lueur malicieuse revint dans le regard de la jeune femme qui se mit à rire :
-Ne t'inquiète pas va, mon estomac peut bien supporter un peu de torture pour tes beaux yeux, tu sais bien que tu es parfait !
Elle secoua la tête, amusée. Non elle ne bougerait pas, y avait pas de risque, vu ce qui semblait l'attendre… ! Et puis bon, pour aller où hein ? Son estomac avait un instinct propre, elle en était sûre à présent. Du coup, elle attendit patiemment que l'homme qui détenait son corps revienne, les mains doublement pleines de mets tous plus appétissants les uns que les autres. Forcément son estomac se mit à grogner de plus belle… Admirant la prouesse technique du lieutenant, elle se laissa embrasser avec plaisir, avant de le voir faire un aller-retour, pour une bonne bouteille de vin. Et bien, Mamie avait encore cuisiné pour tout un régiment, ils n'allaient pas mourir de faim ce soir, une nouvelle fois ! Mais, mais ça n'était pas fini ! Bah nan, sinon c'était pas Mamie. Au fur et à mesure que Fitz énonçait les plats, Feuille arrondissait les yeux. Elle finit par carrément éclater de rire à la mention de la mousse au chocolat.
-Et bien Mamie sait y faire, y a pas à dire ! C'est toi qui a demandé pour la mousse au chocolat ? Ou elle a deviné qu'on ne réussissait jamais à terminer ce dessert ?
Se saisissant du verre que lui tendait l'homme, elle trinqua avec lui, souriant amoureusement.
-A nous. A ce que l'on vit, à l'amour que tu me portes. A tous ces moments de bonheur et à notre avenir.
A son tour elle but une gorgée de vin qu'elle savoura avec délice. Puis relevant les yeux vers son amant, elle l'observa un instant avant de froncer les sourcils. Il avait vraiment l'air mal à l'aise, quelque chose n'allait pas. Peut-être avait-elle fait quelque chose de mal ? La jeune femme tendit la main vers lui.
-Fitz, Ashke, qu'est-ce qui ne va pas ?
C'est alors qu'il prit la parole. Longtemps. Feuille ne se souvenait pas qu'il ait autant parlé à la suite un jour. Alors elle l'écouta. Et au fur et à mesure que les mots sortaient de la bouche de l'homme, les larmes montaient aux yeux de la guérisseuse tant son cœur se serrait d'émotions. Non vraiment, jamais elle n'avait ressenti tant d'amour pour une personne et jamais on ne l'avait aimée autant. Il parla tant et si bien que sa joue droite s'humidifia sans qu'elle s'en rende compte. Par contre. Par contre. Par contre, elle ne s'attendait pas à la fin. Et elle en resta muette de surprise, une main sur la bouche, une larme d'émotion lui coulant le long de l'arête du nez, une vraie tarte, dans toute sa splendeur.
Heureusement , à un moment donné, les neurones se connectèrent entre eux, et la jeune femme se leva et d'une main invita son homard de … futur mari ? à se lever à son tour. Posant les mains sur chacune de ses joues, elle l'embrassa longuement avec tendresse et amour, le goût salé de ses larmes s'invitant dans leur baiser. Puis elle éloigna son visage à quelques centimètres de l'homme qu'elle aimait, et sourit :
-Oui, oui bien sûr que je veux devenir ta femme Fitz. Et si ta maladresse fait ton charme, tu es très, très, très loin d'être stupide. Je t'aime. Je t'aime et ça sera un honneur pour moi de t'épouser. Et de montrer à la terre entière notre amour.
Lui embrassant le bout du nez, elle se recula à nouveau, un doigt menaçant en l'air :
-Par contre, maintenant tu es obligé de revenir en vie de cette mission, et moi aussi. On n'a plus le choix.
Effleurant sa joue d'une caresse, la jeune femme devint plus sérieuse :
-Moi non plus je ne m'imagine pas vieillir sans toi à mes côté Ashke. Et je ferai aussi tout mon possible pour nous maintenir ensemble en vie. Si jamais… je respecterai ta volonté. Mais je veux que ce soit pareil de ton côté. Ne fais rien de stupide qui puisse mettre ta vie en danger inutilement. Je compte bien t'épouser Lieutenant, tu n'as pas intérêt à me laisser.
Feuillemalice le regarda, partagée entre joie et peur, avant de venir se lover dans ses bras, à la recherche d'une étreinte rassurante. Elle souffla :
-Je t'aime.