Auteur Sujet: [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc  (Lu 6229 fois)

Fitz

[Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« le: 07 juillet 2016, 20:28:48 »
2eme jour de la 9e décade d'automne -Ecuries du palais

Des entrainements, quelques savons passés à des soldats, des rondes de nuit, et un sommeil réparateur auprès de Feuille. Sa vie ces derniers temps en devenait presque monotone, sil n'y avait pas les quelques visites au collégium des guérisseurs (il faudrait vraiment qu'il parle à Beltran de la fragilité des nouvelles recrues) et des tentatives plus ou moins fructueuses de contrôle de son don, et des ses barrières.

Je t'en ficherai du centrage & ancrage moi... Je crois que si je l'entends encore une fois je leur fourre ma hache bien centrée où je pense

Bref, Fitz commençait à fatiguer, et l'action lui manquait cruellement. Cependant ce jour là il avait un jour de congé. Il en avait pas cru le planning et avait du regarder à deux fois avant d'aller voir Beltran.


"- Capitaine, y'a comme un Kyree dans mon potage... Je ne trouve pas où je me suis moi-même affecté
- Tu as un jour de repos Fitz, on s'est dit que ca te ferait du bien.
- C'est quoi le repos Capitaine?
- Sors de là tu me fatigues."


C'était en gros la conversation qu'il avait eu avec Beltran avant de se faire sortir de la pièce. Résultat il faisait la seule chose qu'il avait envie de faire (Feuille étant en train de guérir quelques malheureux que Fitz lui avait envoyé):
S'occuper de Mephisto.

Et l'étalon shin'a'in était ravi d'être enfin l'attention de son propriétaire. Et puis l'odeur de l'écurie, du cuir de la sellerie, la douce chaleur de Mephisto calmait le soldat. Il aimait ce geste simple et répétitif qui consistait à brosser l'animal, ca lui permettait de clarifier ses pensées.

Ses élèves se comportaient plutôt pas mal, la sécurité de Haven et du palais était poussée à son maximum, il doutait même qu'une blatte puisse pénétrer dans les couloirs menant aux quartiers royaux sans qu'il ne soit averti, et comme il se l'était promis le jour funeste où sonna le glas, il ne cachait plus sa main, ni sa marque.
« Modifié: 07 juillet 2016, 20:29:28 par Thalyana »
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

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Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #1 le: 07 juillet 2016, 20:55:39 »
Enora était rentré assez tard de la cloche, mais ça en avait valu la peine.  Elle n’avait pas abusé de l’alcool, ce n’était pas dans son tempérament, mais le fait de recevoir sa mission de probation et tout le reste avait presque eu un effet semblable. Effet qui ne s’était pas dissipé depuis la veille.

Elle n’avait pas encore essayé son uniforme cependant, il était tard quand elle était rentrée hier et elle avait réussi à se convaincre elle-même que ce n’était qu’un vêtement. La sensation de fierté et d’exaltation était restée, mais elle avait résisté à la tentation de passer des heures à s’admirer et était allée se coucher. De toute façon, demain elle verrait mieux avec la lumière du jour.

Sa nuit avait été peuplée de rêve étrange sur sa mission de probation, la guerre et d’autres choses dont elle n’avait pas tout à fait souvenir. Elle se réveilla avec un drôle de mélange de sentiment. Appréhension, peur, excitation et confusion. Sa première pensée fut qu’elle aurait aimé partager le moment d’essayer son uniforme avec Saskia. Mais cette dernière était reine désormais, elle n’avait plus vraiment de temps à consacrer à Enora, et cette dernière comprenait parfaitement. Elle non plus n’avait pas vraiment eu tellement de temps de libre.

Elle soupira néanmoins en passant à son amie, son uniforme à la main. Tout aurait été différent s’il n’y avait eu la guerre, mais elle était au service de son pays, comme Saskia. Leur amitié était aussi forte et le resterait tant que les deux jeunes femmes le voudraient bien. Saskia comprendrait que Enora ne lui envoie qu’une missive. Si elle avait le temps, elle pourrait peut-être se croisé ou mangé ensemble, mais la nouvelle Héraut en doutait. C’était triste, mais elles étaient esclaves de leurs devoirs et se comprenaient.

Elle prit une grande inspiration et enfila l’uniforme avec appréhension. Blanc sur blanc, aurait-elle encore plus l’air d’un fantôme ? C’était aussi ridicule de pensé ainsi à son apparence et Enora s’en voulut un peu d’êtres incapables de chassé cette peur de son esprit. Lorsqu’elle se tourna vers le miroir, elle fut un peu soulagée de voir que ce n’était pas si mal finalement. Le blanc lui allait beaucoup mieux que le gris, c’était sur. Elle avait l’air moins cadavérique étrangement, et beaucoup plus… angélique ? Le blanc lui allait bien à sa grande surprise.

Elle boucla ensuite son ceinturon avec son épée et l’idée la frappa. Fitz. Enora avait peu de véritables amis. Thalyanna oui, mais cette dernière était débordé avec sa première grossesse et tout. Elle lui ferait sans doute une petite visite malgré tout plus tard, mais elle n’était pas la première personne avec qui elle avait envie de partager ce moment. Et si Saskia n’était pas disponible, le capitaine mercenaire s’imposait de lui-même à son esprit. Au fils des derniers mois, son amitié avait été des plus précieuse à la jeune femme. Leur différence d’âge était présente entre eux, mais pas tellement aux finales. Leur expérience les rapprochait, de même que leur sens du devoir et leur affection pour les arts du combat.

Et alors une sorte de soulagement chassa le sentiment de solitude qui l’avait assailli un peu plus tôt. Elle avait réellement envie de partager ce moment avec quelqu’un, avec un autre être humain. Elle avait partagé d’ailleurs le moment avec Jorel hier, mais là, elle voulait un ami, et non son frère d’âme. Et elle sentit que le Compagnon l’encourageait en ce sens.

Elle sourit à son miroir, il aurait surement mille et une recommandations à lui faire et ce serait bienvenu aussi.

Elle sortit de sa chambre après avoir revêtu une de ses capes grises et avoir rédigé sa missive pour Saskia. Elle voulait que Fitz et la Reine soient les premiers à l’apprendre de sa part. Bien sûr, Saskia étant reine, elle le savait probablement déjà, mais elle voulait quand même ne pas que tous la vois avant qu’elle soit reçue sa lettre. Et pour Fitz, elle voulait lui faire la surprise.

Elle attrapa un page et lui demande de faire parvenir sa missive à la reine en précisant bien que ce n’était PAS urgent. Ensuite, elle se dirigea vers les Baraques, mais on l’informa que le capitaine avait jour de congé. L’expression des gardes l’amusa d’ailleurs beaucoup, même si elle espéra avoir conservé son visage neutre. Ils semblaient penser que ce n’était pas trop tôt, et elle ne pouvait qu’être d’accord avec les soldats que le capitaine en faisait trop. Cela tombait aussi bien pour ses plans à elle d’ailleurs.

Elle se dirigea donc vers les écuries ou elle tenta de se déplacer le plus silencieusement possible. Il était en train de brossé son cheval Shin’a’in. Cela rappela des souvenirs à la fois nostalgique et heureux à la jeune femme. Son presque frère lui manquait toujours autant, mais il était là où son devoir le menait.

Elle ce décida d’interpellé le capitaine un peu avant d’arrivé trop près. Elle n’avait aucune envie de se prendre un coup de hache pour l’avoir surpris de trop près. Elle retira doucement sa cape après s’être assuré qu’ils étaient plus ou moins seuls et elle prit la parole sur un ton un peu taquin. Peu de gens avait eu la chance de voir son sens le l’humour, mais ses rares amis en faisait parfois les frais.

« Bonjour capitaine, parait qu’on vous a mis en congé un peu de force. Je dirais que ce n’est pas trop tôt. »

Fitz

Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #2 le: 08 juillet 2016, 07:51:08 »
Il oubliait tout. Les gestes simples et répétitifs avaient cet effet sur Fitz, pendant un instant il se vidait réellement l'esprit. Encore plus quand il s'occupait de son animal. Il n'entendit pas les pas dans son dos, tout comme il ne se rendait pas compte qu'il était maintenant seul dans l'écurie. Il était juste bien.
Mais la voix qui lui parvient, il la connaissait bien. Tout personne se glissant ainsi dans son dos avait de fortes chances de recevoir un coup dans le nez, et certaines de ses recrues en avaient fait les frais.

Mais il avait reconnu son étudiante, et sans se retourner d'abord il lui répondit

- Je t'en foutrais du repos. Ca ne tiendrait qu'à moi je serai encore en train de faire courir mes hommes avec leur barda sur le dos histoire de continuer le renforcement. Les guerres ne se gagnent pas seules.

C'est vrai ça après tout, il lui restait encore beaucoup de choses à faire pour être certain que tout le monde soit à la hauteur du flamboyant Beltran, du magnifique roi Arthon, et de l'envoûtante Dame Saskia. Comment ça il en faisait trop ? Si il fallait lécher des fesses pour qu'il rejoigne ses hommes à l'entrainement il le ferait.
Il posa la brosse qu'il utilisait se retournant pour faire face à une image qui lui donna le sourire. La petite grise n'était plus si grise que ça.

- Le blanc te va bien... il haussa les épaules Mince alors. Voilà que je vais devoir te donner du Ma Dame étant donné que tu es ma supérieure dorénavant. Félicitation Enora tu le mérites.


En effet il savait les efforts qu'avaient fait la jeune femme, et surtout combien elle avait décidé de consacrer sa vie entière à cette tâche.

- Tu sais déjà où tu seras affectée pour ta mission de probation ?
« Modifié: 08 juillet 2016, 08:03:21 par Fitz »
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Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #3 le: 08 juillet 2016, 19:23:07 »
Enora ne put s'empêcher d'éclater de rire à la première remarque de Fitz, il était pareil sur ce sujet, sauf que personne n'avait réussi à la faire cesser. Bon, c'est sûr que des études et son temps libre lui appartenaient théoriquement, donc si elle les passait à bosser et s’entraîner, personne n'avait rien à y redire contrairement à lui.

"Je sais Fitz, mais parfois le corps à besoin de repos, et surtout c'est toi qui donnes l'exemple. Que tu te tues à la tâche, si tu étais tout seul, ce serait ton choix. Mes tes hommes ont besoins de toi, de voir que tu te permets un peu de repos. Parce que comme ça, ça leur montre qu’ils ont droit eux aussi de ne pas s’épuisé à la tâche. Ils en ont besoin et toi aussi. C'est difficile, je suis d'accord, je n’y arrive pas moi-même. Mais ça fait partie de tes responsabilités, comme de râler et tout."

Quand il se retourna, Enora rougit de fierté sous le regard de son ami. Elle voyait dans ses yeux qu'elle ne s'était pas faites d'illusion. Le blanc lui allait bien, et étrangement, elle se sentait moins emprunter, moins l'impression de tricher. Son regard lui donnait du courage et de la fierté. Elle ne s'était même pas rendu compte avant qu'il ne se retourne, depuis hier, combien elle ne se sentait pas à sa place en tant que blanche. Elle avait l'impression d'avoir triché, qu'on ne lui avait donné son blanc que par nécessité. Mais l'approbation de Fitz faisait toute la différence. Après tout, il connaissait la guerre, le commandement, les hommes. Son regard lui renvoyait une autre image d'elle. Celle d'une femme prête à assumer ses responsabilités. Où en tout cas, il semblait le croire et ça lui faisait un bien fou. Lui donnait envie de croire en elle-même aussi.

Cependant, il y avait une petite phrase qu'elle ne pouvait pas laisser passée tout de même. Un éclat malicieux naquit dans ses yeux. Il était une des rares personnes à connaitre son sens de l'humour et à en faire les frais aussi.

"Si tu me donnes du "ma dame"..." Elle fit comme si elle cherchait une punition appropriée, alors même qu'il la lui avait donnée quelques instants plus tôt. "Je m'arrange avec la garde pour te donner encore plus de jours de repos !"

Elle lui tira alors la langue, choses puériles qu'elle ne se serait jamais permise devant quiconque, et surtout avec personne d'autre. Et même là, elle surprit elle-même à le faire. Jamais de sa vie elle ne s'était permis une familiarité de ce genre. Fitz semblait avoir le don de la mettre en confiance.

"Pour ce qui est de ma mission... je suis dorénavant une flèche du Roi. Une messagère en somme. Je vais courir aux quatre coins de Valdemar pour amener des procurations et récupérer les courriers importants."

Elle le dit d'un ton plus neutre, sobre, avec son sérieux coutumier. Ce n'était pas la mission qu'elle avait rêvé de remplir, mais c'était une mission vitale et elle s'en acquitterait de son mieux, et probablement même au-delà. Elle était fière d'avoir obtenue son blanc, qu'on lui fasse confiance, elle ferait tout pour ne pas décevoir cette confiance.
« Modifié: 08 juillet 2016, 19:39:57 par Héraut Enora »

Fitz

Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #4 le: 09 juillet 2016, 06:59:10 »
Il souriait à la  jeune femme. Bien sûr que face aux officiels il devrait sûrement lui donner du ma Dame. Le reste du temps certainement pas, elle restait son élève, cependant si il y avait bien une chose qu'on essayait d'inculquer à Fitz depuis son arrivée à Haven c'était le sens des convenances, et l'étiquette ne souffrait d'aucun écart. Cependant il comprenait ce qu'elle voulait dire. Quelque part il avait participé à son éducation, à ce qu'elle était aujourd'hui. Bon dieu voilà qu'il était devenu un professeur... Ceci lui fit presque tourner la tête, il n'était pas assez vieux pour être professeur.
La langue tirée fut le déclic qui provoqua un rire chez le capitaine. Elle restait enfantine, et il éspèrait bien que ce qu'elle vivrait sur la route ne changerait pas ce petit détail.

- Quelle punition ! Tu vois tu te comportes déjà en chef, tu prévois comment punir les hommes qui ne t'obéissent pas.

Il lui adressa un clin d'oeil avant de continuer

- Mais je dois avouer que le repos ne fait pas de mal. C'est juste que j'en ai bien assez le soir quand je rentre, je ne travaille pas une fois au coin du feu, et ca me suffit amplement. J'ai encore énormément de travail à faire, et de jeunes pousses comme toi à entrainer. Et même si brosser Mephisto me fait du bien l'étalon souffla bruyamment des naseaux à cet instant précis comme pour acquiescer cela n'empêche que j'ai du mal à ne pas penser à ce qu'il reste à accomplir.

Quand Enora mentionna sa futur affectation, le capitaine passa en revu les contacts qu'il avait pu avoir avec ce groupe de Héraut. Leur mission était capitale au bon fonctionnement de l'armée de Valdemar, ils étaient la rotule, la charnière, qui permettait que tout fonctionne parfaitement.

- C'est une magnifique affectation Enora, particulièrement sensible et dangereuse. Vous êtes des cibles de choix, tant ce que vous transportez est précieux, et sans vous, l'armée de Valdemar est un peu comme... il cherchait une comparaison Imagine un muet qui dialogue avec un sourd. Toute notre organisation ressemblerait à ca sans les Flèches.

Et en effet il savait combien leur rôle était capitale, et combien ils risquaient leur vie pour ramener des informations, des nouvelles et autres de la plus haute importance. Une flèche capturait, ou tué, et c'était parfois des mois, voir des années de préparation et de travail qui était foutu en l'air. Ce n'était pas n'importe où que son élève avait été envoyé, mais dans un régiment plus qu'honorable de l'avis de Fitz.

- Et Jorel? Semble-t-il content de cette affectation ? Je pense en tout cas que tu t'en sortiras parfaitement.
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Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #5 le: 09 juillet 2016, 07:19:20 »
Enora savait bien qu'il la taquinait quand il lui dit qu'elle se comportait en chef, et malgré tout son opinion, même humoristique comptait énormément pour elle. Elle réalisa que quelque part, malgré qu'il était presque impossible au vu des âges respectifs, elle le considérait presque comme une figure paternelle. Un mentor assurément, et surtout un adulte significatif dans sa vie.

La conversation continue et Enora en fut heureuse. Elle n'aimait pas trop s'épancher sur ce genre de sentiment. Elle avait toujours eu la difficulté après avoir quitté sa famille. Ils étaient nombreux et tellement soudés quand elle était petite. Mais en même temps, même parmi eux, elle avait toujours été à part, plus jeune de beaucoup d'années, différente physiquement aussi.

Elle était contente d'avoir réussi à se refaire une vie ici, même si un peu solitaire. Au final... Fitz, c'était comme un oncle d'adoption. Pas qu'elle oserait lui dire remarquer bien. Elle comprenait aussi ce qu'il voulait dire quand il avouait peiner à penser à autre chose. Elle était faite du même moule. Elle non plus ne s'était pas vraiment octroyé de vacances depuis son élection.

Elle sourit avec amusement à sa comparaison. Elle comprenait à quel point les flèches du Roi étaient déterminantes, et c'était l'une des choses qui l'angoissait. Pourquoi l'avoir choisi elle pour ce poste en particulier? Elle espérait réellement se montrer à la hauteur.

"Je crois que Jorel est heureux qu'on passe à l'action. Depuis notre retour des plaines, c'était difficile de vraiment se sentir à notre place derrière les bancs d'école, et lui à l’écurie. On est des gens d'actions. Ce que j'ai appris fait et tout depuis mon retour était très important aussi. Mais il est prêt à bouger, je pense, plus encore que moi. Mais c'est difficile à dire... on ne parle pas avec des mots. Juste des images et des sentiments. Je dois avouer par contre que je me demande bien pourquoi ils m'ont affectée moi. Je... ne mets pas en doute leur capacité de choisir, mais je suis pas la plus rapide. Jorel est rapide, c'est un compagnon, mais il n'est pas dans les plus rapide des siens. Je suis doué au corps à corps, mais là, je vais devoir fuir la plupart du temps. J'ai peur de mal faire, de mettre des gens en danger. C'est sur que les hérauts en générale ne passe pas inaperçu, peut importe leur métier.  Alors je me demande ce qu'on apporte aux Flèches... Surtout qu'au départ, j'avais surtout l'impression qu'on ferait de moi une diplomate ou une combattante."

Voilà, elle l'avait dites. Ce qui la tracassait depuis son affectation. Enfin en partie. Elle avait toujours su qu'elle ne choisirait pas, mais elle doutait d'être à la hauteur d'une mission comme celle-là. Cet emploi était trop important, trop spécifique.
« Modifié: 09 juillet 2016, 07:36:54 par Héraut Enora »

Fitz

Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #6 le: 09 juillet 2016, 10:55:41 »
Comme à son habitude elle mettait en doute le fait qu'elle soit capable de faire ce qu'on attendait d'elle. Ce qui faisait sourire le capitaine. S'approchant d'elle, il lui toucha l'épaule pour l'enjoindre à le suivre, se dirigeant vers l'extérieur de l'écurie.

- Viens avec moi.

Elle avait déjà mentionné le fait que Jorel et elle ne discutait pas "réellement", cependant cela ne choquait pas le capitaine, du moment qu'ils arrivaient à se comprendre quel était le besoin des mots finalement. Et alors qu'il marchait suivit par la blanche, il reprit la parole.

- Tu as raison sur un point. Ils savent parfaitement ce qu'ils font en te mettant à cette place.

Cela faisait longtemps qu'il avait arrété de mettre en doute les choix pris par les instances dirigeantes. Après tout ils l'avaient nommé capitaine, et ils s'en sortaient bien plus que lui-même ne l'aurait cru de prime abord.

- Vous n'êtes peut être pas les plus rapide, mais vous êtes des personnes de confiance. Ils savent pertinemment que tu feras tout, et absolument tout ce qui est en ton pouvoir pour mener à bien ta mission. Et c'est une qualité fondamentale dans le rôle de Flèche. Tu dois être prête à tout donner pour que le message arrive, et ils savent qu'ils peuvent compter sur toi dans ce domaine. Qui plus est, il me semble que tu as le Don de la vision à distance? Quel avantage quand tu risques à tout instant de tomber sur une embuscade tu ne crois pas ? Et tu devras utiliser tes dons pour le combats plus souvent que tu ne le crois. Un bon messager est un messager rapide, un excellent messager est un messager capable de passer tous les obstacles qui se dressent devant lui. Non, ils ont parfaitement choisi, et même si ce n'est qu'une mission de probation, et que tu pourras toujours effectuer autre chose après, je pense que ce rôle te va comme un gant.

Discutant il finit par arriver là où il voulait. Un arbre immense, ici depuis sûrement des années qui trônait au milieu des jardins. Fitz aimait bien s'assoir là, posé contre son tronc, les mains jouant sur un morceau de bois, simplement pour se ressourcer. Il invita Enora à prendre place, et se posa lui-même adossé au tronc, jambes tendus, le regard perdu dans les feuilles.

- Cependant il reste un détail que tu devras régler pour pouvoir effectuer à bien tes missions. Tu es travailleuse, et tu te donnes toujours à fond dans ton rôle, tu n'as plus grand chose à apprendre de tes professeurs en terme de combat ou de monte, mais... Tu es trop rigide avec toi même Enora, il te faut maintenant apprendre à relâcher la pression.


Il restait son professeur, et une seule chose inquiétait encore le capitaine. Cette tendance qu'elle avait à oublier un instant qu'elle n'était qu'une jeune femme de 17 ans qui avait encore beaucoup de beaux moments à vivre.

- On me reproche de ne pas prendre de repos mais c'est faux. Quand je rentre le soir je ne suis plus le capitaine, je ne suis plus le mercenaire, je suis Fitz. Je me détends au coin du feu, taillant des jouets en bois, Feuille à mes côtés, et j'oublie tout. Des missions, aux tours de gardes, en passant par les horreurs que j'ai pu voir, j'oublie tout. Tu dois apprendre à faire de même. Des horreurs tu en verras, tu en vivras, tu dois apprendre à t'en détacher, trouver ce sérénité, ce petit coin où tu pourras souffler, en dehors de ton rôle de Héraut et de ton compagnon, désolé Jorel, mais tu dois être capable de décompresser sinon ce travail, cette vie, te bouffera toute crue jusqu'à ce que tu fasses une erreur qui pourrait t'être fatale, ou pire, être fatale à ton compagnon ou tes collègues.

C'était le défaut d'Enora. Sa qualité aussi certes, mais quel qualité ne se transforme pas en défaut quand elle est poussée à son extrême ?

- Ce n'est finalement pas différent de la maîtrise de ton don, ou de tes barrières: trouver un endroit où s'ancrer, pour pouvoir se recentrer

Voilà que c'était lui qui utilisait ces mots. Ces foutus cours le suivait jusqu'ici.
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Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #7 le: 10 juillet 2016, 06:44:20 »
Enora n'aurait su dire en quoi, ni pourquoi la main sur son épaule la rassura autant, mais c'était indéniable. Elle ne posa pas de question non plus, elle suivit le capitaine à l'extérieur. Après un moment il prit la parole et Enora se sentit à la fois honteuse et rassurée. Elle savait bien qu'elle n'aurait pas dû remettre en doute le choix de son assignation. Elle aurait du avoir confiance dans le doyen où qui que ce fut qui avait choisis. Et pourtant, le fait que Fitz partage leur opinion rendait tout ça plus vrai, mieux. Comme si elle avait besoin de cette confirmation. Était-ce normal ? Est-ce qu'elle n'aurait pas plutôt au contraire dû croire sur parole ?

Le capitaine ne lui laissa pas le loisir de s'appesantir dans ses pensées. Il continua sur sa lancée et Enora écouta chaque mot avec toute son attention. Elle voulait comprendre ce qu'il voyait en elle, ce qui avait motivé ce choix. Elle avait besoin de comprendre ce qu'elle apporterait à sa profession, de s'y accrocher. Non pas juste pour se rassurer, même si c'était cool aussi. Non, elle avait besoin de savoir ce qu'on attendait d'elle, avec son coeur et non pas juste sa tête. Elle avait besoin de savoir sur quoi s'appuyer quand elle allait perdre de nouveau ses repères.

Et expliqué par Fitz, ça prenait tellement plus de sens. Il la connaissait bien, probablement presque autant que Ann'dra. Autant que ses professeurs, que les hérauts qui lui enseignait ça, c'était certain. Elle s'était confiée à lui plus qu'à personne depuis le départ de son presque frère. Ses paroles touchaient son coeur et non plus juste sa tête et sa logique.

Finalement, ils semblèrent arriver où Fitz le voulait. Un arbre immense et magnifique. Ses branches faisaient une ombre bienvenue pour la jeune femme. Elle se sentait comme protégée sous de telles branches, par un arbre aussi majestueux. La jeune femme ne se fit pas prier pour s’asseoir au côté de son professeur.

Elle fut surprise par la suite du discours cependant. Ils étaient en guerre, elle venait de devenir un Héraut. Comment pouvait-elle "relâcher la pression" ?! Chaque moment passé à faire autre chose pouvait mener à la mort de gens, de Valdemarans. Des gens qu'elle avait le devoir de protéger.

Elle secoua la tête, cherchant ses mots pour expliquer ce sentiment qui l'habitait.

"Je ne m'appartiens plus Fitz, depuis mon Élection, je suis une héraut. Chaque moment que je passe à faire autre chose, c'est un moment qui aurait pu servir mon pays et les gens qui l'habite. Je doute que le Roi ou sa consort prennent du repos. Je doute que les autres Hérauts le fassent sur le front aussi."

Et puis, ce n’était pas comme si elle savait le faire non plus quelque part. Et cette réflexion-là la troubla. Elle ne savait pas se détendre autrement qu'en s’entraînant aux armes. C'était son seul "passe-temps." Ça et les langues. Parce que c'était utile.

"Mais quand je m’entraîne aux armes, je ne pense à rien d'autre pendant un temps. Mais je ne peux pas me permettre de ne rien faire du tout. Je... je peux juste pas."

Elle le supplia du regard, elle ne pouvait juste pas l'expliqué. Elle sentait que Jorel n'était pas en désaccord avec le capitaine cependant, mais elle n'arrivait pas à comprendre ce qu'il essayait de faire passer comme message.

"J'ai essayé autrefois, avant d'être élue, mais les passe-temps ont un goût insipide. Et depuis que j'ai été élue, on n’a jamais vraiment eu de moment de paix. Jorel est un des rares à avoir élus durant le temps où les compagnons tombaient malades et à avoir survécu. J'étais à peu près la seule de mon année, il y avait trop de travail, trop de choses à apprendre, et ensuite tous s'est enchaînés. J'aimais la lecture avant, mais désormais je sais que les romans n'ont rien de vrai. Que les batailles ne sont pas des moments de gloires ou épiques comme les auteurs aimerait nous le faire croire. J'ai essayé de lire à nouveau, mais les histoires me semblent comme des mots sans queue ni tête sur une page."

Voilà, elle avait réussi à mettre des mots sur une partie de ce qu'elle ressentait. Le reste, c'était de la peur, celle de ne pas en faire assez. Celle de ne pas faire son devoir.

Fitz

Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #8 le: 10 juillet 2016, 07:47:54 »
Le lieutenant soupira, alors qu'il se baissait pour ramasser un morceau de bois, il sortit un couteau de sa botte, et commença à le tailler pendant que la jeune femme lui expliquait sa façon de voir les choses. Il la comprenait, en partie seulement cependant.

- Tu dois te rappeler d'une seule phrase: à trop tirer sur la corde elle casse.

Et c'était vrai. Combien de soldats avait-il vu au front qui en "faisait" trop, et qui épuisés, à bout de nerf et de force, faisait une seule erreur, une seule dans toute leur carrière, qui leur coûtait la vie.

- Héraut, Roi, Reine, ou simple bidasse on est tous fait pareil Enora. Ho oui nous avons des destins, et j'en sais quelque chose il regarda un instant la marque sur sa main Cependant ce n'est pas cela qui  détermine ce qu'on est.

Son regard se perdit un instant dans les feuilles, pendant que ses doigts glissaient le long du bois comme à la recherche de nœud qu'il ne pouvait voir.

- Sais-tu pourquoi, nous, les mercenaires sommes si bon et si redoutés sur un champ de bataille ? Parce qu'on sait quand il faut qu'on s'arrête. On sait quand il est temps de simplement boire une bière entouré de nos proches. On sait aussi que c'est comme ça que le mec qui est à nos côtés durant la bataille surveillera nos arrières, et on sait surtout qu'il sera assez alerte pour le faire.

Il braqua de nouveaux ses yeux sur Enora, un sourire amicale plaqué sur le visage.

- As-tu déjà entendu parlé des quartiers d'hiver des mercenaires ? Souvent des villages, ou petite ville qui se construisent autour de nos garnisons. C'est là que nous passons quelques mois pour entrainer les nouvelles recrues, mais surtout par dessus tout, pour vider un peu la pression du combat. Pour être prêt à repartir, les sens aux abois, et le corps reposé. C'est capital d'apprendre à oublier un peu ce qu'on est, et son devoir, pour justement être capable de le faire sans encombre. il lui adressa un clin d'oeil Et crois-moi, le soir quand ils sont dans la chambre à coucher, le roi et la reine font autre chose que penser au pays ! Ou alors c'est que notre bon roi a des problèmes plus grave que le pays !

Lui en tout cas n'y penserait pas.

- Tu dois trouver ton équilibre Enora, le travail, le devoir, c'est bien, mais ce n'est pas tout, toute élue que tu sois. Sans ça, tu commettras une erreur. Justement parce que nos vies ne sont pas comme dans les livres, que voir un corps mutilé n'a rien de romanesque, et que les batailles ne se gagnent pas dans une armure immaculée d'un seul coup d'épée. Justement parce qu'on doit affronter la réalité, il faut savoir de temps à autre s'en échapper. Et ca m'étonnerait grandement que Jorel ne soit pas de cette avis. De ce que je sais, les compagnons aussi aiment à passer du bon temps avec leurs congénères.

Dans ses mains le bout de bois perdait des copeaux par paquet alors qu'il appliquait dessus la lame de son couteau. 

- Nous avons des destins Enora. Mais personne ne nous demande de nous tuer à la tâche, et personne ne veut monter au front avec une personne qui ne tient plus debout à cause de la fatigue. Pour te dire: j'assommerai moi-même Beltran le jour où je verrai qu'il a été trop loin pour le ramener en le traînant si il faut dans la chambre d'Irmingarde pour qu'il se détende !

Et il était prêt à le faire. Du moins si il n'avait pas peur que sa protégée au sang chaud ne le crame de honte en le voyant débarquer dans sa chambre à coucher. C'était le dernier détail qu'il lui restait à régler.

"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

Héraut Enora

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Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #9 le: 10 juillet 2016, 08:18:22 »
Au départ Enora avait écouté, ou enfin, elle avait essayé. Elle sentait ce que voulait dire Fitz. Elle avait été si près de sentir sa propre « corde » cassée dans le passé. Ann'dra l'avait aidé pendant un temps, ensuite elle avait réussi à se lier avec Saskia, puis quelque gris un peu plus âgé.  Mais rien de tout ça n'avait duré. Les gris avaient eu leur blanc il y avait un moment déjà, et avec son voyage et la guerre... elle n'avait plus trouvé vraiment le temps de s'entrainer avec eux. Leur horaire avait cessé de concorder. Ann'dra était repartie et Saskia bien trop occupé. Elle savait qu'elle aurait dû essayer de se lier avec les autres hérauts de son âge ou de son année, mais justement, elle n'y était pas arrivée. Elle ne savait trop ce qu'elle faisait mal. Elle avait fui les amitiés peut-être, dans son travail, dans ses devoirs et ses études.

Et là elle allait partir.

Mais le reste du discours de Fitz lui fit complètement oublier ses réflexions. Elle devint complètement rouge, et tout à fait mortifiée. De... de quoi... non, elle ne voulait pas savoir, pas pensée à ça ! Elle savait, en théorie, comment les bébés se faisaient, ce que d'autres faisaient dans la chambre à coucher... mais rien de plus. Aucune de ses amourettes n'avait porté fruit. Elle ne savait même plus trop si ça en vaudrait la peine de toute façon.

Elle perdit complètement le fil à ce moment-là, bien trop embarrassée. Elle n'eut que des brides de ce qu'il disait.

« Je... eux... »

Elle n'arrivait plus à parler où à penser.

« Je... ne crois pas que je puisse faire ce genre de choses. Non non non. »

Elle ne pouvait qu'imaginé l'homme qui posait ses salles mains sur elle. Elle avait pensé être débarrassée de cette image et la plupart du temps, c'était le cas. Mais de pensée à ÇA... c'était comme si une partie de ce qu'elle avait accompli par rapport à son passé revenait lui mettre une baffe en plein visage.

Elle prit une grande inspiration, elle devait chasser ses images. L'homme ne pourrait plus jamais lui faire de mal. Elle ne le laisserait pas lui gâcher l'existence.

« Je ne sais pas quoi faire comme passe-temps. Ce n’est pas que je veux pas... enfin, si ça me fait carrément peur. Avant je ne vivais que par procuration dans les livres, les romans qui parlaient de Héraut entre autres. Mais ça n'a plus aucune saveur. Mes amis sont soit partis, soit très occupé, et bien sûr j'ai toi... mais quand je serai sur les routes, ce sera que moi et mon mentor. Quand est-ce qu'on sait qu'on peut se permettre de ne rien faire de constructif ? Que notre temps ne sera pas mieux investi ailleurs ? Comment peut-on faire la part des choses ? »

Personne n'avait jamais vraiment pris le temps de lui parler de ses choses. Ses parents vivaient loin, et même enfant, s’il était aimant et tout, leur devoir avait passé avant cette petite fille qu'il adorait, mais qui n'était pas tout à fait prévu. Son père avait passé la quarantaine, et sa mère l'avait presque. Ses frères et soeur, s'il l'avait toujours aimé, cajolé et adoré, n'avaient pas trop su quoi faire d'elle pour ceux qui n'étaient pas déjà partis de la maison.

Personne non plus n'avait pensée à lui parlé de relation entre les hommes et les femmes. Et elle ne se sentait vraiment vivante et utile que quand elle bossait comme une folle pour tel ou tel problème. Elle en prenait conscience à l'instant, toute sa vie elle avait essayé de combler une sorte de vide, l'impression de ne jamais être à la hauteur. Si Jorel avait participé à combler la solitude, il n'avait pas fait disparaître cette étrange impression de ne jamais être assez bien.

« Je... j'ai l'impression que si je ne travaille pas, que je ne suis pas à la hauteur, ou que je ne le serai pas. Que si je ne mets pas tout ce que j'ai... et bien je vais décevoir les gens qui compte sur moi. Et il y en a trop, ou pas assez. J'ai toujours été la plus petite, la plus chétive, la petite dernière qui doit tout prouver. Enfin, c'est comme ça que je l'ai toujours senti... et je ne m'en rends compte que maintenant. Mais je ne sais pas faire autrement. Comment fait-on ? »

La question était sincère, et malheureusement son compagnon ne parlait pas. Il ne pouvait que la soutenir et lui faire part de son amour indéfectible, de sa fierté pour elle. Mais il avait le même âge, et avait vécu des choses très difficiles à leur manière. Il ne pouvait pas trop l'aider sur ce point donc.

Fitz

Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #10 le: 10 juillet 2016, 10:09:25 »
La gêne d'Enora fit sourire le capitaine. Elle se comportait exactement comme une demoiselle qui n'avait pas vu, ou tout du moins pas profité, du loup. Mais ce n'était pas vraiment son propos principale.

- Les plaisirs charnels n'étaient qu'un exemple Enora, ne t'en offusque pas. Tu peux te mettre à la musique, flâner sous les arbres, prendre un verre avec des amis, ou comme certaines colporter des ragots. Libre à toi de choisir comment tu peux relâcher la pression. On parle beaucoup des mœurs légères des hérauts, mais c'est aussi parce que c'est leur façon de se rappeler que quelque part ils ne sont que des humains, tout comme nous, tout en oubliant un instant combien il est difficile d'être en permanence observé, scruté, et jugé sur les choix que l'on fait.

La suite de la conversation le laissa cependant perplexe, et c'est dans le silence que le soldat se concentra sur son œuvre. La pression que la gamine se mettait sur les épaules donnait un sourire maussade à Fitz. Comment aussi jeune pouvait-on se barricader aussi ?

- Ton erreur Enora, est de penser que c'est du temps perdu, que c'est du temps "mal investi".

Comment trouver les mots pour un concept si abstrait ? Comment réussir à lui expliquer ce qui devait se vivre ? Voilà un rôle de professeur qu'il n'avait pas imaginé, en tout cas, pas imaginé sur ce sujet là. Leur apprendre à tenir une arme, à s'en servir, à survivre, ca il savait faire. Là il devait lui apprendre à vivre et c'était une autre paire de manche.

- Tu prends le problème à l'envers Enora. Tu te dis que tu rateras l'occasion de sauver quelqu'un, ou que tu risques de décevoir, si tu n'es pas constamment sur la brèche. Et si au contraire tu te demandais ce qu'il arrivait, à bout de souffle, épuisée après des mois sans t'arrêter un instant, tu feras une erreur qui rejaillira sur des gens qui comptent sur toi ?

La sculpture de Fitz avançait doucement, la forme était celle d'un rapace qu'il taillait détail par détail. Les yeux rivés sur le jouet en bois, il reprit son discours.

- Les Hérauts sont censé être juge et jury, impartiales, honnêtes, tout le monde s'attend à ce qu'ils prennent des décisions, et les bonnes. Tu vois les choses en te disant que pour cela tu dois être en permanence en alerte. Excepté que toute héraut que tu sois, tu n'en reste pas moins une humaine. Une femme avec ses moments de faiblesse et de doute. Tu l'as prouvé aujourd'hui d'ailleurs. Que se passera-t-il le jour où trop fatigué tu ne seras pas capable d'oublier ces doutes ? Où tu rendras la justice un peu trop vite, de façon un peu trop partiale, et que tu commettras une erreur ? Te le pardonneras-tu?

Le capitaine posa son couteau sur l'herbe à côté de lui, le jouet en bois inachevé à côté. Croisant les mains derrière sa tête, il prit appuie contre le tronc de l'arbre. L'air était doux, un merveilleux moment pour être simplement posé à regarder le ciel.

- Tu dois apprendre la différence fondamentale entre survivre et vivre. Tu auras bien assez d'occasion à l'avenir de survivre, profite des occasions qui te sont offertes pour vivre. Nos boulots occupent une grande, trop grande même, partie de notre existence, il est dommage de passer ce qui nous reste à y penser. Tu n'es plus la chétive, tu n'as plus rien à prouver à personne. Profite de ta jeunesse, sors, va voir du monde, rie, danse, joue. Fais ce que tu as envie, au moment où tu en as envie. Sans ça, Enora, un jour viendra où tu partiras en mission, et où ce sera celle de trop.

Il ne voulait pas lui faire peur avec ces mots là, il voulait juste éveiller sa conscience à ce fait irréfutable. Il en avait vu d'autre avant elle prendre ce chemin, pour à chaque fois le même résultat. La vie des Hérauts et des soldats étaient bien trop courte pour ne pas profiter des petits instants libre qu'elle offrait.
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

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Re : Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #11 le: 12 juillet 2016, 06:01:23 »
Enora sourit avec gène pour montrer à son ami qu'elle n'était pas offusquée, seulement très très mal à l'aise. Elle était aussi un peu soulagée qu'il n'est pas remarqué son "flash-back". Il avait été son confident sur ce point souvent, mais en ce moment, elle n'avait pas envie de dévier du sujet, ni d'avouer cet "écart". Il proposa plusieurs activités, mais Enora ne savait trop. C'était comme si elle venait de découvrir qu'il y avait une règle de base qu'elle aurait du savoir, mais dont elle ne comprenait rien. C'était frustrant, déconcertant, et surtout elle se  demandait vraiment comment elle pourrait arriver à comprendre tout ça.

Elle eux d'ailleurs l'expression appropriée quand il lui dit que c'était une erreur d'assumé que les passe-temps étaient du temps perdu. Un brin de honte, une part de bonne volonté, et aussi de la confusion. Elle n'aimait pas non plus l'expression qu'il abordait, ou être la raison derrière. Elle comprenait qu'à son avis elle agissait mal... mais elle ne comprenait pas comment elle pouvait corrigé la situation de manière acceptable.

Elle comprenait le principe de ce qu'il lui enseignait, c'était de l'appliqué ensuite qui semblait lui échapper. Trouver une sorte d'équilibre entre tous ça. Bien sûr qu'elle ne voulait pas faire d'erreur, qu'elle soit fatiguée ou non ne serait jamais une excuse acceptable. Elle ne se le pardonnerait jamais, pas besoin de répondre, Fitz le savait.

Mais c'est la suite du discours qui dénotait de ce qui manquait à Enora. Comprendre la différence entre vivre et survivre, entre devoir accompli et zèle dangereux. C'était de cette limite qu'elle ne trouvait pas. Qu'elle avait peur de dépasser dans le mauvais sens. Elle comprenait son inquiétude, quelque part, c'était toujours la question qu'elle se posait chaque fois qu'elle sortait de ses entrainements, de ses livres, de ses corvées. Surtout que la plupart du temps, c'était pour des mondanités obligé, des trucs qui lui semblaient futiles et ennuyeux.

La danse ? Elle avait toujours été invitée que par politesse, et souvent ignorée le reste du temps. Elle avait souvent trouvé du plaisir à s'amuser durant les rencontres amicales avec le groupe de blanc plus âgé qu'elle avait côtoyé jusuq'à l'année dernière, mais quand ils étaient partis, elle n'avait plus eu de raison de sortir de sa routine de travail. Elle aurait dû, elle avait souvent sentir que Jorel tentait de la poussé à sortir, mais elle n'avait pas trouvé d'autre motivation. Maintenant elle regrettait. Elle aurait peut-être trouvé d'autres personnes pour lui apprendre cette distinction et a trouvé l'équilibre. Maintenant elle allait devoir trouver seule.

Et elle n'était pas du tout confortable avec cette idée.

"Comment on trouve l'équilibre ? Comment on sait quand on peut, ou quand on doit faire ce genre d’activé ? Où est la ligne ? Et qu'est-ce qu'on peut faire comme activité sur les routes... je me vois mal séduire mon instructeur, et les Hérauts ne peuvent pas trop se mêler aux gens sur leur périple. Il faut rester distant et professionnel... Comment tu faisais quand tu étais mercenaire et sur la route ?"

Elle se dit qu'elle pourrait sans doute demander à Rimiantir, mais en même temps... elle le connaissait à peine. Elle ne voulait pas avoir l'air mal préparer. Et les activités qu'il aimait faire ne seraient pas nécessairement des choses qui plaisaient à Enora. Elle avait besoin de plusieurs avis, de trouver un truc bien. Parce que jusqu'à présent, elle n'avait plus vraiment trouvé quelque chose qui la passionnait en dehors de choses utiles ou des entraînements de combats.

"Parce que je comprends ce que tu essaies de me dire. Tu mets des mots sur ce que Jorel semblait vouloir me faire comprendre depuis longtemps. Ce n'est pas que je ne sache pas faire des trucs autres... c'est juste que tous ceux que j'ai essayé ses dernières années ne semblent pas avoir de saveur. C'est presque une corvée. J'avais bien un groupe d'amis, mais comme ils étaient tous plus âgés que moi, ils sont sur les routes depuis un an ou plus. Quand ils sont partis... et bien, je n'ai plus trouvé d'autres raisons de faire des choses. C'était ennuyeux, et inutile. Et je ne suis absolument pas douée pour la musique, et si certains disent que la danse et le combat c'est pareils, je trouve que le 2e est vachement ennuyeux, chez les nobles en tout cas."

Fitz

Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #12 le: 18 juillet 2016, 07:06:53 »
Comment trouver son équilibre ? Voilà une question à laquelle le capitaine n'avait pas pensé. En fait il aurait été question de marcher sur une poutre au-dessus du vidre, il aurait certainement eu la réponse... Mais là... Il sembla réfléchir un instant, reprenant son travail du bois.

"Je ne peux te donner de réponse toute faite. Quand ? Quand tu sens que tu es fatiguée, que ton compagnon te fait comprendre que tu es en train de craquer, ou que ton camarade de route te dis clairement que tu dois te reposer. Quand tu n'as pas remarqué quelque chose que tu aurais du voir. Tout ça sont des signes de l'instant où tu dois t'arrêter un instant pour te centrer."

Il se rappela de ses campagnes en tant que mercenaire. Il avait longtemps fait comme elle, à ne pas se reposer, à ne pas s'arrêter. Cependant il avait commis une erreur, et il avait perdu un ami, un ami chère. Depuis chaque fois qu'il pouvait il passait voir sa mère. Mamie, celle qui lui faisait des bons petits plats, et préparait la chambre de l'auberge au cas où il y vienne avec Feuille.

"Sur la route, quand j'ai appris à le faire, je faisais tout ce qui me passait par l'esprit. Une marche dans les bois, une bonne chasse, ou simplement se coucher au bord d'un fleuve à écouter l'eau qui coule. Puis moi j'ai le travail du bois, fabriquer des petits jouets cela me fait un bien fou. Après le reste du temps j'appréciais juste une bonne choppe avec mes camarades. Tu sais pas besoin de beaucoup parler, il suffit parfois juste, d'écouter, d'être là. Tu verras ils arriveront même à te décrocher un rire ou deux qui te fera oublier le reste."

Et c'était la stricte vérité. Finalement, même si on y va avec de la mauvaise volonté au départ, chaque soirée finit toujours par avoir son petit îlot de calme où un instant on oublie qui on est, et ce qu'on fait.

"Tu ne dois pas t'obliger à te trouver une activité quelconque, non. Tu dois plutôt simplement apprendre à lâche prise. Laisser les choses venir. Tu entends parler d'une soirée ? Tu y vas, tu te pose pas de question. Après tout tu perds quoi à essayer ? Rien. Tu n'as rien à y perdre dans cette affaire. Tu veux pas y danser ? Tu n'y danses pas c'est pas plus compliqué. Poses-toi simplement. Là, ici, ailleurs, peu importe. Ne cherche pas à t'occuper, l'occupation viendra d'elle-même. Non, cherche juste à oublier un instant les responsabilités et le risque que tu cours."
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Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #13 le: 24 août 2016, 22:30:46 »
Enora essayait de comprendre, vraiment, mais elle avait l'impression d'écouter quelqu'un parler dans une langue qu'elle maîtrisait à peine. Comme si elle comprenait les mots, mais pas leur sens ensemble, c'était déconcertant. Elle était néanmoins déterminée à essayer, parce qu'elle comprenait que sinon, elle finirait pas s'épuiser, par faire une erreur qui pourrait être fatale. Et elle se faisait peur aussi. Elle ne l'avait pas vraiment avoué à quiconque, mais la solide qu'elle avait peu à peu laissé installé dans sa vie lui pesait de plus en plus, elle était épuisée aussi, et ça lui faisait peur, un peu comme un gouffre qui s'était ouvert au fond d'elle sans qu'elle ne le voie faire.

Jorel était présent en elle et comblait une partie du vide, mais pas tout le vide. Elle avait laissé ses amis s'éloigner, plusieurs étaient des hérauts confirmés maintenant, Saskia avait ses devoirs de mère et de Reine, et elle se rendait compte qu'elle n'avait pas fait autant d'effort qu'elle aurait du pour se lier au d'autres gris, ou pour garder contacte avec le groupe de Bleu qu'elle avait soudé plusieurs années auparavant. Ils étaient tous partis chacun de leur côté, la plupart retourner à leurs manoirs familiaux, ou enrôler quelques parts avec les armés. Elle ne s'était pas rendu compte avec cette discussion à quel point elle s'était enfermée dans le travail pour fuir cette solitude et la peur qu'elle avait d'être rejeter par les gens.

Plus personne ne l'intimidait ou ne la faisait se sentir de trop, mais elle avait été si longtemps en butte aux moqueries, ou simplement mise à l'écart à cause de la différence de rang entre elles et les enfants du village qu'elle ne se rendait même plus compte qu'elle avait continuer de s'isoler sous la pression. C'était comme une sorte de mécanisme de défense. Jorel avait essayé de la pousser vers les autres, elle s'en rendait compte, mais elle n'avait pas compris ce qu'il voulait. Il était un peu tard, mais pas trop tard, enfin elle l'espérait.

"Je ne m'étais même pas rendu compte que je m'isolais de tout et de tout le monde..."

Les mots lui avaient échappé, comme une confession, avec une certaine honte, ses yeux reflétaient la peur et la solitude que cette révélation sur elle-même lui inspirait. Le gouffre qu'elle venait de découvrir. Il y avait aussi de la détermination et de la gratitude dans son regard. À la fois pour Fitz et pour Jorel, qui tous les deux à leur manière veillaient sur elle et avait essayer de l'empêcher de plongé dedans sans s'en rendre compte.

Fitz

Re : [Enora/Fitz] Blanc sur Blanc
« Réponse #14 le: 26 août 2016, 09:18:01 »
Le soldat sentait qu'il avait fait mouche. La jeune fille semblait réfléchir à ses dires, comme si elle essayait de se souvenir de choses que Fitz ne connaissait pas. Lui continuait juste à tailler son bout de bois. Quand elle reprit la parole, elle semblait encore plus perdu qu'un agneau ne trouvant pas sa mère. Mais Fitz lui souriait tendrement.

" On ne se rend jamais compte de nos barrières. A peine née, une tortue par instinct rentre dans sa carapace dès qu'elle sent le danger. L'humain fait pareil. "

Il leva les yeux au ciel. Il avait croisé maintes fois des hommes qui se protégeaient ainsi de l'extérieur, persuadé que c’était la seule façon de ne pas être blessé et de ne pas blesser en retour. Et à chaque fois il avait vu la tristesse, la solitude, et la fatigue dans leurs yeux lorsque le soir venu ils se retrouvaient seuls.

"La véritable question finalement, c'est… Quel est ce fameux danger qui te pousse à t'enfouir protégée derrière un mur ? Etre repoussée ? Nous le sommes tous un jour ou l'autre, et ça ne rend nos amitiés que plus chères. Souffrir ? On ne souffre que pour mieux profiter des bons moments."

Fitz poussa un profond soupir, avant de s'étirer.

"Etre un héraut ce n'est pas se couper de tout bien au contraire. Comment pouvoir juger si toi-même tu ne sais pas ce qu'est le bonheur ? Comment être impartiale si tu ne sais pas ce qu'est s'amuser? Comment apprendre des gens, si tu ne sais pas comment aller vers eux ? Comment pouvoir t'offrir entièrement à ton travail, si toi même tu n'es pas comblée?"

Il se releva, rangeant dans la bourse à sa ceinture son nécessaire à tailler le bois. La jeune fille avait encore beaucoup à apprendre, mais pas dans son rôle de héraut, ou dans le maniement des armes. Non. Elle devait apprendre les choses basiques que font toutes les jeunes filles, et cela serait encore plus compliqué que tout le reste.

"Je ne dis pas que cela sera simple Enora. Bien au contraire, c'est peut être le défi le plus important que tu auras à affronter. Cependant…." il tourna son regard vers la jeune fille, sourire toujours plaqué aux lèvres "Tu as un des rôles les plus important et capitale de ce royaume. Plus de gens comptent sur toi que tu ne pourras jamais l'imaginer, il est de ton devoir de faire en sorte d'être la plus efficace possible, et pour cela, tu dois déjà apprendre à t'amuser. Apprendre à relâcher la pression, te laisser aller. Commence par exemple par aller t'allonger au bord d'une rivière sans rien faire, Jorel à tes côtés pour profiter du temps qui passe. Essaye de participer à une fête, je sais que les hérauts en donnent souvent des clandestines. Rapproche toi des femmes de ton âge, hérauts, guérisseuses, nobles, ou cuisinières, on s'en moque. Essaye de te sociabiliser, et alors crois-moi…. Tu seras peut être une des meilleurs Hérauts que Valdemar n'aie jamais connu."
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