La journée était belle. Très belle. Et il avait fallu se montrer, encore, et toujours. La vie n’était pas simple quand on était devenu la coqueluche de la haute. Mais parfois… Je dis bien parfois, car ce n’était pas souvent le cas, le calme de sa tour lui manquait.
Molly se souvenait de la vallée, et ses bassins, de ce lieu qui à cette heure, serait sûrement des plus calmes. Elle avait donc décidé d’aller sur place, Kis’trach sur ses épaules sautillait déjà d’impatience à l’idée de bouger un peu, lui aussi souffrait de l’enfermement dans la chambre de la barde.
Le lac était là devant elle, Molly ne prit même pas le temps de vérifier si quelqu’un y était déjà, elle se déshabilla, laissant sa longue robe rouge pendue à un arbre proche. D’un autre côté, elle n’était pas femme à avoir trop de pudeur, et elle était encore très fière de sa silhouette. Kis’trach s’éloigna pour fureter, ce qui finalement, reste logique pour un furet.
Molly plongea dans l’eau. Cela faisait un bien fou, retrouver ce contact avec l’extérieur, avec la nature. S’allongeant sur le dos, elle se laissa flotter pour profiter des oiseaux, du clapotis de l’eau.
De cette musique naturelle qu’elle aimait tant, plus belle des sources d’inspiration pour un barde. La musicalité, ce calme qui s’en dégageait, cette ballade tendre d’une nature accomplie.
Quelqu’un !
Je sais.
Kis’trach ne se trompait pas, et Molly le savait déjà. Dans sa méditation une mélodie résonnait, dissonante, une mélodie qui tranchait avec la quiétude du lieu, les yeux ouverts, elle écoutait. Ca ne venait pas d’elle, ce n’était pas son imagination fertile non… Une personne chantait. Et foi de barde ce n’était pas joyeux... Mon dieu que de tristesse.
Reprenant la nage elle se rapprocha du lieu de la mélodie, une jeune femme, était là, une bouteille à la main, on aurait dit une enfant perdue, un peu seule, et surtout très triste.
Elle se rapprocha encore, laissant l’eau jusqu’à la naissance de sa poitrine, elle se para de son plus franc sourire.
- Ma chère, votre chant transpire la tristesse. Navrée de vous déranger. Je ne pensais pas trouver quelqu’un ici, Molly, barde, pour vous servir.
Le furet s’empressa d’aprocher de Mera pour la renifler
-Et ce curieux c’est Kis’trach, je tiens à m’excuser pour lui sa… Version de l’intimité est très personnel. Je tiens aussi à m’excuser de vous déranger, mais votre chanson m’a… Attirée jusqu’à vous.