Auteur Sujet: Cavalcade  (Lu 3982 fois)

Dyalwen de Bordebure

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Cavalcade
« le: 31 mars 2020, 01:23:25 »
6ème jour de la 2ème décade d’été 1485 – Lendemain de l’élection de Dyalwen

Seule obligation, passer du temps avec Tisia, avait dit Isabeau. Essaie de rester avec elle le plus possible. Comment dire que Dyalwen n’avait pas eu besoin de se faire prier ? Lorsqu’elles avaient quitté les jardins, Tisia l’avait directement menée au Champ des Compagnons. En temps normal, la rouquine aurait pesté intérieurement contre ses jupes qui n’avaient rien de pratique pour monter à cheval… mais, d’une, tout ça n’avait rien de normal, de deux, elle n’était pas à dos de cheval mais à dos de Compagnon et, de trois, l’allure dudit Compagnon était si régulière qu’elle n’avait presque pas eu l’impression de chevaucher. Arrivée à destination, Dyalwen s’était laissée glisser à terre – sans pour autant descendre de son petit nuage – et avait étrillé Tisia pendant si longtemps qu’on aurait pu chercher en vain le moindre grain de poussière sur sa robe blanche.

En fait, elle n’avait quitté le Champ que lorsque la faim avait commencé à faire grogner son estomac. Elle s’était rendue au réfectoire pour manger le plus vite possible, avant de faire un brin de toilette et d’échanger son uniforme bleu contre une tenue d’amazone plus pratique car moins chargée en jupons – elle aurait bien enfilé un pantalon, hein, mais ça faisait des années que Mère avait supprimé tout ce qui n’était pas « convenable » de sa garde-robe. Elle avait même poussé jusqu’à la bibliothèque pour prévenir son frère. Il ne l’avait pas cru, cet idiot, alors qu’elle faisait attendre Tisia pour lui ! Finalement, elle l’avait invité à venir avec elle voir le Compagnon, et elle avait tourné les talons. Quand il sortirait le nez de ses livres, il viendrait peut-être. Et il préviendrait Grand-père. Là, il y avait Tisia qui attendait.

Elles avaient passé la nuit ensemble et, au matin, avaient de nouveau partagé une longue séance de pansage. Dyalwen n’avait de nouveau quitté son– son ! – Compagnon que pour aller avaler un petit-déjeuner rapide. Mais ensuite, c’était elle qui avait décidé du programme de la fin de matinée. Tisia l’avait suivie sans protester jusqu’aux écuries du Palais et n’avait pas sourcillé à l’étonnement du palefrenier qui n’avait pas l’habitude de la voir accompagnée – et surtout pas d’un grand cheval blanc magique, hein. Mais elle finit par laisser échapper un soupir mental, tandis que son Élue lustrait la robe de Veladora.

Tu en as encore pour longtemps ?
J’ai pris beaucoup plus de temps pour toi ce matin, fit simplement remarquer la rouquine sans cesse de brosser.
Mais elle a des palefreniers, pour s’occuper d’elle, elle.
Mais c’est moi sa cavalière.
Et tu es mon Élue !

Dyalwen se contenta de sourire, comme elle le faisait sans arrêt depuis la veille, sans cesser de s’occuper de sa jument. Mais elle avait quasiment fini et, si elle était heureuse d’avoir pris le temps de rendre visite à Veladora – et de la présenter à Tisia – puisqu’elle l’avait complètement oubliée la veille, elle n’avait pas l’intention de s’attarder plus que nécessaire. Et, quelques instants plus tard, Tisia et elles ressortaient des écuries. En silence. Mais la jeune fille avait l’impression de sentir comme un coup de sonde inquiet, par moment.

Qu’est-ce qu’il y a ?
Rien.
Dis ?
Ce n’est même pas un cheval shin’a’in !
Non, elle est née chez moi.
Qu’est-ce que tu lui trouves, alors ?
Plein de choses ? C’est elle qui m’a appris à monter, tu sais.

Silence.

Elle n’a pas aussi fière allure que moi.
Non.
Ni des allures si fluides.
Non plus.
Et elle ne court pas si vite.

Dyalwen esquissa un nouveau sourire.

Je ne sais pas… On n’a pas testé.

Tisia s’arrêta.

Tu attends quoi ?

Elle aurait dû regarder s’il y avait du monde autour, avant de se conduire comme la dernière des dévergondées et de retrousser sa jupe pour pouvoir sauter sur le dos du Compagnon. Elle aurait dû prendre le temps de disposer les pans de tissu pour être sûre qu’aucun témoin ne risquait d’apercevoir une portion de peau qui aurait dû rester cacher. Elle aurait dû. Mais le petit nuage sur lequel elle flottait depuis la veille ne s’était toujours pas dissipé et il faisait paraître le monde réel bien pâle et lointain. Mère en aurait fait une attaque si elle l’avait vue bondir sur le dos de Tisia qui n’attendit que d’être sûre qu’elle soit stable avant de s’élancer. D’abord au trot puis, après quelques foulées, au galop. Direction le Champ. Le Compagnon hésita une seconde, au point de ralentir un peu, à la vue de la barrière, mais Dyalwen rayonnait de confiance. Elle n’aurait pas éprouvé la moindre crainte à sauter la clôture sur le dos de Vela, elle n’en ressentait pas non plus sur le dos de Tisia. Comment aurait-elle pu ? Alors, elles s’envolèrent au-dessus de l’obstacle, avant de caracoler un long moment dans le Champ.

Elles ne s’arrêtèrent que lorsqu’elles remarquèrent un autre couple. Tisia ralentit, repassa au trot puis au pas, avant de s’arrêter près de son congénère et de son Élue.

« Bonjour, » salua-t-elle la Blanche, les yeux brillants de sa chevauchée, sans penser que la veille, elle n’aurait jamais osé s’adresser si cavalièrement à un Héraut.
« Modifié: 31 mars 2020, 01:25:33 par Dyalwen de Bordebure »

Héraut Enora

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Re : Cavalcade
« Réponse #1 le: 31 mars 2020, 02:41:06 »
Enora était revenue la veille, plutôt tard, à Haven. Elle avait pris le temps, bien sûr, de s'occuper de Jorel, lui donner toute l'attention qui lui était dû. Même sans pouvoir se parler, il réussissait à se comprendre, et travailler ensemble aussi étroitement avait créé des routines qui leur plaisaient à tous les deux. Ensuite, elle avait pris un long bain, et puis dodo.

Ça, c'était le vrai luxe, quelque chose qu'elle ne savait pas enfant, mais qu'elle appréciait pleinement désormais, dormir dans un vrai lit, entouré de gens qui avait son dos, en qui elle pouvait avoir confiance. Elle était resté une solitaire, la plupart des hérauts l'était vu leur métier. Elle avait réussi au fil des ans à se rapprocher de certaines personnes, mais elle n'arrivait pas très bien à entretenir la chose. Elle avait d'ailleurs pris la résolution, cette année, de plus s'impliquer à ce niveau. Les événements de la vie lui avait fait prendre conscience qu'elle ne pouvait pas laisser ses peurs et ses incertitudes la coupé des autres. Certes, son métier la tenait éloigné, mais ce n'était pas parce que ses amies continuaient de vivre sans elle dans les intervalles qu'elle n'avait plus sa place auprès d'eux. Elle devait aussi y mettre du sien.

Le lendemain, malgré sa résolution de se reposer, son horloge biologique la réveilla aux aurores. Elle en profita donc pour monter dans l'une des tours observer le lever du soleil. Elle sentit dans son esprit la présence de Jorel, peut-être regardait-il par ses yeux ? Elle ne pouvait pas vraiment faire de même, mais elle avait parfois l'impression que lui le pouvait.

Ensuite, elle redescendit et alla s'occuper de lui. Puis, se fut le déjeuner, et un long entraînement. C'était une des choses qu'elle appréciait le plus de ne pas être sur la route. Pouvoir s’entraîner à toutes les armes, prendre tout le temps qu'elle voulait dans la salle.

Ensuite, se fut un autre bain et elle décida d'aller faire un tour à la salle de couture. Elle commençait à être à court d'uniforme. Arrivée en bas, elle salua la dame qui s'en occupait depuis des années avec chaleur.

"Oh ! Héraut Énora ! C'est un plaisir de vous revoir, je me disais bien que j'aurais votre visite prochainement, je vais reprendre vos mesures pour m'assurer que rien n'a changer et on vous fera plusieurs nouveaux uniformes. Sinon... me rendriez-vous un petit service ?"

"Bien sûr ! De quoi avez-vous besoin ?" Enora disait rarement non quand elle pouvait aider, surtout qu'elle avait quelques jours devant elle. Retourner aux corvées simples du collégium était des vacances pour la jeune femme qui ne comprenait pas l'attrait qu'avait certain de ne rien faire durant ce temps.

"Une jeune femme à été élue hier, elle est arrivée depuis à peine un mois, j'avais ses mesures, mais c'était pour des uniformes bleus. On a refait rapidement des gris, mais il faudrait qu'elle les essaie. Si tout est correct, on mettra en priorité ses uniformes pour ne pas qu'elle détonne. Avec les dernières années, on a eu plus d'adultes gris qu’auparavant, mais pas assez pour avoir un inventaire à disposition."

Enora sourit avec chaleur à la femme devant elle. Elle n'était pas une Héraut, mais elle en avait le cœur malgré tout. Elle mettait beaucoup d'effort dans son travail et à faire plaisir au Héraut et apprenti.

"Bien sûr, avec plaisir. Cela me permettra aussi de m'assurer qu'elle s'adapte bien. J'ai quelques jours devant moi de toute façon."

Et ainsi, elle prit la pile de linge après avoir terminé ses propres essayages. Il y avait une jupe, un pantalon, une chemise d'hiver et une d'été. Enora fit son chemin jusqu'à Jorel et lui expliqua la situation. Si Jorel ne pouvait lui répondre par la pensée, il hocha quand même la tête et lui fit signe de monter. Elle ne se fit pas prier. Tous les compagnons savaient comment trouver les hérauts et plus encore les apprentis. Il était rare qu'un "gris" n'est pas au moins une pair d'yeux supplémentaire à son compagnon sur lui pour s'assurer que tout allait bien. Était nouvellement Élue, la jeune femme devait sentir au moins une dizaine. Cela lui rappela son Élection, elle était heureuse que les choix se fasse de manière plus pacifique ses derniers temps, et sans l'ombre de la maladie. Elle savourait cette paix qui semblait vouloir se réinstaller, ce luxe de ne pas toujours avoir peur de quelque chose.

Jorel marcha tranquillement vers l'endroit où était sans doute la nouvelle Élue. Elle ne fut pas difficile à manqué en fait. Un compagnon filant à toute allure vers la barrière, et sur le dos une cavalière habillée de bleu. Enora sourit, oui cette nouvelle recrue avait du potentiel pour sûr.

« Bonjour, » salua-t-elle la Blanche, les yeux brillants de sa chevauchée, sans penser que la veille, elle n’aurait jamais osé s’adresser si cavalièrement à un Héraut.

"Bonjour à vous ! Je suis le Héraut Enora, je viens de la part de notre intendante, elle vous a fait un nouvel uniforme adapté à votre nouvelle situation, mais il faudrait vérifier que le tout vous va bien. Si c'est le cas, d'ici demain, et au fur et à mesure de la semaine, vous devrier avoir vos nouveau uniforme."

Dyalwen de Bordebure

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Re : Cavalcade
« Réponse #2 le: 05 avril 2020, 00:24:10 »
Depuis le temps qu’elle connaissait Veladora et qu’elle parcourait sur son dos les champs et les chemins autour de Bordebure, Dyalwen connaissait sa jument par cœur. Et c’était réciproque. Tous les codes qu’elles avaient mis en place pour communiquer étaient si profondément ancrés dans leur relation qu’ils n’étaient même plus conscients. La jeune fille n’avait pas l’impression de reculer sa jambe pour demander à sa monture de partir au galop ou de se redresser pour la faire ralentir. Elle savait ce qu’elle voulait et Veladora s’exécutait, comme si elle lisait dans ses pensées…

… mais Tisia, elle, lisait effectivement dans ses pensées. Il avait fallu des années pour que la rouquine et l’alezane arrivent à ce niveau de compréhension instinctive, mais elle ne connaissait le Compagnon que depuis une journée et, pourtant, tout paraissait encore plus facile qu’avec Vela. Elle avait senti l’hésitation de Tisia en approchant de la barrière, tout comme elle lui avait transmis sa confiance et sa détermination, et elles s’étaient envolées au-dessus de la clôture comme si elles avaient fait ça toute leur vie. Et elles avaient parcouru le Champ à une allure que Dyalwen n’avait jamais connue. Grisée par la vitesse et par la sensation de puissance qui se dégageait des muscles du Compagnon sous elle, la rouquine ne remarqua pas tout de suite qu’elles étaient observées. Et, en réalité, elle ne sut pas qui, de Tisia ou elle, les vit en premier. Mais, au moment où elle se dit qu’il fallait ralentir, le Compagnon s’exécuta. Pour finir par s’arrêter devant le couple.

Et le salut de la Blanche lui fit réaliser qu’elle avait manqué à la plus élémentaire des politesses en lui adressant la parole en premier, sans aucune marque de respect, et en omettant de se présenter. En plus la Héraut jouait les messagères en lui apportant ses nouveaux uniformes ?!

L’enthousiasme de sa chevauchée s’étiola un peu face à la réalité, et Dyalwen passa sa jambe droite par-dessus la croupe de Tisia pour mettre pied à terre et se retrouver au même niveau qu’Enora. Elle n’allait pas regarder la Héraut de haut, en plus, hein ! Et puis, il fallait bien qu’elle déleste la Blanche de son fardeau.

« Je suis désolée, on m’a dit qu’on me donnerait des instructions par l’intermédiaire de Tisia et je ne me suis pas posée plus de questions. Je vous présente mes excuses pour vous avoir dérangée. »

Est-ce qu’elle avait raté un épisode dans les explications d’Isabeau ? À moins qu’on ait essayé de la contacter et qu’elle n’ait pas fait attention…

Personne ne m’a contactée, émit Tisia, rassurante.

Comme pour appuyer sa pensée, le Compagnon colla son nez dans le creux du dos de la nouvelle Grise, qui ne put qu’esquisser un sourire à ce contact. Ce qui ne l’empêcha pas de rattraper sa bourde et de se présenter.

« Je suis Dyalwen de Bordebure. Merci de vous être déplacée. »

Elle avait envie de s’excuser encore mais, malgré la légère rougeur qui colorait ses joues – c’était ça d’avoir une peau de rousse, on ne pouvait pas cacher grand-chose – elle n’en fit rien. Elle avait déjà présenté ses excuses et Mère ne cessait de répéter qu’une Bordebure ne s’aplatissait pas devant autrui. Après, Mère n’avait sans doute pas prévu qu’elle ferait face à des Hérauts. Ni qu’elle rencontrerait le regard de Tisia, d’ailleurs.

« Je suppose que c’est l’intendante qui gère également le paiement des uniformes. »

Et là, elle risquait de devoir aller voir Grand-père. Le pécule que lui avait remis sa mère à son départ avait suffi pour la fabrication des uniformes bleus, mais il n’y aurait sans doute pas assez pour une deuxième fournée de gris.

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Re : Cavalcade
« Réponse #3 le: 06 avril 2020, 03:06:36 »
Enora réalisa qu'elle avait conservé les manières cavalière des Héraut en présence de la jeune femme et que s'était une erreur. Elle était issue de la noblesse, et comme elle-même à son élection, était peu habitué à ce que se ne soit pas des servant qui fasse les courses, ou au gens qui se présente sans vraiment s'annoncer.

Elle sourit avec chaleur, tentant de dissiper le malaise. Certes, avec ses pairs, elle était restée un peu solitaire et sa timidité lui donnait l'air distante, mais avec les gris elle faisait des efforts. Surtout ceux qui venaient d'être élus.

"Ne t'excuse pas, il me fait plaisir de rendre service, et c'est un peu l'erreur de Jorel pour ne pas avoir prévenu ton compagnon."

Elle n'allait pas rentrer dans les détails sur le fait qu'elle ne communiquait pas bien avec son compagnon, pas avec une grise en tout cas. Ce serait un peu mêlant et sans doute déroutant ou inquiétant, mieux valait garder les explications simples et amicales. Avec humour, Jorel souffla dans les cheveux de l'Albinos et Enora rit un peu."

"Il a parfois un peu de difficulté avec les bonnes manières, et je dois avouer, que moi-même après toutes ses années avec les Héraut, j'ai perdu les miennes aussi. Pas besoin de formalité entre nous, je suis simplement Enora."

La jeune femme fit un clin d'œil à sa cadette.

"Après tout, tu es l'une des nôtres désormais, une nouvelle petite sœur en quelques sortes. De même, pour tes uniformes, à partir de maintenant, à moins que tu ne désires quelque chose de spécifique ou de petits extra, c'est la couronne qui paie pour les uniformes."

Elle lui donna les uniformes quand la jeune fille fit mine de les prendre. Elle se mis ensuite à marcher vers le collégium, espérant que Dyalwen lui emboîterait le pas.

Dyalwen de Bordebure

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Re : Cavalcade
« Réponse #4 le: 09 avril 2020, 01:27:40 »
Tu vois.

Le commentaire de Tisia, qui ponctuait les paroles rassurantes d’Enora, fit naître un sourire timide sur les lèvres de la nouvelle Grise. Si, effectivement, personne n’avait prévenu Tisia, alors elle n’était pas en faute. Même si ça lui paraissait étrange qu’une Héraut se déplace pour quelque chose d’aussi trivial que lui apporter ses uniformes ou lui présente des excuses à demi-mots pour son manque de manières ou celui de son Compagnon. Une Héraut, quoi. S’il y avait bien quelqu’un qui n’avait pas besoin de s’excuser ou de faire attention à ses manières, c’étaient les Hérauts, non ?

« Il n’y a pas de mal… Enora, » répondit donc simplement la rouquine, en retenant le « Dame » ou le « Héraut » qu’elle avait failli placer avant le prénom.

La suite du discours de la Blanche fit toutefois naître de nouvelles surprises dans l’esprit de Dyalwen. Une nouvelle petite sœur ? Mais elle n’avait jamais été la petite sœur de personne, avant. À Bordebure, elle était l’aînée. Une fille, certes, mais l’aînée tout de même. Après la mort de Père, quand Mère n’était pas opérationnelle, c’était elle qui avait dû essayer de gérer un peu les choses. Ça n’avait pas forcément été très probant, évidemment, mais les seuls sur qui elle avait pu compter, c’était les domestiques. Et Derlyth et Dubhán, eux, avaient compté sur elle. Qu’Enora lui dise qu’elle était « comme une nouvelle petite sœur », c’était à la fois rassurant et déroutant. Comme Isabeau la veille, la Blanche semblait sous-entendre qu’elle pouvait donc se reposer sur elle ou lui poser des questions.

Évidemment que tu peux.

La rouquine ne répondit pas à Tisia, mais prit les uniformes que lui tendait Enora, tout en lui emboîtant le pas quand elle prit la direction du Collegium. Si elle n’avait pas réfléchi, un peu plus tôt, avant de grimper sur le dos de son Compagnon, elle ne comptait pas faire ses essayages au milieu du Champ. Ni interrompre sa conversation.

« Je ne savais pas, avoua-t-elle au sujet des uniformes payés par le Royaume, avant d’oser une première question. Est-ce que vous sauriez ce que je peux faire des bleus, du coup ? Peut-être qu’ils pourraient servir à quelqu’un ? »

Tisia, dans son dos, calqua son allure sur celle des deux humaines et lui souffla dans le cou.

« Vous êtes Héraut depuis longtemps ? »

Héraut Enora

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Re : Cavalcade
« Réponse #5 le: 09 avril 2020, 18:27:52 »
Enora fut heureuse de voir un sourire timide naître sur le visage de la grise. Pendant un instant fugace, Enora se revit à la place de Dyalwen, juste après son élection. Certes, elle avait eu un an pour s'habitué à Haven... mais en tant que bleu et non en tant que Grise. Au moins la jeune femme n'aurait pas trop de "mauvais pli" ni d'a priori. Cela lui fait tout drôle de prendre un peu se rôle de grande soeur et de mentor. Elle était la plus jeune et de loin chez elle, mais elle était heureuse de connaître autre chose finalement. Elle s'était si peu impliqué dans la vie social du cercle depuis qu'elle avait pris le blanc, guerre et boulot oblige, mais là, elle avait quelque jours au moins pour tenter de remédié à tous ça. Elle remercia la Dame-Aux-Yeux-Étoilé pour cette chance et elle se dit que Ann'dra serait très certainement heureux de lire qu'elle avait repris une vie un peu social.

Elle fit un sourire encourageant quand la jeune femme s'efforça de laissé le "Dame" de côté, mais ne relevea pas. Ça finirait par venir naturellement... ou pas. Enora avait elle-même encore de la difficulté parfois.

Elle fut heureuse aussi que la grise se détende et engage la conversation. C'était rien de personnel, mais cela viendrait en son temps. Ses questions était pertinente et un bon départ pour faire connaissance.

"Et bien, tu as plusieurs choix. Certain les gardes pour d'autre membre de leur famille qui viendrait après eux. Bien sur, tu peut aussi en faire don au collégium pour que certain des élèves moins fortuné puisse en bénéficié, ou tu peut même les conservers pour faire des vêtements de rechange si jamais tu en as besoin. On est pas toujours en "fonction" et donc, il y a des moments où tu pourra t'habillé en civils, certes un uniforme complet de bleu n'est pas une tenu "informelle", mais mélanger avec des vêtements ordinaires, il passeront plutôt inaperçu dans le cercle. Comme du t'en doute, pas avec les nobles, mais entre nous, aux collégium, il y a peu de formalité lors des événements informels."

Enora espérait ne pas trop embrouillé la jeune fille avec tous cela. C'était beaucoup d'informations aux finales, mais elle ne voulait pas oublié des détails.

"Et tu n'es pas obligé de décidé tout de suite non plus, tu as du temps. Rien ne presse. Ça fait beaucoup à assimilé, mais on ne t'enverra pas en mission de sitôt." Elle ajouta cette phrase avec humour. "En soi, peu de chose vont changer dans ta routine habituelle, si ce n'est quelques cours qui seront ajouter ou différent, et bien sur, il y aura désormais des temps de ton horaire qui seront dédié à ton compagnons, mais aussi à des corvées ménagères."

Elle sourit et ajouta ensuite pour répondre à son autre question.

"Je suis revenue de ma probation il y environs 2 ans. Donc, c'est encore plus ou moins récent. Je suis surtout sur les routes, et la guerre nous a tous fait prendre de l'expérience rapidement, mais je me souviens encore ce que c'est qu'être une grise et je me rappel comme si s'était hier mon élection."

Le souvenir était doux-amère, vu les circonstances, mais le temps avait guérit les blessures et il ne restait presque juste des souvenir heureux des premières heures en compagnie de Jorel.

"Comment c'est passé ton élection ?"
« Modifié: 10 avril 2020, 23:44:56 par Héraut Enora »

Dyalwen de Bordebure

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Re : Cavalcade
« Réponse #6 le: 12 avril 2020, 00:15:45 »
Le sourire de la Blanche traduisit mieux que des mots qu’elle avait perçu l’hésitation de Dyalwen au moment d’omettre son titre, mais qu’elle ne s’en formalisait pas. La rouquine, soulagée de ne pas avoir commis d’impair, sentit son sourire s’affermir un peu plus. Ça ne voulait pas dire qu’un titre ou qu’une marque de respect ne s’échapperait pas de ses lèvres de temps en temps, habitudes obligent, mais elle allait tâcher de faire attention. Le tutoiement, en revanche… Ce n’était pas à l’ordre du jour. Heureusement, son interlocutrice ne le lui avait pas demandé. Déjà, qu’elle n’aurait jamais imaginé appeler une Héraut par son seul prénom – ou même parler tout court à un Héraut en dehors d’un cadre formel – elle n’était pas franchement prête à faire preuve de plus de familiarité. Ce serait trop… déroutant.

Comme les paroles d’Isabeau, la veille, qui l’accueillait dans le Cercle Héraldique, en fait. Ou le fait d’être considérée comme une petite sœur par les Blancs. Et, même, fondamentalement, comme l’esprit de Tisia Lié au sien. C’était rassurant, mais déroutant.

Le mélange était juste bien dosé pour l’inciter à poser des questions. À propos des uniformes, par exemple. C’était bien, les uniformes. C’était la raison qui avait amené Enora dans le Champ, c’était le symbole de son changement de statut, ce n’était pas trop personnel. Et ça donnait l’occasion de lui répondre avec plein de détails et d’informations. Des informations que Dyalwen tâcha d’enregistrer en silence, pendant qu’elle calquait son allure sur celle de la Blanche. Elle pouvait garder ses uniformes bleus pour s’habiller en civil… Oui. Ou pas. Si elle avait le choix de sa tenue, dans un cadre informel, elle se passerait volontiers des robes longues et des jupons. Pour rester convenable aux yeux de sa famille, elle se contenterait d’une jupe d’amazone, comme celle qu’elle portait, qui lui permettait au moins d’être relativement libre de ses mouvements… tandis que la pensée fleurissait sous son crâne qu’elle pourrait peut-être même espérer revêtir des habits pratiques. Vraiment pratiques. Du genre que Mère avait banni de sa garde-robe depuis qu’elle était censée être une jeune fille comme il faut. Comme des pantalons, par exemple.

« Je les donnerai au Collegium, répondit donc la rouquine. De toute façon, ma sœur n’a que onze ans, elle n’en aurait pas l’usage avant longtemps. »

Et s’ils pouvaient servir à des étudiants qui en avaient besoin, c’était la moindre des choses, non ? Certes, la plupart des Bleus voyaient leurs études payer par leurs familles mais il y avait aussi quelques boursiers. Et puis, ça semblait un échange équitable, non ? Si la Couronne lui fournissait de nouveaux uniformes gris alors qu’elle aurait eu les moyens de les payer, ce n’était que justice de laisser les bleus pour qu’elle les utilise comme bon lui semblait, n’est-ce pas ?

« J’ai déjà eu quelques corvées au Collegium la décade dernière, ajouta Dyalwen à ce sujet. Je ne dirais pas que je m’étais habituée au rythme, mais ce n’était pas si terrible. »

Ça ne pourrait l’être non plus, surtout si elle avait des horaires prévus pour voir Tisia, n’est-ce pas ? Le Compagnon n’intervenait pas dans ses pensées pendant sa conversation avec Enora mais elle sentait sa présence tout près. Physiquement, puisqu’elle marchait dans son dos et lui soufflait dans le cou, et mentalement, puisque Dyalwen pouvait sentir la chaleur de son esprit à portée du sien. C’était déroutant et rassurant, oui. Et étonnant. Et surprenant. Et plein d’autres choses…

Mais Enora devait s’en douter si elle se souvenait de son Élection comme si elle avait eu lieu la veille. Même les mots de la Blanche, qui évoquait les missions et la guerre, ne parvenaient pas à faire vraiment redescendre le petit nuage sur lequel flottait Dyalwen depuis la veille. Elle savait qu’elle n’était pas une héroïne. Elle savait que les Hérauts étaient au service de leur pays et vivaient une vie mouvementée et souvent dangereuse. Et, depuis la veille, elle avait eu plusieurs moments de doute. Mais ils n’avaient jamais duré bien longtemps. Et la question de la Blanche, sur son Élection, termina de balayer tous ceux que sa phrase précédente aurait pu faire naître.

Le sourire de la rouquine s’étira et se para d’une nuance d’incrédulité.

« Je… C’était… J’étais dans les jardins, avec le Héraut Isabeau qui essayait de m’expliquer comment contrôler mes pensées. – Le non contrôle de son Don ne la faisait même pas rougir, là – Et Tisia est arrivée… Et… »

Là, par contre, elle sentit le rouge lui monter aux joues.

« Je ne sais pas trop comment le décrire, en fait, » avoua-t-elle.

La succession de pensées, de sentiments, d’émotions qui lui avaient traversés l’esprit quand Tisia avait plongé son regard dans le sien était trop emmêlée et trop intime pour réussir à la traduire en mots… ou la détailler à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. En fait, à part Tisia, elle ne se voyait pas en parler à qui que ce soit.

« Je n’aurais jamais pensé qu’un Compagnon me Choisirait. Je veux dire… Je ne suis qu’une fille normale, et… »

Elle haussa les épaules, ne sachant comment traduire exactement ses pensées, et les bras chargés des uniformes limitant ses expressions gestuelles. Elle était une fille normale. Pas une héroïne. Même si Isabeau, la veille, avait l’air normal aussi. Et Enora également.

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Re : Cavalcade
« Réponse #7 le: 12 avril 2020, 06:55:07 »
Le sourire d'Enora resta amical et chaleureux tout au long de leur échange, elle hocha la tête quand son interlocutrice lui proposa de donner ses uniformes au collégium. Une vraie héraut déjà, et elle le disait tout naturellement, elle serait très certainement un bon ajout pour le cercle. Enora ne connaissait pas Tisia personnellement, mais Jorel lui, semblait la connaître, si Enora en croyait les regards quasi-complices des deux compagnons. Ses deux la semblait, sinon ami, au moins bon collègues.

Elle fut heureuse aussi de savoir que la jeune fille avait déjà été initié à certaines "corvées" comme elle-même l'avait été quelques années plus tôt, avant d'être choisie. Certes, les bleus de noble ascendance avaient rarement à faire de vrai corvée physique, mais parfois, c'était le cas. À tout le moins, la jeune fille serait sans doute moins déboussolé que si elle arrivait d'un milieu entouré de soi et protégé.

Elle fut heureuse aussi de voir le bonheur naître sur le visage de la jeune fille quand elle tenta de décrire, sans succès, son élection. Enora non plus n'avait jamais eu les mots. La plupart des Hérauts s'entendaient sur le fait que c'était simplement indescriptible, et que ce n'était pas fait pour l'être non plus.

"Ne t'en fait pas, l'expérience est tout à fait indescriptible pour tous les hérauts avec qui j'en ai discuté. Sauf en des temps très troublé, c'est sensée être une expérience inoubliable, et incroyablement gratifiante. Comme d'être un morceau de casse-tête qui trouve enfin et sa moitié, et sa place dans le casse-tête. Enfin, c'est un peu comme cela que je l'ai ressenti personnellement. Mais je pense que l'expérience est justement faite pour être indescriptible, mais pleine de bonheur, alors profites-en et savoure-le."

Elle lui fit un petit clin d'œil de connivence. Elle se surprenait à devenir familière avec cette jeune femme. Elle lui rappelait trop elle-même au même âge.

"Moi aussi, je suis tout à fait normale, mais je vais te dire un secret." Elle se rapprocha, adoptant un ton de mystère. "Ce sont les compagnons qui font de nous des héros... si, si." Elle s'efforça de ne pas rire, c'était en partie vrai, ses yeux bleus, reflétait un peu d'amusement. "Plus sérieusement, je ne me croyait pas différente des autres non plus avant et après mon élection, cependant, il devait y avoir quelque chose chez moi qui me rendrait utile au cercle. Je ne suis, certes, ni l'Attitré, ni le Roi, ou la Reine, mais je pense que j'apporte, à ma façon bine ordinaire, ma part au cercle. Une flèche n'a pas besoin, outre mesure, de talent bien précis, ou spectaculaire. Chacun d'entre nous à son rôle et c'est ce qui fonctionne. Tu trouveras ta place toi aussi, comme chacun d'entre nous."

Elles arrivaient maintenant en vu du collégium.

Dyalwen de Bordebure

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Re : Cavalcade
« Réponse #8 le: 14 avril 2020, 15:55:43 »
Les corvées n’étaient clairement pas ce qui faisait le plus peur à Dyalwen. Dire qu’elle avait l’habitude serait évidemment mentir – elle n’avait jamais été obligée de travailler chez elle et, si elle avait déjà testé, ce n’était que ponctuellement, pour savoir de quoi il s’agissait ou donner un coup de main quand elle le souhaitait – mais c’était des tâches routinières, répétitives… rassurantes. À la portée de n’importe qui.

Mais la conversation ne s’éternisa pas sur le sujet, déviant vers son Élection. Toujours sur son petit nuage, depuis la veille, la rouquine ne trouvait pas les mots pour la décrire, mais ça ne semblait pas étonner Enora. Rougissante, la nouvelle Grise écouta son interlocutrice avec attention et ne put que hocher la tête à ses mots. Ça pour en profiter, elle en profitait. En continu depuis que le regard de Tisia avait croisé le sien. Et, étrangement, la familiarité de la Blanche et son clin d’œil ne la mirent pas mal à l’aise, au contraire. C’était sans doute la faute au petit nuage, mais Dyalwen sentit son embarras diminuer et offrit un nouveau sourire, plus assuré, à la jeune femme.

« L’image du morceau de casse-tête qui trouve sa place me semble vraiment bien convenir, reconnut-elle. Je ne suis pas très douée pour illustrer mes propos, mais je note votre description. »

La faute à son éducation sans doute. Du moins en partie. Bordebure n’était qu’un petit domaine, les mondanités n’y avaient pas leur place et, si Mère avait essayé de lui faire donner les cours nécessaires, elle manquait clairement de pratique. Chez elle, elle avait plus urgent à faire qu’à essayer de tourner des jolies phrases pour illustrer ses pensées. Et les chevaux se fichaient des jolies phrases, hein.

Son sourire se teinta d’une pointe d’amusement quand son interlocutrice fit preuve d’humour en jouant sur le double-sens Héraut/héros, mais elle ne put s’empêcher de hausser un sourcil, toutefois, quand Enora lui assura qu’elle était, elle aussi, normale. Elle en avait l’air, à discuter ainsi, c’était vrai, mais… Le reconnaître allait à contre-courant de toutes ses certitudes et son éducation. Les récits de légende, la tradition familiale et valdemarane, tout clamait haut et fort que les Hérauts étaient des êtres à part. Même la Blanche, l’était, malgré ses dires.

« Vous êtes Flèche, alors ? »

Et, dans son esprit, une Flèche n’avait rien de « bien ordinaire ». Elle parcourait tout de même le pays seule, devait parfois se rendre dans des régions isolées ou hostiles, résoudre les problèmes qui se posaient à elle… Tant de choses qui paraissaient déjà bien extraordinaires pour une jeune fille née dans un petit domaine de province, qui découvrait pour la première fois le royaume au-delà de chez elle, et qui n’avait pu se rendre à la capitale que dûment escortée.

C’est parce que tu étais sur un simple cheval… renifla Tisia.

Dyalwen ne répondit rien à son Compagnon mais marqua un temps d’arrêt à la vue du Collegium pour se tourner vers elle. Les bras chargés de ses nouveaux uniformes, elle ne pouvait pas la caresser avant de s’éloigner – elle aurait risqué de laisser échapper les vêtements ou de les tacher – mais Tisia lui souffla une dernière fois dans le cou avant de s’éloigner.

À tout à l’heure.
Choisis une tenue plus adaptée que l’on puisse courir pour de vrai.

Cette fois, la remarque du Compagnon fit briller les yeux de la nouvelle Grise, avant qu’elle ne se tourne vers Enora.

« Je vais aller essayer ça, mais vous n’êtes pas obligée de m’accompagner. Je suppose que vous avez plein de choses à faire… »

Même si elle serait ravie que la Blanche vienne avec elle. Elle avait quelque chose d’apaisant qui faisait venir la conversation naturellement et l’incitait à poser les questions qui lui traversait l’esprit.
« Modifié: 14 avril 2020, 15:57:55 par Dyalwen de Bordebure »

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Re : Cavalcade
« Réponse #9 le: 14 avril 2020, 18:59:19 »
Enora fut heureuse de voir que Dyalwen se détendais sous ses taquineries. Elle ne comprenait que trop bien le choc entre leur éducation de noble et la vie de héraut, ou même apprenti héraut. Elle-même venait d'un petit domaine, certes, un domaine qui avait son nom sur une carte, mais quand Enora était arrivé à Haven, il restait peu de pouvoir politique à sa famille. Et elle-même était peu doué pour les arts de la conversation, leur ayant préférant les livres et les récits épiques.

D'ailleurs, le nom de famille de Dyalwen ne lui semblait pas inconnu, mais pour le moment, la raison ne lui venait pas. Elle trouverait sans doute si elle cessait de trop chercher. Et de toute façon, c'était sans importance désormais.

Elle ne put s'empêcher de rire quand Dyalwen tenta de lui offrir une porte de "sortie".

"Tu penses vraiment que je vais me sauver de mon devoir ? On m'a demandé de veiller à ce que tu es un uniforme décent, et même si ce n'est en rien épique ou chevaleresque, c'est tout aussi important pour le cercle. Je ne faillirai pas à ma tâche."

Le ton était plein d'humour et légèrement exagéré, mais sur un fond de vérité. Aucune tâche ou corvée n'était trop ingrate pour un héraut. Et certainement pas aidé une nouvelle grise à se sentir à sa place. C'était la première fois qu'Enora avait réellement la chance de faire sa part dans se domaine, elle n'allait pas se défiler.

"Allez viens petite sœur, plus vite tu auras terminé, plus vite tu pourras profiter de ta compagnon."

Elle comprenait parfaitement le besoin quasi-maladif de ne pas être séparé durant la première décade. Elle l'avait elle aussi vécue. Elle était heureuse que Dyalwen le vive en des temps moins troublé qu'Enora. Elle pria un court instant pour que la jeune fille et la compagnon est le temps de se trouver avant que des événements fâcheux ne viennent troubler le collégium. Rien n'était certain tant qu'Aanor n'était pas sauf.

Elle entraîna la jeune recrue vers l'intérieur, la suivant pour se rendre à sa chambre.

"Je sais que tu n'es pas arrivé depuis longtemps, mais tu as eu la possibilité de visiter Haven ? Ou de faire le tour des collégia plus amplement que de ta chambre à tes cours ?"

Dyalwen de Bordebure

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Re : Cavalcade
« Réponse #10 le: 15 avril 2020, 16:23:29 »
Le rire d’Enora était communicatif et le sourire de Dyalwen s’élargit encore, jusqu’à ce qu’elle pouffe à son tour à la réponse de la Blanche. Elle sentait bien qu’il y avait un fond de vérité dans les paroles de la Héraut mais tout était bien trop exagéré pour être crédible. Un essayage d’uniforme, un devoir ? Et important pour le Cercle ? C’était juste absurde. Mais la formulation était drôle et signifiait qu’Enora n’avait rien de mieux à faire et acceptait de l’accompagner, donc la rouquine n’allait certainement pas se plaindre.

Elle cessa de rire quand son interlocutrice l’incita à se dépêcher pour retrouver son Compagnon plus vite et elle hocha la tête, tandis qu’elles quittaient le Champ pour prendre la direction du Collegium. Mais, si elle gardait le silence, les derniers mots de la Blanche tournaient sous son crâne et diffusaient des sentiments inhabituels. Petite sœur. Personne ne l’avait jamais appelée comme ça. C’était très étrange. Comme si ce n’était pas à elle que s’adressait Enora. Et, en même temps, comme si ça ne pouvait qu’être à elle. Ça l’enveloppait dans une sorte de chaleur rassurante. Pas aussi chaleureuse que les pensées de Tisia, mais il y avait comme un lien de parenté entre les deux.

Elle repoussa toutefois ses interrogations lorsqu’elles arrivèrent au Collegium afin de prendre la tête et de guider Enora jusqu’à sa chambre, dans les quartiers des Non-Affiliés. Heureusement, les autres Bleus devaient être en cours ou en corvées, car elles ne croisèrent personne. Dyalwen n’avait pas envie de devoir affronter le regarde de ses camarades, avec lesquels elle n’avait pas vraiment tissé de lien depuis son arrivée. Certains se montraient un brin méprisant face à une petite provinciale qui passait trop de temps aux écuries et la plupart étaient juste un peu distant avec la nouvelle venue arrivée en cours d’année. C’était donc très bien de ne pas avoir à expliquer ce qu’elle faisait dans les couloirs, au lieu d’être en cours, des uniformes gris dans les bras et en compagnie d’une Héraut.

« J’ai juste traversé la ville en arrivant, la décade dernière, répondit la rouquine. Et j’avoue que je n’ai pas trop visité les alentours des Collegia non plus. Sauf les jardins où j’ai rencontré Tisia hier… et les écuries et les chemins qui mènent aux prés. »

Elle sentit à nouveau cette pointe d’inquiétude ou de désapprobation ou de… elle ne savait pas trop quoi venant de son Lien avec le Compagnon, mais précisa quand même sa pensée pour la Blanche :

« Ma jument s’y trouve et je vais la voir au moins une fois par jour normalement. »

La journée de la veille n’avait pas vraiment été normale.Elle offrit un nouveau sourire taquin à la jeune femme, tandis qu’elles arrivaient devant sa porte.

« Mais je connais quand même le réfectoire et la salle de bains, aussi ! »

Elle ouvrit la porte de sa chambre et s’effaça au cas où Enora voudrait y pénétrer. Ce n’était qu’une chambre de Bleue comme tant d’autres, avec le mobilier minimum et la malle qui contenait ses affaires. Depuis une décade qu’elle était là, Dyalwen n’avait pas pris le temps d’essayer de décorer la pièce. L’idée ne lui avait même pas traversé l’esprit, en réalité. Et, si la Blanche choisissait d’entrer et de s’asseoir sur le lit ou sur l’unique chaise de la pièce, elle n’aurait plus vraiment de coin isolé pour pouvoir se changer.

Héraut Enora

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Re : Cavalcade
« Réponse #11 le: 15 avril 2020, 20:24:31 »
Enora ne refréna pas son éclat de rire comme elle l'aurait fait à la cours ou avec d'autres nobles, elle profita de ce moment de complicité avec la jeune fille. C'était une des choses qui lui manquait le plus quand elle était sur la route, la chaleur humaine, la joie d'être bien entouré, et surtout rire.

"J'espère bien, sinon je crois que nous aurions eu un problème. Et pour ce qui est des environs, n'hésite pas à profiter de ton temps avec Tisia pour te promener dans le champ des compagnons, c'est un endroit commun et tu n'as besoin de la permission de personne pour y aller. Et tu n'es pas non plus obligé d'y rester toute la semaine. Faites ce dont vous avez envie, et si tu as besoin d'une permission, tu peux demander à presque n'importe quel Héraut, et nous trouverons bien la réponse à ta demande."

Pour le moment, elle préféra ne pas s'étendre sur le fait qu'elle-même devra sans doute aller chercher physiquement la réponse, mais ce n'était pas un problème. Elle avait bien quelques jours pour se reposer avant de reprendre la route.

L'histoire de la jument, elle connaissait aussi. Elle n'avait pas un lien très fort avec Aislynn, la vielle jument de sa mère, mais elle l'aimait bien malgré tout et avait refuser de la négligée elle-même. Elle se demandait si elle devait offrir à la jeune femme de laisser les palefrenier s'en occuper à sa place, ou la laissée gérer tous ça avec son compagnon. Elle opta finalement pour la deuxième option. La jeune femme était suffisamment mature pour décider d'elle-même.

Quand Dyalwen lui laissa la place pour entrer, Enora ne fit que jeter un regard dans la pièce, ses yeux empreint de nostalgie.

"Cette chambre est pareil comme celle que j'occupait moi-même avant d'être choisis. Et ce n'est pas très différent non plus de celle que j'occupe aujourd'hui. Un peu plus petit, mais comme je suis rarement au collégium, je n'ai pas besoin de plus."

Elle fit un pas vers l'arrière et sourit à l'adolescente.

"Allez, va essayer tous ça, je vais t'attendre ici. Ouvre la porte quand tu auras essayé un premier ensemble, et je viendrai voir si tout est beau. Ça te va ?"

Dyalwen de Bordebure

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Re : Cavalcade
« Réponse #12 le: 19 avril 2020, 14:55:49 »
La rouquine fut étrangement heureuse d’entendre rire Enora. Elle n’avait pas vraiment l’habitude de plaisanter avec quelqu’un d’autre que son frère, et les occasions s’étaient encore raréfiées depuis que Dubhán avait rejoint le Collegium. Sa taquinerie n’était sans doute pas particulièrement drôle, mais elle avait fait mouche tout de même, et le rire de la Blanche s’inscrivait parfaitement dans l’ambiance sereine et détendue que ressentait Dyalwen. Ce qui ne l’empêchait pas d’écouter avec attention les paroles de la jeune femme. Elle hocha la tête lorsque la Héraut lui dit que le Champ des Compagnons était ouvert à tous. Une décade plus tôt, à son arrivée à Haven, elle n’aurait jamais osé s’approcher du Champ sans y être invitée – elle avait d’ailleurs refusé d’y accompagner Liane, pour ne pas risquer de déranger – mais la veille elle ne s’était même pas posé de questions. Elle était avec Tisia ! Ce matin aussi… Et la pensée de sa chevauchée matinale étira les lèvres de la nouvelle Grise d’un sourire rêveur. Elle avait hâte de retenter l’expérience. Surtout avec une tenue plus adaptée à l’équitation que sa robe d’amazone.

Enora continuait ses explications tandis qu’elles parcouraient les couloirs du Collegium, et Dyalwen l’écouta jusqu’au bout. Isabeau aussi lui avait dit qu’elle ne devait pas hésiter à poser des questions. Mas, de toute façon, à cet instant, elle ne voyait pas ce qu’elle aurait pu avoir envie de faire à part rester avec Tisia. Et le Champ était suffisamment grand pour qu’elle ne ressente pas le besoin d’aller voir ailleurs. Pour le moment du moins. Peut-être que ça changerait d’ici la fin de la décade.

Elle sourit lorsque la Blanche jeta un œil dans sa chambre et partagea ses souvenirs.

« Vous étiez Bleue aussi, avant d’être Élue, alors ? »

C’était la conclusion logique si la jeune femme avait eu une chambre semblable avant son Élection. Et Dyalwen se doutait que les chambres des Gris au Collegium ne devaient pas être très différentes de celle qu’elle occupait encore. Après tout, elles n’étaient faites que pour dormir et ranger ses affaires puisque toutes les autres occupations se faisaient dans les espaces communs. La décade précédente, elle n’avait passé que très peu de temps dans sa chambre et elle pressentait qu’elle en passerait encore moins à présent. Son temps libre, elle voulait le réserver à Tisia, et le Compagnon ne viendrait pas entre ces quatre murs. D’ailleurs, la nuit dernière elle n’y avait pas dormi…

Sans plus se faire prier, puisqu’Enora reculait, la rouquine lui offrit un nouveau sourire et entra dans sa chambre, dont elle referma la porte. Elle déposa ses uniformes sur le lit pour pouvoir les déplier. Une chemise légère, pour l’été. Une chemise plus épaisse, pour l’hiver. Une jupe longue, pour… les occasions officielles, sans doute ? Et… un pantalon ! Comme ceux des Blancs qu’elle avait croisés. Enfin, il était gris, bien sûr, mais même. Elle n’avait pas porté de pantalons depuis ses onze ans ! Depuis que Mère avait décrété qu’il était temps qu’elle se comporte conformément à son rang et à son sexe. Elle avait appris à faire avec les robes longues et les jupons – ou sans les jupons pour monter à cheval – mais ça n’offrait pas la même liberté de mouvements… Ravie, Dyalwen se débarrassa rapidement de sa tenue d’amazone pour revêtir la chemise légère et le pantalon, avant d’ouvrir la porte pour faire face à Enora, les yeux brillants.

« Je ne pensais pas que je porterai à nouveau un pantalon à jour. »

Maintenant, tu ne ralentiras plus devant la barrière !
Attends que je t’amène à la rivière !

Héraut Enora

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Re : Cavalcade
« Réponse #13 le: 20 avril 2020, 21:37:45 »
Enora hocha la tête, avec un regard un peu lointain. Si à l'époque, cette année avait été cuisante et difficile, aujourd'hui, ses préoccupations d'adolescente lui semblait bien loin et elle se rappelait avec tendresse ses amis et les gens qu'elle avait connu à cette époque. Qui aurait pensée que la peste qui lui en faisait voir de toutes les couleurs deviendrait une Reine digne d'être servi ? Personne, et pourtant, Enora était fière d'avoir reconnu en la jeune femme quelque chose de bien. Leur amitié en avait valu la peine aux finales.

"Et oui, j'ai fait un an au collégium comme bleue avant que Jorel ne me choisissent."

Elle laissa la jeune femme aller se changer tranquille et attendit patiemment dans le corridor. Ça, c'était quelque chose qu'elle avait perfectionner avec le temps, attendre. Ça ne la dérangeait pas du tout en ce moment, elle était tranquille, ce n'était pas pour longtemps, et c'était pour une bonne cause. Elle n'avait pas des kilomètres à parcourir, elle restait bien tranquille dans un corridor. Donc, elle laissa son esprit s'évader, sans utiliser son don, elle le laissa juste vagabonder, presque méditer sans but.

Finalement, la porte s'ouvrit et la jeune fille sortit habillée d'un pantalon, à la surprise d'Enora. Elle lui ressemblait beaucoup, c'était amusant et attachant.

"C'est l'avantage d'être un héraut, ou même une grise. Ta famille n'a plus de prise sur toi, sauf celle que tu choisis de leur laissé. Dans la limite du raisonnable et du respect de ton uniforme, tu peux porter ce qui te semble le plus pratique et agréable. Bien entendu, pour les cours d'équitation, tu seras tenu au pantalon, mais je ne crois pas que se sera un problème pour toi."

Elle lui fit un clin d’œil et se mit à inspecter la grise, pour s'assurer que tout lui allait bien.

"Tous semblent en ordre, aller, il faut quand même essayer la jupe mademoiselle !" Dit-elle avec humour après son inspection.

Dyalwen de Bordebure

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Re : Cavalcade
« Réponse #14 le: 24 avril 2020, 22:42:16 »
La réponse d’Enora amena un nouveau sourire sur les lèvres de la rouquine. La Blanche avait été Bleue, elle aussi. Peut-être était-ce pour cela que la conversation semblait si simple ? que le courant semblait passer si facilement ?

« Tisia a été rapide alors, pour me Choisir, » émit-elle, taquine.

Il ne lui vint pas à l’idée que l’Élection de son interlocutrice avait eu lieu pendant l’épidémie qui avait touché les Compagnons et que c’était peut-être une des raisons qui expliquait le délai d’un an. Si Enora avait précisé un peu plus tôt que sa probation s’était terminée deux ans plus tôt, Dyalwen n’avait pas calculé plus loin.

Le Compagnon ne fit aucun commentaire dans son esprit, et la nouvelle Grise entra donc dans sa chambre pour se changer. Il ne lui fallut que quelques instants pour passer son nouvel uniforme et ressortir, enthousiaste. Elle enregistra les informations données par Enora, sans vraiment les analyser. Envisager que sa famille n’avait plus aucune prise sur elle, alors que la veille encore elle considérait normal de devoir un jour se plier à leurs exigences, était trop étrange et trop récent pour qu’elle en soit pleinement consciente. En revanche, la question des cours d’équitation et du port du pantalon, elle, elle l’intégra sans soucis.

« Non, ça, c’est sûr ! Ce sera tellement plus pratique qu’avec des jupes ! »

Pas qu’elle se gênait pour monter à cheval avant mais… La liberté de mouvements qu’offraient les pantalons, quoi !

Elle se laissa inspecter par la Blanche, faisant même un tour sur elle-même, dans une caricature des dames de la cour – ou de sa petite sœur – qui essayaient une nouvelle robe à la dernière mode, avant qu’Enora ne donne son verdict. Dyalwen offrit à son aînée une petite moue… qui aurait pu être crédible si ses yeux n’avaient pas continué à briller de bonne humeur.

« Moi qui espérais y échapper… »

Elle ne retint pas plus longtemps son sourire et repassa le seuil de sa chambre, dont elle referma la porte derrière elle, avant de se défaire de son nouvel uniforme. Ce n’était que temporaire, cette fois ci, de toute façon. Rapidement, l’adolescente enfila la chemise d’hiver et la jupe grises, qui ressemblaient beaucoup à l’uniforme bleu qu’elle portait déjà depuis une décade. La couturière avait sans doute repris ses mesures puisqu’il lui semblait que l’ensemble lui allait parfaitement, mais elle ne tarda pas à retourner dans le couloir pour entendre le jugement d’Enora. Plus vite ce serait fait, et plus vite elle retrouverait Tisia !

« Je pense que c’est tout bon, » déclara-t-elle donc à la Blanche.