La place était tranquille, comme... Calme. Un observateur extérieur aurait pu définir le lieu comme paisible. Serein. Le genre de calme qu'on pourrait éventuellement apprécier. Mais pour ça il aurait fallu que l'observateur en question soit aveugle aux archers, aux barricades, aux hommes en armes... Donc calme oui, appréciable... Bah non.
Kalaïd avait comme tous les autres été appelé en urgence, tout était allé très vite, et la fourmilière des quelques minutes qui avait précédé avait donc laissé place au son du vent entre les bâtiment, au moment de doute et d'attente qui caractérise l'avant-guerre. Ces instants où le stress commence vraiment à s'ancrer physiquement en vous. Ceux qu'un soldat qui a eu la chance de vivre tout un tas de conflits à la possibilité de se mettre à finalement apprécier.
Aussi curieux que ça puisse paraître, passé un certain stade on ne vit que dans la bataille et dans les instants d'après. Et pour ces quelques instants qui précèdent, qui font que comme une drogue, le combat nous manque, le danger, la possibilité que là, sur une erreur, un mauvais coup, une mauvaise tactique, tout s'arrête. Les cartes sont redistribuées quand deux combattants se foncent dessus arme à la main, tout peut arriver, le pire comme le meilleur. Et en cela les guerres ont un effet terrible sur la psyché humaine.
Et puis, dans cette nappe de silence, un cri vient rompre l'harmonie. Suivi de dizaines d'autres. Puis des sons du combat, les tous premiers. Le son des arcs qui vibrent, des flèches qui sifflent et de leurs impacts, sur le pavé de la place et sur les corps des adversaires.
Les premiers instants de ce combat auront été ceux de la stratégie défensive. Jusqu'à ce que l'adversaire trouve la faille, le contournement qui leur permet d'avancer. Ici en l'occurrence de la magie. Ah ! Bah voilà ! Comme par hasard ! Kalaïd avait toujours dit que c'était de la merde ces machins là! Et on a l'air malin maintenant contre ça, ça sert à quoi des flèches qui ne volent plus, hein ?! Pfff...
Il jeta un œil à sa camarade de jeu. Il ne la connaissait pas, mais elle avait l'air un peu... Stressée. Tant mieux. Le stress aide parfois, et c'est toujours mieux que l'inconscience...
Il répondit à son sourire par un encouragement d'un signe de la tête. Puis il planta son épée entre les pavés. Aujourd'hui il utiliserait plutôt son sabre...
On y était, les premiers candidats se présentaient. Kalaïd fit un pas en arrière en se tournant vers le premier venu qui se présentait à lui. Il posa la main droite sur le coton de son sabre et se groupa, appelant la frappe de l'adversaire. Le coup partit, une frappe droite à pleine puissance. Attendant le dernier moment, Kalaïd bondit en avant en faisant jaillir sa lame, passant sur l'intérieur de l'adversaire. La coupe fut nette, d'une rapidité sans appel*. Il fit volte face pour asséner un second coup mais l'homme était déjà au sol. Il se pencha sur lui pour l'achever mais son sang se répandait sous lui en grande quantité, et surtout il n'arriva pas du tout à tirer sa dague qui visiblement était coincée dans son fourreau. C'était bien le moment ! **
- Bordel de m..., jura-t-il entre ses dents en se redressant pour faire fasse aux autres assaillants.
Le second était déjà au sol, avec une trace de sabot au visage indiquant en lettre de sang « Kaya m'a tueR ».
Mais un troisième venait d'arriver, heureusement, il eut été dommage de faire retomber une si bonne ambiance.
Kalaïd ne pouvant tirer sa dague, il attrapa une chaise qui dépassait de la barricade et la lui lança en pleine figure. Le projectile manqua de peu l'homme qui eut l'air visiblement très surpris et recula fortement.***
Kalaïd tenta une attaque mais l'homme eut un nouveau pas de recul****, et se retrouva à proximité de Keryne...
*- 1D10 = 10
**- 1D10 = 2
***- 1D10 = 6
****- 1D10 = 3