Auteur Sujet: [Mina & Beltran] Une femme respectable  (Lu 2386 fois)

Héraut Irmingarde

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[Mina & Beltran] Une femme respectable
« le: 21 décembre 2020, 12:03:43 »
5eme jour 1ere décade hiver 1485
Solstice d’Hiver
Temple


Penchée sur le miroir, Mina observa ses yeux, agacée. Ses pupilles étaient agrandies par le trac. Ça n’allait pas du tout ça ! C’était sensé être le jour important de Beltran, et pour elle, une… formalité administrative, comme elle aimait se le répéter pour affronter cette journée avec sérénité.
Mais elle n’était pas sereine. Pas du tout.
Au fond de son esprit, elle entendit un ricanement typiquement chevalin.

:Beltran est déjà là ?:
:Evidemment.:
:De quoi il a l’air ?:
:Terrifié que tu ne viennes pas ? Sans vouloir faire la rabat-joie, tout le monde est déjà là:
:Quelle heure est-il ?:
:L’heure de te marier !:
:Tss…:


Après quelques secondes de lutte contre le tremblement de ses mains – non mais vraiment… - Mina réussit à attacher sa chaîne autour de son cou. Dans son sage décolleté brillait maintenant le pendentif qui contenait l’unique portait qu’elle possédait de sa mère. Une façon de l’avoir avec elle. Dans d’autres circonstances, elle supposait que c’était la seule personne qu’elle aurait accepté à ses côtés maintenant.
Elle était seule, ayant refusé toute aide, même celle d’Isabeau. Elle était quand même capable de s’habiller et se coiffer seule, non ?
Cependant, un coup de main l’aurait peut-être empêché d’être en retard, ce qu’elle détestait. Mais des cheveux, en passant par les bijoux et sans parler de sa robe et de ses chaussures, tout était affreusement compliqué. Elle avait même fini par appeler une Page à l’aide pour fermer les boutons de sa robe. Cette dernière l’avait regardé avec émerveillement, pressée de raconter aux autres que c’était elle qui avait eu l’honneur d’aider le Héraut Mina à enfiler sa robe de mariée.
Elle se leva et observa sa mise. Qui avait aussi provoqué des débats sans fin avec les couturières se sentant investies du devoir sacré de faire comprendre à Mina qu'on ne se mariait pas dans une "simple" robe. Cela méritait du temps, de la réflexion, un certain confort. Elles avaient suggéré à la future mariée de rentrer, et elles se déplaceraient elle-même pour venir lui faire des propositions. Outre le fait qu'elle ne pouvait pas vraiment recevoir dans sa chambre de Héraut, et qu'elle n'imaginait pas plus discuter chiffon à côté du râtelier des appartements de la Caserne, Mina avait refusé de partir de l'atelier sans que son choix ne soit arrêté, n'y revenant que pour les essayages. Elle avait obtenu gain de cause, et se souviendrait longtemps encore des mines scandalisées des artisanes lors de ses choix.

Finalement, la robe était jaune. Longue, près du corps, avec un jupon écru sous la jupe fendue devant, des manches mi longues. Un châle épais assorti le temps de la cérémonie, en ce premier jour d'hiver, pas le choix. La plus jeune des couturières, au dernier essayage, lui avait dit que ça tranchait joliment sur sa peau mate. C’était vrai.
Le résultat était surtout simple. Aussi simple que possible pour une robe de mariée. Cent fois plus simple que n’importe quelle robe de noble.
Mina avait noué quelques tresses sur ses cheveux lâchés, dans lesquelles elle avait piqué des fleurs violettes, cueillies par Liane.
Elle était prête, et n’avait plus qu’à y aller.

Elle prit le temps de respirer un bon coup avant, et de se centrer. Oh, pas mentalement, non. Mais physiquement.
Durant ses années Grises, Mina n’avait jamais été assidue aux cours de Joald. Pourquoi faire, elle ne comptait pas parader à la Cour !
Oui, Beltran lui avait appris à danser, mais ça ne changeait pas le fait que quand elle marchait, elle avait une démarche militaire. Et un minimum de grâce, pour rejoindre Beltran devant l’autel, serait le bienvenu. Elle était donc retournée voir Joald, qui l’avait volontiers aidé. Elle avait eu l’impression de marcher stupidement des heures, à se prendre des coups de cravache dans les mollets quand ça n’allait pas. Il ne manquait jamais d’idée. Et il avait réussi à faire adopter une démarche raisonnablement convenable à Mina, pour peu qu’elle se concentre dessus, ce qui était au-delà de ses espérances.
Elle gardait de cette expérience beaucoup d’amitié pour le Doyen.

Elle jeta un dernier coup d’œil à sa chambre. Ca aussi c’était idiot, cette pièce resterai toujours sa chambre, son logement de Héraut. Mais elle était presque vide.
Si Mina avait mis des années à investir cette chambre, elle avait fini par lui ressembler. Et une grosse partie de ses maigres possessions était à présent partie dans les appartements de Beltran, ou plutôt les leurs. Ne restait que le strict minimum. A peine plus que ce qu’il y avait quand elle avait été élue. Sauf que l’uniforme propre dans le placard était blanc, et les quelques autres affaires une taille au-dessus.
Elle chassa ce qui ressemblait dangereusement à de la nostalgie et sorti de sa chambre en verrouillant soigneusement. L’aile des Hérauts était plutôt vide à cette heure-là, les Gris étaient au réfectoire ou en études, et les Hérauts de Haven ou sans mission étaient pour la plupart en vacances ou… à son mariage.

Comme prévu, Mina avait étendu l’invitation à tout son Cercle. Il y aurait de toute façon de quoi sustenter tout le monde, sa belle-mère y avait veillé. Heureusement, Wilfried était reparti sur son secteur. Elle l’imaginait mal venir féliciter Beltran et elle. Il aurait osé. Elle aurait aimé voir Méra, mais était soulagée au fond que celle-ci gère de son côté sa propre officialisation amoureuse en présentant Jar à sa famille. Elle n’avait pas oublié que sa mentor lui avait juré de venir la ridiculiser si elle se mariait. Elle n’avait pas vraiment besoin de ça. Alemdar, en vacance, une fois n’est pas coutume, avait envoyé une carte.
Eloïse avait accepté de venir, au titre de Dame de Thornton, et non de Héraut. Enora était aussi présente en tant que Héraut et Noble.
Toute la famille Greehaven, et bien sûr les Greenfield, ce qui était colossal. Quelques soldats de la Caserne venu fêter leur Commandant. Les De Girier, évidemment.
Ensuite, il y aurait pléthore de personnes importantes dont Mina n’avait pas réussi à retenir les noms. Il faut dire qu'elle n’y avait pas mis une grande motivation. Elle comptait sur Beltran pour lui souffler les noms des invités. Discrètement.
Mais surtout…

:Arthon et Saskia sont déjà arrivés: la prévint Ezarell. :Arthon m'a fait belle: ajouta-t-elle avec fierté.

Mina transmit un grand silence mental à son Compagnon, trahissant une incrédulité qui se passait de mot.

:C’est toi qui a accepté un grand mariage, je te rappelle !:
:Pourquoi tu m’en a pas empêché ?:


Ezarell garda un silence amusé. Mina avait été surprise de l’absence totale d’opposition de son Compagnon à ce mariage. Elle lui avait demandé pourquoi elle ne se sentait pas en danger que son Elue décide de lier sa vie à une autre personne. Ce à quoi Ezarell avait répondu d’un ton hautain que "Beltran et elle ne jouaient pas vraiment dans la même catégorie". C’était aussi simple que ça. Sa nature même la plaçait tellement au-dessus d’un simple époux qu’elle ne voyait pas quel souci elle pourrait avoir à se faire. Elle était heureuse que son Elue le soit, et satisfaite que quelqu’un d’autre puisse veiller sur elle au besoin. La saison dernière, elle aurait rajouté « Dans le cas improbable où je ne pourrais pas être là. ». Mais les évènements de l’attaque de Haven lui avaient prouvé qu’il était tout à fait possible qu’elle ne soit pas capable d’être à ses côtés dans un moment critique.

:Ne crois-tu pas que Beltran t’as assez attendu ?: la provoqua Ezarell.

Mina soupira et descendit les dernières marches qui la conduisirent à la sortie Est de l’Aile des Hérauts. Dans l’obscurité de ce début de soirée - Aanor étant la déesse de la Lune, c’est de nuit qu’on se mariait - elle dut faire un léger détour pour contourner la foule qui attendait devant le temple. Le mariage se tiendrait en plein-air, car Ezarell serait aux premières loges. Tant pis pour les frileux.
Personne ne l’attendait pour l’emmener vers l’autel, comme elle l’avait voulu. Personne ne la donnait en mariage. C’était elle-même qui irait vers Beltran, elle n’avait besoin de l’accord de personne.
Elle sentit le poids des regards, et fit un sourire poli général, adressé à tout le monde, sans les regarder, ou reconnaître qui que ce soir.
Elle leva vraiment les yeux en s’approchant de l’autel. Elle vit tout d’abord Ezarell. Se moquant de paraître impolie, elle prit quelques secondes pour poser son front contre celui de son Compagnon, pour puiser un peu de calme.

:Tu es bien plus élégante que moi :

Ezarell, qui contrairement à son élue n’était pas le moins du monde humble, avait tenu à porter son harnachement de parade,

:Et Beltran s’en moque probablement : répondit le Compagnon, amusé.

Mina sourit, amusée, puis acheva son avancée. Maya, la prêtresse, l’attendait. Elles échangèrent un sourire. Elles avaient beaucoup parlé, elles deux. Et la jeune femme avait été d’une patience à toute épreuve pour trouver comment organiser ce mariage en répondant à la fois aux vœux des Greenhaven, et aux siens.
Plus d’une personne aurait fini par envoyer bouler la Boutefeu en lui disant qu’elle aurait mieux fait de se marier en catimini et puis l’affaire été réglée. Mais Maya avait relevé le défi, écouté les doutes de Mina, et proposé des solutions.

La future mariée n’eut qu’un bref regard pour ses témoins, Isa et Arthon, avant de regarder Beltran. Il semblait pétrifié.
Elle n’avait jamais imaginé qu’il puisse être plus élégant que quand il s’habillait conformément à son rang. Elle se trompait. Mais alors qu’en général, sa prestance lui donnait l’impression de n’être rien, aujourd’hui, elle se sentait à sa place, face à lui.
Elle essaya de le lui exprimer sans un mot, juste en le regardant. Exercice difficile pour eux qui avaient déjà tant de mal à se comprendre de vive voix. Elle refusait de regarder ailleurs.
Se donner en spectacle aujourd’hui était une concession qu’elle avait accepté, mais pas pour autant facile, et elle essayait d’occulter tous ces regards pour ne garder que l’essentiel. Eux deux. Elle lui tendit les mains, et Maya prit la parole :

"Aanor est fière, cette nuit. Fière que deux de ses enfants aient choisi de s’unir sous sa bénédiction.
Le passé nous a montré combien puissantes sont les forces qui gouvernent ce monde. La magie, bien sûr, mais aussi l’envie, la cupidité, la jalousie. Et pourtant, l’une d’entre elles les surpasse tous, et sans difficultés, l’amour.
Aanor est la Déesse de l’équilibre. Et quelle meilleure représentation de l’équilibre pouvons-nous avoir que l’amour entre deux êtes différents qui pourtant s’accordent ?
Irmingarde Sadare et Beltran de Greenhaven, votre amour a commencé sur le chemin qui vous menait à Aanor. C’est avec une grande joie que nous le célébrons cette nuit, Dieux, familles et amis."


Liane apparut soudain entre eux, tenant dans chacune de ses mains, dans un équilibre précaire, les alliances de son père et sa future belle-mère. Elle était adorable dans sa tenue chamarrée, et semblait prendre son rôle très au sérieux.

L’alliance que Mina avait fait faire pour Beltran était la chose la plus chère qu’elle n’ait jamais achetée. C’est à Kate qu’elle avait passé commande. Un anneau simple, un peu large pour les grandes mains du Commandant, mais en platine. Kate n’avait pas encore le talent de sa mère pour façonner ce métal précieux, mais avait été heureuse de se perfectionner, à moindre coût pour Mina. Même si un moindre coût De Girier était un coup quand même.
Celle-ci l’attrapa, veillant à ne pas la faire tomber, et s’éclairci la voix.
La formulation de ses vœux lui avait donné du fil à retordre. Comme dire les choses sans tomber dans le pathos, sans faire des promesses inutiles, sans en dévoiler trop ? Promettre l’obéissance, par exemple, avait été hors de question. Tout comme ils éviteraient de parler de foyer et de famille. Et quant à promettre de rester toujours à ses côtés... Les éventuelles guerres les emmenaient souvent au même endroit, mais ses missions à elle les éloigneraient. Pas besoin de le rappeler, encore moins en ce jour, et encore moins devant un public.
Elle s’en était donc tenu au minimum, mais à l’essentiel. 

"Beltran de Greenhaven, devant Aanor et cette assemblée je déclare être ta femme à partir de cette nuit, et jusqu’à la fin de nos vies. Je te jure mon amour, mon soutien, ma fidélité. J’en fait le serment."

Elle passa l’anneau autour de l’annulaire de Beltran. Au même moment, un courant d’air venu du temple vint s’engouffrer dans ses cheveux et fit voler la terre sous les pieds de toute l’assemblée.
La lune, la terre, le vent, tout était là. Mina tressaillit.
Elle avait la gorge serrée. Elle était bien plus émue que ce qu’elle avait imaginé.

Elle sentit le regard satisfait de Maya, qui, toute Grande Prêtresse fut-elle, pouvait aussi se montrer un peu présomptueuse. Elle avait prévenu Mina. On ne prépare ni ne vit un mariage comme on organise un dîner. La Héraut avait répondu, bravache, que de toute façon elle n’organisait pas de dîner. Mais Maya avait insisté. Elle ne pourrait pas rester de marbre, et ça n’arriverait pas, elle en était certaine. Mina avait ri en déclarant le contraire. Là, elle n’avait plus du tout envie de rire.

L’espace d’un instant, elle se revit sur la plage de Sironis, aux côtés de Beltran, perplexes tous deux alors qu’Aanor venait de dévoiler la vérité. Elle était une simple grise, une gamine terrifiée, et lui, la voyait-il déjà comme la femme de sa vie ?
Il n’avait certainement pas conscience des trésors de patience qu’il devrait déployer pour qu’elle accepte de le laisser s’approcher. Deux ans à l’amadouer, à accepter ses doutes, à supporter ses caprices et ses peurs, ses conditions ridicules, ses atermoiements terrifiés. Tout ce temps à se dire que ça en valait la peine, qu’elle en valait la peine. Et Déesse oui, ça en avait valu la peine.
Et tout ce qu’il avait fait par amour pour elle, ça valait bien un mariage et un nom prestigieux à porter.
La gorge serrée, les lèvres pincées, Mina attendit que Beltran lui réponde. Vite de préférence, avant qu’elle ne se mette vraiment dans tous ses états. Elle n’allait pas pleurer quand même ? Elle se l’était interdit.

Spoiler: montrer
Inspiration pour la robe


Beltran

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Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #1 le: 22 décembre 2020, 11:54:10 »
Beltran n'avait pas de Compagnon pour le soutenir dans cette nouvelle aventure - mais il avait Fitz qui ne se gênait pas pour lui faire quelques piques. Beltran avait même esquissé un sourire à l'une d'entre elles. Liane était là aussi pour soutenir son père: elle était ravie d'avoir pu participer à la préparation du mariage, de la mariée et maintenant des alliances qu''elle gardait précieusement dans la petite sacoche en cuir qu'elle portait à la taille, assortie aux vêtements colorés qu'elle avait aidé à coudre elle-même.  La tenue de Beltran avait été source de gros problèmes: d'abord il avait pensé se marier en uniforme mais Mina ne se mariait pas en tant que Héraut, il ne serait pas de bon gout que ce soit le Commandant qui se présente à l'autel. Ensuite, choisir une tenue de gala qui satisferait sa mère avait été un autre challenge. Qu'il avait réussi à passer haut la main - selon la Dame de Greenhaven. On avait donc un Beltran tout en nuances de bleu sombre, qui relevait sa blondeur. Bien ajusté, Beltran ne cessait machinalement de remettre les épaules en place.Il commençait à s'inquiéter (" peut-être que finalement elle ne viendra pas...") malgré les regards encourageants de la plupart des gens.
Il y avait du monde. Outre certains Hérauts, on avait toutes les familles importantes de Haven et des alentours, mais aussi du côté Greenhaven et Greenfield. Les de Girier étaient là, et ça et là on pouvait repérer un soldat de la garde - en civil mais l'épée aux côtés. Beltran doutait qu'on attaque son mariage mais outre le fait que ces soldats se sentaient privilégiés de partager ce moment avec leur Commandant, ils étaient aussi présents en cas de dérapage. Et au milieu de tout ce monde la Dame de Greenhaven qui saluait à tout va, se déplaçant gracieusement parmi les invités, veillant à ce que tout se passe comme prévu. Elle revint enfin vers son fils.
A ses côtés un Arthon silencieux mais souriant, main dans la main avec Saskia, attendait l'arrivée de la mariée. Elle était en retard. Il se demanda s'il n'aurait pas dû aller la chercher malgré son refus d'accompagnement. Pour l'occasion, il s'était occupé lui-même d'Ezarell: il avait tressé sa crinière avec des liens d'argent et des clochettes, avait ajouté quelques ornements en argent aux tresses, l'avait longuement brossée tout en lui parlant de Mina et de l'honneur qu'elle lui faisait d'être son témoin. Même Ryis n'était pas aussi élégant qu'Ezarell, mais il était à ses côtés à la cérémonie.

Beltran jetait des petits coups d'oeil à Ezarell: celle-ci semblait calme et pas du tout stressée, ce qui était bon signe quant à l'arrivée de la mariée. Puis il y eut du remue-ménage dans la foule présente. Le coeur de Beltran fit un bond quand il aperçut sa dulcinée. Dans sa robe jaune, elle ressemblait à ces fleurs au printemps qu'on offre à l'élue de son coeur. Bien ajustée mais d'une coupe sage, elle mettait ses attributs et sa taille fine à l'honneur. Elle n'avait pas encore tout recouvré de ses blessures mais la robe camouflait le poids qu'elle avait encore à reprendre. Ses cheveux étaient tressés, comme la crinière d'Ezarell, et lorsqu'elle posa son front sur celui de son Compagnon, on ne put que remarquer la ressemblance - les gens du commun étaient persuadés que les Compagnons s'adaptaient à leurs Elus, et peut-être était-ce alors le cas.

Beltran ne bougea pas alors qu'Irmingarde s'approchait du petit groupe formé par Maya, la Grande Prêtresse, Arthon - qui s'était séparé de Saskia-, Isabeau, Fitz et Riannon, ainsi que Liane. Tous regardèrent l'arrivée de Mina. Beltran se fit la réflexion qu'elle marchait un peu bizarrement, mais il le mit sous le compte du stress. Lui-même marchait d'un pas assez raide - le mollet le tirant de temps à autre.
Mina sourit d'abord à Maya. Beltran savait qu'elles avaient beaucoup parlé. Lui, avait eu quelques rendez vous pour les mises au point, mais il ne s'était guère confié, un peu impressionné qu'une si jeune femme ait tant de responsabilité - surtout que sa Déesse avait tout fait pour que Beltran, l'incorrigible athée, croit en elle.
Puis Beltran regarda sa fiancée et uniquement sa fiancée. Il la trouvait ravissante, avec juste ce qu'il fallait de détail pour rendre une robe simple très seyante et digne d'un mariage de grand noble. Mentalement il remercia les couturières qui avaient réussi l'exploit de ... satisfaire la Dame de Greenhaven qui s'était postée non loin de là et affichait un air comblé.
Beltran avait le souffle court quand Irmingarde tendit les mains vers lui. Il s'approcha et les prit. Il avait les mains froides à force d'attendre dans le froid. Leurs regards s'étaient croisés et ne s'étaient plus quittés. Derrière Beltran les témoins attendaient patiemment que le couple se décide.
Beltran prit une grande inspiration.... et Maya commença son discours. Son allocution  donna des frissons au Commandant. Dans les mots de la prêtresse, il sonnait tant de vérité qu'il laissa de côté la mention de la magie pour se concentrer sur Mina. Ses mains se réchauffaient et elles étaient en état de fonctionner quand surgit Liane. Elle avait retiré les bagues de sa sacoche, une dans chaque main, très fière de son devoir. La gamine tendit d'abord la main à Irmingarde. Cette dernière commença ses voeux. Courts mais pleins d'émotions. Beltran reçut l'anneau d'un air calme - alors que tout au fond de lui quelque chose se brisait pour être réparé par le regard que lui lança alors Mina. Il savait qu'il avait pris la bonne décision.
Alors qu'il allait prononcer ses voeux aussi, un courant d'air fit frémir l'assemblée. Beltran eut un regard vers Maya qui lui sourit mystiquement. Puis son regard revint sur sa future femme. Encore quelques minutes et il n'y aurait plus de retour en arrière.; Cela ne lui faisait pas peur - il était plein d'espoir à en déborder.

"Moi, Beltran de Greenhaven, promet de te chérir, de partager tes joies et tes peines, dans la santé et la maladie, Je jure de mettre mon épée à ton service le jour où tu en auras besoin, et un bras comme soutien quand le chemin semblera étroit. Je te jure fidélité et de respecter tes choix de vie comme tu respectes les miens. Je remercie la Déesse de me laisser prononcer ces mots à la femme de ma vie."


Beltran se pencha vers sa fille, l'embrassa sur le haut du crâne et récupéra l'alliance dans la petite main tendue. Il reprit la main de Mina et lui passa l'anneau au doigt. C'était une bague en or avec deux ailes qui se croisaient autour d'une pierre bleue. Beltran fut soulagé qu'elle aille à Irmingarde. Il espérait qu'elle lui plairait.

Maya eut un large sourire et déclara:

"Au nom d'Aanor et des lois de ce pays, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez vous embrasser."


Beltran avait oublié ce petit moment inconfortable. Pas qu'il n'embrasse pas Irmingarde volontiers, mais devant tant de personnes...! Il hésita une seconde puis envoya balader tous les regards pour se pencher vers Mina.

"Quelques soient les mots qu'on a utilisé, je t'aime et je te remercie d'être ma femme."
souffla-t-il tout doucement à sa nouvelle épousée.

Puis il posa chastement ses lèvres sur celles d'Irmingarde, lui laissant le choix d'approfondir le  baiser ou de garder ça pour le privé. Derrière eux, les témoins se préparaient à signer le registre. Quelques gribouillis sur le papier pour officialiser la chose.
« Modifié: 22 décembre 2020, 11:56:03 par Beltran »

Héraut Irmingarde

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Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #2 le: 27 décembre 2020, 19:18:16 »
Irmingarde tremblait, mais ce n'était pas de froid, en dépit de la température, et des mains glacées de Beltran dans les siennes.
Ses vœux furent plus long que les siens, c'était prévisible, mais ils ne furent pas trop long. Elle le connaissait bien, et savait qu'il pouvait en faire trop. Heureusement, ce ne fut pas le cas.
Elle retiendrai chacun de ses mots et chacune de ses promesses. Aucune n'étaient nouvelles pour elle, mais prononcées devant cette assemblée, cela prenait une dimension différente, il fallait le reconnaitre. C'était gênant, quelque soit le travail fait sur elle-même pour ce jour, mais émouvant.
Le résultat fut qu'elle sourit et rougit comme une jeune fille - ce qu'elle était, nonobstant - quand il lui s'adressa uniquement à elle et qu'il l'embrassa.
Elle avait craint ce moment. Depuis l'officialisation de leur romance, et cela se comptait en années à présent, elle n'avait jamais offert son couple aux regards extérieurs.
Les seules concessions faites avaient été d'arrêter de se cacher quand elle allait passer la nuit chez Beltran, ou de le rejoindre dans sa tente, sur le Front lors de la guerre contre l'Usurpateur Rethwellan.
C'était le premier baiser qu'ils échangeraient en public. Le seul, elle espérait. Elle aurait aimé lui transmettre à travers de baiser l'émotion qui l'étreignait, mais pas ici et maintenant. Le baiser fut bref, elle posa juste tendrement sa main nouvellement sertie d'une alliance sur son torse.
Puis elle prit le bras de Beltran pour recevoir les félicitations des personnes les plus proches, témoins et famille. Elle serra Liane dans ses bras, et profita de la rendre à sa mère pour échanger quelques mots avec Riannon. Brefs, et consensuels, emprunt d'une gêne du côté de Mina, qui, elle le savait, ne disparaitrait jamais vraiment. 

La mère de Beltran ayant réussi à se faire mettre à disposition la salle de réception du Palais - rien de moins - c'est devant celle-ci que Beltran et elle se postèrent pour accueillirent les invités au chaud. Ce fut interminable du point de vue de Mina qui devait en plus tendre l'oreille vers Beltran qui lui murmurait le nom des personnes qu'elle ne connaissait pas. Lui était parfaitement à l'aise, question d'habitude. Elle se força à sourire poliment et faire face aux compliments d'usages, sans compter la rancœur à peine voilée de mères de famille qui avaient espéré, jusqu'au dernier moment, réussir à obtenir l'Héritier Greenhaven pour leurs filles.
Greenhaven, par la Déesse, elle avait un nom de famille !
Elle avait autorisé Maya à utiliser le nom de sa mère pour la cérémonie, mais elle ne l'utilisait jamais. Pour ses proches, elle était Mina, pour les autres, elle était Héraut Irmingarde. Cela continuerai, sauf chez les nobles qui la désignerai comme une De Greenhaven. Etrange...

L'estomac noué, elle ne mangea pas grand chose du repas, profitant d'être la reine du bal pour parler au lieu de manger. C'était nerveusement assez intense de se retrouver le point de mire de tout ce monde. Elle n'avait pas tellement le droit d'aller se cacher dans un coin à attendre que ça passe, et eut tout le loisir d'étudier la relativité du temps. Si ça n'avait tenu qu'à elle, elle serait restée avec son Cercle, ou ses cousins.
Elle ne s'éloigna guère de Beltran, au cas où un illustre inconnu viendrai leur parler et qu'elle se retrouve à ne pas savoir quoi dire. Ce n'était pas là un constat plaisant que de s'en remettre à... bon sang à son époux pour faire la conversation, mais entre ça et se ridiculiser, elle avait fait un choix.

Alors qu'elle traversait la salle pour aller poser une question à Isabeau, un ménestrel vint la trouver pour lui dire que le bal allait être ouvert. En effet, le repas tirait à sa fin, et on entendait quelques notes résonner. Mina prit alors un grande respiration, et fini d'un trait son verre de vin de Glace, puis s'approcha de Beltran en tendant son bras vers lui, pour l'inviter à danser. Les danses de groupe, ce serait pour plus tard, là, ils partageraient une danse juste à deux.
Consciente des regards sur eux tandis qu'ils évoluaient sur la piste, Mina fixa ses yeux marrons dans les pupilles bleues de Beltran. Sa main droite glissa dans la main gauche de Beltran où elle vint taquiner son alliance.

"Ne me fais jamais regretter ce que j'ai promis ce soir, Beltran de Greenhaven, où c'est toi qui le regretteras."

C'était dit avec de la malice, et beaucoup de tendresse. Elle avait dit oui pour qu'il soit heureux, mais aussi stressée fût-elle, elle l'était aussi. Ca avait quelque chose de beau, de s'unir à lui, et de le faire en dépit de son histoire. Ce n'était pas parce qu'elle avait une spiritualité au ras des pâquerettes qu'elle n'était pas sensible aux symboles et à l'engagement qu'elle avait pris ce soir devant Aanor.


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Re : Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #3 le: 28 décembre 2020, 17:19:52 »
Beltran ne s'était pas laissé aller à plus de poésie dans ses voeux - Riannon, qui l'avait aidé, lui avait fait remarquer qu'il embarrasserait plutôt Mina s'il y allait trop romantiquement. Et il pourrait lui susurrer des poèmes dans le privé, non? Beltran avait été touché par les voeux de sa nouvelle femme - comme elle, ils allaient droit au but mais avec finesse. Assez en tout cas pour que le Commandant "entende" pour la première fois l'amour de la jeune femme qui, en général, était aussi douée que lui en exposition de sentiments. Riannon, prenant son rôle de témoin au sérieux, avait conseillé au soldat de dire à Irmingarde qu'il l'aimait, même en dehors du mariage officiel et public.
Beltran ne força pas le baiser à Irmingarde. Elle réagissait en jeune femme peu expérimentée, ce que l'homme comprenait parfaitement, et la main de Mina sur son torse le rassura - elle ne regrettait pas encore son mariage.
Le Commandant offrit son bras au Héraut pour se préparer à la longue avancée jusqu'à la salle de fete, prêt à saluer tous les invités un par un si la Dame de Greenhaven en titre n'avait pas prévu autre chose. Beltran fut soudain ému quand il vit Mina prendre Liane dans ses bras. Il était heureux que sa fille ait pu participer sans rancoeur envers la jeune femme. Riannon, elle, fut très polie avec Mina et lui fit même une brève accolade en lui disant qu'il faudrait bien qu'elles prennent le thé ensemble quand tout serait revenu à la normale. Elle laissa la mariée retourner au bras de son mari avec un large sourire bienveillant.
Pendant ce petit laps de temps, Beltran avait reçu les félicitations du Capitaine Fitz et de plusieurs lieutenants. Les blagues graveleuses fusèrent rapidement mais les hommes se turent dès que Mina apparut. Ils la saluèrent tous très bas, la connaissant tous - et l'histoire de Beltran et Mina avait mis la larme à l'oeil de nombreux soldats qui vivaient l'aventure au rythme des poèmes des Bardes (et des rumeurs de couloirs). FItz laissa son chef se porter vers la foule et se recula avec ses hommes. Discrètement, habillés de fête mais l'épée au flanc, ils encadrèrent le mariage. RIen ne pouvait leur échapper, Beltran faisait confiance à Fitz. 

Enfin arrivés à la salle de réception (richement décorée et déjà pleine à craquer surtout au niveau du buffet), Irmingarde se mit au garde à vous. Beltran lui serra la main pour la rassurer. Cette corvée passerait vite, lui chuchota-t-il à l'oreille. Il était détendu: le "pire" avait été les voeux et maintenant qu'il les avait prononcé il se sentait profondément serein. Pouvoir dire "mon épouse et moi-même vous saluons, Cher Machin" avait un goût de victoire. Il eut même envie de rire plusieurs fois quand des mères de Bleues et de la bourgeoisie vinrent les saluer officiellement - regardant Irmingarde comme la concurrente atroce qui avait battu leurs filles sur le chemin du lit de Beltran.

Les accueils se terminèrent enfin et on passa à table: il y avait un buffet pour "les gens", et un repas assis pour les nobles. Beltran ne mangea pas avec son appétit habituel. Il jonglait avec sa mère et son père à sa droite, Irmingarde à sa gauche, et les gens qui passaient devant la table pour tenter de discuter et amener leurs voeux. Les Hérauts passaient régulièrement près de la table pour discuter avec Irmingarde et ils faisaient diligemment le tri dans le choix de personne atteignant la table des mariés - aussi n'eurent-ils pas à soutenir le regard accusateur de mères en colère. Au bout d'un moment assez long, Beltran décida qu'il en avait assez d'être ainsi le clou de la fête mais recalé à sa propre table. Il se leva, Irmingarde fit de même et déposant un baiser sur son front, il lui suggéra d'aller un peu avec ses amis. Lui voulait partager ce moment avec Fitz et quelques soldats, qui avaient eu accès au buffet et ce, sans restriction.
Mina s'éloigna vers Isabeau mais fut interrompue par un ménestrel. Beltran n'était pas encore trop loin et il entendit que le bal allait commencer - c'était donc pour ça que sa mère n'avait pas râlé quand il avait quitté à la table! Le Commandant vit le changement d'humeur sur le visage de son épousée et fut surpris que ce soit elle qui prenne l'initiative de l'inviter à danser. Cela le toucha mais il n'en dit rien, sachant que Mina se doutait bien de ses sentiments.
La prise des mains fit frissonner le grand gaillard. Le couple commença à danser. C'était une valse légère, pas compliquée - choisie par Riannon elle-même. La phrase de Mina laissa Beltran cinq secondes songeur avant qu'il ne réponde:

"Il faudra alors toujours me dire quand je vais trop loin. Je ne suis qu'un homme amoureux, et un homme fait déjà beaucoup de bêtises, alors amoureux en plus..." plaisanta-t-il dans l'oreille de sa partenaire avant d'ajouter d'un ton sérieux et serein: "Je ne peux pas te promettre que tu ne regretteras pas un jour de m'avoir épousé, mais je ferai tout pour que cela n'arrive pas."

Beltran se laissa porter par la musique, guidant Mina comme lors de leurs leçons de danse. Les souvenirs remontèrent à la surface et d'une voix émue:

"Tu te rappelles quand tu osais à peine me toucher durant nos leçons? Que tu avais peur de me transformer en torche vivante?" Le ton se fit plus tendre et malicieux: "Et moi qui avais peur que tu te rendes compte que je t'appréciais beaucoup... trop?"


Au bout d'un moment, sachant que ce n'était pas l'activité favorite d'Irmingarde de danser devant tout ce monde, Beltran proposa de s'arrêter et de prendre un verre. Arthon apparut comme par magie à ce moment et les prévint qu'après la fête officielle, le Collegium fêterait l'union de l'une des leurs sans les aspects un peu guindés des grandes fêtes de la noblesse. Beltran approuva - il y avait la fête à la Caserne aussi et la nuit promettait d'être longue. Il abandonna sa dulcinée à son témoin et partit à la recherche d'un peu de vin de Glace - sa mère ayant réussi le miracle d'abreuver la moitié de Haven avec la dernière cuvée des Greenfield. Alors qu'il s'emparait d'un pichet et d'un plateau avec trois verres, une petite main se posa sur son bras. Il se retourna et d'un coup perdit son envie de plaisanter.

"Beltran...?" osa la jeune femme sans réussir à parler.
"Que fais tu là?"
"J'accompagne le Héraut Javier. Quand j'ai appris que tu te mariais... après cette nuit... avec elle..."
Le ton était à la limite du fâché et de l'insulte.
"Je ne pense pas que nous devrions nous revoir, demoiselle. Je suis toujours fou amoureux de Mina... Irmingarde, et je ne te laisserai pas me gâcher mon mariage.
"Je voudrais juste que tu le reconsidère. Je serai ton amante si tu veux de moi. Cette fois, ça marchera."


Beltran dégagea brusquement son bras et d'une voix blanche et sévère répondit:

"Ne t'abaisse pas à être une simple putain. Je ne veux pas de toi, de quelque manière que ce soit.

" Beltran.."
"Va-t-en. Maintenant."
" Sache que je n'abandonnerai pas. S'il le faut je te ferai reconnaitre mon fils comme le tien."

Là Beltran se mit sérieusement en colère, attirant le regard des gens environnants.

"Tu sais très bien que je ne peux pas être le père de ton batard puisque je n'ai pas pu te prendre, si tu veux aller par là. Mon seul enfant est Liane et ça restera ainsi. Donne n'importe quel père à ton enfant mais n'essaie meme pas d'écorner mon couple. Maintenant tu vas poser ce verre et tu vas rentrer chez toi. Si j'entends à nouveau parler de toi, je t'attaquerai en justice et crois moi, nous savons tous les deux qui gagnera."

D'un geste, Beltran fit venir un soldat. Au garde-à-vous, l'homme hocha la tête puis prit avec peu de délicatesse le bras de la jeune bourgeoise et l'entraina à sa suite. Elle eut la délicatesse de ne pas protester. A ce moment, le Héraut Javier s'approcha.

"Je suis mille fois désolé, Commandant. Elle a beaucoup insisté et elle fait partie de celles qui croient les rumeurs... Elle aura voulu en profiter. Je m'arrangerai pour qu'elle ne croise plus votre chemin. Encore toutes mes excuses."


Beltran eut un vague geste de la main pour balayer ses efforts. Il reprit le plateau de verres et une carafe pour revenir vers sa femme. Il était ébranlé: ce genre d'incident risquait d'arriver un peu trop souvent à son goût. Heureusement qu'il était irréprochable et prêt à témoigner sous l'aura des vrondis.







Héraut Irmingarde

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Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #4 le: 02 mars 2021, 21:17:33 »
Quand Beltran lui demanda de l'avertir s'il dépassait les bornes, Mina ne put s'empêcher de lever les yeux au plafond.

"Tu vas souvent trop loin. C'est ainsi que tu es. Et ça créera d'autres problèmes. Mais ce n'est ni le lieu ni le moment pour en parler."

Conjecturer leurs futures scènes de ménages n'était pas en effet le meilleur sujet de discussion la nuit de leur mariage. Mina acceptait, ce soir, de croire en un futur serein et sans nuages. Pas romantique pour un sous, s'il fallait l'être une fois, c'était le moment ou jamais.
En privée, elle aurait probablement posé une main sur sa joue avant de l'embrasser, mais en dépit des circonstances exceptionnelles, elle se contenta de presser tendrement sa main avec la sienne.
Quand il évoqua leur leçon de danse, la jeune mariée éclata de rire, non sans s'empourprer. On ne se refaisait pas ! Malgré les années ensemble, et une grande complicité charnelle qu'elle était capable de muer en passion une fois à l'abri des murs de la chambre de Beltran, cet aspect de leur vie était toujours terriblement gênant à évoquer pour elle. Finalement, elle comprenait que Mera pense que le couple avait une vie intime morne si elle s'en tenait à ce qu'elle renvoyait et disait, peu de chose donc. Mais cela lui convenait parfaitement de ne savoir exprimer ses désirs qu'avec son corps.

"Si je me souviens. ! Quel quiproquo... Fallait-il que je sois naïve pour me frotter à toi sans comprendre que ça pourrait devenir. embarrassant. Pour ma défense, je n'avais aucune idée du trouble que je t'inspirais. Du moins aucune idée consciente. Ezarel avait elle très bien compris comment tu me regardais."

Le Compagnon de Mina était plus que jamais présent dans ses pensées ce soir.
Arthon vint alors leur parler de la fête - par la Déesse, elle doutait aller dormir avant d'avoir vu le soleil se lever ! - et le couple se sépara.
Mina passa quelques minutes en compagnie d'Enora, de la bouche de laquelle elle appris l'identité de la jeune femme que Beltran fit mettre dehors.
Oubliée, sa démarque calculée, alors qu'elle rejoignit son mari d'un pas typiquement militaire. Il avait déjà fait la moitié du chemin vers elle, et, d'une voix glaciale, Mina demanda:

"Ai-je besoin de savoir jusqu'où sont allées les paroles de cette femme pour que tu en viennes à faire intervenir tes soldats?"

Elle ne lui laissa pas le temps de répondre:

"Non, je crois que je ne veux pas savoir..."

Elle fusilla du regard l'endroit où s'était tenu le Héraut Javer :

"J'ai en revanche des explications à demander à un de mes frères, et une grande envie de prendre l'air, que dirais-tu d'aller rejoindre mon Cercle ?"

Elle observa l'entrée et rajouta:

"J'espère pour elle qu'elle s'est assez éloignée pour éviter que je la croise, car je peux t'assurer qu'en dépit du nom que je porte depuis quelques marques à peine, je n'aurai rien d'une Dame..."

Cela seule prouvait dans quel fureur elle était. Mina détestait la violence. Pour l'envisager, il fallait aller très loin. Venir allumer son mari le soir même de son mariage était une raison valable, de toute évidence.
Cette femme devait avoir autant d'amour propre que d'honneur !

Beltran

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Re : Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #5 le: 06 mars 2021, 18:18:58 »
Remis à sa place pour la première fois en tant que jeune marié, Beltran n'insista pas sur ses défauts. Avec le caractère d'Irmingarde et le sien, les années allaient être bien remplies... Mais face à l'adversité, ils avaient survécu, ce ne serait pas avec une dispute ou deux que leur couple risquait d'y laisser sa peau. Surtout que Beltran ferait très attention : une dispute non arrangée avant d'aller se coucher était à bannir et sans qu'elle le sache, Beltran savait déjà qu'il craquerait avant elle et avant le lit.

Le rire de Mina fit fleurir le cœur de Beltran. Pour lui aussi les leçons de danse avaient été des leçons justement – comment se comporter dignement face à l'attrait d'une jolie demoiselle par exemple.

« Ezarel en sait parfois un peu trop. » plaisanta le jeune marié. « Je parie qu'elle s'est régalée de nos pas hésitants. En même temps personne ne t'avait appris à... ne pas mettre le feu aux hommes – sauf littéralement. »

Ensuite Arthon se mêla quelques secondes à la conversation, proposant une fête moins de la Haute, et Beltran acquiesça : il s'y rendrait avec Mina dans peu de temps. S'il arrivait à éviter sa mère.
Mais une fois seul, son pire cauchemar se réalisa. La jeune bourgeoise avec qui il n'avait pas réussi à faire l'amour se pointa au mariage, se dirigea directement vers lui et malgré la discrétion voulue par Beltran, elle finit par le menacer de faire reconnaître son fils comme son héritier. La colère monta à la tête du Commandant mais il resta stoïque et resta froid et impassible jusqu'à ce que l'hystérique soit évacuée manu militari.
Beltran bouillait de colère quand Mina le rejoignit. Elle semblait aussi touchée que lui de la présence de la folle.

« non tu ne veux pas savoir. Et moi je veux les oublier. »
répondit-il la voix à peine tremblante de rage.

Irmingarde proposa alors d'aller rejoindre le Cercle des Hérauts. Beltran fit un tour sur lui-même à la recherche de sa mère. Cette dernière, accompagnée du père de Beltran, faisait les yeux doux à un noble important du Conseil. Elle était bien occupée, elle ne verrait pas son fils s'éclipser.

« Alors allons voir ton Cercle. J'espère pour cette fille qu'elle a eu la décence de partir parce que je ne sais pas ce que je lui ferai. Et c'est inquiétant. »

Avec un soupir et un petit sourire, il se pencha vers Irmingarde et lui déposa un bécot sur la joue.

« A nous de jouer... Combien de gens allons nous devoir éviter entre ici et la fête du Cercle... ? »

Héraut Irmingarde

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Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #6 le: 18 mars 2021, 21:17:58 »
Jamais il n'avait été plus difficile de se conduire noblement que depuis qu'elle portait officiellement un nom à particule.
Le fait que même Beltran se soit pas la voix de la sagesse n'aidait pas non plus.
Mais l'un comme l'autre surent se montrer raisonnable.

"Je pense qu'en donnant l'impression d'aller parler à une personne invisible droit devant nous, les gens s'oseront pas nous interrompre, et la voie sera libre."

Et c'est exactement ce qu'il se passa.
Certes, ce n'était pas très poli de s'enfuir de son propre mariage, mais l'occasion était trop belle.

Trouver la fête des Hérauts ne fut pas compliqué, ils avaient investi un de leur coin favori, près du Champs, autour d'un grand feu.
Il y avait pas mal de monde. Les Hérauts de tournée qui n'aimaient pas les soirées de Palais étaient là, et les Hérauts de Palais aussi, contents d'avoir une excuse pour éviter une énième réception, fut-ce le mariage d'un des leurs.
Leur arrivée fut saluée par des cris enthousiastes et légèrement avinés. Ils profitaient de l'occasion pour festoyer, même si en réalité, beaucoup d'entre eux considéraient l'institution du mariage avec perplexité, et celui de Mina avec une plus grande surprise encore.
C'était au tour de Beltran de se sentir étranger. Peut-être, dans sa jeunesse, avait-il participé à des rassemblements de Héraut en compagnie de son cousin, mais il n'avait jamais eu l'occasion de voir Mina en... milieu naturel. Sensiblement, elle était plus à l'aise parmi les siens, et cela put se voir à ses épaules qui se décrispèrent.

Même si à cet instant, elle cherchait des yeux, et trouva, le Héraut Javier.
L'air frais avait légèrement refroidi sa colère, assez pour qu'elle retrouve un peu de bons sens. Elle croisa son regard et, polie, lui demanda l'autorisation de lui parler par esprit, comme on toque à une porte. Elle constata avec soulagement qu'il en avait le Don, elle n'aurait pas vraiment appréciée le faire de vive voix.

:Cette femme est-elle donc si jolie que tu n'as pas vu que son seul intérêt était d'infiltrer mon mariage pour sauter sur Beltran ?:
:Je suis désolé, sincèrement, Irmingarde. Jamais je ne l'aurai emmené si j'avais imaginé qu'elle puisse provoquer ce genre d'esclandre.:
:Je n'en doute pas. Et je ne suis pas forcément en colère contre toi. Je suis juste stupéfaite d'une telle audace.:
:Il est vrai qu'elle n'en manque pas. Elle m'a fait un gringue fou. Je comprends mieux maintenant ses motivations.:
:Déçu ?:
:Un peu j'avoue. Elle était belle.:
:Ah...:
:C'était pas la chose à dire hein? N'aie crainte, elle est à présent persona non grata chez les Hérauts, tu ne risques pas de retomber sur elle de cette façon. Et pour me faire pardonner, un verre ?:


Mina capitula et s'approcha pour attraper un verre. Elle pensait que c'était du vin, erreur, elle faillit recracher une liqueur de provenance et de fabrication douteuse à la figure de son frère de Cercle. Elle proposa son verre à Beltran avec un sourire innocent et rejoignit Wylan quelques instants.

Par la suite, elle échangea quelques mots avec d'autres Hérauts, évitant les nombreux verres qu'on lui proposait. Elle avait envie de pouvoir rentrer chez elle sur ses deux jambes, et profiter un minimum de sa nuit de noce. Ils n'avaient rien fait depuis leur retrouvailles, et le mariage coïncidait avec la fin de leurs convalescences respectives. Autant en profiter.
Et puis elle savait que les soldats fêtaient aussi le mariage de leur Commandant de leur côtés et que ce dernier voulait passer les saluer. Et il y avait fort à parier que l'alcool coulerait aussi à flot là-bas.

Elle s'autorisa un geste tendre envers Beltran en passant une main caressante sur son dos pour attirer son attention.

"On y va ?"

Beltran

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Re : Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #7 le: 20 mars 2021, 11:54:31 »
Tout en gardant un air réjoui (c'était son mariage, par tous les diables!), Beltran saisit la main de son épouse (son épouse!) et appliqua le conseil de la jeune femme: regarder droit devant, souriant aux gens qu'ils croisaient mais ayant l'air pressé. A un moment, il eut très peur que sa mère les intercepte mais son père, qui maitrisait fort bien son épouse en réalité, s'arrangea pour accaparer son attention.

"ouf Père est de notre côté. Nous n'aurions jamais pu sortir de cette salle sans son aide..."
souffla Beltran à Irmingarde quand ils atteignirent les portes. "Heureusement que mère ignore où les Blancs se réunissent! Allons-y!"

Beltran suivit Irmingarde jusqu'à la fête des Hérauts. Beaucoup d'entre eux avaient combattu à ses côtés et il n'était pas un pur inconnu pour les autres. IL était même plutôt flatté qu'on l'ait invité - même si c'était évidemment pour Mina que la fête avait lieu. Discrètement il regarda la jeune femme. Elle s'était largement détendue et son sourire faisait plaisir à voir. A peine furent-ils aperçus que des hourras et des "santé" résonnèrent dans le périmètre.

Puis Irmingarde s'arrêta un instant - elle avait ce regard perdu dans le vide comme lorsqu'elle communiquait mentalement avec Ezarell. Mais il suivit son regard et remarqua Javier qui avait le même air affairé. Il se doutait de ce qui pouvait se dire mais il n'embêta pas sa femme: elle avait bien raison de réclamer des explications si c'était ce qu'elle faisait. Beltran espéra pour l'autre Héraut que la colère de sa femme s'était un peu apaisée. Javier fit un geste vers eux, et et proposa un verre à Mina alors que Beltran s'était tourné vers un Héraut qui avait fait sa rééducation des jambes avec lui. Il laissa Irmingarde s'éloigner vers Javier et quelques secondes plus tard, elle revenait avec un verre pour son aimé.

"Merci ô ma femme." plaisanta-t-il avec un sourire amoureux digne d'un ménestrel.

Irmingarde rejoignit Wylan. Puis d'autres Hérauts. Mina faisait attention à ce qu'elle buvait, et s'il accepta quelques verres, Beltran fit de même. Déjà parce qu'il détestait être saoul, mais en plus parce qu'il avait des plans plutôt torrides en vue pour la fin de soirée/début de matinée. Il ne s'ennuyait pas, les Hérauts l'ayant plus ou moins intégré à leur groupe pour ce soir-là. Ils évitèrent tous les sujets politiques, et s'entendirent sur le dressage des chevaux, certaines techniques à l'épée, les horribles chansons sur le mariage, etc.
Quand il sentit sa main dans son dos, Beltran se tourna vers sa dulcinée.

"Si tu es prête."

Le Commandant savait à peu près ce qui les attendait à la caserne.

"Mes hommes sont plutôt ... expressifs, je te préviens. Le moindre mariage est prétexte à faire la fête, mais on m'a prévenu que pour la femme du commandant, ce serait encore... pire."
prévint-il Mina en l'emmenant, main dans la main.

A peine apparurent-ils dans la cour que le silence se fit. Tout le monde s'immobilisa et regarda les nouveaux venus. La cour était décorée de guirlandes de fête et une grande bâche affichait un "bienvenue Beltran et Irmingarde" sans faute à Irmingarde. Personne ne bougeait. Puis deux hommes sortirent d'un bâtiment annexe. Ils portaient chacun une armure de cuir - brun à gauche, blanc à droite. Les deux s'approchèrent du couple marié et l'un d'eux dit d'une voix ferme:

"Félicitations de notre part à tous. C'est notre cadeau de mariage à tous les deux. Pour le Commandant - il donna son chargement à Beltran - et à la Commandante-Héraut" - l'autre donna son uniforme à Mina.

Beltran déploya  l'armure légère  en cuir, excellente pour les entrainements et combats à cheval. Elle était de très bonne qualité, les soldats avaient dû y mettre tous du leur. Il jeta un coup d'oeil à l'armure de Mina. Comme pour lui, elle était idéale pour la monte, surtout quand il s'agissait d'aller vite. Ils avaient pris du cuir blanc, n'avaient pas mis trop enjolivements - c'était ce qu'ils imaginaient de Mina: simple mais efficace. Et ils étaient heureux qu'elle soit revenue à Beltran. Bref, ils lui signifiaient la bienvenue à la caserne officiellement.

Un soldat vint reprendre les uniformes et s'en alla pour les installer à la salle des armures. On mit à Beltran et Mina un verre de vin de grande qualité dans la main. Et lorsque la caserne entière hurla "santé!" Beltran eut un petit rire et faillit s'étouffer dans son verre.

"Il va falloir que je gronde Fitz...
souffla Beltran à Irmingarde. C'est le seul qui a accès à tes mesures et aux miennes... Bienvenue chez toi, ashke."

De la musique avait commencé à résonner. La cour figée avait repris vie et le long défilé des soldats voulant féliciter le couple avait commencé. Pendant quelques minutes, Beltran se plia à l'exercice mais il savait que cela mettrait Mina très mal à l'aise. Alors il chercha une excuse.

"Une danse? " proposa Beltran à sa femme pour s'échapper.

C'était une danse à plusieurs partenaires, un mélange de danses paysannes entrainant, ne requérant pas une connaissance approfondie du rythme ou de la mélodie.

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Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #8 le: 20 mars 2021, 22:51:06 »
Mina ne savait pas trop à quoi s'attendre côté Caserne. Mais quand Beltran la prévint que ce serait remuant, elle ne fut pas surprise. Elle connaissait une partie de hommes, elle avait combattu avec au front, et ils n'étaient pas du genre à féliciter les mariés autour d'une tasse de thé.
"La femme du commandant", par la Déesse, il lui faudrait du temps pour s'y faire.

Ce fut toutefois plus solennel qu'elle imaginait, avec un cadeau en prime. Toujours très douée pour recevoir un présent, Mia balbutia des mots inintelligibles. Elle reconnu la qualité de l'armure qu'on lui offrait, elle n'en avait pas, et quand le conflit reprendraient - parce qu'ils reprendraient - elle apprécierait sûrement cette protection en plus.
Elle tiqua légèrement au titre dont ils l'affublèrent. Elle savait que c'était à titre honorifique, mais ce qui se rapprochait plus d'un Commandant, chez les Hérauts, c'était Raimon, pas elle. Mais à coup sûr, ce nom plairait aux Bardes...

"Oh je ne doute pas des talents de Fitz pour obtenir les informations qu'il cherche ! Même si je trouve gênant de l'imaginer connaître mes mensurations.."

"Bienvenue chez toi"... Ca aussi c'était étrange. Chez elle... Pendant seize ans, elle n'avait pas eu de chez elle, ne n'étant jamais sentie la bienvenue dans la Maison de son père. Arrivée à Haven, elle avait eu un logement de domestique, puis de Grise, et enfin de Héraut, ainsi qu'un toit garanti si elle le désirait chez les De Girier. Et maintenant ici...
Jamais jusqu'alors elle n'avait considéré la Caserne comme son lieu de vie. C'étaient simplement les appartements de Beltran, dans lesquels elle aimait passer du temps pour profiter du Commandant, et aussi d'un confort plus grand.
Quand ils rentreraient chez eux très bientôt, il y aurait officiellement toutes ses affaires. Cela lui donna le vertige.

Elle but une gorgée de vin, délicieux, et plaqua un mince sourire poli le temps des félicitations. L'exercice n'était pas plus plaisant à ses yeux que plus tôt dans la soirée, même si les vœux de bonheur étaient bien plus sincères.

Elle se laissa entraîner dans la danse, passant entre plusieurs bras, se laissant emporter par le rythme et l'alcool encore bien présent dans ses veines, riant même parfois, contaminée par l'ambiance joyeuse.
C'est donc fatiguée mais d'excellente humeur qu'elle retrouva les bras de Beltran.

"Rentrons" demanda-t-elle alors d'une voix câline qu'elle était sûre de n'être entendue que de lui, et qu'elle n'avait jamais ô grand jamais osé prendre alors qu'ils n'étaient pas seuls.

Beltran

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Re : Re : [Mina & Beltran] Une femme respectable
« Réponse #9 le: 21 mars 2021, 17:39:15 »
Si Irmingarde utilisait le mot remuant, Beltran quant à lui aurait plutôt utilisé "incontrôlable". Non seulement ses soldats étaient à la fête - et seuls ceux en poste n'étaient pas présents - mais ils avaient amené leurs femmes et leurs filles, voire leurs soeurs, et tout ce remue-ménage de bonne humeur était audible bien avant d'arriver à la caserne. Le mariage de leur Commandant méritait qu'on le fête, surtout quand c'était avec 1) une Héraut 2) une Héraut ayant combattu à leurs côtés 3) une Héraut ayant sauvé leurs miches à plusieurs reprises.

Ce que Beltran n'avait pas prévu, c'était le cadeau de ses hommes. Cela lui mit du baume au coeur - il souffrait encore des trop nombreux morts à la guerre - de voir que ses hommes se remettaient et ne remettaient pas ses qualités de Commandant en question. Qu'ils aient fait le même honneur à Mina prouvait qu'elle était d'ors et déjà adoptée à la Caserne - on le savait déjà mais le don rendait la chose officielle.
Mina eut du mal à remercier pour son armure, mais le soldat écartait déjà ses balbutiements d'un revers de la main.

"Ca vient du coeur, ma Dame. Héraut." répondit-il immédiatement avant de s'éclipser.

Beltran plaisanta sur Fitz et la réponse de son aimée le fit sourire. Puis il lui souhaita très sérieusement la bienvenue "chez elle". Il s'inquiéta une seconde de son manque de réaction mais elle redevint tout à fait normale quand on lui mit de force un verre de vin pour le toast. Ils en portèrent plusieurs pendant que la file avançait, avec des voeux de bonheur et quelques plaisanteries grivoises sur le calme habituel de la Caserne.

Puis pour sauver sa dulcinée, Beltran lui proposa d'aller danser. Bientôt ils furent séparés par plusieurs cavaliers et cavalières mais Beltran gardait un oeil sur sa femme, prêt à intervenir si un soldat se sentait plus aventureux qu'un autre (quoique le talent de Boutefeu protège Irmingarde de la plupart des tentatives) ou s'il la voyait flancher dans le rythme et se perdre. Mais l'alcool et la bienveillance des gens de la Caserne les entraîna pour un bon moment. Le Commandant tenta de ne pas trop boire. Depuis sa convalescence, sa résistance à l'alcool s'était amoindrie - seul Fitz était au courant - et il voulait tenir sur ses deux pieds lorsqu'il ferait entrer sa nouvelle épousée dans leur "chez eux".

La danse ramena Irmingarde au bras de son mari. Le doux susurrement de la dame faillit faire rougir le Commandant.

"Chez nous." accepta Beltran d'un ton tendre. "Je n'arrive toujours pas à croire que tu m'as fait l'honneur de m'accepter pour époux..." souffla-t-il ensuite dans le cou de la belle avant d'y coller un baiser.

Puis il s'écarta et lui prit la main. Ce fut comme un signal. Les danses s'arrêtèrent et tout le monde se lança dans un concert de hourrah et d'encouragements grivois entrecoupés de sifflements joyeux. La foule se sépara en deux pour laisser passer le couple au centre de la cour jusqu'à la porte du couloir des appartements privés.

Beltran ouvrit la porte puis se tourna vers Mina:

"Une coutume idiote veut que la mariée franchisse le seuil de l'habitation dans les bras de son époux. Mère n'est pas là pour contrôler mais j'aimerai le faire, s'il te plait?"


C'était ce qu'il restait de Greenhaven chez Beltran. Il se pencha et prit Irmingarde dans ses bras. Passant de travers il la reposa au sol avec douceur. Il regarda autour d'eux. Quelqu'un avait allumé des bougies un peu partout et ça et là il y avait des pétales de fleur. Un cadeau de la part de leur femme de ménage? En tout cas cela relança un élan romantique chez Beltran qui se tourna vers sa femme.

"Je suis heureux. J'espère que tu l'es aussi..." Une seconde de silence puis un sourire malicieux: "J'ai bien des manières de te prouver à quel point je suis heureux..."

Il lui caressa le visage, descendit dans son cou et atterri sur le décolleté.

"Très jolie robe mais pas très pratique..."
chuchota-t-il en s'attaquant aux lacets.

Beltran ne tarda pas à y mettre de la bonne volonté. Une bonne volonté qui se poursuivit dans d'autres domaines... Avec entrain et tendresse. Ainsi fut sacrée Irmingarde Héraut de la caserne.