Si elle avait pu empêcher ses yeux de cligner, Irmingarde l'aurait fait. En traversant les couloirs du Collegium des Barbes, elle ne voulait perdre une seule miette de ce qu'elle voyait. c'était beau, grand, c'était tout ce qu'elle ne connaissait pas, tout ce à quoi elle avait aspiré en prenant la fuite vers Haven.
Elle avait eu du mal à venir ici. Refusant d'être approché par des hommes, et ils avaient été nombreux à lui proposer une place dans leur charrette ou autre moyen de locomotion, elle avait marché énormément, dépensé une bonne partie de son argent dans des auberges, dont certaines l'avait forcé à rester terré dans une chambre miteuse pour ne pas croiser le regard d'homme aviné. Puis au bout de quelques jours, enfin, une femme conduisant une carriole de marchandise en direction de la capitale s'était arrêté quelques minutes à l'auberge où elle avait passé la nuit et qu'elle s'apprêtait à quitter. C'était une gentille domestique, qui avait parut passionné par Kun' et avait posé un nombre incroyable de question.
En échange d'un peu d'argent, elle n'avait pas fait de difficulté à prendre Irmingarde avec elle, Kun' courant pour se défouler à leur côté.
Et ils étaient arrivés à Haven.
Longtemps, la jeune femme était resté sur place, sans savoir quoi faire. La main qui caressait lentement la fourrure de Kun', elle réfléchissait. Elle avait besoin d'un travail, il fallait donc commencer par là. Avisant une auberge qui avait l'air bien tenue, elle s'était installée pour se désaltérer et avait demandé à la gentille tenancière, une femme d'un certaine âge aux formes généreuses qui batifolait avec certains clients, si il y avait du travail pour elle ici.
La bonne dame avait secoué négativement la tête, mais un homme, qu'elle avait écouté en gardant les yeux baissé, lui avait dit qu'une grande dame, Riannon, le chef des Bardes, cherchait une nouvelle personne au collègium des Bardes pour organiser le travail des pages.
Et après avoir demandé quelques renseignements, on l'avait conduite ici. La main levée pour taper à la porte, elle essayait de contrôler sa respiration, pleine d'angoisse, malgré les mots apaisant que Kun' s'efforçait de lui transmettre mentalement.
- Aller Mina, tu peux le faire!
Alors, elle tapa deux coups discret sur la porte, et attendit qu'on lui réponde.