Quand arriva le messager du Collegium, Tarquin s’apprêtait à aller voir si sa chèvre était bien installée. Il remit ce projet à plus tard lorsqu’il apprit qu’il était attendu, toutes affaires cessantes, par Oesope. Il ignorait de qui il pouvait s’agir mais que sa requête soit si vite traitée le persuadait de répondre avec la même diligence. Promptement, il grimpa dans sa chambre prendre sa houppelande, ainsi que sa besace. Il redescendit, avalant les marches. Il fit signe au messager qu’il était prêt.
C’est ainsi qu’il se retrouvait dans une rue bondée, à suivre l’allure leste de son guide devenu silencieux. En chemin, il se morigéna de ne pas être plus présentable, alors que dans son sac, à l’auberge, des vêtements plus décents, préparés pour l’occasion, dormaient tranquillement. Il n’avait plus le choix, sa tenue présente devrait faire l’affaire. Bientôt, il arriva devant une immense bâtisse. On le fit vite entrer. Sans un mot, on l’introduisit dans une petite salle qui, vue la décoration, était en fait un salon.
Le messager ouvrit enfin la bouche pour l’informer qu’il serait bientôt reçu. Avant que Tarquin ait pu lui poser quelques questions, il avait disparut. Livré ainsi à lui-même, il regarda le décor où, apparemment, tout était disposé de manière utilitaire, sans enlever une impression de confort. Il se mit donc à attendre, le cœur battant d’excitation. Derrière se cachait un soupçon d’appréhension. Plusieurs fois, il s’assit, pour mieux se relever après quelques minutes à peine.
Il ignorait combien de temps il attendit dans la pièce, pas plus qu’il n’entendit la porte s’ouvrir dans son dos.