Été, 6e jour de la 2e décade, 1485
Hier, lors de son retour tardif à Haven, elle avait été trop fatiguée pour prendre le temps de lire la correspondance qui l'attendait sur son bureau. Des lettres de sa famille, des ses amis de la cours et d'ailleurs, ou des connaissances qu'elle s'était fait avec le temps dans le reste du pays. Bon, surtout de sa famille, car ses amis à Haven savaient qu'il valait mieux prendre un thé avec elle quand elle était de retour que de lui écrire des lettres. Donc, sa famille, ses amis hors de Haven, ou Ann-dra, occasionnellement, était les seuls à lui écrire vraiment.
Ce matin, elle avait pris le temps pour ses responsabilités de Héraut, ainsi que pour regarnir sa garde-robe, maintenant, c'était le temps pour la famille. Seulement, il faisait trop beau pour s'enfermer à l'intérieur. Jorel était occupé à renoué avec de belle compagnons de son côté, et Enora avait envie de faire un tour dans les jardins. Oui, c'était une journée d'été parfaite pour ça, ni trop chaud, ni trop froid, avec un soleil qui vous réchauffe le cœur. Le champ des compagnons était bien la plupart du temps, mais pour lire des lettres, peut-être un peu moins. Elle avait envie de vrai banc, et d'un peu de tranquillité. Et avec les compagnons, il y en avait toujours un pour vous observer et tout.
De plus, elle avait beaucoup négligé ses connaissances nobles, ou les quelques responsabilités qu'elle avait à la court depuis la dernière année. Pourquoi ne pas se faire voir socialement un peu, même si elle n'aimait pas tellement la politique, c'était bien utile. Surtout si elle voulait être utile à Saskia éventuellement. Maintenant que son amie était de retour dans la vie politique et active, Enora ne pouvait pas faire moins quand elle était à Haven.
Elle avait donc pris les lettres de sa famille et était partie en direction des jardins. Elle avait trouvé un endroit tranquille, mais pas trop si jamais quelqu'un voulait s'entretenir avec elle, puis elle s'était installé pour lire. Elle était visible de l'aile des nobles du Palais, au cas où des amis voudraient venir la "déranger".
La troisième et dernière lettre de ses parents étaient intéressantes, car elle y faisait état de la visite d'un ami de la famille, de leur voisin. Tywin D'Enderoott venait à Haven... en fait non, par rapport à la date, il devait déjà y être, pour trouver un parti pour son fils.
Enora secoua la tête devant les tentatives si peu déguisées de ses parents de lui trouver un mari. Certes, de ce que se rappelait la jeune femme, Edward Enderoott était gentil et un parfait noble, mais sa vie, malgré les quelques rêves de jeune fille qu'elle conservait encore, ne se prêtait nullement à une vie de famille et au mariage. Certes beaucoup de ses collègues avait malgré tout choisis cette vie, mais Enora n'avait aucune ambition de s'occuper d'un manoir ou d'une terre. Elle aurait bien aimé avoir des enfants et un amoureux, mais sa vie n'était pas compatible avec tous ça. Elle était une flèche au service de son Royaume, de son Roi et de sa Reine. La politique, certes, mais pour aider Saskia et Arthon, pas pour avancer ses propres intérêts. Elle avait renoncé à tous ses liens, ou presque, avec la noblesse en devenant une Héraut.
Cependant, rien ne l'empêchait d'aidé Tywin à trouver un bon parti cependant. Elle avait encore des amies qui n'était pas marié et à qui elle ne souhaitait pas de mariage arrangé sans au moins un peu de respect et d'affection. Ça s'était dans ses cordes. Elle ne se serait jamais vu comme marieuse, mais la Dame-Aux-Yeux-Étoilé semblait lui indiqué une voie à suivre, elle n'allait pas refuser. Et puis c'était pour aider des gens pour qui elle avait, ou avait eu, de l'affection. C'était aussi dans l'intérêt du royaume, des nobles fort et loyaux à la couronne, qui avait du respect pour les Hérauts, c'était aussi servir son pays.
Et, en parlant du Loup, qui se promenait dans les jardins un peu plus loin ? Il avait vieilli certes, ses parents aussi lorsqu'elles les avaient vues pour la dernière fois, mais elle le reconnaissait malgré tout. Elle réalisa, que malgré tout, elle était heureuse de revoir l'homme. Il avait toujours été gentil avec elle, et il avait même parfois encouragé d'un bon mot ou de quelques gentillesses, ses rêves de devenir une Héraut.
Elle se leva et s'avança pour le saluer avec chaleur.
"Bonjour Messire D'Enderoott, c'est un plaisir de vous rencontré en cette belle journée. J'espère que vous vous portez bien ?"