Auteur Sujet: Tu veux ou tu veux pas? [Tywin/Dyalwen]  (Lu 2153 fois)

Tywin d'Enderoott

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Tu veux ou tu veux pas? [Tywin/Dyalwen]
« le: 08 avril 2020, 21:35:11 »
8ème jour de la 2ème décade d’été

*Quel ennui*

En effet, le Noble seigneur qu’était Tywin n’avait guère pour habitude de se trouver ainsi désœuvré. Il n’allait tout de même pas courir le guilledou en lieu et place de son fils continuellement et n’étant arrivé que récemment, n’avait que peu de choses à faire en attendant que ses relations, nobles ou non, soient plus affirmées et que le bouche à oreille se mette en place.

Il avait songé à demander l’organisation d’une soirée « protocolaire » où la plupart des parents cherchant un parti pour leur enfant se présenteraient le plus naturellement du monde, mais il était encore trop tôt pour que seigneurs et dames tournent autour de Clara ou de lui-même dans cette optique et donc, trop tôt pour une soirée de ce genre.

Mais enfin, il y a en ces lieux de très nombreux ouvrages traitant de stratégie ou relatant d’anciennes guerres, parfois dans des contrées éloignées sur lesquels Tywin n’avait encore jamais posé les yeux. Il s’était donc enquis de certains de ces livres ou parchemins et résolu de s’installer dans l’espace d’étude afin de lire – parfois en diagonale – ces écrits et prendre des notes lorsque ce qu’il lisait lui semblait intéressant.

Seules quelques personnes étaient présente çà et là. Un jeune homme à un bout de la salle, un moins jeune à un autre bout et également une jeune femme. Pour une fois toutefois, l’homme était concentré sur ce qu’il faisait et ne remarquait que peu leur présence sans même parler de les approcher pour jouer les entremetteurs.
« Modifié: 08 avril 2020, 21:41:34 par Tywin d'Enderoott »
Ma terre, mon sang.

Dyalwen de Bordebure

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Re : Tu veux ou tu veux pas? [Tywin/Dyalwen]
« Réponse #1 le: 09 avril 2020, 19:43:31 »
La veille au soir, Grand-père lui avait rendu visite. Il n’avait pas été prévenu de son Élection. Et, si Dubhán avait oublié de prévenir Grand-père, Dyalwen était prête à parier qu’il n’avait pas songé à envoyer un message à Mère. Bon, peut-être que Grand-père allait s’en occuper, mais elle avait bien conscience que c’était à elle de le faire. Déjà, elle aurait dû prévenir Grand-père elle-même et ne pas remettre le message entre les mains de son frère. C’aurait évité qu’il se fasse passer un savon. Elle n’allait donc pas commettre la même erreur. Même s’il y avait peu de chance que Mère ose passer un savon à Grand-père.

Mais avant de se mettre à sa correspondance, elle avait des choses à faire.

Après s’être levée et préparée rapidement, elle avait donc revêtu un de ses nouveaux uniformes gris et quitté sa chambre. Un passage express au réfectoire lui avait permis d’attraper quelques trucs à grignoter sur le chemin du Champ et elle s’était dépêchée de rejoindre Tisia. Elle ne l’avait pas vue depuis la veille au soir !

Bien dormi ?

La rouquine jeta un regard suspicieux au Compagnon qui l’attendait près de la barrière. La voix mentale de Tisia contenait une pointe d’émotion qu’elle n’était pas certaine d’identifier correctement. Aussi ne répondit-elle pas avant de passer sous la clôture.

Tu vois, après une nuit dans un vrai lit, tu es plus souple.

Là, c’était plus clair.

Tu avais raison, c’est ça que tu veux que je dise ?
Oui !

Et le Compagnon fit les deux pas qui les séparaient encore pour fourrer son nez dans le giron de son Élue qui ne se fit pas prier pour la caresser.

Après une séance de pansage soigné – jusqu’à ce que la robe blanche de Tisia brille, au moins ! – Dyalwen prit quand même la direction des écuries. Les écuries normales. Celles qui n’abritaient pas que des chevaux blancs. Malgré la désapprobation de Tisia qui irradiait le long de leur Lien. Elle s’occupait de Veladora tous les jours depuis plus de dix ans, elle n’avait pas l’intention de changer ses habitudes. Même si, il fallait le reconnaître, la séance quotidienne de soins à l’alezane était beaucoup plus courte depuis quelques jours… ce qui n’empêchait pas Tisia de soupirer avec ostentation en attendant qu’elle ait fini.

Il faut que je rentre au Collegium, déclara la rouquine en quittant (enfin) le box de Vela.
Pourquoi ? Tu n’as pas encore de cours.
Je dois écrire à Mère, ce ne sera pas long.
Pour demander des nouvelles de tes chevaux ?

Elle ne pouvait décemment pas dire non, hein. Elle mourrait d’envie de savoir comment se débrouillaient les palefreniers, comment s’étaient passées les dernières naissances et comment évoluaient les yearlings. Mais ce n’était pas la raison première.

Pour donner des miennes. Et des tiennes.

Tisia ne semblait pas dupe mais elle reprit la direction du Champ pendant que Dyalwen retournait se rendait à l’espace d’études. La rouquine songea une seconde à prendre le nécessaire et à rejoindre son Compagnon pour écrire, mais renonça vite. Elle n’était pas une grande correspondante et il valait mieux qu’elle se pose correctement si elle voulait que son écriture soit lisible. Elle aurait honte d’envoyer une lettre tachée, froissée ou mal écrite.

Les bras chargés de parchemin, d’une plume et d’encre, la jeune fille entra donc dans la salle silencieuse. Quatre personnes s’y trouvaient déjà, dans une ambiance studieuse, et Dyalwen entreprit donc de rejoindre une place libre en silence pour ne pas les déranger. Mais son esprit était déjà occupé à réfléchir au contenu de sa lettre et elle ne prêtait qu’une attention distraite à son environnement. Ce qui devait arriver arriva : elle trébucha sur le pied d’une chaise libre et ne dut qu’à ses réflexes – et à la table la plus proche – de ne pas s’étaler de tout son long par terre. Son chargement, par contre, n’eut pas cette chance. Le flacon se fracassa au sol, libérant l’encre qui éclaboussa les parchemins qui lui avaient échappé, ses pieds… et ceux de l’homme assis là, qui semblait plonger dans la lecture de plusieurs ouvrages.
« Modifié: 09 avril 2020, 20:06:02 par Dyalwen de Bordebure »

Tywin d'Enderoott

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Re : Tu veux ou tu veux pas? [Tywin/Dyalwen]
« Réponse #2 le: 11 avril 2020, 01:25:53 »
Alors que le noble commençait réellement à se plonger dans un récit relatant une prise en tenaille d’un ennemi par différentes forces, l’issue étant loin d’être définie, un sursaut le prit au moins égal à son intérêt au bruit d’un flacon éclatant au sol suivit immédiatement de nombreuses  tâches sur ses chaussures.

Il eut pu mal le prendre si ce n’avait été du fait d’une jeune grise qui manifestement, était bien trop chargée. Mais enfin, rien de se surprenant chez un futur héraut n’est-ce pas ?

Ainsi prit-il sur lui et se contenta de se lever de son siège pour tenter d’apporter une aide toute relative au ramassage des affaires étalées après avoir constaté que rien de plus grave que le flacon n’avait été brisé.

« Et bien très chère, quel chargement ! »

Tywin sourit amicalement à la demoiselle tout en posant ce qui ne semblait pas trop abîmé sur la table dont il avait fait son fief jusqu’ici. Il ne jeta même pas un œil aux parchemins, supposant que ceux-ci ne lui serait que de peu d’intérêt au contraire de leur propriétaire.

Après tout, si effectivement, il n’allait jouer les romantiques sans cesse, si les jeunes femmes venaient à lui, quelles qu’en soient les circonstances, il n’allait pas braver le sort.

Sortant un mouchoir de sa poche de poitrine, il entreprit de le passer sur ses chaussures pour au moins, ne pas laisser l’encre pénétrer le tissu plus avant et le tendit également à la pauvre grise pour qu’elle puisse en faire autant.

« Tenez, n’hésitez pas. »

Loin d’un manque de galanterie, il avait plutôt utilisé le mouchoir en premier afin que son interlocutrice n’ait en effet aucune hésitation à l’utiliser, voyant bien que le dit mouchoir était dans tous les cas, déjà en triste état.
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Re : Tu veux ou tu veux pas? [Tywin/Dyalwen]
« Réponse #3 le: 13 avril 2020, 17:20:22 »
Dans d’autres circonstances, Dyalwen aurait pu laisser échapper un juron. Mais elle était dans une salle d’études dont elle avait déjà suffisamment dérangé l’ambiance studieuse et, surtout, les jurons ne faisaient ni partie de son vocabulaire ni de son éducation. Elle se contenta donc d’une exclamation étouffée, à la fois de douleur et de surprise. Et il lui fallut quelques fractions de seconde pour réaliser ce qui venait de se passer… et surtout que son flacon d’encre s’était fracassé au sol et avait éclaboussé les alentours dont les pieds de l’homme installé là.

« Oh ! Je suis désolée ! »

Mais l’homme ne semblait pas fâché et lui adressait même un sourire amical.

« C’est surtout ma distraction qui est en cause, » avoua-t-elle d’un ton d’excuse quand il évoqua son chargement.

Tandis qu’elle s’efforçait de ramasser sa plume et ce qui restait du flacon d’encre, il récupérait les parchemins et les posait sur la table. Ceux-ci étaient tachés eux aussi, mais la Grise n’eut pas le temps de réaliser qu’elle n’avait donc plus de support propre pour écrire à sa mère : elle était trop préoccupée par la réparation de sa bêtise.

Et elle se sentit d’autant plus mortifiée, au point que ses joues prirent un ou deux degrés – signe qu’elle prenait sans doute un ou deux tons de rouge – lorsque l’homme sortit son mouchoir pour éponger ses chaussures avant de le lui tendre. Par Stepolk ! Elle venait de lui pourrir ses chaussures, elle n’allait pas en plus lui tacher son mouchoir, si ? Bon, certes, le mouchoir était dans un piètre état, du coup. Après une seconde d’hésitation, Dyalwen sacrifia définitivement un des parchemins vierges et tachés pour poser dessus sa plume et les morceaux du flacon qu’elle avait pu ramasser – elle n’allait pas décorer la table en plus, hein – et se saisit du carré de tissu.

« Merci, Messire. »

Elle épongea rapidement ses bottes et jeta un regard désolé au sol taché tout autour ainsi qu’au mouchoir. Elle ne pouvait décemment pas le rendre dans cet état.

« Je vous en ferai faire un autre, Messire, promit-elle. Et si vous me dites ce que je peux faire pour vous dédommager… »

Rembourser le nettoyage des chaussures ? Si elles étaient nettoyables, d’ailleurs… L’encre, c’était presqu’indélébile parfois. Et il allait falloir qu’elle s’occupe de nettoyer le sol. Certes, il y avait des domestiques au Palais, mais elle était étudiante au Collegium. Et les étudiants du Collegium s’occupaient eux-mêmes des corvées… et, de toute façon, elle n’allait pas faire réparer ses bêtises par quelqu’un d’autre, hein.

Tywin d'Enderoott

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Re : Tu veux ou tu veux pas? [Tywin/Dyalwen]
« Réponse #4 le: 20 avril 2020, 14:47:51 »
La jeune femme semblait fort gênée par son étourderie et surtout, ses conséquences, mais il n’y avait pas là de quoi rougir. Après tout, qui n’avait jamais fait d’erreur ? et une paire de chaussures n’était pour le Comte pas grand affaire.

Citer
« Merci, Messire. »

« Mais je vous en prie. » Répondit-il en un sourire semi-enjôleur.

Il ne fallait pas non plus que la Dame prenne son comportement pour des avances à son propre compte. Bien que la différence d’âge soit certainement très marquée aux yeux de la demoiselle, il allait de soi que certains hommes n’en avait cure et ne portaient que peu de cas à ces détails. Hors, pour Tywin, il était simplement impensable de convoler avec une fille qui aurait pu être la sienne. Sans oublier que son épouse pouvait s’avérer fort dangereuse dans certaines situations….

Citer
« Je vous en ferai faire un autre, Messire, promit-elle. Et si vous me dites ce que je peux faire pour vous dédommager… »

Tywin rit doucement avant de répartir.

« Voyons mon enfant, ce n’est rien de bien grave, vous ne me devez rien. Croyez moi, j’ai bien plus de chaussures que nécessaire, ma tendre épouse y veille. »
Voilà, ainsi, pas d’équivoque quant à ses intentions, ou moins, pas autant qu’il aurait été possible.

« En revanche, si vous souhaitez vous faire pardonner, j’aurais bien une éventualité. »

Fallait-il qu’il dise tout d’un bloc ? Une approche directe semblait la meilleure face à une apprentie héraut. Si elle avait été choisie, ce n’était certainement pas pour rien et la vérité semblait tellement leur coller à la peau…..

*Et bien soit*

« Voyez-vous, je ne suis que depuis peu de temps à Haven pour une raison bien précise. Trouver une épouse convenable pour mon fils, le futur Comte d’Enderoot. Je pense avoir compris que vous êtes une apprentie héraut et en tant que telle plus liée à votre devoir qu’à autre chose mais…. C’est également un côté qui m’intéresse car on en saurait douter de votre honnêteté. Ainsi aurais-je ‘assurance de ne pas tomber sur une harpie ou encore une femme vénale. »

Le noble laissa un peu de temps en suspens, afin de laisser le soin à la jeune femme d’assimiler ce qu’il entendait par ces propos.

« Il n’est pas toujours facile de trouver chaussure à son pied voyez-vous. Dit-il en riant à moitié, cette histoire de chaussure tombant on ne pouvait mieux. Aussi, dois-je m’improviser cordonnier. »
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Re : Tu veux ou tu veux pas? [Tywin/Dyalwen]
« Réponse #5 le: 25 avril 2020, 19:25:10 »
Ce n’était rien de bien grave, ce n’était rien de bien grave, … Certes, il n’y avait pas de blessé, pas de dégâts matériels autres qu’un flacon cassé, des parchemins tâchés et des chaussures foutues, mais quand même ! Par pure maladresse, elle avait gaspillé des ressources du Collegium, dérangé un homme qui ne demandait rien à personne et, surtout, ruiné une partie de ses affaires. Qu’il ait suffisamment de ressources pour remplacer ses chaussures abîmées était plutôt une bonne chose, certes, mais ça n’empêchait pas qu’elle avait commis une bévue. Et Dyalwen ne put s’empêcher de se sentir un peu rassérénée lorsqu’il déclara qu’il avait peut-être une idée pour qu’elle puisse réparer son erreur.

« Je vous écoute, Messire. »

Mais les propos qui suivirent n’avaient rien à voir avec ce à quoi elle s’attendait. En quoi la raison de sa présence à Haven, que ce soit pour trouver une épouse à son fils ou autre chose, avait-elle un lien avec ses chaussures tâchées ? Elle était apprentie Héraut, elle, et… hein ? Quoi ? Incrédule, la rouquine garda le silence pendant que son esprit tentait d’analyser les mots de son interlocuteur. Elle se trompait forcément dans son interprétation, non ? Il ne pouvait pas suggérer que…

Je crois que si.
Mais…

Dyalwen n’eut même pas le temps de formuler ses objections en pensées que l’homme confirmait ses craintes en utilisant la situation présente pour illustrer son propos. Trouver chaussure à son pied, hein. Oh, par Stepolk ! Il n’était quand même pas en train de parler de mariage en dédommagement d’une paire de chaussures tachées ?

C’est ridicule !

Ridicule, elle ne savait pas. Mais inattendu et incroyable et inimaginable, ça c’était sûr !

Une décade plus tôt, Dyalwen savait que ça pouvait lui tomber dessus à tout moment. Ni Mère ni Grand-père ne lui en avaient parlé explicitement, mais elle n’était pas stupide. Elle avait dix-sept ans, elle arrivait à Haven, son frère serait officiellement seigneur du domaine familial d’ici quelques années… Il y avait donc toutes les chances – si on pouvait parler de chance – pour que Grand-père lui trouve un fiancé avant la fin de ses études au Collegium. Elle espérait que ça n’arrive pas, évidemment, ou à défaut, que ce soit le plus tard possible. Mais, tout ça, c’était avant Tisia. Avant que le Compagnon ne la Choisisse, trois jours plus tôt. Depuis trois jours, depuis que les yeux de Tisia s’étaient perdus dans les siens, ce n’était plus d’actualité. Elle avait encore du mal à le réaliser pleinement mais, comme l’avait dit Enora, sa famille n’avait plus de prise sur elle.

Et voilà qu’un illustre inconnu lui parlait de mariage ?

« Mais… Messire… Vous ne me connaissez même pas, » bafouilla la rouquine, incapable de trouver réplique plus intelligente.

Sérieusement. La seule chose qu’il savait d’elle, c’était qu’elle portait l’uniforme gris et qu’elle était maladroite. Et la seule chose qu’elle savait de lui c’était que… son fils était l’héritier d’un Comté ? Ce qui voulait dire qu’il était Comte lui-même ? Ou peut-être même pas. Si ça se trouvait, c’était un parent qui était Comte. Et ça ne changeait de toute façon rien à l’absurdité de la situation.