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Sujets - Fleur de Trevale

Pages: [1] 2 3
1
Collegium des Bardes / [Yvelin/Fleur] Double croche
« le: 27 août 2020, 19:53:40 »
5e jour de la 7e décade d'été 1484

Fleur n'avait pas souvent eu l'occasion de mettre les pieds au Collegium des Bardes. Comme toute jeune femme de bonne famille qui se respecte, elle aimait écouter Bardes et Ménestrels, mais en dehors de son mariage, elle n'en avait jamais engagé. Ors, ça y était, il lui en fallait un.
Elle avait demandé conseils à plusieurs amis, et c'était toujours le même nom qui était revenu: Yvelin.

Elle lui avait envoyé un mot, et il l'avait invité à le retrouver dans les jardins de son Collegium. Ravie de cette occasion de voir derrière ces murs, elle s'y rendit de son habituel pas plein d'entrain, un grand sourire aux lèvres.

Une fois dans les jardins, elle aperçut un jeune homme terriblement grand qui semblait attendre quelqu'un. Elle s'approcha et demanda sans plus de cérémonie:

"Barde Yvelin ?"

2
Haven / [Fleur/Jehanne] Charité mal ordonnée.
« le: 28 juin 2020, 21:52:37 »
Fin 6eme décade d'été 1485

On ne pouvait pas dire que Fleur atteignait l'excellence dans de prestigieux domaines.
En revanche, quand il s'agissait des idées farfelues et/ou dangereuses, là, difficile de faire mieux. Ou pire, question de point de vue.

Fleur De Trevale s'ennuyait.
Elle avait replongé avec délice dans la vie mondaine de Haven après des relevailles express, mais la frénésie des débuts s'était vite calmée. Pas vraiment par sa faute, mais il fallait bien dire que les mondanités se faisaient plutôt rares ces derniers temps, et que les gens avaient tendance à penser que Fleur préférait rester chez elle en famille. Ce qui était stupide. Fleur désirait justement tout le contraire.
Et puis quand bien même, aller faire visite à la nursery lui prenait à peine plus d'une heure. Ce n'était pas qu'elle n'aimaient pas ses enfants loin de là, mais déjà, ils avaient des nourrices bien plus qualifiées qu'elles pour s'en occuper, et puis il y avait Owen.
C'était difficile pour elle de le voir avec les enfants dans les bras, les deux avaient en fait du mal à coexister dans son esprit. Pourtant, il agissait en tout point comme un père avec eux, en faisant même tellement plus que n'importe quel homme de sa condition. Elle aurait du se sentir soulagée. Elle n'y arrivait pas et préférait fuir sa maison.

De ses décades passées à Trevale, Fleur avait renoué avec une habitude qu'elle avait apprise comme toute jeune fille de bonne famille, les visites de charité. Ca avait été d'autant plus important qu'il fallait montrer aux familles travaillant sur les terres des Trevale que l'avenir était assuré et serai donc prospère.
De retour à Haven, elle avait mis ça de côté, mais l'idée était revenue alors qu'elle cherchait comment occuper ses journées.
Le problème, c'est qu'Owen avait refusé qu'elle le fasse. Visiter des maisons de paysans dans les terres qu'ils administreraient un jour c'était une chose, visiter la misère de Haven en était une autre - oui, parfois Owen avait des accès de bon sens. Le problème, c"est que Fleur entendait difficilement raison quand elle s'était mis une idée dans la tête. Et cette idée là était bien ancrée.

Janee, sa camériste, complice de toujours, avait aussi refusé de jouer un rôle là-dedans, trop soucieuse de la sécurité de sa maîtresse. Mais le hasard avait joué en sa faveur, et lors d'une sortie en sa compagnie, Janee avait croisé son amoureux caché, un jeune bourgeois, qui l'avait convaincu de venir passer quelque heure chez lui, sa jeune épouse étant sortie. Fleur l'avait encouragé, et s'était retrouvé tout à fait seule. Elle avait alors acheté un panier, puis quelques victuailles, et, tout à fait ridicule s'était aventurée vers les bas-fond de Haven. Elle avait profité sans le vouloir d'un roulement de garde pour passer les portes la séparant des cercles les moins distingués de Haven.
C'était là un endroit où elle n'avait jamais vraiment mis les pieds; tout juste traversé en partant dans sa famille ou à Trevale.
Elle avait l'impression que l'air s'était épaissi. L'odeur y était probablement pour quelque chose. 
Elle regarda autour d'elle avec angoisse,sans vraiment savoir où aller.
Elle raffermi sa poigne autour de son panier et pris une grande respiration - erreur - pour se donner du courage.

3
10eme jour 6ème décade d'été 1485

Qui Fleur essayait de berner en faisant croire qu'elle flânait par hasard dans les couloirs du Palais ?
Fleur ne faisait jamais rien au hasard. C'était ça peut-être, le plus inquiétant. Même ses plus grosses bêtises étaient réfléchies. Elle eut une pensée pour ses enfants.
Owen avait reprit le chemin des réunions du Grand Conseil, même si elle avait du le forcer. Il aimait penser qu'il avait du pouvoir, mais sa fatuité luttait souvent contre sa paresse, et à présent, ses jumeaux. Fleur avait du le convaincre qu'il travaillait au futur de ses héritiers en asseyant l'importance des Trevale, ce qui était de plus rigoureusement vrai. Elle enviait cette place qu'elle avait décrochée pour lui, et regrettait parfois de ne pas l'avoir demandé pour elle.

Pendant que son époux remplissait donc son rôle, Fleur furetait un peu partout à la recherche de tout et n'importe quoi. Que de potins elle avait ratés pendant ses couches ! Bien sûr, elle avait rattrapé son retard, mais à présent, elle espérait mettre la main sur quelque chose de sympathique. Elle avait entendu de source sûre que, non contente d'avoir fait tomber dans ses filets un jeune Barde réputé aimer les hommes, la Héraut Irmingarde avait succombé au charme du Héraut des Marches du Sud. Fleur avait bien envie de le croiser, n'ayant jamais eu le bonheur de le connaître. On le disait beau à se damner, et elle aurait aimé le voir de ses yeux. Avec beaucoup de chance, elle espérait apprendre aussi des nouvelles de Noam.

Manque de pot, c'est le Héraut Wylan qu'elle aperçut au loin, et leur dernière rencontre ne lui avait absolument pas donné envie de le recroiser. Il avait réussit à lui faire un peu peur, et quand l'amie qui lui avait parlé de la Héraut Boutefeu et de son amant d'une nuit avait révélé qu'elle était aussi passée - dans la même journée ! -  par la chambre de Wylan, elle avait eu tout le mal du monde à convaincre que ça ne devait être qu'une visite de courtoisie.
Pourtant, le potin était énorme. Le propre cousin du Général des Armées !
Mais non, elle ne voulait plus se mettre à dos le Héraut Wylan. Bien trop risqué pour elle !

Alors elle avait fait quelque chose de stupide. Cherchant la première échappatoire venue, elle s'était cachée... dans un placard. Grand certes, mais ça restait un placard.

4
Potins / [6eme décade d'été 1485] Pas de secrets entre nous
« le: 23 avril 2020, 15:12:18 »
Fleur ne pouvait pas encore sortir de chez elle - donner la vie deux fois vous handicape un peu, il fallait bien le dire! - mais elle recevait ses plus proches connaissances qui venaient voir les héritiers Trevale.
Bellinda de Horn avait eu ce privilège, et après avoir parlé quelques minutes de la maternité - un sujet qui les passionnait assez peu l'une comme l'autre - les sujets plus intéressants arrivèrent.

"Je n'en reviens toujours pas que Beltran de Greenhaven se soit lassé de sa Héraut! Après tant d'années, on pensait les voir mariés."

"Un tel parti libre, vous vous doutez bien Fleur que beaucoup de nos connaissances ont mis leurs filles sur les rangs."
"Oh, du premier choix, mais du second aussi je présume?"
"Vous présumez à merveille, certaines se disent que c'est la dernière chance pour leur progéniture plus âgée de trouver preneur !"
"Elles n'ont peut-être pas tort. Après tout, il ne s'est finalement rien passé avec la jeune De Girier, c'est cela ?"
"De toute évidence... Après, c'est le bas de l'échelle, il cherche peut-être du prestige?"
"Du prestige?! Mais je ne vous ai pas dit ce que ma camériste m'a rapporté ? On l'a vu en compagnie d'une marchande. Une simple marchande!"
"Comment ça ?"
"Mais tout à fait... Allez savoir ce qu'il cherche."
"Ah, Fleur, je suis heureuse de savoir que vous revenez dans le monde. Vous nous avez manqué !"

5
RPs épistolaires / Ecritoire de Fleur De Trevale
« le: 20 avril 2020, 10:28:06 »
3eme jour 3ème décadé d'été 1485

J’ai peur de mourir.
Je n’ai jamais eu peur de ça, avant.
Pourquoi aurais-je eu peur ?
En bonne santé, vivant dans une famille noble et aisée, je n’avais aucune raison de craindre pour ma vie.
Mais à présent, à quelques décades de ma délivrance, je suis terrifiée.
Noam, comme j’aimerai pouvoir t’en parler. Comme j’aurai aimé pouvoir t’en parler.
Je sais que tu as compris, quand nous nous sommes revus, mais tu n’as rien dit. Insister aurait été malvenu. Tu ne m’as déjà pas chassé de tes bras, alors que tu en aurais eu le droit.
Pourtant je sais qu’à toi je pourrais en parler. Parce que tu sais écouter, et que jamais je ne me suis sentie jugée dans tes yeux.
J’ai peur de mourir Noam, en donnant la vie aux enfants que je porte.
C’est idiot je sais. Owen ne me laissera jamais mourir. Il m'aime bien trop pour ça.
Et puis j’aurai un Guérisseur. Qu’est-ce qui pourrait m’arriver ? Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Je crois que j’ai peur que les Dieux se vengent, et me punissent pour ce que j’ai fait.
J’ai peur d’avoir mal Noam. Je ne suis pas habituée à ça. Toute ma vie a été consacrée à me faire plaisir. J’ai eu la chance de connaître si peu de souffrance, alors j’ai peur de ne pas savoir faire face.
Mais je ne peux pas arrêter le temps. Pas plus qu'envoyer cette lettre.


Fleur

6
Collegium des Guérisseurs / [Fleur/Wylan] Pot pourri
« le: 11 avril 2020, 20:44:30 »
4eme jour de la 8 décade de printemps

Fleur devait se l'avouer, elle en avait probablement trop fait depuis son retour. De balades en pérégrinations, de visites en frénésie d'achat, elle avait un peu trop tiré sur son corps et le regrettait à cet instant où ses jambes ne la portait plus trop.
Il était heureux qu'Owen ne soit pas là, il aurait paniqué, à n'en pas douter.
Son ventre avait encore grossi, et en théorie, elle n'aurait pas du se montrer en public. Pas trop du moins. Ca ne se faisait pas. Mais Fleur n'était pas encore prête à se cloîtrer.

Affalée le plus élégamment possible sur un banc à l'extérieur du Collegium des Guérisseurs, où elle avait vu la Verte qui la suivait de près, savourant d'un peu d'air et de la vue sur un jardin de simple, Feur en profitait aussi pour regarder qui entrait et sortait, on ne se refaisait pas.

A cet instant, elle reconnu la silhouette qui passait les portes du Collegium, et même si elle était tentée de se faire discrète - elle savait combien la rumeur sur l'opportunisme de Jehane avait couru, sans compter l'entrevue qui en était la cause - elle ne put s'empêcher de héler stupidement le Héraut.

"Héraut Wylan?"

Elle lui adressa un grand sourire.
Sourire l'aidait toujours à apaiser les esprits et attendrir ses interlocuteurs.

7
Trevale - 1er jour de la 2eme décade de printemps 1485

La vie était douce pour Fleur, installée, avec Owen, pour quelques décades encore, à Trevale.
De fait, ses beaux-parents ne les avaient pas laissés repartir pour Haven, alors qu'ils avaient fait le voyage pour leur annoncer la grossesse de Fleur
Dame De Trevale avait pleuré de joie quand elle avait appris la nouvelle.
Oui, en cherchant du sang frais dans l'union de son seul fils, le but était de lui permettre d'engendrer, mais elle n'y avait jamais sérieusement cru, et quelques années s'étant écoulées sans aucun signe de ce côté, elle avait abandonné tout espoir de devenir grand-mère.
Elle avait bien trois filles, mais elles étaient si laides qu'il avait été difficile d'en caser une seule, et qui bien sûr, se révélait stérile. 

Alors quand on lui avait annoncé la visite surprise de son fils héritier et sa sa femme, et qu'Owen lui avait annoncé la grande nouvelle, elle avait obligé les deux jeunes gens à rester ici, ou tous leurs caprices seraient assouvis. Et même si à Haven, chez eux, Owen et Fleur ne posaient aucune limite à leurs envies, c'était aussi bien de n'avoir même pas de demeure à gérer et de se laisser dorloter.
Owen remplissait plus que vaguement son rôle de Conseiller, à distance, mais cela avait deux avantages. Il bénéficiait ici des conseils de son père et du gestionnaire de Trevale, mais il était également éloigné des mauvaises fréquentations du Grand Conseil. Quant à Fleur, elle se laissait aller à la langueur qui s'était emparée d'elle depuis le début de sa grossesse, mais aussi aux bon soins de sa belle-mère. Sa propre mère était décédée alors qu'elle était très jeune, elle appréciait d'être choyée de cette façon.

Fleur écrivait beaucoup, pour occuper ses journées. A sa soeur jumelle, déjà trois fois mère, et qui avaient de nombreux conseils à partager. Mais aussi avec son père, son ancienne nourrice, ses amies de Haven, et même Pluiechantante, à qui elle avait tenu à annoncer la nouvelle. Il y avait une seule personne à qui elle n'écrivait pas, bien qu'il occupât ses pensées, et c'était un travail constant de ne pas se laisser trop sombrer dans la mélancolie en pensant à lui.

De toute façon, écrire, il n'y avait que ça à faire. Une main sur son ventre déjà gravide, Fleur regardait avec désespoir la pluie qui s’abattait sur la région depuis des semaines, les empêchant de repartir pour Haven.
Pourtant, il faudrait bientôt qu'il fasse le voyage. Avec angoisse, Fleur sentit son ventre bouger. La Guérisseuse de la région, venue à la demande de sa belle-mère, avait été formelle. Fleur n'attendait pas un, mais deux enfants.  La surprise avait été totale, jamais Fleur n'avait imaginé que sa propre gémellité puisse se reproduire sur sa propre descendance. Pourtant, c'était le cas, et vu le petit gabarit de la jeune femme, elle serait mieux à proximité du Collegium où elle bénéficierait d'un suivi rapproché, avait conseillé la Guérisseusse.
Owen, en bon hypocondriaque, s'était affolé. Il fallait maintenant attendre la fin des pluies pour espérer prendre la route, en priant pour qu'elle soit praticable. 

En ce milieu d'après-midi, Fleur avait installé son écritoire dans un des petits salons de Trevale, entourée de son mari, qui ne la quittait guère, de sa belle-mère, mais aussi son beau-père, venu boire un café fort avant de retourner s'occuper des problèmes qu'engendrait les pluies torrentielles.
C'est ici que les trouva le Régisseur. C'était un homme très grand et très mince, laid à faire peur, mais d'une efficacité qui forçait le respect.

"Seigneur, j'ai reçu une réponse positive à notre requête. Quelqu'un va arriver, le spécialiste dont nous parlions."
"Ah, voilà enfin une bonne nouvelle." s’exclama Paulin de Trevale, le patriarche.

Sa femme et lui échangèrent un regard angoissé, puis le patriarche avisa son héritier.

"Owen, je dois te dire quelque chose."
"Père?" répondit distraitement l’intéressé, plus concentré sur son jeu de carte que sur la conversation.
"Tu n'es pas sans avoir que les pluies ont commencé à faire déborder les rivières, Terilee par exemple."
"Je sais Père, nous en avons déjà parlé."

Sous l'influence de sa femme, Owen essayait sincèrement de s’intéresser à la gestion du domaine, mais cela lui demandait beaucoup d'effort.

"La situation est devenue trop inquiétante. Nos terres sont inondées, les dégâts deviennent de plus en plus important, sans parler de la route commerciale devenue impraticable, ce qui empêche nos commerces avec Hardorn. J'ai donc fait appel à un spécialiste pour nous aider."

Un sueur froide parcouru Fleur, consciente que quelque chose se tramait, quelque chose de dangereux. Elle essaya de ne rien montrer mais tendit l'oreille.

"C'est toujours le même nom qui m'est revenu quand j'ai demandé conseil."
"Fort bien, faites-le venir alors, pourquoi me demander mon avis?" répondit Owen avec ennui.
"Je dois t'avertir que cela ne va pas te plaire, mais que tu devras faire avec."

Owen lança un regard perplexe à son père. Il n'avait pas l'habitude d'être contrarié, aussi le ton employé l'alerta un peu.

"Le spécialiste en question est un Héraut." révéla le beau-père de Fleur.

Un bruit tonitruant fit sursauter tout le monde. Fleur avait fait tomber son écritoire, et plumes, encre et papiers s’étalaient misérablement au sol.

"Fleur, ma chérie, vous allez bien? Les bébés ?" s’inquiéta Owen.
"Je vais bien, désolée, je crois que je me suis assoupie"
"Non, ne vous penchez pas, je vais ramasser" proposa sa belle-mère.

D'une voix blanche, Fleur demanda:

"Un Héraut?"
"Un Héraut?" renchérit sombrement Owen. "Un Héraut ?!"
"Owen, je sais que tu les as en horreur, mais c'est LE spécialiste dans la maîtrise des cours d'eau. Et son cercle a accepté de l'envoyer ici pour aider toute la région. "
"Fort bien, si je ne le vois pas, il peut faire ce qu'il lui chante."
"Mon fils, nous sommes le domaine le plus important de la région." précisa Paulin.
"Cela je le sais..."
"Nous ne pouvons pas ne pas l’accueillir ici le temps de sa mission."
"Quoi?!"
"Owen ! Nous lui devons l'hospitalité!"
"L'hospitalité?! Ils n'ont pas des refuges fait pour les gens de son espèce, au lieu de venir nous envahir?"

Fleur avait envie de se cacher sous terre devant la mesquinerie de son mari. Et en même temps, elle le soutenait secrètement.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de le faire dormir ailleurs que chez nous. Je suis désolé mon fils, mais tu devras t'y faire, pour le bien du domaine dont tu hériteras un jour. Cela te demandera des sacrifices, comme celui-ci. Et il n'est pas bien grand."
"Qu'en pensez-vous Fleur?" lui demande gentiment Dame de Trevale.

Fleur se sentir acculée. Sa belle-mère, profitant de sa présence ici, l'associait souvent à la gestion de la demeure, pour la former. Elle avait douloureusement conscience des faiblesses de son fils, et avait de l'espoir dans l'esprit de sa bru, qui avait réussit l'exploit de porter un enfant d'Owen. Elle l'encourageait donc souvent à donner son avis sur les questions pratiques concernant le domaine.
Owen regarda sa femme, de la colère dans ses yeux porcins, attendant son soutien.

"Je... Il n'y a personne d'autre de possible?"
tenta-t-elle en sachant pertinemment que non.
"Le Héraut..." son beau-père déchiffra la lettre, "Noam est le meilleur du royaume. La couronne s'inquiète aussi pour la région et l'envoie en personne."

Héraut Noam. Le nom avait été prononcé. Fleur se sentait glacée.

"Et alors?"
coupa Owen. "Il n'est pas obligé de venir ici?"
"Owen", souffla Fleur. "Si ce n'est pas nous qui l’accueillons, Brolin se fera un plaisir de le loger, et le fera savoir. Ce serait désastreux pour la réputation de Trevale. Pour qui passerions-nous, pour qui passeriez-vous, au Grand Conseil, si tout le monde sait que vous avez refusé le gîte au Héraut venu sauver la région?"

Dame Trevale regarde sa bru avec satisfaction. Elle savait que le bon sens de la jeune femme faisait souvent bon effet sur l'entêtement de son mari. Owen grimaça:

"Mais un Héraut..."

"Vous ne serez pas obligé de lui parler plus qu'il ne faut. Je vous rappelle qu'à Haven, ils sont bien plus nombreux. Et l'aile des invités est loin de nos appartements. Jorden" elle désigna le Régisseur, "et votre père saurons gérer cet homme sans que vous deviez trop vous en mêler."
"Je refuse que son stupide canasson magique côtoie nos chevaux!" bouda Owen.
"Mais vous avez les chevaux en horreur !" s'étonna Fleur.
"Et alors? Je n'ai pas non plus envie qu'ils soient contaminés par ce fichu cheval blanc."
"La construction des nouvelles écuries a du être arrêtée à cause du temps, mais elle est assez avancée pour accueillir le Compagnon", révéla Jorden.
"Avec un peu de chance, son Héraut voudra dormir avec" répondit Owen avec humeur.

L'affaire était donc entendue, et Fleur sentit son estomac se serrer.
Se terrer à Trevale avait aussi eu pour but de sa cacher de Noam. Il était peu à Haven et parcourait les routes, mais elle s'était cru à l'abri ici. Et il allait débarquer directement dans la gueule du Kyree. 

"Quand arrive-t-il?" demanda-t-elle.
"En fin d'après-midi" répondit Paulin. "Le temps pour vous de préparer un accueil digne de ce nom au Héraut Noam."
"Père!" s'opposa Owen.
"Il suffit Owen! Il en va de la pérennité de notre domaine. On ne te demande pas de le prendre dans tes bras, mais tu fera contre mauvaise fortune bon coeur! C'est un ordre!"

Le patriarche Trevale faisait rarement montre de son autorité, mais il se faisait sincèrement, et à raison, du soucis pour ses terres. Assez pour réduire au silence son capricieux de fils.

"Venez ma chère", proposa sa belle-mère à Fleur "Allons préparer tout cela"

Elle tendit son bras à sa bru, et Fleur ne put que la suivre. Une fois loin des oreilles indiscrètes, elle plaisanta même:

"Et puis je sais que vous, vous adorez les Hérauts!"

***

Le soir avait finit par tomber, et tout était près pour un repas qui devait commencer dans une demi-marque. On n'attendait plus que Noam. Fleur avait longtemps pensé à se faire porter pâle. Qui lui en ferait le reproche?
Mais Noam saurait parfaitement chez qui il allait, et qui il y croiserait. La présence du jeune couple Trevale était connu dans la région. Sa grossesse en revanche, c'était moins sûr. Elle était arrivée ici aussi fine qu'à son mariage, et depuis était restée plutôt cloîtrée.
Et puis, pourquoi se cacher ?  Ils finiraient pas se rencontrer, et autant que cela se fasse en public, pour éviter la tentation de lui parler.

Elle lissa les plis de sa robe bleue sur son ventre déjà proéminent. Son futur tour de taille l'angoissait quand elle voyait sa silhouette à juste 12 décades de grossesses. Elle aurait du avoir un ventre facilement dissimulable sous des robes à la coupe étudiée pour, là, son décolleté menaçait d'exploser, et aucune robe ne pouvait laisser planer le moindre doute. 
Elle se sentait énorme, fatiguée, et laide. Et angoissée.

8
Haven / Triomphe A...mère.
« le: 23 août 2017, 14:54:24 »
3eme jour de la 8eme décade d'hiver

Elle s'était trouvé idiote, Fleur, à devoir poser la question à sa femme de chambre, mais elle était incapable de se souvenir de quand elle aurait du être indisposée. Ce n'était pas une chose à laquelle elle faisait très attention, même avec ce qu'elle avait fait pour s'assurer de tomber enceinte.
Mais voilà, elle était épuisée. Et comme elle n'était pas du genre à se fatiguer plus que de raison, ce n'était pas vraiment normal. De plus, elle avait un appétit d'oiseau, et avait l'impression de saliver deux fois plus. Et à bien y regarder, sa poitrine avait gonflée légèrement, rendant pénible le port de son corset. Fatalement, elle avait fait le lien avec son escapade illicite, et, alarmée, avait questionnée sa servante, qui ayant l'habitude de changer les draps de Fleur, connaissait mieux qu'elle ses cycles.
Celle-ci réfléchit puis regarda sa maîtresse avec les yeux plus brillants. Puis elle annonça:

"Madame devrait faire appeler un Guérisseur pour un contrôle, car vous auriez du saigner il y a plus de six décades"

Discrètement, pour ne pas alerter Owen, Fleur avait fait mander quelqu'un. Une jeune Guérisseuse était venue, et avait immédiatement confirmé les soupçons de Fleur. La jeune femme attendait un enfant, et si on s'en tenait aux dates communiquées par la servante et ses examens, ce serait pour la 1ère décade d'automne. Elle était enceinte de plus de sept décades.

Fleur avait tout organisé pour que cela arrive, mais malgré ça, elle n'avait jamais vraiment pensé à comment ce serait une fois qu'elle serait parvenue à ses fins. Elle avait imaginé qu'elle jubilerai, ou triompherai, mais finalement, il n'y avait que peu de ces sentiments dans tout ce qui déferlait en elle. Elle pensait beaucoup à Noam, et bien sûr à Owen, elle pensait à sa famille, sa belle-famille, sa santé, l'héritage de Trevale qui leur reviendrai officiellement, le futur... C'était tout simplement effrayant.

Instinctivement, elle aurait voulu courir voir Noam et lui dire la vérité. Mais heureusement, il n'était pas à Haven. Après leur escapade, il était reparti en mission, et elle n'avait pas eu de ses nouvelles. Elle devait se contenter de repenser à leurs étreintes passionnées, la nuit, quand Owen dormait. Protégée par les ombres de la nuit, elle pouvait rougir en repensant à ce qu'ils avaient fait, jusqu'où ils étaient allés, poussés par la passion. Elle lui avait tout donné, et il avait exploré chaque recoin de son corps, sans exception, aucun n'avait échappé à ses doigts avides d'elle. Quelques fois, cela la mettait dans des états tels qu'elle s'éclipsait de la chambre pour aller assouvir sa frustration loin des ronflements de son mari.

D'ailleurs, comment l'annoncer à Owen ?

***

"Non, Owen, je... je dois vous dire quelque chose"
"Oh?"

Owen retira ses mains boudinées du corps de sa femme sur laquelle il avait voulu grimper dès qu'il l'avait rejoint dans le lit conjugal.

"Voilà, j'ai fait venir une Guérisseuse ce matin."
"Ah? Je n'ai vu personne."
"Elle a été discrète."
"Vous êtes malade?" s'inquiéta sincèrement Owen.

Avec un autre homme, Fleur aurait pu s'amuser aux devinettes. Mais pas avec un tel époux. Elle essaya cependant d'y mettre quelques formes:

"Oui. Enfin non. En quelque sorte. Pour plusieurs décades encore."
"Quoi? Mais qu'avez-vous? Est-ce grave? Avez-vous consultez quelqu'un d'autre? Il faut consulter quelqu'un autre, je..."

Prévisible... Owen paniquait. Fleur le coupa en soupirant:

"Non Owen, ce que je veux dire... C'est... que nous allons avoir un bébé."

"Quoi? Oui, bien sûr, ça marchera bien un jour et nous en aurons un!"
"Non Owen, ça a marché. Je suis enceinte. C'est certain. Nous allons avoir un bébé à la fin de l'été, ou en automne."

Ces yeux naïfs grands ouvert, Owen regarda sa femme et garda le silence quelques longues secondes, le temps d'assimiler la nouvelle que venait de lui asséner Fleur.
Alors, il sourit. Un sourire ravi, que lui avait rarement vu Fleur tant il était grand. Il s'écrira en sautillant sur le lit, ce qui vu son poids faisait dangereusement tanguer le matelas:

"Enceinte? Vraiment? Mais c'est fantastique! Fleur! Je suis... c'est une si bonne nouvelle!"

Il attrapa ses mains et les baisa avec une certaine dévotion, puis remonta sa chemise de nuit de sa femme pour voir son ventre, toujours plat, et demanda:

"Je peux toucher?"
"Je... oui, mais enfin Owen, je ne crois pas que vous sentirez quoique ce soit, c'est bien trop tôt."

C'est ce que lui avait dit la Guérisseusse.

"Ce n'est pas grave" répondit Owen et il posa ses mains froides contre la peau de Fleur. "Un bébé. Nous allons avoir un bébé. Il faut annoncer la bonne nouvelle!"
"Non, pas maintenant, attendons encore un peu, pour être sûrs" tenta de tempérer Fleur, sans grand succès.
"Mhh..." rétorqua Owen, une moue enfantine boudeuse sur le visage. "Je voudrai l'annoncer à tout le monde!"
"S'il vous plait Owen, attendons juste une décade encore, juste une, d'accord?"

Tout occupé à essayer de sentir quelque chose sous la peau de sa femme, Owen répondit finalement:

"Bon, une décade, puis nous l'annonceront publiquement. Je le dirai au Grand Conseil, nous écrirons à vos parents, et aux miens. Il faudra aller à Trevale. Vous le direz à vos amies."


En vérité, Fleur savait qu'Owen ne tiendrait pas 48heures avant de laisser échapper la nouvelle. Il était incapable de garder un secret, en tout cas une telle nouvelle qui lui donnerait de l'importance. Son nouveau statut de Conseiller l'avait tendu fat, malheureusement.

"Très bien..."
"Il faut retourner voir un Guérisseur, qu'il vous donne des tisanes, des vitamines, ce genre de chose."
"J'ai un rendez-vous pour dans deux jours, vous viendrez avec moi?"
"Je vous accompagnerez partout maintenant. Mais ne sortez pas trop, il ne faut pas vous fatiguez. Doit-on engager une servante de plus pour vous aider? Demandez-moi tout ce que vous voulez, tout ce qui vous ferait plaisir Fleur, je le ferai."
"J'ai juste besoin de repos pour le moment Owen."
"Du repos? Bien sûr, je ne vous toucherai pas ce soir, et pas du tout, jusqu'au bout? Je demanderai au Guérisseur ce qui est le mieux! Je changerai de chambre s'il le faut!"

Fleur le regardait avec surprise, penché sur son ventre. Elle découvrait une autre facette d'Owen, elle ne le savait pas capable de résonner autant. Renoncer à leurs rapports était un énorme sacrifice pour lui, elle le savait. Il ne se déclarait pas prêt à tout pour elle à la légère. Elle ne put s'empêcher de se féliciter qu'il ne la touche plus, et par ricochet, pensa à celui dont elle rêvait des mains presque toutes les nuits. Sans vraiment comprendre pourquoi, elle se mit à pleurer à chaudes larmes. Joie, regrets, manque, tendresse, il y avait trop de chose que son corps semblait à présent incapable de gérer.

"Oh Fleur, recouchez-vous, ne pleurez-pas, s'il vous plait, c'est le bébé qui provoque ça."

Owen se leva, alla chercher un mouchoir, vint tapoter son visage avec application et inquiétude. Devant tant de gentillesse, Fleur pleura encore plus. Elle n'arrivait plus à contrôler ce qu'elle ressentait.
Owen la borda, l'embrassa sur le front et lui souhaita bonne nuit.
Fleur quant à elle, n'était pas certaine de passer une nuit reposante.
Sa vie allait changer, avec le poids des trahisons qu'elle avait commises, et leurs conséquences. Elle espérait que cela vaudrait le coup.

9
Haven / [Micha/Kate] Comme on se retrouve
« le: 11 janvier 2017, 00:49:42 »
4e jour de la 3ème décade d'hiver 1485 —L'Arpenteur

Kate Venelgueste - Ingénieure en horlogerie - 26 ans

Le menton posé sur la paume de sa main, le coude sur la table, Kate regardait avec consternation son "rendez-vous", installée en face d'elle.
Elle s'était plantée, sur toute la ligne!

Quand elle avait fait la connaissance, dans un commerce voisin, de la jeune Aglaée, superbe jeune fille de 18 ans, la sensualité de l'ingénieure avait été tout de suite éveillée. Elle avait passée quelques minutes à l'observer, et l'admirer. Grande, pulpeuse, blonde, elle était tout à fait à son goût. Naturellement peu timide, comme son père, Kate l'avait abordée pour échanger autour d'une pièce de tissus qu'elle admirait, et la conversation s'était poursuivi très facilement entre elles.
La jeune Venelgueste avait cru déceler chez Aglaée certains signes, comme une connivence, quand la pétillante blonde lui avait proposé de se revoir. Et quand Kate avait lancé le nom de l'Arpenteur, croisant les doigts dans son dos, Aglaée avait accepté avec enthousiasme, ce que sa nouvelle amie avait prit pour un aveu.

Mais voilà, cela faisait plus qu'une marque qu'elles étaient ici, et Kate avait comprit qu'Aglaée n'avait aucune idée de la communauté qu'on pouvait trouver ici, ni du double-sens de leur rendez-vous. Elle était juste une gentille et très - trop - jolie fille pas très maligne, avide de se faire de nouvelles amies, en toute innocence.
Kate soupira, au désespoir. Elle n'était pas prête à écouter encore le discours futile de la blonde si ça ne menait à rien. De toute façon, Aglaée devait rejoindre son père, petit commerçant sans envergure et sans éclat, avec qui elle avait rendez-vous, et Kate la salua le plus cordialement possible, sans répondre à la promesse de se revoir très vite, non merci.

Une fois la jeune femme partie, elle se balança en arrière sur les pieds de sa chaise, la tête renversée aussi, ronchonnant, pestant contre elle-même. En manque, sinon d'amour, mais surtout de tendresse, de caresse, de plaisirs, elle s'était fourvoyée, et se retrouvait sur la touche, ce qu'elle détestait.

Elle laissa sa chaise retomber bruyamment, et, en tapotant des doigts sur la table, elle se mit à regarder autour d'elle, voir si elle connaissait quelqu'un.

Spoiler: montrer
Micha, si tu veux bien :)


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Arrière-Pays / [Fleur/Noam] Parenthèse coupable
« le: 11 janvier 2017, 00:28:37 »
2eme jour de la 9ème décade d'Automne 1484 - Auberge de la crique des daims - Au nord de la route de l'Exil

Ca avait été toute une aventure, une organisation folle de venir ici, et autant qu'elle s'en souvienne, Fleur s'était rarement donnée autant de mal. Mais cela en valait la peine, elle le savait.

Sans totalement avouer son infidélité, elle s'était alliée une de ses servantes, Janee, qu'elle avait promue habilleuse, sur le conseil de Noam. Elle lui avait demandé de l'accompagner dans sa prétendue retraite spirituelle dans le temple des Soeurs de la Consolation, réputé pour "résoudre" divinement les problèmes d'infertilité. Puis elle lui avait avoué qu'elles n'iraient là-bas qu'une nuit sur les trois de prévues. Les deux autres nuits seraient passées à l'auberge de la crique des daims, où elle avait réservé à prix d'or deux chambres. Une pour elle - elle n'avait pas évoqué Noam, son habilleuse étant assez fine pour suspecter la vérité - et une pour Janee et son amoureux, un jeune bourgeois déjà fiancé par ses parents et contre sa volonté. La jeune domestique en avait sauté de joie et promit sa discrétion et sa fidélité totale à Fleur.

Le plus difficile avait été de convaincre Owen, qui répugnait à passer toutes ses nuits sans sa femme. Mais elle l'avait si bien cajolé, si bien pleurniché, boudé, supplié, qu'il avait finit par accepter, surtout quand Fleur lui avait promit de lui organiser chaque jour de son absence de somptueux dîners avec ses amis du Grand Conseil.
Elle avait ensuite fait savoir à son cercle de connaissance où elle allait, pour ne pas donner l'impression de cacher quoique ce soit, et, par le canal de Pluiechantante, elle avait fait passer un court mot à Noam, avec le lieu, la date, et le nom qu'elle avait utilisé.

Janee avait acheté pour sa maîtresse de nouvelles robes typiques de la petite bourgeoisie, qu'elle avait empaqueté dans les bagages de Fleur, puis elles étaient parties vers le Temple. La jeune femme avait fait en arrivant un don très généreux aux Soeurs. Celles-ci n'était pas vraiment corruptibles, et avaient fait voeux de silence, mais deux précautions vallaient mieux qu'une. La nuit là-bas avait été pénible, dans ce dépouillement religieux austère, et Fleur n'avait pas beaucoup dormi. Le matin, elle avait revêtu ses nouveaux vêtements, et sous son identité d'emprunt, elle s'était installée dans la chambre de l'auberge qu'elle avait choisit.

L'auberge de la crique des daims n'était pas le genre de logement où risquait de s'arrêter quelqu'un de son rang, ce qui était précisément la raison pour laquelle elle l'avait choisit, mais elle était normalement confortable et assez isolée.
Fleur découvrit un établissement charmant, et des tenanciers extrêmement sympathiques, et peu curieux, à qui elle avait donné une brève description d'un homme qui la rejoindrait, ainsi qu'un peu d'argent, encore.
Puis elle avait investi son élégante petite chambre, si différente du luxe auquel elle était habitué, mais proposant un confort parfait, et surtout, la promesses d'heures agréable en compagnie de son amant
Janee l'avait aidé à défaire ses bagages, et, sous ses ordres, avait disparu pour les deux prochains jours dans sa chambre, plus petite, et le plus loin possible de la sienne, où son amoureux l'attendait déjà.

Fleur était fébrile, se sentait si rebelle, si aventureuse, si impatiente d'avoir réussit à organiser ça. Deux nuits à part, réservée entièrement à ses amours coupable, si elle avait un jour imaginé organiser une telle chose!
Épuisée aussi par sa courte nuit, elle s'assit sur le lit et défit sa coiffure complexe. Habituellement, elle laissait ses cheveux lâchés le plus possible, avec des perles, des bijoux, des nattes. Là, pour éviter qu'on la reconnaisse, Janee avait attaché ses cheveux en chignon tressé bas typique des femmes de petits bourgeois, une coiffure que Fleur détestait.
Et enfin, elle s'allongea sur le dos, et s'endormi peu profondément, en attendant Noam.


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Potins / [5e décade d'automne 1484] Pas de secret entre nous
« le: 09 novembre 2016, 23:12:23 »
"J'ai appris qu'un mariage allait avoir lieu bientôt, et ça concerne quelqu'un d'important!"

"Ah? Qui donc? Ce n'est pas tellement la saison en ce moment..."

"Beltran et de Greenhaven et son amadou personnel, la Héraut Irmingarde!"

"Alors là, si je m'attendais... Ils attendaient la fin de la guerre? Ou y'aurait-il anguille sous roche?"

"Vous parlez d'un bébé?"

"Bien sûr. Tient d'ailleurs à ce sujet, vous saviez qu'elle était en fait la petite-fille illégitime d'Aspar Sadare?"

"Bien sûr, je l'ai appris il y a plusieurs saisons déja!"

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Collegium des Hérauts / Remuer le passé [Mina/Enora]
« le: 12 octobre 2016, 20:08:00 »
4eme jour de la 3eme décade d'Automne 1484
Réfectoire du Collegium des Hérauts

Mina descendait peu au réfectoire pendant les heures d'affluence, mais quand on cherchait quelqu'un, un Héraut en particulier, c'était encore le moyen le plus sûr de trouver.
De plus, la personne qu'elle cherchait était en général facile à repérer, avec ses cheveux blancs comme neige. Il ne lui fallut qu'une minute pour la trouver, et elle déambula entre les gris et les quelques Hérauts pour la rejoindre.
Elle s'assit face à la jeune femme, et la salua:

"Bonjour Enora."

Elles ne se connaissaient pas forcément bien. Elles n'avaient pas été de la même année, et s'étaient souvent croisées, mais jamais fréquentées plus que ça. Enora était parti plus tôt qu'elle en probation, et était une flèche, aussi, elle n'avait pas non plus été ensemble au front. A dire vrai, cela faisait si longtemps qu'elle ne s'étaient pas croisés qu'Irmingarde trouva la jeune albinos changée. Comme elle, certainement. On prenait un coup de vieux quand on était titularisé Héraut et qu'on allait sur le terrain.

13
4eme jour de la 1er décade d'automne

"... toujours un plaisir, mais oui, bien sur ma chère nous viendrons à votre réception, ce sera avec plaisir, mais nous ne pouvons pas nous attarder, nous avons rendez-vous au Collegium des Guérisseurs. Rien de grave, je vous remercie, j'espère que cela portera ses fruits, oui, nous verrons, à bientôt!"

Ravie de cette rencontre avec Dame de Villiers, qui arrivait à point nommé, Fleur reprit sa route, au bras d'Owen. Celui-ci bougonnait pour la forme:

"Je n'avais pas prévu de devoir venir ici, aujourd'hui Fleur."
"Vous aviez des projets, Owen?"
"Non."
"Alors tout va bien. Owen s'il vous plait, pour moi!"

Owen regarda sa femme avec tendresse, eut un sourire un peu niais et la suivit de son pas lourd dans le Collegium des Guérisseurs.

"Qui allons-nous voir déjà?"

"Isibeal Greenfield, elle a grandit non loin de Trevale, elle est de chez nous, je suis certaine qu'elle pourra nous aider!"
"Je ne pense pas que nous ayons besoin d'aide, Fleur."

Fleur soupira.

"Nous en avons déjà parlé, et de toute évidence, j'ai besoin de quelque chose, et je voudrais que vous soyez là. Owen, s'il vous plait."

Son époux acquiesça, incapable, comme toujours, de refuser quoique ce soit à sa femme, et Fleur pénétra dans la maison de Guérison, à la recherche d'Isibeal.

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Aile des Ambassadeurs / Un étalon pour les Trevale [Fleur/Pluie]
« le: 23 septembre 2016, 22:49:26 »
2eme jour de la 1ère décade d'automne 1484

Avec le plus grand naturel possible, Fleur traversait les couloirs du Palais en direction des appartements personnels de Pluiechantante.
Rien qu'à imaginer ce qu'elle allait demander à la Kestrachern, elle en avait des sueurs froides, et l'impression d’exhaler un parfum de scandale.

Elle avait laissé Owen à une séance de Grand Conseil, prétendant devoir rencontrer une amie. Son époux n'avait pas cherché à en savoir plus, depuis qu'elle avait boudé pendant des heures, il avait trop peur qu'elle recommence et le laisse seul.

Elle arriva enfin devant la porte des appartements qu'elle cherchait et donna quelques coups discrets sur le panneau, vérifiant à droite et à gauche que personne ne la voyait.

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Haven / Scène de ménage
« le: 23 septembre 2016, 16:27:56 »
8eme décade d'été 1484

"Non, Owen, je n'ai pas badiné avec un Héraut, c'est ridicule!"
"C'est ce qu'on raconte, et qu'on m'a répété!"
"Et bien si vous préférez croire d'obscurs courtisans plutôt que votre femme, c'est votre affaire, mais je refuse de me laisser insulter de la sorte sans pouvoir me défendre!"
"Un Héraut!"
"Oui, un Héraut, qui m'a parlé, dans les jardins, en attendant Valériane qui tardait à arriver. Je suis polie, je réponds quand on me parle."
"Vous avez fait plus que parler visiblement."
"Visiblement? Parce que vous étiez là pour le voir peut-être?"
"Non mais..."
"Ne soyez pas ridicule Owen en plus d'être insultant. Je suis fatiguée de vos accusations, et blessée que vous pensiez que je suis puisse être volage! Je vais dans ma chambre, et vous ne m'en ferez pas sortir!"

Dans un tourbillon de dentelle et de soie, Fleur, en tapant des pieds et en claquant les portes, s'en alla s'enfermer dans la chambre, afin d'y bouder le temps nécessaire à la réédition d'Owen. Qui devrait arriver rapidement, puisqu'il ne supportait pas de dormir seul.

Jamais Fleur ne s'était disputé de la sorte avec Owen, mais jamais il n'avait osé l'accuser d'inconstance. Surtout qu'elle savait, même si elle préférait mourir que l'avouer, qu'il avait raison. Quelqu'un l'avait vu badiner avec Noam, et l'avait fait savoir. Et d'avoir été surprise de cette façon la mettait en colère contre elle-même. Particulièrement quand elle réalisait que malgré tout, elle ne regrettait absolument pas cet intermède séducteur entre eux, et qu'elle y repensait même avec nostalgie.
Elle tâcherait d'oublier, mais difficile d'effacer ce que Noam avait réussit à faire naître en elle, quand elle partagerai sa couche avec son époux...

Le soir venu, après maintes supplications éplorées d'Owen, Fleur accepta de sortir de sa chambre, telle une reine déchue. Comme prévu, il avait capitulé face à elle. Ca ne ferait pas taire les bruits, mais au moins, elle était toujours maîtresse chez elle.

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