Auteur Sujet: La nuit, tous les chevaux sont gris.  (Lu 9022 fois)

Isabeau d'Armentières

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La nuit, tous les chevaux sont gris.
« le: 20 janvier 2014, 21:14:31 »
4eme décade de l'hiver 1481

"Et Maman m'a demandé de te dire de bien dormir."
"Oui Monchou"
"Et de prendre la tisane de Louison tous les soirs."
"Oui Monchou"
"Et..."

Et Micha de Girier continuais à débiter une liste sans fin de conseils et de recommandation. Pourquoi me direz-vous? Simple. La veille, lors d'un entrainement au corps à corps, une prise maladroite de la part d'un adversaire trop vigoureux, alliée à la gaucherie d'Isabeau, s'était soldée par une épaule démise. Oh, bien sur ce n'était pas très grave. Le maitre d'arme avait remis l'humérus de la grise en place environ trente secondes après l'accident (c'est l'impression qu'elle avait eu en tous cas), et les guérisseurs avaient estimé qu'une reconsolidation minimale suffirait (note: en France, en 2014, c'est 4 semaines de repos). Paraissait que trop de magie de guérison, ce n’était pas bon, que ça épuisait le corps et tout et tout. Une heure plus tard, elle sortait de l'infirmerie, le bras en écharpe et une ordonnance deux semaines de repos complet pour son bras gauche.

Isabeau avait ronchonné, avait désigné une collègue pas trop bordelière pour l'aider à la bibliothèque (Elle pouvait encore écrire! ranger les livre, non, c'est vrai, mais tant qu'elle écrirait, PERSONNE ne toucherait ses registres! Elle avait encore trop frais en mémoire le désastreux état de ceux-ci à son retour de mission. Rrrrrrr! Un jour elle trouverait le souillon qui avait carrément demandé aux gens d'inscrire eux même leurs emprunts! Malheureusement, la moitié du Collégium connaissait sa vendetta et personne n'osait se dénoncer. Le lâche.

Mais du coup, ce soir du premier jour de la quatrième décade d'hiver de 1781, elle avait un compagnon orfèvre sur le dos, envoyé par la Maison De Girier toute entière. Maison au sens de la famille de Sertan, de ses domestiques et des ouvriers, bien sûr. La noble branche principale des de Girier méprisait comme il se doit cette grise en culottes d'homme.

Il était arrivé un peu après le repas et lui avait tenu la jambe pendant ce qui avait semblé être des heures. Mais finalement, il semblait enfin arriver au bout de ses consignes:

"Voila. Et si tu te sens mal, Papa a dit qu'il embaucherait un autre guérisseur. Parce que franchement, c'est quoi ces gens! Ils ont le pouvoir de te soulager, mais non? Deux semaines de souffrance, et..."
"MICHA! Ça va, je n'ai pas mal, au pire, j'ai une potion pour ça. C'est eux les spécialistes, je te rappelle. Ils n’essaient pas de t'apprendre à faire une chainette, non? Alors laisse courir s'il te plait."
"Je..."
"Maintenant, tu permets, je dois me préparer."
"Mais pourquoi donc?"
"Ben... Je sors. Je suis de poulinage, ce soir."
"Hein?"

A la tête de Micha, elle aurait annoncé son intention de descendre en ville faire un show exotique, nue sur sa Kyree, dans quelque cabaret de la vielle ville, il n'aurais pas été moins surpris.

"Rester aux côtés d'une compagnonne gravide qui n'a pas élit. Chez eux, les grossesses peuvent se finir très très mal. Donc les gris doivent monter la garde la nuit."
"Mais... Mais... Mais tu es blessée!"
"Ca m'empêche pas de monter la garde. Et t'en fais pas, j'ai demandé à une copine de m'accompagner."
"Mais c'est hors de question qu..."
"Micha! Je suis adulte, majeure et élue. Tu peux rien m'interdire."
"Mais.."
"Et je vais me changer la maintenant."
"Tu..."
"N'oserais pas devant toi? Tu paris?"

Et la grise déboutonna sans complexe le haut de sa chemise avant de la faire passer par-dessus sa tête. Au même instant, la porte claquait derrière son frère. L'Elue de Bethaniel éclata d'un grand rire franc. Un jour, son frère se ferais au fait de ne plus avoir d'autorité sur elle. En attendant elle rigolait bien.

Elle grimaça soudain. Rinnerl, jusque-là discrète leva précipitamment la tête:

Ça va?
Oui oui, juste un faux mouvement, ma puce.


Ouais, rigoler, peut-être, mais pas quand elle bougeait le bras, apparemment. Rapidement, elle finit de mettre un viel uniforme usé (elle passait la nuit dans une écurie), natta ses cheveux avant de les relever, et remplaça ses encombrantes boucles d'oreilles par des clous d'or. Elle attrapa un jeu de carte, son manteau le plus chaud et sortit, Rinnerl sur les talons, direction l'écurie des compagnons.

Elle arriva et salua Wyet, la compagnonne enceinte jusqu’aux naseaux. En attendant Irmingarde, elle commença une patience. Rinnerl, elle, s'amusait à chasser les rats, attirés par le grain.

[Minaaa?]
« Modifié: 30 janvier 2014, 00:33:34 par Isabeau de Girier »
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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #1 le: 23 janvier 2014, 22:03:43 »
Irmingarde s'y entendait plutôt pas mal en poulinage. En même temps, quand on a accouché à mantes reprises les épouses secondaires de son Père, on devient un peu coutumier des mises bas, qu'elles soient humaine ou animale, même si le terme animal était assez mal choisi concernant les Compagnons.
Mais une chose était sûre, quand Mina était de poulinage et que les choses se compliquaient (et cela arrivait de façon régulière), on pouvait espérer qu'au moins la panique ne lui couperai pas ses moyens. Une source d'accident en moins.
Du coup, les apprentis peu désireux de passer une nuit entière à veiller un Compagnon gestante savaient toujours qui allait trouver pour un échange de corvée. Et cela pouvait se monnayer très bien, un poulinage à risque. Facilement trois corvées de cuisine.

Cette nuit cependant, elle avait accepté "gratuitement" de fournir son aide, puisque la personne de poulinage était Isa, une pauvre Isa handicapée d'un bras. Une preuve vivante d'à quel point Mina détestait prendre des cours de maniement de armes. Mais sans Beltran, elle n'avait pas le choix si elle voulait finir sa formation de Héraut, il fallait qu'elle apprenne à se battre.
Bref, elle était d'humeur assez joyeuse en se rendant aux écuries, ce qui était assez rare ces derniers temps, parce qu'en plus, elle n'avait eu que peu l'occasion de passer du temps avec Isa au cours des mois précédents.

"Wyet est une femelle d'une profonde gentillesse, tu verras. En revanche, elle est assez anxieuse, n'oublie pas de la rassurer même si tu t'amuses avec Isa"
"Tu sais bien que je serais rigoureuse Za'."
"Bien sûr mon Elue, mais j'ai promis à Wyet de te donner ce conseil."
"Qu'il en soit ainsi!"


Mina se rendit donc dans le box de la future maman et y trouva Isa en train de jouer aux cartes. Avant de la saluer, elle s'approcha du Compagnon à qui elle caressa la crinière doucement, lui murmurant des mots apaisants. De sa main droite elle palpa le ventre de la femelle, sentant le bébé Compagnon s'agiter sous ses doigts. Elle avait aidé à faire naître pas mal de jeunes Compagnon, et elle prophétisait que celui-ci serait un poulain très énergique.

Puis enfin, elle se tourna vers son amie:

"Bonsoir Isabeau, je ne suis pas en retard j'espère?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #2 le: 23 janvier 2014, 22:51:11 »
Isabeau trichait allègrement à sa réussite quand Mina arriva. Dès qu'elle la vit, la noblionne rangea ses cartes (camouflant ainsi les traces de ses méfaits). Elle resta là, assise contre Rinnerl en regardant Mina palper le ventre gravide de la jument. Elle rougit d'embarras, honteuse de ne pas avoir pensé à accomplir ces gestes. A sa décharge, avec son bras en écharpe, ce n'était pas évident. Ce serait l'excuse qu'elle donnerait si on lui posait la question. Puis Irmingarde la salua et Isabeau adressa un grand sourire à son amie:

"Mina! Je suis contente de te voir! Tant que le petit n'est pas là, je dirais que tu es largement dans les temps!"

Salut Mina! Gazouilla Rinnerl à l'attention de l'élue d'Ezarell

Elle désigna la place à côté d'elle, appuyé sur la douce chaleur de Rinnerl.

"Alors, le Héraut Maria a dit que ce n'était probablement pas pour cette nuit et que normalement, on serait tranquille. Elle dort tout de même dans la salle de garde, prête à nous aider si besoin. Ah puis Rinnerl reste avec nous, Wye est d'accord."

Une ou deux fois, des Compagnonnes avaient refusé la présence de la Kyree dans la stalle avec elles. Isabeau n'avait évidemment pas discuté, mais elle aimait la présence de sa liée. En sa présence, elle se sentait plus calme, plus compétente. Et elle avait quelqu'un à envoyer chercher de l'aide, en plus. Elle se souvenait d'une nuit où la compagnonne gravide avait dit aimer entendre le ronronnement de Rinnerl, que ça la rassurait.

L'attention de la grise se reporta sur sa camarade. Elles ne se voyaient pas autant qu'elles auraient voulu, Mina étant dans une classe au-dessus d'Isabeau. Cette corvée était l'occasion de renouer un peu le contact.

"Je voulais t'offrir des boucles d'oreilles, pour ton anniversaire. Sauf que je savais pas quand c'était."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #3 le: 23 janvier 2014, 23:38:33 »
Mina rit légèrement quand Isabeau lui expliqua qu'elle n'était pas en retard.

"Au pire, je sais attraper des bébés au vol, discipline ô combien périlleuse!"
"Bonsoir Rinnerl."


Entendre Rinnerl lui parlait par esprit lui rappelait beaucoup Kun'. Peut-être se rencontreraient-ils un jour? Kun' était parti engranger d'autres histoires et légendes à travers la planète, et si Ezarel remplissait un immense rôle dans sa vie, son ami d'enfance lui manquait, certains soirs.

La jeune grise s'assit à côté d'Isabeau sans aucune grâce. Voilà qui irriterai profondément le Professeur de Bonnes Manières, qui s'arrachait déjà littéralement les cheveux avec elle en essayant de lui inculquer les bases de la représentation à la cour. Sous prétexte qu'elle était amie avec la Reine, elle devait apprendre à bien se tenir pour ne pas dépareiller à ses côtés. Ridicule... Au moins, elle savait danser, grâce à Beltran, c'était toujours ça. Penser encore à lui lui arracha un soupir mais elle se concentra sur les informations d'Isa et lui répondit:

"Alors espérons que ce ne sera pas pour ce soir, mais la nature ne se souciant jamais des prévisions, qui sait..."

Quand sa camarade lui avoua vouloir lui faire un cadeau, Mina haussa ses sourcils, surprise, et secoua la tête.

"Un cadeau? Mais pourquoi? Non, non, je te l'interdis, c'est hors de question. Et puis en plus..."


Elle fronça les sourcils, intensément concentrée.

"... je ne sais pas quand est-ce que je suis née."

C'était rigoureusement vrai. Elle savait quand est-ce qu'elle avait été conçu, pendant la fête des récoltes, elle était donc née 9 mois plus tard. Après, elle n'en connaissait pas la date, et ne s'était pas vraiment posé la question. On ne lui avait jamais souhaité.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #4 le: 27 janvier 2014, 00:17:29 »
Isabeau éclata de rire à l'annonce de la capacité de Mina à rattraper les bébés au vol:

"C'est une bonne chose, parce que moi, pas du tout! Pourquoi crois-tu qu'ils me mettent de corvée bieeeeeeeeen avant le terme, comme ça?"

Evidemment, le plus sur aurait été de pas la mettre de corvée du tout. Mais apparemment, les instances supérieures trouvaient que la garde de poulinage était une expérience indispensable à tout héraut digne de ce nom. Isa trouvait ca bête, mais bon... tant qu’elle n’assistait pas à un poulinage aussi traumatisant que celui vécu par Saskia... (Cela dit, la joueuse n'est absolument pas sure que la grise en ai connaissance. Peu importe...)

La Hold interdit ensuite à Isabeau de lui offrir un cadeau:

"Mais tu sais que t'as pas à me dire comment dépenser mon argent? Et que refuser un cadeau ça ne se fait pas? Je sais que je suis trop matérialiste, n'empêche, les cadeaux, c'est important. C'est une façon pour moi de te dire 'Tu es importante, tu comptes pour moi'. Pourquoi tu refuserais ce genre de messages?"


Isabeau gratouilla les oreilles de Rinnerl avant de lui demander mentalement d'aller chercher la blague en cuire dans l'étagère de leur chambre.

"Sérieusement? Tu ne connais pas ta date de naissance? Bon. Voilà ce que je te propose. On va te choisir une date d'anniversaire. Aujourd'hui, par exemple! Ça te va? Ou non. Aujourd'hui les gens ont plus le temps de te le fêter. Demain, plutôt."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #5 le: 31 janvier 2014, 21:52:04 »
C'était vrai qu'imaginer Isabeau les bras en l'air, affolée, ne sachant où se placer pour attraper un bébé volant... L'image était cocasse et lui tira un sourire amusé.
Puis Irmingarde médita sur la tirade de sa camarade à propos de l'utilité des cadeaux.
Elle secoua la tête, chassant ses arguments:

"Qui a décrété qu'on n'avait pas le droit de refuser un cadeau? Non, plus sérieusement... Isabeau, je ne mérite pas qu'on dépense de l'argent pour moi. En quel honneur? Etre ton amie me suffit, je n'ai pas besoin que tu me prouves que tu m'apprécies. Je ne dis pas que ça ne fait pas plaisir, je sais quel plaisir peut procurer un cadeau. Mais je ne crois pas que j'en vaille la peine. En temps de guerre, l'argent doit être soigneusement utilisé tu ne crois pas?"

Mina, ou comment plomber une conversation en faisant sa rabat-joie légendaire!

"Et non, je ne connais pas ma date de naissance. Je m'en moque d'ailleurs. Je n'ai pas envie d'en inventer un, à quoi ça servirait? A part toi, il n'y a personne pour qui le jour de ma naissance aurait une quelconque importance. Et Ezarell, bien entendu!"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #6 le: 09 février 2014, 00:56:11 »
Choquée, la bourgeoise laissa patiemment la Hold finir sa tirade, malgré ses envies de hurler et les coups au cœur que lui faisait, involontairement, probablement, son amie.

"Mais... Mais d'ou tu dis un truc pareil? Evidement que tu mérite. Je... Tu... Tu es une personne que j'aime, donc tu merite foutrement. J'ai envie de te voir belle, de te voir porter un bijou de chez mon père, quelque chose d'éminemment personnel et familial parce que... Que... Que tu m'es chère, zut! Que tu es une amie intime, peut être ce que j'ai de plus proche d'une sœur et que... Comment tu peux dire ca? Que tu n'en vaux pas la peine? Tu en vaux foutrement la peine pour moi, pour Ezarell, pour Saskia, pour... Pour Beltran, pour ... Pour tes pages!  Voila les gens qui voudraient fêter ton anniversaire. Tes amis! Parce que... Parce qu'on trouve adapté de fêter le jour ou les dieux t'on amenés dans ce monde pour qu'on puisse te connaitre!"


Machinalement, la grise essuya de son bras valide les larmes de... de elle ne savais quoi qui lui coulaient sur les joues. Ca la bouleversait d'entendre son amie se mépriser de la sorte.

"Et... Et puis tu écoute ce que tu dis? Parce que c'est la guerre, on doit arrêter toute chose superficielle? Mon père doit mettre la clé sous la porte? Je... C'est notre vie qui est basée la dessus. Et sur notre fortune repose la... et donc le train de vie de nos employés, de nos paysans... des gens de mon Oncle De Girier aussi, vu que ce cretin est pas capable d'administrer correctement ses terres.... Et on n’est pas les seuls. Si les gens se mettent à traiter les petits plaisirs avec dédains, c'est la moitié de Haven qui tombe dans la misère. Je... Tu pense vraiment que j'incarne un argent gâché?"

Parce que si elle n'était plus aussi souvent couverte de bijoux, Isabeau assurait encore ses fonctions de vitrine de l'entreprise familiale. Elle se sentait toujours aussi impliquée dans l'atelier De Girier, même si ses devoirs de grise passaient désormais avant. Et elle avait pris très mal la remarque de Mina sur l'économie à adopter en temps de guerre.

C'est à ce moment de tension que Rinnerl revint, trottant légèrement et qu'elle déposa la blague sur les genoux de sa mère adoptive. Isabeau essuya les très légères traces de salives sur le cuir et la tendit à son amie, ajoutant d'un ton plaintif:

"Regarde au moins. S'il te plait."

Spoiler: montrer
Ce sont deux boucles d'oreille et un petit pendentif accroché à une chaine, extrêmement simple selon les critères De Girier habituels. Les boucles d'oreilles sont constituées de petites pointes sinueuses en d'ambre, rehaussées d'argent. Elles peuvent légèrement faire penser a des flammes. Le pendentif est une perle d'ambre ronde, entourée d'arabesques d'argents qui rappellent les boucles d'oreilles. Le pendentif est monté sur une chaine d'argent très simple
« Modifié: 11 avril 2020, 13:00:12 par Héraut Wylan »
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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #7 le: 11 février 2014, 23:47:48 »
Mina ne put placer un seul mot tout le temps que dura la réponse enflammée d'Isabeau. Elle essaya bien quelque fois de la stopper, mais peine perdue.
Ezarell lui conseilla d'attendre, et aussi d'écouter. Ce qu'elle fit.
Finalement, à la fin, il était difficile de dire qui était la plus embarrassée. Isabeau à cause de sa tirade, ou Mina de l'avoir provoqué. C'était quelque chose d'entendre une telle déclaration d'amitié! Ca n'avait rien à voir avec la déclaration d'amour de Beltran, c'était très différent. Alors qu'un feu brûlait en permanence à l'intérieur de Mina, les mots d'Isa la réchauffait. Et la voir pleurer de frustration, de colère l'attristait beaucoup. Elle ne voulait pas la mettre dans cet état! Décidément, c'était un passage obligé de craquer avant d'avouer ses sentiments (amoureux ou amicaux) à Irmingarde?!
Finalement, quand elle put enfin parler:

"Jevoulaispasdireçaaaaa, je voulaispasdire çaaaa..."

Handicapée sociale bonjour!

"C'est plus compliqué que ça... je... roh... C'est pas tant que j'en vaille pas la peine c'est que... Ce n'est pas dans ma nature. Je suis née dans les Holds. Et même si je suis ici depuis quelques temps déjà, que j'ai eu tout le temps de profiter des largesses dont on a fait preuves à mon égards" elle pensa à Riannon "des gentillesses" elle pensa à Isabeau, Saskia "des miracles" ici, elle envoya une onde affectueuse à son Compagnon "des cadeaux..." elle passa sa main le long de l'étui de l'épée que lui avait offert Beltran, qui la quittait rarement "et bien je reste ce que je suis, une Hold qui a été élevé par une famille Hold, là où on ne fait pas de cadeaux, dans tous les sens du terme. Ce n'est pas naturel pour moi d'en faire, comme d'en recevoir. C'est quelque chose qui me dépasse!"

Mina passa sa main dans ses cheveux, embêtée par ce qu'Isa avait pu comprendre de sa réflexion sur l'argent.

"J'ai pas dit que le métier de ton père était inutile en temps de guerre... Je sais juste que de l'argent, avant d'être ici, je n'en ai jamais eu, alors voir des gens en dépenser pour moi... Je parle de la guerre, parce que c'est important, et que ça nous arrive en plein sur le coin du nez. Et que ça m'effraie. Mais crois-pas que je pense que la guerre doit empêcher les gens d'acheter des bijoux. J'en sais rien en fait... Je dis sûrement des âneries, puisque les mercenaires transportent leurs argent sous forme de bijoux, et eux la guerre, c'est leur métier... Tu es pas le symbole d'argent gâché... Tu es aussi mon amie. Et je suis maladroite."


Ca, c'était de l'explication claire!
Elle ne put pas vraiment refuser d'ouvrir l'étui qu'amena Rinnerl, et ce qu'elle y vit la laissa bouche bée. C'était elle... en bijoux. Des flammes emprisonnées.

"Isabeau, c'est très joli."


Du bout des doigts, elle caressa le pendentif.

"Merci."

C'était sa façon de lui faire comprendre qu'elle acceptait le cadeau. Elle ne pouvait pas vraiment le refuser après tout ça.

"Mais avec quoi vais-je bien pouvoir porter ça? Ca n'ira pas avec notre uniforme si féminin et coloré!"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #8 le: 19 février 2014, 23:11:37 »
Isabeau réfléchis un long moment aux paroles de Mina, un peu trop émue pour tout mettre bien en ordre, elle finit par tout exposer.

"Je... Bon, dans les Hold, on ne fait pas de cadeaux, d'accord. Mais je croyais que tu avais rejeté ca quand tu as décidé de partir. Cette culture est importante pour toi? Tu crois que je dois me renseigner dessus? Je veux dire, comme je ne pensais pas que c'était important, j'ai jamais fait l'effort, mais..."

Déstabilisée, un peu perdue, Isabeau se raccrochait à sa Kyree qui ronronnait vacillement dans son dos, comme consciente du trouble de sa mère. Hum. C'était bien qu'une fille, même poilue et quadrupède, réconforte sa mère? Euh... Bah, au pire,... au pire c'était comme ça, elle faisait ce qu'elle pouvait avec ce qu'elle était, zut.

La grise manchote s'illumina quand elle vit que son amie appréciait finalement son cadeau. Elle avait tapé juste en fin de compte. Elle avait longtemps hésité, d'abord pour savoir si elle pouvait se permettre de demander ca a son père. Cette parure était en effet la première fabriquée sur une idée d'Isabeau. C'était la première fois qu'elle demandait à ses parents de lui fabriquer un truc particulier. Jusque-là, elle s'était bornée à choisir ses préférés parmi un lot qu'on lui transmettait. Elle avait eu si peur que Mina lui dise que ça ne ressemblait à rien...

Nerveusement, elle gloussa à la plainte de Mina qui regrettait de n'avoir de tenue adaptée à la parure.

"M'enfin voyons, ça se voit! De l'argent. C'est accordé aux sabots de ton compagnon évidemment!"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #9 le: 20 février 2014, 21:56:04 »
"Oh oui, les sabots d'Ezarel, je n'y avais pas pensé! Attend, je vais lui demander son avis!"
"Qu'en penses-tu?" demanda-t-elle à son compagnon en se concentrant sur l'image du bijoux pour qu'elle le "voit".
"C'est très joli et s'accordera parfaitement avec moi!" répondit celle-ci avec contentement.

Mina traduisit à Isabeau.

"Le bijoux flatte l'égo surdimensionné de mon Compagnon, et tu sais à quel point nos amis aiment être à leur avantage!"


Elle plaça la chaîne devant ses yeux, laissant osciller le pendentif, s’abimant dans la contemplation de la profonde couleur de la pierre.

"C'est vraiment très très joli!"

Puis elle rebondit sur la réflexion de l'importance ou non de se renseigner sur son peuple de naissance, qui lui arracha un éclat de rire. Elle secoua la tête.

"Même dans tes précieux livres, tu trouveras peu de renseignement sur mon peuple, je te le garantis. Sur leur histoire oui, sur le rejet unanime qu'ils font naître chez les autres, aussi, mais sur leur façon d'être, de vivre... Le Holds sont trop secrets. Quand Talia est devenu Héraut de la Reine Selenay, certaines choses ont filtrés, mais pas grand chose. Je crois qu'en général, le pays préfère les oublier, ce qui leur convient très bien! Enfin, aussi buttés soient-ils, je ne les rejette pas, enfin pas dans ce sens-là. Les Holds, ça a été seize ans de ma vie, et je n'en ai que dix-neuf!  Même si je suis partie, j'ai été élevé par eux. Même si je crois profondément que ce sont des crétins consanguins, ils ont été ma famille. Pendant seize ans. Ca laisse forcément ses traces. J'ai volontairement coupé mes racines en les fuyant, mais elles sont toujours là-bas..."


Puis se rendant compte à quel point la conversation reprenait un tour trop sérieux - un problème constant avec elle - Mina adopta un ton plus léger:

"Mais si tu veux savoir des choses sur mon peuple, je t'en pris, pose moi tes questions, on ne m'en a jamais posé finalement. On dit qu'ils n'ont aucun humour, et c'est assez vrai, par contre, pour les habitants du reste de Valdemar, ils sont très drôle, malgré eux! "
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #10 le: 23 février 2014, 23:24:37 »
Isabeau rit avec bonne humeur à la plaisanterie sur l’orgueil d'Ezarell. Bethaniel n'était pas trop comme ça, en fait. Son principal défaut était son obstination à avoir toujours raison. C'était marrant dix minute, puis vite chiant, surtout à mesure que la grise prenais de l'assurance. Par contre, ce fut elle qui se rengorgea avec orgueil quand Mina déclara les bijoux "vraiment très très joli".

"Qualité De Girier, chérie. Nous sommes les meilleurs!"

Orgueil familial? Rooooh, si peu!

Isa souris légèrement en entendant parler de son amour des livres. Ca l'amusait beaucoup cette réputation de rat de bibliothèque qu'elle se trainait, alors qu'à la base, les livres et elle c'était un couple purement utilitaire. Elle avait commencé à les aimer quand elle avait commencé à travailler pour Barrn et la lucidité la poussait à dire qu'elle n'aimait pas les livres mais simplement servir Valdemar, ce qu'elle faisait en prenant un soin maniaque de la bibliothèque, aux côtés de Barrn. C'était ce sens du devoir, couplé à sa dévotion pour le Kyree qui lui avait donné sa chance, que les gens appelaient "amour des livres". Elle, a la base, aimait la connaissance. C'était très différent.

"Est tu encore une Hold alors? Te sens tu encore concernée par leurs coutumes? Te sens tu insultée si on les insultes face à toi?"

Isabeau réfléchis quelques instants à la question qu'elle aimerait poser.

"Ce qui m'intéresse le plus te concerne en fait. Pourquoi tu les as quittés? En venant aussi loin en plus, tu aurais pu t'arrêter à Horn ou Douxruisseau, je veux dire. Je me souviens que tu m’as parlé d'un mariage dont tu ne voulais pas, bien sûr, mais... Enfin... C'est personnel, je suppose. Si tu ne veux pas en parler, parle-moi plutôt de... Des croyance Hold?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Héraut Irmingarde

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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #11 le: 23 février 2014, 23:52:55 »
"Et les moins prétentieux, n'est-ce pas" répondit Mina à la remarque d'Isa.

La jeune femme se demanda ce que ça pouvait faire, d'être fière de sa famille. Puis elle se rassura en se disant que sa famille, c'était le cercle Héraldique, et difficile de ne pas être fière de sa nouvelle famille.
Puis elle prit quelques secondes de réflexion avant de répondre aux questions d'Isabeau sur son histoire, son clan.

"Ce n'est pas une... une histoire de se sentir Hold ou pas, concernée ou pas. Je suis une Hold, en tout cas à moitié par le sang, et totalement par mon éducation. On ne peux pas aller contre ces faits. Mais non, je peux facilement rire si on les insulte. J'ai toujours pensé qu'ils étaient ridicule à partir du moment où j'ai eu un peu de jugeotte, et il faut dire que j'avais Kun' avec moi pour m'offrir des horizons différents, une réflexion qu'une femme Hold n'a pas en général. Ou si elle l'a, elle l'a brime. Enfin..."


Mina joua un peu avec ses brins de paille au sol, songeant aux paysages de son enfance. Le peuple des Hold était un poison, mais les terres Holds étaient belles et fertiles.

"Je suis partie parce que mon père avait eu une proposition de mariage pour moi. Je pensais être passé au travers du filet, puisque mon père ayant refusé de me doter, je n'étais pas un parti enviable. J'avais passé l'âge. Je ne savais pas trop ce que j'allais devenir, mais ça me convenait. Et un cousin a bien voulu de moi. Ses deux femmes étaient enceintes, geignardes, il avait besoin de quelqu'un pour s'occuper des enfants, entretenir la maison... Je n'ai pas voulu. Mon frère ainé a essayé de m'y forcer..."


Le souvenir de cet évènement lui noua la gorge, puis elle continua:

"... mais j'ai refusé encore plus. Et je suis partie à Haven parce que c'est ici que je suis née."


On arrivait là au passage le plus nébuleux de son histoire familiale.  Elle n'en parlait jamais. Riannon et Ezarel étaient sûrement les seules au courant. Mais Isa pouvait bien le savoir, c'était son amie.

"Mon père a séduit une femme d'ici. Il m'a dit un jour que c'était une femme de petite noblesse. Il n'est pas vilain dans son genre, mon père. Il était venu pour la foire de la St Jean vendre son surplus de production à des prix faramineux, et la production agricole Hold est de très bonne qualité. Bref, il l'a séduit, elle est tombé enceinte, et je suis née. La famille de ma mère m'a alors envoyé là-bas, avec un peu d'argent. Je n'ai jamais eu aucun nom, aucune information. Mais c'est pour ça que je suis venu ici. J'ai peut-être pensé que je reconnaitrait mes traits dans un visage, dans la foule. Même si j'ai abandonné l'idée depuis. Mais je voulais être aussi le plus loin possible des Holds. Et Haven... et bien c'est une ville qui attire irrémédiablement les personnes qui cherchent leur chemin, je crois."


"Belle définition." réagit mentalement Ezarel.
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Isabeau d'Armentières

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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #12 le: 27 février 2014, 23:25:05 »
"Je vois, ce sont ta famille, mais sans plus. Je comprends ça. Peut-être pas autant que toi, mais... Enfin t'as sans doute entendu parler de la branche principale des De Girier... un ramassis de fainéant dans le meilleur des cas, de joueurs dans le pire. Et c'est toujours mon père qui se retrouve à devoir gérer ses débiles de frères et sœurs... Une bande de noblions dégénérés, quoi. Le titre de Vicomte de mon Oncle doit être la seule chose qui lui glisse entre les doigts..."

Ah la famille... Apres ce petit aparté égocentrique, Isabeau écouta attentivement son amie en grattouillant la tête de Rinnerl qui frottait avec délectation sa main contre sa tête, comme un énorme chat en forme de chien. Isabeau grimaça à l'écoute du "mariage" organisé pour Mina. "Mariage". Ils en avaient de bonne parfois. Esclavage, perte de contrôle et de décision était plus appropriée dans certains cas. Sans parler de la finalité dynastique du mariage. Isabeau aurait lutté de toutes ses forces contre quiconque aurait essayé de la forcer à concevoir. Tiens, dans le cas de Mina, ça aurait sans doutes finit en barbecue. Elle avait probablement sauvé la vie de son cousin, en le fuyant, en fait.

Sentant la détresse de la grise, Rinnerl se déplaça pour se poser à moitié sur les genoux de l'autre grise, lui apportant tout le réconfort ronronesque possible.

"Vraiment? Tu es de Haven?"

Ce n'était techniquement pas le cas d'Isabeau. Elle était née dans le calme du domaine de ses parents, plus reposant qu'il était pour sa mère. Ce n'était pas un hasard s'ils n'étaient que deux, Lucile n'était pas conformée pour enfanter et la naissance d'Isabeau avait été suffisamment difficile pour que Lucile ai fait en sorte de ne plus jamais tomber enceinte.

Habitante à mi-temps de Haven depuis sa petite enfance, Isabeau ne comprenais pas vraiment l'effet attirant de la ville. Question de point de vue supposait-elle. Personnellement, elle, en voyant Haven ne voyait qu'une grande citée, avec ses beaux quartiers, son centre philosophique, mais aussi ses défauts, ses quartiers pauvre, ses quartiers dangereux... Pour l'élue de Bethaniel, Haven était juste Haven.

Dépendant l'histoire de mère perdue intéressa beaucoup la jeune femme.

"Si tu n'as pas fait d'autre recherche que de dévisager les gens, je me doute que t'ai rien trouvé. Mais je me dis... Si ta mère faisait partie de la noblesse, a Haven elle était sans doutes introduite à la cour. Et dans ce cas, il doit bien rester une ou deux Fleur Arkadia pour nous dire qui a soudainement disparut pendant ta gestation..."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #13 le: 02 mars 2014, 23:51:23 »
Mina secoua la tête dans un signe de dénégation:

"Je ne suis pas très potin, encore moins potin de cours, donc je l'ignorais. Mais tu sais, quand j'entends ça, je suis d'autant plus contente de ne pas avoir à gérer ma famille. J'ai 16 frères et soeurs, et j'ai arrêter de compter mon nombre de neveu et nièce depuis des années! Imagine si je devais faire comme ton père, rattraper leurs bêtises, ce serait sans fin... Je ne l'envie pas."

La jeune femme sourit quand Rinnerl se coucha à moitié sur elle et grattouilla son crâne.

"Je suis de Haven, d'après ce qu'on m'en a dit en tout cas. Mais je ne crois pas être née ici. J'ai appris certaines choses depuis que je suis ici, en particulier qu'une jeune femme de famille noble n'aurait pas tellement intérêt à être vue enceinte alors qu'elle n'est pas mariée, à part si elle veut déshonorer sa famille. Je suppose que j'ai du naître ailleurs, cachée dans une maison de campagne..."

Quand Isabeau lui propose un axe de recherche, Mina haussa les épaules avec fatalité:

"Il y a 19ans? Je sais que les gens ont de la mémoire, surtout pour cancaner sur les autres, mais c'était il y a trop longtemps. Qui pourrait se souvenir de ça, franchement?! Il y a tout bonnement trop de monde, même dans les hautes sphères, pour savoir ça!"


Pourtant, Mina aurait du se souvenir que les nobles n'oubliaient jamais personne, et encore moins un nom. Jamais. C'était ainsi. La professeur de bonne manière le lui avait d'ailleurs déjà dit, mais comme ces cours étaient vécu comme une torture pour la jeune apprentie, autant dire que son attention n'était pas des meilleurs lors de ses leçons barbantes!
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Isabeau d'Armentières

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Re: La nuit, tous les chevaux sont gris.
« Réponse #14 le: 05 mars 2014, 21:48:32 »
Isabeau non plus n'enviait pas son père! En fait, a lui demander son avis, elle couperait les vivre à cette bande d'abrutit. Purement et simplement. Malheureusement, on ne le lui demandait pas et elle devait se farcir gracieusement les parasites De Girier qui semblaient l'adorer depuis qu'on savait qu'elle était devenue très amie avec la Reine consort pendant la mission à Sironis. Bande de...

Isabeau approuva de la tête les dires de Mina. Oui, en effet, c'était probable. A Haven, les gens parlaient trop, les domestiques se fréquentaient tous plus ou moins directement. Par contre, sur la mémoire des gens de cour... L'ancienne chef des pages n’avait aucune idée de ce dont elle parlait.

"Oh je suis presque sure de trouver quelque chose. On pourrait commencer par interroger ma tante. C'est une grosse vache, mais elle sait tout sur tout le monde... Quand je l'ai vue, au retour de Sironis, elle m'a raconté un flot de détails sur l’activité, répréhensible, évidemment de marchand des D'Armentières. Des tas d'histoires idiotes sur leurs débuts, et tout et tout... bref!"

Bref surtout parce que du coin de l'œil, Isabeau avait vu Wyet se réveiller soudainement. Elle se releva avec la souplesse attendue d'une maladroite au bras en écharpe (aucune) et s'avança vers la jument grosse, debout un peu plus loin dans la stalle.

"Hey... Ça va, ma belle?"

C'est rien. Juste une contraction d'entrainement...

C'était peut-être que cela, mais ni Wyet ni Isabeau ne voyait la trainée de liquide rougeâtre et jaunâtre qui coulait le long de la jambe de la jument.
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