Auteur Sujet: Tu seras un homme, mon fils.  (Lu 7466 fois)

Héraut Arthon

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Tu seras un homme, mon fils.
« le: 20 mars 2014, 15:18:06 »
2e décade de printemps 1481

"Va prendre du repos et occupe toi de tes enfants. Le trône n'est pas tout et tu commettras des bourdes si tu ne t'accordes pas un peu de temps avec ta famille. Allez, dégage..."

Aranel, malgré les énormes cernes sous ses yeux et une apparence de vieille femme malade, avait gardé assez de forces pour faire entendre raison à son obtus d'ami. Arthon avait donc aménagé son après-midi pour passer quelques heures avec sa famille. Malheureusement, Saskia n'avait pas pu se libérer au même moment... Kelian faisait la sieste et sa nourrice n'avait pas l'intention qu'on le réveille... Adrian avait surgi de derrière un rideau pour s'arrêter devant son nouveau père et le regarder en silence d'un air sérieux, un doigt dans la bouche. Arthon avait rendu son regard au petit Modifié et s'était agenouillé pour se mettre à sa hauteur:

"Les circonstances nous laissent entre hommes, dis-moi? Je te propose qu'on aille voir au Champs si nous y sommes...?"


Sans changer d'expression, Adrian avait regardé Arthon puis avait sorti son doigt de sa bouche et tendu d'autorité sa main encore mouillée pour que le Roi la lui prenne. Ils avaient marché ensemble, très sérieux et d'un pas décidé. Les serviteurs et gardes qu'ils croisèrent eurent un regard étonné - parfois choqué, car l'aspect du petit attirait encore la curiosité et les murmures- qu'ils ignorèrent soigneusement. Un fois aux abords du Champ, Adrian leva la tête vers Arthon:

"Compagnon?"

Arthon leva un sourcil surpris. Il n'entendait guère la voix de son fils adoptif et chaque intervention semblait longtemps pesée et préparée.

"Oui. Ryis est mon Compagnon. Tu en connais d'autres?"

Le gamin ne répondit pas mais tira sur sa main pour se libérer de la poigne de son père avant de se mettre à trottiner en direction du Champs, comme s'il arrivait en terrain conquis. Les Compagnons présents les plus proches eurent un regard presque attendri pour le petit garçon et ne mouftèrent pas quand celui-ci pénétra dans le Champs. Arthon salua les présents de la tête et appela mentalement Ryis qui les rejoignit rapidement.
Le Compagnon poussa gentiment du museau le garçonnet qui venait de perdre l'air sérieux qu'il arborait devant la plupart des gens. Soudain, Adrian se tourna vers son père:

"Monter."

[...] Une heure plus tard, une vraie complicité avait fini de se nouer entre le grand garçon courronné et son petit garçon poilu. Ryis n'avait aucune objection à se balader avec Adrian sur le dos, et le trot - avec Arthon comme sécurité - avait le don de déclencher un grand rire chez l'enfant. Une fois l'heure de jeu terminée, Ryis réclama qu'on s'occupe de lui comme il le méritait. Arthon était en train d'aider Adrian à brosser le Compagnon quand Ryis le prévint:

* Bethaniel rentre. Ton petit a voyagé avec elle, cela lui ferait peut-être du bien de voir ses anciens compagnons de voyage? *

Arthon se tourna vers la porte au moment où Bethaniel passait la tête. Averti par un sixième sens (ou des oreilles de chat, qui sait?) Adrian se désinterressa de sa brosse avec un couinement de joie et tendit les bras, envoyant valser l'instrument qui atterrit avec un "poc" satisfait sur le sol.

"Nerl?"


[Isabeau?]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #1 le: 23 mars 2014, 13:25:20 »
Bethaniel, en entrant, rigolait doucement dans la barbe qu'il n'avait pas. Quelques jours plus tôt, Isabeau avait encore faillit se blesser à l'entrainement aux armes, suite à une erreur bête due à son manque d'endurance. Suite à cela, le blanc destrier avait décrété que ça suffisait et qu'Isabeau était priée de développer un chouia ses maigres capacité sportive. Il l'avait donc expédiée... faire des tours de champs. Deux tours par jour en petite foulée. Connard de cheval.

Entre les pattes du compagnon (on ne se refait pas), passa une boule de fourrure (de proportions honorables). La Kyree leva le museau en entendant son nom et elle fonça elle aussi vers le petit modifié:

Rian!


Et le quadrupède se fit un devoir de léchouiller le prince adoptif en l'enfouissant dans sa fourrure.

Gloussant, le compagnon s'inclina brièvement devant le roi puis salua son compagnon avant de se diriger vers l'une des mangeoires d'avoine.

Ce n'est qu'une bonne minutes ou deux après qu'une Isabeau au souffle cour entra dans l'écurie pour se diriger, tel le zombie moyen, vers une outre accrochée dans un coin. Apres avoir bu comme un héros, elle devint soudain beaucoup plus attentive à ce qu'il y avait atour d'elle. Un Roi, genre. Evidemment, elle sauta en l'air. Normal. Elle n’avait pas l'air assez tarte en tenue de sport, ruisselante de sueur, en s'étant mis de l'eau partout et le souffle court (ses poumons devaient être encore du côté du bosquet), il fallait encore qu'elle saute au plafond comme une gamine surprise à voler des cookies. Bien sûr. Sinon s'pas drôle.

"Bonjour Messire"

Ou Majesté, plutot...Mais, euh... Elle n’avait pas convenu avec lui de l'appeler par son prénom, compagnon de lait oblige? Ouais, mais c'était dans le cadre d'une cuisine, ici, c'était une écurie. ... Ouais, elle verrait comment il enchainerait et elle ferait pareil. Elle n’avait pas assez d'oxygène dans le cerveau pour ergoter la dessus pour le moment.
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Héraut Arthon

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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #2 le: 24 mars 2014, 14:03:22 »
Juste après l'apparition du Compagnon d'Isabeau, une "Nerl" toute pimpante jaillit de l'extérieur et alla saluer comme il se doit "Rian" qui éclata de rire et fourra sa tête dans le poil doux de la kyree.

"Nerl!" pépia-t-il avec joie sans lâcher son amie à fourrure.

Arthon ne put empêcher un large sourire de fleurir sur son visage devant la joie de son petit Modifié. Avec Rinnerl et les Compagnons, Adrian pouvait être ce qu'il était sans craindre les murmures ou la peur de ce qui sort de l'ordinaire. La "petite" kyree semblait rendre en affection ce que le gamin lui donnait, et les coups de langues vaudraient un bon bain à Adrian lorsqu'ils rentreraient.

Bethaniel ne s'intéressa pas longtemps à la scène, et après avoir salué, il s'éloigna et laissa le champs libre. Arthon fronça les sourcils: Béthaniel et Rinnerl dans le Champs sans Isabeau, ce n'était pas ordinaire. Mais au moment où cette pensée faisait son chemin sous le front du Roi, la porte fut de nouveau poussée, cette fois par une Grise essouflée. Sans un regard pour l'inhabituel trio, l'élève Héraut alla étancher une soif visiblement importante - ce qui prit un petit moment.
Rian était toujours accrochée à sa compagne à poils et Arthon ne bougea pas jusqu'à ce que la fille le remarque. Ce qui ne tarda pas.

Arthon eut un large sourire devant la réaction de l'ancienne Bleue.

" Dans le Champs, comme à la cuisine, c'est Arthon, pour vous. Bonjour, Isabeau." salua-t-il. "Entraînement hardu aujourd'hui?"

Adrian tourna la tête vers Isabeau, et se releva, la main accrochée aux poils de Rinnerl:

"Isabeau. Tu fais le Compagnon aussi?" demanda-t-il en désignant Ryis qui suivait la scène d'un air attentif, sans un mot.
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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #3 le: 25 mars 2014, 01:45:38 »
Son souffle retrouvé, Isabeau offrit un grand sourire à son Compagnon de Lait. Pas de doutes, cette fois, c'était lui, et pas le Roi.

"Noté, Arthon, je n’étais pas sure, désolée."

Et dans ce domaine, mieux valait légèrement pécher par excès de politesse que par manque!

Avant qu'elle n'ait pu commencer une autre phrase, une cape tomba soudain sur la tête de la grise.

Couvre-toi, ordonna Bethaniel. Tu vas prendre froids.

Gratouillant le menton du compagnon, Isabeau s'enveloppa dans la cape avant que ses muscles ne refroidissent. Il est vrai que tomber malade pour avoir fait une activité aussi saaaaaaaaaaaaaaine et vivifiaaaaaaante que de la course à pied ferait mauvais genre… Non, Isabeau n’était pas du tout amère d’être forcée à courir tous les jours. Par un Cheval. Qui courrait devant. C’était pas vrai. Du tout.

"Oui, Bethaniel a décrété que je devais être plus sportive, alors il m'oblige à courir. Si je ne le fait pas, ce tyran m'empêche d'atteindre la bibliothèque, non mais vous imaginez? Enfin qui sait... Le vôtre est peut-être moins tyrannique..."


Elle désigna Ryis d'un coup de tête. Etrangement elle en doutait. Depuis son élection, elle avait bien noté la tendance des Compagnons à se mêler de tout. Tout. TOUT. Et même le reste, parfois. Souvent.

Du coin de l'œil, elle vit Adrian se lever vers elle et elle se baissa à sa hauteur.

"Le Compagnon? C'est quoi, faire le compagnon, Ria... Adrian?"
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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #4 le: 25 mars 2014, 14:47:21 »
Arthon sourit largement à Isabeau.

"Pas de problèmes." répondit-il avec simplicité.

Le Roi aimait pouvoir se retrouver en terrain amical de temps en temps. Sa charge lui amenait assez de ronds de jambes et de révérences; il pourrait en prendre la grosse tête s'il n'était pas de temps en temps remis dans le bain de simplicité de l'entourage Héraut. Et Isabeau avait beau être une élève, elle n'en avait pas moins déjà prouvé sa valeur et le fait qu'elle était digne de confiance sur le terrain. Une amie de la femme du Roi n'avait pas à l'appeler Monseigneur en privé.
Arthon n'eut guère le temps de s'étendre sur ce sujet qu'un mouvement le fit sursauter. Une cape surgit de nulle part (enfin presque) pour tomber sur la Grise. Son Compagnon avait décidément une manière bien à lui de traiter son Elue. Le sourire d'Arthon s'agrandit encore alors que la jeune fille s'enveloppait dans la cape et s'occupait de son Compagnon. Elle se tourna ensuite vers lui, la bouche pleine d'explications et Arthon secoua avec ardeur la tête:

"Dieux... T'éloigner de la bibliothèque?! C'est une vraie torture! Mais pour être honnête, je crois que Ryis serait encore pire que Béthaniel si j'avais le temps de me faire maltraiter de la sorte. Heureusement que je vais m'entraîner tous les deux jours en salle d'armes, sinon je serai bon pour des tours de terrain aussi. Sauf qu'il ne peut plus me forcer comme quand j'étais élève." souligna le Roi avec un clin d'oeil.

Tu veux parier? s'enquit un Ryis un peu boudeur.
Ca ira ... merci... rétorqua d'un ton moqueur le Héraut. Je cours assez d'une salle à l'autre pour ne pas le faire dans le Champs.

Cette dernière remarque avait eu un ton légèrement amer mais Arthon changea de centre d'intérêt quand Adrian s'imposa dans la conversation. Isabeau se baissa à sa hauteur et lui demanda des explications. Adrian la regarda d'un air surpris, chercha une seconde de l'aide du côté de Rinnerl, et reformula sa question:

"Moi j'ai fait sur le Compagnon de papa, longtemps. Un jour je ferai le Compagnon tous les jours. Ils ont promis."
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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #5 le: 03 avril 2014, 10:53:52 »
[justify:3d0baqqv]"Tout à fait, renchérit la jeune femme ! De la torture ! C’est illégal*, chez nous en plus ! Un compagnon hors la loi, c’est scandaleux."

A discuter à bâton rompus avec le Roi, Isabeau se fit soudain la réflexion qu’elle connaissait Arthon depuis aussi longtemps qu’elle connaissait Saskia. Quelques minutes de plus, même. Mais bien sûr, c’était Saskia qu’elle connaissait vraiment. Mais si, admettons, Arthon était partit en mission vers Sironis plutôt que Saskia. Si Saskia avait découvert sa grossesse plus tôt, par exemple, ou si elle avait été trop affaiblie par l’absence de son compagnon. (Bordel, Gueren n’était pas le compagnon de Saskia. Même après plusieurs mois, Isabeau n’en revenait pas de cette supercherie monstrueuse. A proprement parlé, les Deferiel avaient raison, leur fille avait été enlevée !)

Si Arthon était partit en mission, donc, et qu’Isabeau avait passé du temps avec lui. Seraient-ils proche, maintenant ? Comme elles pouvaient l‘etre, Saskia et elle ? Hum… Non. Déjà c’était un homme, donc bizarre et différent, mais en plus, zut, c’était le futur roi. Cela dit, Saskia était manifestement la future reine… A voir, en fait.

D’un sac accroché à une patère, Isabeau sortit un linge contenant moult petits pains au miel de la taille d’un œuf de poule. Elle mordit dans l’un d’entre eux, puis en proposa à Rian et Arthon. Sa bouchée avalée, elle reprit :

"Soyons honnête, Il n’a pas tort, je suis trop faiblarde. Me suis blessée plusieurs fois pas manque d’endurance. Mais bon… "

Mais Isabeau n’était clairement pas sportive. Du tout. Et se mettre à l’art du combat à dix-huit ans, ça fait vraiment tard… Mais elle s’en sortirait bien un jour. Peut-être. Si elle ne mourrait pas d’épuisement avant.

Isabeau arrondit les yeux de surprise devant la remarque d’Adrian. On lui promettait qu’il ferait du compagnon ? Ce gosse allait apprendre à monter à cheval sur des compagnons ? Royal… (Littéralement.)

"Je sais pas… Ça te dis, Betha ?"

Oh, m’occuper d’un gosse de plus ou de moins…
Ta gueule l’équidé.
Hin hin hin… Voyons, je parlais de Rinnerl, tu t’es sentie visée ?
Ha. Ha. Ha.


"Il a l’air d’accord."

Isabeau tourna la tête vers l’heureux Papa, vérifiant qu’elle avait son accord ?[/justify:3d0baqqv]
[spoiler:3d0baqqv]* Enfin je suppose, mais ça me parait logique qu’un pays idéaliste comme Valdemar, et disposant en plus de l’enchantement de vérité, n’utilise pas la Question. (C’est pas ma faute, Solys me fait lire les Nicolas le Floch)[/spoiler:3d0baqqv]
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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #6 le: 04 avril 2014, 09:26:00 »
Malgré le ton léger de la conversation, Arthon tiqua à la mention d'un Compagnon hors-la-loi. Son sens des valeurs ne pouvait assimiler une telle idée mais des ramifications possibles s'imposèrent à son esprit: et si un Compagnon pouvait être perverti? Si malgré eux, pour un sens du devoir mal placé, des informations avaient filtré malgré eux? L'horreur d'une telle chose le laissa une seconde sans voix, puis sa raison reprit le dessus ainsi que son sens de l'humour et il répondit avec une légèreté un peu forcée:

"Totalement illégal. Je propose une punition adéquate... dès que j'en trouverai une!"


Vérifiant d'un oeil que son fils ne faisait pas de bêtise et que Rinnerl ne tentait pas de l'étouffer par accident, Arthon laissa Isabeau s'occuper de ses petites affaires. Il accepta un petit pain, remercia et caressa la tête de Rian avec tendresse lorsque le petit garçon, d'abord méfiant puis enthousiaste, s'empara de sa part de pain au miel:

"On dit merci Isabeau.
- Merci Isabeau. Nerl prend aussi?" s'enquit le gamin avec sollicitude.

Revenant aux moutons d'Isabeau, Arthon hocha gravement la tête:

"Je doute que ce soit uniquement pour t'épuiser. Nous avons besoin de toi en forme, même si tes Dons précieux risquent de nous forcer à t'enfermer au Palais pour nous aider avec ces sacrées traductions." fit-il, soudain plus sombre. "Je manque d'exercice aussi d'ailleurs."

Adrian n'en avait strictement rien à faire de ces considérations d'adultes. Rinnerl occupait toute son attention d'enfant ainsi que la possibilité de "faire un Blanc". Il aimait beaucoup jouer avec Liane à "faire le Blanc" et ne s'en privait pas quand personne ne le regardait. Après tout sa nouvelle famille portait le Blanc et les Compagnons ne semblaient pas être choqués de son amour dévorant pour les équidés magiques. Il sautilla timidement de joie quand Isabeau transmit la réponse de son âme-soeur.

"Je peux?? gazouilla le petit Modifié en quêtant l'accord de son nouveau père.
- Si Béthaniel et Isabeau sont d'accord, oui." répondit Arthon en renonçant d'avance à retourner se reposer dans ses appartements. "Mais on finit de s'occuper de Ryis d'abord." exigea-t-il.

Très content, inconscient que cela pouvait se traduire par une "infidélité" au Compagnon qui l'avait porté toute l'heure, Adrian récupéra la brosse qu'il avait fait tomber et recommença à brosser la jambe la plus proche du Compagnon royal. Dans le même temps, il se mit à raconter à bâtons rompus à Rinnerl sa journée, comme c'était bien d'être sur un Compagnon, que son papa était gentil et que quand sa soeur revivrait, elle jouerait avec eux aussi.

Arthon écouta d'une oreille et se tourna vers Isabeau:

"J'ai entendu dire que tu es toujours fiancée à Raimon. Tu sais qu'en tant que Héraut ta famille ne peut te forcer à l'épouser?" vérifia-t-il, inquiet pour l'amie de sa femme.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #7 le: 04 avril 2014, 10:57:23 »
Nan, j’aime pas le sucré, répondit d’elle-même la quadrupede. Moi je mange de la viande !

Isabeau ne put retenir un sourire attendrit pour sa fille adoptive. Ca la prenait parfois, comme ca. Envellopée comme elle l’était dans sa bouffée d’amour parental, elle eu un peu de mal a revenir à la conversation qui se faisait plus sérieuse et plus grave.

"Oh je ne suis plus si indispensable. Le prêtre Iftelien est aussi capable de lire le Sironien, et Ludmilla et les autres apprennent plus de Valdemaran chaque semaine."

Isabeau s’arrêta un moment avant de reprendre :

"Vous savez, je me plains, mais je veux vraiment apprendre. J’ai eu tellement peur à Sironis, là-bas… Avec Saskia qui avait en plus trouvé excellente l’idée de nous annoncer sa grossesse deux seconde avant que tout dégénère… Elle est bien votre femme, je l’adore et tout, mais elle manque d’à propos, parfois…"

Mais Rian et Rinnerl étaient là pour détendre l’atmosphère, et dissiper les angoisses. Sans signe précurseur, Isabeau attrapa sa Kyree et lui gratouilla le dos avec amour.

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Isabeau se releva et reprit un minimum de dignité avant de tendre un doigt faussement grondeur vers Rian :

"Alors… On ne prend pas soin de ses montures, jeune homme ? Tssss…"

Tu tiens à ce que je te rappelle le retour de Sironis ?
♪♫Pa la la…♪♫


Bethaniel enfonça son museau dans l’épaule d’Isabeau qui comprit sans avoir besoin de plus le message du compagnon. Elle prit aussi une brosse dans son sac et commença à débarrasser la robe blanche de la poussière et de la sueur. Pendant un moment, le silence fut uniquement rompu par les babillements de Rian, à qui Rinnerl répondait en excluant Za et Arthon. Mais à un moment, elle leva le museau vers Isabeau :

Za ? Les gens ils peuvent revivre ?
Non, ma Puce. Et sa sœur est partie avec un fant… Euh… je sais pas trop. Mais en général, non.
Ah.


Isabeau reporta son attention sur le Roi quand celui-ci vérifia qu’elle connaissait ses droits.

"Oui, bien sûr. Mais nous avons décidé de nous marier tout de même. J’avais peur qu’un mariage m’empêche de servir Valdemar comme je voulais. Mais là, y a pas de risque."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #8 le: 08 avril 2014, 11:14:45 »
Adrian eut un regard choqué pour Rinnerl qui venait de lui apprendre qu'elle n'aimait pas le sucré. Le petit garçon marqua un temps d'arrêt pour réfléchir à cette horrible révélation. Lui, depuis que Saskia l'avait récupéré et clamé son enfant, il avait le droit régulièrement à des sucreries et il aurait pu se damner pour un gâteau au miel ou au chocolat. Ne pas aimer le sucré était un concept qu'il n'arrivait pas à saisir. Cependant, il était très ouvert d'esprit et à partir du moment où il comprit que la part de Rinnerl avait de bonnes chances de lui revenir, cela le calma et il acquiesça avec lenteur.

D'accord. Je prends ton pain alors. répondit-il et il se servit avant de s'engager dans son babillage d'enfant comblé par la présence de gens qu'il aimait et de Compagnons.

De son côté, Arthon secouait la tête d'un air désolé:

"Tu es indispensable. Nous avons beau mettre notre confiance dans tous ces gens, avec les trahisons que nous avons déjà eu jusque là, ta place est assurée parmi nous. Tu es la seule Héraut - apprentie Héraut - qui peut vérifier leur travail et te porter garante. Je crains qu'on ne puisse te laisser te consacrer uniquement à tes études jusqu'à ce que tout soit réglé. Je m'arrange depuis des mois pour qu'on te laisse plus de libertés mais nous avons encore besoin de toi. Et nous aurons encore besoin de tes talents longtemps."

Arthon était sincèrement désolé de cet état de fait. Les Hérauts étaient sur tous les fronts et malgré leur envie de protéger leurs élèves, certains avaient été plongés au coeur des actions malgré eux, et tous leurs efforts pour protéger leurs étudiants ne pouvaient aboutir quand le besoin du Royaume se faisait sentir. Arthon aurait préféré que les jeunes soient écartés du front mais la relève des Dons et des capacités n'attendait pas le nombre des années ou l'obtention de l'uniforme blanc. Par certains côtés, les quelques élèves plongés au coeur de l'action avaient plus à faire que des Hérauts expérimentés, et le royaume ne pouvait se passer de leur aide.

"Apprendre c'est bien. Tu peux atteindre un certain niveau rapidement. Mais... n'oublie pas que la place de certains Hérauts n'est pas sur le front mais dans les profondeurs du Palais. Tu seras toujours mise sous la protection de gens qui se battent mieux que toi, nous ne pouvons nous permettre de te mettre plus en danger. Mais j'approuve ta volonté." affirma Arthon, redevenant une seconde le Héraut qui avait le royaume sur ses épaules et pas seulement l'ami.

Il sourit cependant à la remarque de la jeune femme:

"Saskia a le même sens de l'apropos que moi, je crois. Un peu plus de cours de diplomatie ne lui feraient pas de mal, et je tente vaillamment de me rappeler les miens."


Il sourit quand Isabeau se fendit brusquement d'un câlin pour sa compagne Kyree. Le roi caressa avec tendresse les cheveux de son propre fils, et un instant la stalle se remplit de tendresse. Puis la jeune femme se releva et fit une fausse réprimande à Rian qui la regarda avec des grands yeux candides avant de saisir l'humour dans sa voix. Il répondit:

"Si si. Je prends soin." et il quêta l'approbation de son père adoptif qui lui sourit et acquiesça d'un signe de tête.

Isabeau se détourna pour s'occuper de son propre Compagnon, et Arthon l'imita en aida Adrian à brosser le poils blanc de Ryis. Le garçonnet babillait, autant mentalement qu'à haute voix, rentabilisant le nombre de mots des deux manières. Les deux adultes étaient un peu exclus de cette conversation enfantine, même si Rinnerl eut à vérifier certaines choses auprès d'Isabeau.
Tout en s'occupant de son Compagnon, le roi prit à coeur son rôle de Héraut connaissant les droits des gens, et interrogea son amie sur ses intentions. Il hocha lentement la tête et regarda la jeune femme d'un oeil nouveau.

"Les mariages sont rares parmi les Hérauts, à part quand tu dois donner des héritiers. Si vous vous sentez à même de faire une telle union... Nous n'aurons rien à dire. Personnellement, je vous souhaite tout le bonheur du monde. En tant que Roi, je dois te rappeler que ton devoir passera tout de même avant ton mariage et ce que ta famille exige de cette union. Es-tu sûre de pouvoir concilier les deux?"


Il eut un geste désolé pour excuser son intervention peut-être malvenue.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Isabeau d'Armentières

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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #9 le: 28 avril 2014, 11:31:58 »
Isabeau rosit légèrement quand Arthon affirma qu'elle était indispensable. Le roi n'imaginait sans doute pas combien ces quelques mots la réchauffaient de l'intérieur. Elle aurait voulu les envoyer à l'Isabeau d'avant les missions. L'Isabeau désespérée et inutile qu’on n’avait pas retenue pour les missions. L'apprenti-héraut se redressa insensiblement, fière d''être capable de faire quelque chose pour Valdemar que personne d'autre ne faisait.

"Je... ferais de mon mieux."

Bethaniel posa le museau sur l'épaule de son élue:

Je te l'avais dit...
Je sais, je sais... J'ai du mal à m'y faire...


Isabeau éclata de rire quand Arthon lui annonça avec un air grave que sa place était à l'abri au fin fond du palais:

"Et crois-moi, ça me va trèèèès bien! Je ne serais jamais une bonne combattante, je suis trop vielle pour bien apprendre. Mais je pense être une excellente gratte papier donc honnêtement, je m'en doutais."

Un moment calme passa, consacré au soin des montures miraculeuses de Valdemar (de sacrés tètes de mules...ha ha ha…) puis la conversation repartit sur le sujet du mariage d'Isabeau:

"Non, je ne suis absolument pas sure d'arriver à tout concilier. Mais je sais aussi que quoi qu'il arrive, Valdemar est ma priorité et que c'est aussi le cas de Raimon. Les affaires de nos deux familles... passeront ensuite."

La jeune femme hésita un moment, puis osa demander:

"Mais toi? Tu tiens le choc? Les temps ont été rude pour toi."

Doux euphémisme que voilà...
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Héraut Arthon

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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #10 le: 28 avril 2014, 15:05:10 »
Arthon n'avait pas l'intention de faire plus qu'énoncer la vérité à Isabeau mais il s'apperçut bien vite que ses propos avaient un effet positif sur la jeune femme. Il avait tendance à oublier que les jeunes femmes, surtout d'ascendance noble et même indépendantes, avaient souvent à se battre plus que les hommes pour qu'on reconnaisse leurs talents. Loin d'être une flèche à l'épée (logique...), Isabeau devait en plus se défendre devant les commentaires peu joyeux concernant ses chances de survie sur le champs de bataille. Mais il ne fallait pas qu'elle oublie que le Conseil n'était pas composé (que) d'imbéciles sans coeur et sans sens tactiques, et qu'elle avait le Collegium pour la protéger autant que pour l'envoyer au casse-pipe.

"Si ça peut te rassurer, j'ai voix au Chapitre quant à ceux qu'on envoie en mission, et aucun Héraut au Conseil ne te laissera être affectée à un poste ne correspondant pas à tes capacités."


Ils étaient tous les deux bien conscients qu'il n'avait pas dit un poste non dangereux. Juste un poste où elle avait de bonnes chances de survie avec ses capacités personnelles, nuance. Et il fallait qu'Arthon s'avoue à lui-même qu'il aurait préféré être avec ses compagnons plutôt que cloîtré au Palais, en "sécurité". Le temps de partir au front approchait, cependant, et maintenant qu'il y avait deux héritiers, dont un quasi-certain d'être Elu quand il grandirait, personne ne pourrait refuser au Roi de se montrer à la frontière et prendre part aux combats. Même pas Beltran - et pourtant il hurlerait.

"Et je sais bien que tu fais de ton mieux. Personne ne met ça en doute, au contraire." conclut Arthon avec sincérité. "Mais... je suis sûr que la technique du gratte-papier peut être mortel pour certains d'entre nous. On devrait peut-être l'enseigner aux premières années..." fit-il avec un demi-sourire en coin.

Ryis souffla et Arthon eut la claire image de son Compagnon assis à une table en train d'essayer d'écrire avec ses sabots. Son Lié avait une imagination débordante, assez en tout cas pour que l'image soit plutôt réaliste. Arthon faillit s'étrangler de rire sur la fin de son gâteau.

"Ou aux Compagnons. Ryis est persuadé qu'il y arriverait..."
dénonça-t-il avant que Ryis ne se venge en lui donnant un grand coup de museau dans le bas du dos.

Adrian eut un regard inquiet pour son père, mais Arthon reprit son équilibre sans problème et retourna au nettoyage de Compagnon. Le gamin l'imita et reprit son bavardage avec Rinnerl sans porter plus attention aux adultes.

Adultes qui n'arrivaient pas à s'empêcher de tout gâcher en abordant des sujets trop sérieux. Arthon attendit l'avis d'Isabeau avec interêt. Il avait toujours su que lui devrait épouser la femme qui lui rapporterait la stabilité à Haven. C'était son devoir, et le fait qu'elle soit ou non Héraut importait peu devant les exigences de la politique. Et puis les Dieux avaient décidé de rire un coup, et ils lui avaient donné un Lien pour la Vie non seulement avec une femme qui n'aurait jamais été sur la liste du Conseil car fille aînée des pires anti-Hérauts, mais en plus qui était dix fois trop jeune pour lui, et finalement Héraut liée à un Compagnon mort... qui n'était plus mort. Les Dieux avaient un drôle de sens de l'humour. Pour autant, Arthon n'avait pas de regrets. Alors c'est avec un intérêt tout amical et ouvert d'esprit qu'il s'enquit de la position d'Isabeau. C'était une jeune femme rationnelle et réfléchie. Sa réponse fut franche et honnête, ce qu'apprécia Arthon.

"Tant que tu arrives à tout gérer... N'hésite pas à demander conseil à tes amis ou à d'autres Hérauts. Le Collegium est aussi là pour ce genre de choses, même si je n'arrive pas à me rappeler la dernière qu'un Héraut non-royal s'est marié, à part Saskia. Et là deux d'un coup..." plaisanta-t-il. "Mais... puis-je te poser une question indiscrète...? Arrête moi si je me trompe mais... Je n'ai pas l'impression que ce soit un Lien pour la Vie, n'est-ce pas? Alors pourquoi t'engager et ... disons ça poliment, refuser la liberté habituelle des Hérauts?" Il précisa: "Ce n'est pas un jugement, c'est juste que j'ai toujours trouvé la vie au Collegium tellement loin des obligations maritales qu'on m'imposait que j'ai du mal à comprendre qu'on y renonce volontairement." Il secoua la tête, d'un air gêné: "Et là tu vas me prendre pour un coureur de jupons invétéré. Et bien au risque de te décevoir, même pas."

Isabeau osait elle aussi quelques questions indiscrètes. Une seconde, le mensonge habituel "oui oui je gère bien" effleura les lèvres d'Arthon. Puis il regarda le petit bout de jeune femme qui servait d'amie à sa femme et à lui. Il ravala les mots traitres et répondit sérieusement:

"Je tiens. Sans Aranel et Saskia, et sans les Hérauts qui me soutiennent au Conseil, je crois que je n'aurais pas eu les épaules de ... supporter tout ça. Avec Beltran au front, malgré la présence du maréchal et de bons stratèges, il me manque quelqu'un pour fracasser quelques crânes pendant les Conseils. La santé d'Aranel me préoccupe énormément et elle refuse de se reposer. Pour tout avouer, je n'ai pas le temps de me reposer non plus. Sans ma famille, je ne m'autoriserais sans doute pas à quitter mon bureau pendant des décades... Nous ne voulons pas affoler les foules mais la situation est mauvaise. Très mauvaise. Nous attendons le retour des troupes d'ici peu, mais les rapports sont horribles. Alors quand je peux voler quelques instants auprès des gens que j'aime, c'est une vraie bouffée d'air frais."

Il soupira:

"Même si... Regarde Adrian. Les Compagnons l'adorent. Il est tellement heureux quand nous venons aux Champs. Il est quasi certain qu'il sera Elu, à moins qu'il change radicalement d'ici quelques années. Il est mon Héritier. Pas de mon sang mais fils de mon coeur. Et pourtant les rumeurs le changent en monstre, les serviteurs parlent... et ce sont les plus gentils. La Cour parle, la ville parle. Jamais Valdemar n'a eu de roi Modifié... Mais c'est mon aîné. Je ne sais pas si je ne devrais pas faire de Kelian mon héritier, pour protéger Adrian. Tu en penses quoi?" demanda-t-il soudainement.
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Isabeau d'Armentières

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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #11 le: 29 avril 2014, 12:17:40 »
Oui, Isabeau avait bien entendu dans les paroles du roi le fait que si elle avait une mission adaptée à espérer, ce ne serait pas forcément une mission non dangereuse. Ça allait avec les remarques précédentes du monarque. Si son don pouvait être utile, il pouvait être utile pour leur opposant de le "neutraliser". Et de manière générale la vie d'un héraut était soit procédurière et pas longue, soit courte et intéressante... C'était la vie.

"Un lien pour la vie? Pas que je sache."

Isabeau lassai un silence s'installer jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'elle ne pouvait pas éluder la question de la sorte, même si elle en avait marre de justifier ce mariage.

"Ce serait un pécher. De profiter de cette "liberté". Je ne peux pas faire ça. Ce serait "Mal". Ma communauté est très stricte sur ces questions, j'ai été élevée comme ça. J'ai... Je ne sais pas... Je me suis assez démenée pour avoir ma liberté, le mariage ne me l'enlèvera plus, j'ai plus besoin de lutter contre le mariage. Lien pour la vie ou pas, j'aime beaucoup Raimon, j'ai envie de vivre ça avec lui."

Isabeau rangea sa brosse dans son sac pour prendre son cure pied. Sabot d'argent ou pas, les compagnons se coinçaient des cailloux sous les pieds comme tout équidé de la terre. Une fois bien dans sa tâche, penchée sur le sabot fautif et totalement dos à son interlocuteur, elle ajouta:

"Je crois que je l'aurais épousé même sans élection. Il est génial, il m'a ris au nez quand je lui ai demandé comment il voyait une épouse, tellement il trouvait évident que ce soit une partenaire, je... bref."

Cela marmonné, et les sabots de Bethaniel nettoyés, la grise revint vers son ami. Et ce qu'Isabeau retint du commentaire suivant d'Arthon, c'était qu’il était isolé au conseil et devait supporter à lui seul toute la politique héraldique. Normalement, il aurait dû avoir des soutiens au conseil. Aranel, son héritier, son épouse... Mais en ce moment... Comment faire accepter des hérauts supplémentaires au conseil? Saskia n'était pas encore diplômée, il fallait un blanc. Elle chercherait dans les livres de droit.

Elle retint à grand peine sa surprise de se peindre en lettre de feu sur son visage. Adrian était l'héritier? Sérieusement?

"Excuse ma franchise, mais j'en pense que jamais j'aurais imaginé qu'Adrian soit ton héritier. Ton fils, ton ainé, oui, mais pas l'héritier du trône. Ce n’est pas pour sa..." Monstruosité avait-elle faillit dire, avant de se souvenir que l'objet de la conversation était là. "... Fourrure, c'est que ce n'est pas ton fils de sang. Déjà un batard n'est éligible pour le trône que dans des cas très extrêmes de décimation de la famille royale. Mais alors un adopté? Je pense que les gens n'accepteront jamais ça. Kélian est né dans les liens du mariage, même si c'était de justesse. Je pense clairement que ce doit être lui ton héritier, même s'il est encore trop tôt pour savoir s'il sera choisis."
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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #12 le: 29 avril 2014, 14:01:24 »
L'Amour. Avec un grand A. Lien pour la Vie, âme-soeur, coup de foudre. Arthon était quelque peu fleur bleue, et lui qui n'avait jamais espéré se marier par amour mettait les sentiments sur un piédestral. Il n'envisageait même pas qu'un Héraut se sente "forcé" de se marier si l'Amour n'y jouait pas un rôle. Prêt à servir de confident pour une jeune femme qu'il considérait comme une amie de la famille, il s'inquiétait pour elle et investiguait l'histoire pour être sûr de ne pas rater quelque chose. Isabeau réfuta l'idée d'un Lien pour la vie. Arthon hocha la tête:

"Les Bardes en font quelque chose de magique, mais la plupart du temps c'est douloureux. Et un peu... comment dire... forcé. Si Saskia n'était pas aussi une amie, je l'aurai bien plus mal supporté. Mais elle est ma vie maintenant." Et il n'avait pas de regrets. "Au début je me suis battu contre de toutes mes forces. La Peste DeFeriel avec l'Héritier du trône... Impensable. Et puis on a brisé les barrières et j'ai découvert quelqu'un de différent."

L'élève Héraut mit un certain temps, peut-être pour mettre ses idées dans l'ordre, avant de répondre sur son mariage. Elle tenta de lui expliquer sa vision des choses. Pour être honnête, Arthon ne pouvait prétendre qu'il la comprenait. Cependant, il sentait que c'était des notions importantes pour elle, et elle était libre de suivre les valeurs qu'elle souhaitait tant que Valdemar ne passait pas à la trappe. Alors Arthon hocha simplement la tête:

"J'aimerais bien connaître plus Raimon. On ne m'en a dit que du bien jusqu'ici." Puis innocemment: "Vous avez des idées de ce que vous voulez comme cadeau de mariage? Attendez-vous à être gâtés, parce que dans le cas contraire, j'aurais une furie à la maison." ironisa-t-il avec tendresse.

Isabeau confirmait ensuite que Raimon était le genre d'homme droit et amical qu'Arthon pourrait apprécier.

"Il ... méritait d'être Elu rien que pour cette réponse." plaisanta le Héraut.

Plus sérieux, il aborda les sujets politiques. Il savait que la Grise n'avait eu que des cours théoriques et très peu de pratique, mais il savait par expérience que les novices voyaient parfois des aspects qui échappaient totalement aux acteurs du jeu politique en cours. Son avis serait donc bon à prendre. Sa surprise face aux paroles d'Arthon concernant les enfants faillit le faire sourire.

"La franchise est un Don que peu de gens possèdent. Pour être honnête... Aranel a tenté de m'assassiner quand je lui ai parlé d'Adrian sur le Trône. Officiellement, depuis le mariage avec Saskia et mon courronnement, l'héritier officiel est Kelian."
Il hésita une seconde, ordonnant ses pensées. "Tu te rends compte, Valdemar se targue d'être un royaume égalitaire, avec des lois justes et adaptées... Et on trouve toujours des figures de cas qui sortent des limites imposées. J'aime Adrian comme mon fils et il est clair qu'il peut être Elu. Et pourtant il n'aura pas le droit d'hériter. Je... Je ne sais pas comment je devrais lui expliquer ça sans qu'il le prenne comme un manque d'amour - ou un rejet à cause de sa nature."

Il soupira:

"Mais tu as raison. Je ne peux pas faire de lui mon héritier officiel. Mais j'aurais voulu. Il l'est à mes yeux."

Amèrement il retroussa les lèvres sur un sourire sardonique:

"Imagine la tête des DeFeriel quand ils ont appris qu'ils avaient un petit-fils Modifié ET futur Héraut. Le savoir Héritier nous aurait sans doute débarrassé d'eux définitivement."

Ce n'était pas très gentil de souhaiter la mort de sa belle-famille mais Arthon n'était pas d'humeur à gracier les imbéciles.

Adrian avait bien compris qu'on parlait de lui et que cela embêtait son père. Il détourna son attention de Ryis et prit la parole d'un ton sérieux:

"Papa, je veux pas être le ritier. Je veux être un Blanc. C'est mieux, les Blancs que les ritiers. J'aime pas les habits, ça gratte."

Et comme si cela expliquait tout, il se tourna vers Rinnerl qui était la sagesse incarnée:

"C'est vrai hein? C'est mieux les Blancs?"
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Isabeau d'Armentières

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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #13 le: 10 mai 2014, 21:00:46 »
"Oui, finalement, c'est juste un autre type de mariage arrangé. Voire forcé. Simplement, il n'est pas organisé par des parents mais par les Dieux. Ça doit être d'autant plus dur à refuser"

A quelles fins? Bonne question. Les voies divines sont impénétrables par nature. Sans ça, que feraient les prêtres toute la journée?

"On a une liste de mariage en cour d'établissement, je vous la transmettrait!"

Isabeau soupira aux dilemmes parentaux d'Arthon. Elle tait prête à se lancer dans une grande diatribe en faveur des lois qu’elle ne trouvait pas si inique que ça quand Bethaniel l'arrêta.

Non.
Quoi?!
Lui sort pas ta pléthore d'argument légaux, il les connaissait à la base, Aranel les lui a probablement rabâchés... Ce n’est pas la question. C'est ses tripes qui parlent là.
D'accord...


Effectivement, le roi finit par se rendre à ses arguments.

"S'il est futur héraut, je suis certaine qu'il comprendra vite que la royauté est une lourde charge, pas juste un privilège. Et bon sang, tu es manifestement gaga de ce petit bout d'homme qu'on t'a ramené de nulle part, ça se voit!"

Arthon était super avec Adrian. Pour sa part, Isabeau avait mis des mois avant d'oser toucher l'enfant. Quoi que c'était moins du a sa fourrure qu'a la clairière d'où il venait. Brrr...

Isabeau sourit mais sans plus à l'allusion un peu mesquine du roi. On avait beau dire, aussi opposant qu'ils soient, ces gens c'étaient effectivement fait enlever leur fille frauduleusement, puisque Guerren ne l'avait pas réellement choisi, et elle était revenue enceinte jusqu'aux yeux. Sans pardonner le régicide, ces circonstances étaient quand même atténuantes.

La grise resta interdite devant la sortie du petit prince. A la fois, elle était contente qu'il ne brigue pas la place de son frère, à la fois... Il avait manifestement rien compris au problème.

Rinnerl, elle, ne se posa pas plus de questions que ça.

Non, le mieux, c'est les grises. Comme Za et ta maman.
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Re: Tu seras un homme, mon fils.
« Réponse #14 le: 18 mai 2014, 09:13:30 »
"On ne peut juste pas refuser." acquiesça Arthon et d'un ton de confidence, il ajouta: "Pire. On en est heureux."

Bien qu'Arthon ne supportât pas qu'on lui force la main, il devait tout de même avouer qu'il n'aurait renoncé à Saskia pour rien au monde, Lien ou pas Lien dans la balance. Être heureux d'être lié à vie à quelqu'un qui ne lui correspondait peut-être pas était une bien étrange notion mais les Dieux n'avaient pas le sens de l'humour qu'on aurait pu exiger d'eux.

Se concentrant de nouveau sur le mariage à venir, Arthon hocha la tête:

"N'oublie pas de le faire. Sinon Saskia risque de me faire acheter la moitié de Haven histoire d'être sûre que vous ne manqueriez de rien. Et je doute que même moi j'ai assez d'argent pour ça. Tu ne voudrais pas mettre Haven et Valdemar sur la paille n'est-ce pas?"

Plus sérieux encore que le thème du mariage, il y avait le thème "héritier et complications". Isabeau raisonnait logiquement, en lettrée qu'elle était. Arthon tentait de ne pas réagir uniquement mu par son sentiment d'injustice envers son premier fils. Il finit même par acquiescer:

"Pour être honnête... je ne souhaite à personne de devenir Roi. C'est une charge... tellement... épuisante. Les gens se battent pour des parcelles de pouvoir, pour le droit d'assumer la charge du commandement... Certains s'y accrochent désespérément comme si cela les faisait exister... Alors que la royauté c'est se taper des Conseils à n'en plus finir, l'opprobe des factions politiques ennemies, les décisions horribles pour envoyer des gens à une mort quasi certaine, des courbettes à ceux qui peuvent être utiles au royaume... le Roi n'est plus humain, il est juste la couronne. Je regrette souvent de ne pas être un simple Héraut. Mourir par devoir n'est rien. Mourir ensevelli sous l'hypocrisie des nobles, c'est pire. Mais ceci reste entre nous, n'est-ce pas?" conclut-il légèrement inquiet.

Caressant le visage d'Adrian qui lui sourit, ses petites dents aiguisées apparaissant brièvement, Arthon enchaîna:

" On m'a ramené un fils et en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire... il est devenu véritablement mon fils. C'est un petit garçon exceptionnel. Saskia l'aimait et il était de mon devoir de le protéger. Maintenant, c'est mon devoir et ma volonté."

Adrian était tellement étonnant qu'il se mêla à la conversation à sa manière, faisant sourire son père. Le petit Modifié regarda ensuite Rinnerl avec un sérieux mortel puis lui répondit:

"Elles vont être Blanches un jour. Les Blancs c'est mieux. Le gris c'est pas longtemps. Moi un jour je serai Blanc et c'est pas grave si je fais le chat aussi."
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