Auteur Sujet: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs  (Lu 13415 fois)

Héraut Jalena

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #15 le: 18 mai 2014, 13:59:12 »
Jalena aurait aimé faire quelque chose, un geste vers Fitz. Mais ce n'était pas totalement son truc. Elle qui était si expansive, si expressive quand tout allait bien, la tristesse la rendait plus muette que d'ordinaire, et incapable de trouver les gestes adéquats. Et puis finalement, Fitz reçut ses ordres, et quand elle entendit Wylan faire un appel mental à la ronde, elle se dit qu'elle ne serait d'aucune utilité ici... Et qu'elle serait sans doute mieux à ruminer sa tristesse dans sa chambre, avec un peu de vin chaud.

Sakura dut percevoir cette pensée car elle revint vers elle. Elles n'échangèrent aucune paroles. Jalena sauta sur son dos, et elles quittèrent Haven au galop pour trouver un peu de calme à la périphérie de la ville... Être loin des perturbations de la Pierre Coeur. Jalena s'allongea dans l'herbe, observa les étoiles, et poussa son Don loin, vers la Frontière.

"Lize ?"

Et elles discutèrent longtemps, cette nuit-là, partageant tristesse, souvenirs et fou rires.
« Modifié: 28 juin 2016, 12:39:11 par Thalyana »

Héraut Enora

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #16 le: 18 mai 2014, 18:10:31 »
Enora se sentait triste, elle ressentait la peine de son compagnon pour Gaetan. Enora se faisait cependant surtout du souci pour Saskia. Arthon, elle le connaissait peu. Elle avait beaucoup de respect pour son Roi, il était le premier héraut à l'avoir accueillie après son élection, mais ils ne s'étaient plus vraiment recroisés ensuite. Aranel, elle l'avait croisée de temps à autres, mais rien de plus. C'était une soeur de l'ordre cependant et sa mort était tragique, mais c'était pour Saskia que Enora s'inquiétait. Elle avait un peu deviné le lien qui s'était fait entre elle et le héraut du Roi.

Puis, elle vit des Hérauts aller supporter le Roi, elle entendit qui était le nouveau héraut du Roi. Quelqu'un qu'elle ne connaissait pas du tout, mais le nom semblait Rethwellanais.

Alors qu'elle cherchait toujours dans la foule, Jorel lui donna un coup de museau et la fit se retourner. Elle vit alors Saskia et Isabeau qui la rejoignaient. La jeune fille n'hésita pas une seconde. Arthon était aimé et avait beaucoup d'amis, Saskia avait aussi besoin des siens. Elle vit alors Antéa qui semblait se diriger vers eux, ou plus probablement vers les défunts derrière eux. Jorel se détacha alors de la jeune femme et Enora comprit qu'il allait suivre Antéa. Elle retira sa main pour le laisser partir.

Finalement elle rejognit les deux femmes, ses deux soeurs de cercle alors que Saskia s'adressait à Isabeau. Elle sentit son coeur se serrer face à la tristesse et au courage de la princesse consort. Elle salua d'un signe de tête triste, mais amical Isabeau, et mis une main sur l'épaule de Saskia.

"Si tu as besoin, je suis là moi aussi."

Elle lui offrit ensuite silencieusement et discrètement son bras. Si elle avait besoin, elle était prête à la supporter physiquement, ou à la prendre dans ses bras.

Elle aurait aimé avoir la parole par l'esprit à ce moment-là, pour pouvoir communiquer avec les deux filles silencieusement, réconforter Saskia et surtout être en mesure de la supporter efficacement avec Isabeau. Enora jeta un regard à cette dernière et elle se sentit un peu rassurée. Il était loin le temps où l'ancienne noble furie n'avait que la jeune albinos comme amie. Elle avait maintenant toutes les grises ou presque et beaucoup d'autres personnes sur qui s'appuyer. Mais Enora ne la laisserait pas tomber pour autant. Elle connaissait bien son amie et elle se doutait qu'elle allait avoir besoin de toute l'aide possible pour surmonter cette épreuve et probablement aussi pour apprendre à aimer et accepter le nouveau Héraut du Roi.
« Modifié: 20 mai 2014, 14:35:45 par Enora De Lolryn »

Kalaïd

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #17 le: 18 mai 2014, 22:44:47 »
Kalaïd vit alors arriver le Commandant Beltran avec trois hommes. Il trouvait curieux que le gradé ne soit pas arrivé plus tôt, cela ne correspondait pas à l'image qu'il renvoyait habituellement.
En un instant il redevint le soldat. Il releva la tête et rectifia sa position au moment où son supérieur s'adressait à lui.

- Reçu mon Commandant.

Enfin un ordre, un cadre, une mission...
Sans plus attendre, Kalaïd lança Elazur vers l'avant, poursuivant vers la sortie du Champ. Il fila d'une traite jusqu'à la caserne. Pourquoi le Commandant voulait-il faire doubler la garde aux portes de Haven ? Pensait-il que l'ennemi pourrait tenter de synchroniser une attaque avec la mort du Héraut du Roi, avertit par le son du Glas, ou par un espion dans la ville ? Il faudrait peut-être vérifier si personne n'avait vu de mouvement inhabituel aux alentours de Haven, quoi que ce soit qui puisse trahir une telle manœuvre...
Sans mettre pied à terre, il s'adressa au planton en faction devant sa guérite, afin qu'il fasse venir le Sergent de garde cette nuit là.

- Sergent envoyez tout de suite un peloton complet au Champ des Compagnons. Qu'ils encadrent discrètement les lieux, je ne veux pas qu'ils soient visibles mais je veux qu'ils soient là, pour empêcher que des indésirables ne perturbent le deuil des Hérauts et des Compagnons. Dites à une section de rejoindre directement le Commandant au Champ. Doublez la garde aux portes du palais et de Haven. Réveillez deux compagnies et qu'ils se placent sans délai au centre de la ville en réserve d'intervention pour les défenses.

Kalaïd fit faire demi tour à Elazur pendant que le sergent prenait des notes, avant de conclure.

- En ce qui concerne les abords de la cité, pré-alertez un bataillon, que les hommes puissent être opérationnels dans la demi-heure en cas d'engagement. Si on me cherche, je serai en train de faire le tour des postes de guet. Exécution Sergent, ne perdons pas de temps.

Il salua rapidement son subalterne avant de relancer Elazur vers l'entrée de Haven...
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
«Personnellement je ne pense pas que le Commandant Beltran m'ait recruté en fonction de ma capacité à manier un rasoir.»
Kalaïd, 7e décade de printemps 1481

Aaron Greystoke

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #18 le: 19 mai 2014, 01:34:51 »
Il y a des choses qui restent inacceptables, quand bien même on sait qu'elles sont arrivées et qu'on n'y peut rien changer.

Aaron dormait, le corps de son amant contre lui, comme un bienheureux... Quelques quarts de marque seulement. Ce ne fut pas le glas qui l'éveilla, pourtant. En un sursaut qui dut surprendre l'homme assoupi contre lui tout autant que lui-même, il s'était retrouvé assis dans son lit, le visage décomposé, des larmes incontrôlées sur les joues. Pas un son ne passa la barrière de ses lèvres, pourtant, alors que son coeur battait la chamade et que dans sa tête, Raïna citait seulement les noms... qu'il eût peut-être dû s'attendre à entendre, finalement. Pourtant, malgré la maladie, malgré tout ce qu'il savait, il avait rejeté en bloc l'idée de voir Aranel et Gaétan s'éteindre et les abandonner.

Cette pensée même était ridicule, et terriblement égoïste. Pourtant, il ne parvenait pas à la réprimer. Depuis combien de temps la connaissait-il ? Combien de fois s'était-il retrouvé auprès d'elle, avec Estevan, pour lui faire les compte-rendus des missions sur lesquelles ils avaient été envoyés ? Il était totalement incapable de le préciser, mais ce qu'il savait, c'est qu'il ne pouvait pas accepter que cette époque fût arrivée à son terme. Il n'était pas l'homme le plus démonstratif du monde, loin s'en faut, et peut-être que l'affection qu'il avait pu avoir pour la jeune femme était passée inaperçue aux yeux de tous. Sans doute même. Elle était réelle pourtant, même s'il n'avait sans doute jamais montré plus que le profond respect qu'il avait pour sa supérieure Héraut. Immobile, prostré, même, il n'avait plus bougé d'un pouce, respirait avec peine, et le monde autour de lui n'existait plus. Pas même son amant auprès de lui, malgré tout l'amour qu'il avait pour lui.

Raïna était dévastée, il le savait, le sentait. Elle ne prononçait pas le moindre mot, mais c'était inutile. Les mots n'avaient plus lieu d'être à présent, le glas sonnait, donnant un peu plus de corps encore à ce qu'il ressentait. La douleur des autres Hérauts et de leurs Compagnons le transperçait presque littéralement. Une main sur la poitrine, il avait la sensation pourtant fausse que son coeur était broyé, réduit en miettes, seconde après seconde, encore et encore et encore. Il n'avait pas parlé à Estevan ou quasiment pas, depuis des décades et des décades, des saisons, peut-être même, pourtant à cet instant, c'était bel et bien auprès de son ami de toujours qu'il eût cherché du réconfort... s'il s'était senti capable de se lever, et s'il avait pu ne pas ressentir son propre désespoir. Il ne le supporterait pas, il le savait. La douleur des autres le terrassait davantage encore que la sienne, pourtant bien présente, et cumulée à celle de sa moitié. Celle de celui qui avait toujours été son meilleur ami... non, il ne pouvait pas.
 
Il finit par se lever, pourtant, tandis que le glas retentissait encore, enfila ses vêtements sans le moindre mot, sans même un regard pour le mage qui ne devait pas comprendre grand chose - et peut-être même souffrir de l'absence de réponse de son amant - et sortit de ses appartements sans hâte. Il savait qu'il devait s'y rendre, mais n'était pas vraiment certain d'être capable de le supporter. Il savait qu'il avait un rôle à tenir, et mécaniquement, s'apprêtait plus ou moins à le faire, pourtant il ne s'en sentait pas la force. Lui qui d'ordinaire laissait peu entrevoir ses émotions, traversait les couloirs le visage ravagé, pour gagner l'extérieur, se diriger vers le Champ des Compagnons.

Et pourtant, il resta en retrait. Il n'y parvenait simplement pas. Là-bas, il avait aperçu Jal' qui quittait la scène morbide de laquelle lui-même s'approchait. Et il n'avait pas repéré Estevan. Mais à vrai dire, il n'était pas vraiment en état de rechercher réellement les visages de ceux qu'il connaissait. La peine, la douleur, la tristesse et la colère aussi, l'assaillaient de toute part bien plus puissantes que les émotions auxquelles il avait jamais été confronté, et même s'il avait bien tenté, un instant, de dresser ses boucliers, rien n'y faisait. Il ne contrôlait rien, et s'il avait séché ses larmes en quittant le Collegium, elles perlaient de plus belle aux coins de ses yeux. Il avait envie de hurler, de frapper il ne savait trop quoi et de maudire la terre entière et tous les Dieux réunis. Ca ne lui ressemblait pas, mais il ne contrôlait plus grand chose. Et Raïna était là-bas, prête à rejoindre les autres Compagnons pour rendre un dernier hommage à Gaétan. A peine avait-elle émis l'idée de venir vers lui, ne serait-ce qu'un instant, avant de rejoindre les siens, qu'il la repoussait. Son devoir, c'était d'abord l'hommage à son homologue défunt. Lui-même, il attendrait. Il ne parvenait pourtant pas à se ressaisir.

* Aaron...
- Va ma Douce, tu le dois... *


Il y eut un silence dans son esprit, alors même que le Champ n'était pas si tranquille, avant qu'elle ne reprît, à la fois désespérée de la perte qu'ils subissaient, et embarrassée, ce que son Elu ne parvenait pas à comprendre - et n'était pas sûr de parfaitement percevoir, d'ailleurs.

* Il faut que tu saches... Le nouveau Héraut du Roi est déjà nommé... C'est Alemdar de Firyngde. *

Une nouvelle fois, le silence se fit, dans sa tête autant qu'autour de lui - ou en tout cas le lui semblait-il, bien qu'il n'en fût rien en réalité. C'était trop tôt pour lui, il lui faudrait sans le moindre doute du temps pour accepter son nouveau supérieur. Et ce temps-là, il le savait bien, ils ne l'avaient pas. Fallait-il vraiment que les Dieux choisissent ce moment, pour bousculer l'ordre jusque-là établi, alors que la guerre grondait déjà un peu partout ? Lui qui avait tenté d'aider Enju à retrouver sa propre foi, qui avait vu l'image d'Aanor dans ce feu en direction d'Hardorn et s'interrogeait depuis une année, finalement, presque prêt à lui vouer le culte qu'il lui semblait qu'elle méritât - et peut-être que le fait qu'il aimât un de ses enfants jouait, sans doute même - se retrouvait prêt à maudire le panthéon entier de Velgarth, toutes ces Divinités qu'il connaissait, peut-être pas par coeur, mais au moins dans leurs grandes lignes, et qu'il respectait jusque-là, de même que tous ceux qui existaient peut-être et dont il ignorait l'existence comme c'était le cas d'Aanor jusqu'à peu, pour ces élans de cruauté envers les hommes, pauvres pantins entre leurs mains sadiques. Il regretterait peut-être ces pensées... plus tard.

Pour l'heure, les larmes s'étaient taries, à nouveau. La nouvelle avait eu l'effet d'une électrochoc, en quelque sorte, tout comme la voix de Wylan dans son esprit, et l'instant d'après, son visage se fermait comme jamais. Du revers d'une manche, il avait séché les larmes sur son visage, barricadait son coeur meurtri, refusant de continuer encore à ressentir la peine des autres qui le dévastait alors même qu'il était tout à fait conscient qu'il n'y serait pas complètement insensible, quoi qu'il arrivât, et taisait autant que possible sa propre douleur - et sa rancoeur aussi - avec le maigre succès que cette entreprise, en pareille circonstance, pouvait obtenir. Ses épaules de nouveau carrées, le dos droit, il approchait enfin, traversait les rangs des Hérauts, trop stoïque pour l'être réellement, et ses yeux rougis en témoignaient sans doute, si on s'attardait à les regarder. Mais qui en prendrait le temps, à tel moment ? Il tiendrait son rôle, donc. C'était tout ce qu'il pouvait faire. Tout ce qu'il savait faire, aussi. Mina et Wylan soutenaient Arthon, et il s'arrêta à quelques pas, prêt à remplacer la jeune femme si elle en manifestait le moindre besoin, ou à suivre la moindre directive, puisque le Capitaine Beltran prenait déjà les choses en main. Il n'agissait plus que de façon mécanique, plus avare de parole qu'il ne l'avait jamais été - c'était dire ! - et gardait le regard neutre, presque vide au fond, malgré ses paupières gonflées. Malgré ses boucliers plus ou moins bien redressés, malgré la froideur et l'insensibilité apparentes qu'il voulait laisser voir, il ne lui semblait plus être qu'un amas de douleur et de désespoir - comme quoi il n'était pas aussi mort à l'intérieur qu'il voulait bien le laisser croire à cet instant.
« Modifié: 28 juin 2016, 12:39:46 par Thalyana »
UC

Héraut Keryne

Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #19 le: 19 mai 2014, 15:39:40 »
Keryne avisa d'autres Gris qui arrivait. Enora d'abord, qui resta aussi en retrait chevauchant son Compagnon. Puis elle sentit une main sur son épaule alors que la Reine passait parmi eux, l'air dévasté. Elle-même lui pressa l'épaule amicalement, lui témoignant son soutien, elle s'arrêta un peu plus loin. D'autres personnes arrivaient, elle vit encore leur professeur de Don qui s'approcha du Roi et du Héraut à ses côtés. Après un instant, elle officialisa le décès du Héraut Aranel et de son Compagnon, pour ceux qui ne pouvait pas savoir autrement. Cela déclencha de ci et de là, des gémissements et des peurs et la jeune femme sentit la douleur ravivée de Kaya qu'elle entoura d'autant d'amour que possible.

Ce fut au tour de Mina d'arriver, d'autres personnes, des soldats, certains qui ne pouvaient rester face à l'inévitable scène qui se déroulait sous leurs yeux. Le Capitaine Beltran apparut alors, l'air toujours aussi… impassible. Elle l'avait vu peu de fois, mais il avait toujours cette façon d'être. Même si elle se doutait que l'homme devait souffrir autant que les autres. Il donna les ordres que le Roi ne pouvait apparemment pas prendre, trop paralysé par la douleur. Des guérisseurs s'emparèrent du corps pour l'emmener. Kaya expliqua à son Elue qu'elle allait aider à transporter Gaëtan jusqu'à la chapelle des Champs. Elle acquiesça et la laissa partir, rejoindre d'autres Compagnons qui se dirigeaient vers leur ami.

Soudain un cri résonna dans son esprit et Mina se précipita vers le Roi et le Héraut, pour l'aider à soutenir ce dernier. Ils avaient l'air de gérer. Et puis c'était le Roi. Elle n'osa pas se proposer également. Tournant la tête, la jeune femme vit Isabeau et Saskia s'étreindre et Enora les rejoindre. Là aussi, elle avait peur d'être de trop. C'est alors qu'elle repéra Aaron seul, l'air aussi dévasté que les autres. Elle décida donc de se rapprocher de lui.

-Aaron… Je… Suis désolée. Je ne les connaissais pas, mais je… si je peux faire quoique ce soit pour toi…

Et elle prit les mains de l'homme entre les siennes sans ajouter un mot de plus. Juste prête à être là. Une épaule, une oreille.
« Modifié: 28 juin 2016, 12:40:12 par Thalyana »

Héraut Alemdar

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #20 le: 19 mai 2014, 21:13:20 »
Alem se dirigeait à pied vers le champ, légèrement réticent à s'imposer dans le deuil de ses nouveaux collègues. Il s'en était ouvert à Taver qui lui avait demandé ce que Raf ressentirait à la mort du batard. Alem avait opiné et accepté d'enfourcher l'étalon pour trotter jusqu'au champ. A la barrière, il nota la présence de soldats en faction. Bon réflexe, ca. Alem démonta dès qu'il distingua Wylan et une jeunette portant le monarque effondré.

Ils font une haie d'honneur, je vais les rejoindre.
"Qui?"
Les Compagnons. Et parle dans ta tête, s'il te plait. C'est plus discret.
"Ok..."

Taver leva les yeux au ciel et s'éloigna en râlant contre son nouvel élu.

Alem, lui, franchit les quelques mètres le séparant du monarque. En passant, il donna une petite tape compatissante dans l'épaule de Wylan, qu'il devinait dévasté.

"Je peux t'être utile?"

Dans la tête d'Alem tournaient mille et une solutions pour faire réagir le Roi local. Il avait pas mal d'idée reposant surtout sur le principe de gifle thérapeutique, mais ce n’était pas l'idéal pour entamer une relation qui devrait durer une vie...  Un grand seau d'eau en travers de la tête? Pff... C'était un peu insensible, tout ça...
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Pour les mp, voyez avec la grise qui aspire à devenir archiviste, là, Isabeau de Girier, me semble

Héraut Arthon

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #21 le: 21 mai 2014, 15:50:19 »
Beltran ne pouvait pas se permettre de flancher maintenant. S'il confia Arthon à Wylan, ce n'était pas parce qu'il l'estimait le plus capable entre tous de soutenir leur Roi mais pour une raison autrement plus pratique: il était déjà là, le plus près d'Arthon et le seul dans le coin à part les soldats à réagir professionnellement quand il le fallait. Il écarta donc les vagues récriminations de son cousin d'un geste, l'air de dire "fais ce que je te dis, tu râleras après".

Wylan se mit debout. Arthon resta prostré à terre, ne pouvant détourner les yeux de sa meilleure amie. Habitué à la mort par son métier et son statut de Roi, il ne la fréquentait que rarement d'aussi près et qu'on lui vole la personne qui lui était la plus proche au monde à part son Compagnon et son épouse l'avait pris par surprise. Il ne pouvait pas respirer correctement. Il ne savait pas ce qu'il devait faire, ce qu'il allait devenir, ou même seulement s'il pourrait un jour sortir de ce Champs sans avoir l'impression d'être soudé au sol où reposait le corps d'Aranel.
Wylan réagit enfin et tenta de faire se relever son ancien camarade de classe. Cependant Ryis, d'une drôle de voix, avait annoncé quelque chose d'horrible à Arthon. Ce dernier se sentit empli de colère et de frustration, occultant une partie de la douleur. Il demanda à son ami qui était ce Alemdar. La réponse le fit grincer des dents. Il ne connaissait pas bien le bâtard de Rethwellan mais irrationnellement il était prêt à le détester. Comment les Dieux osaient-ils déjà lui imposer un autre Héraut du Roi? Le corps d'Aranel n'était même pas encore totalement froid!

"Pas lui. Pas maintenant. Aranel... Oh Wylan, Aranel est morte..." chuchota le Héraut, le regard de nouveau perdu sur le cadavre devant lui, insensible au bruit grandissant de la foule qui augmentait.

Soudain il se sentit hissé. Wylan ne lui laissait plus le choix et Ryis le soutenait moralement. Flageolant sur ses jambes, comme vidé de ses forces, toujours fixant Aranel, Arthon tenta de tenir debout mais dû s'accrocher à son camarade pour ne pas tomber. Il savait qu'il devrait réagir mais ignorait comment. Sans son amie et Héraut, il n'avait aucune idée de la conduite à tenir. Quelqu'un se glissa près de lui. Il ne la reconnut pas sur le coup mais elle le soutint et sa voix sonnait compatissante, presque rassurante. Il se laissa faire. Devant lui, un homme - qu'il aurait dû connaître sans doute - obéissait à Beltran et quelques Compagnons l'entourèrent, cachant le corps de Gaetan. Une haie d'honneur se forma rapidement pour voir passer le corps inerte du Compagnon, soutenu par plusieurs des siens et escorté par les soldats.

Soudain Arthon eut un électrochoc. Un homme s'adressait à Wylan - que Ryis lui nomma de nouveau. Alemdar de Fyrindge venait de les rejoindre pour prendre son poste. Si vite. Si efficace. Digne d'Aranel. La rancoeur du roi n'était pas rationnelle mais les précédentes paroles de Wylan et l'arrivée effective d'Alemdar lui rendirent un semblant de force. Il s'appuya moins sur le Héraut mais continua à se raccrocher à la Grise à son côté.

"Alemdar. Je... ne peux pas vous voir maintenant. S'il vous plait. Pas devant le corps d'Aranel."

Beltran venait de s'entretenir avec les Guérisseurs. Ce fut lui qui se pencha pour soulever le corps malingre de la défunte. Elle pesait à peine dans ses bras. Le mouchoir glissa, dévoilant le visage pâle et Beltran retint une larme.

"Mon Roi, je l'emmène. Elle recevra les honneurs bientôt. Reprenez vous, elle vous aurait soutenu de même." fit-il, très raide, avec un regard entendu à Wylan et Alemdar avant de s'éloigner, soulageant étrangement Arthon de l'horreur de la vision du corps froid de son amie.

***

Plus loin, un autre Héraut pleurait son amie en silence. Son Compagnon faisait partie des volontaires qui amenaient Gaetan à sa dernière heure de gloire. Estevan se sentait en petits morceaux mais n'en laissait rien voir. Il aperçut un ami au loin, réconforté par une jeune Grise. Il se glissa jusqu'à eux et entoura les épaules d'Aaron d'un bras avant de mettre une main apaisante sur l'épaule de Keryne.

"Les Hérauts sont une famille. Nous sommes là. Aaron, je suis là."
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Wylan

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #22 le: 21 mai 2014, 18:32:22 »
Wylan sentit soudain qu’un peu de son royal fardeau s’allégeait. Il jeta un bref coup d’œil à la jeune fille. Malgré le deuil, la situation, la fatigue, il ne put s’empêcher de remarquer que c’était la belle de Beltran qui s’était présentée.

: On l’amène dans ses appartements. Là, on est certain que personne ne viendra le déranger. :

Heureusement pour lui, il n’avait pas besoin de quelqu’un pour porter Arthon, car la jeune fille qui était venue pour l’aider n’avait pas les épaules assez larges pour supporter un tel poids. Il avait juste besoin que quelqu’un les aide à marcher droit.

Puis soudain, Alemdar lui fila une petite tape et lui demande s’il pouvait faire quelque chose. Wylan se sentit légèrement irrité de cette intrusion, mais soulagé de savoir son ami à ses côtés, si cela s’avérait nécessaire.

: Sérieusement, Alem ? Non... Mais tu ne perds rien pour attendre... je vais... je vais... bref. Laisse-lui le temps de digérer. Normalement, ça n’aurait pas dû arriver si vite. Mais visiblement, Taver était pressé. :

Il ne réalisa qu’après coup qu’il ne lui avait pas parlé à voix haute, et il fut très surpris de constater qu’Alem l’avait entendu.

Volontairement, le Héraut ne jeta aucun regard à la dépouille de son amie alors qu’on l’enlevait. Il n’avait que trop fixé ce corps sans vie. Il ne pouvait plus se permettre de pleurer. Il devait porter le roi.

Avertissant Irmingarde d’un coup d’œil, il commença à marcher, soutenant toujours fortement Arthon. Wylan regardait uniquement le sol devant ses pieds. Il ne voulait pas croiser le regard des autres, car alors il savait qu’il serait incapable de repartir. Il devait avancer, pas après pas.

: Tu t’en sors ? Dis-moi s’il est trop lourd. : demanda-t-il à Irmingarde. : Si tu pouvais trouver quelqu’un, un Gris, pour aller chercher une bouteille sous mon lit, ce serait génial. Ma chambre est au deuxième étage, à côté de la vieille statue de Vanyel. Toi et moi on est un peu trop occupé pour y aller, et je n’ai pas envie de crier à nouveau à la cantonade. Et les Hérauts vont préparer la veillée, je pense... bref... Ah, la porte de ma chambre est ouverte, comme toujours. :

Un bref instant il hésita à chercher lui-même quelqu’un. Mais il n’avait aucune idée à qui demander une telle chose. Il aurait bien hélé Fitz, ou Aaron, mais le premier était en plein travail, et le second semblait complètement abattu. Les plus jeunes tenaient mieux le choc en général, mais ils connaissaient aussi moins ‘Ranel...

Péniblement, ils parvinrent à sortir du Champ, puis à traîner le Roi jusqu’à ses appartements. Là, Wylan se mit en devoir de le remettre d’aplomb avec un grand verre de la liqueur qu’on venait de lui amener.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #23 le: 21 mai 2014, 23:22:22 »
Ezarell regarda avec intelligence le Lieutenant Fitz, lui faisant comprendre qu'elle avait entendu sa demande. Mentalement, elle battit le rappel pour les autres Compagnons, même si c'était inutile. Malheureusement, ce n'était pas la première fois, pour nombre d'entre eux, qu'ils allaient accompagner le corps d'un des leurs dans son dernier voyage. Le haie d'honneur se mit en place pendant que Gaëtan était emmené.

Pendant ce temps, son élue soutenait le Roi. Mina acquiesça à l'ordre qu'elle avait reçu, emmener Arthon loin d'ici, chez lui. Mais avant de se mettre en marche, une nouvelle personne se joignit à eux. Et pas n'importe qui! Le nouveau Héraut du Roi! Elle coula un regard dans sa direction, le temps de le voir, le reconnaître. Elle était bien élevée, aussi, elle ne lui dit pas à quel point son arrivé manquait de tact. Le peu qu'elle vit de lui lui fit penser qu'il n'avait pas l'air méchant. Et elle n'enviait pas sa position. Mais il avait très mal choisi son moment, et d'ailleurs, fut reçu en conséquence par son Roi, même si celui-ci, consumé par son chagrin, fut assez diplomate. Comme le temps semblait prendre un malin plaisir à coordonner les évènements de façon symboliques, ce fut à cet instant, celui où Alem venait prendre son poste, que Beltran emporta le corps sans vie d'Aranel. Voir ce corps frêle, et trop maigre, pendre entre ses bras lui donna un haut le coeur qui la secoua, et qu'Arthon sentit surement. Elle vit aussi l'expression défaite de Beltran. Avoir du porter secours à son Roi lui avait permit de se détacher un peu de sa propre peine, et voir le Capitaine si touché l'atteignit enfin en plein coeur. Elle tendit légèrement son bras inoccupé pour le frôler à son passage discrètement. Ce fut le seul soutien momentané qu'elle se sentait capable de lui apporter. Il avait son rôle cette nuit, et elle avait le sien, et elle se concentra dessus.

Elle commença à marcher, suivant la route choisi par Wylan.

:Ca va merci, il est pas lourd"

Il aurait pu peser cinquante kilos de plus qu'elle l'aurait soutenu quand même. Une douleur à l'épaule n'était rien à côté de son chagrin.
Elle essaya ensuite de réfléchir à toute vitesse qui appeler pour aller chercher la bouteille dont lui parlait le Héraut. Cette nuit plus tous les autres jours, elle avait parfaitement consciente de qui était dans le Champs. Il lui fallait quelqu'un d'assez détaché pour être réactif immédiatement, et qui connaissait bien le palais. La réponse lui vint immédiatement.
Elle fit quelque chose qu'elle n'aimait pas, s'imposer dans un esprit sans y avoir été invité, mais elle n'avait pas le temps pour les ronds de jambes:

:KERYNE! J'ai besoin de toi. Va dans la chambre de Wylan, deuxième étage, à côté de la statue de Vanyel, la porte est ouverte. Sous son lit, tu trouveras une bouteille, prend-là et rejoins-nous dans les appartements du Roi.:

Puis, de son propre chef, elle contacta quelqu'un d'autre:

:Isabeau, convainc Saskia de rejoindre Arthon, il a besoin de soutien, et moi et Wylan ne sommes pas ses liés pour la vie:


Puis elle se concentra sur sa marche jusqu'aux logements royaux.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fitz

Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #24 le: 21 mai 2014, 23:56:46 »
Un instant Fitz avait espéré que quelqu'un d'autre lui adresse la parole. Mais le compagnon semblait l'avoir compris, et déjà ses semblables se rassemblaient autour de Gaëtan.

Le lieutenant, lui, restait dans le silence. Dans ce concours de discussion mentale, de discussions entre « eux », Fitz se sentait encore plus seul. Personne à qui parler. Du moins personne à qui dire qu'il ne tenait plus debout. Le silence était pesant pour tous, mais eux s'organisaient déjà, et Fitz était un soldat, il savait que lorsqu'une troupe se mettait en mouvement c'est que des ordres étaient données. Lui il était seul, définitivement seul.
 
Mais il avait un travail à faire, et il le fit. Les hommes étaient arrivés, exactement comme demandé, ils étaient prêt pour rendre les derniers hommages au couple. Alors il était donc l'heure ? Il aida les compagnons à porter leur camarade, le hissant pour qu'il puisse être transporté correctement, il jeta un regard aux hommes, qui immédiatement formèrent une haie.

*Comme à la parade*

Pensa le lieutenant. Sauf que la parade aujourd'hui était macabre. Et alors qu'il prenait la queue du peloton, laissant les compagnons faire ce qu'ils avaient à faire, mais vérifiant que tout se passait sans accroc, le lieutenant regarda un  bref instant que tout se passait bien du coté du Roi. Arthon était soutenu par Irmingarde et par Wylan. Le corps sans vie se trouvait dans les bras du capitaine. Et le mouchoir glissa. Révélant ainsi le visage d'Aranel, et une larme supplémentaire roula le long de sa joue. Avançant au pas il jeta un œil à sa main une fois de plus.

« Pour toi, je serai ce qu'on attend que je sois.» 


C'était un serment qu'il prononçait à voix basse, un serment qu'il se répéta plusieurs fois pour qu'il ne rentre dans son crâne. Il avait décidé d'accepter son don. Aujourd'hui il accepté de l'utiliser et d'en faire une force. Elle avait tenté de lui faire comprendre cela lors de leurs entretiens. Elle avait eu confiance en lui lors de leur mission. Aujourd'hui il prenait le serment d'honorer le Héraut en prouvant à tous qu'elle avait eu raison de le faire. Et alors qu'il essuyait sa larme, ne tentant plus de cacher quoique ce soit, Fitz suivait la procession funèbre, s'éloignant du corps sans vie de celle à qui il promettait aujourd'hui d'être ce qu'elle avait décelé en lui.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

Aaron Greystoke

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #25 le: 22 mai 2014, 23:48:23 »
Une présence à ses côtés. Aaron n'avait pas vraiment vu Keryne approcher, pourtant il avait tourné la tête dans sa direction avant qu'elle ne prît la parole. Et pendant un moment, il ne sut quoi lui répondre. Elle ne pouvait guère connaître Aranel et Gaétan, c'était un fait, elle avait été Elue alors qu'ils étaient déjà très touchés, et pour ainsi dire reclus. Elle avait bien dû les croiser à un moment ou à un autre, certes, ne serait-ce qu'en tant que servante alors, mais connaître le Héraut du Roi et son Compagnon, c'était en effet autre chose. Et il ne voyait rien à ajouter à cela. Quant à ce qu'elle pouvait faire... A vrai dire, il ne voyait guère non plus ce qu'il pouvait y avoir à faire de plus qu'être présente, là, à ses côtés. Qu'elle se permît de lui prendre les mains le surprit, mais loin de refuser son contact, il exerça plus ou moins consciemment une légère pression sur celles de la jeune femme, quand bien même son visage restait neutre... trop neutre en contraste avec ses yeux gonflés et veinés de rouge. Ce devait être assez perturbant comme en quelques instants, il avait pu être plus dévasté qu'il ne l'avait été en nombre d'années - même après des nuits de beuverie - et comme elle ne l'avait sans doute jamais vu pour sa part. Rien à voir avec certains épisodes aux cuisines, non... Pourtant il avait été en-dessous de tout alors... Cette fois pourtant, c'était différent, plus dramatique, et bien plus définitif aussi.

« Aranel est morte »... Qu'il détestait ces mots ! Combien il eût souhaité ne jamais les entendre, aussi ! Le Héraut du Sénéchal vit alors Alemdar approcher, et suivit sa progression du regard, la mâchoire serrée, sans mot dire. Il n'y pouvait rien, le rethwellan, mais il n'empêchait que pour le Blanc, c'était trop tôt, qu'il avait le sentiment qu'il volait la place de celle qu'il avait si longtemps connue à ladite place. Mais était-ce seulement sa propre frustration ou celle du Roi face à lui que Wylan relevait à cet instant ? Il ne se posait même pas la question, au fond, prenait à son compte ce ressenti comme il venait, du fond d'un coeur, quel qu'il fût. Lui non plus n'était pas prêt à croiser le regard du nouveau Héraut du Roi - Ô Dieux ! Qu'il détestait devoir l'appeler ainsi ! - et à vrai dire, il n'était pas sûr de vouloir encore rester présent, même s'il s'en tenait à ce que son poste lui semblait imposer, bien qu'on n'eût guère manifesté qu'on eût besoin de lui.

Et à vrai dire, comment pouvait-on avoir besoin de lui à cet instant, qui malgré ses efforts pour rester calme et maintenir ses barrières dressées, transpirait la peine et doutait que tout ce qu'il ressentait lui fût réellement attribuable... ? Comme un certain haut-le-coeur, par exemple... Et puis un bras entoura ses épaules et à l'instant où la voix du propriétaire de cette main réconfortante retentit, il songea qu'il lui avait particulièrement manqué. Et qu'il avait raison, plus que jamais, sans doute.

« Estevan... »

D'ordinaire, c'était plutôt l'Hardornien qui manifestait physiquement son affection, là où Aaron restait neutre et peut-être un peu trop froid. Cette nuit était cependant suffisamment exceptionnelle pour déroger à ce genre d'habitude et le blond se détacha de celle qu'il considérait comme une protégée personnelle pour offrir à son ami le genre d'accolade dont il usait lui-même souvent pour le saluer. Et puis s'écartant de l'autre Héraut, il jeta un regard qui se voulait compréhensif à Keryne. Il ne savait pas trop quelle était l'urgence, mais il y avait de ce sentiment-là autour de lui, et l'air quelque peu embarrassé de la jeune femme lui laissait à penser qu'elle n'y était pas étrangère.

« Ca va aller, Keryne. Merci... »

Un instant, il ne sut pas vraiment quoi ajouter à nouveau, et sa voix lui semblait trop rauque pour qu'il cherchât à ajouter quoi que ce fût. Pourtant, il s'attarda un instant encore pour à son tour poser une main amicale sur l'épaule de la jeune femme.

« Je viendrai te voir demain, si tu le veux bien... »

Il n'était pas forcément prêt à lui détailler tout ce qu'il ressentait, ni à faire le point sur son ressenti, et certainement pas ce soir, mais il s'était suffisamment rapproché de la jeune femme ces dernières décades pour ressentir le besoin de lui donner au moins un minimum d'explication et d'être un minimum à l'écoute. Et de ne pas se terrer loin d'elle dans un moment comme celui-là aussi, donc. Tout comme il ne devait pas rester distant de certaines autres personnes... à commencer par Estevan, toujours auprès de lui.

« J'imagine que Kryss, comme Raïna, est parti rendre les derniers hommages à Gaétan... »

Ca n'était pas réellement une interrogation, en réalité, plus un moyen de confirmer qu'ils étaient tous les deux, là, loin de leurs moitiés, qui pleuraient aussi l'un des leurs, avant de poursuivre, ce pourquoi il dût pourtant se racler la gorge, tant sa voix lui semblait caverneuse et capricieuse.

« Je crois que j'aurais bien besoin de quelque remontant... »

Il ne buvait plus seul, cependant, depuis un bon moment - ou en tout cas pas plus d'une bière ou d'un verre de vin, de quoi rester maître de lui-même - mais...

« Et je crois que je ne suis pas le seul... »

A son tour, il posa la main sur l'épaule de son ami de toujours. Il ne pouvait pas ignorer le lien qui unissait Estevan et Aranel, après toutes ces années, quand bien même il l'appréhendait mal. Et il supposait qu'il n'était donc pas le seul, donc, à avoir besoin d'un défouloir, quel qu'il fût.
« Modifié: 28 juin 2016, 12:44:08 par Thalyana »
UC

Héraut Keryne

Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #26 le: 25 mai 2014, 13:57:52 »
Cela faisait de la peine à la jeune fille de voir le Héraut dans cet état. Elle aurait tant voulu pouvoir apaiser sa peine, mais savait qu'en de tel cas, seul le temps pouvait atténuer la douleur, le manque et le vide créé par un décès. Il ne parlait pas, avait l'air sonné et perdu. Comme beaucoup de monde ici à vrai dire. Il répondit pourtant à son geste et cela la rassura un peu. Elle n'aimait pas se sentir impuissante devant une personne en souffrance. Elle savait cependant qu'elle n'était pas d'une grande d'aide, mais souvent le soutien, même s'il n'était pas toujours bien accueilli finissait par être bénéfique à ceux qui pleurait la mort d'un proche. Dans ce cas, tout le monde était touché, à plus ou moins grande échelle, mais la mort d'un Héraut et de son Compagnon était toujours un drame affreux. Elle ne savait pas trop de quoi ils étaient morts, si c'était en lien avec la guerre et tout ce qu'il se passait de magique autour...

Soudain, elle sentit une présence derrière eux et une main se posa sur son épaule. Ce n'était pas celle d'Aaron. Un autre Héraut qu'elle ne connaissait pas venait de les rejoindre et elle le salua silencieusement, appréciant qu'il soit venu aussi soutenir celui qui devait être un ami pour lui. Elle ne voyait pas quoi ajouter de plus à ce qu'il venait de dire et hocha la tête en ravalant les larmes qui lui montaient aux yeux. La peine environnante qui touchait chacun d'eux était palpable, mais ça n'était pas à elle de pleurer. Aaron prononça son nom et elle retint qu'il était le Héraut Estevan. Soudain une voix s'imposa à son esprit et elle sursauta alors qu'on criait mentalement son nom. Mina. Le Roi. Elle lui répondit immédiatement :

Oui j'y vais tout de suite.

Une bouteille ? Ils pensaient qu'un remontant aiderait le Roi à se sentir mieux ? Elle eût un doute, mais après tout peut être que... Enfin de toute façon, elle n'était pas là pour discuter les ordres. Aaron, qui s'était rapproché de son ami sembla comprendre qu'on avait besoin d'elle. Elle lui lança un regard reconnaissant en confirmant :

-Je dois y aller. Aider. Pour le Roi. Mais si tu as besoin... plus tard, tu sais où me trouver.

A sa proposition, elle hocha la tête :

-Demain oui, je serai là.

Puis elle le salua, ainsi que l'autre Héraut, en leur pressant encore chacun légèrement le bras pour apporter encore un peu de soutien et quitta le Champ des Compagnons, le coeur lourd. Une fois qu'elle fut certaine de ne pas déranger par la rapidité, elle se mit à courir en direction de la chambre du Héraut Wylan, en suivant les indications de Mina. Elle ne voulait pas les faire attendre.
« Modifié: 28 juin 2016, 12:44:36 par Thalyana »

Héraut Alemdar

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #27 le: 27 mai 2014, 23:29:34 »
Alem resta hébété devant la réaction du roi et des hérauts autour. Il... Ils... Ils n'avaient pas besoin d'aide? Il ne pouvait rien faire? Mais... Mais...    

Et puis la rage s'empara du jeune homme, noyant toutes paroles qu'il aurait pu dire. Digérer? Le Roi avait besoin de digérer? Ah parce qu'Alem n'avait rien à digérer, lui, c'est sûr! Il ne venait pas du tout de se faire happer par son pays maternel, lui qui s'était toujours dévoué à son pays paternel! Mais lui au moins, avait la décence de mettre son mouchoir dessus et de faire passer son devoir avant le reste. Bordel! C'était quand même pas comme s'il avait débarqué lame au clair, exigeant qu'on lui remette sur le champ (ha ha) les symboles de la fonction de héraut du roi, merde!! Il était arrivé, humblement, gentiment, vers la seule personne qu'il connaissait vraiment et avait humblement proposé son aide. Quel crime de lèse majestééé!

Tout en ressassant sa rage, le batard s'enfonçait dans un coin désert du bosquet, histoire d'une, de cacher sa colère et son humiliation, de deux, d'éviter de croiser quelqu'un à qui hurler sa colère.

Je t'ai dit que les gens sauraient qui tu es...
"TA GUEULE! Si tu m’avais pas éjecté du lit et affolé, toi, rien de cela ne serait arrivé! Et tu crois vraiment que j'imaginais que ça se passerait à cette vitesse! Tu m'as choisis y a Vingt minutes! A peine! Comment tu voulais que j'envisage une rumeur aussi rapide!"
Je te l'ai dit!
"Ben j'avais pas compris, Blanco! Si tu voulais quelqu'un bien au fait des usages locaux, c'est pas moi qu'il fallait réveiller!"

Arrivé à la rivière, Alemdar se déshabilla avec rage avant de plonger. L'eau était froide, mais elle le calmerait peut être un peu...

Taver de son côté prenait place avec les autres compagnons dans la haie d'honneur, partagé entre l'hommage à son prédécesseur et le besoin d'améliorer les choses avec son élu, histoire de ne pas compromettre le lien... Ouais, non. Alem était trop furieux, le confronter maintenant ne ferait que le buter d'avantage.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Pour les mp, voyez avec la grise qui aspire à devenir archiviste, là, Isabeau de Girier, me semble

Isabeau d'Armentières

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #28 le: 27 mai 2014, 23:59:21 »
Isabeau accueillit Saskia dans ses bras avec chaleur. Elle l'enveloppa de tout son amour et de toute son amitié et la berça doucement. Elle poussa la tête de Saskia contre son épaule et la berça doucement en lui frottant doucement le dos. Presque elle aurait aimé être empathe pour transmettre à Saskia une bonne bouffée de réconfort. Mais elle n'avait pas ce don. (Pas qu'elle s'en plaignait. Ses dons actuels lui suffisaient amplement!) Aussi, elle tint juste Saskia contre elle jusqu'à ce que la future reine se dégage.

Isabeau n'interrompit pas Saskia qui cherchait ses mots et quand Enora arriva, elle retint même l'agacement que l'albinos ne manquait jamais de provoquer chez elle. Enora n'avait pas que des qualités, mais c'était une amie de Saskia et une bonne défenseuse de celle-ci. (Ce qui était, soyons honnête, le problème. Isabeau était pas mal possessive et elle avait du mal à accepter dans son cercle d'amis des gens extérieur aux gris de la mission à Sironis. Quelque part, elle ne pouvait s'empêcher de voir Enora comme une intruse entre elle et Saskia) Elle rendit son salut muet à la grise et revint sur Saskia

"Je vais bien, t'en fais pas. Et oui, je t'accompagne. Hésite pas à t'appuyer sur moi ou à faire... je ne sais pas. Ce que tu veux. Je suis là pour te soutenir, ok?"

Un galop assourdit s'éleva avant de se finir par un jappement. La Kyree était enfin là. Elle se frotta d'emblée contre les jambes de la maman d'Adrian en émettant un ronron thérapeutique.

"Et Rinnerl dit qu'elle aussi." Interpréta Isabeau, en échos avec les paroles d'Enora.

*A Irmingarde* C'est en cours, on arrive. Vous l'emmenez ou? Tu me tiens au courant?

Du regard, Isabeau balaya le champ. Ou était Raimon ? Il supportait ca bien ? Elle se sentait un peu coupable de n’y penser que maintenant, mais bon… Ne le trouvant pas, elle émit à son intention :

*A Raimon* Ça va ? Tu tiens le coup ? Je dois m’occuper de Saskia, là, mais…

Mais elle ne savait pas trop quoi ajouter, en fait.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
Moi, dans ma tete, on est trois. Et on s'étonne de ma consommation d'anti-migraineux...
Je traite la paperasse du heraut du Roi et le la Magicienne Sourcedésert. Par ici les mp!

Conteur

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Re: [Scenario] Le son du Glas qui glace les sangs
« Réponse #29 le: 28 mai 2014, 16:10:30 »
Nom du PNJ: Raimon d'Armentières

Raimon s’était réveillé instantanément quand il avait senti la douleur d’Edriss. Il avait gardé de son passé de soldat un sommeil léger que la moindre anomalie perturbait. Il s’était redressé subitement dans son lit.

: ‘Driss?:

: C’est Gaëtan et Aranel... ils... :

Le Glas sonna, mélodie solennelle brisant le silence nocturne.

: ... Je suis désolé, Edriss...:

: Je... c’est mieux ainsi. Mais c’est un choc malgré tout.:

Mieux? Raimon s’interrogea. Il ne connaissait pas vraiment le Héraut du Roi, et elle s’était fait discrète ces derniers temps. On ne l’avait plus vue dans les salles communes depuis deux saisons au moins. Raimon avait mis ça sur le compte de la surcharge de travail causée par la guerre imminente. Mais après ce qu’il venait d’entendre, il se demandait si la raison n’avait pas été toute différence. Mais il était maintenant trop tard.

Il se leva et passa rapidement son uniforme et sortit. Dans le couloir, il tomba sur Matt, qui dormait dans la chambre d’à côté. Sans échanger un mot, ils marchèrent côte à côte jusqu’au Champs. Ils s’arrêtèrent en marge du rassemblement. L’un comme l’autre ne connaissait pas assez Aranel pour oser s’approcher davantage.

Bientôt, des murmures s’élevèrent parmi les Hérauts. Taver avait déjà choisi. Alemdar. Ce nom ne disait rien à Raimon.

« Mais... je le connais. Enfin... c’est le grand frère du prince de Rethwellan. J’ai dû le porter quand il a eu un malaise. Le chef des armées, je crois.»

Un soldat avait donc été Élu. C’était à la fois réconfortant et inquiétant. Qui mieux qu’un soldat pourrait conseiller le Roi en ces temps troublés? Troubles qui semblaient devoir durer si on se fiait au choix de Taver.

Matt lui donna un coup dans les côtes quand Alemdar passa près d’eux. Il observa rapidement l’homme. Grand, démarche sûr, attitude martiale. Un soldat. Matt sollicita à nouveau son attention à grand renfort de coude quand le Roi passa près d’eux. Imringarde et un Héraut un peu bizarre le soutenaient. Il semblait effondré.

: Ça va ? Tu tiens le coup ? Je dois m’occuper de Saskia, là, mais… :

 Isabeau. Il n’avait même pas songé à la chercher. Il avait estimé qu’elle devait être entourée d’amies et que sa présence ne serait pas forcément la bienvenue.

: Moi? Oui. Mais je ne la connaissais pas très bien tu sais. Je ne l’ai rencontrée que dans de rares occasions officielles. Et toi? J’imagine combien ça doit être difficile pour Saskia. Et je viens de voir passer Arthon. Il a vraiment l’air anéanti.:
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »