Auteur Sujet: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !  (Lu 5741 fois)

Joshua Brolin

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Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« le: 21 août 2014, 10:16:33 »
9e jour de la 5e décade d’été

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Joshua était de mauvaise humeur ce jour là. Il avait reçu une lettre deux jours auparavant, de la part de son régisseur, qui l’informait que l’homme chargé de convoyer le vin jusqu’à Haven s’était cassé la jambe et qu’il n’avait trouvé personne pour le remplacer. A tout juste quelques décades des vendanges, Joshua le comprenait. Le régisseur voulait conserver la main d’œuvre qualifiée pour la récolte, et il était cependant impossible de confier la cargaison au premier venu. Le problème c’est qu’il allait falloir rapidement faire de la place, ou on risquait de se trouver quelque peu à l’étroit dans les caves du domaine Brolin.
C’était donc à Joshua de trouver une solution. Son père le lui avait bien fait comprendre. Le vieillissant Sir Brolin profitait outrageusement de la soif de pouvoir de son fils pour se décharger sur lui des problèmes engendrés par le domaine. Pendant ce temps là, il faisait la fête avec sa mère et jouait aux cartes avec ses amis. Joshua s’en réjouissait, car ainsi il asseyait son pouvoir et son influence sur le domaine. Pour preuve : le régisseur s’était directement adressé à lui. Mais pour l’heure, il était surtout contrarié.

Faisant aussitôt fonctionner son réseau de contacts, Joshua n’avait pas tardé à apprendre que les Trevale étaient en mesure de lui fournir ce dont il avait urgemment besoin. Leur domaine était à une distance raisonnable du sien, et situé sur la route de l’est. C’était donc une opportunité à saisir.

Ayant prit contact avec cette famille, il avait obtenu un rendez-vous rapidement et s’en réjouissait. Il allait devoir jouer serré s’il ne voulait pas payer ce service urgent au prix d’or. Il était confiant cependant, ses capacités de marchandage n’étaient plus à démontrer. On les connaissait, et même si elles n’étaient pas sans égales, les Trevale ne faisaient pas le poids face à lui.

Joshua patientait donc dans le salon où le rendez-vous avait été convenu. Il était d’humeur sombre mais d’une apparence sereine. Assit dans un fauteuil no loin de la fenêtre, il regardait les jardins en attendant qu’Owen de Trevale daigne faire paraitre son opulente personne.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #1 le: 21 août 2014, 17:36:01 »
Aujourd'hui était un grand jour, un très, très grand jour pour Fleur. Aujourd'hui, elle allait faire ses premiers pas en tant qu'héritière du domaine et du nom de Trevale.
Curieux comme évolue la vie, car deux ans en arrière, Fleur n'aurait jamais imaginé tenir ce genre de position, jamais. Elle aurait trouvé un époux et aurait continué sa petite vie tranquille, faite de potins, de chiffons et pourquoi pas, d'enfant. Mais il y avait eu Arsène, et puis Owen. Et quand on était la femme d'un homme que Owen, on se retrouvait de fait à la tête du ménage.

Les Sieurs de Trevale en avaient parfaitement conscience et n'avaient pas choisi Fleur à la légère. La consanguinité alarmante de leur fils unique et héritier ne laissait pas le choix, il fallait qu'il épouse quelqu'un partageant le moins possible de sang commun avec lui. On se doutait qu'Owen ne serait pas capable de procréer, mais si cela devait arriver, il valait mieux essayer de purifier le sang de ce très hypothétique enfant. Tous les nobles étaient liés à Valdemar, d'une façon ou d'une autre, mais voilà très longtemps que rien n'avait rassemblé les Arkadia aux Trevale. Leur fille n'avait pas l'air effrayé par la bêtise proverbiale de leur rejeton, ce qui était un argument de poids, et possédait de plus une dot conséquente, du genre à ne pas refuser. Mais surtout, elle ne semblait pas animé d'un appétit de pouvoir que l'on retrouvait chez certaines femmes - dont certaines avaient tenté de faire tomber Owen dans leur filet - et ne semblait pas poussée par une famille ou un clan gourmand, voulant mettre la main sur Trevale.
Elle avait reçu une éducation complète à ce sujet, comme toute demoiselle noble, et savait parfaitement se comporter en société. Une fois arrivée à Trevale, elle avait reçu d'autres leçons destinées à affiner ses connaissances et prendre conscience de son futur rôle, de la position importante de Trevale sur la route commerciale de l'Est. Bien sûr, il y avait un excellent Régisseur au domaine, mais il restait sur place, débordé, ne venant que très rarement à Haven, tout comme les parents d'Owen qui se faisaient vieux et ne sortaient plus que leur château. Aussi, à la Capitale, c'était Fleur et Owen qui représentait leur Nom.

Cette position ne leur avait demandé pour le moment que d'être agréables et de savoir cultiver leurs relations. Mais quelques jours auparavant, le jeune couple avait reçu des instructions concernant une affaire commerciale qu'ils devraient négocier et régler rapidement à Haven. Quand Fleur avait lu le nom de leur interlocuteur, elle avait été transportée de joie. Joshua Brolin, rien que ça! Le fiancé hypothétique de Luncinda! Ce n'était pas un personnage qu'ils fréquentaient dans leur cercle, et qui se laissait peu approcher. Cela lui donnerait donc aussi l'occasion de lui arracher quelques secrets et potins nouveaux.

Owen avait refusé tout net de s'en occuper, il ne comprenait pas l'importance de cette négociation, et cela ne l’intéressait pas. Perdre du temps à aller parler affaire, non merci! Que sa femme s'en occupe si cela lui faisait plaisir!
Justement, cela lui faisait plaisir. Autant d'un point de vue social que commercial. Elle ne demandait qu'à appliquer tout ce qu'elle avait appris, même si elle n'avait pas été une élève très appliquée, autant au Collegium que sous la houlette du régisseur de Trevale.

Fleur avait consacré un temps infini à sa toilette, plus qu'à penser à des arguments commerciaux d'ailleurs. Elle avait choisi une tenue très chic mais pas trop originale, pour montrer qu'elle avait de l'argent, mais aussi de l'esprit. Enfin, c'était l'idée.
Elle se rendit au rendez-vous que Joshua avait donné à Owen. Celui-ci n'avait pas trouvé utile de prévenir le noble viticulteur qu'il envoyait sa femme à sa place, aussi, la surprise risquait d'être de taille.
Elle le trouva au lieu convenu, de dos, et se sentit stressée, angoissée.
Elle ne connaissait pas personnellement Joshua, mais elle savait qu'il était un commerçant avisé, contrairement à elle. Et Fleur avait parfaitement conscience qu'ils allaient se rencontrer, se jauger, se reconnaître comme futurs voisins, futurs maître de leurs domaines respectifs, encore dans les mains de leurs parents ou beaux-parents, mais pour combien de temps encore? Ils seraient amené à travailler ensemble.
Bref, un entretien plein de promesses!

Elle s'annonça:

"Sieur Brolin, vous êtes à l'heure!"

Subtile façon de prendre le contrôle de la conversation dès le début, de se placer dans le rôle de la personne à convaincre. Il avait demandé ce rendez-vous, il lui demandait un service, elle ne devait pas se laisser écraser. Elle se dirigea vers lui et ploya dans une charmante révérence.

"Nous n'avons jamais eu le plaisir de converser ensemble, je suis Fleur de Trevale. Mon époux n'a malheureusement pu se libérer pour cette entrevue, aussi j'ai tout pouvoir pour le remplacer. Je suis enchantée"


Bon, ça ne commençait pas trop mal.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Joshua Brolin

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Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #2 le: 22 août 2014, 13:42:05 »
Une voix féminine sortit Joshua de ses pensées. Une femme ? Ç’aurait pu être une servante venue s’inquiéter de son confort ou bien faire le ménage, mais la voix était celle d’une noble. Rien à voir avec le parlé populaire des servantes, celle-ci avait plus de distinction. Un coup d’œil en arrière le confirma à Joshua, même s’il ne s’attendait pas le moins du monde à ce spectacle.

Fleur Arcadia, récemment devenue Fleur de Trevale. La reine des ragots en personne.

Joshua s’empressa de se lever pour répondre poliment au salut de la Dame, mais il ne dissimula rien de sa surprise. La jeune femme était loin d’être la personne qu’il s’attendait à rencontrer pour discuter affaire. Owen était un idiot congénital mais Joshua ne l’avait pas imaginé assez imbécile pour dédaigner une affaire, surtout quand celle-ci pouvait lui rapporter une coquette somme. Apparemment, il avait sous estimé sa bêtise.

Joshua se fendit d’un léger sourire poli tandis qu’il invitait la jeune femme à prendre place en face de lui, d’un geste de la main.

« Je suis également ravi de vous rencontrer. Nous nous sommes certes déjà croisés mais il ne me semble pas vous avoir déjà eut le plaisir de vous tenir compagnie. Votre mari n’a rien de grave j’espère ? Cela doit être important pour qu’il vous charge d’une si assommante besogne. »

Le ton était poli, mais Joshua ne croyait pas un mot de ce qu’il venait de dire. Owen avait sans doute préféré une partie de cartes à ce rendez-vous d’affaire fort ennuyeux. Ce n’était certainement pas le sir Brolin qui allait en être dérangé. Il eut été insultant de la part de n’importe qui d’autre de l’ignorer ainsi, mais Joshua n’attendait rien de cet idiot. Fleur avait presque plus de cervelle que son mari, et pourtant les dieux savaient qu’il n’avait aucune estime pour cette petite cruche toujours avare de rumeurs et d’histoire concernant la vie des autres. Au moins ne rencontrerait-il pas trop de difficulté dans cette négociation.

Tandis qu’elle prenait place, Joshua nota tout de même la tenue adoptée par la jeune Dame. Elle semblait avoir évoluée quelque peu. Sa robe était sans grande prétention. Elle portait haut la richesse et la distinction de son rang, sans pour autant être outrageuse. Il était agréable de constater qu’un des deux époux au moins reconnaissait sa valeur.

« Désirez-vous que je fasse apporter du thé ? A moins que vous ne préfériez autre chose ? »

Il appela un serviteur et commanda pour lui ainsi que pour la Dame. Enfin, il reprit la place qu’il occupait avant l’arrivée de Fleur. Les politesses expédiées, il était temps d’aborder le vif du sujet, la raison de leur entrevue.

« J’imagine que votre mari vous a expliqué la teneur de l’affaire qui nous préoccupe ? »

Il y avait fort à parier que ce n’était pas Owen qui s’en était chargé, mais les apparences, toujours les apparences. Sans compter que cela lui permettait de se moquer à mots couverts de cet imbécile. S’il y en avait une qui devait être au courant de l’esprit simple d’Owen, ce devait bien être elle.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #3 le: 24 août 2014, 21:25:55 »
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la surprise de la trouver en lieu et place de son mari était de taille pour Joshua Brolin. Cela se lisait sur son visage, et Fleur savait parfaitement interpréter ce genre de signe. Il y avait à espérer qu'il se montrerai aussi transparent le long de leur entrevue, alors elle en apprendrait sur lui bien plus qu'il ne pensait lui dire.

La jeune femme n'était pas dupe quand il formula sa réponse polie, s’enquérant de la santé de son époux. Elle savait, avant même de l'épouser, qu'Owen était un idiot, comme tout Valdemar. C'était loin d'être un secret et elle le vivait fort bien pour sa part. Joshua devait donc savoir que s'il n'était pas là, ce n'était pas pour une raison assez importante pour excuser son impolitesse. Cependant, elle n'approfondit pas le sujet, qui n'était ni flatteur pour Owen, ni pour Joshua qu'il ignorait, et répondit:

"Non rien de grave, mais il a toute confiance en moi pour ce genre d'affaire, aussi, tout est pour le mieux."

Elle espérait que son interlocuteur comprenne que cette confiance était acquise, et que ce serait bien elle qui gèrerait toujours les affaires dont voudrait bien se décharger sa belle-famille sur le jeune couple. Et encore plus quand elle serait la maîtresse de Trevale. Joshua était loin d'être bête, et il avait encore plus l'habitude qu'elle d'évoluer dans leur cercle, il devait donc l'avoir parfaitement compris.

Au milieu de toute cette réflexion, elle nota le plaisir qu'il disait prendre à la rencontrer, et Fleur ne mit pas cette déclaration en doute.
Elle s'assit face à lui gracieusement, consciente qu'il la regardait. Son statut de femme mariée l'empêchait à présent de flirter avec les hommes, comme elle savait si bien le faire, mais elle appréciait toujours autant qu'on l'admire.

"Du thé, très volontiers."

Malheureusement, il rentra tout de suite dans le vif du sujet en évoquant l'affaire commerciale qui les réunissait, ne lui laissant pas le temps de se montrer curieuse à son sujet. Pas grave, elle en aurait l'occasion très rapidement, elle n'avait pas son pareil pour glaner des potins sur le ton de la conversation, sans en avoir l'air. Un peu de patience...

"Bien entendu, je suis au fait de ce qui vous a poussé à demander l'aide de la famille de Trevale" répondit-elle à sa question.

Inutile de mentir en mentionnant son époux, il savait autant qu'elle que ce n'était pas avec lui qu'elle pourrait débattre de ce genre de chose.

"Nos domaine sont proches, mais le château de ma belle-famille se trouve sur la route commerciale de l'Est, contrairement au votre, aussi, nous possédons bien plus de ressources pour acheminer de la marchandise, que ce soit vers l'est ou vers Valdemar , et je crois savoir que vous vous retrouvez en peine de convoi pour votre vin?"

C'était joliment tourné, mais assez maladroit. Bien sûr qu'elle devait lui rappeler que la décision lui revenait car elle avait ce dont il avait besoin, mais insister sur la supériorité matérielle de Trevale avec si peu de forme n'était pas vraiment approprié.

Le domestique revint avec son thé, et elle prit sa tasse et un biscuit, attendant que Joshua formule sa demande.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Joshua Brolin

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Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #4 le: 27 août 2014, 10:06:05 »
Tout était pour le mieux. Fort bien. Dans ce cas Joshua ferait avec ce qu’on lui accordait. Si la jeune Dame souhaitait tenter de faire ses dents sur Joshua, grand mal lui fasse. En soit, le Sieur Brolin ne perdait guère au change. Et cela l’amusait de voir que la jeune femme n’était pas dupe de ses paroles de politesse, quand bien même elle ne pouvait défendre son mari en étant de bonne foi.

Le thé demandé, ils purent donc s’occuper de l’affaire qui les réunissait. La jeune femme répondit évasivement à sa question, confirmant indirectement à Joshua qu’Owen s’en fichait comme d’une guigne. Quant à la formulation de ladite affaire, elle trahissait la bonne éducation de Fleur autant que son inexpérience dans le domaine des affaires. Joshua se frottait intérieurement les mains. Toute cette histoire avait beau le contrarier et le mettre de mauvaise humeur, la conclusion n’en serait peut-être pas aussi catastrophique qu’on aurait pu le croire.

« En effet. Un incident me prive de mon convoyeur habituel, aussi me suis-je tourné vers mes voisins afin de quêter leur aide. Votre aide. Si vous le voulez bien. »

Si Fleur de Trevale avait la moindre parcelle de cœur, elle saurait entendre le sous-entendu. Joshua tentait de jouer sur l’inexpérience de la jeune femme en utilisant des arguments qui ne fonctionneraient pas sur un homme d’affaire avisé. Il laissait cependant entendre que le service qu’il réclamait était une faveur. En cas d’insatisfaction, il n’aurait aucun remord à aller voir ailleurs. Il faisait simplement appel à la générosité en invoquant l’entraide entre voisins.
Le fait était que, en effet, Joshua n’aurait aucun scrupule à mander quelqu’un d’autre, mais que pour l’instant il n’avait personne sous la main. Il n’avait par ailleurs que peu de chance de trouver un autre convoyeur aussi pratique et en si peu de temps. Mais cela, Joshua devait le faire oublier à Fleur, qui par ailleurs ne le savait peut-être pas. Il ne comptait cependant pas tout miser là-dessus. Sous estimer était un danger. Aussi ne poussa-t-il pas l’argument, il eut été trop difficile de se retourner si Fleur ne se laissait pas prendre.

Comme le thé arrivait, Joshua s’interrompit. Il attendit que le domestique les ait servis et s’en soit allé, tandis qu’ils prenaient chacun leur tasse, pour reprendre le cours de la conversation.

« Ce n’est bien entendu pas à titre gracieux, il y aura une rémunération honnête pour cette aide, et je vous rendrai bien entendu service en retour si cela est dans mes possibilités. »

Joshua n’aimait guère les échanges de services où il était redevable, cela pouvait parfois mettre dans des situations gênantes lorsque venait le moment de rembourser sa dette (car il n’était bien entendu pas question de ternir sa réputation en refusant de tenir parole), il préférait de loin qu’on lui doive un service. Mais parfois, c’était un procédé bien pratique pour éviter de devoir payer une petite fortune. Par ailleurs, il n’estimait pas le risque trop grand face à Fleur de Trevale.

« Il se pourrait même que nous devenions des partenaires réguliers en affaires si cette collaboration s’avère fructueuse. »

Une idée lancée comme ça, sans s’engager, qui laissait entrevoir la possibilité pour les Trevale d’une entrée d’argent, et qui pouvait faire baisser le prix de cette première livraison dans le but d’appâter le client. Joshua était tout simplement en train de manipuler les ficelles qui faisaient agir son adversaire. Le tout en buvant son thé aussi innocemment que l’oisillon qui vient de naitre.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #5 le: 28 août 2014, 23:44:29 »
Quand Joshua lui dit de vive voix qu'il avait besoin de son aide, Fleur ne put s'empêcher de pavoiser un peu, se redressant inconsciemment sur son siège. C'était... tellement agréable de se trouver dans sa position, qu'on lui demande une faveur en tant que future Dame de Trevale. Si elle avait avait été seule, elle s'en serait trémoussée. Mais elle n'était pas seule, et devait garder une certaine contenance. Tout un apprentissage, pour elle qui n'avait jusqu'à son mariage pas eu besoin de réfréner sa joie de vivre et ses satisfactions.

"Oh, j'espère que l'incident que vous évoquez n'est pas grave, même si cela vous prive d'un convoi important. Je suis toute prête à vous apportez l'aide de ma famille si les conditions s'y prêtent."

Ce rappel sur leur futur transaction était délibéré, afin de donner l'impression que la situation qui les liait aujourd'hui était habituelle pour elle. Ce qui bien sûr n'était pas le cas.

Quand Joshua évoqua un échange de bon procédé, Fleur sourit. Les Brolin et les Trevale, en dépit de leur proximité, ne travaillaient pas ensemble, chacun farouchement attaché à sa terre, ses prérogatives, ses privilèges. Mais le vœu de chacun était aussi de s'enrichir et de léguer plus à leur descendant qu'il n'avait hérité de leur prédécesseurs. Et Fleur aurait adoré être celle qui permettrai une telle alliance!
Cela se vit sur son visage, car si elle savait parfaitement le maîtriser dans ses relations sociales, il n'en allait pas encore de même lors de transactions commerciales.

Elle lui sourit et répliqua avec une pointe d’espièglerie:

"Et à quel montant estimez-vous votre honnêteté Sieur Brolin?"


Et l'on aurait presque pu croire que Fleur savait de quoi elle parlait. Mais en vérité, elle n'avait pas vraiment conscience de la valeur de l'argent, du moment qu'elle en avait et pouvait le dépenser à sa guise.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Joshua Brolin

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Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #6 le: 11 septembre 2014, 07:54:29 »
La jeune Dame était plus habile qu’on ne pouvait s’y attendre au premier abord. Pour elle qui n’avait aucune expérience, elle comprenait bien les rouages d’une négociation. Qui l’aurait cru de la part de la reine des ragots ? A aucun moment elle ne perdait de vue le but de l’entretien. Quel que soit son formateur, il s’y était bien pris.

Prenant une gorgée de thé, en homme raffiné, il prit le temps de reposer la tasse dans sa coupe avant de répondre à la question de Fleur.

« Hé bien, je pensais à 30 liards, ce qui me semble un prix correct pour un service entre voisins. »

Il accompagna sa déclaration d’un regard entendu, comme si sa proposition était tout à fait normale. C’était en réalité à peine en dessous du prix habituel pour ce type de service. Dans un marchandage, il fallait bien entendu marchander, et il était hors de question que Joshua laisse ce prix doubler, mais il devait laisser de la marge au cas où le prix viendrait à augmenter.

« Naturellement, je ne vous ferai pas l’offense de vous payer en deux fois, ma confiance vous est acquise et je vous paierai à l’avance. »

Pour n’importe qui d’inconnu, Joshua aurait payé la moitié avant, la seconde moitié à la réception. Mais puisqu’il s’agissait de voisins dont la réputation n’était plus à faire, et puisque cela pouvait augurer de bonnes relations d’affaires, le noble était disposé à ne pas (trop) se méfier.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #7 le: 28 septembre 2014, 15:48:26 »
Il fallait l'avouer, Joshua Brolin avait des manières parfaites, il était tout à fait un homme du monde. Pas une seule fausse note dans son comportement, ses gestes. Il lui faisait grand impression tant il savait en imposer.
Mais quand il lui proposa 30 liards, elle sursauta. 30 liards? La prenait-il pour une imbécile? Elle n'avait certes aucun notion de la valeur de l'argent, mais en revanche elle savait parfaitement que le prix qu'il avançait était ridiculement bas!

"Sieur Brolin, 30 liards?! Je vous en prie, je sais aussi bien que vous que cette somme ne couvrirait en aucun cas le service que vous me demandez... Je ne vous ferai pas l'offense de surfacturer notre aide, comme le ferait un négociant normal étant donné l'urgence de votre situation, car après tout nous sommes voisins, mais tout de même!"

Elle appuya sa réponse par un sourire aimable et séducteur. Par cette expression, elle l'enjoignait à proposer une autre somme, plus élevée.  
Mais ce sourire avait aussi un autre but. Elle avait trouvé une ouverture pour aborder le sujet qui l’intéressait le plus:

"Enfin, je ne voudrais pas vous mettre dans une situation financière difficile, on murmure que vous allez bientôt vous remarier, ce qui a un coût conséquent."

Nouveau sourire. Elle but une gorgée de thé et se pencha un peu vers lui, attendant des confidences. La malheureuse, elle ignorait que ce genre de comportement ne marcherait pas avec l'homme qu'elle avait en face d'elle!
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Joshua Brolin

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Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #8 le: 15 octobre 2014, 20:02:41 »
Comme prévu, la jeune dame de Trevale tentait de faire monter le prix. Joshua n’en attendait pas moins d’une entrevue d’affaire. La jeune femme ne pouvait naturellement pas accepter aussi peu. Elle daignait cependant ne pas ajouter une prime pour l’urgence de la demande, voilà qui était fort aimable de sa part. Mais évidemment, Fleur avait une idée derrière la tête. C’était inévitable bien sûr, les langues s’agitaient beaucoup au sujet de ses potentielles fiançailles avec Lucinda. Lui, le veuf austère qui sortait enfin de sa retraite pour faire la cour à une jeune femme avec qui il n’avait apparemment aucun lien ni point commun. Lucinda et lui formaient sans aucun doute un tableau singulier qui attirait les regards et appelait les questions.

« Votre sollicitude est appréciée à sa juste valeur, je vous en remercie sincèrement. Pourtant, je ne peux me permettre de monter plus haut que 35 liards, ce ne serait pas raisonnable. »

Bien sûr, il avait largement les moyens de payer plus, mais il n’allait pas donner sa fortune pour payer un service. Les économies étaient la base de la richesse. Vivre dans le luxe, oui, mais sans dépenser plus que nécessaire.

Joshua lissa les plis de son haut de chausse et leva sa tasse jusqu’à ses lèvres pour boire une nouvelle gorgée de thé. Il laissait planer un peu d’incertitude sur la situation le liant à Lucinda. Lui-même ignorait encore l’issue, Lucinda pouvait encore refuser de l’épouser, bien qu’il comptât tout faire pour que cela n’arrive pas.

« Il est possible en effet que je me remarie bientôt. Cependant, je ne peux encore rien dire. Demoiselle de Vaum ne m’a pas encore fait l’honneur de m’accorder sa main. »

Joshua n’avait pas la moindre envie d’aborder ce sujet avec Fleur de Trevale. Il avait conscience que ses paroles feraient bientôt le tour des salons que la jeune dame fréquentait et cela lui déplaisait. Aussi, le noble adopta-t-il un air distant qui, sans être froid, marquait son désir de parler d’autre chose.

« Et quand estimez-vous pouvoir effectuer la livraison ? » demanda-t-il pour revenir au sujet qui les occupait.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Fleur de Trevale

Re: Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #9 le: 25 octobre 2014, 14:00:48 »
Joshua fit appel à la raison en proposant son dernier prix, et le raisonnable était bien quelque chose que Fleur ne connaissait pas vraiment. Du coup, l'emploi de ce terme et le ton ferme de son interlocuteur convainquit la jeune femme qu'il n'irait pas plus haut. Et Fleur voulait vraiment, vraiment installer une relation commerciale entre leurs deux domaines. Elle ne transigea plus, et accepta, tout en y mettant les formes:

"35 liards?" Elle soupira théâtralement. Un peu trop d'ailleurs. "Soit, entendons-nous sur cette somme. Je ferai savoir très rapidement à Trevale ce qu'il en est, pour que rien ne soit retardé. J'espère à l'avenir pouvoir compter sur une sollicitude de même valeur si ma famille se retrouve dans une situation analogue, n'est-ce pas?"

Un prêté pour un rendu, en somme. Joshua l'avait évoqué, et Fleur y tenait. Si elle voulait continuer d'inscrire son nom dans les grandes familles de Haven, elle allait devoir se constituer un réseau solide. Il n'était pas certain qu'elle sache exactement comment s'y prendre, mais ça semblait un bon début.

Puis sa curiosité sur son mariage prochain fut légèrement satisfaite, dans la mesure où elle l'avait fait parler, car pour ce qui était des informations, elle les connaissait déjà de la bouche de la principale intéressée, mais Fleur comprit que Joshua ne souhaitait pas poursuivre sur ce sujet, et elle savait qu'insister ne servirait pas ses plans. Elle réagit donc de façon neutre, enfin, neutre pour elle!

"Formidable! Si ce projet voit le jour, j'espère que vous organiserez des festivités dignes de ce nom dans notre région, car cette partie de notre pays manque cruellement de divertissement!"

Ou comment avouer qu'elle s'était ennuyé à mourir à Trevale.
Elle réfléchit aux dates auxquelles les convois de marchandise partaient en général de Trevale. Ah bon sang, on lui avait pourtant appris, quand elle était là-bas! Sa réflexion se vit certainement sur son visage, trahissant le peu d'expérience qu'elle avait dans ce genre de négociation.
Voyons, c'était l'été, et quelles étaient les décades correspondantes aux départ de charriots?

"La 7ème décade!" s'exclama-t-elle un peu sottement.

Elle se rendit compte qu'elle annonçait une date sans prendre le temps de formuler une phrase et une réponse correcte.

"Je voulais dire, nous avons de la marchandise qui part durant la 7éme décade, sauf problème majeur, et il n'y en a pas eu à Trevale, je suppose donc que cela reste d’actualité. Cela vous convient-il?"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Joshua Brolin

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Re : Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #10 le: 02 juillet 2016, 20:02:33 »
Fleur de Trevale y mit presque les formes lorsqu'elle accepta la proposition de Joshua. Ce dernier avait été prêt à monter à 40 liards, mais dommage pour Fleur elle n'avait pas encore toutes les armes pour jouer dans la cour des grands. Joshua s'en tirait à bon compte, et il était ravi. Ce qui le mettait dans une meilleure disposition pour accueillir les questions indiscrètes de la reine des ragots et sa demande quant à un service à rendre.

« Bien entendu, confirma-t-il, si cela est en mon pouvoir. Il est naturel de s'entraider entre voisin »

*surtout quand on a quelque chose à y gagner*


Quant aux détails du mariage, Joshua n'avait pas envisagé cet aspect des choses qui, il fallait bien le dire, lui importait peu. Si Lucinda acceptait ce mariage, il pouvait se passer n'importe où du moment que les terres promises en dote lui revenaient. Les détails des festivités, il les laissait volontiers à d'autres que cela intéresserait probablement beaucoup plus.

« Pour le moment, rien n'a été décidé. La question du mariage est encore sans réponse, il n'est nul besoin de s'avancer pour la suite à l'heure actuelle. »

Et surtout, Fleur serait bien la dernière à qui Joshua se confierait. L'intérêt de cette conversation portait surtout sur ce qu'elle pouvait lui apporter, à savoir un convoie pour son vin. La jeune femme trahi alors son manque de pratique pendant son silence réfléchit. Elle ne se souvenait manifestement pas des dates que sa famille lui avait fournit. Joshua dissimula l'esquisse de sourire qui se dessinait sur ses lèvres avec sa tasse de thé. Inutile de lui montrer qu'il savait à quoi s'en tenir sur elle. Il ne savait trop si elle se berçait d'illusions, ou à quel point, mais si elle pensait être convaincante il ne voulait surtout pas la détromper. Ainsi, il pouvait envisager qu'elle continuerait à se montrer légère en affaire.

Finalement, une date sembla lui revenir soudainement. Si soudainement qu'elle la divulgua aussitôt, sans réfléchir. La 7eme décade. Bien. Cela laissait tout à fait le temps au domaine pour pouvoir ensuite réinstaller les lieux afin d'y accueillir la nouvelle vendange.

« Cela me convient tout à fait. Je ferai parvenir ces informations à mon régisseur, et la somme vous sera délivrée sous peu. »

Voilà une affaire rondement menée. Joshua n'en était pas mécontent.

Fleur de Trevale

Re : Affaire urgente, les potins n'attendent pas !
« Réponse #11 le: 03 juillet 2016, 17:10:21 »
Fleur pensait s'en sortir honorablement, elle ne saurait jamais qu'elle se trompait. Ce ne serait pas Owen qui lui ferai un reproche, si tant est qu'il sache calculer le coût d'une expédition de cette envergure, ni même ses beaux-parents qui avaient pour elle bien trop d'indulgence. Le Regisseur tiquerai, certainement, mais comme le domaine n'y perdait pas d'argent, il ne tirerai pas la sonnette d'alarme et garderai juste un oeil sur les futures tractations des héritiers Trevale.

Fleur n'avait pas conscience non plus, pour l'instant, qu'une promesse comme celle de Joshua ne valait rien du tout.
La jeune femme était juste ravie d'avoir mené une négociation commerciale au nom des Trevale.

Quant au mariage, Joshua restait désespérément un homme, qui n'avait rien à en dire que le minimum...
Mais ce mariage aurait lieu, elle en était certaine, vu ce qu'elle avait tiré de sa conversation avec Lucinda.
C'est forte de cette certitude qu'elle ne chercha pas plus à lui tirer les vers du nez et conclue leur entrevue:

"Fort bien, j'enverrai également mes consignes au Regisseur de Trevale, il prendra certainement contact avec le votre, ils devront se connaître, si nous sommes amenés à travailler de nouveau ensemble par la suite".

Sur un sourire enjôleur, elle plongea dans une profonde révérence et le salua:

"Bonne journée Sieur Brolin"

[RP clos pour moi, sauf si tu veux conclure toi]