Auteur Sujet: [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus  (Lu 3278 fois)

Fitz

[Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« le: 22 mars 2020, 18:44:00 »
1ère décade d'été 1485

Il était tard. Ou tôt. Tout dépend un peu du point de vue. Mais après tout la vie n’ait-elle pas une question de point de vue ?

Par exemple pour Fitz, qui rentrait la tête basse après avoir laissé la relève bien armée prendre la ronde de nuit dans les bas quartiers, le trou dans sa chemise n’était qu’un petit trou en plus.

Pour Feuillemalice, que notre vaillant capitaine rentrait retrouver, cela serait encore une preuve qu’il est pas foutu de sortir sans se mettre dans le pétrin.

Mais était-ce vraiment sa faute ? Après tout, c’était Wylan qui avait commencé ! Et Alemdar !!! Si même le grand Alemdar, l’une des plus hautes autorités du royaume, était en cause, elle lui pardonnerait peut être de s’en être mêlé ? Et puis cette fois il était pas rentré avec un couteau encore planté dans la jambe, ou un coup d’épée en travers de l’épaule. Non il s’en était plutôt bien sorti ! Il était entier, pas comme Wylan à qui il manquerait sûrement un bout de peau, et qui, de l’avis du capitaine, aurait du mal à nager la brasse sans grimacer pendant quelques semaines.

Pas certain que ce soit la meilleur approche, mais il pourrait tenter le coup.. Enfin bon l’excuse du « ouais mais tu devrais voir la tête de l’autre » il le savait ça passerait pas. Mais après tout elle l’avait épousé. Lui le capitaine porte poisse. Le seul homme de Valdemar qui ne pouvait pas sortir s’en se prendre un rondin au coin de la tronche, ou une lame dans un bout de muscle. Et puis après tout c’était aussi son travail.

Prendre les coups pour que la couronne, et sa belle, n’en prenne pas.

Il ouvrit la porte de leur chambre. Et il fit ce que fait tout homme qui a fait une bêtise en rentrant chez lui….


Il enleva ses chaussures et tenta de marcher sur la pointe des pieds pour ne pas être entendu.
« Modifié: 25 mars 2020, 20:23:37 par Fitz »
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

Feuillemalice

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Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #1 le: 22 mars 2020, 22:21:13 »
Feuillemalice avait ouvert les yeux dès l'instant où elle avait entendu la porte de leurs appartements s'ouvrir et se refermer, discrètement pourtant. Mais le sommeil lourd la fuyait et il suffisait d'un bruit qui sorte de l'ordinaire pour réveiller la jeune femme. Quoique son mari rentrant aux aurores, finalement, ça aurait pu rentrer dans l'ordinaire. Elle avait fini par prendre l'habitude de ses horaires décalés, de ses cicatrices nouvelles qu'elle s'empressait de soigner, de ses vêtements déchirés, ... mais malgré ça, elle avait toujours un petit quelque chose qui lui serrait l'estomac, peur qu'un jour, il ne rentre pas. Surtout que son cher époux avait un don pour s'attirer les pires ennuis possibles. Alors quand il était de garde la nuit, son sommeil se faisait toujours plus léger que d'habitude.

En même temps elle l'aimait pour ça. Pour sa loyauté, son dévouement, son engagement plein et entier, pour son pays, sa patrie et pour elle aussi. Cela la terrorisait et le faisait l'aimer plus que tout au monde. Parce qu'il n'hésitait pas à se mettre en danger si la situation l'exigeait. Et parce qu'elle savait que derrière son air goguenard, ses vannes douteuses (qu'elle adorait !) et ses provocations à tout-va, il avait conscience maintenant qu'il n'était plus seul lorsqu'il rentrait chez lui. Elle l'attendait. C'était cette dualité qui faisait une grande partie de son charme.

La guérisseuse se tourna dans le lit en l'entendant marcher le plus silencieusement possible, se demandant dans quel état elle allait le trouver ce matin. Enfin cette fin de nuit. Elle alluma la bougie qui se trouvait à côté du lit et un air suspicieux habita son regard tandis qu'elle captait le visage penaud de l'homme à qui appartenait son coeur. A première vue, pas de tâche de sang, d'entaille, de fracture ou quoique ce soit de trop sévère. Alors elle détailla le Capitaine et remarqua enfin sa chemise déchirée. Une petite moue fâchée assombrit son visage et elle se leva, faisant fi de la tenue d'Eve dans laquelle elle dormait toujours. Elle s'approcha de Fitz et les poings sur les hanches, elle dit d'une voix qu'elle voulait sévère :

-Dites donc Capitaine, si mes goûts vestimentaires ne vous plaisent pas, il y a peut-être d'autres moyens de me le faire savoir, vous ne pensez pas ?

Puis n'y tenant plus, un sourire franc illumina son visage et elle se mit à rire en le rejoignant complètement et en passant les mains autour de son cou.

-Je suis heureuse que tu sois rentré. Entier et en bon état pour une fois.

Elle l'embrassa et vint se nicher dans son cou, s'imprégnant de son odeur. Ouais bon, il fallait mettre de côté l'odeur de l'effort qu'il avait dû faire pour arriver dans cette tenue. Elle s'éloigna un peu pour le regarder et passa une main tendre sur son visage. Puis la Verte baissa les yeux sur sa chemise et soupira amusée :

-Une de plus à ta collection. Je crois qu'à ce rythme là, on va faire le bonheur des tailleurs du royaume !

Fitz

Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #2 le: 22 mars 2020, 22:51:45 »
Il se stoppa net à la voix de Feuille. Un pied en l’air, l’autre à moitié posé, comme un lapin voyant arriver un compagnon à pleine vitesse.

-Salut !

Salut ? Vraiment salut ? Il est 5H du matin et les premiers mots qui lui viennent à la bouche c’est salut ?

A sa moue fâchée, il tenta vainement de trouver une excuse

-je jure que… en fait je…

Et puis elle se leva, il la vit, elle, nue, face à lui. C’est fou, cela pouvait se produire chaque nuit, chaque jour, il restait toujours émerveillé comme la première fois. Alors il ne dit plus rien, et garda la bouche ouverte comme un poisson hors de l’eau.

Bien que sa compagne se mit à rire, il gardait son air penaud. C’est qu’il l’aimait bien lui sa chemise.

-Je te promets que j’ai fait attention. Et tu pourras demander à Wylan & Alemdar, j’ai râlé sur celui qui a fait ça!

Il lui épargna néanmoins l’histoire des coups de hache et de ce qui s’en était suivi. Et encore plus la blessure de Wylan qui l’aurait inquiétée inutilement.

Il se laissa embrasser, et il profita un instant de son contact contre lui, de sa tête au creux de son cou. Fitz avait toujours été un mec simple. Et il aimait les choses simples. Aujourd’hui plus que jamais.

-Je reviendrai toujours vers toi.. Je vois mal qui oserait m’en empêcher

Il s’éloigna de l’étreinte de sa femme, et la contempla un instant dans toute sa splendeur, un sourire aux lèvres.  Il s’approcha de la table, se servit un verre, et enleva sa chemise qu’il pose négligemment sur la chaise à ses côtés, en grommelant

-Et j’aimerai bien que toute ma paye ne passe pas dans des vêtements.

Il jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule pour aviser la tenue actuelle de sa femme.

-Quoique si tout passe pour mes vêtements, peut être que tu seras obligée de rester dans ta tenue actuelle ce qui n’est pas pour me déplaire.

Il but une gorgée de son verre, se remémorant la soirée en détail. Il faudrait qu’il fasse un rapport demain, et depuis qu’il était avec Feuillemalice, lui raconter les choses lui permettait de faire le tri dans ses pensées, de voir des choses auxquels il n’avait pas fait attention.

-Tu sais la soirée a été… Étrange… D’abord il y a eu cette sensation de ma marque quand j’ai touché cet homme, puis l’Attitré qui débarque à dos de compagnon comme une furie, tout ça pour pénétrer dans une bâtisse où Wylan était encerclé par une bande pas commode.

Il se retourna verre en main et… Et il avait oublié que Feuille n’était toujours pas habillée, donc il s’arrêta de nouveau la bouche ouverte. Le retour du poisson.

Il reprit ses esprits, tant bien que mal. 

-Non franchement y a un truc pas net… Je connais un peu Wylan, je ne l’ai jamais vu dans une telle posture. Certes il a le don pour chercher les ennuis. Moi les ennuis me trouvent, lui les cherche. Mais dans cette posture… Je pense que c’est la première fois…

Tout dans cette histoire était étrange…
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Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #3 le: 23 mars 2020, 13:43:16 »
Un sourire goguenard étira les lèvres de la guérisseuse, qui pouffa :

-Je t'imagine bien faire la leçon aux bandits tout en combattant oui. Je comprends mieux comment tu peux rentrer couvert de cicatrices, même si aujourd'hui, tu t'en tires bien !

Entendre ces mots, même si elle le savait, lui fit un bien fou et elle sentit une vague d'amour déferler sur son coeur. Puis le Capitaine revint à des sujets plus... vestimentaires, et sa remarque fit de nouveau sourire Feuillemalice, et une lueur coquine passa dans son regard, promesse d'une fin de nuit à la hauteur de ses attentes.

-Pour toi, je resterais dans cette tenue toute la vie s'il le fallait... Mais je ne suis pas sûre que tu apprécierais que j'aille travailler comme ça. Remarque les malades guériraient peut-être plus vite ?

Elle lui tira la langue et retourna se couvrir sous les draps en s'adossant à un oreiller, sentant que leur conversation prenait un tour plus sérieux. La Verte ramena les genoux contre elle, qu'elle entoura de ses bras, avant d'y poser le menton, pensive.

-Tu penses que la réaction de ta marque et la tournure de la soirée sont liées ? L'homme que tu as touché, il était dans la bande qui attaquait Wylan ?

Elle fronça un moment les sourcils.

-Cette posture ? C'est-à-dire ? Il est plutôt bon combattant d'après mes souvenirs ? Même si en effet, entre toi et lui, je ne sais pas qui compte le plus de cicatrices, grimaça-t-elle.

Puis d'un geste, elle allongea ses jambes et invita son mari à venir s'assoir contre elle pour continuer la discussion. Peut-être qu'un massage de la tête l'aiderait à y voir plus clair sur cette histoire. En tous cas, ça lui permettrait au moins de se détendre un peu, car tout ça avait l'air de le préoccuper sérieusement. Sans doute à raison. Il s'inquiétait rarement pour rien Fitz.

Fitz

Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #4 le: 23 mars 2020, 18:59:05 »
Fitz le savait. Ce qui se passerait au collégium si elle s’y baladait nue, serait forcément l’inverse de ce à quoi elle s’attendait.

- Il y’a de forte chance que tu remplisses le collégium de malades imaginaires si tu décides de rester dans le plus simple appareil en permanence.

Répondant à l’invitation le mercenaire s’assit à ses côtés. Comment expliquer la soirée. Peut-être en commençant par le début. Après tout une histoire a toujours un début.

- J’ai touché une personne par inadvertance aujourd’hui. Tu le sais dorénavant je contrôle plutôt bien mon pouvoir. Mais là il s’est emballé… Enfin emballé. Pas comme avant, je n’ai pas eu mal, je n’ai pas souffert, non il m’a alerté d’un danger imminent, j’ai senti que ce type trempait dans un truc louche

C’était quand même pratique une alarme portable au final.

-Bon… Tu sais comment je suis ? Quand je sens un danger, je ne peux pas m’empêcher de le suivre. Je suis fait pour ça c’est ainsi, alors j’ai suivi cet homme. Et alors que j’en avais perdu la trace, le bougre m’a semé en rentrant dans un immeuble, j’ai vu Alemdar arrivait en furie dans la rue à dos de compagnon.

L’image était toujours impressionnante, c’est que ça courrait vite un compagnon.

-Et là….

Comment expliquer ce qu’il avait ressenti. Sur le principe ce n’était pas grand-chose mais… Mais quand même.

-Alemdar a du utiliser son don. Alors que j’allais entrer à sa suite, il a hurlé un ordre, et j’ai senti mes barrières chanceler. Tu te souviens c’est Wylan qui m’a appris à monter mes barrières, et dans le domaine il est plutôt doué, très doué même. Et pourtant même en alerte, au maximum de mes capacités, et en très bonne forme, j’ai chancelé sous l’ordre d’Alemdar. C’était impérieux, violent, et sans appel et pourtant…

Avait-il vraiment vu ce qu’il pensait avoir vu ?

-Les gars à l’intérieur… Y’en a qu’une minorité qui ont été impacté. Comme si la voix d’Alemdar n’avait été rien de plus que la banale voix d’un chef de caserne. Rien.

Résister à un don est quelque chose de compliqué, même pour une personne dotée de barrières… Alors toute une troupe de mercenaire…

-Bon la suite est plutôt simple. Dans la pièce il y avait Wylan, cerné et en très mauvaise posture. Je pense que quelques minutes plus tard on avait un autre Héraut à pleurer. Après… Ce n’étaient pas de très bon combattant, et une fois les forces rééquilibrées, il a été facile de s’en débarrasser. On aura au final sacrifier que ma chemise.

Il se redressa pour planter ses yeux dans ceux de Feuille.

-Tu sais que ma dague me permet d’amplifier mes pouvoirs ? Nous avons vu ça ensemble, nous sommes partis pour que je m’entraine. Un de ces « pouvoirs » c’est d’être immunisé, ou moins sensible à la magie lorsque je manie ma dague. Ces types… C’est comme s’ils avaient tous cette capacité. Personne ne résiste à un don, encore moins celui d’un Héraut comme Alemdar.

Il fallait qu’il en reparle à Wylan. Ou à Alemdar. Ou à n’importe qui qui s’y connaissait un peu en don. Non à Wylan, après tout c’est lui qui s’était retrouvé embarqué là-dedans non ? Ou au prisonnier qui devait être dans les geôles… Depuis qu’il contrôlait son pouvoir, il avait encore cramé personne, l’interrogatoire pourrait être plus efficace.

Se reprenant, il adressa un grand sourire à Feuille :

-Et concernant les cicatrices, il faudra qu’on fasse un décompte avec Wylan, mais pour ça il faudra qu’on se mette nu l’un face à l’autre. On ne peut pas se cacher des cicatrices sous des vêtements pour tricher. Histoire d’être sûr tu comprends ! Pour la science !
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Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #5 le: 24 mars 2020, 15:23:31 »
Une fois Fitz calé contre elle, Feuille passa la main dans ses cheveux indisciplinés, en l'écoutant attentivement. Effectivement tout ça semblait pour le moins étrange et inhabituel dans ce que pouvait vivre le Capitaine au quotidien. Des hommes capables de résister à l'injonction d'un Don... elle ne se rappelait pas avoir vu cette possibilité là pour quelqu'un de non doué. A moins d'avoir de très solides barrières ou d'être expérimenté. Mais là, son mari lui parlait d'hommes "ordinaires", des bandits, pas des mages. Ou de Hérault. Ou de quelque personne suffisamment entrainée pour résister à un Don Héraldique. Bref, effectivement ça ne sentait pas très bon tout ça. Elle réfléchissait à tout ce que venait de lui raconter Fitz et elle chercha un moment ses mots :

-Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Je suis d'accord avec toi, c'est... bizarre. Un Don Héraldique, c'est puissant. Même avec des barrières en béton.

Elle mordilla sa lèvre inférieure, pensive.

-C'est fou cette histoire quand même. Et dangereux aussi. Enfin, ça fait peur. Si des personnes mal intentionnées ont cette capacité là...

Elle frissonna.

-Vous avez pu en interroger un pour en savoir plus ?

Elle réfléchit encore un moment avant d'ajouter :
 
-Et tu penses que la Déesse est liée à ça ? Vu que ton pouvoir s'est réveillé pour t'emmener là...

La suite de la conversation prenant un ton plus trivial, Feuillemalice se mit à rire, moqueuse :

-Oui c'est ça, pour la science, tu m'en diras tant... Bon c'est pas moi que ça choquera hein, tu sais bien.

Elle le taquina en le chatouillant légèrement, avant de l'embrasser à la base du crâne et de venir lui taquiner l'oreille avec ses dents.

Fitz

Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #6 le: 24 mars 2020, 18:24:34 »
Les déités impliquaient dans tout ça ? Peut-être. Peut être pas. Après tout, il utilisait encore souvent sa marque sans que la déesse n’ait montré un bout de sa présence, et ce depuis maintenant pas mal de temps.

- Je ne pense pas. Les autres élus auraient rappliqué aux triples galops. Haven n’a pas tant changé que ça, et il n’y a aucune autre manifestation de présence divine ces derniers temps… A part ton corps bien entendu, mais fort heureusement cette manifestation-là me va très bieeeeeeeeeeeeeen….

Il souriait tendrement à sa belle. Cependant sa question avait un certain sens.

-Mais non je ne l’ai pas encore interrogé. Une fois débarrassé du groupe, j’ai été prêté main forte à la ronde de nuit qui passait pas loin, de peur de représailles. Ce sont Wylan et Alemdar qui se sont chargés de ramener le prisonnier. Et je ne suis pas certain qu’ils veuillent me laisser seul avec lui. Les missions de Wylan sont très rarement du ressort de la garde. Tout capitaine que je sois.

Il y avait même fort à parier qu’il n’en saurait pas plus sur cette histoire mais cela le tiraillait tout de même.

Lorsque Feuille se mit en quête de son repas, et commença à s’attaquer à son lobe d’oreille il ne put s’empêcher de rire.

-Tu sais si tu as faim je peux faire venir un repas ! Et concernant notre concours de cicatrices tout nu avec Wylan, pas certain que je serai d’accord pour me mettre nu devant lui avec toi à côté. J’ai peur que tu ne partes avec lui plutôt qu’avec moi !

Depuis qu’ils étaient rentrés ils n’avaient finalement eu que peu de temps pour se poser et discuter. Ils se voyaient en coup de vent, lui qui enchainait les rondes, donnait des ordres dans ses habits de capitaine ou prévoyaient la défense de Haven en compagnie de Beltran, et Feuillemalice qui courait au collégium dès que le besoin s’en faisait sentir (et même le reste du temps). Alors c’est avec un ton plus sérieux que Fitz reprit la conversation.

- Je crois que je n’ai jamais vraiment abordé le sujet avec toi Feuille mais… Es-tu heureuse d’être rentrée ? N’aurais-tu pas préféré qu’on reste chez toi là-bas ? On aurait pu tu sais. J’aurai pu trouver un truc à faire je ne sais pas moi… Tailler du bois ! Ou il sembla chercher une idée géniale, une idée parfaite, et il lui dit donc faire des paniers en rotin... Je suis certain que je ferai de très beaux paniers en rotin.

Oui ce n’était pas un spécialiste des idées géniales, mais il avait des idées déjà et c’était un début !
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Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #7 le: 24 mars 2020, 22:46:30 »
Un petit rire secoua le corps de Feuillemalice quand il la compara à une apparition divine. Elle reprit plus sérieusement :

-Effectivement, il y aurait sans doute eu d'autres indices si la Déesse était mêlée à tout ça.

La suite de sa réponse ne la surprit pas plus que ça. Ce qui concernait les Hérauts ne sortait généralement pas de leur cercle, encore plus quand cela concernait des Héraut avec des rôles comme celui d'Alemdar. Quant à Wylan, il était finalement assez mystérieux. Mais pour rien au monde elle ne l'aurait échangé contre Fitz, même si elle gardait de bons souvenirs de moments passés avec lui. Elle sourit en se moquant gentiment du Capitaine :

-Ashke. Je ne t'ai pas donné une plume et épousé pour tes cicatrices tu sais... Tu as quelque chose qu'il n'a pas...

Elle chuchota dans le creux de son oreille.

-Toi j'ai envie de te manger. Et là c'est pas d'un plateau repas dont j'ai faim...

Mais Fitz avait autre chose en tête, et le voyant redevenir sérieux, la guérisseuse calma ses ardeurs et l'écouta à nouveau. Et sa question la laissa pantoise. Elle s'attendait à tout sauf à ça. Du coup sa première réponse... ne répondit pas à la question.

-Fitz. Je t'aime. Je t'imagine tout à fait faire des paniers en rotin. Je...

Elle s'arrêta, plus sérieuse.

-En fait je n'ai jamais réfléchi à ça. Te suivre c'était naturel pour moi. J'étais heureuse parmi les miens, mais je le suis aussi ici, je me suis adaptée et ce qui m'importe c'est de partager ta vie. C'est ce qui me rend pleinement heureuse.

La jeune femme marqua une pause.

-Est-ce que toi... Tu aurais préféré ne pas rentrer ? Est-ce que... ça te pèse tout ça ?

C'est vrai qu'elle n'avait jamais pensé que Fitz n'était pas épanoui dans la vie qu'ils avaient, mais peut-être qu'il aspirait à quelque chose de plus simple, de plus tranquille ?

Prise d'un élan de tendresse et d'amour, elle l'embrassa longuement.

Fitz

Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #8 le: 24 mars 2020, 23:22:04 »
La tentation était grande de se laisser dévorer. Et même de prendre un bout ou deux à son tour de sa femme. Peut-être commencerait-il par ici pensa-t-il en laissant son regard glisser sur elle, ou par là, dit-il quand son regard arriva plus bas...

Mais non il voulait parler. Le dessert arriverait bien assez tôt. Ils n’avait pas pris le temps de le faire jusque là, enfin pas assez. Et voir Wylan dans cette posture, et des quidams résister à un don, lui avait douloureusement rappelé qu’il n’était pas invulnérable.  Par contre il s’attendait à ce qu’elle réagisse au fait qu’il couperait du bois, pas qu’il fasse des paniers en rotins.

Il se laissa embrasser, et serra sa femme contre lui, la portant presque dans son étreinte.

-  Je ne sais pas Feuille… Ici on est constamment sur la brèche, toujours occupés. A courir à droite ou à gauche, pour servir Valdemar et la couronne. Nous avons rarement eu le temps de se retrouver pour imaginer l’avenir.

Il s’éloigna pour se servir un verre, et en proposa un à Feuille. Depuis qu’ils étaient ensemble beaucoup de choses étaient arrivé. La guerre, le glaive, le don, les morts… Trop de morts…

– Mais une partie de ton travail c’est de rafistoler des mecs comme moi, parfois même de mecs qui étaient avec moi. Tous les jours tu vois passer des blessés qui pourraient être moi. Et chaque jour je mets ma vie en danger pour la couronne.

Il reprit une gorgée de son verre

- Demain on peut m’annoncer une nouvelle guerre, un nouveau front. Je partirai encore… Et avant que cela n’arrive, je veux qu’on soit certain l’un et l’autre que c’est ce qu’on veut pour nous.

Il repensait à ces jours passés dans les plaines des Dorisha. Il avait découvert une nouvelle Feuille, loin de la ville, chez elle, avec ses proches. Et il avait aimé ce qu’il voyait. Feuille était insouciante, et facile. Elle ne s’alarmait pas à la première occasion, elle prenait à coeur le bien être des autres, et il savait que partout avec lui elle dirait être heureuse. Mais… Là-bas. Elle aidait et soignait son peuple, prenait du temps pour elle, ils profitaient de leur couple. Alors oui lui était la bas pour s’entraîner, mais il n’y avait aucun risque immédiat, ils étaient… Libre d’être heureux. Alors au final dans la réalité, serait-elle vraiment heureuse partout où ils iraient ?

- Ce que je te demande. De rester ici pour ça il désigna son corps couturé de cicatrices sans savoir où on va, ce qui nous attend… Est-ce-que ton « chez toi » ne te manque pas ? Est-ce-que tu n’as jamais pensé à te réinstaller là-bas ? Aller y soigner tes proches, ton peuple, et rentrer le soir en sachant que ton homme sera là, quoiqu’il arrive ?

Il déposa son verre, s’approcha d’elle, posant ses larges mains sur ses frêles épaules, il l’attira à lui. Penché sur elle sa voix s’était faite douce, presque murmurante.

– Ce n’est pas forcément à toi de me suivre. Je te suivrai Feuille. Tu peux tout me dire, ce que tu veux, tes désirs, tes peurs, tout… Pour une fois j’aimerai qu’on parle de ce que tu vois-toi comme avenir. Ce soir j’ai vu des hommes que je pensais invincible prêts à être vaincus. Je ne suis pas invincible, je ne l’ai jamais été. Je sais que je n’ai pas peur de mourir, c’est le destin de tout mercenaire, et je suis avant tout un mercenaire. Mais.. J’ai quand même peur de quelque chose, j’ai juste peur de te laisser. Que tu perdes ce sourire qui est toi ! Que tu te perdes… Et tout ça à cause de moi.

Il l’embrassa dans le cou, laissant ses mains descendre sur ses bras, effleurant sa peau de la paume de sa main.

– Je suis prêt à tout quitter. Je suis attaché à Valdemar, ce fut le deuxième endroit où je me suis senti important, pouvoir être moi. Mais je suis encore plus attaché à toi. Et si tu me dis « je veux rentrer, je veux quitter cette vie » alors je pourrai bien faire des paniers en rotins si je peux faire que ça, mais je le ferai pour toi.

Comme déclaration d’amour, le coup du Je ferai des paniers en rotins pour toi, y’a de forte chance qu’il était le premier.

Mais il fallait bien un premier pour tout. Même pour ça.
« Modifié: 24 mars 2020, 23:27:06 par Fitz »
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Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #9 le: 25 mars 2020, 23:21:00 »
Feuillemalice se laissa aller à l'étreinte avec son mari en fermant les yeux. Par la Déesse qu'est-ce qu'elle aimait ces moments passés avec lui, tous ces moments d'amour authentique, simple et apaisant. Il est vrai que leur vie à Haven était ... trépidante et ils n'avaient que rarement du temps pour être tous les deux, sans... but particulier. Elle accepta le verre qu'il lui proposa et prit une gorgée avant de répondre :

-C'est vrai que nos journées sont bien remplies et que nos horaires se croisent souvent, je te l'accorde. Et que ça laisse peu de place pour... nous.

Une lueur indéfinissable habita le regarde de la Verte à la suite des paroles de son mari et elle soupira :

-Bien sûr que j'y pense, pas tout le temps heureusement. Mais quand je vois un garde salement un amoché ou pire qu'on en perd un... forcément, je me dis que ça aurait pu être toi... Mais... J'ai intégré que c'était ton travail, qu'ils comportaient des risques et aussi douloureux que ça puisse être, je les ai acceptés.

Elle laissa passer un temps de silence et continua :

-Je m'attends constamment à ce que tu rentres en me disant : "demain je pars et je ne sais pas quand je rentrerai" et j'appréhende ce moment. Je sais que ça va arriver. Et qu'on le vivra et qu'on se retrouvera. Je t'aime Fitz. Et j'ai confiance en toi. Je sais que tu tiens assez à moi pour ne pas te mettre en danger à moins d'y être contraint, et que dans ces cas-là tu sais aussi que ta vie a de la valeur.

A dire vrai, l'idée d'être éloignée de l'homme qu'elle aimait lui était assez insupportable. Surtout en connaissant sa capacité à se fourrer dans le pétrin jusqu'au cou, elle ne pourrait pas s'empêcher de s'angoisser chaque jour. Les mots prononcés ensuite par le Capitaine la laissèrent sans voix. Elle était là, dans ses bras, ses yeux plongés dans son regard et elle ne savait pas quoi dire. Après un moment qui lui parut durer une éternité, elle réussit à balbutier, la gorge serrée par l'émotion :

-Fitz, je... tu... tu es merveilleux. J'espère que tu le sais.

Feuillemalice marqua un temps d'arrêt, cherchant ses mots.

-Ce que tu me demandes ce soir... en fait, je ne sais pas. Je... je n'y ai jamais réfléchi, je me suis laissée portée par la vie et jusque là, je trouve que ça m'a plutôt réussi. Oui je suis heureuse parmi les miens, j'aime retrouver cette insouciance légère, comme une bulle hors du temps, dont on ne sortirait jamais. Toi et moi.

Passant une main sur sa joue, la jeune femme le regarda avec une tendresse infinie, comme si elle le découvrait à nouveau pour la première fois.

-Ce que tu as vécu tout à l'heure. C'était violent. Enfin, plus que d'habitude. Personne n'est mort, mais ça a ébranlé tes certitudes. C'est normal, nous ne sommes pas invulnérables. Personne ne l'est. Est-ce que ça suffit à se dire qu'il faut partir ? Franchement je ne sais pas. Une partie de moi me hurle de te dire "oui, allons-y, retrouvons-nous dans ce cocon !". L'autre...L'autre est comme toi, attaché à cet endroit, à ces gens. A ce qu'on nous a offert de vivre et j'ai envie je crois, d'être là pour Valdemar. A ma façon. Et avec toi. Juste nous ou à plus, si on le décide.

Elle n'avait jamais pensé être mère. Pas que ça la répugnait non, loin de là, mais elle ne s'était jamais posée la question. L'occasion ne s'était pas présentée. Avec Fitz, par contre, elle pouvait l'envisager. Si lui en avait l'envie toutefois. Mais ça n'était pas le sujet de discussion ce soir. Ou plutôt ce matin. Enfin cette nuit quoi. Elle laissait juste la porte ouverte, au cas où, comme ça il saurait.

-Je ne veux pas qu'on s'empêche de vivre pleinement parce que la mort peut survenir à tout instant. Je sais que c'est encore plus vrai pour toi. Mais comme je te l'ai dit, j'ai intégré l'idée et j'ai appris à vivre avec. Je suis heureuse avec toi Ashke, dans cette vie.

Un sourire étira ses lèvres et elle poursuivit :

-Peut-être qu'on pourrait se ménager des temps qui n'appartiendrait qu'à nous. Fixes autant que faire se peut. Où notre priorité ça serait nous et rien que nous. Qu'est-ce que tu en penses ?

La guérisseuse prit les joues du mercenaire entre ses mains, se hissa sur la pointe des pieds pour lui embrasser le front, avant de poser sa tête contre la sienne en fermant les yeux, savourant le contact de sa peau. Elle souffla dans un petit rire :

-Et si tu le veux, je t'apprendrai à faire des paniers en rotin. Je suis sûr que tu feras les meilleurs de tout le pays...

Cette spontanéité... c'était vraiment ce qui faisait tout son charme. Elle ne s'en lasserait jamais.

Fitz

Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #10 le: 26 mars 2020, 07:42:28 »
Elle avait raison, comme toujours. Fitz s’encombrait l’esprit de considérations qui n’avait pas lieu d’être.
Bien sûr qu’elle avait accepté ce qu’il était, elle le savait depuis le premier jour de leurs rencontres, et elle avait passé presque autant de temps à le recoudre qu’à l’embrasser, ce n’était pas peu dire.

- Merveilleux ? Ce n’est pas ma réputation parmi mes hommes.

Depuis la guerre, depuis qu’il avait dû annoncer à des familles que des hommes ne rentreraient pas, depuis qu’il avait accueilli, épuisé, son ami qui revenait du front, Fitz pensait à la mort. Souvent. Trop.
Il savait ce qu’on attendait de lui, mais elle… Était-elle prête pour ça ?

Il écoutait patiemment sa femme, hochant la tête régulièrement, buvant chacune de ses paroles. Et un grand sourire éclaira ses lèvres quand elle lui parla des paniers en rotin. Il s’éloigna d’elle pour prendre une gorgée de son verre.

- Et tu serais sûrement la meilleure des professeures.

Lui dit-il en déposant son verre. Il s’approcha de Feuille.

- Plus sérieusement, je t’aime Feuille, tu le sais. Je ne suis pas doué avec tout ça, je ne suis pas doué avec grand-chose de toute façon, excepté ma hache, et encore j’arrive à me blesser. Ce que je sais par contre, c’est que vivre avec un capitaine de la garde, peu engendrer de terribles douleurs, de terribles moments. Et que tout capitaine que je suis, je ne pourrai pas vivre sans toi.

Il se rapprocha encore un peu plus.

- Je n’ai jamais été attaché à grand monde. C’était mon choix, ma façon de vivre, depuis la mort de mon vieux, personne n’avait partagé ma vie. Et puis il y a eu toi.

Encore un pas.

- Et tout a changé. Tu es la seule, l’unique. Sans toi je n’étais rien, et sans toi je ne serai rien. Valdemar pourrait être en train de brûler, je pourrai me retrouver sur le front cerné de partout, que je me demanderai encore si tu es en sécurité.

Pas après pas.

- Ce que j’ai vécu tout à l’heure n’est que la suite de ce que ma vie a toujours été. De ce qu’on vit années après années, combat après combat.  Tu le sais, et je le sais aussi, si demain on m’annonçait que je pars au front, je partirai sans même hésiter. Je suis fait pour ça, taillé pour ça, ma vie entière est faite de combats. Je n’ai pas peur de la mort. Tout soldat accepte son sort. Mais j’ai peur de mourir, c’est ça qui tient un soldat en vie. Chaque jour j’apprends cette différence à mes hommes. Je leur apprends, que mourir, c’est manquer à quelqu’un, peu importe que ce soit une femme, un homme, un enfant, un cheval, ou un chien… Mourir c’est laisser un vide dans la vie de quelqu’un, et c’est ça qui m’effraie.

Un dernier pas et il se retrouva collé à elle, sa tête juste au-dessus de celle de Feuille.

- C’est pour ça qu’il est important que tu n’oublies jamais, que je suis à toi. Rien qu’à toi. Avant d’être à la guerre, avant d’être à Valdemar, avant même d’être à la Déesse. Je suis tien, ici, ailleurs, maintenant ou demain. Tout entier, à toi et rien qu’à toi.

Il prit sa femme dans ses bras, la souleva comme si elle était une plume, bras croisés sous ses fesses, pour que son visage arrive au niveau du sien.


- Tant que tu as conscience de ça, le monde peut bien brûler, je m’en moque.

Il l’embrassa passionnément.

- Et pour en revenir à mes cicatrices, je crois que ma préférée, celle que je n’enlèverai pour rien au monde, c’est celle du couteau de cuisine. C’est elle qui t’a amenée à moi, et qui m’a amené à toi. C’est peut-être la blessure la plus importante de toutes dans ma vie.
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

Feuillemalice

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Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #11 le: 26 mars 2020, 13:31:30 »
Un air peiné s'afficha sur le visage de Feuille, qui caressa de nouveau le visage de son mari. Elle voyait bien que sa réponse le faisait replonger dans des souvenirs douloureux et ils en avaient déjà tant discuté ensemble qu'elle savait à quoi il pensait.

-Je suis sûre qu'ils le pensent, même si tu n'as pas toujours le bon rôle. Kechara, au contraire tu prends toujours tes responsabilités, même si elles sont lourdes et difficiles. Et pour ça aussi tu es merveilleux. Tu donnes toujours le meilleur pour tes hommes, même si parfois ça ne suffit pas, et tu prends à coeur de leur apprendre à survivre. Ce qui fait de toi un excellent Capitaine.

La conversation avait décidément pris une tournure inattendue pour une fin de nuit. L'aube commençait à poindre le bout de son nez par la fenêtre et le ciel bleuissait doucement, se préparant à accueillir les premières lueurs du jour. L'homme s'était éloigné d'elle pour poser son verre, tandis qu'elle finissait le sien et de nouveau, elle écoutait ses mots si forts. Elle secoua la tête :

-Je sais que tu m'aimes Kechara, j'aimerais tant que tu prennes conscience de ta valeur. J'ai lié ma vie à la tienne en toute connaissance de causes et je ne regrette rien, je referai exactement la même chose. Qu'importe la douleur à venir, si elle doit arriver, elle aura du sens, parce que toi tu auras donné du sens à ma vie. Et sache que tu m'es essentiel chaque jour qui passe.

Elle le regarda s'approcher, réduire la distance qui les séparait. Pas après pas. Chaque mot la touchait en plein coeur. Elle ne s'était pas attendu à une telle déclaration et sentait l'émotion lui monter à la gorge au fur et à mesure des paroles de Fitz. Avant de le rencontrer, elle ne pensait pas que c'était possible d'aimer autant quelqu'un. Et elle n'imaginait clairement plus sa vie sans lui, depuis un moment déjà. Alors qu'il la rejoignait, elle se rendit compte qu'elle voyait un peu flou. Elle répondit avec une ardeur décuplée à son baiser, qui eût le goût salé de ses larmes, savourant chaque seconde du contact avec son mari.

-Fitz...

Sa voix tremblait. Elle se laissa quelques secondes, avant de reprendre :

-Personne au monde ne compte pour moi plus que toi. Je... tu connais mon peuple, ses valeurs, ses idées sur le couple. Je ne pensais pas un jour m'attaché à quelqu'un au point que sa présence dans ma vie en devienne indispensable. Plus même, tu m'es vital. Je n'imagine pas non plus quitter ce monde en sachant que je t'y laisserai seul. Et je prie pour que le moment où ce jour - pour toi ou pour moi - viendra soit le plus tard possible. Je t'aime tellement...

Un silence. Elle avait la sensation qu'ils étaient seuls au monde à cet instant. Puis elle reprit ses mots :

-Tu es mien. Je suis tienne. Ici, ailleurs, maintenant ou demain. Toute entière, à toi et rien qu'à toi.

La résonnance de ces dernières paroles était forte en elle, lui faisant revivre les plus beaux moments de leur histoire. Ses cicatrices. Elle les connaissait par coeur. Ses doigts allèrent effleurer l'omoplate du Capitaine. En effet c'était là que tout avait commencé.

-La marque de notre histoire...

Elle sourit :

-J'espère que tu as fait monter en grade celui qui t'a fait ça, il le mérite...

Elle plongea à nouveau son regard dans ses yeux criants de sincérité, frôla son nez avec le sien, avant de reprendre ses lèvres avec exaltation.

Fitz

Re : [Feuillemalice/Fitz] Un trou en plus
« Réponse #12 le: 26 mars 2020, 14:51:47 »
- Pour être honnête, c’est devenu un assez bon soldat. Même si dès qu’il prend une épée tout le monde continue de se cacher. Je pense que ça va le suivre jusqu’à sa fin de carrière.

Il faudrait peut-être qu’il le remercie… Après tout. Tout avait commencé par cette blessure. D’un autre côté avec Fitz tout commençait toujours par une blessure.

Le baiser qui suivit, Fitz en profita, savourant le gout salé de ses lèvres, plongeant une main dans sa chevelure, il écarta le visage de Feuille du sien, uniquement pour mieux se plonger dans ses yeux.

Il aurait aimé trouver un truc malin à dire, un truc spirituel, un truc intelligent, fin, beau. Au lieu de ça

- Cette fois pas de mousse au chocolat.
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-