Enora se sentait agitée, deuxième fois en si peu de temps qu'elle était alité, c'était difficile. Elle comprenait l'ordre des guérisseurs, de ne pas bouger, après tout, elle avait plusieurs blessures assez graves et elle ne voulait pas causer plus de problèmes. Cependant, c'était vraiment difficile d'avoir si peu à faire, et dans une salle commune comme celle-ci, elle ne pouvait tout simplement pas recevoir la visite de Jorel. Elle faisait de son mieux pour aider les gens à garder la morale et ça occupait au moins une partie de son temps, en répondant, même si juste un peu, à son besoin de se sentir utile. C'était à la fois un devoir, et un peu la seule chose qu'elle pouvait faire en ce moment.
Donc, elle racontait des histoires, lisait des passages de livres, discutait le combat ou autre sujet avec les autres blessé de la salle quand le Héraut du Roi arriva. Par réflexe, Enora se redressa dans son lit malgré le tiraillement qu'elle ressentie à ses diverses blessures. Elle se sentait honorée, mais aussi un peu embarrassée de voir le Héraut du Roi se rendre vers elle. Sa tête savait bien qu'une chose de ce genre se produirait, lui, la reine, ou un autre dignitaire haut placé viendrait visiter les blessés, mais elle se souvenait de ses tentatives maladroites pour faire la conversation avec le Héraut du Roi, et elle savait qu'il n'aimait pas ce genre de chose. Elle ne pouvait pas vraiment se mettre à faire des blagues avec lui devant les hommes, mais en même temps, la corvée devait lui pesé, le pauvre.
"Bonjour Alemdar, pour ce qui est de la bravoure et tout, et bien, comme tout le monde, j'ai fait mon devoir. Je ne me souviens pas spécialement des détails du combat. Je vivais surtout dans l'instant présent. De ce que je me rappel, c'était un travail d'équipe et les compagnons, on fait le gros du travail. Sinon, je me remets aussi bien que possible en la circonstance. Les guérisseurs disent que je pourrais revenir entièrement opérationnel après une période de convalescence. Faudrait bien une nouvelle armée pour m'empêcher de reprendre mon poste."
Elle ne voulait pas trop avoir l'air de manquer de respect à la fonction de Alemdar, mais en même temps, la jeune héraut réalisait de plus en plus l'importance de profiter de chaque moment, car la vie était définitivement fragile. Et laissé libre cours à l'humour et une partie d'elle qu'elle avait réprimer pendant presque toute sa vie était libérateur.