Enora pouvait enfin retrouver un peu plus de liberté. Elle avait eu le droit de réintégrer ses quartiers une décade auparavant, mais ce n'était que 3 jours plus tôt qu'on l'avait enfin libéré de la plupart des astreinte physique, autre que celles de ne pas chevaucher plus que le pas et de se ménager encore plusieurs décades. Elle n'était pas encore de retour pour le service actif, mais ça viendrait bientôt.
Cependant, participer à la fête, ça, c'était possible et Enora comptait bien en profiter. Elle avait fait preuve de beaucoup de discipline pour écouter et suivre scrupuleusement les directives des guérisseurs, tout en faisant de son mieux pour trouver des moyens de s'entraîner et de perdre le moins de muscle possible. Elle refusait d'être complètement oisive, mais elle comprenait aussi le bien-fondé de suivre les directives. Elle voulait reprendre du service actif le plus rapidement possible. Comme beaucoup de hérauts, ce n'était tous simplement pas dans son tempérament d'être oisive.
Elle n'était pas mauvaise patiente, surtout avec l'aide de Jorel. Elle se rappelait constamment que ce n'était pas la faute des soignants ou de leur aide et s'efforçait de toujours être poli, même quand elle avait mal ou que ça ne faisait pas son affaire. Heureusement qu'elle pouvait discuter et ventiler avec Jorel par contre. Ce petit miracle lui avait été d'un grand secours pendant sa convalescence. Surtout qu'elle partageait son espace avec beaucoup de monde et s'efforçait de toujours garder l'honneur et l'image des Hérauts. Mais dans sa tête, au moins avec Jorel, elle pouvait dire tout ce qui lui passait par la tête, dire des obscénité, et même des jurons.
Mais tous ça, enfin le plus gros, était derrière elle. Elle ne se pouvait toujours pas s'entraîner réellement ou faire travailler ses abdominaux, mais ça viendrait. Elle continuait ses expertises pour se garder en forme comme elle pouvait. Elle avait perdu du poids et ses vêtement, uniforme comme civil, semblait un peu trop grand pour elle désormais. Elle espérait que ça ne durerait pas trop longtemps. Surtout que depuis une décade, ce n'était plus seulement la famille héraldique et les guérisseurs qui prenaient soin d'elle et supportaient sa convalescence, mais aussi sa famille de sang. En effet, TOUT le clan De Lolryn était arrivé les uns après les autres à Haven, ses parents en premiers. Et bien sûr, elle aurait put refuser d'être déménagé dans la résidence de ville de sa famille, mais au fond, ainsi, elle avait libéré des aide soignants pour d'autre blessé et c'était l'occasion rêvée pour renouer avec sa famille. Elle n'avait jamais été proche d'eux, mais cette année, elle avait réalisé que la vie, sa vie, était précieuse et vallait la peine d'être réellement savouré. Il fallait vivre et non seulement survivre et faire son devoir.
Et ce matin, dans cette même veine, elle avait accepté de laisser ses sœurs, belle sœur et sa mère l'habillé et l'a maquillée. Jamais elle n'aurait pensé avoir envie de ce genre de chose un jour. En tout et pour tout, elle possédait seulement 3 robes et 2 jupes. Même son uniforme de parade était un pantalon.
Mais ce matin, pour une raison qu'elle ne comprenait pas tout à fait encore, elle avait eu envie de vraiment se sentir belle et femme. Avant cette année, elle n'avait toujours pas non plus entièrement accepter son apparence physique, mais maintenant, elle en était fière. Avant cette année, elle n'avait toujours pas non plus entièrement accepter son apparence physique, mais maintenant, elle en était fière. Les dieux avaient choisi de la faire différente, alors pourquoi ne pas se l'approprier. Et ce matin, aujourd'hui, avec le support de Jorel et de sa famille, elle avait décidé d'accepter.
Et ça avait été un beau moment, elle avait découvert une certaine complicité avec les femmes de la famille. Elle ne serait jamais meilleure amie avec elles, il y avait une trop grande différence d'âge, mais elle se sentait finalement incluse parmi eux. C'était véritablement la première fois qu'elle se sentait faire parti de la famille. Peut-être qu'elle allait reconsidérer de les visiter dans un proche avenir, et peut-être même se réapproprier son nom... Mais ça, elle n'était vraiment pas certaines. Ça faisait de la peine à ses parents, elle s'en doutait, mais il comprenait aussi, qu'elle n'avait pas eu envie d'être plus qu'un simple héraut depuis son élection. Mais avec son nouveau travail, c'était comme un nouveau départ aussi.
Donc, là voilà, habillé d'une robe du même bleu que ses yeux, avec une sous-robe d'un beau vert pâle et légèrement maquillé au milieu d'une foule. Elle n'avait pas de corset, bien entendu, ses blessures ne le permettaient pas, et elle avait insisté pour quelque chose de simple, même si très élégant, mais elle avait aimé ce que son reflet lui avait montré. Elle s'était senti femme, ce qu'elle ne s'était plus parmi depuis la mort de Elryk. Dieu qu'elle avait perdu du temps pour s'accepter, mais elle aimait ce sentiment finalement. Elle ne se sentait pas veine du tout.
Et donc, elle ramena ses pensées sur le présent. Le héraut Alemdar allait faire son discours et elle voulait l'entendre.
Et le discourt lui fit revivre tous ce qu'elle avait vécu avant et après son élection, la peur pour Jorel, les nouvelles amitiés, son parcourt avec Saskia, de ennemie à confidante, les plaines, Elryk, Ann'dra et son amour pour lui, puis la fraternité entre eux. Elle se sentait plus près de lui et des siens que de sa famille, aujourd'hui encore, mais un peu grâce à lui, elle s'était ouvert à eux durant la dernière décade.
Elle revécue les dernières années... et surtout les combats plus récents. Un moment, en particulier, lui revint en mémoire avec une énorme acuité. Elle n'avait pas repensé au combat depuis s'était efforcer de le mettre de côté, mais maintenant...
Elle revoyait son frère d'arme, son collègue, Raimond. Elle le revoyait en mauvaise posture et le fait qu'elle devait le sauver. Quelque chose l'avait poussé à se lancer à sa rescousse sans même réfléchir. Et depuis, malgré qu'elle avait repoussé les images du combat, son visage lui revenait en tête et elle ne savait trop pourquoi.