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Messages - Polygraphe

Pages: [1]
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Haven / Re : [Fête de la victoire] La fête, c'est festif!
« le: 03 mai 2021, 22:33:04 »

Héraut Matt

Matt était loin d'être stupide, mais il était une personne qu'on pouvait qualifier de simple. Peu complexe. Et face à tous les doutes qui étreignait Keryne, il s'en félicitait.
Il sentit bien qu'elle fut troublée par son contact. Il se sentit fier de lui, une réaction très primaire qui amusa énormément son Compagnon. Mais la fierté fut rapidement balayée par un accès de panique quand sa soeur de Cercle accepta avec plaisir de danser. Il n'aurait pas pu se taire ?! Pas que l'idée de rapprocher son corps de celui de Keryne lui déplaise, bien au contraire, mais il n'avait aucune grâce. 
De plus, cette dernière accepta l'idée d'une promenade ensemble, et cette perspective le troubla, mais d'une agréable façon. Alors, pour se donner contenance, et du courage, il finit sa choppe, se leva, et déclara:

"Va pour une promenade dans une décade, en attendant, allons danser."


Et Matt fit ce qu'il savait faire de mieux. L'imbécile, en gesticulant plus que dansant pour faire rire l'assemblée et surtout Keryne.

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Haven / Re : [Fête de la victoire] La fête, c'est festif!
« le: 06 mars 2021, 23:15:54 »

Héraut Matt

Matt était mal à l'aise, mais Keryne l'était tout autant, ce qui était, au fond, réconfortant. Il n'avait pas peur d'être ridicule, mais il préférait être accompagné !

"J'ose même pas imaginer ce que ce doit être de voir son Compagnon blessée, souffrir..."

Il partagea alors une onde affectueuse puissante avec son Compagnon, oubliant presque d'écouter la suite de la confession de sa Soeur de Cercle. Qui lui donnait pourtant matière à répondre, même pour un maladroit dans son genre.

"Je pense que j'dois pas être le premier à te dire que y'a pas de petites blessures. Tu es allée combattre pour Valdemar, comme tu le devais, en y mettant tout ton coeur et tes forces. Et, personnellement, je préfère te savoir dans cet état que dans celui de Mina, par exemple."

Bien que sa Soeur aille assez mieux pour avoir fait une apparition ce soir, il aurait détesté devoir rendre visite à une Keryne convalescente

"Si tu veux t'améliorer à l'épée, tu devrais allée voir Méra. Elle est redoutable, mais très efficace."

Amusé, Matt jeta un coup d'oeil à Raimon et Enora, repensant au quiproquo autour du béguin de son meilleur ami.
Le rappel de sa faiblesse par Keryne le consterna tant qu'il ne sut pas trop quoi faire de ses mains. L'air perdu, il finit par balbutier:

"Oh pardon, j'avais pas pensé que... Bien sûr, tient, prend mon bras."

Il lui tendit son bras libre pour l'emmener à l'écart, ou un banc occupé se libéra comme par magie quand son immense silhouette s'approcha. L'avantage d'être grand, et Héraut, parce qu'il ne devait pas ça à un air intimidant. Il était difficile de faire plus avenant.
Une fois assis à ses côtés, embarrassé, il lui dit comme une plaisanterie:

"C'est dommage que tu tiennes pas debout, je t'aurai bien fait danser."


Il fit passé cette déclaration avec une grande gorgée de bière et rajouta:

"Et si tu savais combien je sais pas danser, tu saurai que c'est une grande faveur que je te fais, enfin,pas que j'pense que je mérite une faveur, ou toi, enfin...  Tu as encore soif ? Dis-le moi, j'irai !"

Tout était tellement plus simples avec ses amantes habituels. Et Mat aimait plus que tout la simplicité.

"Si tu veux... un de ces jours, on pourrait aller faire un tour au Champ, avec nos Compagnons ? Je pourrai te monter, heu... te surveiller si tu veux re-monter, avec l'accord de ton Guérisseur ?"

Dieux quel maladroit... Cependant, derrière son épouvantable lapsus, sa proposition ressemblait bien à un rendez-vous.


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Et si...? / Wilfried et la cigogne
« le: 30 décembre 2020, 23:23:37 »
Et si.. Mina et Wilfreid avaient réellement couchés ensemble ?

4eme décade d'hiver 1486 - Environs de Cordor


Héraut Wilfried

Au plein coeur de l'hiver, même dans le sud de Valdemar, il finissait par faire froid.
Calfeutrée au fond de son abri, Wilfried soufflait sur ses doigts pour les réchauffer.
Héraut affecté au secteur Sud, il en connaissait tous les abris, et celui-là avait sa préférence. Vaste, bien isolé, et bien placé, son Compagnon aimait dire que cet abri était en fait son appartement de fonction.
Il y avait ses habitudes, et pendant qu'un repas mijotait au dessus du feu - un lapin aventureux et imprudent - il essayait de repriser le haut de son uniforme en pestant.
Il détestait la couture, et n'y avait jamais montré le moindre talent. Il n'avait pas beaucoup essayé, il fallait bien l'avouer. Au Collegium, il lui suffisait de faire les yeux doux pour échanger une corvée couture contre une autre.
Mais là il n'avait pas le choix, la moindre déchirure dans un vêtements laissait passer un courant d'air qui le glaçait jusqu'aux os. Et il était trop loin du village où vivait sa mère pour aller lui demander de le faire.
Il n'avait absolument aucune gène, à son âge, à amener son linge à repriser à sa mère. Cette dernière le faisait volontiers, ravie de pouvoir encore s'occuper de son garçon adulte, et Héraut de surcroit, qu'elle avait perdu si brusquement lors de son élection. Il avait travaillé dur pour lui permettre d'arrêter de se prostituer, alors, elle le maternait un maximum quand il venait la voir. Ce que son fiston adorait.
Alors qu'il soufflait sur une mèche rousse bouclée qui s'amusait à venir troubler sa vue, son Compagnon le prévint.

:Un Héraut arrive:
:Ah?:


Wilfried leva les yeux de son ouvrage, curieux. Il n'avait demandé l'assistance de personne. En règle générale, il suffisait à la tâche, et sauf cas très grave, il se débrouillait seul. S'il y avait eu un problème, il aurait été averti par le truchement de son Compagnon.
Un Héraut en villégiature donc ? Bonne nouvelle pour lui, il avait rarement l'occasion de croiser un de ses frères ou soeurs si loin de Haven. Et avec un peu de chance, ce serait un Héraut qui pourrait faire sa couture ?!

:Qui?:
:Oh, je vais te laisser le découvrir:


Ewald, son Compagnon, piaffa de plaisir de voir un des siens également, Un bruit caractéristique de sabot résonna derrière la porte, et celle-ci s'ouvrit pour laisser apparaître...

"Mina?!"

La surprise de voir la jeune femme sur le pas de la porte le laissa si perplexe qu'il ne sut pas quoi faire. Cette dernière bougea sur ses jambes en réclamant:

"Nous pouvons rentrer ? Nous sommes frigorifiés !"
"Bien sûr, tu es ici chez toi autant que moi!"

Il sauta sur ses pieds pour venir attraper son bagage tandis qu'elle faisait entrer Ezarel. Un coin était dévolu aux Compagnons, et Ewald fit volontiers de la place pour que Mina, comme n'importe quel Héraut, s'occupe d'abord de son Compagnon. Alors qu'elle débarrassait la créature de son harnachement, Wilfried fit de même pour elle. Avec prudence, il s'approcha dans son dos pour lui retirer son manteau, trempé, ainsi que son écharpe. Elle se tendit mais se laissa faire, et tandis qu'il retirait les couches de vêtements qui la protégeait, il repensa à cette nuit où il l'avait vu sans aucun vêtement. Elle ne pouvait pas voir son regard rêveur, alors, il laissa son esprit divaguer alors qu'il retirait son bonnet et libérait sa masse de cheveux châtain. Il était limite fétichiste avec les cheveux longs, il en avait conscience.
Le bout de certaines mèches étaient glacés et il se retint d'y passer la main en se souvenant qu'elle était mariée. Elle était intouchable.

"Je ne crois pas avoir eu l'occasion de te féliciter pour ton mariage."

Toujours dos à lui, brossant son Compagnon avec des gestes vifs, il la vit se tendre avant qu'elle ne réponde à voix basse.

"Merci."

Cachée derrière les épaisseurs de tissus, il n'avait pas vu son visage, mais sa voix était clairement soucieuse.

"Ne me dit pas que tu es venu l'annoncer en personne à ta famille, je ne croirai pas."

Sa blague tomba totalement à l'eau, et, sous son uniforme, il vit ses épaules se contracter. Il savait ôh combien la Boutefeu n'était pas facile à approcher, mais là, ça n'avait pas l'air d'être dû à son extrême pudeur. Il pouvait se vanter de la connaître assez pour affirmer qu'elle n'était pas du genre à  redevenir gêné sous prétexte qu'ils avaient eu une aventure. Mina avait l'air d'assumer ses décisions, même si elle mettait du temps à les prendre.

"Tout va bien à Haven ? Je n'ai pas eu de retour inquiétant."
"Il n'y a aucun problème à Haven."

Il décida de la laisser tranquille, et finir de s'installer pendant qu'il retirait sa casserole du feu.

"Tu partages mon repas ? Le lapin n'était pas très dodu, mais il y en a pour deux."
"Non merci, je n'ai pas faim."

Wiledfried haussa les épaules et se servit, regardant la jeune femme se déplacer devant le feu dont les flammes redoublèrent devant ses mains tendues. Son don le fascinait.
Il engloutit son repas tandis que Mina se réchauffait. Puis elle se tourna enfin vers lui, lui permettant d'admirer ses profondes cernes. Assez nonchalant, il commençait cependant à s'inquiéter.

"Si mes souvenirs sont bons, d'après les ragots que j'ai entendu, tu n'es pas sensée revenir de Lune de Miel, en pleine forme donc ?"

Mina pinça ses lèvres, ne répondant pas. Wilfried insista.

"Mina, je suis content de te voir, mais qu'est-ce que tu fais ici avec la tête de quelqu'un qui n'a pas dormi depuis une semaine ? Une mission ?"

Après tout, il n'était pas au courant de tout, et la Boutefeu avait peut-être une tâche particulière à accomplir ici sans qu'il n'ait à le savoir.

"Wilfried je... je voulais te voir en fait."
"D'accord..."

Il était de plus en plus perplexe. D'accord, il n'était pas souvent à Haven, mais de là à venir le débusquer ici !

"C'est personnel ou professionnel ?"
"C'est personnel."

Il lui indiqua sa couchette pour qu'elle s'asseye tant elle semblait avoir du mal à tenir sur ses jambes. Elle s'y laissa tomber et plongea son visage dans ses mains.
Il poussa définitivement ses travaux de couture sur le côté ainsi que sa vaisselle sale et lui proposa de la tisane chaude qu'elle accepta. Les mains tremblantes, dont une portait une magnifique alliance, elle but deux gorgées et marmonna:

"Je ne sais pas comment te dire ça."
"Me dire quoi ? Que ton mari a appris pour notre aventure et veut me tuer?" plaisanta-t-il.

Sa tentative d'humour rata encore, et en beauté. Il avait pourtant l'habitude de réussir à détendre l'atmosphère avec ses blagues parfois sans finesse mais jamais méchantes. Ors là, Mina blanchit. Assez pour que Wilfried se demande s'il n'avait pas dit la vérité, aussi ridicule que ce soit. Il savait son mari assez rigide sur l'honneur, mais ils avaient couché ensemble alors qu'elle était séparée de Beltran. Elle pouvait bien faire de qu'elle voulait non ?
Il la vit prendre une grande respiration, le genre de respiration typique juste avant de lâcher une bombe, puis elle révéla :

"Wilfried je suis enceinte."

Il y eut un moment de flottement durant lequel le jeune homme la regarda avec des yeux ronds. Il était extrêmement rare de réussir à le prendre au dépourvu.
Enceinte....
Il n'était pas idiot. Mina n'avait pas traversé la moitié du pays en plein hiver pour lui dire qu'elle était enceinte de Beltran. Il était clair que le bébé était le sien.
Il allait poser des question quand elle éclata en sanglot.

"Wilfried je suis désolée. Je... j'ai oublié quelques soirs de prendre mes herbes. Ca n'avait pas d'importance, je n'étais plus avec Beltran et je ne... je ne pensais pas que les conséquences puissent être si... Puis j'ai été blessée, et au ventre en plus, sans compter la gravité de mes blessures, jamais je n'aurai cru..."

Elle posa sa tasse et chercha de quoi essuyer son visage. D'un geste mécanique, il lui tendit un de ses mouchoirs.
Il se souvenait en effet de l'état déplorable dans lequel elle avait été après les combats. Il était allé la voir avant de repartir en tournée.

"Je suis si désolée Wilfried, c'est entièrement ma faute..."
"... non je t'arrête. C'est autant ma faute. Je ne t'ai pas demandé ce soir-là si tu prenais ce qu'il fallait. J'aurai du."

Wilfried avait toujours su qu'il aurait des enfants, s'il vivait assez longtemps. C'était statistique. S'il se débrouillait pour coucher avec des femmes se prémunissant toujours contre ce genre d'accident, il avait aussi quelques aventures de passage et ne s'était jamais cru à l'abri d'une femme lui cachant qu'elle ne prenait aucune contraception. Ca ne l'effrayait pas. Il était tout à fait porté à devenir père, et surtout l'assumer.
Mais quand ça vous tombait dessus, et surtout dans ces circonstances...

"Je suppose qu'il est trop tard pour le faire passer?" demanda-t-il assez crûment.
"Oui", répondit Mina.
"Tu es enceinte de combien de décades ?"
"Onze..."
"Ah oui..."

Il essaya de mettre de l'ordre dans ses idées, en finissant sa tisane presque froide. Incroyable... Il avait suffit d'une fois, et malgré des blessures graves, le bébé s'était accroché envers et contre tout. Il ressentit soudain quelque chose de viscéral envers cet fœtus.

"Beltran est au courant ?"
"Non. Mais cela se verra quand je rentrerai à Haven."

Elle retira son pull, pour qu'il puisse s'en rendre compte lui-même.
Il pencha la tête pour mieux regarder son corps. En effet, sa poitrine était plus grosse que dans ses souvenirs - il dut de donner une baffe mentale pour ne pas s'imaginer poser à nouveau les mains dessus - et son ventre ne tromperai bientôt plus personne. Au point que...

"Comment ton mari ne l'a pas vu ?"
"Je n'ai commencé à prendre du ventre qu'à partir du moment où je l'ai appris. Je suis partie tout de suite après. J'ai supplié Alem de me couvrir et j'ai inventé une mission..."

Il savait que la jeune femme détestait mentir. D'ailleurs, il se surprit en répondant sans pouvoir s'en empêcher:

"Mina, je ne laisserai pas Beltran élever cet enfant comme si c'était le sien."


Sa voix était froide, et déterminée. Mina fondit à nouveau en larme, et il voulut s'excuser mais:

"Je suis désolée, je pleure pour rien, je n'arrive pas à le retenir, c'est horrible... Ca, plus la fatigue, et mon appétit déréglé, c'est pour ça que je suis allée voir un Guérisseur et que j'ai appris pour... ce bébé."


Il la laissa sangloter et se calmer, essayant d'empêcher ses pensées de partir dans tous les sens. Finalement, il attrapa ses poignets comme pour l'ancrer quelque part et elle se laissa faire, y puisant un peu de calme.

"Jamais je n'irai faire croire à Beltran que cet enfant est le sien. Je ne serai pas là sinon. Et quand bien même, quelle genre de personne je serai ? Sans compter les dates. Cet enfant naîtra cet été, et Beltran sait compter. Imagine, découvrir que je lui ai fait croire que c'était le sien alors que je lui ai menti ? C'est impossible... Mais comment... Wilfried, comment vais-je lui avouer ça ? Sa première enfant, il ne l'a su qu'au dernier moment et n'était déjà plus avec la mère. Et moi, qu'il vient enfin d'épouser, je lui dirai que je suis enceinte de toi ?"

Présenté ainsi, c'était en effet problématique, et en se mettant à la place de la jeune boutefeu, il comprenait. Mais :

"Tu ne l'a pas trompé, vous n'étiez plus ensemble. Cette grossesse n'est pas la conséquence d'une trahison."
"Je l'ai épousé alors que j'étais enceinte d'un autre sans qu'il le sache, présente-ça comme tu le veux, la symbolique n'est pas de mon côté."
"C'est un mauvais concours de circonstance, Mina."
"Ca tu l'a dit..."

Elle posa son pull sur son ventre naissant, comme pour le dissimuler.

"Tu ne comptes pas lui cacher en attendant la fin de ta grossesse ici?" s'inquiéta un peu stupidement le Héraut.

Elle éclata d'un rire sans joie qu'il ne lui connaissait pas.

"Comment le pourrais-je ? Beltran est le Commandant de la Garde. S'il ne s'occupe pas de mes missions ponctuelles, une de plusieurs décades serait synonyme de menace pour le royaume. On ne mobiliserai pas le seul Héraut Boutefeu pour rien, et surtout, sans lui en donner la raison. Il comprendrait que quelque chose se trame. Sans compter les conséquences physiques. Il n'est pas bête, il verrai bien que... enfin tu vois."

Difficile en effet d'imaginer qu'un homme puisse ignorer les séquelles physiques que laissent un accouchement sur une femme.

"Et ca voudrait dire abandonner cet enfant ? Jamais je ne pourrai faire ça !"

Elle se leva, chancelant un peu.

"Je suis désolée. Nous ne parlons que de moi, mais toi Wilfreid, comment le prends-tu ? Que proposes-tu ?"
"Je..."

Il passa une main dans ses cheveux, puis observa la jeune femme qui se tenait de profil. Oui, ainsi on voyait bien qu'elle était habité. Par son enfant... Par tous les Dieux.

"Je le prends plutôt bien" lâcha-t-il alors.
"Quoi?!"
"Mina... Autant être pragmatique. J'ai toujours su que j'aurai des enfants si je pouvais. J'ai aussi toujours su que ce ne serait pas dans le cadre d'un couple classique, je suis navré, mais même si j'ai adoré notre intermède et que j'ai regretté qu'il ne dure pas plus longtemps, même si tu avais été libre, je ne t'aurai pas proposé le mariage parce que tu portes mon enfant. Bref, cet enfant que tu portes a de toute évidence la volonté de vivre, et toi, sa mère, tu es en plus une Héraut. Et de plus tu me l'annonces assez tôt pour que je puisse t'accompagner dans cette grossesse, car là encore, je préfère te prévenir que je serai présent. Pour toi, la situation est complexe, mais pour moi, ce n'est pas si mal."

Mina l'observa avec stupeur. Ayant reprit contenance, il lui avait exposé sa réponse avec son bon sens et son aisance naturels. Et la future mère n'y fut pas insensible.

"Mina, tu sais bien au fond de toi que je ne pouvais pas te proposer de solution miracle ? Ca va être difficile pour toi. Mais Beltran a l'air d'être un homme de bon sens, et raisonnable. Je ne dis pas que ça va être facile pour lui, mais tu es la belle-mère de sa fille après tout, alors ce sera à son tour de t'aider avec un enfant qui ne sera pas le sien."
"Mon mariage peut-il survivre à ça ?!"
"Je serai désolé si ce n'était pas le cas. Mais Mina, tu es une Héraut. Tu ne seras jamais seule."

La lèvre inférieure de Mina tremblota, et ses yeux se remplirent à nouveau de larme. Elle posa ses mains sur son ventre et gémit:

"Je le sais bien, mais ce n'est pas à vous que j'ai fait des promesses sincères sur le futur."
"Mina, tu n'as brisé aucune promesse ! Et viens te coucher, tu es épuisée."

Il retapa la couchette, et la lui désigna. Elle hésita :

"Je ne tenterai rien, et si tu ne veux pas partager ma couche, j'irai sortir tes affaires pour me faire un autre lit. Mais tu as besoin de sommeil, et à mon humble avis, d'une présence amicale."

Elle se laissa convaincre, trop fatiguée pour batailler, et vint s'allonger en soupirant. Wilfreid rangea derrière eux, alla chercher les couvertures supplémentaires de Mina qui seraient bienvenues, puis se glissa à ses côtés. Elle se tourna vers lui, le regard perdu, puis vint se blottir dans les bras qu'il lui tendit, pour y pleurer doucement. Ainsi collée contre lui, il sentait clairement son petit ventre qui ressortait, et cela le bouleversa.

"Je vais faire savoir à Alem qu'il doit envoyer quelqu'un d'autre sur le secteur. Je te ramènerai en personne à Haven, chez toi, pour prendre mes responsabilités."
"Merci..." souffla-t-elle contre lui.
"Mais avant, nous devons faire un détour par Cebli Pass"
"Pourquoi ?"
"Je dois te présenter à ma mère."


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Haven / Re : [Fête de la victoire] La fête, c'est festif!
« le: 22 novembre 2020, 12:23:08 »

Héraut Matt

Elle aussi... Elle aussi avait envie de le voir. C'était cool, vraiment, et cela faisait plaisir à entendre. Mais après ? Les choses étaient bien plus simples quand il avait assez bu pour arrêter de se poser des questions existentielles. Tient, en voilà une bonne idée...
Heureusement, l'arrivée de Raimon permit d'éloigner une conversation qui promettait d'être difficile.

"Moi, une grande gueule?"

Matt posa sa grande main sur son coeur, comme s'il était vexé. Mais Raimon avait parfaitement raison. La Héraut était toujours le premier quand il y avait une bêtise à raconter, ou à faire.

"J'attendrai que Matt fasse le domestique..." grommela-t-il d'une voix aigue qui ne lui allait pas du tout, pour faire rire l'assemblée.

Il aimait bien faire le clown, cela ne lui demandait pas beaucoup d 'effort.

Il fendit la foule, profitant de l'avantage non négligeable que ses allures d'Ours, pour aller ramasser trois autres choppes de bières.
Quand il retrouva le petit groupe, se fut pour voir Raimon essayer de briser la glace avec la jeune Enora.
Cette dernière semblait vraiment faire un effort pour se mêler à eux, et cela fit plaisir à Matt. Ca l'aurait peiné de voir son meilleur ami se donner du mal pour quelqu'un qui n'en aurait rien à faire de lui. Pas qu'elle donne l'impression de partager ses sentiments, bien entendu, mais s'ils pouvaient parler ensemble, c'était déjà mieux que rien, non ? Il eut envie de s'en mêler en déclarant quelque chose de stupide, mais se retint au dernier moment. On verrai plus tard...
Il distribua les bières à tout le monde, but la moitié de la sienne d'un coup et sorti la première chose qui lui vint en tête à Keryne:

"Tu as participé aux combats, on m'a dit. Comment va ton Compagnon ?"

Le sien, qui n'intervenait que rarement dans le crâne de son Liée, lui transmit l'équivalent d'un profond soupir dépité, signifiant au jeune homme qu'il oubliait quelque chose. Mais quoi ? Ah...

"Et toi, bien sûr! Tu as été blessée ? Tu vas bien ?"

:Tu es trop lourds pour te raccrocher aux branches Matt. Elles cèdent..." s'amusa son Compagnon.


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Haven / Re : [Fête de la victoire] La fête, c'est festif!
« le: 01 octobre 2020, 20:49:53 »

Héraut Matt

Enora semblait un peu empruntée, ce qui expliquait à présent pourquoi Matt n'avait jamais vraiment insisté avec elle. Les manières, c'étaient pas son truc. Et ce n'était pas un reproche envers elle, elle n'y était pour rien, mais il était plus simple de faire parler son naturel ailleurs.

"Pas la peine de m'appeler par mon titre, on porte le même chère Soeur. Matt suffira."

Il ne sut pas trop quoi répondre à son commentaire au sujet des sacrifices, et heureusement, il furent interrompu. Et l'identité de la nouvelle venue troubla Matt bien plus qu'il ne l'aurait pensé. C'était après elle qu'il cherchait, tout en ne sachant pas comment agir avec elle.
Il se gratta distraitement la tête, et fit un sourire gêné à Keryne:

"Keryne ! Moi aussi, et j'espérais bien te voir ce soir."

C'était probablement là la chose la plus hardi qu'il lui ai jamais dit. Il ne savait pas trop quand il avait arrêté de voir Keryne comme une simple soeur de cercle, peut-être après l'avoir vu parler au fantôme de sa tante ?
Mais il ne savait pas bien comment faire. Les seules femmes qu'ils avaient eu dans son lit étaient des collègues après des soirées bien trop arrosées. Et il ne pensait pas que c'est ce qu'il cherchait avec la jeune femme.
Dans le doute, il but une grande gorgée de bière, pile au moment où Raimon fit son apparition. Et son arrivée eut le mérite d'amuser assez Matt pour qu'il se sente moins gauche.

"Tu n'avais tellement rien vu que tu n'a pas vu que j'avais déjà une bière. Tu sais bien Raimon que je n'ai jamais les mains vides. Mais donne-la moi."

Il lui arracha la choppe qu'il tendit maladroitement à Keryne. Un peu de mousse déborda sur son uniforme. Elle avait sorti celui de parade, il le réalisa.

"Ah, désolé Keryne, je tâche ta jolie tenue. Je n'avais pas eu l'occasion de te voir dedans, tu es heu... ca te va bien."

Il finit alors sa choppe d'une traite et regarda Enora:

"Je vais aller cherche de quoi ravitailler tout le monde, veux-tu quelque chose ?"

Est-ce que des demoiselles comme ça buvaient de la bière ?

"Tu ne boit peut-être pas de bière?" s'inquiéta-t-il alors auprès de Keryne.

6
Haven / Re : [Fête de la victoire] La fête, c'est festif!
« le: 30 septembre 2020, 08:31:19 »

Héraut Matt

Matt, très légèrement blessé lors de l'attaque de Haven, n'avait pas eu à souffrir d'une longue convalescence et avait donc de l'énergie à revendre.
Les festivités annoncées par Raimon avaient fini par avoir lieu, pour son plus grand plaisir. Matt aimait manger, boire, s'amuser. faire la fête en somme.

Vêtu de son uniforme en meilleur état - Mat savait très bien coudre, malgré ses grandes paluches - le Héraut attendait Raimon. En allant chercher de quoi boire, il avait aperçut Isabeau, son époux ne devait donc pas être très loin. Il espérait croiser quelqu'un d'autre aussi, mais ne la voyait pas pour le moment, tant pis.
En revanche, il avait reconnu la Héraut Enora, même si cela lui avait pris plusieurs secondes. Honnêtement, sans sa carnation de peau si particulière, il l'aurait prit pour une simple noble. Il la connaissait peu, et mal, mais il savait qu'il ne l'avait jamais vu vêtu ainsi. Qu'en dirait son ami ?

C'est dans cette amusante perspective que Mat se rapprocha de la jeune femme.

"Bonsoir Enora."

Il leva sa choppe vers elle puis chercha un sujet de conversation consensuel.

"Le discours de notre Héraut du Roi t'a inspiré ?"

Très terre-à-terre, Matt appréciait que les choses soient simples, et bien organisées. A ce titre, il respectait beaucoup Almendar.

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Haven / Re : Comédie urbaine
« le: 16 septembre 2020, 19:12:58 »

Owen de Trevale

Owen était probablement un des jeunes hommes les plus chanceux du pays.
S'en rendait-il compte ?
Bien sûr que non.

L'effort le plus grand qu'il avait du faire dans sa vie avait du avoir lieu avant sa naissance, quand il s'était assez accroché à l'utérus de sa mère pour ne pas finir en drame familial, comme les trois quart des grossesses de la Dame de Trevale.
Le reste de sa vie, il n'avait jamais eu à prendre la moindre décision par lui-même. Et celui lui convenait à merveille.
On l'avait considéré comme un miracle, un garçon, un héritier vivant, enfin !
On avait répondu au moindre de ses désirs.
On avait découvert qu'il avait une peur panique des chevaux alors on l'avait gardé à demeure pour ne pas qu'il se ridiculise au Collegium, et on lui avait pris un précepteur.
On avait vite réalisé ses limites intellectuelles et on s'était mis à la recherche d'un régisseur extrêmement compétent pour faire le travail à sa place quand il hériterai.
Puis on lui avait cherché une femme, avec le fol espoir que des gènes différents des siens pourrait s'accorder aux siens, à bout de souffle.
Et ladite femme, devant son infertilité prévisible, avait trouvé le moyen de lui faire croire le contraire en lui offrant non pas un, mais deux enfants !

En bref, Owen était un homme stupidement heureux qui n'avait vécu jusque-là que pour manger et coucher avec sa femme, et qui découvrait à présent le sens d'un bonheur plus vrai en s'occupant de ses enfants.
Il était peut-être idiot, mais il avait bien compris combien cette descendance relevait du miracle - chut, qui a dit adultère? - et s'était tout de suite attaché à eux, avant même leur naissance.
Il délaissait un peu la salle à manger et la chambre à coucher pour passer des heures dans la nursery. Les nourrices n'en revenaient d'ailleurs pas. Elles avaient trouvé ça touchant, avant de changer d'avis devant son comportement face à elles. Rien ne devait aller de travers avec ses héritiers. Et Owen De Trevale savait se montrer pénible.

"Owen?! Nous avons une visite!"

Son fils dans les bras - car Owen bien sûr avait une préférence pour le garçon - il répondit en hurlant:

"Je suis occupé, plus tard!"

Mais il entendait déjà le pas léger et rapide de son épouse. Fleur passa la tête dans l’entrebâillement de la porte de la nursery, et sans un regard pour ses jumeaux, elle lui adressa une moue charmeuse.

"Owen s'il vous plait, il s'agit du Barde que j'ai engagé pour la fête en l'honneur des jumeaux. Je lui ai proposé de venir les voir, il a l'air de beaucoup aimer les enfants. Et il nous fera une proposition de chanson."
"Je n'ai pas besoin d'être là pour ça, et les enfants non plus. Ils vont attraper froid!"
"Owen, je vous en prie. Il fait parfaitement chaud dans toute la maison, et je ne vais pas faire montrer un Barde dans nos pièces privées. Je sais que vous êtes très fier de nos jumeaux, n'avez-vous pas envie de les montrer ?"

A la façon dont elle se tenait, et le regardait, il le savait perdu. Il était incapable de résister à sa femme. Elle le connaissait par coeur et savait exactement comment le faire plier. Et la voir là, penchée vers lui, le décolleté pigeonnant ayant gardé les rondeurs de sa grossesse, il ne pouvait tout simplement pas lui dire non.
Il se leva, son fils dans les bras, et une des Nourrices tendit sa fille à Fleur qui balbutia avant d'attraper maladroitement le bébé.
Et c'est ainsi chargé que le couple Trevale descendit dans un des petits salon du rez-de-chaussé.

"Barde Yvelin, c'est un plaisir de voir que vous avez répondu à mon invitation. Je vous présente mon époux, Owen."

Owen connaissait la réputation du barde en question. Il en avait entendu parler par un ami du Grand Conseil, et il n'oubliait jamais rien. Il n'aimait pas trop les Shay, sans vraiment savoir pourquoi. Mais il faut dire qu'ils étaient si souvent de tout bord dans ce milieu qu'il était difficile d'en trouver un doté d'une morale correcte. Et Fleur avait insisté...

"Barde Yvelin" salua-t-il simplement.

Il s'assit sur un large fauteuil - il fallait au moins ça pour son postérieur - son fils dans les bras.
Fleur fit une légère révérence et continua:

"Voici notre fille, Camélia, et notre fils, Ambroise."

Les jumeaux, âgé de 4 mois, étaient aussi blonds que leur mères. Owen était ravi qu'ils aient hérité de ses magnifiques cheveux.

"Je vous en prie assez-vous."

Elle le fit et commanda d'un ton doux mais ferme:

"Du thé."

Puis après avoir essayer de caler correctement sa fille - sans succès, elle demanda à Yvelin:

"L'inspiration a-t-elle été au rendez-vous ?"

Une domestique arriva à cet instant, portant un lourd plateau de thé fumant, ainsi que de nombreux gâteaux qui firent saliver Owen. La cuisinière était laide à faire peur, mais elle faisait de fameuses pâtisseries !

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Caserne / Re : Boys Club
« le: 03 septembre 2020, 20:09:25 »

Héraut Matt

"Hein ? Mais qui te parle de te dédire ? Tu pars du principe que comme tu craques sur une fille, ça va être l'amour fou au point de négliger ta famille. On parle juste d'un coup de coeur, et peut-être d'autre chose?"

Il avait proposé cette dernière option avec l’œil pétillant de malice, et l'envie de bousculer son ami un peu trop sérieux parfois.

"Ouais, ben tant mieux, j'ai cru que t'allais me répondre un truc embarrassant."


Matt avait déjà du mal à approcher une femme, alors un homme...

"Une grande fête ! Bonne nouvelle alors. Juste... vient pas avec ta femme!"

Il parti dans un grand éclat de rire et prit la direction du Palais.

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Caserne / Re : Boys Club
« le: 02 septembre 2020, 14:17:52 »

Héraut Matt

Matt fronça les sourcils devant l'explication de Raimon.

"Je trouve ça totalement injuste. Pour elle comme pour toi. Je veux dire, vous avez justement été parfaitement honnêtes sur ce que vous attendiez de ce mariage, non? Vu que ce n'était pas l'amour, pourquoi ne pas le trouver ailleurs ?"

L'amour, c'était vraiment beaucoup trop compliqué pour lui, mais son ami sembla satisfait de son aide. Matt haussa les épaules et lui répondit:

"Ben je t'en prie, si te répondre des banalités te rend heureux, c'est peut-être moi que t'aurais du épouser."


Il rangea son épée dans son étui, alla chercher son haut plein de poussière qu'il enfila sans se soucier de s'en mettre plein les cheveux.

"Tu veux qu'on organise un truc pour l'inviter ? Une soirée à la Cloche, pour fêter la paix, tu vois le genre... Pas un dîner en tête-à-tête, mais l'occasion que tu cherches."

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Caserne / Re : Boys Club
« le: 01 septembre 2020, 18:16:59 »

Héraut Matt

Si Raimon n'avait pas dit tout haut ce qu'il pensait de Méra et de du respect de sa hiérarchie, Matt l'avait clairement compris et eut un reniflement amusé.
Il écouta le portrait d'Enora que son ami lui fit avec une admiration manifeste, et éclata de rire à sa remarque sur son vocabulaire.

"C'était une des expressions de ma tante, je trouve que ça vous va bien, t'as tellement l'air... d'avoir à nouveau quinze ans !"

Il commença à fournir son arme alors que Raimon lui confiait ce qui semblait le troubler le plus:

"C'est à moi que tu viens poser ces questions sur les femmes, sérieusement ?"

Si les soirées Héraldiques avait totalement déniaisé Matt depuis longtemps, affectivement, c'était un gros bébé.
Il n'avait eu aucune relation un minimum sérieuse dans sa vie, trop timide pour aborder les femmes qui lui plaisaient. Au grand dam de sa soeur.
Il se gratta la tête, cherchant des réponses à donner.

"Je sais pas Raimon, Isa et toi, c'est particulier quand même. Déjà je crois pas que parce que t'es marié t'as pas le droit de regarder ailleurs. Sinon mieux vaut se crever les yeux. Qu'est-ce qu'elle en pense, ta femme, de la fidélité ? Vous en avez parlé quand vous vous êtes mariés ?"

Car si son ami était lucide sur la nature de son mariage, Isabeau l'était aussi. Raimon n'avait jamais été fou d'elle, mais elle non plus, en tout cas, il en avait eu l'impression. Même s'il s'appréciaient assez pour consommer leur mariage et faire un enfant.
Matt trouvait que Raimon se prenait singulièrement la tête.

"Franchement, pourquoi tu va croire qu'avoir un coup de cœur pour une autre détruirai ta famille ? Ton... équilibre domestique repose sur autre chose que l'amour, non? Et qui a parlé de tout quitter pour une elle ? Oui, elle est jolie, oui elle se bat bien, et alors ? Déjà si tu lui plait pas, la question se posera même pas. Et puis va savoir ce qu'elle pense des hommes mariées qui vont voir ailleurs ? Tâte le terrain avant d'imaginer quitter femme et enfant pour une autre."

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