Auteur Sujet: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.  (Lu 4491 fois)

Héraut Arthon

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[Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« le: 05 septembre 2012, 21:58:45 »
Mi-8e décade d'été 1480, Valdemar, Haven, salle du Trône.

Arthon se redressa. Il aurait aimé que son père soit là. C'était idiot, parce qu'il n'aurait jamais pu se faire couronner en présence du Roi en titre évidemment. Arthon de Haven, Roi de Valdemar, Héraut et Elu de Ryis. Ca sonnait bien, surtout qu'il pouvait éclipser la moitié des autres titres qu'il possédait pour raccourcir à cette "simple" formulation. Une chose qu'il aimait bien ajouter cependant, c'était "époux de Saskia de Haven, père de Adrian et Kelian de Haven". Ca, c'était son titre préféré. Il jeta un coup d'oeil à sa femme qu'Irmingarde aidait à s'habiller. Un poignard par ci, un stylet aiguisé par là... Saskia et lui, mais aussi Mina et Beltran, ressemblaient à des pelotes d'épingles tellement ils portaient d'armes piquantes ou coupantes cachés dans leurs ornements.

Saskia. Officiellement, elle n'était que son amante. Dans deux heures tout au plus, elle ne serait pas que la mère de son bâtard, mariée à lui devant les dieux et des amis. Elle serait intronisée princesse de Haven et sa femme devant le Conseil. Son fils serait reconnu. Adrian aussi. Il avait fallu se battre pour que le Conseil accepte. Beaucoup de cris, de poings sur la table, et étrangement ce fut le calme, la froideur... et le fait que DeFeriel soient écartés du devant de la scène qui avaient fait céder les membres du Conseil.
Arthon allait épouser Saskia durant la cérémonie qui ferait de lui le Roi de Valdemar.

Il fallait aussi préciser que pendant que le peuple et la cour feraient la fête, le nouveau Roi et ses ministres allaient plancher sur une nouvelle importante: la moitié officielle de Rethwellan avait déclaré la guerre à Valdemar... et l'autre moitié, la moitié rebelle, venait de rejoindre les Hérauts et les soldats de Beltran sur la frontière. Il fallait gérer la crise, surtout qu'Hardorn venait d'envoyer de très mauvaises nouvelles.

Arthon se secoua. Il penserait à tout ça plus tard. Pour le moment, il ajusta son uniforme et fit un pauvre sourire à Beltran qui l'accompagnait. Puis il s'adressa aux filles présentes:

"Mesdames, si vous êtes prêtes, la cérémonie n'attend que nous."

Dans la salle du Trône, on attendait leur apparition. Le Grand Prêtre et le Conseil étaient prêts. La cour tremblait d'impatience.

Les murmures amplifiaient. Où étaient les DeFeriel? Avaient-ils vraiment trahi? Tué Uriens? Quelle robe porterait la mariée? Etait-ce bien Saskia DeFeriel, la future mariée? Elle ne venait pas d'avoir un enfant d'ailleurs? Est-ce que Beltran et Arthon ne seraient pas un peu plus qu'amis? La guerre était-elle irrévocable? On mangerait bien après non? Maman, j'ai envie de faire pipi. N'empêche, il est un peu jeune pour être roi non? Le Grand Prêtre va-t-il les bénir au nom de cette étrange Déesse aussi?

Ryis insuffla du courage à son Elu. Il était sûr qu'ils avaient fait le bon choix.

[ Saskia puis Irmingarde (demoiselle d'honneur) sont invitées à répondre.

Saskia, tu es là en tant que mariée et non en tant qu'apprentie Héraut. Tu peux choisir ta tenue (idem Mina).
Pour les autres, je vous signalerai quand vous pourrez poster à votre tour :) ]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #1 le: 06 septembre 2012, 14:19:35 »
[justify:2xgqkqv9]Saskia était debout sur un tabouret bas, flottant au milieu d'une longue robe blanche au corset teinté de gris. Elle avait été rapidement coiffée, maquillée et parfumée, puis armée jusqu'à ne plus savoir si c'était la quantité de jupons qui pesait si lourd ou toutes ces armes dont elle ne savait pas se servir. Là, c'était Irmingarde qui achevait de lacer son corset, dans son dos. Elle ne pipait mot depuis son réveil... En fait, Saskia était sur son petit nuage, et un sourire flottait toujours sur ses lèvres. Plus besoin de se cacher, à présent. Elle allait devenir, officiellement, la femme d'Arthon, la seule et unique. Et tant pis si ce n'était pas bon pour les relations avec les autres pays : la jeune fille un brin rêveuse se dit que de toute façon, l'amour triomphait toujours. Et son sourire s'agrandit un peu plus.

Les événements s'étaient précipités. Il y avait beaucoup de mauvaises choses qui se passaient, bien trop. Saskia retrouvait son mari éreinté, tard le soir, après une journée où il était resté éveillé bien trop longtemps. Il y avait tant de chose qu'il devait gérer, en tant que futur roi de Valdemar... Le sourire s'éteignit un peu, et son visage se fit plus sombre.

"Et bientôt, je serai là pour l'épauler..."

N'était-ce pas la promesse qu'elle lui avait faite ? Devenir un héraut digne de lui ? Et maintenant, plus que tout, elle devait se montrer à la hauteur de son prochain titre... Elle allait être Princesse Consort, peut-être - sans doute, même ! - reine dans un futur qui arriverait trop vite... Saskia retint sa respiration un court instant, prise d'une bouffée d'angoisse. Et si elle n'était pas à la hauteur ?

*Nous serons toujours là pour t'aider et t'épauler, Saskia. N'oublie pas : tu n'es plus seule, à présent.*

Une vague d'amour envoya paître les mauvais sentiments que la jeune fille ressentait, et un nouveau sourire étira ses lèvres. Elle ferma les yeux, comme pour hocher à ce que disait son Compagnon.

"Tu as raison, Antéa. Excuse moi... C'est juste que..."
*C'est juste que tu vas te marier. Saskia, toi et Arthon aurez bien assez vite à penser à tous les problèmes du monde. Aujourd'hui, profite de cette trève éphémère, où tout ce que tu as à faire, c'est d'être heureuse.*
"... Tu as encore raison. Tu es prête, de ton côté ?"
*Bien entendu !*
Et il y avait dans la voix mentale d'Antéa comme un rire.

Saskia ne chercha pas forcément à comprendre quoi que ce soit. Elle tourna la tête vers Irmingarde, qui avait fini de se battre avec le corset. Elle lui adressa un sourire reconnaissant, et murmura un "Merci" à son attention, puis répondit à Arthon, par delà le paravent :

- On arrive, on arrive !

Puis, à Irmingarde, sur un ton très bas pour n'être entendue que d'elle :

- Tu es prête... ? Tu n'as pas besoin d'être recoiffée ? Que je lace ton corset ? Que...
* Tu ne cherches pas à retarder ton propre mariage, Saskia... ?*
- Non, pas du tout !", répondit-elle à voix haute en rougissant un peu. Puis, se rendant compte de sa bourde, elle reprit mentalement : "Peut-être... Un peu ? J'ai peur de ce qui pourrait se passer... Tu sais, à cause du Baron arrêté, de..."
* Tu vas te marier avec l'homme que tu aimes. Les soucis, tu y penseras plus tard, ma Saskia. Et inutile de protester.*


Un soupir, et Saskia demanda à voix haute :

- Les enfants sont prêts ?[/justify:2xgqkqv9]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #2 le: 06 septembre 2012, 22:57:26 »
Saskia était silencieuse, tendue, et surexcitée depuis ce matin. Lacer son corset n'était pas une mince affaire avec un souffle aussi agité au gré de ses émotions. De plus, il y avait beaucoup plus qu'un simple lacet à prendre en compte, il y avait toutes les armes plus ou moins élaborées cachées dans sa robe à ne pas déclencher ou placer là où il ne fallait pas.
Irmingarde était encore plus tendue à cause de son rôle. Elle ne serait pas une simple demoiselle d'honneur, elle devrait protéger le couple royal en cas de soucis. L'ampleur de la responsabilité lui donnait des sueurs froides et elle était aussi tendue que la mariée.
Son corps protestait aussi.
Ses derniers jours avaient été une succession entraînements intensifs au combat avec Beltran et les courbatures étaient là. La nécessité de se préparer au pire de cette façon avait un peu gâché ses retrouvailles avec le Capitaine qu'elle n'avait pas vu depuis plusieurs décades. Il lui avait manqué. Mais elle ne lui avait pas dit, évidemment. Il fallait espérer que le mal qu'elle s'était donné pour s'améliorer le lui fasse comprendre.

"C'est un raisonnement tordu..."
lui souffla Ezarell.
"Nianiania..."répondit mentalement sa liée de façon totalement enfantine.

Pourtant, elle n'était pas du genre à réagir comme ça. Sauf que quand cela concernait Beltran, étrangement, sa réflexion et sa maîtrise d'elle-même était tronquée. Et cela la contrariait beaucoup.

Bref, des entraînements, et des leçons permettant de se blinder d'armes sans en avoir l'air sous ses jupons. Elle avait adoré ça. Elle n'était pas chiffon, et cette façon d'appréhender les tissus et les coupes des robes et uniformes donnait un aspect ludique à toute confection. Et cela permettait, quelques secondes, de penser à autre chose que la guerre qui grondait.

D'un geste sec, elle finit de préparer Saskia et lissa les plis de sa robe, pile au moment où le marié réclamait qu'elles viennent.
Saskia lui proposa son aide et Irmingarde lui sourit gentiment en se montrant elle-même du doigt:

"Tu es gentille Saskia, mais je doute pouvoir être mieux que ce que je suis maintenant, même si tu y consacrais des heures!"

Ce n'était pas une façon cachée d'attirer les compliments. Mina ne se considérait pas comme un canon de beauté, tout juste commune, avec un physique typé des Holds bien que dilué par le sang de sa mère qu'elle ne connaissait pas.
Pour ce jour, elle s'était fait confectionner une robe spéciale qui lui permettait de cacher autant d'arme, même plus, que la Princesse, sur elle. Contrairement aux tenues qu'avait enfilés les nobles invités, la sienne n'avait rien d'affolant.
Une simple robe à corsage gris, chemise blanche, jupon et sur-jupe gris, comme la couleur de sa tenue d'apprentie. Pour qu'on sache tout de même ce qu'elle était. Le jupon était léger et lié à un cordon invisible lui permettant de le remonter au cas où elle doive courir, et la sur-jupe pouvait se détacher facilement pour ne pas gêner une éventuelle course. Ses bottes cachaient un poignard chacune et permettait aussi de courir. Pratique et fonctionnelle, et jolie aussi.

La seule fantaisie qu'elle s'était accordée était un morceau de dentelle blanche en tour de cou et un léger maquillage.
Pas de bijoux, elle n'en possédait pas. Un chignon assez imposant au niveau de la nuque, piquetée d'épingles à cheveux paraissant inoffensives avec leur brillant au bout, mais qui étaient en fait de minces fléchettes paralysantes.  

La jeune femme eut un rire léger en sentant la panique de Saskia. Elle posa ses mains sur ses épaules en lui disant à voix basse:

"Pas de panique, tu l'as déjà fait, c'est la même chose avec plus de règles et de chichis!"

Puis elle ajouta plus haut:

"Nous arrivons!"

Et elle poussa dans le dos - en faisant attention où elle appuyait - la mariée vers la foule qui attendait, avide de potins et de catastrophe en tout genre.

"Zou!"
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Arthon

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #3 le: 19 septembre 2012, 23:10:03 »
Arthon avait beau ne pas se montrer le plus galant ou le moins impatient de tous, il prit le temps d'admirer son épouse (et s'autorisa un regard fraternel et connaisseur sur Mina). Beltran s'autorisa le même regard sur Saskia, avant de dévorer Irmingarde des yeux une seconde... de façon beaucoup moins chaste, avant de se reprendre et de recouvrer son sérieux mortel.

" Les enfants sont prêts oui. Nos enfants sont prêts. "

Encore une formule tellement inhabituelle et savoureuse. Arthon s'inquiéterait plus tard du devenir des deux garçons. Quand il aurait le temps de se permettre d'angoisser. Là il avait trop à penser et s'était bien assuré avec Beltran que les deux - et la fille de Beltran - étaient bien encadrés et protégés. Ils assisteraient à la cérémonie à l'arrière de l'estrade royale, surveillés par les nourrices et des Hérauts, ainsi que Pluiechantante [Pluie, si tu es d'accord?].

Quand Saskia passa le paravent, Arthon lui tendit son bras. Il lui transmit une vague d'angoisse... et d'amour intenses.

"Prête à affronter nos destins, mon aimée?"

Au même moment, Beltran s'inclina devant Irmingarde.

" Voulez-vous prendre mon bras, ô demoiselle de mon coeur?"

La dernière partie de la phrase fut murmurée uniquement pour la jeune femme. Une seconde plus tard, le Capitaine redevint le meneur.

"Toutes tes armes sont en place? Tu es magnifique... et bien agencée."

Oui, ça c'était du compliment.

Arthon et Saskia passèrent ensemble la porte les premiers. Ils arrivèrent plus que rapidement sur l'estrade royale et le Régent mena son épouse à son siège pendant que Beltran et Mina se plaçaient près des trônes, chacun de son côté [Mina du côté de Saskia, dont le trône est en retrait par rapport à celui du Roi]. Des murmures montèrent de partout quand Saskia fut reconnue. Il y eut des huées bien sonores. Quelques personnes montrèrent leur colère - et furent calmés rapidement par les curieux, les bienveillants... ou les soldats. Beltran jeta un regard à Mina, sur le qui-vive. Il fallut attendre que l'assemblée se calme pour qu'Arthon se décide à quitter le côté de sa princesse.

Le silence se fit. Arthon s'inclina cérémonieusement devant Saskia et alla enfin se placer à l'avant de l'estrade, où il s'inclina respectueusement devant le Grand Prêtre de Valdemar. Ce dernier le bénit sereinement. La cérémonie commença alors.

Le Grand Prêtre commença par un discours en l'honneur d'Uriens, regretté Roi de Valdemar. Il parla de sa sagesse, de son amour, de sa vie pour Valdemar. Il termina sur un sermon sur la fidélité, l'amour de son prochain, et l'espoir. Il se tourna ensuite vers Arthon qui attendait stoïque. Il lui fit répéter les serments qu'Arthon avait prêté à l'encontre de Valdemar en étant Elu et Prince de Valdemar, et lui en fit prêter d'autres en tant que nouveau Roi. Le Héraut du Sénéchal Aaron (lui aussi armé discrètement et prêt à agir si besoin) se chargea de montrer à tous la foi de leur nouveau seigneur par le biais d'un Enchantement de Vérité visible par tous. Cette mesure avait été décidée par le Conseil pour rassurer encore plus la Cour et la population.
Arthon s'agenouilla enfin pour recevoir la bénédiction du Grand Prêtre. Il la reçut au nom de tous les Dieux qu'on connaissait à Valdemar... puis Maya et le Chat de Feu s'avancèrent pour le bénir au nom de la Déesse. La couronne fut posée sur la tête du souverain conjointement par l'enfant et le vieux prêtre.
Ils firent ensuite se relever leur nouveau roi. Maya se retira.

" Arthon Premier de Haven, Roi de Valdemar, Elu de Ryis." énonça clairement le Grand Prêtre avant de se tourner vers Aaron pour qu'il confirme à haute voix le titre, accepté par les Hérauts et le Conseil.

Une fois que ce fut fait, la salle acclama. Il y eu sans doute des gens choqués ou mécontents par la tournure de la cérémonie, très inhabituelle si on s'en référait aux archives, ou aux souvenirs du dernier couronnement... mais la plupart étaient juste heureux et soulagés.
Les acclamations durèrent un moment. Puis le Grand Prêtre leva les bras théâtralement pour annoncer la suite.

"Notre Roi ne devient pas seulement aujourd'hui notre souverain. Il devient également aujourd'hui l'époux légitime de l'élève-Héraut Saskia de Haven, Elue de Antéa. Le mariage a déjà été approuvé par les Dieux. Qu'il le soit aujourd'hui par les hommes."

Il invita Saskia à le rejoindre. On l'avait remarquée quand elle était entrée mais cette fois tous les doutes qui subsistaient étaient levés. Un silence de plomb tomba sur la salle. Puis des murmures, des huées - mais peu motivées et qui s'éteignirent d'eux-même (ou à coup de coude dans les côtes). Plus personne n'osait parler. Personne n'était sûr de ce qui se passait réellement. Saskia... DeFeriel? Vraiment?! Le Grand prêtre l'avait appelée "Saskia de Haven". Elle avait renoncé à sa famille. Le pays passait avant tout. Elle était fidèle. Elle était Héraut. Malgré son surnom de Grande Peste, l'auditoire laissa aller une vague de sympathie pour sa future princesse. Tout était différent si elle montrait tant de courage et d'abnégation. Elle aurait à faire ses preuves... mais on ne la lyncherait pas.

Le grand Prêtre fit se placer Saskia devant Arthon et la litanie des voeux à prononcer recommença. Arthon ne quitta pas le regard de sa femme pendant toute l'opération. Il l'aimait tellement. Voeux, puis le témoignage d'Irmingarde et Beltran (purement symbolique vu le nombre de gens assistant au mariage) fut réclamé. Beltran et Mina durent s'avancer sur le devant de la scène pour se faire, avant de retourner à leur poste. Arthon eut le droit (enfin!) de passer une fois de plus l'anneau à sa femme et d'embrasser la mariée.

Le silence choqué continua un moment. Puis quelqu'un applaudit. La vague d'applaudissement suivit. Qui gonfla encore quand les nourrices s'avancèrent avec les enfants. Kelian et Adrian. Avant que quelqu'un ne remarque la petite différence d'Adrian. De nouveau le silence retomba brusquement comme une chape de plomb sur la salle. La présentation commença.

" Je proclame ici et maintenant que l'Héritier légitime du trône de Valdemar est Kelian de Haven, fils du Roi Arthon et de sa femme la princesse Saskia, s'il est Elu lorsqu'il grandira." dit le vieux Prêtre en prenant le bébé et en le levant pour le présenter. Il le rendit à sa nourrice et prit le gamin Modifié dans ses bras pour le présenter à son tour: " Qu'on reconnaisse aussi ici et maintenant la légitimité d'Adrian de Haven, béni et sauvé par les Dieux, protégé des Compagnons." claironna le Grand Prêtre avant de se tourner de nouveau vers le représentant des Hérauts (Aaron) pour qu'il valide de nouveau.

En quelques mots il avait placé les enfants sous la protection des Dieux et des Hérauts, proclamé qu'Adrian n'était pas un monstre, et rassuré le royaume sur la continuité de la lignée. Le Grand Prêtre commençait à trembler, tant la pression était difficile à supporter. Il défia la foule du regard. Arthon aussi. Puis Adrian fut rendu à sa propre nourrice. Il n'avait pas bronché, le regard fixé sur Saskia.

Arthon tendit la main à son épouse. Il la ramena à son trône (qui venait toujours d'être rapproché du sien) avant de s'asseoir dans le sien, très droit. Le Grand Prêtre alla s'asseoir sur son siège, placé à l'écart. Ils attendirent. La salle se mit enfin à parler. Le choc - les chocs - étaient grands. Beltran, toujours immobile, vérifia d'un regard que tous ses hommes étaient prêts - au cas où.

[ Saskia, puis Irmingarde, puis Aaron s'il vous plait. Ensuite, les autres, vous êtes libres. ]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #4 le: 23 septembre 2012, 21:08:31 »
[justify:az3peaq3]Saskia avait rendu un sourire joyeux à son mari, à peine assombri par l'angoisse du grand moment. Sur les conseils d'Antéa, elle décidait qu'elle allait juste profiter du moment présent, et de ne pas voir plus loin que ce moment fatidique où elle allait dire "oui" officiellement, face au reste du monde, à l'homme de sa vie. Elle lui prit le bras, essaya de ne pas lui transmettre sa propre angoisse, et elle se contenta de... heuuu, se serrer un peu plus contre le bras auquel elle était accrochée, sans le blesser avec les armes qu'elle dissimulait - et lui aussi... Ah, toutes ces précautions, elle les trouvait inutiles : n'y aurait-il pas assez de monde pour les protéger ? En tout cas, même si elles s'avéraient utiles pendant la journée, tout cet attirail se révélait encombrant et ternissait même un peu ce fabuleux mariage.

Elle n'allait pas s'arrêter à de tels détails, quand même ? Elle se contenta de hocher la tête à la question de Arthon :

- Je suis aussi nerveuse que pour notre premier mariage...", avoua-t-elle dans un murmure.

Mais elle continuait de sourire, et son trouble n'était pas forcément perceptible. Mais, plus les deux couples approchaient de la salle du trône, plus Saskia se ferma. Dos droit, le menton légèrement relevé, le sourire disparut de ses lèvres. Elle avait le port noble, et le ventre noué, craignant ce qui allait se passer par la suite. Les grandes portes furent ouvertes devant eux, et à ce moment là, Saskia sut que tout allait déraper. Mais elle tiendrait le coup. Elle supporterait sans broncher ce qui allait l'attendre dans cette salle. Après tout, elle avait bien survécu neuf mois sans le confort de la civilisation : ce n'étaient pas quelques nobles qui allaient la terrifier.

Antéa eut un léger rire mental en entendant les pensées de son Elue, mais ne dit rien. Saskia gardait un air sérieux, les yeux rivés droit devant elle, vers l'estrade où tous la verraient, mais surtout, vers l'estrade où se trouvaient ses deux garçons. Par la Déesse, c'était toujours étrange de les appeler ainsi. Adrian était un réel amour, et Saskia ne tarissait pas d'affection pour le petit modifié. Après tout ce que ce bout de chou semblait avoir subi, il ne semblait pas plus traumatisé que cela, ou alors, il le cachait très bien. En tout cas, un léger sourire en coin se dessina sur ses lèvres, visible seulement de lui. La jeune femme resta sourde aux murmures environnants, qui se muèrent rapidement en huées. Elle ne les laisserait pas l'atteindre. Ni elle, ni aucun membre de sa famille. D'ailleurs, au travers de leur Lien pour la vie, Saskia envoya une légère onde d'amour, pour le rassurer... Et pour se rassurer un peu aussi.

La foule, elle l'affronta du regard, une fois qu'elle monta sur l'estrade. Que quelqu'un ose ! Elle n'était pas là pour le trône, contrairement à ce qu'ils pensaient tous. Saskia pensa même que elle, elle faisait un mariage d'amour, ce que personne ou presque dans cette assemblée n'avait fait. Alors non, elle ne courberait pas l'échine devant eux pour leur faire plaisir. L'attention qu'elle leur avait portée ne dura qu'une brève seconde, avant qu'elle ne fixe, statique, le prêtre qui allait célébrer le couronnement d'Arthon, puis leur union. Elle avait incliné la tête, lui souriant à lui seul d'ailleurs, avant qu'il ne rejoigne le prêtre. Il fit son sermon, et la jeune fille ne bougea pas d'un pouce ni ne cilla. Ce n'était pas évident, disons... Une question (de vieille) habitude. Elle ne put s'empêcher d'avoir un frisson quand on posa la couronne sur la tête de son époux. Il y avait l'émotion, bien entendu, du deuil d'Uriens toujours, et de la joie - l'assurance - d'avoir un nouveau roi. Un bon roi, Saskia le savait personnellement. Cependant, elle savait tout ce que ça allait impliquer. La salle applaudit d'ailleurs son nouveau souverain... La jeune femme ne put s'empêcher de sourire, réellement émue ; les mauvaises langues verraient sans doute un simple sourire de victoire pour celle qui allait accéder au trône... Mais peu lui importait. Déjà, on passait à la suite, et elle eut tôt fait de se retrouver sur le devant de la scène. Dans tous les sens du terme...

Ca allait jaser encore longtemps à son propos. Entre le fait qu'elle épouse l'Héritier après lui avoir fait un enfant dans le dos - d'ailleurs, impossible de savoir si c'était vraiment lui le père, puisqu'elle est partie en mission et en est revenue enceinte... - puis que sa famille ait été arrêtée... Les plus attentifs, surtout les Hérauts, tiqueraient sans doute sur le nom de son Compagnon... N'avait-elle pas été Elue par Guerren il y a plus d'un an ? Pourtant, elle resta droite, et digne, et inclina même la tête vers l'assemblée. Inutile de dire combien elle fut surprise quand Antéa lui confia qu'on éprouvait de la sympathie pour elle... Elle en fut troublée, bien sûr, mais elle tenta de n'en rien laisser paraître, et se focalisa sur son mariage. Ses yeux bleus étaient plongés dans le regard sombre de son époux, et elle n'arrivait pas à masquer ce très léger sourire qui flottait sur ses lèvres. Ses voeux furent prononcés avec un peu d'émotion dans la voix. Ce n'est que lorsqu'Irmingarde prit la parole qu'elle détourna enfin la tête. Puis, il y eut l'échange d'alliances, et les mains de Saskia ne tremblèrent (presque) pas. Cette fois ci, ils furent déclarés, officiellement, et aux yeux du monde entier, mariés. Outre les vivas qui les entourèrent au bout de quelques secondes, la jeune femme ressentit une joie immense, réelle et même tangible. Point d'énorme ventre pour la gêner lorsqu'elle se colla tout contre Arthon pour l'embrasser, face à ce qui était dès maintenant 'son peuple'... Pas de peur d'être surprise en flagrant délit, ou de compromettre quoi que ce soit. Par la Déesse ! Des larmes coulèrent de ses joues, et quand ses lèvres se séparèrent d'Arthon une première fois, elle eut un léger rire, nerveux, libérée de toute la pression qu'elle s'était sans doute mise toute seule.

- Je t'aime tant...", lui murmura-t-elle avant de l'embrasser à nouveau, rapidement.

Mais les applaudissements se turent, et la surprise marqua un instant son visage, avant qu'elle ne reprenne un masque neutre. Que se passait-il, à présent ? Saskia observa la foule, puis vit que les nourrices s'étaient approchées. Les murmures, dans les premiers rangs, lui apprirent la raison de ce silence choqué. Adrian... Elle regarda son fils adoptif, et lui lança un sourire rassurant.

"Antéa ? Il faut que Guerren parle à Adrian. Qu'il lui dise bien qu'il ne doit pas se laisser impressionner. Et que je..."

"Suis là pour le protéger ?"
Inutile de le rajouter à son message mental : le gamin le voyait bien, dans les yeux de celle qu'il a choisie comme mère.

*C'est fait, Saskia.*

D'ailleurs, elle non plus ne le quitta pas des yeux, et la présentation terminée, Saskia fixa la foule, défiant quiconque de toucher à l'un de ses enfants. Et vraiment, il faudrait être fou pour tenter quoi que ce soit... Entre la présence de Maya et son Chat de Feu, la bénédiction de Aanor évidente pour ce gamin, et la protection étrange des Compagnons à son encontre... Non, personne ne s'en prendrait à lui, et d'ailleurs, les enfants furent renvoyés en arrière plan. C'est Arthon qui la ramena un peu à la réalité, en lui tendant la main. Elle y posa la sienne et gagna le trône à côté de celui de son époux. Il lui faudrait sans doute un peu de temps avant de réussir à dire "mon trône". En fait, quand le prêtre avait parlé de "Princesse", son cerveau court-circuité s'était demandé de qui il parlait. Mais là voilà, assise devant la foule qui réagit rapidement... Et elle était prête à encaisser.[/justify:az3peaq3]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #5 le: 05 octobre 2012, 21:28:21 »
Il fallait bien concéder une chose: C'était impressionnant. Autant de monde, de sérieux, de faste, toute cette ambiance pesait presque sur les épaules d'Irmingarde, alors elle pouvait imaginer pourquoi Saskia était si angoissée.

Elles rejoignirent Arthon et Beltran. Le couple princier se retrouvait pour se mariage officiel avec beaucoup d'émotion, une émotion qui dépassait de beaucoup ce que Mina avait jamais vu. Leur lien pour la vie était presque palpable.

Beltran était... ma foi très beau. Il fallait bien le dire, le Capitaine était naturellement bel homme, mais alors qu'il était entièrement habité par sa mission, cela lui donnait une aura particulière, elle l'avait déjà remarqué avant.
Quand il la surnomma "demoiselle de mon coeur", la jeune femme ne put s'empêcher de rougir en lui lançant un regard surprit. Il n'était pas du genre à utiliser ce genre de terme. En fait, elle se rendit compte qu'elle n'en savait rien. Mais cela la gênait parce qu'elle ne savait pas trop quoi faire, quoi répondre. Ces derniers jours, ils n'avaient pas vraiment pu badiner ou essayer de se séduire, ils s'étaient entraîné plus qu'autre chose. Les codes avaient changé, et elle était perdue.
En revanche, la remarque suivante lui arracha un léger rire. Elle ne répondit pas mais lui fit un clin d'oeil. Oui, les armes étaient en place et oui, elle était bien agencée.

Irmingarde ne s'attendait pas à une telle réaction de la part des invités quand Saskia fut reconnu. Une telle tension la contamina, et, placée derrière le trône de Saskia, elle posa sa main gauche sur le haut du siège et le serra tellement fort que ses jointures blanchirent. Elle essayait de voir partout, la foule, les coins de la salle, les gestes suspect. Elle ne s'était jamais rendu compte à quel point c'était psychologiquement usant.
Elle tressailli légèrement - et discrètement - à l'apparition de Maya puis reporta son attention sur la foule en liesse. Bien sûr, elle aurait voulu acclamer son nouveau roi, mais il fallait qu'elle surveille ceux qui pourraient profiter de la joie ambiante pour attaquer le couple royal.

Puis vinrent de nouveau des huées quand le mariage fut annoncé. Mina essayait d'avoir un regard froid, elle ne savait pas si cela marchait, pour calmer les invités. Bien sûr, elle avait bien compris que la fin du tumulte n'était pas du à son charisme débordant, mais rien qu'une seconde, elle se plut à imaginer réussir à calmer une foule d'un seul regard. Puis elle se concentra de nouveau.
Il n'y avait pas beaucoup de chaleur dans sa voix quand elle témoigna du mariage d'Arthon et Saskia, plutôt une grande fierté:

"En ce jour je témoigne qu'Arthon, Roi de Valdemar, a épousé Saskia de Haven."

Concis, et suffisant.

La tension ambiante descendit d'un cran, et la jeune femme avait bien envie d'être un peu moins vigilante. Elle se contenta de lancer un regard interrogateur à Beltran.
Que faisait-on maintenant?
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Aaron Greystoke

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #6 le: 19 octobre 2012, 17:23:48 »
[justify:1drfj8cp]Il n'y avait pas besoin de faire montre de beaucoup d'empathie pour réaliser les liens affectifs qui unissaient d'une part Arthon et Saskia, et d'autre part Beltran et Irmingarde, même si Aaron, en digne Héraut du Sénéchal, s'abstint de tout commentaire. L'aide de Jalena lui permettait d'élever ses boucliers plus naturellement qu'auparavant, et donc, de bloquer son Empathie, ce qui, à l'heure actuelle, était un soulagement. Ressentir l'amour qui régnait entre les deux couples avait toutes les chances de le plonger dans le plus profond désespoir quant à sa propre solitude. Et il avait bien d'autres choses à penser pour l'heure : son rôle de Héraut du Sénéchal, notamment, et la clameur qui s'élevait quand les convives reconnurent Saskia. Armé afin de parer à toute éventualité, il observait la foule, inquiet au départ, puis rassuré lorsque le calme finit par se faire sous l'impulsion autant des gardes que d'autres invités bienveillants.

Lorsque la cérémonie commença, il lança comme prévu un Enchantement de Vérité, afin de prouver la foi du Roi Arthon. Il n'aimait pas trop l'idée qu'il faille ainsi démontrer la bonne foi du nouveau Roi, mais le Conseil avait opté pour cette mesure afin d'éviter plus de réticences et de doutes parmi la population et la Cour, et il devait bien avouer qu'ils n'avaient pas besoin de gérer en plus une guerre intestine basée sur les suspicions de tout un chacun.

Le Roi fut béni et par le Grand-Prêtre au nom de tous les Dieux, et par Maya et le Chat-de-Feu au nom de la Déesse, et la couronne posée sur sa tête. Et à la suite du Grand-Prêtre, le Héraut du Sénéchal répéta, d'une voix claire et forte au milieu de l'assemblée.

« Arthon Premier de Haven, Roi de Valdemar, Elu de Ryis. »

Une vague de soulagement enveloppa Aaron comme la foule acclamait son nouveau souverain. Certes, une partie de l'assemblée resterait mécontente, mais dans l'ensemble, la cérémonie se déroulait convenablement et les convives semblaient accueillir globalement bien leur nouveau suzerain.

La suite risquait de se dérouler de façon plus chaotique, pourtant, et quand le Grand-Prêtre invita Saskia à le rejoindre, l'attention d'Aaron pour le moindre mouvement de foule redoubla. Il y eut des murmures, quelques huées, mais qui s'éteignirent rapidement. C'était plus que ce qu'il n'avait espéré, à vrai dire, et il ne fut guère surpris de l'étonnement de certains Hérauts quant à la présentation de la jeune femme. Elue d'Antéa. Et non Guerren. C'était assez particulier, il fallait bien l'avouer. Même pour lui qui était dans la confidence, en partie tout du moins, ça restait un poins quelque peu nébuleux. Raïna lui avait confirmé qu'Antéa était bel et bien le Compagnon définitif de Saskia, mais il fallait bien avouer que ce n'était pas une situation des plus ordinaires. Le silence, pesant, fut coupé par le Grand-Prêtre qui reprit la parole pour prononcer les voeux traditionnels, puis par les témoignages de Beltran et Irmingarde. Et après le baiser des époux - pendant lequel Aaron fixa ostensiblement son regard sur la foule - le silence retomba, choqué.

Le Héraut du Sénéchal le rompit à nouveau, lançant le premier applaudissement qui fut bientôt rejoint par d'autres, gonflant peu à peu la clameur qui s'élevait dans la grande salle, jusqu'à l'englober toute entière. Et quand les enfants parurent, le ronflement s'accentua... avant de s'éteindre complètement lorsque la foule remarqua la différence d'Adrian. Alors le Grand-Prêtre présenta-t-il Kelian comme Héritier au trône.

« Kelian de Haven, Héritier légitime du trône de Valdemar, fils du Roi Arthon et de sa femme la princesse Saskia, et Adrian de Haven, béni et sauvé par les Dieux, protégé des Compagnons. » répéta-t-il pour affirmer l'acceptation de l'ensemble des Hérauts.

Tout pouvait basculer à cet instant, et la tension était palpable, aussi bien chez le couple royal, que le Grand-Prêtre, que la foule ou les gardes. Et sous le défi conjoint des regards du Grand-Prêtre et du Roi, personne ne s'autorisa de commentaire, jusqu'à ce que les époux regagnent leurs trônes. Alors seulement des voix commencèrent-elles à s'élever, encore sous le choc. Que d'annonces et de révélations en si peu de temps ! On en entendrait encore parler un moment dans toutes les tavernes et tous les salons de Haven, sans le moindre doute.[/justify:1drfj8cp]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
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Pluiechantante

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #7 le: 20 octobre 2012, 08:40:17 »
Pluiechantante se sentait parfaitement ridicule. Comment avait-elle pu se laisser convaincre de porter une robe de bal?Certes, la coupe, très seyante, mettait sa gorge en valeur, certes, on était parvenu à lui trouver une robe d'un magnifique rouille vif décoré de broderies dorées. Mais elle ne savait comment se déplacer dans un vêtement qui faisait le poids de Liane, au minimum .

Elle avait évidemment pensé porter sa plus belle tenue pour le mariage/couronnement/choix de l'Héritier, mais quand les servantes avaient vu la robe en question, elles s'étaient empressées de lui expliquer qu'on attendait d'elle qu'elle porte une tenue élégante.

Un peu vexée, mais bonne joueuse, Pluie avait acceptée de jeter un coup d'oeil aux tenues "élégantes", et s'était finalement laissé convaincre d'en porter une.
Les deux servantes s'étaient ensuite attaquées à sa coiffure ("Non, mais, ça ne va pas du tout, toutes ces plumes et ces perles. Ça jure avec votre robe. On doit vous faire une jolie coiffure, un chignon au moins…"), et - elle était parvenue à limiter leur folie créatrice -  lui avaient fait un chignon simple mais fort élégant.

Elle était ensuite allé prendre, difficilement, sa place de royale nourrice, derrière l'estrade. Elle avait tout d'abord été la tâta Pluie de Liane, et maintenant elle était la tata Pluie de Liane, Adrian, et sans doute Kelian quand il parlerait. Son rôle premier était de les protéger, mais elle ne voyait pas très bien ce qu'elle pourrait faire de plus qu'une horde de Hérauts armés jusqu'aux dents. Elle savait certes se défendre - c'était un élément essentiel de la formation de Kestra'chern - mais elle ne connaissait aucun coup létal.

De la cérémonie, elle ne vit par grand chose. Elle n'écouta pas non plus. Elle était bien trop occupé par les commentaires mentaux de Liane, les murmures d'Adrian, et les sourires de Kelian.

Autour d'eux, les nourrices se pâmaient et sanglotaient. Pluie ne comprenait pas. Un mariage n'était-il pas un événement heureux? Était-ce des larmes de joie ou regrettaient-elles que le Prince ait trouvé chaussure à son pied? Pluie ne pouvait s'empêcher de penser que ces femmes étaient un peu stupides. Elles étaient sans doute très douées pour soigner les enfants, pour les habiller avec soin, et en faire de belles petites poupées, mais elles leur parlaient comme s'il s'agissait de petits chiens bien dressés, ou de mignons chatons. Elle comprenait sans peine de Liane adore les faire tourner en bourrique.

Quand le Héraut du Sénéchal, qu'elle ne voyait évidemment que de dos, répéta l'adoption du petit Adrian par le couple royal, Pluie, sentant l'angoisse du petit enfant, commença à applaudir joyeusement, espérant que la foule des gens simples, toujours prêts à faire la fête suivraient le mouvement, et l'emporterait sur les grognons.
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Héraut Arthon

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #8 le: 25 octobre 2012, 18:01:51 »
Il y eut un long moment de flottement. Arthon savait que tous ces changements annoncés en une seule fois étaient une pilule bien difficile à avaler pour la plupart des gens. C'était d'ailleurs pour cela que le Conseil et lui avaient opté pour cette solution: un couronnement pouvait servir de "lubrifiant" pour que le reste passe mieux. Redonner un peu d'espoir au peuple, et faire passer tranquillement l'idée que la "Peste" n'était plus la "Peste" mais l'épouse du roi... et que de leurs fils, l'un avait des oreilles de chat.

Il y avait heureusement des personnes bien intentionnées dans la foule - et sur l'estrade. La foule suivait en général un leader - et Arthon comme Beltran et les autres responsables avaient craint que celui-ci ne soit un membre de l'opposition. Le destin avait décidé que le premier à réagir serait en faveur des changements. Pluiechantante reçut un regard reconnaissant de Beltran et du Patriarche, mais Arthon n'osa pas la regarder, de peur de briser l'élan de la foule qui imitait désormais la nourrice improvisée.

Le bruit fit sursauter Adrian mais il eut une récompense bien méritée. Il fut déposé sur les genoux de son père adoptif qui le serra contre lui pour le rassurer, pendant que Saskia recevait son plus jeune fils. L'image de la famille avait été pensée par le Conseil, évidemment, mais Arthon aurait menti s'il avait dit que ça ne lui faisait pas du bien de les avoir tous à ce moment.
Il s'était habitué à son nouveau fils, et avec l'enchaînement des évènements, il en avait presque oublié sa vie passée... et trouvait tout naturellement les gestes avec l'enfant, même s'il ne le comprenait pas forcément.

Le temps pour tout le monde d'apprécier l'image et Arthon fit un signe de tête à Aaron: celui-ci pouvait annoncer la suite des réjouissances. Buffet gratuit dans les rues pour le peuple de Haven, buffet dans les jardins pour la cour, avec représentations du Collegium des Bardes pour tout le monde. Les Hérauts se retrouveraient plus tard en privé - mais ça c'était officieux.

Quand Aaron eut fait son devoir, Arthon se leva, avec Adrian toujours dans les bras, et sourit à sa femme. Ils pouvaient y aller.
Beltran alla rejoindre Irmingarde et lui offrit son bras. Ils allaient suivre le couple royal, évidemment.

Dans les jupes de Pluichantante, Liane souriait.
Ils sont contents. Les gens dans la salle sont presque tous contents. Adrian il est content. Tu es contente toi?

Pourtant tout le monde n'était pas content. De petits groupes s'éclipsèrent rapidement de la salle en fronçant les sourcils et en grommelant.

[Réactions libres de vos personnages maintenant - plus de tour de jeu. Vous pouvez aussi décrire votre soirée, entendre des rumeurs, des réactions, etc...

Saskia, je te laisse libre de décider quelle sera notre soirée - et Mina tu peux décider plus ou moins de ce que tu veux faire avec Beltran.
Pluiechantante: tu es libérée de tes "devoirs" pour la soirée car Riannon vient récupérer Liane rapidement. Elle a l'air un peu bouleversée et inquiète mais elle part trop rapidement pour que tu puisses en savoir plus.]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #9 le: 08 novembre 2012, 20:46:21 »
Cela faisait bizarre à Irmingarde de tenir le bras de Beltran devant tout le monde.
Évidemment, ça ne voulait rien dire du tout, en tout cas aux yeux du commun des mortels, mais pour elle, c'était différent, et ce sentiment cumulé à tous ceux qui se bousculaient dans sa tête et dans son corps à cause de l'évènement - pression, tension, alerte - cela faisait beaucoup pour quelqu'un qui, il y a peu d'années, passait son temps dans les Holds.
Ses muscles lui faisaient mal à force d'être bandés et sa démarche était semblable à celle d'un robot.

La jeune femme gardait tout de même un oeil sur les personnes présentes et l'oreille au aguet, bien que ce ne soit plus son rôle. Elle avait sa soirée de libre, tout comme Beltran.
Il n'était pas prévu qu'il la passe avec elle, mais l'idée lui faisait plaisir, parce qu'il n'avait pas vraiment pu parler depuis son retour de mission, même si elle n'avait aucune idée de quoi ils pourraient bien discuter.

Elle stoppa son avancée et se tourna vers le Capitaine avec un sourire engageant:

"Alors Beltran, que fait-on de cette soirée? Tu as des projets? Des envies?"

Mina regarda autour d'elle puis lui parla de nouveau:

"Peut-être as-tu du travail en retard? Ou peut-être veux-tu t'amuser?"

Elle capta le regard entendu d'une apprentie Héraut de son année et rajouta:

"En tout cas moi, j'ai des projets pour beaucoup plus tard, mais en attendant, je suis libre comme l'air!"


La pression redescendait doucement et Irmingarde avait bien envie de se changer les idées. Ce qu'elle venait dire sonnait presque comme une proposition de rendez-vous. Ce qui prouvait à quel point cette journée l'avait chamboulée!
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Saskia

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #10 le: 19 novembre 2012, 21:52:12 »
[justify:2fiwokyz]Il y eut un long moment de flottement. Arthon savait que tous ces changements annoncés en une seule fois étaient une pilule bien difficile à avaler pour la plupart des gens. C'était d'ailleurs pour cela que le Conseil et lui avaient opté pour cette solution: un couronnement pouvait servir de "lubrifiant" pour que le reste passe mieux. Redonner un peu d'espoir au peuple, et faire passer tranquillement l'idée que la "Peste" n'était plus la "Peste" mais l'épouse du roi... et que de leurs fils, l'un avait des oreilles de chat.


Par Aanor ! Que ce fut éternellement long et inconfortable ! Saskia crut qu'elle ne pourrait jamais quitter cette foule au regard perçant, et parfois hostiles.  Elle remarqua d'ailleurs certains des sympathisants du Baron DeFeriel, qui attendaient qu'elle fasse quelque chose pour son père, d'autres qui la détestaient ouvertement. Les pauvres petits moutons perdus sans leur berger... Mais Saskia ne leur porta pas plus d'attention que cela, trop occupée à chercher des regard amicaux dans la salle, et auxquels elle se rattachait précieusement. De toute façon, ceux à qui l'image de sa famille unie ne plaisait pas, s'éclipsèrent rapidement, à son grand soulagement. Très vite, les réjouissances suivantes furent annoncées, et la foule commença à bouger.

Un instant, la jeune femme fut inconsciente du monde qui l'entourait. Un très court instant, quand elle se fit la remarque qu'il y a deux ans, jamais elle n'aurait imaginé tout ça. Quand elle avait eu l'occasion de se rapprocher d'Arthon. Elle avait voulu ce mariage, à l'époque, pour satisfaire les attentes de sa famille. Puis finalement, elle l'avait fait par amour réel, une chose qu'elle n'aurait jamais cru possible. Elle sourit, revint à la réalité, et regarda son époux debout. Elle se leva à son tour, et saisit sa main, tenant Kelian d'un bras, et posa sa tête sur son épaule un instant. Saskia poussa un léger soupir de soulagement, d'ailleurs, et de bien être.

Il fallait à présent affronter les repas dans le jardin, même si elle était trop stressée pour manger ; puis, il faudrait aussi se mêler aux gens, recevoir les félicitations, parler, écouter... Saskia souhaiterait presque prétendre être malade pour pouvoir partir à l'écart de tout ça.

- Je suis déjà épuisée par ce qui va suivre...", murmura-t-elle à son époux.

Antéa s'invita tendrement dans son esprit, pour lui rappeler qu'une fête privée entre hérauts était bien entendu prévue, si elle souhaitait. La grise sourit, et leva le regard vers Arthon. Ce serait une bonne idée, n'est-ce pas ? Mais ce serait égoïste. Les souverains ne pouvaient pas disparaitre en plein milieu de la réception de leur mariage, quand même ?

- On ne peut pas disparaitre, n'est-ce pas ?", demanda-t-elle toujours sur le même ton, pour n'être entendue que de lui. "Ce ne serait pas vraiment raisonnable..."

Mais son petit regard trahit combien elle se fichait du protocole, tant qu'elle pouvait se retrouver un instant au calme, auprès de gens de confiance. Pour la première fois, il était probable, effectivement, qu'elle puisse constater d'elle même ce lien et cette fratrie qui unissait les Blancs et les Gris. Jusqu'à présent, ça n'avait pas été une grande réussite, il fallait l'avouer, car même chez les Hérauts, on avait du mal à imaginer la transition entre la Peste et la nouvelle Princesse. La joue de Saskia vint se frotter contre celle d'Arthon, elle l'embrassa, avant de lui proposer :

- Et si on restait manger un bout, qu'on serrait des mains par courtoisie, et qu'ensuite, on s'enfuyait un peu jusqu'au Champ des Compagnons, ou n'importe où, tant que c'est loin de tous ces gens ? Je ne veux pas me défiler déjà, Arthon, mais... Je... Ne suis pas sure de réussir à encaisser toute cette pression et cette foule en une seule fois...

Elle ne voulait pas le fâcher, ni déjà tenter de se défaire du rôle qu'elle avait accepté de plein gré.[/justify:2fiwokyz]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Aaron Greystoke

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Re: [Scénario] Le prince est né, vive la Reine.
« Réponse #11 le: 25 novembre 2012, 09:52:04 »
[justify:2svqndoc]Il y eut un moment de flou, où les réactions de la foule se firent attendre. Et puis, à la suite de PluieChantante, la foule applaudit finalement les enfants royaux, et tout comme Beltran et le Patriarche, Aaron lui lança un regard reconnaissant. Alors Arthon lui fit un signe de tête, signe qui indiquait que l'on pouvait passer à la suite... et à la partie qui intéresserait sans doute davantage une bonne partie de l'assemblée.

« Nous invitons les membres de la Cour à rejoindre les jardins, où un buffet va être servi. Peuple de Haven, un buffet vous attend également dans les rues de la ville... Si vous voulez bien gagner les sorties... »

Ce n'était pas vraiment une requête, et de toutes les manières, l'annonce d'un buffet gratuit motivait aisément les gens à gagner les endroits indiqués. De leur côté, Arthon et Saskia se levèrent et gagnèrent ensemble la sortie qui leur était réservée, bientôt suivis par Beltran et Mina. Mais le Héraut du Sénéchal n'avait guère le coeur à la fête pour sa part, quelque peu inquiet par les petits groupes de personnes qui s'éclipsaient en grommelant. Qu'il y ait des mécontents n'avait rien d'étonnant, mais il s'inquiétait de ce que ceux-là pourraient engendrer comme problèmes à venir, et espérait qu'il ne s'agirait que d'incidents mineurs : Valdemar avait connu bien assez d'événements regrettables ces derniers temps.

Pour sa part, il allait faire acte de présence au buffet dans les jardins, avant de rejoindre la réunion plus officieuse qui réunirait les Hérauts. A vrai dire, il avait surtout envie de rejoindre Raïna et de passer un moment loin de la foule et l'agitation que le couronnement, le mariage et les présentations des enfants engendraient. Mais il se devait de tenir son rôle, et ne comptait pas faillir cela dit. Il aurait bien l'occasion d'aller retrouver son Compagnon plus tard, et le lien mental qui les unissait parvenait à le rasséréner un peu, pour le moment.[/justify:2svqndoc]
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