Auteur Sujet: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie  (Lu 10361 fois)

Thalyana

Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #15 le: 10 avril 2014, 15:59:34 »
Du coin de l’oeil, elle observa discrètement le Capitaine avec sa belle. Il venait de lui faire… un baise-main? Sérieusement? Thalyana dut se retenir de rire. Si Kalaïd lui faisait un truc pareil, elle ne pourrait que se liquéfier sur place.

Kalaïd se moqua gentiment d'elle, parce qu'elle écoutait les ragots. Elle gloussa doucement à son baiser. Puis elle fronça le nez.

«Je suis certaine qu'il y a des tas de gens bien plus qualifiés pour ce genre de choses. Et puis... et puis je suis bien obligée de me tenir au courant, sinon comment je pourrais soigner efficacement les gens? Tu sais que les peines de cœur font autant de dégâts que les blessures physiques?» se défendit-elle d'un ton très sérieux. C'était parfaitement vrai d'ailleurs, même si dans le cas présent, ce n'était pas l'entière vérité.

Les officiels s'impatientaient, râlaient. Il ne put donc qu'obéir à son "ordre" et il lui confia sa très chère monture, tout en l'embrassant une dernière fois sur les mains. Ce n'était pas un baise-main... mais pas si éloigné. Elle rougit. Puis arriva le Roi - en retard - qui s’enquit de la situation. Kalaïd se retrouva de fait à assumer son devoir, car Arthon s'adressa directement à lui.

Tenant Elazur par la bride, la jeune fille dut enfouir son visage dans la crinière de l’étalon pour ne pas éclater de rire à la vue de tous. Maintenant que son Lieutenant était rentré, c’était comme si un grand poids avait quitté sa poitrine, comme si le ciel était plus bleu, comme si l’air était plus doux. Elle se sentait euphorique. C’était probablement le contre-coup du stress, mais elle ne pouvait s’empêcher de rire. De rire de la situation, de rire du sérieux de Kalaïd, de rire de la scène absurde qu’offrait Beltran, de rire des sous-entendus qu’elle entendait derrière elle, et qu’elle savait être tenu en partie par l’autre Lieutenant de Beltran. Elle se sentait soudain si bien qu’elle avait envie de partager sa joie avec tous. Elle en oublia - involontairement ou pas - de garder ses barrières baissées; elle diffusa sa joie alentours. Un rapide coup d’œil vers la foule lui fit monter le rose aux joues. Alder la dévisageait. Une fois encore, elle remonta ses barrières, avec facilité pourtant. Bizarre. Elle avait tant peiné ces derniers jours, et soudain, cela lui semblait à nouveau facile. Était-ce le retour de Kalaïd? Ou bien… L’éloignement d’avec la Pierre-Coeur peut-être? Elle avait entendu parlé des problèmes qu’elle causait aux plus fragiles. Or, ces derniers temps, elle avait été très déstabilisée…

Elle lança un regard interrogatif à son mentor. Il haussa les épaules; il ne comprenait pas ce qu’elle essayait de lui demander. Qu’importe, elle en parlerait demain.

Toujours rose, elle regarda autour d’elle pour tenter d’évaluer qui avait remarqué son manque de rigueur, et s’était retrouvé contaminé par sa joie. Haussant les épaules, elle se concentra ostensiblement sur Kalaïd, tout en continuant d’observer Beltran du coin de l’oeil. Elle envoya quand même à son aimé une dose de confiance et de soutient. La situation ne devait pas être évidente à gérer.

Elle chercha un peu de soutient autour d’elle. Elle avisa quelques soldats qu’elle connaissait; ils semblaient ravis de la revoir, eux aussi. Elle avait passé pas mal de temps à la caserne, avant le départ de Kalaïd, et même s’ils essayaient de ne pas étaler leur relation au grand jour - jusqu’à aujourd’hui du moins - les soldats ne pouvaient manquer de remarquer que leur lieutenant s’entraînait régulièrement avec une petite Guérisseuse, et que ces entraînements se terminaient souvent dans les appartements de ce dernier. D’un petit signe de main, elle salua ceux qu’elle connaissait le mieux. Puis elle réalisa qu’elle se caressait encore le ventre. Sous les regards entendus qu’on lui lança, elle sentit le rouge lui monter à nouveau aux joues. Elle jura intérieurement. Elle venait de gagner une bonne dizaine de chaperons qui allaient s’assurer qu’elle ne se surmenait pas, qu’elle ne courrait pas, qu’elle ne tombait pas. Elle esquissa un sourire maladroit avant de se retourner vers Kalaïd, toujours occupé avec Arthon. Au passage, elle observa Fitz et sa belle, ainsi que Beltran et sa Grise.

« Et toi, Elazur, tu as une belle qui t’attend à Haven? Tu dois pas être difficile je parie? Une belle croupe, une musculature vigoureuse… » chuchota-t-elle.

Elle était heureuse, tellement heureuse qu'elle avait envie de le crier à la terre entière.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #16 le: 10 avril 2014, 21:24:54 »
Là où les lèvres de Beltran touchèrent sa main, Mina ressentit des picotements, qui se répercutèrent jusque dans son plexus solaire. Entendre la voix du Capitaine jouait aussi beaucoup à la rendre si sensible. Quant à lui, il avait l’air très ému. Ce qui était certainement son excuse pour son comportement si... démonstratif. Il n’était absolument pas comme ça d’habitude. Il faudrait qu’elle demande à un de ses lieutenants s’il ne s’était pas pris un coup sur la tête en défendant Valdemar.

« Ne te tracasse pas pour ça. Personne ne parle de moi. Enfin... jusqu’à aujourd’hui... »


Elle lança un regard angoissé à l’assistance et du bien admettre que oui, beaucoup de monde les regardait. Beaucoup. Des regards curieux. Étonnés. Surpris. Parfois même choqués.
Elle avait envie d'hurler, de dire à tous ces gens de regarder ailleurs, de se mêler de leurs oignons une bonne fois pour toute. Pourquoi l’intérêt de Beltran pour elle semblait être une attraction irrésistible pour tout le monde? Du soldat au noble, tout le monde semblait trouver ça assez surprenant pour les jauger et en parler. Et les bonnes manières alors?
Elle avait juste envie de trouver une pelle, creuser un trou dans le sol et se cacher dedans. Elle repensa à la conversation qu’elle avait eu avec Isabeau sur la curiosité maladive des nobles, et se félicita de ne pas faire partie de cette catégorie de gens. C’était déjà bien assez gênant d’être observée de la sorte, alors l’être tous les jours ! Elle avait presque l’impression d’entendre les gens murmurer sur son compte.

« Tu deviens paranoïaque mon élue... »
« En es-tu sûre ? Tend l’oreille pour voir ? »
« Mhh... au temps pour moi. »
« Je n’ai jamais été aussi gênée de ma vie... »
« Ah oui ? Même quand tu l’a vu... dans son plus simple appareil ? »
« Absolument ! »
« Alors imagine si tout ce public avait été là ce jour-là ! »


Rien que l’idée la fit doublement rougir, et Mina chassa purement et simplement Ezarell de sa tête. Elle n’était pas charitable ! Tu parles d’un Compagnon modèle ! Où était la solidarité entre Compagnon et élue ?

Quand Beltran la regarda dans les yeux et lui parla à nouveau, celle-ci ne peut s’empêcher de sourire. Oh, pas sourire de toutes ses dents, juste un sourire mince, qui retroussa un coin de ses lèvres. Ce qui était, sur l’échelle de ses expressions faciales de Mina, assez haut placé quand on considérait qu'elle le faisait devant tout ce monde. Elle espérait qu’il en avait conscience.

« Je n’ai pas été une correspondante très assidue non plus. Tu sais que je n’aime pas beaucoup écrire. Cela dit...»


Nouveau coup d’œil alentour. Nouveau sentiment d’être écrasé par les regards des curieux. Elle baissa d’un ton pour essayer de leur ménager une espèce d’intimité.

« ... tu sais bien que, avec tout le respect que je leur dois, ce n’est pas ta troupe que je suis venue accueillir. Mais toi. »

Puis elle reprit une voix normale :

« Je suis contente de voir que tu vas bien. »

Et elle ne savait pas trop quoi rajouter. Elle se fit la réflexion que peut-être, une partie des couples qu’elle rangeait dans la catégorie de « niais » parce qu’ils se regardaient d’un air absent, n’avait en fait juste rien à se dire, se contentant d’être heureux d’être ensemble. Enfin, ce n’était pas non plus très exaltant que de s’observer en silence !

Elle exerça une pression de sa main sur la sienne puis la récupéra lentement mais sans trop savoir que faire de ses bras. Pourquoi c’était dans des instants pareils qu’elle prenait consciente de la place que pouvaient prendre ses bras autour d’elle, à quel point ils pouvaient être encombrants ? Elle ne s’ennuyait pas avec de tels soucis ridicules habituellement.
Pour ajouter à sa gêne, le Roi en personne arriva au milieu des troupes, et ne manqua pas de remarquer la désertion de son Capitaine. Ils étaient trop loin pour entendre ce qu’il disait cependant.

« Tu... tu devrais rejoindre la délégation officielle, Arthon vient d’arriver. Je pense que tu as beaucoup d’heures de travail devant toi. »
dit-elle à Beltran avec douceur.

Elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle le chasse ni rien de ce genre, elle avait juste conscience qu’elle ne devait pas être une priorité.

"Et puis tout le monde nous regarde..."
finit-elle par lâcher, embarrassée. "Mais si tu le veux... on se verra plus tard, seuls. Enfin, si tu arrives à trouver du temps bien sûr."
« Modifié: 10 juillet 2016, 23:39:49 par Thalyana »

Feuillemalice

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Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #17 le: 11 avril 2014, 08:22:32 »
[justify:12nb690u]Feuillemalice ne connaissait pas très bien le Capitaine Beltran. Elle trouvait donc normal le fait qu'il rejoigne celle qui lui avait ravi son cœur, même si cette notion lui paraissait abstraite. Mais apparemment, ça n'était pas de l'avis de tout le monde. Les yeux étaient rivés sur eux, et le pauvre couple n'avait aucune intimité, au centre de l'attention. Les officiels, laissés en plan, jasaient de bon train… Certains moins contents que d'autres. Moui, ceux-ci ne devaient jamais être sortis de leur cocon, et ne pas connaitre la douleur de la distance et le manque, la peur, créés par la situation de guerre. D'ailleurs, elle approuva la provocation du Lieutenant Kalaïd et se mit à sourire elle aussi. Ah ces nobles… Pas un pour rattraper l'autre hein.

Oui mais c'était sans compter la magnifique intervention de son cher Lieutenant. Qui fit s'élancer sa monture sans prévenir,  tout en sifflant à vous arracher les tympans. Heureusement la jeune femme était bien accrochée, sans quoi, elle se serait sans doute retrouvée les fesses dans la poussière ! Bon ça aurait pu être du spectacle aussi, mais elle aurait sans doute moins apprécier. Elle vit, impressionnée, les soldats se remettre très rapidement en ordre derrière l'homme qu'elle tenait par la taille, rangés tout comme il faut. Eh ben, si ça c'était pas des soldats obéissants… ! Fitz avait l'air d'avoir une sacré autorité ! Amusée, elle regarda leur monture faire une nouvelle révérence gracieuse. Décidément, elle était très bien dressée !

 Son sourire s'agrandit alors qu'il la confortait dans  ses idées sur la suite des évènements :

-Alors n'ayez crainte, vous serez entre de bonnes mains Lieutenant…

Elle prit un air un peu plus sérieux, respectueux pour répondre à la suite de sa tirade :

-Je sais bien que la guerre est dangereuse. Ce n'est pas un jeu et le danger est réel. Juste le fait d'y aller déjà, d'être engagé comme vous l'êtes pour la défense de votre pays et de nous, citoyens, fait de vous un homme estimable et vous valez largement mieux, à mon sens, cette brochette de nobles qui passe la journée assis le cul dans leur fauteuil à débattre de la meilleure façon de tenir une épée pour gagner un combat…

Un nouveau sourire éclaira son visage à l'image qu'elle venait d'évoquer. Elle était sincère dans ses propos et vouait une réelle admiration pour ce que faisait l'homme. Rien ne l'y obligeait à vrai dire. Il n'avait pas été Elu ou forcé par quelconque obligation familiale noble. Non. C'était un choix personnel et volontaire. Et c'était cela qu'elle appréciait le plus. Non pas qu'elle méprise les Hérauts ou autres combattants présents de par leur famille, bien entendu. Mais c'était différent.

Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, le Roi de Valdemar en personne fit son entrée… remarquée. Pour l'heure, les regards n'étaient plus tournés ni vers le Capitaine et sa demoiselle, ni vers eux, qui venaient pourtant de s'offrir en spectacle, histoire de laisser un peu d'intimité aux retrouvailles. Elle salua en même temps que son compagnon de euh… cheval, un peu plus droite et plus sérieuse. Sentant qu'ils se remettaient en route, elle s'accrocha à nouveau à Fitz… Mais pas longtemps puisque celui-ci se retourna pour lui parler. Elle sourit, en le rassurant :

-Non, ne vous excusez pas, je vous en prie. D'abord, c'était amusant, ensuite je suis entièrement d'accord avec vous. Il a le grade le plus haut placé, et va sans doutes passer des heures et des heures avec tous ces officiels, après avoir passé des mois au front, loin de celle qu'il apprécie… Alors, effectivement, comme les autres, il a le droit à son moment d'intimité à lui.

Elle se doutait bien que la guerre n'était pas une partie de plaisir et que si les soldats pouvaient s'ennuyer en ville, c'était mille fois préférable à ce qu'ils venaient sans doute de traverser. Ses pensées furent interrompue d'un coup par une onde de joie intense, contrastant avec celles qu'elle sentait émaner du Lieutenant. Et la Guérisseuse reconnut instantanément la provenance de ces ondes. Son regard se tourna aussitôt vers Thalyana, qui était seule avec la monture de son aimé, celui-ci étant à parler avec le Roi Arthon. Ses barrières étaient totalement abaissées, et elle partageait son sentiment. Feuille fronça les sourcils. Exprès ou pas exprès ? Peu après cela s'arrêta et elle en conclut que sa patiente avait fait le nécessaire. Bon, au moins, elle n'était plus dans l'état de stress et de mélancolie dans lequel elle l'avait reçue.

Comme le Lieutenant reprenait la parole, les joues rouges à nouveau, elle reporta son attention sur lui, d'abord amusée puis plus réfléchie :

-N'ayez crainte, le jambon n'est qu'une anecdote, amusante certes, mais elle ne vous définit pas. Loin de là. Et ces quelques instants passés avec vous remonte largement votre virilité, vous pouvez me croire.

Elle lui fit un clin d'œil, avant de poursuivre :

-Bien sûr. Ce n'est jamais facile d'être annonciateur de telle nouvelle. Et votre dévouement envers vos camarades vous honore. Mais vous devez penser à vous aussi. Enfin je veux dire, évidemment la vie de vos amis et de vos hommes est importante. Cependant, la votre ne vaut pas moins. Et maintenant, vous manqueriez au moins à quelqu'un. Enfin, cela n'a rien à voir avec l'attachement que l'on peut voir autour de nous, mais je serai peinée d'apprendre qu'il vous est arrivé malheur.

Elle posa une main sur son épaule, solennelle :

-Vous avez gagné au moins une amie aujourd'hui. Soyez sûr que vous ne serez plus seul lorsque vous rentrerez dorénavant, je me ferai un devoir de venir vous accueillir comme il se doit.

Un petit sourire naquit sur ses lèvres, taquin :

-Sauf si vous trouvez une Demoiselle pour votre cœur, auquel cas je cèderai bien entendu ma place.

Elle écouta ensuite ses question et prit quelques instants pour réfléchir :

-Il est vrai que la vie du Royaume connait des hauts et des bas ces derniers temps et finalement plus de bas que de hauts. Je dirai, pour répondre à l'ensemble de vos questions, que les gens ont peur. Parce qu'ils ne savent pas ce qu'il se passe réellement, ils sont dans le flou et s'imaginent sans doute le pire. Mais regardez la foule venue vous accueillir aujourd'hui. Il y a la curiosité de savoir bien sûr, mais aussi la joie de retrouver ceux qui défendent le pays. Oui les gens ont encore confiance en vous, mieux, ils comptent sur vous. Pour ce qui est des changement à la Cour, je ne sais pas, mais je dirai rien de marquant. Je crois qu'il y a eu une nouvelle Election il y a peu, mais c'est à peu près tout. Là vous en saurez plus auprès des nobles je pense. Ou des commères.

Elle sourit à nouveau. Avant de se demander ce qui préoccupait soudainement son interlocuteur. Et sa question la fit tout bonnement éclater de rire, tellement c'était touchant.

-Pardon, je ne moque pas hein, mais c'était tellement… mignon. Alors, pour vous répondre, je ne soigne pas tout le Palais, mais de ce que j'en sais non, pas d'autre victimes du cochon pas tout à fait mort… Plus de rhumes qu'autre chose à vrai dire ces derniers temps...

*Et une jolie grossesse* pensa-t-elle pour elle-même en jetant un coup d'œil à la jeune Guérisseuse. Elle finit par sourire à nouveau au Lieutenant. Elle était contente d'être là finalement. Elle avait bien fait de venir.[/justify:12nb690u]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Beltran

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Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #18 le: 11 avril 2014, 09:54:20 »
La scène semblait s'être scindée en plusieurs petits tableaux. Les nobles, Hérauts et Conseillers, d'un côté, avec le Roi qui venait d'arriver. Les soldats et leurs gradés accompagnés de jeunes femmes de l'autre. Et le Capitaine, galant jusqu'à la moelle, incapable de se comporter comme un mari ou comme un simple ami. Et cette dernière image alimentait des murmures parfois indécis, parfois moqueurs, parfois râleurs. Les oreilles du Capitaine étaient cependant fermées à tout ce qui n'était pas Irmingarde pour le moment. Il capta du coin de l'oeil l'arrivée d'Arthon, ce qui le fit légèrement revenir dans le moment présent avec une pointe de culpabilité pour avoir privilégié Irmingarde à son devoir de Capitaine, mais son coeur lui disait qu'il était trop tard et qu'il ferait bien de profiter de la présence de sa dulcinée tant qu'il le pouvait.
Irmingarde semblait bien prendre le fait qu'il soit venu la retrouver et qu'il ait osé lui faire un baisemain public. Malgré un regard qui semblait angoissé aux gens qui les regardaient de plus loin, elle répondit au blond Capitaine avec une voix normale. Beltran sourit, et un peu inquiet de ce qui risquait de ressortir de cette entrevue publique, il confirma avec simplicité:

"Même si à partir d'aujourd'hui, les gens parlent, je sais toujours me servir de mon épée."

Car oui, il était un soldat jusqu'au bout des ongles, et on savait bien que les soldats étaient de grosses brutes qui réglaient tout à la pointe de leur épée - surtout si les gens en face savaient par quel bout on prenait une arme.
Mina se mit à rougir brusquement et Beltran, exclu de son entretien avec Ezarell, se sentit subitement rongé d'inquiétude: avait-il était trop loin? Il ignorait toujours ce qui faisait réagir sa belle, et avait l'impression que tout ce qu'il faisait avait tendance à la mettre sur le qui vive. Il voulait cependant uniquement lui faire plaisir! Après une seconde d'hésitation, il se reprit. Hors de question de paraître encore plus idiot devant la moitié de son armée et le Conseil quasi complet. Heureusement, Irmingarde se décidait à lui sourire. Une vague de chaleur lui envahit la poitrine et à ce moment précis, il abandonna tout regret pour avoir quitté son poste. Une seconde. Avant que la culpabilité ne le ronge de nouveau - mais il la repoussa pour plus tard. Pour le moment, Irmingarde acceptait ses excuses pour son manque d'assiduité concernant les lettres et avouait, un ton plus bas, que c'était bien pour lui, et uniquement lui, qu'elle était sur ce muret. Le Capitaine essaya de ne pas trop bomber le torse de satisfaction et de joie et... se retrouva incapable de savoir quoi dire.

"Je vais bien." fit-il platement en se maudissant de son manque d'originalité.

Irmingarde finit par retirer ses mains de celles du soldat, ce qui augmenta son indécision concernant ce qu'il devait faire. Heureusement, la jeune étudiante trouva exactement les mots qui le libérèrent: il avait le "droit" de retourner à son poste, avec sa bénédiction. Essayant de ne pas montrer un soulagement excessif, que Mina devait sans doute aussi ressentir, le Capitaine se redressa:

"Dès que je peux me libérer, je viendrai te voir, si tu veux. Cela ne devrait pas trop tarder ce soir, je n'ai que des rapports à faire, le travail sérieux commencera uniquement demain." Puis il baissa à son tour la voix: "Merci d'être là."

Il se pencha sur elle et déposa un chaste baiser sur la joue de son amie, malgré la gêne qu'elle venait d'exprimer face à ceux qui les regardaient avec avidité. Il la salua ensuite très galamment avec un dernier sourire, respira profondément et se retourna pour affronter les regards et son devoir. Il s'éloigna très dignement de la demoiselle pour rejoindre Kalaïd, Arthon et les autres.

***

Pendant que le Capitaine se débattait avec ses sentiments et son manque d'originalité, Arthon prêtait attention aux paroles de Kalaïd qui confirmait - une fois n'est pas coutume - que le trajet s'était passé sans encombre depuis la frontière. L'étonnement royal quant à la conduite du Capitaine ne reçut cependant aucune réponse concrète de la part du lieutenant. Le Roi aurait à enquêter lui-même sur ce qui liait la jeune élève Héraut et le fringant Capitaine. Arthon ne se rappelait aucune aventure au blond soldat, et s'il était parmi les rares personnes au courant pour sa paternité, il s'étonnait de ce soudain manque de discrétion. Irmingarde avait dû réellement lui retourner la tête pour qu'il aille la saluer devant tout le monde. Puis Arthon frissonna. Si son discret Capitaine saluait subitement une amourette devant tout le monde, c'était peut-être qu'il profitait de ses derniers instants et évaluait ses chances de survie à quasi nulles. Les missives que le Conseil avait reçues jusque là confirmaient ce genre d'inquiétudes. Arthon tenta cependant de ne rien montrer de ses réflexions et répondit à Kalaïd:

" C'est bien qu'il montre qu'il est humain. Les hommes ne le respecteront que plus."


Il fallait dire que les murmures des soldats étaient bien plus amicaux et respectueux que ceux des nobles que Kalaïd avait fait taire avec son commentaire cinglant.
Alors que Beltran se détournait de sa belle pour revenir vers le comité d'accueil, Fitz, accompagné malgré son travail d'une jolie demoiselle (lui aussi!), lançait le signal tant attendu. Les rangs de soldats se mirent en marche derrière le cheval du lieutenant. Certains hommes lancèrent quelques dernières promesses de dîner à la maison, d'autres saluèrent avec enthousiasme des amis, et tous prirent le chemin de la caserne. [Fitz, tu les mènes à la caserne puis tu es libre de faire un rp à part avec Feuille]
Beltran arriva sur ces entrefaites et salua avec respect le roi Arthon. D'un coup d'oeil bref, il remercia Kalaïd d'avoir pris sur son temps avec Thalyana pour assumer ses propres devoirs.

"Mes respects, mon Roi." fit-il gravement. "Je m'excuse de mon retard, j'avais... quelque chose à régler.
- J'ai bien vu ça, Capitaine. Content de vous voir en un seul morceau et capable de conter fleurette. plaisanta Arthon avant de voir le visage du blond se figer, entre froideur et honte. Le Héraut décida de ne pas remuer le couteau dans la plaie: Je suis content de voir tant d'hommes revenir à bon port. Comment est la situation à la frontière?
- De plus en plus tendue. J'ai reçu les rapports des espions juste avant de partir ainsi que des témoignages de rethwellans très inquiétants. Il y a eu également quelques escarmouches à la frontière juste avant mon départ. Les choses ne se goupillent pas bien, Arthon. Pas bien du tout.
- J'en avais peur. Pouvez-vous faire votre rapport au Conseil dans une heure?
- Bien sûr. Je vais juste vérifier que mes hommes s'installent correctement et je suis tout à vous. Nous avons également fait quelques découvertes étranges, mais il me semble que le Mage Glenn et sa protégée sont rentrés avant nous faire leur rapport?
- Oui. Ils assisteront également à la réunion de demain.
- Très bien."

Le Capitaine se tourna vers Kalaïd:

"Merci lieutenant. Bon travail. Tu peux aller déposer tes affaires à la caserne et t'occuper de ton amie. Je n'ai pas besoin de toi ce soir."

Beltran eut un sourire pour Thalyana qui attendait près du cheval du lieutenant et jeta un coup d'oeil amusé à Fitz qui s'éloignait lentement au rythme des hommes.
La maison. Fitz avait raison de se sentir si joyeux. Kalaïd avait quelqu'un pour lui donner également des raisons de se réjouir. Le Capitaine avait eu sa part de sentiments - il pouvait se concentrer sur son travail désormais. Il salua Arthon et s'excusa auprès du comité avant de récupérer son cheval et de se mettre à son tour en route vers la caserne, avec un dernier sourire pour Mina.
Arthon donna le signal du retour à son petit groupe d'officiels qui reprit le chemin du Palais en discutant des mauvaises nouvelles qui revenaient de la frontière.

[Vous pouvez chacun poster une dernière fois ici et ouvrir un rp perso pour ceux qui veulent profiter du retour des hommes. J'ouvrirai un rp pour la réunion du lendemain d'ici peu.]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Kalaïd

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Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #19 le: 11 avril 2014, 14:13:52 »
Alors qu'il était près du Roi, Kalaïd cru sentir quelque chose irradier de derrière lui. Il était sûr que ça venait de Thalyana, et il était presque convaincu que c'était de la joie. Un effet du lien ? Il n'en était pas totalement persuadé.

- Le Capitaine est et restera quelqu'un de particulièrement respecté par ses hommes. Chacun d'entre eux le suivrait jusque dans les bras de la mort sans hésiter, tout comme je le ferai, admit Kalaïd en réponse à son suzerain.

Alors qu'il échangeait ces quelques mots avec le dirigeant du royaume lorsqu'il se sentit comme blindé, réconforté, et particulièrement  bien. Ça par contre il était sûr que ça venait de sa belle blonde. Il pivota légèrement pour la regarder en coin et lui adresser discrètement un très léger clin d’œil.

Il accueillit le retour du Capitaine avec un léger signe de tête, puis écouta silencieusement sa conversation avec leur Roi.

Il rectifia sa position alors que Beltran lui donnait ses dernières consignes puis le salua.

- Reçu mon Capitaine.

Se tournant vers le Roi, il le salua également :

- Votre altesse.

Il tourna ensuite les talons, pour enfin rejoindre Thalyana.

Il déposa un baiser dans son cou tout en saisissant les rênes d'Elazur, avant de murmurer à l'oreille de la guérisseuse :

- Quittons cet endroit, je veux être seul avec toi, enfin...
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
«Personnellement je ne pense pas que le Commandant Beltran m'ait recruté en fonction de ma capacité à manier un rasoir.»
Kalaïd, 7e décade de printemps 1481

Fitz

Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #20 le: 11 avril 2014, 15:14:29 »
Les ordres étaient simple. Ramener les hommes à la caserne, vérifier qu'ils déposent leurs armes, leur donner quartier libre jusqu'à la remise de la solde le lendemain, et attendre... Finalement Fitz se demandait parfois si il désirait pas plus que tout une bonne guerre à l'ancienne... L'attente commençait à être insupportable.

Alors qu'il chevauchait vers la caserne, il pouvait profiter de la discussion des plus agréable de la jeune femme qu'il avait « presque » embarquée de force.
Il pris un air penaud avant de lui répondre .

  « Croyez-moi, l'histoire du jambon me définit bien plus qu'il n'y paraît ! Merci pour ma virilité, mais il y a une sorte de malédiction quand je suis dans les parages... Si quelque chose de pourri peut me tomber dessus alors.... Il le fera »

Son regard se perdit un instant sur sa main gantée. Il l'utilisait le moins possible, comme il aimait à le dire « on ne sait jamais », et le départ pour la guerre ne lui avait laissé que peu de temps pour apprendre à s'en servir comme Ludmilla et Maya le lui avait proposé (et conseillé). Il faudrait d'ailleurs qu'il aille prendre des nouvelles. Mais pour l'instant il avait d'autres chats à fouetter. Enfin à fouetter... Seulement si on lui demande !

« Penser à moi ? Voilà une idée intéressante ! Il faudra un jour que quelqu'un tente de m'expliquer le concept ! »

Il partit d'un rire sincère avant de reprendre

« Non vous avez raison, la perte d'un homme quel qu’il soit est un élément triste et grave. Mais finalement, si à un instant donné il était obligatoire de faire un choix, entre un homme qui a tout perdre à disparaître, et un homme qui a déjà tout perdu... La logique pure est de choisir celui qui a déjà tout perdu »

Parler comme cela pouvait le faire passer pour un défaitiste, un déprimé, et plus même si affinité. Il ne faisait qu'appliquer une logique pure et simple, celle du champ de bataille, celle de l'homme qui a déjà vu mourir. Il pensa un instant à son vieux compagnon, à Aede... Un sourire triste passant sur son visage, le capitaine, Kalaïd, ses hommes, la plupart avaient tout à perdre. Lui ? Il n'avait déjà plus rien ! Mais cet instant de nostalgie fut très vite balayé par sa bonne humeur habituel.

«  Mais vous me voyez ravi de savoir que je vous manquerai un peu ! Et puis je suis aussi ravi d'apprendre qu'il n'y a eu aucun crime par couteau à déplorer, les jambons doivent en être ravi  ! »

La caserne s'approchait doucement, il décida alors qu'il était temps de faire une proposition que ces hommes ne manqueraient pas de relayer, déformer, etc etc etc... Il le savait, parmi les commères les soldats étaient rois !

  «  Dites-moi... Je sais que la proposition peut paraître un peu étrange. Mais je dois ramener mes homme et veiller à passer les ordres du capitaine, une fois arrivé à la caserne. Par contre après je suis libre comme l'air. Que diriez-vous de se retrouver en suivant ? Bien sur je ferai en sorte que vous soyez rentré avant le couché du soleil, je ne voudrai pas que cela vous mette dans une position plus inconfortable que la situation dans laquelle je vous ai déjà embarqué sans vous demander votre avis ! »

Il sembla hésiter un instant, avant de continuer à voix basse

« Sauf bien sur si quelqu'un.... vous attend... Déjà.... »  

Non pas qu'il ait des idées déplacées, mais manquerait plus qu'il se retrouve avec un amant/mari/petit ami/lié/rayez la mention inutile sur le dos !
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »
"Ça marchait vachement moins bien, un cerveau avec une hache au milieu." -Isabeau-

Thalyana

Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #21 le: 11 avril 2014, 16:55:25 »
Finalement, Beltran vint enfin accueillir le roi,  non sans avoir d’abord embrassé sa compagne (?). Thalyana gloussa discrètement, toujours enfouie dans la crinière d’Elazur. Qui aurait pu croire que cet homme si blasé, si raide puisse se conduire ainsi? Lui qui l’été dernier doutait que l’amour fût une bonne chose. Thalyana ne pourrait s’empêcher de lui faire la remarque, s’ils se retrouvaient un jour à nouveau seuls les deux.

Elle s’efforça de ne pas écouter ce que Beltran racontait à Arthon. Cela ne la regardait pas. Et surtout, elle n’avait pas envie d’angoisser. Pour le moment Kalaïd était rentré, la guerre n’était pas encore là, le printemps arrivait, à l’automne elle serait mère d’une petite fille. Le reste, elle ne voulait pas y penser.

Elle fronça par contre les sourcils quand Beltran la qualifia d'"amie" de Kalaïd. Déjà, elle avait un nom, qu’elle appréciait par ailleurs. Ensuite, elle n’était pas son "amie", Feuillemalice était l’ "amie" de Fitz. Thalyana était la… compagne? La Liée? La mère de l’enfant de Kalaïd? Bref, quelque chose d’immensément plus durable qu’une amie. Isabeau avait peut-être raison. Peut-être fallait-il se marier pour avoir un statut officiel dans la société. Thalyana en fut exaspérée. Elle pensait qu’un Lien valait bien plus qu’une signature dans un registre et la bénédiction d’un prêtre. Elle aurait pu excuser ces mots si celui-ci n’avait pas été au courant du Lien. Mais là… elle poussa un soupir. Elle n’allait pas s’énerver pour une bêtise pareille.

Kalaïd, enfin libre, lui reprit les rennes d’Elazur en l’embrassant. Elle l’embrassa à son tour, juste au coin des lèvres.

« Oui. »

Elle laissa Kalaïd monter en selle puis se hissa avec son aide derrière lui. Elle se sera contre lui, entre autre pour ne pas tomber, et se laissa ramener vers le Palais.
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Héraut Irmingarde

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Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #22 le: 11 avril 2014, 21:36:29 »
"Même si à partir d'aujourd'hui les gens parlent..." Oh par les dieux... Rien que d'y penser, Irmingarde en était malade.
Pour essayer de chasser son angoisse, elle plaisanta:

"Même le jour où le monde s’écroulera, tu sauras te servir de ton épée. Surtout ce jour-là, tout bien réfléchi... Il vaudrait mieux pour nous! Quant à moi... Même sans toi j'ai fait quelque progrès. J'ai trainé mes pieds aux leçons du maître d'arme en gardant à l'esprit ce que tu m'as appris. Je devrais pouvoir défendre ma vie plus de dix minutes maintenant!"


Elle n'ajouta pas que c'était parce qu'elle aurait crevé un œil à son assaillant avec ses grand moulinets de bras.

Après lui avoir confirmer qu'il allait bien, Beltran ré-endossa son costume de Capitaine et Mina se retint de soupirer de soulagement. Elle était assez triste qu'il la quitte si vite, mais au moins, elle allait pouvoir fuir les regards inquisiteurs du comité d'accueil.
Quand il lui dit qu'il serait libre dans la soirée, elle sursauta. Ce soir?! Déjà?!

"Généreux sont les dieux qui t'ont accordé la retenue nécessaire pour ne pas dire tout ce qui te passe par la tête!" ironisa Ezarell. "Beltran aurait été vexé!"
"Mais oui, mais oui..."
éluda Mina.

Cela dit, son Compagnon n'avait pas tord. Le Capitaine n'aimerait certainement pas ce qu'elle était en train de penser. Il le comprendrait mal, car ce n'était pas une remarque méprisante. C'est juste que... il était parti du jour ou lendemain, il revenait des mois plus tard, presque par surprise, et elle n'avait pas le temps de s'y faire qu'elle le reverrait encore ce soir. Après une si longue absence, c'était beaucoup. Beaucoup d'un seul coup.
Mais il n'allait pas rester longtemps, et elle devrait profiter de chaque instant qu'il pouvait lui accorder non?
Voilà qui mettait à mal son principe de prudence et son besoin de prendre son temps. Mais voilà, du temps, ils n'en avaient pas.
Gauchement, elle proposa:

"Si tu n'as pas mangé après tes... rapports, on pourra manger ensemble. Chez toi? Ma chambre est trop petite."

Et ses joues se colorèrent après lui avoir proposé ça.

"Par tous les dieux mon élue, es-tu en train de lui donner un rendez-vous?!"
"Roh, sort de ma tête toi!"


Le baiser qu'il déposa sur ses joues acheva de la fait rougir. Elle le regarda partir avec un léger sourire et préféra ne pas rester plus longtemps, seule face à tous ces regards. Elle héla Ezarell qui attendait non loin d'ici et enfourcha son Compagnon dès qu'elle fut assez prêt.

"Où allons-nous mon élue?"
"Où tu veux, mais loin d'ici. Et vite!"


Et Irmingarde disparut en direction des Collegia sans un regard pour le reste de la foule.

[spoiler:2r1u1cgi]Si tu est partant, on peux ouvrir un autre rp dans ton bureau[/spoiler:2r1u1cgi]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »

Feuillemalice

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Re: [Scenario] La plaine qui poudroie et le soleil qui rougeoie
« Réponse #23 le: 11 avril 2014, 21:42:42 »
[justify:138xxvcd]Ah, ça y est, ils se mettaient vraiment en route. Feuillemalice se sentait un peu seule pour le coup, toutes les autres femmes étant restées en arrière. Mais bon, personne ne semblait se formaliser de sa présence. Elle était contente d'être là, d'être venue. Si sa présence pouvait remonter le moral ou rendre heureux un homme, surtout un soldat, au moins le temps d'une soirée, alors cela lui allait.

Un petit rire sortit de ses lèvres, alors qu'il la reprenait sur l'attaque du jambon. Au moins c'était une approche originale… Elle secoua la tête en souriant :

-Allons, je suis sûre que vous n'êtes pas si malchanceux que cela… On a tous notre lots de malheurs dont on se serait bien passés. Ou alors, on va aller voir un Mage, parce qu'avec la guerre, il va falloir qu'il vous enlève cette poisse, c'est pas possible sinon, je vous kidnappe !

Bon, elle n'était pas superstitieuse pour un sou et elle ne pensait pas qu'on naissait chanceux ou malchanceux. On se donnait la possibilité de l'être, volontairement ou non, parfois inconsciemment. Mais à part un vraiment très vilain sort, les malheurs ne s'acharnaient pas tous sur une seule et même personne. Il est vrai, cependant, que parfois la vie n'était pas tendre. Mais ce n'était pas lié à quelconque malédiction. En tous cas c'était l'avis de la Guérisseuse. La suite la fit sourire et elle s'avança pour lui murmurer au creux de l'oreille :

-Je pourrai tenter de vous expliquer à ma manière si vous voulez.

Eh ben eh ben, elle s'enflammait la demoiselle. Mais elle reprit vite son sérieux quant à la suite de la conversation. Lui mettant une main sur l'épaule.

-Je comprends ce que vous dites. Entre un homme qui a femme et enfants et un autre qui est… seul, on préfère sauver celui qui est attendu. Mais, vous êtes jeune encore. Vous avez le temps de connaître d'autres choses vous aussi et finalement de faire partie de ces hommes.

En fait, il lui faisait de la peine, tant il semblait résigné à son sort. Son geste était touchant, beau même. Cet esprit de sacrifice, de dévouement pour son prochain, elle n'était pas sûre de le retrouver chez tous les hommes de l'armée. Mais il pouvait vivre encore et sa vie ne valait pas moins qu'une autre. Il pouvait rendre des gens heureux, comme chacun sur ces fichues terres. Le sourire revint cependant sur ses lèvres alors que le Lieutenant reprenait la parole :

-En effet, les jambons sont ravis. En même temps si il y avait eu d'autres accidents, je crois qu'une grève des cochons aurait été à déplorer… Et les cuisiniers se seraient retrouvés dans un beau pétrin !

Ils arrivaient à destination. Feuillemalice craignait que son compagnon de monte ne la congédie pour aller s'occuper de ses hommes et se reposer… Aussi sa proposition la ravit et un grand sourire apparut sur ses lèvres. Elle répondit :

-Non. Personne ne m'attend non plus. Vous voyez, je pourrai aussi partir à la guerre !

Elle eut un petit rire avant de continuer :

-Je comprends que vous ayez des choses à faire, je vais vous laisser vous occuper de vos hommes. Mais j'accepte votre proposition, vu que je n'avais rien prévu de spécial ce soir, si ce n'est l'arrivé de vos troupes. Mais ne vous inquiétez pas pour mon heure de rentrée, ni pour ma position… Je suis une grande fille et j'assume mes choix. Si je n'avais pas voulu être là, je ne serai pas venue, je ne vous aurai pas interpellé et je ne serai pas montée avec vous. Dites moi simplement où vous retrouver et dans combien de temps ?

Et finissant de discuter de ces derniers détails, ils arrivèrent à la caserne.[/justify:138xxvcd]
« Modifié: 01 janvier 1970, 01:00:00 par Guest »