:Rha, j'aime pas cette huile. Faut vraiment que j'en trouve une autre.:
:Dans le genre de celle qui prend la poussière dans ta chambre?:
:Exactement...:
:Tu pourrais simplement aller la chercher, tu sais...:
:Je me dis ça chaque matin, et le soir, j'ai juste pas le courage d'aller jusque là-bas. Surtout que cette chambre me déprime. Et j'ai tout ce qu'il me faut ici. Mes vêtements, un bel homme, un grand lit...:
:Tout sauf ton huile fétiche...:
:Des fauteuils confortables et quelqu'un pour faire la vaisselle.: continua Méra en ignorant manifestement son Compagnon.
:Alors arrête de te plaindre...:
Méra leva les yeux au ciel.
Jarhindel la rejoignit sur les fauteuils. Il avait sur le visage cet air à la fois adorable et effrayant de l'homme amoureux. Méra n'était pas trop certaine d'apprécier. D'autant que ce soir, son air lui semblait particulièrement insistant. Méfiance...
Et évidemment, quand il ouvrit la bouche, ce fut pour proférer une énormité. Méra laissa tomber la pièce de cuir qu'elle tenait entre les mains. Dans sa tête, Shirryl éclata de rire. La brune ne prit même pas la peine de réclamer le silence, elle était bien trop choquée.
«Je...» Elle fixa le maître d'armes, incapable d'articuler quelque chose de cohérent. « T'es malade ou quoi? T'as bu en cachette?»
Malgré elle, le cœur de la jeune femme dansait la pavane dans son torse.
«Ça fait même pas un an, bordel! Et...» Elle se pencha pour ramasser la pièce d'armure tombée au sol, et surtout pour cacher son trouble. Très mal, évidemment. Elle se releva, les joues en feu. «Euh...Tu m'emmerdes. Enfin, non... c'est mal sorti!» Elle se leva de son fauteuil et vint se planter devant Jarhindel. «Putain... je sais même pas quoi te dire!»
:Tu pourrais dire oui?:
:Mais ça va pas la tête? Même si j'avais envie de mariage et de toutes ces conneries, ça fait trop peu de temps! C'est parce que ça se passe bien maintenant que ça va continuer...:
:Méra, ma chérie, c'est à lui que tu dois dire ça.: