Auteur Sujet: Un gros coup de main ~ Soyara/Sou  (Lu 2046 fois)

Sou

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Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« le: 07 septembre 2020, 07:57:06 »
2ème jour 3ème décade d'automne.

Constatant le retour des gens au palais, surtout des blessés dans la maison de guérison, la fillette avait rangé ses armes et avait cesser sa garde solitaire. Si les blessés étaient amenés auprès du palais c'est qu'il n'y avait plus de risque sur celui-ci avait-elle déduit.

Un instant pas là, présente l'instant suivant, elle s’était glissée sans bruit au milieu des guérisseurs. Tout le monde avait besoin qui de bandage, qui d'herbe, qui d'une personne, qui de draps, qui d'un peu de compagnie… Sou cavalait un peu partout. D'autant qu'elle ne semblait gênée ni par les cris et plaintes diverses, ni par le sang et les larmes. Si elle pouvait comprendre la douleur qui était une vielle amie détestée, elle n’éprouvait pas le besoin de compatir au malheur des soldats. La petite avait tout de même finit par s'endormir assez tard en tenant la main d'un homme inconnu qui l'avait abreuvé de ses histoires de famille pour oublier son bras perdu et ses conséquences. Quelqu'un s’était alors chargé de la reconduire dans son lit.

Mais au petit matin elle est déjà debout et dispose. Cette fois pas question d’y aller à l'aveugle. A peine met-elle le nez à la cuisine pour y prendre un peu de pain que la Gouvernante lui donne ses ordres de la journée. Cours annulés. La fillette doit se rendre disponible pour une certaine Soyara pour la journée. Sou ne voit pas le regard d’intelligence de la femme alors qu'elle s'en va vers ses tâches. Elle n'a peut-être pas été aussi discrète qu'elle l'espérait.

Avec les bonnes instructions, il n'est pas difficile de retrouver la servante détachée auprès du palais. La Maison de Guérison toute proche grouille encore d'activité. La petite page s'en approche, attendant les mains dans le dos que la femme pose ses yeux sur elle. Elle en profite pour la détailler. Fine, belle, visiblement compétente. Cela restait une adulte inconnue mais à priori sans danger. Aussi Sou prit-elle les devants.

« Vous êtes Soyara ? Je suis Sou. Je dois vous aider. On commence par quoi ? »
« Modifié: 24 novembre 2020, 14:55:10 par Sou »

Soyara

Re : Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« Réponse #1 le: 26 septembre 2020, 04:14:33 »
Contrairement à beaucoup de domestiques et à la plupart des civils de Haven, Soyara avait refusé de quitter la ville. Sa maîtresse avait suffisamment de bon domestique pour ne pas avoir besoin d'elle, et les amis qu'elle avait fini par accepter de se faire parmi les autres serviteurs avait accepter sans problème de s'occuper d'Eamon. Après tout, malgré sa curiosité, c'était un garçon relativement calme et obéissant.

Et donc, elle avait décidé de se rendre utile. Elle n'avait rien d'une combattante et comprenait parfaitement qu'elle n'avait pas sa place avec les soldats, cependant, on n'avait pas besoin de talent particulier pour servir de brancardier, et ses doigts fort et agile pouvait très bien servir à aidé les soignants. Les jours précédant les combats, elle avait mis ses nouveaux talents de couturière à profit pour faire des bandages et toute sortes de chose utiles à la maison de guérison.

Et quand les combats avait éclaté, elle n'avait pas non plus reculé devant le sang, la violence ou le dur labeur de transporter les blessés. Elle n'avait certes pas d'expérience de ce genre de chose, mais sa vie d'avant l'avait bien vacciné contre le dégoût de toute sorte. C'était utile aujourd'hui, alors tant mieux. Elle n'était plus la jeune femme aigrie et rancunière d'autre fois. Elle comprenait mieux sa place dans l'univers et elle était sincèrement reconnaissante pour la vie qu'elle avait désormais. Servir une Dame aussi noble d'esprit que Dame Hilda, et faire partie d'une famille comme celle de ses serviteurs lui avait appris beaucoup. Valdemar était désormais sa maison, son sanctuaire. Elle était prête à presque tout pour aider à le préserver et faire sa part pour les gens qui y habitait aussi.

Finalement, c'était l'épuisement plus que les suggestions répété des soignants qui lui avait fait trouver un coin pour dormir quelques heures. Elle s'était effondré dans le coin d'une pièce un peu les premières lueurs de l'aube, et s'était réveiller quelques heures plus tard quand on avait de nouveaux eu besoin d'elle.

Sans rechigner, avec un regain d'énergie qu'elle puisait dans le puissant et enivrant sentiment d'être réellement utile, elle s'était relevé pour se remettre à la tâche. Après toutes les heures de la veille, les cours accélérées et les préparations des derniers jours, on lui assigna la tâche de s'occuper des malades des toute une pièce. Rien qui ne demande des compétence avancer, mais surtout de la bonne volonté. Nourrir les malades, s'assurer que leur bandage reste propre, garder le moral des troupes et se mettre à leur disposition pour d'autre menu tâche. Et en plus, on lui assignait même une assistante. C'était encore un peu étrange que de total étranger lui fasse autant confiance, mais Soyara, plutôt que de se méfier, se senti flatté et compétente. C'était un sentiment agréable, surtout venant de l'extérieur du petit cercle de gens en qui elle avait appris à avoir confiance dans les dernières années. Elle ne déceverait pas, elle se le promit.

Alors même qu'elle se faisait cette promesse, elle vit arrivée du coin de l'œil une jeune fille. Elle se doutait bien que c'était l'aide promise, mais voyant une certaine méfiance, un sentiment et un état qu'elle ne comprenait que trop bien, elle choisis de continuer à s'affairer. Laissé l'enfant venir à elle. Elle avait été sauvage de cette manière autrefois, elle comprenait le besoin d'espace, de faire le premier pas, de laisser l'enfant venir à elle.

Elle fut heureuse d'avoir au moins un peu raison. Non pas par fierté, contrairement à autre fois, mais avec une certaine compassion. Elle sentait un lien avec cette petite fille qui lui rappelait beaucoup trop son propre passé. Elle ne pouvait pas aider tous les orphelins de Haven... mais pourquoi pas celle-ci ?

"Bonjour Sou, je suis effectivement Soyara. Ton aide sera très apprécié et plus utile encore avec tout ce qu'il y a à faire. Nos blessés ne sont pas en danger à proprement dit, mais toute blessure peut devenir grave si elle ne reçoit pas de soin. Donc, notre travail, c'est d'aider à changer les bandages et le reste du temps, prendre soin des héros d'hier."

Elle lui sourit avec une certaine chaleur. Elle ne serait jamais complètement ouverte, elle s'en doutait, mais elle pouvait faire de son mieux pour tenter de rendre la tâche plus gratifiante pour l'enfant. Certes, une partie d'elle ne pouvait s'empêcher de chercher pour les doigts baladeurs ou voleur, mais elle se rappelait à l'ordre aussitôt. Se méfier ne ferait que nuire à leur relation de travail. Elle devait avoir confiance en la jeune fille, et en son sens de l'observation.

"Et pour répondre à ta question, je pense que nous allons commencer par les aider à s'assoir et se mettre confortable pour le déjeuner, ensuite nous distriburons les bols et enfin, nous aiderons ceux qui ont plus de difficulter à manger. J'imagine que je n'ai pas à te le dire, mais juste au cas, nous ne sommes pas seulement des domestique ici, nous sommes aussi les gardiennes de leur morale et de leur dignité. Donc, nous ferons de notre mieux pour garder ses deux choses comme sacro-sainte. Je tiens aussi à te souligner de ne pas hésiter à me dire s'il y a quoi que se soit qui te mets mal à l'aise ou que tu ne sais pas. Ce n'est pas un tort de ne pas savoir ici, mais s'en est un de le cacher. Moi-même, je ne suis qu'une improvisé, donc, il n'y a pas de honte à avoir."

Elle baissa le son pour que seulement l'enfant l'entende.

"Et si jamais il se passe des choses qui ne devrait pas, nous avons tout de même affaire pour la plupart à des soldats honorable, mais sait-on jamais, tu viens me chercher immédiatement, ou tu hurles. Tu n'as pas à accepter quoi que se soit que tu n'es pas prête à offrir de la part de quiconque."

Sou

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Re : Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« Réponse #2 le: 25 novembre 2020, 21:27:17 »
La jeune femme lui fait un grand sourire et Sou se prit à sourire en retour. Tous ces derniers mois elle avait apprit à faire confiance à la Gouvernante. Elle ne la laisserait pas dans des mains incompétentes. Du moins pas volontairement. Et sa supérieure use d'un langage qui s'imprime inconsciemment chez l'enfant. Disant nous, ce qui l'incluait d'emblée comme aussi responsable qu'une adulte, elle devait s'en montrer fière et attentive à ne pas décevoir. Le chant lexical positif faisait aussi son effet. Cela lui faisant hocher la tête avec vigueur pour acquiescer et légèrement se redresser.

Pourtant ce serait un travail difficile d'aider ces gens. Pour une majorité, des hommes deux fois plus lourd qu'elle. Sans compter son manque total d'empathie envers les blessés. Et il y en aurait qui voudraient certainement lui parler, comme certains la veille.

"Les gardiennes de leur morale et de leur dignité ?" - Répète doucement la page, pas vraiment certaine de bien comprendre tout le sens de ces mots. La morale elle voyait à peu près, c'était plus ou moins ce qu'on tentait de lui inculquer depuis qu'elle était au palais. Mais la dignité ? Qu'est-ce que c'était donc que cette carabistouille ? Son regard passe d'un lit à l'autre comme en recherche d'un indice ou d'un objet nommé dignité. En même temps c'était bizarre d'être Gardienne. Comme de se poser sur un fil suspendu au dessus du vide. D'un côté l'euphorie d'être jugée comme assez respectable pour cela, de l'autre la peur d'échouer sur l’écueil de ses propres manques. Mais l'instant passe rapidement alors que Soyara continue ses instructions.

Avec un calme empreint d'une fausse sagesse, ayant parfaitement comprit où sa supérieure voulait en venir sur la dernière partie elle demande.

"Bien Soyara. Et si c'est toi qui crie ?" - Demande l'enfant avec un sourire amusé. N'exprimant pas là une réelle crainte.

A la suite de quoi la fillette s’attelle à sa tâche, avec sérieux et application. De plus en plus émue à mesure que les uns et les autres la remercie pour son aide. Elle finit par aller retrouver Soraya et s'en ouvre discrètement à elle.

'Pourquoi c'est à moi qu'ils disent merci ? Pourquoi certains me regardent comme si c'était important pour eux de les aider à tenir un bol de soupe, même quand ils peuvent le faire eux-même ? C'est eux qui se sont battus et qui ont été bléssés."
« Modifié: 25 novembre 2020, 22:01:40 par Sou »

Soyara

Re : Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« Réponse #3 le: 24 avril 2021, 07:11:34 »
Plus l'enfant parlait, plus Soyara se voyait en elle. Clairement, leur éducation avait été semblable, celle de la rue et des orphelins. Elle était heureuse, soulagée, de voir la jeune enfant être prise sous l'aile du palais. Elle ne connaissait certes pas la petite, mais elle ne souhaitait à personne la vie qu'elle avait eu. Et cette petite étant mignonne, clairement, ailleurs qu'à Valdemar, elle aurait eu une vie semblable à la sienne. Non, c'était une bénédiction, l'enfant aurait de vrais rêves et une vraie vie. Elle ne serait pas la servante ou l'esclave de personne. La servante eut une prière de remerciement vers le ciel, elle n'avait pas vraiment acéré à une Foi spécifique, mais elle croyait volontier qu'il y avaient des êtres supérieurs. Ça lui suffisait.

"Pour ce qui est de la dignité, et bien, personne n'aime exposer des parties de son corps qui sont privé contre son gré ou devant tous le monde. Pas plus que les gens n'aiment, et particulièrement les soldats, exposer leurs douleurs ou leur inconfort à des étrangers. Donc, au mieux possible, nous devrons essayer de conserver cela. De préserver leur sentiment de force et de solidité, qu'il ne se sente pas jugé, prit en pitié, ou moins fort parce qu'ils sont blessés et qu'ils ont mal."

Elle espérait que l'enfant comprendrait. Certes, il y avait encore beaucoup de grands mots, des mots d'adultes qu'elle-même n'aurait jamais connu à cet âge, mais à cet âge, elle n'aurait jamais vraiment pu expliquer ses concepts non plus. Elle les avait vécu, elle avait eu beaucoup trop de fierté à cet âge, avant de rencontrée dame Hilda.

"Pour ce qui est de mes cries, à part de la surprise, il risque peu d'arrivée. D'abord, parce que je sais me défendre, mais aussi parce que je n'ai rien contre. Je suis certes une servante maintenant, et respectable, mais je ne suis ni une sainte ni une vierge. Et le peu que ses hommes peuvent faire ne me fera pas de mal. Ce qui n'est pas ton cas. Des adultes ne devraient jamais forcer, ni toucher des enfants d'une manière qui ne soit autre que protectrice."

Elle n'avait réellement rien contre, si une main baladeuse passait, et bien, à son avis, le soldat l'avait bien mérité, et c'était une forme de compliment en quelque sorte. Certes, elle n'irait pas lancer des invitations à tout vent, ni ne laisserait les choses aller plus loin que cela, elle ne se vendrait plus jamais non plus, mais une caresse par ici ou par là n'était pas chose désagréable non plus.

Elle sourit finalement à la dernière remarque. Elle non plus n'aurait pas compris à cet âge. La rue, la misère et l'indifférence ne lui avaient pas appris la compassion et le plaisir d'aidé autrui. C'était la maternité et Valdemar qui lui avait appris cela.

"Il te remercie parce que tu leur montres de la gentillesse, parce qu'ils ont mal, ils ont eu peur, ils sont heureux d'être encore en vie, et plus encore de voir des gens reconnaissant prêt à les aider. Parce que tu leur montres qu'ils ne sont pas seuls et que le sacrifice qu'ils ont fait hier, les blessures qu'ils ont reçu, on servit à quelque chose. Tu représentes, d'une certaine manière, ce pour quoi ils se sont battus."

Elle fit bien attention pour ne pas être entendu par les soldats qu'elles aidaient. Non pas qu'elle aie honte de ce qu'elle disait à l'enfant, au contraire, mais ses soldats n'avaient pas besoin de s'inquiéter de ce que l'enfant comprenait ou non, ni des difficulté que les deux servantes pouvaient avoir. Cette discution ne regardait que Soyara et Sou, et pas leurs blessés.

Sou

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Re : Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« Réponse #4 le: 10 mai 2021, 21:42:07 »
Sou fronce les sourcils en écoutant l'exposé sur la dignité. Non parce que trop compliqué ou que cela la gênait mais parce que soudain elle se reconnaissait dans cette dimension de ne pas montrer sa douleur, de vouloir lécher ses plaies dans le silence d'un lieu jugé "sur" (fusse sous une simple couverture dans son lit) et loin des regards. A la différence notable tout de même qu'elle cachait sa honte et son humiliation alors que ces gens... Elle n'en savait trop rien en fait. Sens du devoir, argent, envie d'être utile, n'ayant pas vu d’échappatoire... Un peu de tout ça ou rien. Cela compliquait un peu les choses. Compassion et Empathie ne faisaient pas parti de ses bagages. Mais elle avait comprit le principe. Il lui fallait éviter de les heurter. Ça elle savait le faire. Mieux en faisant attention à leurs réactions elle trouverait vite le meilleur moyen de leur plaire. La page sait parfaitement se montrer adorable quand elle le veut. Elle hoche gravement la tête.

"Je crois que je comprends. "

La fillette est nettement plus perturbée alors que la remarque qu'elle voulait amusée trouve un échos inattendu dans la réponse de la servante. C'était dit avec un tel naturel que Sou ne pouvait que penser que la jeune femme le pensait réellement. Sou se vit soudain mettre face à face son violent de père et cette femme et s'amusa de faire perdre de dernier dans leur duel. Soyara "la protectrice", calme et pondérée comme maintenant, Antoine rouge de fureur et tremblant de devoir se retenir contre une femme sachant se défendre. La réalité serait certainement différente mais cela lui fit du bien de l'imaginer.

"Je représente moi (!?) ce pour quoi il se sont battus ?"

La jeune fille en reste bouche bée. Ces gens ne savaient pas qui elle était, ne savait pas ce qu'elle avait fait, ce qu'elle pouvait encore faire d'ailleurs. On ne se bat pas pour une petite voleuse, même rangée ou à peu près. Même si elle vous donnait de l'eau ensuite. C'était idiot. Il fallait se battre avant tout pour soi-même, pour ce à quoi on tient. Et remercier après coup quelqu'un qui n'avait pas prit part à ce combat lui semblait idiot. Sou avait plutôt cru qu'en réalité leur gratitude était du au fait qu'on ne leur avait pas tranché la gorge alors qu'ils étaient à terre. Elle voulait que la servante lui confirme que c'était bien cela. Et comme ce n'était pas le cas, elle avait du mal à accepter l'idée qu'elle avait faux. Et c'était déplaisant. Aussi s'empressa t'elle de tenter de détourner la conversation.

"En tout cas - dit-elle avec vivacité - Londel au troisième lit près de l'entrée te trouve très jolie. Et plusieurs m'ont demandé si tu avais un mari. Tu en as un ? Des enfants ? Même si je crois qu'ils veulent juste badiner un peu, histoire d'oublier leur condition. Si tu veux pas que je leur raconte je me tais hein. - sous-entendu "moi aussi je suis curieuse." - Et j'ai faim. - Elle s'était attelée à sa tâche depuis deux bonnes marques - Est-ce que je peux prendre un bol et manger un peu ? Je peux me mettre dans un coin sans gêner personne."

Soyara

Re : Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« Réponse #5 le: 15 mai 2021, 22:32:06 »
Soyara était satisfaite de voir que la jeune fille semblait effectivement comprendre ce qu'elle voulait dire. Elle avait eu l'impression que l'enfant était intelligente et vive d'esprit, elle était heureuse de constater que c'était bel et bien le cas.

Elle comprenait aussi que pour une enfant qui semblait avoir un lourd passé, ce soit difficile de concevoir qu'elle représentait un peu la raison pour laquelle les gens dans la tente, c'était battue, alors elle tenta de clarifier.

"Tu es une enfant, tu représentes un peu les petites sœurs, les nièces, les voisines, les filles et les fils qu'y les attendent à la maison. Tu représentes aussi, en quelques sortes, le futur de Valdemar. On construit le monde pour nos enfants et les générations à venir."

Elle lui sourit pour essayer d'adoucir la sagesse de ses paroles. Elle n'aurait jamais cru elle-même prononcé des choses comme celle-ci. C'était vraiment étrange d'être dans le rôle du mentor, et pour quelqu'un d'autre que son fils. Elle se retrouvait tellement dans la petite fille que s'en était presque surnaturel.

Elle rit franchement ensuite de ce que dit la fillette. Bien sûr que les gars voulait savoir si elle était mariée. Et bien sûr que l'enfant aussi était curieuse. Elle lui fit alors un clin d'œil et se penchant comme pour faire une confidence. Avec de l'humour plein les yeux et la voix, elle imita le ton qu'avaient les serviteurs quand il rapportait des ragots en le caricaturant un peu.

"Je n'ai aucun mari, aucun amoureux ni personnes de ce genre dans ma vie. J'ai un fils, Eamonn, il aura bientôt 7 ans."

Elle lui sourit gentiment et pour continuer de lui donner une certaine importance, parce que cela l'amusait aussi de s'occuper de cette petite fille, elle ajouta.

"Et je te fais gardienne de ses secrets, à toi de décidé qui tu crois mérite de savoir ses informations ou pas. À toi de décidé avec qui tu partages tout ça. Je te fais confiance."

Et elle lui faisait réellement confiance. Pas que l'information soit capitale pour de vrai, mais c'était quand même sa vie privé. Et si elle avait depuis longtemps perdu tous ses scrupules face à tous cela, il n'en restait pas moins que pour le commun des mortels, c'était quelque chose d'important. Alors il serait intéressant de voir ce que l'enfant en ferait, tout autant que ce n'était pas grave du tout si elle n'était pas prudente. La servante avait néanmoins l'impression que l'enfant se montrerait digne de confiance.

"Et bien sûr que tu peux aller manger ! Sers-toi, prends ton temps, ces gens seront encore là quand tu auras terminé."

Soyara ne comptait pas s'arrêter tout de suite elle-même. Si depuis les dernières années elle avait régulièrement eu plusieurs repas par jour et à des heures presque régulières, ça ne lui dérangeait pas plus que cela de sauter un repas ou de le prendre plus tard quand il y avait du travail à faire, comme en ce moment. Cependant, une enfant, elle, avait besoin de manger régulièrement pour bien grandir. Soyara la regarda donc partir avec un sourire tendre. Elle se remit à sa tâche de nourrir ses patients en attendant que la petite termine et qu'elle continue de s'occuper des bandages et de replacer confortablement les soldats de la tente.

Sou

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Re : Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« Réponse #6 le: 26 mai 2021, 22:21:29 »
Pensive, Sou se gratte le menton. Elle arrive à comprendre que l'on veuille défendre un enfant de sa famille. Elle avait bien défendu sa petite soeur fut un temps. Bien que cela ne leur aient pas vraiment réussit à toutes les deux à l'époque. Mais surtout elle ne voulait pas de ces gens pour père, frère, oncle ou quoi que se soit d'autre. Même si c'était juste pour faire "comme si". C'etait... Ces gens étaient des inconnus même si elle passait du temps à présent parmi eux. Au fond elle continue de trouver l'idée stupide. Elle n'était ni leur soeur, ni leur fille. Il faut s'accrocher et pourquoi pas se battre pour ce qui est proche de soi pas pour un ailleurs ou un inconnu qui se fiche bien de votre bataille, voir n'en a même pas connaissance.

"D'accord."

Annonce Sou tout en sachant qu'elle ne le disait que pour ne pas avoir à expliquer son propre point de vue. 

Néanmoins la fillette s'applique à sa tâche sous l'oeil bienveillant de la servante qui ne lui tient pas rigueur d'être curieuse tout autant que les hommes. Elle trouve la jeune femme un peu jeune pour avoir un fils de déjà sept ans mais ce n'était pas si inhabituel dans son univers. Mais nouvelle surprise, Soyara lui annonce que c'est un secret. La fillette braque un regard ombrageux sur elle. Pour qui la prennait-elle ? Elle savait ce qu'était un secret, un vrai. Celui-là ressemblait à un jeu de gamine. Elle l'aurait oublié d'ici deux jours et ne s'en préoccuperait certainement plus jamais. Elle inspire profondément. C'était encore une façon d'être des adultes envers les enfants. Fort bien elle jouerait le jeu et ne divulgerais rien.

Sou file manger quand elle en obtient l'autorisation. La fillette s'est installée le plus loin possible des autres. Mais son voisin ne tarde pas à entamer la conversation et bientôt un petit groupe se forme autours d'un jeu de carte. L'un des joueurs avait voulu triché s'étant fait prendre par la jeune fille mais bon perdant a fait un pari avec elle. Celui des deux qui réussirait à tricher le mieux. D'autres joueurs amusés se sont aussi engagé dans la partie et tentent de faire leurs tours. Le petit groupe n'est pas très discret et Sou au milieu des blessés détonne. Quand Soyara vient la trouver, elle rayonne ayant remporté haut la main plusieurs parties. Bien évidement quand Soyara arrive l'argent a disparu sous les draps ou dans les poches de Sou et tout le monde affiche un air innocent de circonstance.

"Ah ! V'la la belle des belles ! Faites donc une pause et v'nez jouer avec nous."

Annonce un jeune brun barbu à l'accent des bas quartiers encore plus prononcé que celui de Sou. Cette dernière descend du bout du lit ou elle était perchée.

"Désolée Petrus je crois qu'il va falloir que je reprenne.
- T'inquiète microbe."

Dit-il en regardant Soyara comme s'il espérait vraiment qu'elle aurait le temps de jouer ou de bavarder avec lui.

Soyara

Re : Un gros coup de main ~ Soyara/Sou
« Réponse #7 le: 06 juin 2021, 21:11:15 »
La fillette ne semble pas comprendre ce que veux dire la domestique, mais Soyara ne s'en formalise pas. À son âge, elle non plus n'aurait pas compris. Les deux demoiselles se ressemblent beaucoup, et la jeune page lui donne une impression de déjà vu un peu troublant. Elle l'apprécie déjà, comment pourrait-il en être autrement ? Mais en même temps, elle le renvoi à ce qu'elle était autrefois, l'enfant mendiante de la rue, qui tentait de survivre par tous les moyens.

Finalement, elles retournèrent toute deux à leur travail. Soyara ne perdait jamais complètement de vue la petite, mais c'était surtout pour s'assurer qu'elle n'aie pas besoin de son aide. Elle était charmante à sa façon, et elle la laissa s'amuser et bavarder avec les soldats de la tente. Ça leur ferait du bien à tous et la jeune femme ne rechignait plus à travailler plus, au contraire, elle avait réussi à trouver une sorte de fierté dans le travail manuel, dans le fait d'accomplir quelque chose, de le faire bien, et d'en faire beaucoup. Elle n'avait plus besoin non plus de l'approbation des autres. Être satisfaite de son travail lui suffisait.

Elle observe un bon moment, les joueurs et les paris avant de décidé de les rejoindre. Elle sait qu'elle représente en quelques sortes, une autorité, et elle ne veut pas gâcher le plaisir qu'il semble tous avoir à ce moment. Mais finalement elle s'approche, comme de raison, toutes traces d'argents et tout cela à disparu, comme si elle ne les avait pas vu faire. Mais ce n'est pas le moment de leur dire qu'elle a elle aussi son passé peu reluisant. Tricher aux cartes ? Pourquoi pas. Elle était douée à toute sa jeune. Elle savait même faire les poches des gens, même si on ne lui demandait pas trop souvent, ça aurait été mal vu pour la maison close où elle travaillait, mais ça arrivait quand même souvent qu'on lui demande de le faire quand elle servait les clients à la section taverne.

Elle s'installa donc, prenant elle aussi son air le plus innocent et le plus charmeur. Qui penserait qu'une domestique est pu avoir une vie de débauche et de crime avant de travailler pour une noble dame.

"Pourquoi pas ? Vous m'expliquez les règles ? Cela fait bien quelques années que je suis à Valdemar, mais je ne connais pas encore bien tous les jeux."

Ce qui n'était même pas faux. Elle ne connaissait pas vraiment le jeu auquel il jouait plus tôt, même si à force de les observer tout en faisant ses tâches, elle en avait compris les grandes lignes. Une fois le jeu commencé et les règles expliquer, elle comptait bien se servir du fait qu'il la croyait naïve et inexpérimentée pour les flouer un peu et s'amuser.