Rynee notait scrupuleusement les informations dans son cahier. Ses bracelets tintaient d'un joli son comme un carillon au vent lorsque la jeune femme prenait la plume. De sa plus belle calligraphie, Rynee écrivit avec soin les paroles prononcées par Oesope. Elle releva un instant les yeux, juste assez longtemps pour voir le professeur pincer Yaëlle. Elle fronça les sourcils, surprise puis amusée. Maintenant attentive à la scène qui se déroulait sous ses yeux, Rynee observait. Les réponses de ses compagnes la firent rire. Ce moment de détente permit à Rynee de rigoler avec ses camarades, révélant des dents d’une éclatante blancheur, éblouissant. Une fois cet écart terminé, Rynee devina que l’on attendait une réponse de sa part. Elle reprit son sérieux, fronçant joliment les sourcils.
« Matisa et Yaëlle ont raison. Lorsque tu l’as pincé, tu as stimulé les terminaisons nerveuses de son bras qui transmettent alors un signal au cerveau, et donc à la conscience par les cellules du système nerveux ; avertissant ainsi l’ensemble de l’organisme d’une anomalie. C’est ce qui fait que l’on a souvent cette sensation d’anormalité, de désagréable, plus ou moins forte et plus ou moins longue dans le temps selon le maux. »
Rynee espérait que sa réponse serait juste. Elle avait pu constater ces phénomènes lorsqu’elle soignait les habitants de son village. Elle savait aussi que les douleurs étaient réparties selon leurs intensités. Rynee trempa sa plume dans l’encre noire et releva la tête, suspendue aux lèvres de son professeur.