[Lenna/Matisa] Epidémie

[Oesope]

Exemple d'espace réservé à un malade :

Oesope se regarda autour. Le petit messager était toujours en train de délivrer ses missives aux quatre coins du Collegium à la recherche de ses élèves.
Oesope prit le bras de Lenna pour l'aider à se lever et la conduisit en la soulevant à moitié vers un lit de libre.

A vous !

[Matisa]

Matisa déboula dans la maison de la guérison, d'un pas très rapide près de la course, suivit par deux de ses camarades du Collegium. Elles se trouvaient toutes les trois ensemble lorsqu'un messager était venue les chercher. Au ton pressant du messager, les apprenties avaient deviné la gravité de la situation aussi n'avaient-elles pas trainé en route.
Elles se firent expliquer la situation, et ce qu'Oesope avait demandé avant de se disperser parmi les malades. Matisa regarda à la ronde, elle reconnue ses camarades, dont Yaelle, et Farlir, allongé dans un lit lui aussi. On lui désigna une malade, et elle s'empressa de la rejoindre.
La pauvre semblait vraiment mal en point. Matisa posa sa besace par terre, de façon à ce qu'elle ne la gène pas, puis se pencha sur sa malade.

"Bonjour, je m'appelle Matisa, j'étudie au Collegium et je vais vous aider."

Tout en parlant, elle lui cherchait le pouls, un peu rapide, posa sa main sur son front, la fièvre était forte. La jeune femme toussa et elle s'écarta un peu. Puis elle entreprit de la déshabiller puis de lui enfiler la tunique aux senteurs de thym, aussi vite qu'elle put, avant de remonter la couverture sur elle.

"Comment vous sentez vous ? Des nausées ? Mal à la gorge ? Ailleurs ?"

[Lenna]

Lenna avait rouvert les yeux sur le visage souriant d'un homme qu'elle ne connaissait pas et celui ci l'avait conduite dans un lit. Quelques minutes s'écoulèrent mais qui semblèrent des heures pour la malade avant qu'une autre personne ne vienne s'occuper d'elle.

N'ayant pas la force pour se débattre pourtant Lenna l'aurait volontiers fait, elle qui était d'une pudeur a sans égal...L'apprentie mage se laissa toucher et déshabiller. Une odeur vint alors a ses narines celle du thym, qui lui donna une nouvelle fois des nausées.
Matisa avait demandé comment elle se sentait? Elle en eut la réponse lorsque Lenna ne pu se retenir... Sa louve qui l'avait suivit et qui s'était installé près d'elle a coté du chevet, eu le réflexe de bondir pour ne pas que ca lui retombe dessus...Prise ensuite par un quinte de toux Lenna parvint a articuler a Matisa.

-"C'est cette odeur là! Et j'ai chaud et ne veux pas etre couverte."

La voix de Lenna bien qu'affaiblie avait sa douceur habituelle mais le ton qu'elle y mettait n'avait rien de doux. L'apprentie était aigrie par la maladie, elle détestait être fiévreuse, impuissante et aux crochets des autres. Après s'etre rallongé en poussant les couvertures vers le bas, elle referma les yeux en parlant a demi voix.

-"Pouvez vous me donner a boire? J'ai du verre dans la gorge je n'arrive plus a déglutir...Et appelez quelqu'un qui saura me dire ce que j'ai. Ce n'est pas les sucreries qui me font cela n'est ce pas ?"

[Matisa]

Matisa qui avait fait un effort pour ne pas porter attention à la louve, pour éviter de prendre ses jambes à son coup, trébucha sur l'animal pour échapper aux éclaboussures. Elle ne tomba pas mais eut peur de la réaction de l'animal aussi passa t elle très vite de l'autre côté du lit, tout en tachant de garder son calme. Mais les protestations de la malade, qui tentait de donner des ordres lui fit prendre un ton autoritaire.

"L'odeur du thym vous met mal à l'aise ? C'est embêtant, parce que je ne vous laisse pas le choix, et c'est pareil pour les couvertures. Vous avez peut-être très chaud maintenant mais ça ne va pas durer. Votre fièvre est très forte, il faut que vous vous reposiez."

Matisa remonta les couvertures sur la jeune femme et lui lança un regard comme pour la mettre au défi de les rabaisser. Puis elle se tourna vers la table de chevet et servit le verre d'eau demandé. Elle maintint la malade le temps que celle ci boive et reposa on verre avant de lui répondre en la réinstallant comme il fallait.

"Malheureusement, je doute de trouver quelqu'un qui puisse vous répondre. Je suis désolée de vous dire ça mais cette épidémie reste une énigme pour tout le monde ici."

Puis elle ajouta avec un sourire.

"Non ce ne sont pas les sucreries qui vous font ça. Vous n'avez besoin de rien d'autre ? Dans ce cas je m'absente un petit instant."

Matisa s'éloigna du lit de la patiente qu'on lui avait désigné et demanda à ce qu'on vienne nettoyer les vomissures. Elle en profita pour regarder autour comment allaient les malades, certains semblaient plus mal en point que d'autres mais aucun ne semblait réellement sur le point de mourir. Au moins un point rassurant. Enfin elle rejoignit sa malade, jetant un oeil peu assuré à la louve.

[Lenna]

La louve émit un couinement avant de se coucher plus loin mais ne se retourna pas contre la guérisseuse, en revanche a présent elle se tiendrait a distance d'elle, épiant chacun de ses faits et gestes s'en méfiant d'elle comme de la peste...
Lenna elle, soutenu le regard de défis de Matisa en se redressant pour boire. Elle ne toucherait donc pas aux couvertures ni a la chemise a l'odeur de thym qu'elle lui avait passé mais ce n'était qu'une histoire de temps pour que la jeune apprentie mage ne prenne sa revanche sur cette petite dictatrice en herbe...

A peine Matisa eut passée le seuil de la chambrée que Lenna repoussait de nouveau les couvertures, dans un gémissement. Elle avait chaud et était bien ainsi sans être couverte.

[Oesope]

Lenna, repousser les couvertures te demande un effort particulier. Tellement en réalité que tu as la tête qui tourne et la nausée qui te reprend. Tu as l'impression que la chambre est prise dans une tornade et que plus rien n'est assez stable pour que tu puisses t'y accrocher. Cette sensation dérangeante te donne aussi une sacrée frousse.
Matisa, ton don d'empathie bien plus fort que la moyenne te retransmet en à peine atténué les sensations de ta patiente. Il faut faire quelque chose pour elle si tu ne veux pas toi même te retrouver à vomir tes tripes !

[Matisa]

Alors qu'elle revenait vers sa patiente, Matisa se sentit mal. Sa tête lui donnait l'impression qu'un troupeau de pachydermes s'y était installé pour faire la fête et puis elle sentait de la peur, une bonne grosse peur, mais elle n'était pas à elle. La jeune femme se reprit pour ne pas effrayer plus sa patiente, tout en tentant de dresser des barrières pour la protéger elle même contre les frasques de la malade, qui semblait décidée à désobéir. Matisa fronça les sourcils et reprit son ton autoritaire, mais l'expression de son visage n'était pas aussi sévère qu'elle l'aurait voulut. Son don empathique lui menait la vie dur.

"Je crois bien pourtant vous avoir dis de garder ces couvertures."

Elle se rapprocha et se radoucit en ramenant malgré tout les couvertures sur la malade.

"Écoutez, je vous promet que tout ce que je fais ou vous dis de faire est pour votre bien. Je souhaite autant que vous que vous guérissiez."

*si ce n'est plus* se dit-elle ironiquement. Elle s'avança encore de sa malade, tandis qu'on venait nettoyer. Le domestique ne semblait pas particulièrement dégouté par les vomissures, pourtant Matisa le sentait, sans doute prenait-il sur lui pour faire bonne mesure. L'empathe lui sourit, compatissante avant de se tourner vers la jeune femme.

"Je ne connais même pas votre nom alors que vous connaissez le mien, c'est plutôt injuste vous ne trouvez pas ?"

Tous les moyens étaient bon pour détendre le patient, surtout si elle même devait ressentir la même chose, mais elle avait toujours aimé aider les gens, son empathie finirait bien par lui être utile... quand elle saurait la maitriser correctement.

Le domestique finit sa tâche et s'en alla sans dire un mot. Matisa le remercia d'un signe de tête avant d'en revenir à sa propre tâche.

[Lenna]

Lenna sentit sa guérisseuse remettre les couvertures sur elle, mais ne parvint pas cette fois ci a les repousser. Elle n'eut que pour réaction qu'un gémissement alors qu'elle entrouvrait les yeux sur une pièce tournante. Rien ne lui parut stable pas même les mots qui sortaient de la bouche de la jeune femme a ses cotés qui résonnèrent en paroles incompréhensible dans sa tête. La frousse la prit, une peur panique qui la fit trembler, la situation échappait a Lenna, elle qui détestait en plus tant cela.

Ses yeux bleus remplit de terreur se firent suppliant malgré elle et ses doigts serraient inexorablement les couvertures comme si il n'y avait plus que ca pour la stabiliser pour ne pas qu'elle tombe. Un haut le coeur la prit et c'est dans un geste frénétique et désespéré que Lenna tomba sur Matisa en tentant de se rattraper pour ne pas tomber au bas du lit.

-"Que m'as tu fais??? Vipère!!!"

Hurla-t-elle, totalement déboussolée, et furieuse de cette état qu'elle n'arrivait pas à contrôler. Dans un excès de rage supplémentaire elle tendit un bras vengeur vers la guérisseuse en souhaitant la maudire, comme pour lui jeter un sort mais elle ne sut jamais si elle avait réussi, car elle retomba dans un semi sommeil en criant un dernier mot :

-"Sorcière!..."

[Matisa]

L'apprentie guérisseuse ouvrit des yeux surprit. La réaction de la jeune femme n'avait rien à voir avec ce qu'elle s'était attendu après les paroles qu'elle avait prononcé dans l'espoir de la calmer.

"Mais... non... je ne suis pas une sorcière"

Matisa était complètement déstabilisée. Il y avait tous les sentiments que ressentaient sa patiente qui lui traversait la tête et ses propres sentiments qui l'agitaient. elle se sentait brusquement incompétente malgré son savoir. Elle avait déjà fait face à des patients récalcitrant, oui, mais jamais elle n'avait ressenti en même temps tout de ce qui les agitaient.
Elle resta figée un moment puis lorsque la jeune femme bascula, elle fut entrainé avec elle. Mais elle parvint à se rattraper et la recoucha en usant de la force. Affaibli comme l'était la mage elle n'eut pas beaucoup à en utiliser.
Puis elle s'écarta. Elle s'appuya contre le mur et ferma les yeux. L'empathe se concentra sur elle même en se rappelant ce qu'on lui avait dit. Si elle recevait les sentiments elle pouvait aussi en envoyer, mais pour ça il lui fallait se calmer. Alors qu'elle avait soudain envie de vomir elle aussi, elle refoula toute ce qui la troublait aussi loin qu'elle le put pour trouver le calme. Elle finit par y parvenir. Alors elle rouvrit les yeux et sourit à sa patiente tendit qu'elle envoyait vers elle des ondes apaisantes.

"S'il vous plait. Vous n'irez pas mieux si vous vous épuisez comme ça. Calmez vous et dormez un peu."