[justify:3mf6v9ku]L'ambiance se réchauffait de plus en plus dans la pièce et si elle n'avait déjà été nue, la Guérisseuse se serait dévêtue. Mais bon, là, elle ne pouvait plus enlever grand chose en fait... Peut être que la fraîcheur des draps... ? Oui, d'accord, pas tout de suite. La réponse de son amant la ravit, autant qu'il était possible dans ce contexte de quête mortelle et compagnie. Enfin de toute façon, elle ne l'aurait pas laissé partir seul en fait. Mais qu'il ait cette réaction... ça la touchait. Elle sourit :
-Ouf. J'ai craint qu'un instant, tu ne me laisses de côté. Mais je dois t'avouer que j'aurai sûrement bravé l'interdit en ce cas.
La proximité qu'ils avaient à cet instant donnait quelque chose de magique à cette soirée. Leur petit jeu avait du bon finalement, il leur permettait de savourer pleinement chaque moment, de prolonger encore et encore le bonheur qu'ils avaient à se retrouver. Non. Feuille n'aurait pas supporté de le laisser partir et de rester là, passive. Surtout que ce n'était pas un voyage mode "doigts pieds en éventail", loin d'être des vacances, ça serait sûrement éprouvant et dangereux. Bref, pour l'heure, elle laissa ces pensées de côté, se concentrant plutôt sur le corps de rêve qui se tenait devant elle. Ce qu'il dit cependant... elle ne s'y attendait pas. C'était quoi ? Une demande en mariage ? Elle hésita un instant sur quoi répondre, avant de finalement sourire, attendrie.
-Moi non plus, je ne veux plus... je ne veux pas vivre sans toi Ashke. Tu m'es précieux et tu m'apportes tout l'amour et le bonheur dont j'ai besoin. Au-delà de tous ces moments magiques où l'on ne sort pas de la chambre à coucher. Je veux dire, même dans le quotidien, même dans les moments difficiles, je veux être avec toi et partager ma vie avec la tienne.
Eh ben, elle faisait quoi là ? Elle s'engageait ? Feuillemalice ? La libertine sans limites ? Ben oui, ça avait l'air d'en prendre le chemin en tous cas. Et bizarrement, elle n'avait pas peur, ne se sentait pas prisonnière ou oppressée, comme cela avait pu être le cas par le passé, lorsque des amants avaient voulu pousser plus loin leur relation. Et elle pensait réellement ce qu'elle venait de dire. Elle eut alors une idée. Mais avant d'avoir le temps de dire quoique ce soit, elle se retrouva collé-serré contre Fitz et eut une furieuse envie de l'embrasser passionnément, de s'agripper à lui, de l'emmener vers le lit tout de suite maintenant... Mais elle tint bon. Elle le vit, amusée, attraper la mousse au chocolat restée sur la table et lui en proposer à nouveau. Faisant non de la tête, elle murmura, soudain sérieuse :
-Attends...
Elle lui fit reposer la mousse et se dégagea doucement de son étreinte en posant une main sur sa joue.
Dryl. Viens maintenant. S'il te plaît.
Dryl vient.
En attendant que le volatile arrive, la jeune femme posa ses yeux sur son amant qui devait être un peu déboussolé et lui sourit tendrement.
-J'aimerai faire quelque chose de très important pour moi, si tu me le permets.
Ils n'eurent pas à attendre longtemps avant que le faucon fasse son apparition au bord de la fenêtre.
Non ! Dryl veut pas voir. Dryl sensible. Dryl pur...
Ouais ouais, c'est ça, fais pas le bébé.
Elle s'approcha alors de lui et tira sec sur une de ses plumes. Il poussa un cri mécontent, avant que Feuille de le caresse gentiment en posant un baiser sur le dos de son crâne. Elle leva la tête vers le Lieutenant et précisa :
-Je te présente Dryl, mon oiseau-lige. On est lié depuis que je suis jeune fille. Je crois que vous n'aviez pas encore fait connaissance.
Sur ce, l'oiseau voleta autour de l'homme, avant de revenir se poser près de sa maîtresse.
Merci mon ami. Tu peux aller maintenant.
Dryl content. Feuillemalice heureuse. Amour.
Oui Dryl. Merci.
Et le faucon s'envola dans la nuit. La Verte, toujours nue, retourna tout près de l'homme qu'elle aimait, et lui tendit la plume.
-C'est une... tradition importante chez nous. Lorsqu'on apprécie un amant occasionnel, avec qui on a une relation dont on est pas sûr de la durée, on lui offre une plume de n'importe quel oiseau. Par contre, lorsqu'on est avec une personne à qui l'on tient vraiment, avec qui on veut vivre, s'installer... On offre une plume de son oiseau lige.
Elle le regarda alors droit dans les yeux :
-Et c'est ce que je t'offre. Une plume de Dryl. Pour toi. Parce que je veux que l'on vive ensemble, que l'on partage notre quotidien. Parce que je t'aime.
La Guérisseuse espérait qu'il comprenne la portée et l'importance de ce geste. Elle espérait qu'il accepte la plume. Que ça lui fasse plaisir. Bien sûr, ça n'était pas le mariage dont le peuple de Valdemar était coutume, mais ça avait une valeur quasi équivalente. C'était juste plus discret et moins... officiel. Le regard toujours planté dans celui du Lieutenant, elle attendit.[/justify:3mf6v9ku]