Reprendre l'affaire familiale, hein? Les Wyrsa seraient de gentils petits animaux de compagnie avant que Sertan daigne la considérer comme capable de prendre sa suite. Pourtant, ca lui aurait pas déplut fondamentalement, l'orfèvrerie. Plus que de tenir sagement une maison en tout cas...La jeune fille ignora les regards méprisants et répondit a la grise:
"Je... J'aimerais devenir fonctionnaire. Travailler au service du roi, tu vois? J'aimerais être utile à Valdemar, et je me suis dit que pour ca... Bah... ca m'étonnerais que, sur un champ de bataille, je suis utile à n'importe qui d'autre qu'un aveugle cul de jatte perclus d'arthrite, il ne me reste donc plus que ma tète a mettre a profit, tu vois ce que je veux dire? Et j'ai l'impression qu'elle a besoin d'une sacrée remise a niveau..."
La dernière phrase avait été prononcée un ton plus bas, teinté d'autodérision et de détermination. Certes, la nouvelle bleu avait de fortes difficultés pour le moment, mais elle n'avait pas dit sont dernier mot. Bientôt elle rattraperait les autre et la ils verraient l'étendu de ses capacités. Elle leurs en ferait voir! En voyant ses brillantes capacités, ils ne la laisseraient pas rentrer chez son père! Elle...
Bref. Retour sur terre s'il vous plait-merci bien.
Elle mit quelques secondes à reconstituer ce qu'Elsa venait de dire et ce fut donc avec un temps de retard qu'elle saisit le poème et le parcourut, pour voir si elle comprenait bien l'écriture de l'apprentie héraut:
"Très bien, je te ferais ca dés la fin des cours demain. J'ai un peu de matériel de calligraphie dans ma chambre...tu a écris quoi la?"
Elle voulait être sure de ne pas copier de bêtises.
La description du lien pour la vie lui sembla un peu... spéciale. Ça n'avait rien de romantique en fait. ,,On choisit pas sa famille'' disait l'adage. Apparemment, les liés pour la vie ne choisissaient pas du tout leur conjoint non plus. Ça semblait un peu... contraignant. Surtout quand ca allait dans une orientation sexuelle non prévue... Isabeau ne voulait même pas imaginer la tète de son père si elle lui ramenait une fille a la maison, liens pour la vie ou pas...
Mais bon, apparemment, Elsa semblait heureuse, ca ne devait donc pas être si pire que ca. Pour le pas froissé, Isabeau sortit une banalité:
"Oui, l'essentiel est que vous soyez bien ensemble."
Finalement elles se mirent au devoir d'Isabeau. Rapidement, les choses devinrent plus claires. Les connaissances, jusque la éparse et incomprises s'emboitèrent l'une après l'autre pour enfin former un tout cohérent. La jeune fille aurait volontiers qualifié les explications de la grise de "passionnantes", sans le mal de tête qui se développait parallèlement a sa compréhension du sujet. La migraine était telle qu'Isabeau se sentit comme déconnectée de la réalité. Un voile douloureux la séparait de son corps et de cette horrible migraine. Mais soudain, Elsa s'effondra. Inquiète, La nouvelle bleue tendit la main vers la grise et prononça:
"Ça..."
Elle avait eu l'intention de lui demander si ca allait, mais avant même que la syllabe ai fini de passer sa gorge, tout était normal de nouveau:
"Je... Non, rien, désolée."
Elle baissa la tête et s'appuya sur les tempes et les orbites, dans un geste désespéré pour chasser cette damnée migraine qui finissait par lui coller des hallucinations; décidément, le manque de sommeil ne la réussissait pas. C’était bien la dernière fois qu'elle se poussait à bout de la sorte!