[justify:t4742e06](L'écriture trahit que la main qui écrivait tremblait.)
Je viens de vivre le plus beau jour de ma vie. Je n'arrive même pas à croire que c'était réel.
J'ai chevauché un Compagnon.
Le Compagnon du Héraut perso d'Uriens !!
(La suite est illisible, et a de toute façon été barré à plusieurs reprises.)
Je commence par le début. Le Héraut Aranel m'a attrapée dans le jardin. Cette stupide Rose flambait ! Et elle avait besoin de bras pour aider à évacuer les gens - et des enfants ! Ces ingénieurs sont-ils donc si inconscients pour amener des enfants sur leur lieu de travail, un endroit qu'ils manquent de faire sauter au moins cinq fois par mois !
Le Héraut du Roi m'a adressé la parole !! Un pas pour entrer dans le cercle privé du roi, peut-être ? La Peste DeFeriel serait ravie. Mais peu m'importe. Tout ce que je sais, c'est que ces fichus Hérauts représentent un certain idéal... Et que j'avais la possibilité d'aider cette femme. Mon image en aurait pris un sacré coup, si j'avais accepté sans broncher...
J'ai agi là-bas sans réfléchir. Chevaucher un Compagnon m'a sans doute ôté de la tête toute pensée cohérente. Dieux ! Cette balade était si plaisante... La plaisir de sa compagnie, le confort même quand il partait au galop... Je n'ai jamais autant aimé aller jusqu'à la Rose. Gaetan est formidable, et je déteste tellement Aranel de l'avoir rien que pour elle... Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et j'ai voulu, pour une fois depuis longtemps, pleurer. De bonheur. J'aurai tant aimé m'enfuir avec lui, profiter un peu plus de sa présence, mais ce stupide Héraut m'a fait promettre de l'aider... Alors j'ai du aller à la Rose, qui flambait joyeusement.
Magnifique vision ! Je déteste cette taverne. Mais j'aurai préféré que personne ne soit à l'intérieur. Un femme braillait à propos de ses enfants encore à l'intérieur. Maintenant que j'y réfléchis, je me dis que ma réaction était démesurée, et que cette bonne femme était totalement irresponsable. Je n'imagine même pas, si l'orphelinat avait brulé à la place de la RdV, sortir avant d'être sûre que tous les enfants soient bien sortis, ou alors à peu près en sécurité, et je serai restée avec eux. Mais cette femme a préféré sauver SA peau avant celle de SES enfants ! Ca me dépasse complètement.
Alors je n'ai pas plus réfléchi qu'elle, sur le coup. Le Héraut m'avait parlé de grands blessés, de brûlés vifs, et je ne suis pas sûre que j'aurai pu supporter leur vue. Comme Aranel me l'a fait remarqué, j'aurai pu devenir un chainon qui faisait passer les seaux. J'ai préféré aller au secours de ses enfants.
Oui, oui, je sais. La vantarde Peste que je montre au public ne trouve là qu'un prétexte pour se vanter d'avoir bravé le danger, et d'avoir fichu en l'air son uniforme et sa magnifique coiffure. Pourtant, je ne pensais qu'aux enfants. Je voulais être sure, voir moi-même, qu'ils allaient bien. J'ai été prise au piège, mais je n'ai pas pensé une seule seconde que j'allais mourir. Je voulais, je devais les sauver. Et puis, malgré le sermon du Héraut Aranel après, j'ai eu droit à une seconde balade sur le dos de son Compagnon.
Ce n'est pas la première fois que je me retrouve confrontée aux Hérauts. Pourtant, aujourd'hui, tout à été bien différent. En public, je les déteste pour avoir refusé de me vendre un de leur Compagnon, et je passe mon temps à défier leur autorité. Pourtant, aujourd'hui plus que jamais, je les déteste parce que je suis terriblement jalouse. Je sais qu'être Héraut est un métier qu'on ne choisi pas, et que c'est difficile.
Mais ils ont le Compagnon... Et ça vaut tous les sacrifices du monde.[/justify:t4742e06]